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social - Page 442

  • Le poisson pourrit par la tête

    Sur fond de chômage en hausse et c’est une première depuis des décennies, d’une mobilisation des petits patrons et chefs d’entreprise dans la rue  contre les persécutions administratives et le matraquage fiscal, la «république exemplaire» de François Hollande vient encore de faire la démonstration de son…«exemplarité».Les Français ont assisté ces derniers mois à l’affaire des comptes suisse et singapourien du ministre du Budget Jérôme Cahuzac, dont ce dernier avait démenti l’existence « les yeux dans les  yeux»… avant d’avouer leur réalité. Ils ont eu connaissance du scandale Aquilino Morelle, conseiller en communication de François Hollande, accusé de conflit d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique et profitant très pleinement des avantages en nature de la vie au « château». Nos compatriotes ont été informés également des déboires des ex membres du gouvernement Jean-Marie Le Guen et Yamina Benguigui,  pris en flagrant délit de sous-estimation de leur patrimoine respectif. Ils ont suivi le mauvais sketch du secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, s’emmêlant dans ses mensonges et ses versions sur la teneur de sa conversation avec son ami François Fillon lui demandant (?) que l’Elysée «tape fort» sur Sarkozy pour flinguer son retour. Les contribuables qui n’en peuvent ont découvert aussi la «phobie administrative» du secrétaire d’Etat en charge du Commerce extérieur, Thomas Thévenoud, qui, entre autres, ne déclarait plus ses impôts depuis trois ans. Dernièrement, ils ont entendu parler du Secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Kader Arif, qui vient de démissionner car visé par une enquête préliminaire du parquet financier au sujet de la société d’un de ses frères, AWF Musique. 

    Démission qui frappe aussi ces dernières heures  Faouzi Lamdaoui, directeur de campagne en 2012 du candidat Hollande, « Conseiller à l’égalité et la diversité », qui vient d’être cité à comparaître en correctionnelle pour « abus de biens sociaux ».

     Quelques médias s’étaient amusés l’année dernière de ce que M. Lamdaoui avait fait un gros caprice de diva et piqué une colère noire au motif qu’oubliant une de ses consignes,  aucun des agents chargés d’assurer sa sécurité ne lui avait pas acheté de pains au chocolat…

     Nous nous souvenons  que M. Lamdaoui, décidemment peu inspiré, avait hurlé au scandale quand  Marine Le Pen avait critiqué l’attitude et la mentalité de l’équipe de France de football…un mois avant le début du spectacle lamentable et honteux offert par le onze tricolore lors de la coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud.   

    Dés 2008, alors  secrétaire national du PS « à l’égalité, la  diversité et promotion sociale », Faouzi  Lamdaoui déclarait aussi, comme l’a écrit plus tard noir sur blanc le cercle de réflexion Terra Nova,  que le PS « ne gagnera pas les élections nationales sans un soutien franc et massif des habitants des quartiers populaires », c’est-à-dire des quartiers où les votes des communautés d’origine immigrées  sont déterminants. Un constat qui s’est vérifié il  est vrai en 2012, sachant que cet électorat là se détourne désormais aussi franchement de la gauche (une tendance lourde ?) malgré les grossiers appels du pied d’un Benoit Hamon que nous évoquions hier sur ce blogue…

     Même Bachar el Assad, interrogé dans le dernier numéro de Paris-Match, ne manque pas d’ironiser sur l’incompétence de la gauche au pouvoir, aussi mondialiste et atlantiste que la droite sarkozyste. C’est vrai aussi dans un domaine aussi primordial, on en sait quelques chose en Syrie, qui est celui de la capacité des politiques menées à  empêcher, prévenir en France l’avènement d’un islamisme radical et du  terrorisme sur lequel il peut déboucher. Marine Le Pen  le rappelait d’ailleurs à la tribune du Congrès de Lyon dimanche : « On se lamente quand on voit les jeunes partir faire le djihad en se demandant ce qu’on a raté. Tout! Messieurs Sarkozy et Hollande, vous avez tout raté! ».

    Dans cet entretien, le président syrien affirme que  notre exécutif «œuvre à l’encontre des intérêts (du peuple syrien) et de ceux du peuple français» et souligne: «Je ne suis ni l’ennemi personnel ni le rival d’Hollande » qu’il ne « connait même pas ». « Je pense que c’est plutôt l’Etat islamique qui est son rival, puisque leurs cotes de popularité sont très proches »…

     Rallié à Sarkozy ces dernières années, l’ancien ministre socialiste de l’Éducation, Claude Allègre, y va aussi de ses critiques sur RTL aujourd’hui, affirmant être  « très déçu » par un François Hollande qui «a mis la France par terre».

     M. Allégre qui, on s’en souvient, avait eu quelques velléités, vite avortées, de « dégraisser le mammouth » (de l’éducation nationale) sous le gouvernement Jospin, affirme cependant dans le même élan que sous Sarkozy «la France n’allait pas si mal ».

     Un constat qui ne tient pas vraiment la route (mais M. Allègre peut-il admettre s’être de nouveau  fourvoyé ?) qui est en tout cas battu en brèche dans le domaine même de l’acquisition du savoir, par un autre ex ministre de l’Education au sein des gouvernements Raffarin I et II, à savoir Luc Ferry.

