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social - Page 325

  • La nouvelle politique pro-famille du gouvernement italien

    Interrogé par La Bussola Quotidiana sur la défense de la famille naturelle, Matteo Salvini, chef de La Ligue, vice-Premier ministre du gouvernement italien et ministre de l’Intérieur, répond:

    Nous y travaillons. J’ai demandé un avis au procureur général, et j’ai donné des instructions aux préfets. (…) La semaine dernière, on m’a dit que sur le site du ministère de l'Intérieur, sur le formulaire de demande d’une carte d’identité électronique, il y avait « parent 1 » et « parent 2 ». J’ai fait modifier le site immédiatement, pour restaurer les mentions « père » et « mère ». C’est une petite chose, un petit signe. Mais ce qui est certain est je ferai tout ce qui me sera possible en tant que ministre de l’Intérieur. (...) Si défendre le concept qu'un enfant doit avoir un papa et une maman signifie être un troglodyte, alors je suis fier d'être un troglodyte.

    Il ajoute :

    Le but que je me suis fixé d’ici la fin du mandat est d’introduire le concept de quotient familial afin de récompenser les naissances et le pari sur l’avenir. En attendant, le premier objectif est de soutenir le secteur productif à travers un abaissement des taxes. Si nous sommes déjà en mesure d’aider, par la TVA, les producteurs, les commerçants, les artisans, les petits entrepreneures, c’est un premier pas. Ils sont aussi pères et mères, un euro d’impôt en moins c’est un euro de plus pour les enfants. Certes, ça ne résout pas tout. Le but est de faire du noyau familial un sujet fiscalement reconnu. Mais déjà en 2018 l’objectif est de réduire les impôts pour beaucoup de gens, et cela sera tenu.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/08/la-nouvelle-politique-pro-famille-du-gouvernement-italien.html

  • Des migrants en cuisine ? L’immigration n’enrichit que les patrons

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    Par Julien Dir, contributeur de Breizh-Info 

    Comme à son habitude, Julien Dir ne mâche pas ses mots en évoquant l’une des actualités du moment : la volonté des syndicats de l’hôtellerie et de la restauration de faire travailler des migrants à des postes vacants. Un cynisme affiché qui a de quoi faire réagir.

    Ils dirigent l’UMIH, puissant syndicat patronal de l’hôtellerie restauration, ou bien encore la GNI (Indépendants) : ils ont en commun de vouloir accélérer le processus d’immigration en France au nom d’une soi-disante « pénurie de main d’oeuvre » en France, dans ce domaine.

    A l’heure actuelle, 130.000 emplois seraient à pourvoir dans l’hôtellerie-restauration en France. Le turn-over est très important dans de nombreux établissements.

    Mais plutôt que de s’interroger sur les causes de ce turn-over, de cette pénurie de main d’oeuvre, c’est la solution des migrants qui est envisagée par ces patrons sans vergogne, qui valident ainsi le slogan « l’immigration n’enrichit que les patrons » qui fleurissait dans les villes de Bretagne il y a quelques années.

    Pourtant, les explications à cette pénurie de main d’oeuvre sont simples : quiconque a travaillé dans l’hôtellerie-restauration le sait. C’est très mal payé. Les évolutions ne sont pas nombreuses. Beaucoup de patrons ne sont pas très à cheval sur les horaires et les rotations, et rechignent à payer au tarif juste, y compris quand les salariés font des efforts et s’adaptent aux contraintes du métier. Des patrons – il est vrai – pas vraiment aidés par l’État, qui leur ponctionne charges et taxes, rendant tout simplement impossible l’embauche honnête financièrement d’un employé.

    Résultat : ce sont essentiellement des jeunes qui font leurs classes (leurs premiers boulots) dans la restauration, trop contents de pouvoir trouver un job d’été et fermant souvent les yeux sur les conditions de travail (la plupart n’y connaissent d’ailleurs rien du tout au droit du travail). Avec des migrants, le bénéfice serait encore plus large. Difficulté de maîtrise de la langue, méconnaissance totale du droit du travail, l’UMIH espère sans doute avoir à disposition un bataillon de « salariés/esclaves » encore moins regardant que la population européenne, à qui les représentants de l’hôtellerie-restauration sont incapables de proposer des salaires et des conditions de travail justes.

    Étonnamment, ce sont les associations d’extrême gauche, pro migrants, qui font également le forcing pour que le patronat puisse embaucher, rapidement, des migrants à bas prix dans les domaines qui seraient « en pénurie » de main d’œuvre. Les idiots utiles qui n’ont toujours pas compris qu’ils servaient les intérêts du marché, et qui ont en plus l’impression de faire de l’humanitaire. Certains doivent se frotter les mains devant tant d’idiotie.

    Quoi qu’il en soit, à Paris, dans certaines grandes villes de France, certains n’ont pas attendu pour embaucher des migrants et pour avoir des travailleurs clandestins dans leurs cuisines. Le consommateur, lui, celui qui fréquente les « grands restaurants » ou quelques bistrots ici ou là, serait bien inspiré de demander aux patrons des établissements qu’il fréquente de pouvoir voir les cuisines avant de s’installer. Et de boycotter ceux qui embauchent des migrants au détriment des Européens, patrons qui auraient sans doute fait beaucoup d’argent à l’époque de la traite négrière.

