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Crise du gouvernement: "Il faut dissoudre l'Assemblée" (FN)
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Travail dominical : les Français ne manquent pas de temps, ils manquent d'argent
Laurent Herblay, ancien porte-parole de Nicolas Dupont-Aignan, dénonce le retour du travail dominical :
"[...] Depuis des années, les partisans du laisser faire concernant le travail du dimanche font miroiter un gain pour la croissance. Ils raisonnent comme si le chiffre d'affaires en plus qui serait réalisé le dimanche viendrait en addition du chiffre d'affaire réalisé les autres jours de la semaine, comme s'il n'y avait pas de phénomène de substitution. Etant donné le climat économique, entre chômage record et pouvoir d'achat en berne, on ne voit pas ce qui pousserait les Français à dépenser plus. Ce n'est pas parce qu'on laisse davantage travailler le dimanche que plus d'argent sera créé. Ce n'est que la répartition hebdomadaire des dépenses qui serait modifiée avec une plus forte proportion réalisée le dimanche. Les Français ne manquent pas de temps pour dépenser, ils manquent d'argent, ce que cette réforme ne traite pas.
Déjà, en 2008, 48 députés de l'ancienne majorité avaient publié une tribune dans le Figaro pour s'opposer aux projets d'assouplissement des règles sur le travail du dimanche. Mais outre le non sens des arguments économiques (on attend toujours une démonstration solide du plus que cela pourrait apporter), comme ils le soulignaient déjà en 2008, cet assouplissement pose un problème de société. Bien sûr, 29% des salariés travaillent déjà le dimanche (dont seulement 13% habituellement), mais la société doit donner un choix aux citoyens de travailler ou pas le dimanche et le laisser faire dans ce domaine risque de le remettre en cause. Et le commerce n'est qu'un moyen au service d'une fin qui le dépasse, la condition humaine. Le travail du dimanche, c'est une inversion des priorités effarante, la prise de pouvoir du marchand et du commerce sur la vie de famille et des choses qui leur sont pourtant infiniment supérieures.
Gérard Filoche rappelle sur son blog qu'en avril 2012, François Hollande disait que «le combat de 2012, c'est de préserver le principe du repos dominical, c'est-à-dire de permettre aux travailleurs de consacrer un jour de leur semaine à leur famille, au sport, à la culture, à la liberté. Et j'y veillerai!». Il est tout de même effarant que sur ce sujet, comme sur bien d'autres, le président de la République renie à ce point ce qu'il avait dit pendant la campagne électorale. Il faut noter ici que Nicolas Sarkozy avait joué avec cette idée pendant sa présidence, évoquant notamment le cas de Michèle Obama qui ne pouvait pas faire ses courses des deux côtés des Champs Elysées (ce qui en dit tout de même long sur sa vision de la société, Madame Obama n'étant pas vraiment dans la moyenne). [...]
La proposition d'assouplissement des règles sur le travail du dimanche représente un mauvais coup porté à notre société et à une conception de l'humanité qui ne serait pas uniquement marchande."
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Hollande promet de nouvelles "annonces" sur ses priorités de rentrée
Des annonces "dès la semaine prochaine" sur les dossiers prioritaires de la rentrée: depuis l'océan Indien où il poursuivait vendredi sa tournée par une étape à Mayotte, François Hollande a confirmé sa volonté de "forcer l'allure" face à une situation économique préoccupante.
"Dès la semaine prochaine" donc, le gouvernement tracera les grandes lignes de réformes dans quatre domaines: le logement, la concurrence et les professions réglementées, la simplification et l'investissement.
"On maintient le cap et on est dans le mouvement, on force l'allure", a insisté le chef de l'Etat lors d'une rencontre avec des journalistes.
A Mayotte vendredi, comme à La Réunion, la veille, François Hollande a parcouru un département d'outre-mer confronté à des difficultés économiques et sociales décuplées par rapport à celles de la métropole.
Le 101e département français, créé en 2011, accumule les superlatifs de la précarité avec un chômage massif (moins d'un adulte sur trois possède un emploi), une population très jeune (un Mahorais sur deux à moins de 17 ans) et peu scolarisée (un sur trois ne l'a jamais été).