     Dans un entretien accordé au Bien public et mis en ligne aujourd’hui, M. Ferry  relève que depuis son constat établi il ya dix ans dans sa «Lettre à tous ceux qui aiment l’école», «les choses se sont aggravées, comme en témoignent les résultats de nos élèves dans la dernière enquête Pisa. Montée de l’illettrisme, sorties sans diplôme, crise des vocations scientifiques mais aussi crise des vocations pour le professorat, rien n’a été fait d’utile depuis».

     Il dénonce notamment, à notre avis justement, «l’innovation destructrice », «un effet de la logique la plus fondamentale du capitalisme moderne dont Mai 68 n’est qu’un symptôme parmi d’autres. Nous avons vécu un XXe siècle de déconstruction de toutes les valeurs et autorités traditionnelles, tant dans l’art contemporain que dans la vie quotidienne. Bien évidemment, les deux sphères les plus touchées sont la maîtrise des grands secteurs de l’éducation qui relèvent du patrimoine, de l’héritage, de la tradition, à savoir la langue maternelle, que personne n’a inventée, et la politesse ou la civilité, pour les mêmes raisons. Ce sont les deux secteurs les plus endommagés dans notre école… ».

     « Nous avons vécu dans l’après 68 une grande vague de jeunisme fou. Les jeunes devaient former les vieux et non plus l’inverse. La vérité, c’est que le monde des adultes est plus riche, plus intense et plus intelligent que celui de l’enfance et que l’éducation consiste à y faire entrer nos enfants (…).  Dévaloriser le monde des adultes, c’était saboter l’idée même d’éducation… ». Une involution faut-il le rappeler, qui n’a été  freinée en rien sous la présidence Sarkozy et son ministre de l’Education.

     Cette « dévalorisation du monde des adultes »,  cette inversion des valeurs, des principes qui ont guidé  de tout temps et jusqu’à récemment notre civilisation, explique aussi symétriquement la  dévalorisation du monde de l’enfance ,  la transgression de la morale la plus élémentaire.

     Nous touchons là aussi, constate Bruno Gollnisch, aux effets de l’idéologie libérale-libertaire soixante-huitarde, véhiculée par des figures bien connues du Système, comme par hasard souvent les plus en pointe dans l’hystérie anti Front National.

     C’est ce même Luc Ferry  qui affirmait ainsi en 2011, propos confirmés par lui  en octobre dernier  dans l’émission Médias, le magazine, sur France 5, qu’un  ancien ministre avait  eu des relations pédophiles à Marrakech. Il affirmait détenir ses témoignages « des autorités de l’État au plus haut niveau », rappelant à cette occasion un article du Figaro Magazine : « À Marrakech, un ex-ministre  s’amuse ».

     Une affaire classée sans suite, comme de nombreuses autres impliquant des «notables» mais qui en dit long sur l’état d’affaissement de notre société.

    La Caste au pouvoir, notons le encore,  peut compter aussi sur la large bienveillance des faiseurs d’opinions et d’une presse largement cornaquée par les grands groupes financiers pour cacher sous le tapis  la poussière de leus turpitudes. Nouvel exemple, le comptable de l’entreprise Dassault vient de  déclarer  qu’il avait rapatrié en France, sur sept ou huit ans, 53 millions d’euros pour les distribuer aux partis politiques du Système. Sans que cela interpellent les grandes consciences médiatiques qui s’émeuvent et crient au scandale dans le même temps du prêt bancaire obtenu en toute légalité par le FN…cherchez l’erreur !

     Affairisme, corruption, perte du sens de l’Etat par ceux qui en ont la charge, effacement des repères, des frontières, submersion migratoire…sont réunis tous les symptômes de la décadence du bas-empire romain.  Le poisson pourrit par la tête. 

    http://gollnisch.com/2014/12/04/le-poisson-pourrit-par-la-tete/

  • La réforme sur le travail du dimanche promet des débats animés

    Le projet de loi Macron, qui doit être présenté le 10 décembre en conseil des ministres, vise à faciliter le travail dominical dans quatre situations.

    Mais il n’impose de paiement double que dans les entreprises de plus de 20 salariés.

    Il n’y a pas beaucoup de sujets consensuels dans le projet de loi activité d’Emmanuel Macron, qui devrait être présenté le 10 décembre en conseil des ministres. En particulier, la réforme du dimanche promet un beau bras de fer, y compris au sein du Parti socialiste, car elle ouvre potentiellement les portes à une extension assez large du travail dominical. [...]

    La suite sur La Croix

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-reforme-sur-le-travail-du

  • Souvenirs des luttes pour la liberté du travail indépendant

    On doit se féliciter du succès de la manifestation de ras-le-bol fiscal et administratif des entreprises devant le ministère des Finances, ce lundi 1er décembre. Plusieurs milliers de représentants des petites et moyennes entreprises, voilà qui pèse au moins autant, que les mornes rassemblements cégétistes des jours précédents contre ce que la gauche ose appeler "austérité".

    Il est sans doute plus légitime pour une revendication sociale de s'en prendre à un ministère plutôt que, le jour d'un scrutin, de prétendre faire pression sur les législateurs.