    Au rythme où les choses vont, dans 5 ou 10 ans, Mamadou, serveur en crêperie à Huelgoat, vous amènera votre galette de blé noir, en vous comptant l’histoire des Monts d’Arrée, pendant qu’Amza expliquera aux clients d’un restaurant huppé de Saint-Malo l’histoire de Surcouf et de l’indépendance de la cité corsaire.

    Le patronat lui – voir en Allemagne où ces derniers protestent contre les expulsions de migrants – se frottera les mains.

    « Souriez, vous êtes remplacés ». 

    Julien Dir 09/08/2018

    Source : Breizh-Info

    Crédit photo : Mugisho beni [CC BY-SA 4.0], via Wikimedia Commons

    https://www.polemia.com/hotellerie-restauration-immigration-patrons/

  • Alain de Benoist : « La famille est certes une valeur-refuge. Mais de quelles familles parlons-nous ? »

    Pour la droite catholique et l’ensemble de la mouvance conservatrice, la famille n’a jamais été aussi menacée. Pourtant, ceux que l’on désigne comme ses ennemis n’ont, eux-mêmes, que le mot de « famille » à la bouche. Comment s’y reconnaître ?

    Tous les sondages montrent, en effet, que la famille reste, dans l’opinion, la valeur la plus sûre, on pourrait dire la valeur-refuge par excellence. Mais c’est vrai, aussi, qu’elle est constamment menacée et attaquée. C’est que, dans les deux cas, on ne parle pas de la même chose. Pour la plupart de nos contemporains, la famille est une sorte de cocon assez égalitaire où se rencontrent avant tout les sentiments affectifs du moment. Pour les défenseurs de la « famille traditionnelle », la famille s’inscrit avant tout dans la durée. C’est une structure hiérarchisée, qui renvoie à l’enchaînement des générations et vis-à-vis de laquelle on a un certain nombre de devoirs. Malgré la résonance carcérale du terme, la famille se définit alors comme la « cellule de base » de la société. Mais c’est précisément ce qu’elle a cessé d’être.

    Dans les pays occidentaux, l’époque actuelle a vu la fin de la civilisation patriarcale, qui est allée de pair avec la disparition de sociétés organisées principalement autour de l’impératif de reproduction et de l’autorité du « chef de famille » (aujourd’hui officiellement supprimée). Quatre autres faits concomitants sont également à prendre en compte : la déconsidération des valeurs « viriles », à commencer par celles du guerrier ou du citoyen-soldat, au profit d’une symbolique féminine-maternelle ; la désexualisation de la procréation, qui est désormais affaire de relations marchandes et de techniques assistées ; la « sentimentalisation », la privatisation et la désinstitutionnalisation du mariage et de la famille, à laquelle il n’est « plus rien demandé du point de vue de la formation du lien de société » (Marcel Gauchet) ; enfin, la consécration du « couple » défini comme une simple association contractuelle entre deux individus égaux en droit qui, en tant qu’association privée, n’exerce elle non plus aucune fonction sociale.

    Le concept de « famille » n’a-t-il pas évolué au fil des siècles ? Et aujourd’hui, est-il forcément le même selon les cultures et les latitudes ?

    La famille est un invariant, mais ses formes sont innombrables. Ce que beaucoup appellent la « famille traditionnelle », le trio papa-maman-enfant(s), est en réalité d’apparition tardive. La vraie société traditionnelle ne conçoit que la famille élargie, souvent jusqu’aux dimensions du clan. À partir d’une typologie rigoureuse des relations de parenté, de la tendance plus ou moins forte à l’endogamie, des normes relatives au choix du conjoint ou au partage de l’héritage, Emmanuel Todd, dont les travaux s’inscrivent dans la ligne de Frédéric Le Play, distingue plusieurs types de structures familiales, qu’il met ensuite en rapport avec les grandes tendances politico-sociales que l’on observe dans la société : la famille nucléaire absolue (libérale et indifférente à l’égalité), la famille nucléaire égalitaire (libérale et égalitaire), la famille souche (autoritaire et inégalitaire) et la famille communautaire (autoritaire et égalitaire). En France, la famille nucléaire égalitaire domine dans la partie nord. La famille souche, restée forte dans le Midi, se retrouve dans beaucoup de pays du tiers-monde, notamment le Maghreb et le Proche-Orient.

    On a souvent l’impression que beaucoup confondent les notions d’« amour » et de « famille ». Comme s’il suffisait de s’aimer pour constituer une famille, alors qu’il existe aussi des familles sans amour, parfois plus solides que d’autres. Y a-t-il là confusion des genres, si l’on peut dire en la circonstance ?

