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social - Page 403

  • ZOOM - Claude Huet : "Inacceptable de donner aux clandestins ce que l'on refuse à nos SDF"

  • Cette République qui ne peut défendre le monde agricole...

    La colère paysanne a légèrement bousculé l'exécutif à l'ouverture du salon de l'agriculture, et le président de la République a sans doute ainsi mieux compris le désespoir d'une classe paysanne qui, dans ses diversités, n'attend plus grand-chose de l’État, après avoir longtemps espéré ou s'être reposé sur ce qu'il avait pu être en d'autres temps, d'ailleurs pas si lointains : désormais l’État apparaît impuissant et cette impuissance le délégitime aux yeux des agriculteurs.

    Double impuissance de l’État...  Face aux féodalités économiques d'abord, qui, ici, prennent de multiples formes : certaines banques oublieuses de ce qu'elles doivent au monde agricole (jusqu'à leur nom, parfois...), des transformateurs et des enseignes de la Grande distribution (qui n'ont pas toutes, il faut le reconnaître, les mêmes responsabilités), mais aussi toutes ces grandes multinationales de l'agroalimentaire qui s'appuient sur le système désormais tyrannique du libre-échange... Maisimpuissance de l’État aussi face à l'Union européenne, ou plutôt face à des institutions se qualifiant, de façon inappropriée mais bien réelle, d'« Union européenne » ! En veut-on le dernier exemple, si révélateur par lui-même, en date ?

    Il y a quelques mois, lors de cet été déjà très agité par les manifestations d'éleveurs, Intermarché avait décidé, pour apaiser la colère paysanne à l'égard de la Grande distribution, « d'acheter la viande plus cher aux éleveurs français » ce que condamne la Commission européenne qui y voit « une entrave à la concurrence étrangère » comme le rapporte le patron de l'enseigne, Thierry Cotillard, dans un entretien avec le journal Libération le 26 février. : « Sur le porc, l'été passé, Intermarché s'était accordé avec Leclerc pour acheter le kilo 1,40 euro, car nous sommes les deux seules enseignes à posséder des abattoirs. Mais ça n'a pas tenu. Maintenant, Bruxelles nous tombe dessus et enquête. Nous risquons une amende à hauteur de 5 % de notre chiffre d'affaires. (…) Parce que l'Europe considère que cet accord était discriminant vis-à-vis des pays tiers. »

    Quel scandale, quel ignominie ! Ainsi, la Commission européenne préfère la mort, parfois physique si l'on considère les 600 suicides annuels d'agriculteurs en France (selon les chiffres évoqués cette semaine par l'hebdomadaire La Vie), de l'agriculture française et de ses filières plutôt que de déroger aux sacro-saints principes, d'ailleurs mortifères à y bien regarder, de la « libre concurrence non faussée », ou de renoncer, même provisoirement et dans l'urgence, à cette idéologie libérale du « Laisser faire-laisser passer » qui n'est rien d'autre que l'application à l'économie de la loi de la jungle, de ce darwinisme économique et social qui « sélectionne » par le jeu du Marché et des féodalités de l'Argent, et qui élimine les plus petits et les plus faibles, à rebours de tout ce qui a fait notre civilisation et de la justice sociale, expression certes plus royale (c'est le roi Louis XVI qui en use le premier, ce que l'on oublie généralement...) que libérale...

    N'y aura-t-il personne pour aller gifler les membres de cette Commission inhumaine ? Je me souviens que, dans les années 1990, des Camelots du roi avaient entarté l'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, et je ne leur avais pas donné tort, loin de là ! Cette « violence », bien légère mais éminemment symbolique, n'était rien par rapport à celle que ce monsieur et ses acolytes, les Puissants d'Europe, ont fait subir à des millions de paysans, d'ouvriers et de salariés de toutes les professions d'Europe et de France en particulier !

    Face à l'attitude de la Commission, que disent la République et ses gouvernants ? En fait, on entend que leur silence, cet aveu muet de leur triste impuissance.

    La colère paysanne a, elle, toute légitimité à s'en plaindre : mais la colère est vaine si elle ne débouche pas sur la volonté de forger un État digne de ce nom, éminemment et traditionnellement légitime, mais un État qui devra aussi renforcer sa légitimité première par l'exercice renouvelé et constant de la justice sociale et par la reconquête de son indépendance pleine et entière qui reste la condition première des libertés de tous les Français, qu'ils soient agriculteurs ou non. 