    Mais attention, tout de même. Au même moment l'assemblée finalisait son approbation de la loi de financement de la sécurité sociale. De tels textes de valeur improbable, estampillés chiraquiens, furent coulés dans la constitution par le plan Juppé par une réforme de février 1996. Or c'est bien par cette littérature dégoulinant de philosophie technocratique, que s'écoule l'essentiel du poison que nous appelons "modèle" français.

    Or, dans l'attitude de bien des protestataires, trop de choses semblent se passer comme s'ils avaient affaire à une administration, siégeant de droit divin à Bercy, et non à des représentants élus. Ceux-ci sont supposés dépendre des contribuables et non le contraire.

    Quant aux "assujettis", incorporés de force dans les caisses d'assurances monopolistiques, ils devraient en démocratie disposer du droit de vote pour en élire les conseils d'administration : on le leur a retiré depuis bientôt 20 ans. Tout reste à l'avenant et on nous parle comme si nous nous trouvions dans un système démocratique, alors que les gens qui payent les contributions restent soumis au diktat de ceux qui en encaissent les mille postes de la dépense publique.

    Or, signe des temps, ce 2 décembre, on pouvait presque, d’ailleurs, trouver, pour une fois objective, la recension par Le Monde décrivant comme un succès la manifestation CGPME.

    Oh certes le vocabulaire y trahit toujours la pensée unique : les entrepreneurs sont appelés "petits patrons". Comme d'habitude. Cette agaçante expression demeure destinée à tirer encore vers le bas ce qui s'était appelé autrefois "patronat réel" sous la houlette de Léon Gingembre. Créateur du syndicat des PME, et en grande partie du concept en 1944, il le dirigea jusqu'en 1978. Il s'agissait au départ de fédérer ceux des chefs d'entreprise ayant investi leur propre patrimoine dans l'outil de production.

    Quand le poujadisme apparut en 1953, non pas dans le sillage de l'extrême droite comme on se plaît à l'écrire, mais en accord avec les communistes locaux, il désignera, au départ, pour ses premiers adversaires ces "taureaux à cornes d'escargot" du mouvement des PME. Poujade dira : "je suis pour le biftèque, peu m'importe qu'il soit communiste ou royaliste".

    À ce sujet, une subtilité semble avoir toujours échappé à la plupart des commentateurs agréés : si Jean-Marie Le Pen, alors connu comme ancien président parisien des étudiants en droit, fut élu en janvier 1956, en tant qu'allié, sur une liste "Union et fraternité française", – il n'a jamais appartenu au mouvement Poujade proprement dit. Il rompit définitivement avec le groupe parlementaire en octobre lors de la crise de Suez.

    La politisation en 1955-1956, à la faveur de la guerre d'Algérie, tuera le mouvement poujadiste. En janvier 1956, il avait réalisé un beau score aux législatives, en mai 1958 il se révèle très actif sur le forum d'Alger, mais il commet l'erreur de se rallier à De Gaulle. En 1959, il perd 80 % de ses voix, non sans être entré en force dans les chambres de métiers et de commerce, aux élections consulaires de décembre 1957.

    Malheureusement, ses élus, quoique bien intentionnés, deviendront les agents principaux de l'évolution funeste des régimes sociaux corporatifs des indépendants. Dans les années 1990 il conservait encore beaucoup d'élus, d'amis et de réflexes complaisants dans ces institutions, aux côtés des gens du Cidunati, apparus en 1968 sur des positions à peine différentes.

    D'autres mouvements viendront, en effet, s'entremêler, rivaliser, et parfois se combattre entre eux, sans que les leçons soient tirées de toutes ces expériences. Le poujadisme s'était développé en luttant contre les excès des contrôles fiscaux. Le Cidunati de Nicoud avait pris son essor en raison de l'évolution de l'urbanisme commercial, combattant en bloc le phénomène des grandes surfaces. Ceci d'ailleurs facilitera grandement les groupes d'hypermarchés au détriment des centres commerciaux et des galeries marchandes grâce à l'imbécile loi Royer de 1973.

    De telles poussées démagogiques alertèrent suffisamment la classe politique pour que celle-ci apprenne à les combattre et à les détourner de la vocation véritable d'un syndicalisme entrepreneurial intelligent.

    À partir des années 1980 en particulier il est devenu fort clair que les luttes d'autrefois ne pouvaient plus se remettre en route sur les mêmes bases. Le grand mérite de Christian Poucet, qui devint très vite la figure centrale du CDCA, fut de se situer sur le vrai terrain de ce qui mine, aujourd'hui encore, toutes les entreprises françaises, les petites comme les grandes, comme les moyennes : la question des charges sociales, supposées financer le soi-disant meilleur système du monde, celui que personne ne songe à imiter.

    La particularité du travail indépendant, contrairement à toutes autres formes d'emplois, est que les appels de cotisations sont payés par ceux que l'on affilie de force dans des systèmes d'assurances professionnelles obligatoires et monopolistiques.

    Au début du combat mené par le CDCA, les artisans et commerçants qui se trouvaient en retard de cotisations n'étaient même plus couverts par l'assurance-maladie. parallèlement d'ailleurs leurs systèmes de retraite avaient été conçus en fonction d'une sous-validation des mauvaises années, qui n'étaient plus comptabilisées qu'à hauteur d'un trimestre par an.