    Ah, l’amour ! « L’infini à la portée des caniches », disait Céline. « L’Hamour avec un grand H » dont se moquait Flaubert. Mais de de quoi parle-t-on ? D’éros, de philia ou d’agapè ? De l’amour pour une ou des personnes concrètes, ou de l’amour de tous, c’est-à-dire de personne ? Il est bien entendu préférable, sinon nécessaire, qu’il y ait de l’amour au sein des familles et au sein des couples. Mais cela ne suffit certainement pas à y faire régner l’harmonie. Concernant le mariage, tout dépend aussi de quelle manière on le considère : comme un contrat entre deux individus ou comme une alliance entre deux lignées. Au Moyen Âge, l’amour courtois est essentiellement dirigé contre l’institution du mariage. Dans la conception moderne des choses, où le mariage n’est qu’un contrat entre deux personnes qui s’attirent mutuellement, l’amour est évidemment l’élément-clé. Mais c’est aussi ce qui le rend fragile : on se marie parce qu’on s’aime, on se démarie parce qu’on ne s’aime plus. Il ne faut pas se le dissimuler : le mariage d’amour, qui privilégie l’intensité sur la durée, est aujourd’hui la première cause du divorce.

    C’est aussi ce primat d’un « amour » mal défini qui est à l’origine de la confusion entre Vénus et Junon. Toute amante d’un homme marié rêve de prendre la place de sa femme, comme si leurs rôles étaient interchangeables. Vous connaissez peut-être ces mots que l’on attribue tantôt à Démosthène, tantôt à Apollodore, prononcés au IVe siècle avant notre ère devant les citoyens assemblés en tribunal : « Les courtisanes, nous les avons pour le plaisir ; les concubines, pour les soins de tous les jours ; les épouses, pour qu’elles nous donnent une descendance légitime et soient les gardiennes fidèles de notre foyer. » Je trouve qu’ils contiennent beaucoup de sagesse. Les Anciens savaient la différence qui existe entre Vénus et Junon.

    http://www.bvoltaire.fr/alain-de-benoist-la-famille-est-certes-une-valeur-refuge-mais-de-quelles-familles-parlons-nous/

  • La grève SNCF a coûté 790 millions d’euros

    Si en croit La Tribune du 20 juillet, la grève perlée qui a durée du 22 mars au 28 juin a coûté à la compagnie quelque 790 millions d’euros, soit plus que le bénéfice net enregistré par le groupe sur l’année 2017 (679 millions d’euros). Selon un communiqué de la SNCF :

    « Le coût total de la grève reflète à la fois les pertes de chiffre d’affaires subies par l’entreprise mais aussi le montant sans précédent de 160 millions d’euros de mesures commerciales décidées par la SNCF pour accompagner ses clients et limiter l’impact financier de la grève sur ces derniers ».

    Sur ce total, 600 millions de recettes ont été perdues pour les activités voyageurs, de nombreuses personnes ayant renoncé à prendre le train en raison des perturbations de trafic. En outre, 60 millions de ventes ont été perdues dans le fret, certaines entreprises préférant se tourner vers d’autres modes de transport. Le reste provient d’une diminution de contributions de la part des autorités organisatrices de transports liées à des baisses de refacturation des péages. Aux recettes perdues s’ajoute également un coût de 160 millions d’euros pour les mesures commerciales mises en œuvre par la société des chemins de fer afin de réduire le préjudice subi par ses clients. La SNCF a notamment accordé des dédommagements sur leurs abonnements aux usagers des TGV, Intercités, TER et Transilien. Les mesures commerciales incluent aussi des abonnements TGV Max gratuits pour le mois d’avril, des billets à prix réduits, le service de covoiturage IDVroom gratuit les jours de grève… Ces remises ont coûté 120 millions d’euros. Toujours parmi les mesures commerciales, de nombreux bus de substitution ont été mis en place durant les grèves, pour un coût de 40 millions d’euros. A cette somme, il faut soustraire une réduction des charges de l’entreprise pour 140 millions d’euros. Cette baisse provient des retenues sur salaires pour 100 millions d’euros et de moindre dépenses (en électricité notamment) liées au plus faible nombre de trains roulants.

    Mais la grève de la SNCF n’a pas impacté que la compagnie : elle a certes bénéficié aux compagnies pétrolières et aux sociétés gérant les autoroutes, mais le coût par ruissellement se chiffrerait entre 2 et 4 milliards d’euros. En effet, le mouvement social a eu des conséquences sur les transports, mais aussi sur la consommation, l’hôtellerie et le tourisme, la grève s’étant déroulée durant les vacances de printemps et les ponts de mai. La grève des cheminots impacte également le fret ferroviaire, et donc l’approvisionnement des entreprises qui doivent être livrées par containers. L’industrie lourde et la livraison de voitures ont été les plus impactées. La grève dépasse le record de 2016, qui avait été de 300 millions d’euros de pertes pour l’entreprise ferroviaire.