    Le triste spectacle d'un président livide face à un éleveur lui expliquant les causes du malaise agricole et l'accusant de ne pas faire son travail est le symbole fort d'une République en fin de course, sans souffle et sans projet d'avenir : on peut le regretter mais on ne peut se contenter de ce regret...

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1292:cette-republique-qui-ne-peut-defendre-le-monde-agricole&catid=50:2016&Itemid=61

  • Crise de l’élevage : Intermarché accepte d’acheter plus cher, l’Union européenne refuse !

    « La Commission européenne a ouvert une enquête sur Intermarché, car elle estime que le choix de l’enseigne d’acheter la viande plus cher aux éleveurs français est une entrave à la concurrence étrangère.

    Le groupement de distributeurs indépendants Intermarché (Les Mousquetaires) est sous le coup d’une enquête de la Commission européenne, après s’être accordé l’an dernier avec son concurrent Leclerc pour acheter du porc à un prix plancher, a affirmé vendredi son président Thierry Cotillard.

    « Sur le porc, l’été passé, Intermarché s’était accordé avec Leclerc pour acheter le kilo (de porc) 1,40 euro (…). Mais ça n’a pas tenu. Maintenant, Bruxelles nous tombe dessus et enquête« , a déclaré le patron d’Intermarché, dans un entretien au quotidien Libération mis en ligne vendredi soir.

    Le libre marché avant tout

    « L’Europe considère que cet accord était discriminant vis-à-vis des pays tiers. Donc maintenant, nous sommes très prudents pour trouver des solutions« , poursuit le dirigeant, précisant que son groupe risque une amende potentielle « à hauteur de 5% de notre chiffre d’affaires ».

    Il est urgent d’en finir avec l’Union européenne… Il faudra en finir avec les hypermarchés aussi d’ailleurs !

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • Non, ça ne coûte pas plus cher de consommer mieux et local !

    Repenser notre façon de consommer en se passant de la grande distribution pourrait être une solution à la crise agricole. Une journaliste de la rédaction du Figaro.fr a relevé le défi des internautes de ne plus se rendre dans les grandes surfaces. Les premières conclusions de l’expérience participative sont sans appel.

    Sur le marché des producteurs de pays

    En pleine crise du secteur agricole, j’ai décidé de relever un défi lancé par les internautes : celui de ne plus mettre les pieds dans un supermarché pendant un mois. L’expérience gustative et participative vise à privilégier les circuits courts pour soutenir les producteurs. Repenser notre façon de consommer en se passant de la grande distribution pourrait en effet être une solution à la grave crise que traverse le secteur. Mais est-ce réaliste, compliqué, coûteux de bannir les grandes surfaces de notre quotidien ?

    À en croire certains habitués des circuits courts, rien de plus simple. Sauf que, comme beaucoup de consommateurs français, j’étais accro aux grandes surfaces ! Hormis quelques achats sur le marché le dimanche, j’achetais absolument tout au supermarché (je n’en suis pas fière)… et je me faisais livrer (en achetant quelques produits estampillés bio pour me donner bonne conscience). Mais ça, c’était avant. Car après une semaine d’expérience, je ne pourrais plus revenir en arrière.

    Oui, c’est possible de vivre hors des sentiers de la grande distribution

    Au lancement du défi, nous vous avions sollicités pour récolter vos conseils, bons plans, astuces pour trouver des alternatives aux supermarchés. L’expérience participative a suscité un réel engouement sur Twitter et Facebook, ce qui m’a été d’une grande aide.[....]

    La suite sur Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Non-ca-ne-coute-pas-plus-cher-de

  • Sauvons l’agriculture française !

    Intermarché est visé par une enquête de la Commission européenne pour avoir souhaité acheter à un prix plancher aux éleveurs français.
    Le Salon international de l’agriculture de l’année 2016 restera gravé dans les mémoires. Le Président est plus que jamais contesté par les travailleurs du secteur primaire. Acculés, parfois ruinés, les agriculteurs se sentent abandonnés par un pouvoir incapable d’assurer leur protection face à une concurrence internationale de plus en plus déloyale et les règles injustes engendrées par le marché unique. François Hollande, et son ministre Stéphane Le Foll, fidèle parmi les fidèles, sont accusés d’avoir multiplié les mauvais choix et d’être faibles face aux institutions européennes. Tout cela est exact. Songez que la provenance de la viande n’est même pas étiquetée !
    « Nous, on n’est pas des migrants, donc François Hollande ne s’occupe pas de nous ! », hurlaient, samedi, les agriculteurs réunis en un comité d’accueil vengeur. Un cri du cœur qui trouve un écho dans toute la population française. L’idéologie mondialiste abandonne la nation à toutes les prédations, tant migratoires qu’économiques. La France est insuffisamment protégée, il est temps qu’elle retrouve des frontières.