    Dans ce contexte il fut vite évident que le syndicat lui-même avait le devoir de créer des produits d'assurance alternatifs. Ce fut à la fois le génie de Poucet, et le mauvais génie des gens résolus à dénigrer d'abord et à détruire ensuite l'édifice qui se construisait, essentiellement dans quelques régions-bastions de l'ouest et du midi. Le nord de la Loire, hélas, restait imperméable à une rhétorique qui lui semblait insurrectionnelle.

    À l'époque, et pendant une dizaine d'années je servis de porte-plume et d'écrivain public dans cette mouvance au sein de laquelle, malgré moi, travaillant le plus souvent à 800 km du centre des décisions, je faisais figure de Martien. Je ne regrette quand même pas ces années-là. Elles me permirent de vraiment mesurer, une fois pour toutes, la véritable nature du mortifère "modèle français".

    Pour paraphraser Mendès-France, disons que la formule paradoxale "plus les problèmes paraissent compliqués, plus les solutions sont simples" s'applique parfaitement à son sujet : le remède ne résidera jamais ni dans l'étatisation (ce que fut le plan Juppé), ni dans une quelconque "réforme" (politique donc étatique) mais tout simplement dans la concurrence. Soumises au libre choix l'assurance maladie et l'assurance vieillesse se verraient contraintes de se réformer, ceci sans que l'État intervienne.

    Pensons toujours à la formule de Reagan : l'État n'est jamais la solution puisqu'il est le problème.

    À Paris en 1992 cependant nous tînmes un congrès fort réussi, où j'espérai rallier la figure la plus intéressante de la contestation du système monopoliste en la personne de Claude Reichman qui intervint à la manière brillante qu'on lui connaît encore 20 ans plus tard. Cette fusion ne se fit malheureusement pas. En se remémorant cet échec je ne puis écarter l'idée que les mêmes réseaux aient toujours voulu empêcher l'unité des protestataires et imposer le silence autour des thèses anti-monopolistes. Aujourd’hui on parle pudiquement de "souverainistes". Dans ma jeunesse, on les appelait des barbouzes.

    À partir de 1993, les déboires s'accumulèrent et c'est véritablement le plan Juppé de 1995-1997 qui radicalisa la situation sans apporter la moindre réponse aux questions qui se posent encore aujourd'hui au monde du travail indépendant. Depuis la "réforme" Fillon de 2003 instituant le RSI les choses ont encore empiré.

    Christian Poucet fut d'abord incarcéré en 1996, pour des paroles jugées subversives, puis mystérieusement assassiné en janvier 2001, sans que la police ne se soit, depuis lors, vraiment préoccupée d'élucider l'affaire et d'identifier les meurtriers. Un gêneur de moins.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • La réalité des entreprises françaises, ce n’est pas le CAC40, mais les PME

    De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

    4"Les syndicats patronaux appellent, cette semaine, à une grande mobilisation pour libérer l’entreprise. Cela suscite, pour l’heure, une indifférence goguenarde des médias, quand ce n’est pas un cri d’indignation devant « ces patrons qui en veulent toujours plus ». Il est certain que les patrons ont, en France, l’image de nantis qui ne cessent de demander des baisses de charges, se gavent de dividendes et refusent toute hausse de pouvoir d’achat à leurs salariés. Cette image est principalement due au quasi monopole de l’extrême gauche au sein des « grands » médias. Toutes les enquêtes montrent que les journalistes votent massivement à gauche ou à l’extrême gauche. L’une des dernières enquêtes, réalisée par Robert Ménard en 2012, avait montré que 74 % des journalistes interrogés avaient voté Hollande au deuxième tour de la présidentielle. Ils avaient même été 19 % à voter Mélenchon au premier tour, plus que pour Sarkozy (18 %).

    Mais l’imprégnation des idées marxistes n’est pas seule en cause. Il faut aussi dire et redire que la réalité des entreprises françaises, ce n’est pas le CAC40, mais les PME : 99 % des entreprises françaises sont des PME (moins de 250 salariés) et 92 % des TPE (moins de 10 salariés). Il existe bien des différences entre les multinationales et les TPE. La principale, c’est que presque toutes les multinationales sont gérées par des salariés qui ne sont pas responsables de leurs échecs, contrairement aux « vrais » patrons. En la matière, rappelons l’exemple caricatural de Jean-Marie Messier, pur produit de l’oligarchie technocratique qui s’était retrouvé à la tête d’un immense groupe privé, Vivendi, sans avoir jamais montré la moindre aptitude à diriger une entreprise et avait entraîné son groupe dans une course folle au gigantisme, avant de l’abandonner criblé de dettes.

    Autre différence de taille, les multinationales ont toutes sortes de collaborateurs aptes à saisir les aubaines réglementaires ou fiscales. En conséquence, les innombrables « aides aux entreprises » servent principalement à de grosses sociétés qui emploient de moins en moins de personnes en France et y paient fort peu d’impôt puisque leurs bénéfices sont majoritairement à l’étranger. Tout alourdissement des charges nous approche ainsi un peu plus d’une situation où les petites entreprises auront disparu. Cette situation serait catastrophique pour l’emploi et la cohésion sociale. Elle serait même sans doute insurrectionnelle. Ce qui explique la convergence d’intérêts entre les grands groupes et l’extrême-gauche (je rappelle que les mouvements révolutionnaires du XXe siècle, qu’ils soient national-socialistes ou marxistes-léninistes, et maintenant islamistes radicaux, ont tous été largement financés par des magnats de Wall Street ou de la City).