    Selon Michel Lebanc dans le mensuel dissident Lectures Françaises,

    « les grévistes avaient préparé et lancé des « caisses de secours solidaires » pour aider les grévistes à « tenir jusqu’au bout ». Depuis avril et organisée le 23 mars, une pétition revendiquée par le sociologue Jean-Marc Salmon et ses amis, une trentaine de chercheurs, « créateurs », universitaires, seraient parvenus à remplir une cagnotte de plus d’un million d’euros (1 174 901 €). En deux mois ! Pour gérer ces dons, fut mise en place une association « Solidarité cheminots grévistes 2018 ». Le bureau de ladite association est administré par des responsables des quatre syndicats principaux de la SNCF : la CGT-Cheminots, Sud-Rail, CFDT-Cheminots, l’UNSA-Ferroviaire. À l’origine il fut prévu de remettre l’argent de cette énorme quête aux fédérations syndicales. Pour résorber les difficultés, il fallut établir des règles exposées par la CGT : être un cheminot en grève, s’inscrire sur les préavis définis par l’intersyndicale. Signalons que furent pris en compte d’autres éléments (composition de la famille, niveau de salaire…). Les demandeurs devaient remplir un dossier clair. Le démarrage fut lent ; en mai on put atteindre 4 000 dossiers traités. Toutes ces étapes débouchaient sur un remboursement de 20 euros par jour versé sur le compte bancaire du bénéficiaire. Jusqu’à l’épuisement de la cagnotte. Plusieurs syndicats ont en effet lancé des cagnottes, ce qui explique des annonces variées. Sur le site Le Pot commun, Sud-Rail a reçu, dans un premier temps, 91 995 euros. L’UNSA-Ferroviaire annonça sur la page Leetchi 16 010 euros. Dès les premiers jours d’avril, la CGT avait organisé des cagnottes de « solidarité » dans tout le pays visant à récolter des dons « pour toutes les luttes de 2018 ». Une des raisons du succès a été donnée par le patron de la CGT. M. Martinez a fini par reconnaître que sa centrale avait mis en place une caisse depuis la loi El Khomri en 2016. Une sorte de rodage. Cette année la CGT, lors de la manifestation des cheminots, a pu brandir un chèque d’1 million d’euros comme signalé plus haut. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a dit sur RMC que sa confédération disposait déjà d’une « caisse de solidarité » de 125 millions ! Il a assuré que cet argent provenait des seuls adhérents (?). Pourtant l’on sait que les cotisations des salariés ne représentent que de 3 à 4 % des budgets syndicaux. »

    Notons que les grèves à Air France au printemps ont coûté à la compagnie la bagatelle de 335 millions d’euros dans les résultats du premier semestre 2018, dont 260 millions d’euros pour les seules grèves du second trimestre.

    Hristo XIEP

    http://www.medias-presse.info/la-greve-sncf-a-coute-790-millions-deuros/95965/

  • Le cancer social des divorces et des ruptures

    Lu ici :

    "Comme le diabète, le divorce et la rupture sont des tueurs silencieux : ils sont tellement communs dans nos sociétés qu’on a fini par s’y habituer. La France est particulièrement touchée par ce fléau social : près de 45% des mariages finissent par un divorce. On enregistre chaque année environ 1 divorce pour 2 mariages – dont 20% sont des remariages. Mariés, pacsés ou en cohabitation, le nombre de couples qui rompent a bondi de 63% en 15 ans : 155 000 séparations de couples par an en moyenne dans les années 90, 253 000 depuis 2010 ! Une personne sur trois âgée de 26 à 65 ans ayant vécu en couple a connu une séparation après une première union. Les couples se défont de plus en plus vite : cinq ans après le début de la vie commune, 20% des couples sont séparés, 27% au bout de 10 ans, 50% des unions n'iront pas au-delà de 35 ans de vie commune, selon l’INSEE. Le nombre de mineurs qui subissent la séparation de leurs parents augmente en proportion : 145 000 enfants de divorcés par an en moyenne dans les années 90, quelque 191 000 chaque année depuis 2010.

    Du même coup ont été multipliées les familles dites « recomposées » et « monoparentales » - c’est-à-dire la plupart du temps dirigées par des mères seules, avec le cortège de fléaux affectifs et sociaux qu’entraînent cette « recomposition » ou cette solitude, à commencer par le vide éducatif laissé par les pères et par l’appauvrissement du foyer : on compte aujourd’hui en France environ deux millions de familles « monoparentales », deux fois plus qu’il y a 25 ans, et 40% de ces familles vivent en deçà du seuil de pauvreté.

    Loin de prendre en compte ce cancer social des divorces et des ruptures, les autorités s’acharnent à saper l’union conjugale au nom de l’individualisme libertaire triomphant. L’an dernier, le mariage a été encore fragilisé par la réforme du divorce : depuis le 1er janvier 2017, les divorces par consentement mutuel peuvent être conclus en 15 jours, sans passer devant un juge des affaires familiales (loi adoptée par l'Assemblée nationale en octobre 2016 sous couvert de « modernisation de la justice du XXIe siècle »). A présent, les époux désireux de se séparer d'un commun accord ne sont plus soumis à la décision d'un juge se préoccupant notamment du sort des enfants. Une simple signature apposée devant notaire officialise leur rupture. Le mariage devient un simple arrangement révocable."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.htmlhttp://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Une industrie française désormais sans munitions…

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    Bruno Le Maire salue le sauvetage d’une centaine d’emplois à la suite de la reprise de Manurhin, implantée à Mulhouse depuis 1919, par un groupe des Émirats arabes unis.

    C’est le tribunal de grande instance de Mulhouse qui a donné cette pépite aux émirs, alors qu’il y avait d’autres candidats à la reprise, dont un Français, un Belge et un Slovaque.