François Hollande en aura eu un aperçu sur les routes de l'île bordées d'habitations en tôle ondulée et de bidonvilles. Puis, coutumier des épisodes pluvieux dont il s'amuse lui-même, il a essuyé un véritable déluge alors qu'il devait s'exprimer devant des élus, en pleine saison sèche sur l'île - la plus sèche depuis 1957 selon Météo France.
"Je viens un jour à Mayotte et il pleut. Je sais que ça fait quatre mois que vous attendiez ce moment et j'ai donc organisé ce déplacement à cette fin", a-t-il plaisanté. Sa visite s'est cependant achevée par un accueil festif, chaleureux et bruyant sur la place de la mairie de Dzaoudzi, conclu par une Marseillaise tonitruante.
"Vous êtes venus rappeler votre attachement indéfectible à la France", a lancé le chef de l'Etat.
Au beau milieu d'un interminable bain de foule, il s'est souvenu de sa campagne de 2012. "C'est la même chaleur", a-t-il estimé avant de faire le lien avec la métropole où il bat toujours des records d'impopularité: la "confiance en l'avenir" des Mahorais est "une leçon pour l'ensemble de la population française".
Lui en est persuadé: la relance de la compétitivité de l'économie avec son pacte de responsabilité "va marcher".
"Si je pensais que ma politique n'allait pas porter ses fruits, j'en aurais changé", a-t-il insisté lors de sa rencontre avec des journalistes, revendiquant "sa constance".
"Toute autre politique aurait enfoncé le pays soit dans la dette soit dans la désagrégation sociale", a-t-il encore fait valoir, "sortir de l'euro, laisser filer les déficits ou bien sabrer dans la dépense publique, aucune de ces politiques n'a d'avenir".
- "Un problème de confiance" -
Même s'il reconnaît "que le pacte de responsabilité n'aura d'effet qu'à moyen terme", n'excluant pas que le "mandat suivant en bénéficie", le président Hollande table à court terme "sur l'effet psychologique d'un cadre suffisamment stable pour que la confiance revienne".
"Le problème français, c'est un problème de confiance dans l'avenir", a-t-il souligné, estimant que le retour de la confiance pourrait relancer "l'investissement, privé comme public, qui est la clef de tout et qu'il faut débloquer".
A l'Europe, François Hollande demande du temps pour réduire les déficits publics alors que le ministre des Finances, Michel Sapin, prévoit désormais qu'ils seront supérieurs à 4% cette année, ce qui exclurait de facto un retour à 3%, la norme européenne, dès l'an prochain.
Les Allemands "ont mis dix ans de réformes pour en arriver là où ils en sont et nous en sommes à deux années", a fait valoir le chef de l'Etat.
"Nous allons continuer de réduire les déficits, mais au rythme qui nous paraîtra compatible avec la croissance", a-t-il expliqué.
S'il refuse de se projeter en 2017 - "sinon je n'avance plus" - il estime qu'on peut "faire des réformes et gagner", notant que l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder avait "perdu de peu" en 2005 face à Angela Merkel après avoir engagé une profonde réforme du marché du travail allemand.
Quant à la reprise, s'il reconnaît qu'elle "est faible" et "fragile", il estime qu'elle est bien là avec désormais 0,5% de croissance attendue cette année par le gouvernement. "On n'est plus dans la crise mais l'enjeu, c'est de libérer et de mobiliser toutes les énergies pour sortir de la stagnation", a-t-il affirmé.
Le président de la République achèvera samedi sa tournée dans l'océan Indien par une étape à Moroni, capitale des Comores, où il effectuera la première visite d'un président français depuis François Mitterrand en 1990.
source : Afp via boursorama
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Le FN demande la suppression de l’aide médicale d’état (AME)
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Une véritable enquête policière a mis fin au mensonge d’Etat sur le monopole de la sécurité sociale !
Le grand mystère de la Sécurité sociale a une adresse : 14 avenue Duquesne à Paris (7e)C’est le siège du ministère des Affaires sociales et de la Santé. C’est aussi le siège du Conseil supérieur de la mutualité. Cet organisme a un secrétaire général qui a pour mission d’immatriculer les mutuelles. Il s’agit de vérifier si celles-ci ont bien des statuts en règle et répondent aux exigences du code de la mutualité.