    Lire la suite "La réalité des entreprises françaises, ce n’est pas le CAC40, mais les PME"

  • Comment l'étatisme détruit les emplois en France

    Un entrepreneur raconte sur le Figarovox, parmi d'autres anecdotes du même acabit :

    "Nous avions, sur notre site lorrain deux chaudières pour produire la vapeur nécessaire à notre process. Une alimentée au gaz, l'autre par les déchets bois issus de nos fabrications. En 2007 nos avons procédé au changement de notre chaudière bois. Nous avons, comme le prévoit la législation environnementale, déclaré la mise en service de cette nouvelle chaudière en Préfecture. Les services de l'Etat ont accusé réception de notre déclaration. Jusque là tout va bien. Six mois plus tard, lors d'une inspection de notre site les services de la DREAL, qui ont eux même accusé réception de notre déclaration, nous ont informé que nous étions en infraction car, la «nomenclature des installations classées» avait changé. Il était, en fait, nécessaire d'obtenir une autorisation préalablement à la mise en service de la chaudière. Les services de l'Etat ont donc saisi le procureur, j'ai été entendu deux fois par la police et j'ai fini par me retrouver au tribunal correctionnel, entre les maris qui battent leur femmes et les dealers. Cette affaire s'est heureusement terminée par une relaxe, mais je vous laisse le soin d'imaginer le temps et l'argent perdus. Mais cela ne s'arrête pas là. Nous sommes en décembre 2014 et bien cette chaudière n'est toujours pas officiellement autorisée à être mise en service… La conclusion que mon Conseil d'administration a tiré de cette histoire est qu'il n'est plus question de faire en France un investissement soumis à une autorisation de l'Etat. Ces investissements et les emplois qui vont avec sont donc désormais réalisés à l'étranger."

    Michel Janva

  • Thierry Lepaon a touché des indemnités pour passer de la CGT... à la CGT

    Nouveau scandale en perspective pour Thierry Lepaon ? Alors que l’affaire des frais dépensés par la CGT pour rénover l’appartement de son patron fait grand bruit, L’Express révèle lundi 1er décembre qu’il a reçu des indemnités de départ lorsqu’il a quitté son poste de secrétaire général du comité régional CGT de Basse-Normandie pour devenir secrétaire général de la CGT

     

    Début 2013, quelques semaines avant d’être intronisé au congrès de Toulouse, Thierry Lepaon a négocié avec son employeur normand une rupture conventionnelle, assure L’Express, ce qui lui a donné droit à indemnités de départ, dont l’hebdomadaire ne révèle pas le montant.

    "Je changeais d’employeur", justifie Lepaon

    Interrogé par L’Express, Thierry Lepaon "ne se souvient plus" du montant de la transaction. "Ce n’était pas grand-chose", assure-t-il, car il n’avait "que cinq ou six années d’ancienneté". A priori, il n’y a rien d’illégal dans cette transaction, puisque la CGT nationale et le comité CGT de Basse-Normandie sont deux entités distinctes. C’est d’ailleurs l’explication fournie par Thierry Lepaon au magazine : "Je changeais d’employeur."

    Dans un article publié ce matin, Le Parisien faisait état du climat "délétère" qui règne entre les murs de la centrale syndicale. Le journal raconte notamment une scène "jamais vue" au siège, rapportée par un témoin : un homme hurlant dans le patio, traitant Thierry Lepaon de voleur et réclamant son départ.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Thierry-Lepaon-a-touche-des

  • L’influence américaine dans le dispositif européen du TTIP

    Depuis juillet 2013, l’Union Européenne (UE) a entamé des négociations avec les Etats-Unis (USA) afin de conclure un accord commercial de libre-échange entre l’UE et les USA en 2015. Cet accord, baptisé « Transatlantic Trade and Investment Partnership »  (TTIP soit « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ») a donc pour objectifs de réduire, voire supprimer les droits de douane, d’uniformiser les réglementations de part et d’autres de l’Océan atlantique, d’ouvrir les marchés pour les services, l’investissement et les marchés publics et de mettre en place un mécanisme de règlements des différents entre entreprises et Etats.
    Les différents éléments du mandat de négociations n’ont été diffusés que tardivement (9 octobre 2014) et partiellement. De façon générale, ces négociations restent opaques pour la plupart des élus des États membres et du grand public, contrairement à ce qui a été affirmé récemment par la Commission européenne, alors même que ce Traité engagera la vie économique et sociale de millions d’européens à long terme.
    Les enjeux de ce traité pour les Etats membres de l’UE nécessite débat démocratique et transparence à tous les niveaux. Or le constat est que ni l’un ni l’autre n’existent.
    Une réelle démarche de transparence serait en premier lieu de permettre au grand public de savoir qui sont les négociateurs mandatés par l’UE pour mener les négociations.