    EDIC, le groupe émirati en question, va injecter 10 millions en capital, puis 35 millions pour les investissements nécessaires. Mais EDIC ne reprend pas le passif. 45 millions, ce n’est pourtant pas « la mer à boire », c’est le prix d’un international de football !

    Manurhin, c’était le fabricant des flingues des policiers français. Manurhin, c’était devenu un nom commun pour désigner les armes des policiers, comme Frigidaire pour nos réfrigérateurs. Le « top du top » en marketing quand le nom d’une marque devient un nom commun. Seulement, les policiers français ne sont plus équipés de Manurhin depuis belle lurette.

    Alors, l’affaire a cédé son activité « armes de poing » pour se concentrer sur celle de machines à fabriquer des munitions. Elle est le numéro 1 mondial de ce secteur d’activité, 100 % de son chiffre d’affaires est réalisé à l’export. Cette belle pépite a un savoir-faire rare et un carnet de commandes de 100 millions.

    Les responsables de ce massacre, qui sont-ils ?

    Certainement pas les actionnaires alsaciens qui ont maintenu « à bout de bras » cette belle affaire qui, aux dires du PDG, a formé tout un tas de jeunes capables de garder ce beau know-how. D’après la direction, les responsables, ce sont tout simplement les banques qui ont coupé tout crédit et qui ont refusé tout nouveau financement (en raison, murmure-t-on, de la présence de cet actionnaire slovaque), ce qui a précipité le déclin de l’entreprise faute de… munitions financières !

    Une entreprise tellement belle que les émirs se sont précipités pour faire une offre alléchante. Ils vont tranquillement « pomper » notre expertise en matière de fabrication de machines à produire des munitions. Avec la bénédiction de Bruno Le Maire, qui devient, décidément, le grand spécialiste du « bradage » de nos rares fleurons industriels (voir STX France) et qui « se félicite » de voir des emplois rester en France, alors que les navires sont passés sous pavillon étranger.

    Et Manu, il fait quoi ?

    Rhin.

    C’est vrai que les armes à feu, c’est son « pote » Benalla qui est un grand spécialiste, et que les munitions de petit calibre ne sont pas considérées comme faisant partie de la souveraineté nationale.

    Patrick Robert

    http://www.bvoltaire.fr/une-industrie-francaise-desormais-sans-munitions/

  • L’honneur retrouvé de Daniel Crépet, ancien militaire décoré de la croix de guerre et devenu SDF…

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    N’allez pas chercher la détresse aux antipodes alors qu’on peut la trouver tous les matins, en bas de chez soi. Là où on la croise, mais là où on ne la voit pas forcément. Son visage est anonyme, le plus souvent. Bien sûr, la vêture peut nous en dire beaucoup, surtout quand aussi fatiguée que le visage. Car cette détresse est avant tout à visage humain.

    La détresse du lointain relève, elle, ou des statistiques ou du matraquage médiatique. À force de surexposition, une certaine distance s’impose d’elle-même, malgré les afféteries mondaines. Au défunt Louis Pauwels, cofondateur du Figaro Magazine, à qui l’on demandait ce qu’il « faisait contre la faim dans le monde », il répondait : « Je mange ! » Aujourd’hui, qui peut dire que le sort des « migrants » l’empêche de dormir ou de manger ? Poser la question équivaut à y répondre.

    Mais la misère près de chez vous, c’est une tout autre affaire. C’est l’homme qu’on doit enjamber sur le trottoir pour aller travailler avant de rentrer chez soi. Sauf que l’homme ou la femme en question n’a ni « travail » ni « chez-soi ». On l’évite ? Oui, bien sûr qu’on l’évite, tant cet être vous ressemble, la plupart du temps. C’est vous, si l’on avait mal tourné, si la vie en avait décidé autrement.

    Combien de gens ont dû enjamber ou contourner un pauvre hère du nom de Daniel Crépet ? Un sacré paquet, assurément. La peur qu’il ne vous interpelle, vous agrippe ou même vous demande une pièce. Alors qu’il ne demande rien. Même si tout lui a été pris. Puis vient un jour où ce visage déjà fermé se ferme à jamais.

    C’est le sort funeste qu’a dû connaître Daniel Crépet, à la mi-juillet, à Poissy, dans les Yvelines, département francilien où Trappes côtoie Versailles ; « terre de contrastes », tel que généralement écrit dans les guides touristiques. Dans sa jeunesse, Daniel Crépet a dû porter beau : ça se voit encore sur sa dépouille. Ce n’est pas l’âge qui a flétri ses traits, seulement sa vie, une drôle de vie dont personne ne sait rien. Au fait, pourquoi Daniel Crépet ? Dans les poches de ses hardes, nul papier d’identité. Mais juste une feuille de papier sur laquelle sont écrits ces deux mots : Daniel Crépet.

    Les services municipaux veulent pourtant en savoir un peu plus avant de l’envoyer dans la fosse commune. On cherche donc. Avant de se rendre compte que cet homme n’est pas le premier venu, s’étant engagé dans l’armée en 1988, au 501e régiment de chars de Rambouillet. Et d’apprendre qu’il a participé à l’opération Daguet, lors de la première guerre du Golfe, en 1990, entre autres combats en Afrique, avant de quitter la grande muette en 1992. Depuis, malgré une croix de guerre, entre autres décorations reçues pour ses mérites, Daniel Crépet, déjà lui aussi muet, s’est tu.