  • Faillite des gauches

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    (Présent 8555)

    8555_Une.jpgTandis que notre pays s’enfonce dans la crise, que se creusent la dette et les déficits, que l’ombre noire du terrorisme islamique plane sur lui, les socialistes débattent âprement d’une question existentielle qui s’apparente à celle sur le sexe des anges : où est la vraie gauche ? « Nous représentons la gauche moderne », assure Martine Aubry parlant d’elle et des frondeurs, reprenant la formule de Manuel Valls qui l’appliquait à sa politique et fustigeait la « gauche passéiste ».
    Réplique de l’édile lilloise : « Nous sommes la gauche progressiste. » Mélenchon explique que Martine Aubry ne fait que se rallier à ce qu’il a toujours dit, lui le porteur de la vraie croix socialiste. Ce jeu de ping-pong peut durer un moment encore, car dans cette querelle des anciens et des modernes, tout le monde veut être moderne.
    C’est la réforme du Code du travail, portée par Myriam El Khomri, qui a déclenché les hostilités et a contraint Mme Aubry à sortir de sa tranchée nordiste pour monter au front. Depuis, les vieux croyants du socialisme ne sont qu’imprécations, fulminations, condamnations, hurlant à la trahison des sublimes idéaux de la gauche. La vérité pourtant est que les socialistes ont depuis un moment déjà mis de l’eau libérale dans le vin rouge du socialisme, non par vertu, mais par nécessité, le projet du ministre du Travail aujourd’hui n’en est que la dernière manifestation.

    Qui, chez les anciens comme les modernes du PS, donne toujours du socialisme la définition du dictionnaire : « l’appropriation collective des moyens de production » ? Qui fait toujours sienne la formule de Mitterrand en 1971 : « Celui qui n’accepte pas la rupture avec le capitalisme celui-là, je le dis, il ne peut pas être adhérent du Parti socialiste » ? En 1983, alors au pouvoir, il dut renoncer à ces billevesées pour éviter d’achever la ruine du pays par l’application du programme commun.
    En 2002, loin de rompre avec le capitalisme, le gouvernement Jospin le restaura de 1997 à 2002, il fut le Premier ministre qui privatisa le plus. Rappelons que Martine Aubry et Jean-Luc Mélenchon y étaient ministres. La « trahison » vient de loin, les poulains de Hollande, Valls, Macron, El Khomri, s’inscrivent dans sa continuité en dépouillant le socialisme de ses dogmes exténués.

    Mais cette faillite idéologique s’accompagne d’une autre, bien plus grave, dont Hollande est le syndic. Les socialistes ont trahi les ouvriers, les oubliés, les laissés-pour-compte de la société dont ils prétendaient être les défenseurs.
    L’ancêtre du PS, c’était la SFIO : Socialistes français de l’internationale ouvrière. Il n’y a plus d’ouvriers au Parti socialiste, occupé par les bobos, les hauts fonctionnaires et les apparatchiks. Au point qu’en 2002 Pierre Mauroy, qui avait connu, dans le Nord, un socialisme ouvrier, dut lancer au candidat Jospin : « Ouvrier, ce n’est pas un gros mot ! »
    Ces gens-là n’ont entendu parler du peuple que par ouï-dire. De Hollande à Mélenchon en passant par Aubry et Valls, ils sont pour les immigrés au détriment des travailleurs français dont ils ignorent la souffrance.
    Et ils s’étonnent que ceux-là, leurs électeurs d’hier, se tournent vers le Front national, seul à les défendre.