Il y a donc au 14 avenue Duquesne une liste que tout citoyen a le droit de consulter et sur laquelle doivent figurer les noms de toutes les caisses de sécurité sociale françaises, qu’il s’agisse de l’URSSAF, du RSI, de la MSA, des caisses primaires d’assurance maladie, des caisses de retraite etc. En effet, en vertu des ordonnances de 1945 qui ont fondé la Sécurité sociale et édicté le statut de la mutualité, les caisses de sécurité sociale sont des mutuelles et ne peuvent être que des mutuelles.
Si l’une des ces caisses est une mutuelle immatriculée, elle n’a pas le moindre monopole, ce qui veut dire qu’elle ne peut contraindre quiconque à cotiser.Si elle n’est pas une mutuelle immatriculée, elle est dissoute.
Le MLPS a donc voulu consulter cette liste. Pour que cette consultation soit incontestable, il a dépêché par deux fois, le 4 juin 2014 et le 20 juin 2014, un huissier de justice au 14 avenue Duquesne. Le premier s’est entendu répondre que « nous ne voyons pas la portée de la question, car le RSI, l’URSSAF etc. ne sont pas des mutuelles », et le second que « cette liste n’est pas immédiatement disponible et qu’au surplus ces organismes ne sont pas des structures mutualistes ».
Le problème est que le 16 mai 2014 à 9 h 30, un avocat du MLPS avait téléphoné au Secrétariat général du Conseil supérieur de la mutualité et, ayant demandé si le RSI était bien immatriculé en qualité de mutuelle, s’était entendu répondre que « le RSI et ses diverses caisses régionales sont bien inscrits et qu’ils ont même été les premiers à effectuer cette démarche » !
L’appel téléphonique de notre avocat avait évidemment semé la panique au ministère, et celui-ci s’était immédiatement mis en plongée périscopique, toutes écoutilles fermées. D’où les réponses faites aux huissiers.
Ce que le citoyen doit savoir – et que peu de Français savent – c’est que la décision de dissimuler le caractère mutualiste des organismes de sécurité sociale a été prise en 2004 par le gouvernement de Jacques Chirac pour retarder la mise en application des lois supprimant le monopole de la sécurité sociale. Un journaliste avait même reçu, à l’époque, un document de travail du ministère où figurait une consigne formelle : « Ne pas dire que les caisses de sécurité sociale sont des mutuelles » !Il reste une question : pourquoi le RSI s’est-il empressé de s’inscrire lorsqu’un décret du 26 septembre 2011 a changé la procédure. Tout simplement parce qu’à sa création, en 2005, il ne s’était pas fait immatriculer au registre national des mutuelles et qu’il était donc dissous. Le décret du 26 septembre 2011 a supprimé ce registre et l’a remplacé par une inscription auprès du secrétaire général du Conseil supérieur de la mutualité. Du coup, s’étant inscrit, le RSI retrouvait une existence légale. A ceci près – et ce n’est pas rien – qu’étant dissous, il aurait dû se reconstituer pour bénéficier d’une immatriculation. Le ministère a donc inscrit un cadavre ! Le décret du 26 septembre 2011 n’avait pas d’autre but que cette manipulation.
Aujourd’hui, le mensonge officiel sur la nature mutualiste des organismes de sécurité sociale est, comme on vient de le voir, toujours en vigueur. Mais plus pour longtemps. D’abord parce que la Cour de cassation a jugé que les tribunaux devaient enjoindre aux caisses de sécurité sociale de décliner leur identité mutualiste, et ensuite parce que, s’appuyant sur un avis de la Commission d’accès aux documents administratifs, une foule de citoyens assiège le Secrétaire général du Conseil supérieur de la mutualité pour obtenir cette fameuse liste et la brandir au nez des caisses de sécurité sociale qui prétendent en toute illégalité les contraindre à cotiser.
Le monopole de la sécurité sociale est bien mort. A présent doit venir le temps des sanctions. Les ministres et les hauts fonctionnaires qui ont violé le droit des Français à la liberté sociale doivent être jugés. Nous réclamons des sanctions à la hauteur du préjudice causé à l’état de droit, à l’économie nationale et à la situation économique et sociale de tous ceux qui travaillent dans notre pays. C’est dire qu’elles doivent être particulièrement sévères !