    Sa famille était sans nouvelles de lui. Immédiatement, ses anciens frères d’armes organisent une collecte afin qu’il puisse être décemment inhumé. Il faut cinq mille euros ? On en récolte bien plus. On l’enterre même avec les honneurs. À Poissy, tel qu’il se doit. En présence du maire, d’un député et d’un sénateur. Le premier édile, face à sa dernière demeure, déclare : « Nous rendons aujourd’hui hommage à un soldat français dont certaines cicatrices ne se sont jamais refermées. » Qu’est-ce qu’ils en savent ? Rien, ou pas grand-chose.

    Qui pourrait leur en vouloir, d’ailleurs ? Qui sommes-nous pour juger, comme dirait le pape François ? Et qui sait ce qu’il peut bien se passer dans la tête d’un homme ? Ce que l’on sait, en revanche, c’est que si un quelconque samaritain de passage avait consacré à ce pauvre hère ne serait-ce que quelques instants d’un temps donné pour précieux, Daniel Crépet aurait éventuellement pu retrouver un peu de sa stature d’antan, au lieu de partir, recroquevillé sur le bitume.

    Là où il se trouve désormais, l’hommage de la France reconnaissante lui fait peut-être un peu chaud au cœur. Ça aurait pourtant coulé de source que, de son vivant, l’État se soit montré moins indifférent à son endroit. Repos, soldat Crépet ! Vous pouvez fumer, maintenant ; comme on disait autrefois à l’armée.

    Nicolas Gauthier

    http://www.bvoltaire.fr/lhonneur-retrouve-de-daniel-crepet-ancien-militaire-decore-la-croix-de-guerre-et-devenu-sdf/

  • Le scandale social des maillots aux deux étoiles.

    Le capitalisme mondial est-il moral ? En fait, la question ne se pose plus depuis longtemps pour ceux qui en tirent le plus grand profit et, particulièrement, par le moyen d'une indifférence marquée à la question sociale, désormais grande absente des réflexions néolibérales et peu évoquée dans nos sociétés de consommation : il est vrai que le principe même de celles-ci insiste plus sur la consommation et sa croissance, véritable aune et condition de la santé d'une économie quand elle ne devrait être, en une société humaine, qu'un élément d'appréciation et éventuellement d'amélioration des conditions de vie des personnes et des familles. 

    Ainsi, tout à la joie de la victoire sportive de l'équipe de France de balle-au-pied, peu de journalistes et d'économistes ont signalé l'indécence de l'équipementier de celui-ci, une multinationale états-unienne au patronyme grec signifiant la victoire. En effet, Nike va bientôt mettre en vente pour le grand public et au prix de 140 euros un maillot frappé des deux étoiles de champion de monde, maillot dont le coût de production, selon le Journal du Dimanche (22 juillet 2018), équivaut à... 3 euros ! Comme le souligne Le canard enchaîné, voici une belle « culbute en or », au seul bénéfice de la multinationale peu regardante, pourrait-on croire naïvement, sur les conditions sociales de la production de ces maillots.

    Dans son édition du 25 juillet, le journal satirique précise un peu les choses et renseigne sur ce qui permet d'atteindre un si bas niveau de coût pour un si grand profit envisagé : « La fabrication en masse de la tunique bleue (…) ne sera pas vraiment made in France, mais... made in Thailand. » Rien que cette simple phrase nous indique que la victoire des Bleus n'est pas forcément une bonne affaire pour l'industrie textile française qui, pourtant, aurait bien besoin d'un bon bol d'air, et que cette importation d'un maillot fabriqué loin de la France sera plus coûteuse sur le plan environnemental et commercial que ce qu'il pourra rapporter à la France : coût environnemental en fonction des milliers de kilomètres qui sépareront le lieu de production de l'espace de consommation, et qui se traduit par une pollution atmosphérique loin d'être négligeable en fin de compte ; coût commercial car cela fera encore pencher un peu plus la balance du commerce extérieur du côté du déficit, déjà beaucoup trop lourd pour notre économie ; mais aussi coût social car, en privant nos industries textiles locales de cette commande, cette fabrication « mondialisée » en Thaïlande fragilise un peu plus l'emploi français dans cette branche d'activité... Et que l'on ne nous dise pas que cette fabrication lointaine est ce qui permet de vendre « à bas coût » (sic !) ces maillots aux deux étoiles si longtemps espérées : non, elle permet juste de dégager de plus grands profits pour la multinationale et ses actionnaires, un point c'est tout ! L'on touche là à « l'hubris », à la démesure du capitalisme (1) et de ses « élites », incapables de retrouver la juste mesure qui, tout compte fait, est la condition de l'équilibre et de la bonne santé de nos sociétés ordonnées.