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/

  • Retourner les faux

    On dit souvent que le Français est très majoritairement issu de souches paysannes. C'est sans doute pourquoi il a une passion particulière pour la cause agricole et des idées pour la défendre. C'est le but de ce billet, le piéton du roi étant, lui, greffé sur la souche viticole. Je lis souvent les analyses bretonnantes de Jean-Philippe Chauvin et partage toutes ses conclusions* mais, historien plus qu'économiste, il ne perce pas suffisamment la dictature des filières. Les paysans qui barrent les routes pour le lait ou le cochon sont victimes d'un modèle économique centré sur la liberté de l'offre, liberté régulée par la punition ciblée des subsides à éclipse qu'ils reçoivent. Sans faire un cours de Génie rural, on peut distinguer deux agricultures pour demain et on va voir que les filières porcines et laitières actuelles n'y sont pas.

    (*) Son dernier article sur Nouvelle Chouannerie : Des agriculteurs abandonnés par la République (clic)
    L'agriculture sympa est la ferme en polyculture**

    ... sur laquelle subsiste une famille qui peut être nombreuse et qui sert le marché local en produits frais et contrôlables. Il y a de l'avenir sur cet axe, pour la simple raison que c'est le seul modèle anticapitaliste, et que l'argent vagabond n'y viendra pas. La demande de produits propres augmentera sans arrêt. Les prix aussi ; mais l'hypocondrie latente du mangeur lui fera accepter un surprix "qualité" qui le sauvera du cancer. Dans cette agriculture, on peut ranger toutes les niches techniques à commencer par la viticulture et les laiteries, mais aussi le maraîchage, la production fruitière artisanale et la salaison.
    Ces activités ne rendent pas riches, mais permettent d'élever une famille très convenablement dans un cadre naturel. Le contact direct avec le consommateur indique les déviations à prendre pour bien continuer. C'est le vieux modèle français qui malgré tout ne peut plus nourrir les villes.
    (**) Il est intéressant de s'abonner au mensuel Country qui revisite à sa façon la série "Green Acres" : CLIC !
    La seconde agriculture est celle des filières.

    C'est un modèle adapté à la consommation de masse, d'autant plus pertinent pour accompagner la métropolisation de l'espace qui est en train de s'imposer. Ce que produit l'agriculture des filières et une matière première qui doit franchir un ou plusieurs stades de transformation pour atteindre le consommateur. Or les manifestations que nous voyons tous les jours nous indiquent qu'elle fonctionne en régime d'offre. J'allais dire bêtement. Les producteurs font tourner leurs exploitations et se présentent sur le marché pour écouler les matières premières. A partir de là tout leur échappe. C'est le plus mauvais modèle et pourtant le plus ancien, quasiment médiéval. Mais curieusement, c'est celui qui dès l'après-guerre fut poussé par le Génie rural, adossé au Crédit agricole qui suppléait au défaut de capital par des prêts gagés sur le travail. La seule pompe qui fonctionne au bénéfice de tous sur une filière agricole est la pompe aspirante. Le transformateur au contact du marché de consommation organise les productions intermédiaire et primaire, la filière n'ayant qu'un seul patron : le client final. Dans ce modèle, le transformateur passe des contrats d'approvisionnement (un peu comme dans le raffinage pétrolier). Certes, en période de surproduction il est plus avantageux pour lui de venir sur le marché spot, mais on peut le contraindre de diverses façons comme en compliquant les marchés spot ou en y raréfiant l'offre. Le Cadran de Pleven fut le boulevard d'accès des transformateurs à la mise en coupe réglée des producteurs porcins ! Si le transformateur n'a plus de place de marché global où agir hors-contrat, cela devient très difficile pour lui de gérer les approvisionnements qui lui sont indispensables à faire tourner l'usine. Renverser le modèle prendra du temps, mais l'impulsion est déjà donnée dans certains segments comme la volaille.
    Cowgirl

    Si on veut être complet (j'ose), il existe une troisième agriculture, mais qui n'impacte pas vraiment la crise agricole, motif de ce billet : c'est l'agriculture commerciale internationale qui fournit le marché mondial en denrées de base. Celle-ci n'a besoin ni des soins de l'Etat, ni même de la surveillance de Bruxelles même si elle en accepte les subsides. Elle est réglée par un cadran spécial commun à tous, chaque spécialité a le sien, qu'il soit à Paris, Londres ou Chicago (voir la carte). Les productions tropicales sont mieux connues (café, cacao, soja) mais nous y sommes aussi pour les blés meuniers, l'orge, le maïs-grain, le houblon, le colza etc... que nous appelons les "grandes cultures". Cette agriculture est forcément capitalistique, elle est organisée en groupements puissants capables de faire plier des Etats ; elle livre par bateaux complets et contribue plus à nos exportations que la filière automobile ! Les ministres qui se succèdent à Paris n'en comprennent pas toujours les tenants et aboutissants. C'est un métier relativement fermé, un peu comme le bitume, l'urée ou les pistaches.