    1-Une équipe de négociateurs européens sous influence?

    a. Qui est M. Ignacio Garcia Bercero négociateur en chef européen pour le TTIP ? Son curriculum vitae est introuvable. Qui peut croire que cet homme est sans passé ? D’où vient-il, qu’elles ont été ses précédents postes  et missions ?
    b. Quant aux autres membres de la délégation, certains d’entre eux ont travaillé dans des instances internationales fortement orientées pour la défense d’une certaine forme de modèle de libre-échange, le libéralisme économique, et l’ouverture des marchés (OMC, FMI, banque mondiale) tandis que d’autres ont réalisé leurs études aux États-Unis (Université de Berkeley, Harvad Business School…)

    2-Une étude aux arguments orientés ?
    L’Union européenne justifie l’importance et l’intérêt du TTIP par les résultats d’une étude qu’elle présente comme « indépendante » et qui lui sert de référence dans le cadre des négociations. Cette étude intitulée « Reducing transatlantic barriers to trade and investment : an economic assessment » (mars 2013) a été réalisée par leCentre for Economic Policy Research (CEPR).
    Au-delà des résultats issus de cette étude, on peut réellement contester l’indépendance et la neutralité des dirigeants du CEPR et des auteurs de ce rapport puisque, en effet ils ont, dans le passé, occupé des fonctions en lien direct avec les intérêts économiques américains. Ainsi :

    a. Richard Baldwin qui occupe depuis janvier 2014 le poste de Directeur du CEPR. était directeur des études sur les politiques publiques (Policy Director) au moment où l’étude a été réalisée. Professeur d’économie réputé, il a occupé différents postes en Europe et aux Etats-Unis. Jusqu’en 1991, année où il est arrivé en Europe, il était conseiller auprès du Président américain Bush sur les questions économiques (Senior Staff Economist for the President’s Council of Economic Advisors in the Bush Administration). A ce titre il a participé aux négociations de plusieurs accords de coopération économique : Uruguay Round,NAFTA, US-Japan Structural Impediments Initiative, et US-Japan Semiconductor Agreement. Richard Baldwin a donc défendu les intérêts économiques américains par le passé.

    Lors de la négociation relative au traité NAFTA, des arguments basés sur des modèles économiques promettaient de la croissance et des créations d’emplois aux États-Unis ainsi qu’au Mexique. Ces prévisions ne se sont pas concrétisées. Selon l’étude « Heading South U.S.-Mexico trade andjob displacement after NAFTA » datant de 2011 et réalisée par l’Economic Policy Institute, au cours de la période 1993-1999, les Etats-Unis et le Mexique ont perdu plusieurs centaines de milliers d’emplois. En outre, les inégalités de revenus ont augmenté et l’impact sur les salaires a été négatif. La fiabilité des prévisions issues des modèles macro-économiques qui ne rendent pas compte de la complexité du monde actuel, parait donc douteuse.

    b. Guillermo de la Dehesa, également président du CEPR et économiste réputé, a occupé au cours de sa carrière divers postes dans le gouvernement espagnol, à la Banque d’Espagne mais aussi à la Banque Mondiale. Il a par ailleurs travaillé dans le secteur privé, notamment bancaire. Il a été également conseiller international de la banque américaine Goldman Sachs. Enfin Guillermo de la Dehesa est membre du « Group of Thirty », ou G30, think tank basé à Washington. Ce G30 a été fondé en 1978 à l’initiative de la fondation Rockefellerqui a également fourni les premiers fonds. Son premier président a été Johannes Witteveen, un ancien directeur du Fonds Monétaire International. Son président actuel est Paul Volcker. Le G30 regroupe des financiers importants et des universitaires qui cherchent à approfondir la compréhension des problèmes économiques et financiers ainsi qu’à examiner les conséquences des décisions des secteurs publics et privés relatives à ces sujets.

    c. Joseph François directeur de l’étude dite « indépedante » du CPER,  a été pendant longtemps en poste aux Etats-Unis en tant qu’économiste au Bureau des statistiques du travail (Bureau of Labor Statistics )(1983-1987) et directeur du bureau « économie » de la commission du commerce international (1991-1993). Cette commission est une agence fédérale qui défend les intérêts des entreprises américaines dans le cadre de plaintes pour contrefaçon, d’instruction de concurrence déloyale, de viol des barrières douanières de la part d’entreprises étrangères. Elle fournit également des études sur le commerce et la compétitivité au congrès et au Président américains.

    En conclusion et en l’état actuel des informations disponibles, tout citoyen européen peut légitimement se poser la question de la capacité de l’équipe de négociateurs européens à défendre les intérêts de l’UE dans les négociations menées pour conclure le TTIP. Manifestement, ce dispositif ne permet pas de négocier à armes égales avec les États-Unis. La communication affichée n’atténue pas l’opacité caractéristique des négociations de ce traité, on ne lève pas l’opacité par des effets de communication.

    http://www.infoguerre.fr/culture-et-influence/edito-linfluence-americaine-dans-le-dispositif-europeen-du-ttip-5544

  • La colère, ma colère...

    Les chômeurs ne manifestent pas, en particulier quand le chômage atteint le taux élevé qui est le sien aujourd’hui dans notre pays, et les ouvriers, menacés de perdre à leur tour un emploi qui apparaît de plus en plus fragile dans la société désindustrialisée qui est la nôtre, préfèrent faire le dos rond, acceptant sans entrain une dégradation de leurs conditions de travail qui vaut toujours mieux, selon eux, que l’absence de travail… Triste constat !