    Mais au-delà du coût social proprement français, il est juste aussi de s'intéresser à celui qui, plus lointain, ne peut néanmoins nous laisser indifférent : Le Canard enchaîné nous livre quelques informations supplémentaires qui devraient indigner tout homme soucieux de son prochain. Ainsi en Thaïlande, la production se fera « plus précisément dans le nord-est du pays, où les salaires dans les ateliers de production (180 euros par mois) sont inférieurs à ceux de la capitale (250 euros) ». Ces salaires sont évidemment à comparer au prix final de ce maillot à la vente en France et, aussi, aux salaires ouvriers des pays européens et de la France, considérés comme « trop élevés » par ceux qui touchent des millions d'euros annuels pour « diminuer les coûts » et qui, souvent, sont les mêmes, qui n'ont à la bouche que le mot de compétitivité pour mieux servir leur cupidité... Quand les profits de quelques uns se font sur le dos de beaucoup, et sans volonté d'un minimum de partage des richesses produites, il y a là quelque chose d'insupportable pour le cœur comme pour l'esprit, et qui devrait provoquer une juste et sainte colère dans toute société normalement et humainement constituée. Mais, la Société de consommation repose sur une sorte d'addiction à la consommation elle-même, sur cette tentation permanente et toujours renouvelée dans ses objets, sur la possession individualisée qui en fait oublier les autres et la mise en commun, sauf en quelques espaces dédiés et pour quelques services de plus en plus marchandisés et privatisés... Du coup, les consommateurs n'ont guère de pensée pour les producteurs, et le mécanisme de séparation, voire de complète ségrégation entre les deux catégories, fonctionne comme une véritable protection du Système en place. D'ailleurs, le mécanisme de la Société de consommation valorise, en tant que tels, les consommateurs, quand les producteurs eux-mêmes, à quelque échelle qu'ils se trouvent mais surtout quand ils sont au bas de celle-ci, sont de plus en plus la variable d'ajustement, celle qui est la plus pressurée et la moins médiatisée : les classes ouvrières et paysannes font les frais d'une telle société où la marchandise à vendre et le profit à en tirer l'emportent sur le travail qui a permis de la fabriquer et, éventuellement, de la qualifier. Le problème, dans les pays dits « en développement », c'est que l'on a réussi à convaincre ces classes laborieuses (et ce qualificatif me semble particulièrement approprié ici) que leur condition misérable d'aujourd'hui est le passage obligé vers le statut de consommateurs de plein droit... Ce sont des classes sacrifiées mais, surtout, des classes sacrificielles, persuadées que leur sacrifice du jour est l'annonce d'un sort meilleur pour leurs enfants, ce qui n'est pas entièrement faux (si l'on se place dans le temps de deux ou trois générations) sur le plan des conditions de travail et de vie, mais s'accompagne d'une aliénation à la consommation, à l'argent qui en fixe le degré quantitatif et sur lequel le sort de chacun semble désormais indexé...

    Ce que signale aussi l'article du Canard enchaîné, c'est l'absence de droit syndical et la limitation effective du droit d'expression et de manifestation dans le cadre du travail dans les usines de Thaïlande, qui rappellent les entraves à la défense des droits du travail et des travailleurs mises en place, en France, par la Révolution française elle-même à travers ses lois antisociales de 1791, du décret d'Allarde à la loi Le Chapelier, interdisant toute association ouvrière et tout droit de grève ou de manifestation aux ouvriers... « La devise dans ces usines ? « Réduction des minutes passées par ouvrier sur chaque maillot, automatisation et films ultratendus », rapporte l'ONG Clean Clothes. En prime, interdiction pour tout employé de communiquer sur les conditions de travail et d'adhérer à un syndicat. » En somme, une forme d'esclavage salarié pour faciliter les profits de l'entreprise états-unienne, milliardaire en bénéfices...

    Doit-on se contenter d'un tel constat et laisser prospérer une telle attitude d'entreprise ? Si les consommateurs seront malheureusement toujours pressés d'acquérir ce fameux maillot aux deux étoiles, il n'est pas obligatoire de l'acheter pour qui se soucie d'éthique sociale. Mais, au-delà, sans doute faudrait-il que l’État, pour inciter la multinationale à changer de pratiques et d'état d'esprit, introduise dans le Droit social quelques mesures propres à empêcher des marges trop importantes au détriment des conditions sociales des producteurs de base. Une forme de « taxe sociale sur la profitabilité et pour l'équilibre social » calculée en fonction des marges bénéficiaires dégagées par une entreprise multinationale étrangère (mais pourquoi pas française aussi ?) pourrait être envisagée, entre autres. Ou, pourquoi pas une obligation pour la multinationale d'installer dans le pays de vente une partie de la production destinée au marché local ? En fait, ce ne sont pas les propositions et les idées qui manquent, mais bien plutôt la volonté politique de les proposer, de les mettre en place et de les appliquer.

    La République n'est pas, ne peut être sociale en France, comme l'histoire nous le prouve depuis ses origines révolutionnaires, et, si cela est évidemment regrettable, ce n'est pas une raison pour ne rien faire : le royalisme social n'est pas l'attente de la Monarchie pour agir, mais la volonté et l'action sociale pour changer les choses, « même en République », tout en rappelant que la Monarchie politique serait plus efficace pour imposer aux féodalités économiques, même étrangères, de respecter les principes de la nécessaire justice sociale, colonne vertébrale de la société ordonnée française. En cela, la Monarchie active « à la française »,ne peut se contenter de « gérer la crise » mais se doit d'incarner, dès le jour de son instauration, « le sceptre et la main de justice », la décision politique et l'équilibre social... 