    Terminons du côté obscur de la force.
    Les acteurs de marché pointent souvent du doigt la "grande distribution" et ils ont bien raison. La grande distribution dont la centrale d'achat la plus emblématique du secteur est celle des Leclerc, manœuvre toujours à la limite de la rupture de ses ressources. Pour avoir le prix final le plus bas possible, il faut acheter le plus bas possible, mais pour conserver de la ressource - i.e les couillons qui se lèvent tôt - il suffit de payer le "juste prix" un poil plus haut que le prix auquel on se suicide. Et si les paysans sentent bien cette politique délibérée contre leurs intérêts, les ministres qui se pavanent sur les foires ne s'en occupent pas. C'est au choix : ou bien ils sont bêtes, ou bien ils sont complices. Ne donnons pas de mauvaises idées, mais parfois, faire passer la justice de Laguiole résout bien des conflits. Une agriculture de filière renversée en "pompe aspirante" devra passer en force sur la grande distribution en clouant ses chauves-souris sur la porte des granges.
    En résumé (?!), l'indice de bonheur brut du paysan est dans la ferme de proximité ; mais il peut aussi se réaliser comme maillon premier d'une filière de produits transformés qu'il intégrera complètement. Le paysan du Crédit agricole est foutu. Quand on fera les comptes, on y réintégrera le prix de la sueur avant de tirer les soldes. Après, on pourra parler de tout ça à Bruxelles. Si la conséquence première est de diminuer d'inutiles subventions : on y fera de l'audimat.
  • La Sécu, forme étatique de contrôle et de déresponsabilisation, est « un des fromages » des syndicats

    Eric Verhaeghe a été administrateur de l’ACOSS (la caisse nationale des Urssaf), de la CNAV (les retraites), de l’UNEDIC (l’assurance chômage), de Pôle Emploi, de l’AGIRC (les retraites complémentaires), de l’ARRCO (les retraites des cadres), et président de l’APEC (association de conseil de cadres)… Il déclare à Samuel Martin dans Présent :

    "[...] Les organisations syndicales détiennent des milliers de mandats dans les innombrables conseils d’administration de la sécurité sociale. Ce sont autant de raisons de vivre pour des délégués qui n’ont absolument pas envie de retourner à l’usine. Pour les syndicats, le détricotage de la sécurité sociale présente donc un risque de déstabilisation interne. C’est d’ailleurs pourquoi les syndicats s’opposent à la fiscalisation de l’assurance-maladie : du jour où la santé n’est plus financée par des cotisations, mais où elle est financée par l’impôt, la gouvernance paritaire de la branche maladie ne se justifie plus. Toutes les organisations syndicales se battent donc pour conserver une forme paritaire à la Sécu et éviter une fiscalisation de ses ressources, même si celle-ci serait plus juste en étant financée par l’impôt plutôt que par les cotisations sur le travail.

    On nous assure que la France a « le meilleur système » de protection du monde. Lieu commun ou gros mensonge ?

    La France a le système le plus assisté du monde, mais ses performances sont médiocres par rapport à son coût. Pour le maintenir à flot, le gouvernement est obligé de diminuer sans cesse ses remboursements tout en augmentant ses recettes. Regardez ce que la Sécurité sociale rembourse sur les lunettes et les soins dentaires et vous aurez la réponse à cette affirmation. Les Français auraient une meilleure vue et une plus belle dentition pour moins cher si la Sécu ne s’occupait plus de ces sujets. [...]

    Une des clés de sortie du système est le revenu universel, selon vous, afin d’équilibrer la liberté de chacun et la solidarité de tous. Quels seraient, en quelques mots, les avantages de ce revenu universel ?

