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social - Page 323

  • Le déclin industriel de l’Europe vu par le recrutement

    Jadis usine du monde, l’Europe a depuis longtemps cédé à l’Asie ce titre. Entre 2008 et 2017, des emplois se sont créés dans les pays d’Europe, mais la plupart au bénéfice du secteur tertiaire, dont l’utilisé est parfois toute relative, le plus souvent virtuelle car inquantifiable, comme le prouve le petit exemple que je donne souvent à mes élèves : « secteur primaire : un gars avec une pioche qui extrait le minerai de cuivre dabs une mine. Secteur secondaire : un gars avec un casque qui fabrique du fil électrique et des lingots de cuivre dans une usine. Secteur tertiaire : un gars en costume-cravate qui spécule sur les cours du cuivre dans une banque. ». Voici quel secteur à le plus embauché en 10 ans dans les divers pays d’Europe (Union Européenne, sauf Malte et Chypre + AELE) :

    – Santé humaine et action sociale : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Norvège, Portugal, Slovénie et Suisse.

    – Administration et service d’accompagnement : Bulgarie, Lituanie, Pays-Bas.

    – Administration publique, défense et sécurité sociale : Hongrie, Slovaquie.

    – Hébergement et service d’alimentation : Grèce, Islande.

    – Personnel de maison : Italie.

    – Personnel scientifique et technique : Lettonie, Luxembourg, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Suède.

    – Education : Croatie, Danemark.

    – Information et communication : Estonie.

    – Produits manufacturés : Tchéquie.

    Hristo XIEP

  • La Grèce, toujours punie et punie pour toujours ?

    La Grèce n'est pas sortie d'affaire, malgré les déclarations triomphales et parfois indécentes de celui qui fut, un temps, l'idole de la Gauche radicale avant d'en devenir le meilleur ennemi et le symbole d'une trahison politique qu'il semble vouloir poursuivre jusqu'au bout : M. Tsipras, qui disait vouloir changer de logiciel politique en 2015 (et il était crédible de le croire), n'est plus qu'un social-démocrate même pas honteux qui reçoit les compliments du commissaire européen Moscovici, socialiste bon teint et européiste décomplexé. La construction européenne telle qu'elle suit son cours depuis les années 1970 a, en définitive, confirmé les craintes des « nationalistes » de l'époque (qu'ils soient gaullistes, communistes ou royalistes) ou d'un Pierre Mendès-France qui, dès 1957, s'inquiétait de l'idéologie « libéraliste » du Traité de Rome et de son manque d'ambition sociale.

    Aujourd'hui, la Grèce n'est plus vraiment souveraine : elle est prisonnière d'une Union européenne qui, telle Harpagon, s'inquiète plus de sa cassette que du sort des populations, et elle risque bien de l'être encore de nombreuses années, sans sursis. Aveuglée par les promesses, principalement économiques, d'une Union qui l'avait accueillie en 1981 et droguée, comme la plupart des pays du monde, à la logique infernale de la Société de consommation et au crédit, autre nom de l'endettement, la Grèce paye son « indiscipline financière » d'un prix plus élevé que ce qu'elle pourra jamais payer d'argent : la dévastation économique et sociale qui se marque par une désespérance des Grecs, y compris sur le plan démographique, comme une sorte de suicide programmé. Le témoignage de Lisa Stravroula, femme grecque de 40 ans, dans Le Pèlerin (28 juin 2018), est à la fois éclairant et terrifiant : « La crise nous dissuade d'avoir des enfants. Au chômage depuis neuf ans, je mange souvent à la soupe populaire. Je vis de petits boulots, quelques heures d'aide à domicile par semaine. Mais comme les retraites ont chuté[environ 40 % depuis 2010], mes clients âgés m'appellent moins. A temps partiel, mon mari plombier gagne 450 euros par mois. Nous payons un loyer de 300 euros. Ma mère ne peut pas nous aider avec ses 400 euros de retraite. Les Grecs travaillent plus pour gagner moins, avec un système médical en ruines [un tiers des Grecs ont purement et simplement renoncé à se soigner et l'espérance de vie recule en Grèce...], une protection sociale démolie. Ils se sentent humiliés de vivre ainsi. Alors, avoir des enfants dans ces conditions... Mon mari et moi y avons renoncé. » Dans le même temps, les jeunes Grecs ont massivement émigré vers d'autres pays d'Europe, voire vers les États-Unis, privant le pays d'une grande part de sa matière grise, tandis que les ports grecs (en particulier le Pirée) sont majoritairement passés sous contrôle de la Chine qui y voit un moyen d'y établir une « tête de pont » pour écouler ses produits en Europe, dans la stratégie des « Nouvelles routes de la soie »...