    Et pendant ce temps-là, les économistes, penchés sur leurs statistiques et perchés sur leurs certitudes, nous déclarent que, ça y est, l’Union européenne est sur la bonne voie, que les pays du sud de l’Europe retrouvent de la croissance (sauf l’Italie…), et que la crise de la zone euro n’est plus qu’un souvenir à enterrer bien vite dans quelques manuels d’histoire économique !

    En entendant de tels propos qui encombrent les antennes des radios économiques, il m’arrive de serrer les poings, de rage, en attendant d’en lever un, bien haut vers le ciel, ou de rêver de l’envoyer dans la figure de quelque bonimenteur nous déclarant qu’avec lui, on rasera gratis demain ou que son ennemi c’est la Finance quand il couche avec elle, au vu et au su de tous : s’il y a une reine de France aujourd’hui, ce n’est pas celle que le royalisme nous promet et qu’il promeut, c’est bien plutôt l’hypocrisie, et elle loge dans les palais de la République, au sein des conseils d’administration des multinationales et se pavane sur les plateaux de télévision, la bouche en cœur et le mépris en bandoulière !

     

    Il est, au fond de notre vieux pays, dans les cœurs ardents comme dans les esprits libres, dans ce pays réel et, souvent, souffrant, une sourde colère qui gronde : craignez, messieurs les politiciens oublieux de vos devoirs de politique et de la justice sociale, qu’un jour elle ne tonne, et pas seulement au fond des urnes, et qu’elle n’emporte tout quand elle se muera en tempête de désespoir, la plus violente, la plus désordonnée, la plus farouche de toutes ! En bon royaliste, je ne la souhaite pas nihiliste et dévastatrice car j’en connais, au regard de l’histoire, les torrents de boue et de haine qu’elle peut déverser : je la souhaite, au contraire, organisée, créatrice, fondatrice même, d’une nouvelle citoyenneté, d’une nouvelle Cité, et, en tant que gouvernail institutionnel, d’un nouveau régime, d’une nouvelle Monarchie, éminemment sociale sans être socialiste au sens politicien du terme.[....]

    La suite sur le blog de Jean-Philippe Chauvin

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-colere-ma-colere

  • Explosion de la fraude aux allocations chômage

    En 2013, Pôle emploi avait détecté plus de 100 millions d’euros de fraude sur l’ensemble de l’année. Si le rythme constaté à fin septembre se confirme, Pôle emploi pourrait déceler 120 millions d’euros de fraude cette année. Un record.

    Le constat est accablant. Selon un rapport que s’est procuré le quotidien Le Monde, l’année 2014 pourrait être une année record concernant la fraude à Pôle emploi. Le bilan provisoire fait état d’un montant de 90 millions de fraude détectée par l’organisme à fin septembre 2014. Il faudra donc attendre encore 3 mois pour connaître les chiffres définitifs.

    En 2013, la fraude détectée sur l’ensemble de l’année s’était établie à 100 millions d’euros. De fait, si la tendance constatée à fin septembre se poursuit, la fraude pourrait s’élever jusqu’à 120 millions d’euros. Soit en un an une augmentation de 20% par rapport à l’année dernière, et de 100% par rapport à l’année 2011 durant laquelle la fraude avait atteint 62 millions d’euros. Dans le détail, le nombre d’affaires frauduleuses qui ont été détectées de janvier à septembre 2014 se chiffre à 7472, alors qu’il était de 7308 pour l’ensemble de l’année 2013.

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    http://www.contre-info.com/

  • Semaine terrible de la CGT : ne nous illusionnons pas

    Ces jours-ci, à propos de la centrale communiste, on parle surtout d'une rubrique scandaleuse. Sans toutefois se tromper quant à sa signification, on ne saurait la taire. Elle attire la curiosité, en effet, par d'étranges factures aux montants stupéfiants. Il s'agissait le 29 octobre de travaux effectués dans l'appartement en location, et, ce 26 novembre, du bureau de son secrétaire général Thierry Lepaon.

    En fait, il se dit que les devis publiés par "Le Canard enchaîné" avaient été envoyés, sous forme de lettres anonymes, à plusieurs responsables. Or, même les chiffres considérables cités ou révélés par le "grand journal satirique" sentent trop le règlement de compte pour qu'on ne s'interroge pas sur la raison de ces attaques.

    Lepaon avait été élu, on doit s'en souvenir, comme candidat de compromis entre deux factions. Bernard Thibault l'avait plus ou moins imposé au 50e congrès tenu à Toulouse en mars 2013. IL entendait à tout prix barrer la route à Éric Aubin représentant de la Fédération du Bâtiment, en lutte directe contre le phénomène des travailleurs détachés.

    Depuis la mainmise communiste sur la CGT (1943-1948) on avait assisté en l'occurrence à la première compétition ouverte. Et tout indique que la confrontation n'est pas terminée.

    Depuis son élection le nouveau Secrétaire général a multiplié les maladresses. On voit donc assez mal les choses rester en l'état. Il semble, par exemple, lors des négociations interprofessionnelles, que Lepaon ait délibérément décidé de nommer comme représentants de la centrale des chefs de file cégétistes ignorants des dossiers. Ils se sont révélés, de ce fait, incapables de formuler des propositions cohérentes en réponse à celles de la CFDT rivale et du MEDEF. Les adversaires du secrétaire général n'ont pas manqué non plus d' instrumentaliser ses prises de positions considérées comme favorables à Israël, à l'invitation du CRIF, et son appartenance à une loge normande de la franc-maçonnerie, etc.