    Notes : (1) : Une démesure structurelle ou conjoncturelle ? Je penche de plus en plus pour le premier qualificatif, au regard de l'histoire contemporaine et du cadre mental dans laquelle elle se déploie.

     Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1505:le-scandale-social-des-maillots-aux-deux-etoiles&catid=52:2018&Itemid=63

  • Motion de censure : l’impuissance des oppositions – Journal du Mercredi 1er Aout 2018

    1) Politique / Motion de censure : l’impuissance des oppositions

    L’échec du vote des motions de censure marque la fin de la saison parlementaire. Après cette séquence Benalla, les oppositions ont démontré leur incapacité à faire vaciller le gouvernement.

    2) Économie / Logement : baisse des mises en chantiers

    Les mises en chantier de logements en baisse depuis deux semestres ! Une petite déconvenue pour l’exécutif qui met en relief le vide macronien dans le domaine… un domaine pourtant primordial pour l’avenir du pays.

    3) Nature / Indonésie : terre de séisme

    4) L’actualité en bref

    Pour ceux qui n’arrivent pas à lire cette vidéo, regardez là sur RuTube (juste après)

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  • La série noire continue pour Emmanuel Macron : la croissance est en berne

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    Emmanuel Macron a eu beaucoup de chance, au début de son mandat. Les astres économiques semblaient s’être alignés pour lui et la France a atteint, en 2017, une croissance inespérée de 2,3 %, chiffre faible si on le compare aux performances des autres nations européennes, mais qui était miraculeux pour la France, habituée à une faible moyenne de 0,8 %. Alors que le Président se débat dans les affres de l’affaire Benalla, un autre pilier de sa politique s’effondre : nous n’avons fait que 0,2 % de croissance au second trimestre – aussi peu qu’au premier trimestre. Résultat : les 2 % pour 2018, mis en avant par le gouvernement, sont désormais inaccessibles. Au mieux fera-t-on 1,7 %, si la croissance accélère à la fin de l’année (ce qui n’est pas gagné) et uniquement par un phénomène qu’on appelle acquis de croissance, qui n’est que le prolongement des bonnes (enfin, c’est relatif) performances de 2017.

    Les raisons de ce ralentissement sont multiples. La première tient à l’augmentation du prix du pétrole, qui est une conséquence des rodomontades de M. Trump envers l’Iran, de l’effondrement de la production du Venezuela et de la hausse de la demande mondiale en or noir. La deuxième raison tient aux grèves du printemps, notamment à la SNCF, qui ont désorganisé le transport de marchandises par le rail, ce qui a nui à la production des entreprises. Enfin, les Français ont été assommés par les nouvelles augmentations d’impôts et taxes (CSG, taxes sur les carburants) qui ont été appliquées dès le début de l’année, alors que les compensations prévues ne prendront effet qu’en octobre. La France a connu la même mésaventure en 2012. Pourtant, M. Macron a été le ministre de l’Économie de M. Hollande et avait juré de se démarquer de son prédécesseur. Or, il l’a imité. La suppression des cotisations sociales à l’automne, la diminution d’un tiers de la taxe d’habitation donneront certes un coup de fouet bienvenu à notre économie mais, en 2018, plus de trois millions de retraités (sur les 12,5 millions) perdront du pouvoir d’achat, ce qui aura mécaniquement des conséquences néfastes sur la consommation.

    Si on rajoute aux menaces pesant sur la croissance la guerre commerciale initiée par M. Trump, le 1,7 % espéré sera peut-être un mirage. Le gouvernement se retrouverait alors dans une panade noire. Son budget s’effondrera. Il manquera une dizaine de milliards pour remplir les objectifs et on ne trouvera pas ces milliards en faisant des économies, car celles-ci seraient récessives et iraient à l’encontre du but recherché. Allons-nous repasser au-dessus des 3 % de déficit par rapport au PIB en 2018 ? Normalement non, mais le pire n’est pas exclu. En tout cas, l’objectif de comptes équilibrés en 2022 n’est que de la propagande. De même, baisser le taux de chômage de 9,2 % à 7 % en fin de quinquennat est une aimable plaisanterie.

    Finalement, les déboires de M. Macron étaient prévisibles. Malgré son agitation permanente, il n’a ni accompli de réforme digne de ce nom, ni assaini le budget. Nous sommes toujours englués dans le même bourbier qu’au temps de M. Hollande et l’amélioration passagère de 2017 est due en partie aux mesures de l’ancien Président. Pour finir, on peut se demander si le drame de la France ne vient pas de l’échec de François Fillon. Sur le plan moral, Emmanuel Macron ne lui semble pas supérieur. En revanche, le plan économique du candidat LR tenait mieux la route que celui de notre Président par accident.

    Christian de Moliner

    http://www.bvoltaire.fr/la-serie-noire-continue-pour-emmanuel-macron-la-croissance-est-en-berne/