    Malgré une diminution du chômage et une croissance redevenue « positive », les conditions exigées (jusqu'en 2060...) pour la poursuite d'un soutien européen qui ressemble beaucoup à celui de la corde pour le pendu apparaissent extravagantes et peu crédibles sur le long terme, et les économistes restent largement sceptiques sur la réussite finale, ce qui n'est guère rassurant mais très révélateur. Les propos (1) du directeur général du mécanisme européen de stabilité, M. Klaus Regling, sont, à cet égard, à la fois cyniques et annonciateurs : « A la question de savoir si la dette de la Grèce pourrait être déclarée soutenable à long terme, Klaus Regling répond par la négative (…). Et combien de temps faudra-t-il, lui demande-t-on, pour que la Grèce fasse des réformes pour rassurer les marchés ? Là encore, la réponse en dit long : « La mise en œuvre des réformes est une tâche permanente. Elle n'est jamais achevée. C'est vrai pour tous les pays du monde, pour tous les pays de l'Union européenne, et donc aussi pour la Grèce. Peut-être un peu plus dans le cas de la Grèce, en raison de l'histoire récente de l'économie grecque qui met fin à une période d'ajustement difficile. » » Au moins, nous sommes prévenus : la Grèce n'est qu'un exemple, au double sens du terme, et la France pourrait bien connaître les « mésaventures » terribles de la Grèce et des Grecs si elle ne se conforme pas aux canons de la doxa libéraliste de l'Union européenne... La « réforme permanente » prônée par M. Regling rappelle la fameuse « révolution permanente » de Trosky qui autorisait tous les excès et toutes les injustices au nom de l'idéal à atteindre !

    De plus, il n'est aucune possibilité pour la Grèce d'amender les réformes imposées de Bruxelles et Francfort, et l'Eurogroupe le rappelle encore le 22 juin dernier, sans provoquer de réactions visibles en Europe, comme si la Grèce était désormais ce « parent pauvre » que l'on veut oublier pour ne pas entendre ce que sa situation nous annonce ou nous dit sur le système, sur ce modèle de société qui régit nos pays et, sans doute, le monde et peut-être l'avenir, si l'on n'y prend garde.

    Se contenter de ce constat serait bien une démission du Politique, et ce n'est pas vraiment acceptable : le premier combat des royalistes en ce domaine est de rappeler la nécessaire primauté du Politique sur l’Économique (dans l'ordre des moyens, et pour assurer les fins sociales de toute société humaine et ordonnée digne de ce nom), ce que de Gaulle avait résumé en deux formules fort capétiennes : « La politique de la France ne se fait pas à la Corbeille » (2), et « L'intendance suivra », qui marque bien que la décision politique l'emporte sur les simples considérations économiques, même si elle ne les méconnaît pas. La justice sociale n'est pas et ne peut pas être une sorte de variable d'ajustement, car elle est cette colonne vertébrale qui assure l'équilibre de toute société, de toute Cité humaine, et c'est à l’État politique de la garantir, quels que soient les oukases des féodalités financières ou économiques, ou ceux des institutions de la « gouvernance », que celle-ci soit européenne ou mondiale...

    Notes :

    (1) : propos rapportés par Alternatives économiques et reproduits sur le site de l'ESM, European Stability Mechanism

    (2) : La Corbeille, l'autre nom de la Bourse et du pouvoir de l'Argent...

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1502:la-grece-toujours-punie-et-punie-pour-toujours-&catid=52:2018&Itemid=63

  • La France balance son porc… sur l’autel du mondialisme

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    Aristide Leucate

    Fin 2017, la filière porcine française accusait un nouveau coup dur après sa crise historique de 2015. Ses cours mondiaux recommençaient à chuter, le kilo de viande se négociant à 1,18 euros, soit dix centimes de moins que le prix de revient, soit une baisse de trente centimes sur deux mois, ce qui équivalait à une perte sèche de 100.000 euros pour un cheptel de 4000 têtes !