    Parallèlement, à quelques jours des élections syndicales de la fonction publique qui se dérouleront le 4 décembre, deux événements sociaux intéressent la CGT.

    Le parisianisme dominant laisse plus ou moins de côté la liquidation ce 25 novembre du dernier quotidien régional appartenant au PCF, "La Marseillaise". Une photo montre la manifestation pour la sauvegarde de ce vieil organe communiste. Elle aurait rassemblé, d'après ses organisateurs 200 personnes, alors que ce journal employait 214 salariés dont 75 titulaires d'une carte de presse.

    Cela nous indique assez clairement le rayonnement d'une telle structure condamnée par l'évolution technique.

    Dans la même ville de Marseille le tribunal de commerce doit liquider la SNCM ce 28 octobre. On entend partout dire que cette compagnie ne souffrait pas de la CGT proprement dite mais d'un système de pillage quasi-mafieux. En réalité il s'agit du cas général de toutes les entreprises soumises à une domination cégétiste : certaines comme EDF, qui représenta longtemps le premier cash-flow industriel du pays, ont pu longtemps supporter les pratiques syndicales aux effets ruineux. Sa direction en juin s'était désistée de sa plainte contre les dirigeants du Comité central des activités sociales, qui allaient être, mollement, avec sursis, condamnés en octobre pour leurs détournements mais qui, dans la pratique, ne devront jamais restituer les fonds prélevés au profit du parti communiste, du journal "L'Humanité", etc.

    La CGT chez elle va pratiquement mettre fin en décembre à l'impression de sa bonne vieille Vie Ouvrière, remontant à 1909, devenue NVO. La "Nouvelle vie Ouvrière" devrait bientôt se réduire à un très problématique site internet dont les chiffres de connexion de l'année 2013 laissent rêveur par leur pathétique faiblesse : oscillant à peine entre 200 et 300 par mois au printemps 2013. La disparition de la NVO effleurera à peine les 24 000 abonnés soit donc 12 % des militants ou, à peine 3,5 % des adhérents. Mais cela libérera des ressources pour d'autres activités moins stériles. Car les déficits de ces journaux se révèlent tous abyssaux.

    Outre les déchirements et débats internes, la trésorerie de ces organisations, sait ne plus rien devoir attendre de la défunte Union Soviétique. Elle se voit contrainte de serrer les boulons. Or, elle le fait à ressources désormais constantes puisque provenant des subventions et non plus des cotisations.

    Car le paradoxe est le suivant : avec ses 700 000 adhérents et ses 200 000 militants, chiffres revendiqués par la direction elle-même, la CGT s'est considérablement affaiblie dans le temps. On pourrait la dire l'ombre de ce qu'elle fut en terme de menace pour la démocratie au lendemain de la seconde guerre mondiale, ou même lorsque les gauchistes en 1968 cherchaient vainement à la faire basculer dans une insurrection dont l'URSS ne voulait pas.

    On pourrait la juger en terme d'audience électorale dans le secteur privé concurrentiel, la CFDT et les autres syndicats réformistes, quoique divisés, font largement jeu égal.

    Mais sa vraie puissance demeure considérable dans le secteur public, dans les monopoles historiques, auprès des personnels à statut.

    Et, alors qu'elle paraît s'effondrer, elle continuera de contrôler le colossal budget théoriquement attribué aux "œuvres sociales d'EDF" à hauteur de 1% du chiffre d'affaires depuis la loi de 1946. Elle a pris le contrôle du comité central d'entreprise de la SNCF au lendemain de la transformation de celle-ci par Fitermann en 1982, elle s'est adjointe une petite sœur communiste. Celle-ci est devenue désormais majoritaire dans l'éducation nationale avec la FSU qui éclipsa la vieille FEN socialiste à partir de 1993, etc. Depuis le passage d'Anicet Le Pors ministre PCF de la fonction publique en 1982-1983, au statut créé par Thorez en 1946, on a adjoint ceux de deux autres "fonctions publiques", l'une dans les collectivités territoriales, l'autre dans les hôpitaux. Tout cela sans que ni le grand public ni même les observateurs et commentateurs agréés ne semblent s'en être aperçus.

    On entendra même, ces derniers temps, des représentants patronaux, dans le sillage de l'inoxydable Raymond Soubie, faire sans honte apparente, ni contradiction autorisée, l'apologie de la "grande centrale ouvrière", interlocuteur si nécessaire à la fluidité du dialogue social et aux petites répartitions entre amis. Discours stupéfiants et pratiques inquiétantes. On ne doit pas les laisser passer.

    En juin, alors que la direction d'EDF sauvait discrètement la mise de la CGT dans le cadre de son procès, Bernard Thibault devenait, pour la première fois, l'un des 14 administrateurs syndicalistes au sein de l'Organisation Internationale du Travail. Il n'a pas l'intention de s'en tenir à un rôle de potiche, et entend bien s'en servir comme plateforme pour sa version de l'altermondialisme et de la grande cause des travailleurs migrants.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/