    Le revenu universel a deux avantages majeurs. D’abord, celui de la simplicité : toutes les allocations si compliquées seraient remplacées par une allocation unique, d’un montant uniforme, qui permettrait à chacun de s’assurer tout au long de sa vie contre les risques sociaux. On remplacerait donc la Sécu par un système qui ressemble à l’assurance auto (sauf pour les maladies graves, bien entendu, qui continueraient à être prises en charge par la société) : on est obligé de s’assurer, on reçoit une somme mensuelle pour ce faire, mais on choisit librement son assureur et son niveau de couverture. C’est ici le deuxième avantage du revenu universel : il est extrêmement égalitaire, solidaire et responsable. Il est versé à tout le monde de la même façon. Il n’y a donc pas ceux qui reçoivent et qui ont intérêt à ne pas travailler, et ceux qui ne reçoivent pas et qui sont lésés. Notez que ce système ne désincite pas à travailler : les sommes versées au titre du revenu universel doivent être utilisées pour s’assurer contre les risques. Ceux-ci peuvent être élargis. On pourrait utiliser le revenu pour financer les études des enfants, ou pour acquérir des biens de ce type. Dans tous les cas, il serait versé quelle que soit la condition des bénéficiaires."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La République si peu sociale...

    Certains semblent découvrir que la République, même gouvernée par la Gauche, n'est guère sociale ni soucieuse du sort des travailleurs : en fait, pour qui s'est penché sur l'histoire de notre pays, ce n'est pas vraiment une surprise. Je ne méconnais pas pour autant la bonne foi de nombre de militants socialistes ou communistes pour qui la République n'est vraiment grande que quand elle associe les ouvriers et les employés à son destin et à son honneur : mais la réalité effective ne correspond pas vraiment à ce rêve d'une « République sociale », et encore moins aujourd'hui qu'hier... Le projet de Mme El Khomri prouve à l'envi ce malentendu entre l'illusion et la réalité gouvernementale, et la vigueur des réactions syndicales est surtout la démonstration d'une rancœur et d'une impuissance face à la victoire apparente (au moins pour un temps) du libéralisme en France.
    Faut-il, pour autant, s'en prendre à tous les patrons comme s'ils étaient responsables du cynisme du gouvernement, et brandir le drapeau de la lutte des classes ? Je n'en suis pas certain, loin de là. Bien sûr, il y a bien une forme de lutte des classes mais sans classes nettement définies et délimitées : il s'agit plutôt d'un rapport de forces défavorable aux différentes catégories de travailleurs de l'industrie, des services et de la terre, face aux détenteurs, non pas seulement des moyens de production, mais des capitaux nécessaires, en ce monde financiarisé, à les faire fonctionner et fructifier. S'il y a lutte, c'est bien parce que les hommes d'argent n'ont plus le sens des valeurs de partage et de solidarité qui devraient prévaloir dans une société ordonnée et corporée : le triomphe des idées frankliniennes (celles de Benjamin Franklin, véritable père fondateur et théoricien du capitalisme « chronométré ») n'est pas illogique dans une société qui ne jure plus que par l'avoir et par l'individu (non la personne, désormais niée par cette société, de la GPA à la « robolution »), et qui n'a que des banques comme cathédrales, comme le dénonçait Pierre Boutang il y a déjà quelques décennies. 
    Dans l'urgence, il faut sans doute recréer un rapport de forces plus équilibré et établir des règles de sécurité pour les salariés mais aussi pour les entrepreneurs indépendants, les artisans, les producteurs agricoles, face à cette nouvelle Féodalité qui se veut « mondialisation et gouvernance », et face à une administration parfois kafkaïenne qui ne sert plus que les intérêts d'une classe fonctionnariale détachée des réalités du monde du travail. Mais dans le temps plus long, il apparaît nécessaire de redonner au Travail toute sa place et de diminuer le rôle des puissances d'argent, voire de restreindre leurs champs d'application et d'intervention. Cela n'est possible que si l’État politique reprend la main et ce qu'il a, par faiblesse ou par paresse, laissé filer entre d'autres mains, moins politiques mais plus contraignantes encore.
    Puisque la République n'est plus rien d'autre que l'obligée des forces économiques et qu'elle oublie de protéger les classes travailleuses, il faudra bien, rapidement, poser la question des institutions susceptibles de remettre les choses à l'endroit, dans le respect de la justice sociale et le refus de la démesure (financière ou étatique, d'ailleurs). Si la Monarchie apparaît bien oubliée aujourd'hui par l'opinion publique de notre pays, elle n'en reste pas moins l'alternative éminemment sociale par politique même à une République qui, elle, a oublié ses devoirs d’État à l'égard de ceux qu'elle prétendait représenter et défendre...

    http://nouvelle-chouannerie.com/