    La crise de 2015 qui avait profondément affecté le secteur, puisait loin ses racines dans le dysfonctionnement devenu chronique d’une filière littéralement abandonnée aux caprices du marché, selon les vœux de la Commission de Bruxelles, acculant nombre de nos éleveurs à un taux d’endettement supérieur à 75 %.

    Les difficultés du secteur sont une preuve supplémentaire de l’extrême nocivité perverse de la mondialisation qui oblige nos paysans à rivaliser avec leurs homologues de Roumanie, d’Amérique ou d’Australie. S’agissant du porc français, l’Espagne et l’Allemagne, pourtant membres comme la France, de l’Union européenne, ne jouent absolument pas le jeu de la préférence communautaire et, pis, n’ont aucun scrupules à employer de la main d’œuvre sous-payée pour tirer les prix au plus bas – au mépris évident de la qualité alimentaire – et mieux étouffer leurs concurrents européens.

    Cette crise structurelle s’accompagne également d’une crise de la consommation. C’est ainsi que la Fédération professionnelle représentative des industries charcutières (Fict) déplore, pour la troisième année consécutive, une nouvelle baisse de 0,7 % des ventes d’andouilles et andouillettes (-7,8 % sur un an), de rillettes (-3,6 %), pâtés (-5,5 %), boudin (-2,8 %), saucisses (-2,6 %) et jambon (2 %).

    Pour tout un tas de raisons, le porc a mauvaise presse, lors même qu’il fait partie intégrante du patrimoine agricole, alimentaire et culinaire hexagonal. Les explications sont multifactorielles et, conjuguées ensemble, donnent un tableau plus noir que rose des congénères du sanglier d’Obélix.
    D’abord, les éleveurs sont régulièrement montrés du doigt en tant que principaux responsables des principaux dégâts écologiques (algues vertes, acidité des terres, contamination des eaux, odeurs, etc.) engendrés par leur activité. À ces motifs environnementaux qui ne datent pas d’hier, s’ajoutent ensuite des explications d’ordre culturel et sociologique.
    Les récents débats autour de la maltraitance animale associés à un engouement croissant pour le végétalisme – autrement et stupidement appelé le « veganisme » – contribuent également à éloigner des consommateurs potentiels, notamment ceux des métropoles mondialisées. En outre, malgré une baisse tendancielle du prix du porc, les consommateurs, pris en tenaille entre les récurrentes campagnes sanitaires contre l’obésité (et pour les « 5 fruits-et-légumes-quotidiens ») et leur porte-monnaie, se détournent de leurs bouchers-charcutiers, profession également en sérieux déclin (en dépit d’une forte demande de main d’œuvre) et optent en masse pour la viande conditionnée ou transformée.

    Ajoutons-y un déficit d’éducation au goût (malgré les « semaines » éponymes »), nos modes de vie « formica-poulets aux hormones » si férocement écornés par Jean Ferrat et la progression exponentielle du hallal et notre pauvre porc français se retrouve noyé sous la boue d’un mondialisme infra-culturel « fast, quick and fit » qui sacrifie nos traditions gastronomiques et, avec elles, notre paysannerie et notre artisanat.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • IMPOTS 2019 : A VOS RANGS, FISC !

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    Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

    Une fois de plus, une fois de trop, Macron et son gouvernement, confondant sans doute autorité et autoritarisme, quasiment sans concertation, ont arbitrairement décidé d’imposer aux entreprises et aux contribuables le prélèvement à la source et ce, dès janvier 2019.

    Outre le fait que transformer les entreprises en collecteurs d’impôts devrait mener le Conseil constitutionnel à sanctionner cette mesure en raison d’une dangereuse confusion des genres, - comme d’ailleurs le transfert à des sociétés privées de la mission d’observation et de sanction par l’amende des comportements dangereux sur la route -, le prélèvement à la source va bouleverser le « ronrons » des ménages qui ne sont pas mensualisés.