Dr Claude Reichman -
Analyse du système de santé français
Entretien réalisé au mois de juin, dans lequel Nicole et Gérard Delépine décryptent le fonctionnement opaque du système de santé français.
Liens complémentaires :
Site de l’Institut National du Cancer
Le site des docteurs Delépine ainsi que la liste de leurs publications.
Pour signer la pétition : cliquez ici
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1,2 million de Français peinent à payer leurs impôts
Le nombre de demandes gracieuses aux impôts a explosé depuis deux ans. Crise, chômage, baisse du pouvoir d'achat sont les principales explications.
Les Français ont de plus en plus de mal à s'acquitter de leurs impôts. Les services de Bercy enregistrent en effet une recrudescence du nombre de demandes de délais, voire de non-paiement. Les contribuables n'hésitent pas à demander des remises gracieuses partielles voire totales. Alors qu'arrivent actuellement dans les boîtes aux lettres le troisième tiers de l'impôt sur le revenu ainsi que les avis d'imposition, on estime à 1,2 million le nombre de demandes adressées au fisc. Une hausse de 20 % en deux ans qui fait bondir ces demandes à un niveau record.
Pourtant, le gouvernement Valls a déployé une batterie de mesures afin d'alléger le fardeau fiscal des ménages : décote, sortie de l'impôt pour les plus modestes, réduction d'impôts pour les tranches basses, etc. Malgré cet arsenal, les agents des services de Bercy s'attendent encore à une hausse de ce type de demandes à l'automne prochain.
Les contribuables tentent leur chance
Dans le détail, les requêtes concernant l'IR ont progressé de 22 % en deux ans, la taxe d'habitation de 14 % et la redevance audiovisuelle de 18 %. 80 % des demandes concernent des particuliers plutôt que des entreprises. Les contribuables n'hésitent plus à prendre la plume pour demander des remises partielles ou des étalements de paiement sans frais. Ils ont raison d'essayer car les services fiscaux étudient les demandes au cas par cas et se décident en fonction des ressources de chaque ménage.
Souvent, certaines personnes se sont fait «surprendre par l'impôt». En effet, ces dernières sont entrées dans l'impôt sans s'y attendre. L'an passé, la progression du nombre de personnes nouvellement imposables a été deux fois plus rapide qu'en 2011. Ainsi, plus d'un million de ménages sont devenus imposables. des remises de dette.
Réduction : pas pour tout le monde
le ministère des Finances a rappelé lundi l'entrée en vigueur cette année d'une réduction de l'impôt sur le revenu pour certains contribuables. Jusqu'à 350 euros pour une personne seule, 700 euros pour un couple. Pour cela le revenu fiscal de référence annuel doit être inférieur à 14 144 euros pour un célibataire et 28 289 euros pour un couple. Aucune démarche particulière n'est nécessaire pour bénéficier de cette mesure, visible sur les avis d'imposition en cours de distribution. Bercy précise par ailleurs qu'il s'agit d'une réduction et non pas d'un crédit d'impôt, c'est-à-dire qu'elle ne donne pas droit à une restitution. Le montant de ce dispositif a été évalué à 1,16 milliard d'euros. Il devrait bénéficier à un peu plus de 3 millions de ménages, dont 1,9 million verront leur impôt ramené à zéro. Il s'agit de faire sortir du barème de l'impôt sur le revenu ceux qui y étaient entrés en 2012 et 2013 ou qui y seraient entrés cette année.
source :La Dépêche du Midi
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Valls pressé par l'aile gauche du PS de «suspendre immédiatement» le pacte de responsabilité
Après l'invalidation par le Conseil constitutionnel d'une mesure-clé de ce pacte...
Trois élus de l'aile gauche du Parti socialiste, Marie-Noëlle Lienemann, Emmanuel Maurel et Jérôme Guedj, demandent «la suspension immédiate» du pacte de responsabilité et la mise en place d'«une vraie réforme de l'impôt», samedi dans une lettre ouverte à Manuel Valls.
«Nous contestons absolument le bien fondé de ce pacte qui ne répond pas, selon nous, à l'objectif de "redressement dans la justice" que s'était assigné le président de la République», écrivent les trois élus dans cette lettre au Premier ministre transmise à l'AFP. Selon eux, la décision du Conseil constitutionnel d'invalider la mesure d'allègement des cotisations sociales pour certains salariés rend «indispensable la suspension immédiate du pacte de responsabilité et sa remise à plat complète».
«Nous pouvons réussir la deuxième partie du quinquennat»
«Il nous paraît déraisonnable d'engager à la hâte une nouvelle mesure fiscale partielle aux effets incertains», ajoutent-ils, préconisant plutôt «d'en revenir à une promesse de campagne attendue par nos électeurs et par votre majorité: une vraie réforme de l'impôt, qui passe notamment par la progressivité de la CSG et le rapprochement de celle-ci avec l'impôt sur le revenu».
Aux yeux de ces élus, c'est «toute la stratégie économique et sociale du gouvernement qu'il faut aujourd'hui redéfinir» en s'appuyant «sur trois piliers: une stratégie de relance de la croissance au service de l'emploi, la refonte de l'architecture de notre fiscalité et des prélèvements sociaux ainsi qu'une politique industrielle volontariste».
«En associant les forces politiques de gauche et écologistes qui ont permis la victoire de François Hollande à l'élaboration d'une politique nouvelle, nous pouvons réussir la deuxième partie du quinquennat et redresser durablement notre pays», assurent-ils.
Rendez-vous à l'Université d'été
«A l'échelon européen, la France doit opposer au regrettable "pacte de stabilité" une stratégie de relance fondée sur l'investissement et la construction de convergences sociales», selon ces responsables. «Dans l'immédiat, nous devons engager un rapport de force avec la Commission en lui signifiant notre refus de respecter les critères de déficits restrictifs qu'elle nous assigne (...) Il revient à la France, avec d'autres, de porter une voie nouvelle», affirment-ils.
La gauche du PS, a précisé à l'AFP la sénatrice Lienemann, «attend une réponse rapide» de Manuel Valls. Elle est «de toute façon déterminée à remettre la question sur la table à l'Université d'été du PS» à la Rochelle (29 au 31 août).
source
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Les élites de Detroit déclarent que « l’eau n’est pas un droit social »
Les coupures d’eau à des dizaines de milliers d’habitants de Detroit ont attiré l’attention nationale et internationale. Les scènes de jeunes mères, d’enfants, de personnes âgées, de travailleurs malades et à faible revenu privés d’eau potable, pour se laver et cuisiner – dans ce qui est censé être le pays le plus riche au monde – ont provoqué étonnement et répulsion.
Cette politique barbare est devenue une question politique majeure à Detroit. La semaine dernière, un juge fédéral supervisant la procédure de faillite de la ville s’est plaint que les coupures d’eau produisaient « beaucoup de colère » et donnaient à Detroit « toute une réputation, non seulement dans le pays, mais dans le monde entier ».
L’opposition produite par les coupures d’eau, a-t-il prévenu, pourrait menacer le plan de la ville d’imposer des réductions profondément impopulaires sur les pensions des employés municipaux et dans les prestations de soins de santé.
La condamnation quasi universelle, accompagnée d’accusations de l’ONU selon lesquelles les coupures d’eau sont une violation des droits de l’homme internationaux, n’a pas entraîné de changement dans la politique. Dans une interview publiée jeudi dernier dans le Detroit News, le gestionnaire non élu de la ville, Kevyn Orr, a défendu les coupures d’eau.
« J’appuie tout à fait la décision des commissaires du Conseil du service d’aqueduc municipal de faire comme tous les autres services publics réglementés font aux États-Unis. Si vous consommez de l’eau, vous devez la payer », a déclaré Orr au Detroit News.
Orr se moque de l’« hystérie selon laquelle nous coupons l’eau à des dizaines de milliers de personnes », soutenant que « moins de cinq pour cent » de ceux qui voient leur eau coupée « avaient des besoins légitimes ». Il calomnie les victimes de cette politique inhumaine en les qualifiant de « toxicomanes, de squatters, de fraudeurs et de profiteurs du système ». Ces personnes, insiste-t-il, n’ont pas droit à « des services gratuits ».