    Premier inconvénient, premier scandale : les employeurs, qu’ils soient de grandes entreprises transnationales, des PME ou des TPE, auront la lourde tâche de prélever l’impôt sur le revenu de leurs salariés. Conséquence immédiate, elles devront embaucher du personnel pour cette mission ou la déléguer à des cabinets comptables, avec les frais supplémentaires correspondants. Et rien ne nous dit qu’elles auront , par ailleurs, des compensations, ni que Bercy diminuera dans la France entière ses effectifs. Sans compter que l’employeur aura une petite idée des ressources annexes de son salarié, prétexte  peut-être pour lui refuser une augmentation. On nous dit qu’il n’en sera rien, mais quelles garanties auront nous sur l’étanchéité de ce système ? D’autre  part, l’employé, psychologiquement, en voudra à son patron lorsque, à la fin du mois, ce dernier lui servira, forcément, un salaire amputé de l’impôt mensualisé même si, bien évidemment, ce n’est pas de sa faute. Malaises dans les relations sociales et… revendications salariales à terme !

    « Pas folle la guêpe ! »

    Cette révolution fiscale est tout bénéfice pour l’État qui disposera ainsi d’une alimentation monétaire continue et régulière, une avance substantielle par rapport à l’actuel système, d’autant que les erreurs, si erreurs il y a, ne seront rectifiées et compensées qu’en fin d’année. « Pas folle la guêpe ! ». Nombre de citoyens-contribuables ont plusieurs sources de revenus, comme les retraités notamment, «  quel casse-tête pour y retrouver ses petits ! ».

    Autre inconvénient  collatéral à cette réforme, un frein à l’embauche, surtout pour les petites « boites ». Comme pour les seuils à franchir, ou pas, dans les effectifs  en matière d’élection de délégué du personnel ou de comité d’entreprise, certains petits patrons rechigneront à prendre un employé de plus si la facture de ce transfert de charge est trop élevée, et nous savons que c’est chez les artisans/commerçants et autres TPE/PME que gisent les potentiels emplois à pourvoir dans la lutte contre le chômage.

    Une infecte « tambouille » fiscale

    Macron, faute de pouvoir asseoir l’autorité de l’État dans les banlieues, d’arrêter l’immigration et de donner une image respectable de la fonction présidentielle autre que celle offerte à l’Élysée le jour de la fête de la musique, veut repeindre la façade de la maison « France » de bas en haut, sans demander l’avis des occupants sur le choix des couleurs !

    Il révolutionne la fiscalité locale en supprimant la taxe d’habitation sans prévoir, initialement, une source de remplacement pour les communes. On nous annonce un transfert total vers ces dernières de la taxe foncière sans que les départements, partie prenante, aient eux-aussi, une compensation. Au menu ces prochains mois, une  infecte tambouille dont la pénalisation des retraités, avec « le coup » de la CSG, n’est qu’un avant-goût de cette « nouvelle cuisine ». Un micmac fiscal mitonné par les cuistots de Bercy qui ne sont pas avares d’idées lorsqu’il s’agit toujours  et toujours, de prendre et de prendre encore de la monnaie  dans la poche des Français. Il est vrai qu’il en faut de l’argent, pour entretenir un État pléthorique, un mille-feuille territorial indigeste et  nourrir et loger  « toute la misère » du monde qui franchit nos frontières.

    Espérons que les entreprises, les grosses comme les petites, se mobiliseront « vent debout » contre cette « nouveauté » arbitrairement assénée sur la tête des travailleurs comme sur celles de leurs patrons. IRPP 2019 ? Non, non et non à la retenue à la source !

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  • Le PCF grogne et la république fait marche arrière

    6a00d8341c715453ef022ad3599420200c-320wi.jpgCe 6 juillet, L'Humanité triomphait. À l'avant-garde, ou plutôt à l'arrière-garde des intégristes de la sécurité sociale, le parti communiste pouvait se targuer d'avoir remporté une victoire. La chose semble suffisamment rare par les temps qui courent pour mériter d'être signalée

    Tout le monde croit avoir affaire à un fantôme, un ectoplasme, un mauvais souvenir. On se trompe. Financièrement exsangue, L'Huma a cessé officiellement de se présenter pour l'organe central du Parti. Le PCF lui-même passe pour moribond. Son journal ne survit guère, et encore pauvrement, que par les prélèvements bancaires de sympathisants. Ils sont recrutés surtout dans les rangs de la FSU. Et contrôlée par les communistes, la Fédération syndicale dite unitaire, est devenue depuis 1993, majoritaire chez les fonctionnaires de l'Éducation nationale.

    Et c'est pourtant devant cette vieille chose que la macronie a accepté, en ce début de l'été, de reculer. Il convient de ne pas trop déplaire au parti communiste et à la CGT.

    Deux jours plus tôt, en effet, le 4 juillet L'Huma s'était étranglée d'indignation. En commission des Lois, il s'agissait de préparer le PLFSS cru 2018, projet de loi de financement de la sécurité sociale. Les députés macronistes avaient adopté un amendement, passé complètement inaperçu de la grosse presse. Ce texte portait le N° 694. Il émanait du rapporteur général de la commission des Affaires sociales, Olivier Véran. Médecin hospitalier, exerçant en qualité de neurologue. Ce député de l'Isère avait été élu en 2012 en tant que socialiste. Il siège, depuis 2107, au sein du groupe de La République En Marche.

    Or, blasphème et transgression aux yeux du PCF, il proposait de remplacer, y compris dans la Constitution, l'expression sécurité sociale par l'appellation protection sociale.

    Chez les défenseurs intégristes du prétendu modèle social français, ce changement sémantique est jugé scandaleux.

    À leurs yeux, on ne doit pas toucher aux principes septuagénaires énoncés par Pierre Laroque et par Ambroise Croizat ministre communiste du travail en 1946. Cette année-là fut votée, on ne devrait jamais l'oublier, la loi qui portait le nom de cet illustre ministre du Travail et dirigeant du PCF. Elle prétendait instituer le fameux principe d'une sécurité sociale universelle. Or, on devrait se rappeler aussi que le même texte, d'intention strictement démagogique, ne fut appliqué qu'une quinzaine de jours. En juillet de la même année la loi fut d'abord appliquée puis balayée par une grève des cadres.

    Sécurité sociale ? Protection sociale ? Où est la différence ?

    Cette querelle de mots correspond à une séparation inacceptable aux yeux du PCF. La sécurité sociale est supposée financée exclusivement par les cotisations des assurés sociaux et, par l'intermédiaire des syndicats, la gestion du système devrait théoriquement ne dépendre que d'eux. La protection sociale marque au contraire une évolution étatiste officialisée par le plan Juppé et par les ordonnances signés de Barrot en 1995-1997. En prendre acte dans la loi et la constitution c'est avaliser ce que, depuis des années, les technocrates de Bercy désirent voir officialiser : les dépenses de Santé et les pensions de retraite sont considérés comme leur chose et demain viendra le tour des dépenses liées à la dépendance.

    Voilà, dira-t-on tout de même, beaucoup de bruit pour peu de mal.

    Curieusement d'ailleurs on remarquera que le PCF monte au créneau Contre une dérive sémantique qu'il pratique lui-même. Les chroniques de L’Huma, sont signées du Dr Cohen, lui-même orné du titre de responsable au sein du Parti de la commission de la protection sociale.

    Le 5 juillet, Richard Ferrand, qui fait toujours office de président du groupe LaREM, tenait une conférence de presse de la majorité sur la réforme des institutions. "J’ai lu l’Humanité. J’ai bien vu, a-t-il déclaré, que l’interprétation qui en était faite ne correspondait pas à l’intention du législateur (…) Je me suis dit que, quand on est mal compris, il y a deux manières de faire. Soit critiquer les journalistes. Soit revoir sa copie afin que ne subsiste pas de malentendu."

    Et le représentant du pouvoir qui ne recule pas d’annoncer l’abandon de cet amendement.

    Fait significatif sous le quinquennat Macron, la majorité a donc battu piteusement en retraite devant la grogne du PCF, qui était parvenu à rallier quelques compagnons de route. Il fallait nous prévenir que la république, qui se disait en marche, prévoyait une marche arrière. En son temps, dans la langue du Grand Siècle, le duc de Saint-Simon eût qualifié cette risible reculade, de cacade.

    JG Malliarakis 

    À lire aussi 
    → L'Insolent du 15 mai 2018 "Place Marcel Paul" 
    → et L'Insolent du 23 novembre 2013 "Le mythe du programme du CNR"

    http://www.insolent.fr/

  • SOCIALES EN ITALIE. ET PUBLIC SÉNAT FAIT LE COUP DU MÉPRIS

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    On a pu assister avant hier, sur LCP, à une séance de torture inquisitoriale et de mauvaise foi d’Éric Ciotti par un peloton de journalistes de cette chaîne. Le but, sur un ton agressif et primaire, était de faire dire à M. Ciotti qu’il approuvait l’extrême droite italienne et, donc, qu’il était lui aussi d’extrême droite – sous-entendu, un « danger-pour-la-démocratie-et-heureusement-que-la-gauche-veille ». Minable, agressif, sommaire, rabâché et creux. Qui va, un jour, enfin, définir l’extrême droite ? Et quand va-t-on cesser de schématiser et proscrire des idées politiques dans un débat supposé démocratique où l’on devrait librement et calmement exposer ses idées pour donner une vraie information aux citoyens ? De plus fort dans l’entretien entre la chaîne du Sénat avec un élu de la nation, responsable politique.

    Or, voici que, ce mardi matin, on apprend que le gouvernement italien, si décrié, vient au secours des classes moyennes et inférieures en adoptant des mesures pour favoriser l’emploi. Cette nuit, le Conseil des ministres a adopté un décret-loi introduisant des mesures urgentes pour la « dignité des travailleurs et des entreprises » : il s’agit de rendre plus difficiles les licenciements et de sanctionner les entreprises subventionnées par l’État qui délocaliseraient. Elles devront alors rembourser de deux à quatre fois le montant de la subvention. Ce qu’aucun gouvernement, de gauche ou de droite, n’a su faire jusqu’au bout en France.

    Le communiqué officiel du gouvernement annonce aussi la « limitation de l’utilisation des contrats à durée déterminée » (désormais plafonnés à deux ans au lieu de trois) ; et les indemnités fixées par le juge lors d’un licenciement fautif seront également augmentées de moitié.

    Le Mouvement 5 étoiles (M5S) avait fait de ces mesures (ainsi que du rétablissement des retraites, en cours d’étude) son thème majeur de campagne électorale. Une partie du patronat italien a réaffirmé son hostilité à de telles mesures suspectées de décourager les embauches. Nous verrons, d’ici au maximum trois mois (début septembre), si les deux assemblées ratifient ce texte ou le modifient.

    Quand on ne sait plus penser et qu’on se contente de répéter en chorus des slogans : on taxe le gouvernement italien, suivi par 75 % de la population, tantôt de « populiste », tantôt d’extrémiste ou d’anti-européen… En attendant la suite, qui ne sera pas forcément facile, ce gouvernement italien avance, alors qu’ici, En Marche ! recule dans les sondages. Et, comble de l’impolitesse, ce gouvernement italien prend les mesures sociales promises dans le programme de gouvernement… Ainsi, l’idée d’écouter les demandes des peuples, pour plus de liberté, pour le plein respect du consensus sur l’équilibre sociologique et culturel de la nation, pour le respect des travailleurs et la sauvegarde de l’emploi, serait donc extrémiste ?

    http://www.bvoltaire.fr/avanti-italia-grandes-reformes-sociales-en-italie-et-au-fond-a-lextreme-gauche-pres-du-radiateur-public-senat/

  • Le protectionnisme de Trump inquiète les industriels français

    La croissance de l’activité dans le secteur manufacturier a ralenti en France en juin et a connu sa plus faible cadence de progression depuis février 2017, selon les économistes du cabinet Markit.

    L’embellie était de courte durée. Selon le dernier communiqué du cabinet Markit publié ce lundi, la croissance de l’industrie manufacturière française a connu un nouveau ralentissement au mois de juin après déjà plusieurs mois de baisse consécutifs. Ce coup de frein intervient alors que le climat d’inquiétude sur les barrières douanières et leur impact économique ne cesse de prendre de l’ampleur chez les chefs d’entreprise. Par ailleurs, les différentes prévisions établies par l’Insee et la Banque de France pour 2018 annoncent un vrai ralentissement de l’activité en France. Les économistes des deux organismes anticipent respectivement une croissance de 1,7% et 1,8% en 2018 contre 2,3% en 2017.

    (…)

    Lire la suite sur FDsouche

  • Bastion social : des militants inquiétés à Marseilles et un nouveau local à Clermont-Ferrand

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  • MARION MARÉCHAL OFFRE UNE ALTERNATIVE ÉDUCATIVE À LA DICTATURE DE LA PENSÉE UNIQUE

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    Marion Maréchal a inauguré, le vendredi 22 juin, l’ISSEP (Institut de sciences économiques et sociales, économiques et politiques), situé à Lyon, dans le nouveau quartier de la Confluence : un nom qui sied bien à une école qui a pour objectif de rompre avec la pensée unique et d’apprendre à penser librement. Bien sûr, la plupart des médias soulignent que les enseignants ont des profils conservateurs : comme si l’objectivité était l’apanage de la gauche bien-pensante !

    L’ISSEP souhaite former « une nouvelle élite économique et politique au service de la cité », c’est-à-dire des cadres pour le privé comme pour le public. On reconnaît, parmi les conseillers ou enseignants, des noms comme Patrick Louis, professeur à Lyon 3, ancien député européen et membre du Mouvement pour la France, Guillaume Drago, professeur de droit public à Assas, Thibaud Collin, agrégé de philosophie, professeur en classes préparatoires au collège Stanislas, ou Yves-Marie Adeline, docteur en sciences de l’art et fondateur de l’Alliance royale.

    Plutôt à droite, certes. Non pas la droite politicarde tentée par le macronisme, mais la droite qui réfléchit et n’hésite pas à mettre en cause les tabous de la bien-pensance. Figurez-vous que la plupart ont pris position contre le mariage pour tous ! Scandaleux, n’est-ce pas ? Les médias l’ont rappelé, sans doute dans l’intention de les discréditer. Ils sont bien placés pour jouer les directeurs de conscience, ces journalistes qui, en 2013, ne cachaient pas leur sympathie pour Christiane Taubira, la plus sectaire des gardes des Sceaux, et la clique des mouvements LGBT ! Sur des sujets de société – et l’on sait quelle importance ils ont pour Marion Maréchal –, la parole rationnelle d’intellectuels vient opportunément contrebalancer la pensée uniforme.

    Marion Maréchal s’interdit « de [se] servir de cette école pour faire de la politique politicienne ». Son ambition est plus grande : former des élites qui ne soient pas moulées dans le prêt-à-penser, qui sachent se poser des questions, qui ne puisent pas, dans leur sac à réponses, des positions toutes faites sur les problèmes politiques, économiques et sociaux, qui aient une vision nouvelle des relations humaines au sein de l’entreprise ou de l’État. On comprend que la bien-pensance, corsetée dans ses préjugés, s’inquiète de se voir contester son emprise sur les esprits.

    « L’objectif n’est pas politique mais d’offrir une alternative éducative dans un monde du supérieur sclérosé », a déclaré la toute jeune directrice de l’ISSEP. Des journalistes ont noté qu’elle a refusé d’accréditer deux journalistes, dont celui de Libération, qui, avec son humour à sens unique, avait titré « Maréchal, la revoilà »« Cet antifascisme de bac à sable, ça me fatigue », a-t-elle expliqué en marge de sa conférence de presse. Il est vrai que, pour un événement privé, on n’est pas obligé d’inviter des journalistes qui prennent plaisir à vous insulter. Laurent Joffrin a beau s’étouffer d’indignation, il passera difficilement pour un parangon de tolérance et d’impartialité.

    Marion Maréchal a précisé qu’une soixantaine de préinscriptions ont déjà été enregistrées. Les candidats, de niveau bac+3, sont issus des filières « droit, économie-gestion, géopolitique, hypokhâgne/khâgne, sciences politiques ». Ils ont « tous le souhait d’un engagement politique futur ». C’est sans doute la meilleure façon de renouveler la politique que de former des jeunes qui ne soient pas intellectuellement lobotomisés. Rien n’aiguise mieux l’intelligence qu’un peu de poil à gratter dans le conformisme ambiant.

    http://www.bvoltaire.fr/marion-marechal-offre-alternative-educative-a-dictature-de-pensee-unique/