Orr répète le mensonge que les « fraudeurs » sont à l’origine de la hausse des taux des clients payants. En fait, le service d’aqueduc municipal a admis que la hausse des taux – qui ont bondi de 120 pour cent au cours de la dernière décennie – est principalement due à la disparition du financement fédéral pour réparer le réseau d’aqueduc vétuste et au coût élevé du service de la dette. Cinquante cents sur chaque dollar de revenus vont en effet directement aux banques de Wall Street et aux riches obligataires qui utilisent le système d’aqueduc de la municipalité comme une vache à lait.
Derrière tous ces mensonges et ce cynisme, le message est clair : les gens n’ont pas le droit à l’eau, pas plus qu’ils ne l’ont pour la nourriture, le logement, les soins de santé ou tout autre besoin vital. Aux États-Unis capitalistes, si vous ne payez pas pour quelque chose, même quelque chose d’aussi essentiel que l’eau, vous devez vous en passer.
Cette perspective brutale de la classe dirigeante américaine a été explicitée par Nolan Finley, le chroniqueur de droite du Detroit News, dont la chronique jeudi dernier était intitulée : « There is no right to free water » (L’eau gratuite n’est pas un droit).
Finley est depuis longtemps un porte-parole sans vergogne des intérêts corporatifs et financiers qui dominent Detroit. Il a déjà appelé à la destruction de la « mentalité des ayants droit » dans la ville – c’est-à-dire le point de vue selon lequel les travailleurs ont droit à des salaires, des pensions et des soins de santé décents. Il y a deux ans, il a déclaré que « la démocratie a échoué » à Detroit et a appelé à l’intervention d’un « dictateur à court terme » (incarné plus tard en la personne de Kevyn Orr) pour « créer un modèle d’exploitation durable ».
Cherchant une autorité supérieure pour justifier la politique inhumaine des coupures d’eau, Finley se tourne vers l’Ancien Testament, écrivant dans sa chronique la plus récente : « Depuis qu’Adam et Ève ont été chassés du paradis, les gens ont consacré l’essentiel de leur énergie et de leur labeur à satisfaire leurs besoins de base en nourriture, en eau, en vêtements et en abri. C’est là l’origine du travail – vous êtes affamé, vous avez soif, vous avez besoin de vêtements décents et d’un toit sur votre tête ? Vous devez donc vous lever le matin et faire quelque chose de constructif. »
Avec une arrogance et un mépris éhontés pour la population, Finley accuse les résidents de gaspiller leur argent pour des téléphones cellulaires et la télévision par câble. Après que l’eau leur ait été coupée, affirme-t-il, de nombreux ménages ont payé leurs factures », suggérant du coup qu’ils auraient pu les payer s’ils avaient voulu. Ce qui se passe à Detroit, a-t-il déclaré, ce n’est pas une crise humanitaire, mais bien une réorganisation forcée des priorités. »
Or il ne fait aucun doute que de nombreux résidents ont dû cesser d’acheter de la nourriture, des médicaments et d’autres nécessités quotidiennes pour obtenir le rétablissement de leur eau courante. Des milliers d’autres personnes cependant continuent de vivre sans eau, transportant des seaux depuis les maisons de leurs voisins ou les bouches d’incendie, ou sont dépendantes de bouteilles d’eau distribuées par des bénévoles.
Selon l’élite patronale et financière et leurs sbires politiques et médiatiques comme Orr et Finley, les travailleurs n’ont pas de droits sociaux. Les pensions, les soins de santé, l’éducation publique, l’accès à la culture ne doivent être disponibles qu’à ceux qui peuvent se le permettre. Si les capitalistes pouvaient privatiser l’air que les gens respirent, l’air ne serait pas un droit selon eux.
Les coupures d’eau à Detroit font partie d’un processus national et international dans lequel les gains obtenus par plus d’un siècle de lutte par la classe ouvrière sont détruits. Ce processus s’inscrit dans le vaste transfert des richesses entre les mains des super-riches. Que ce soit à Detroit, à Athènes ou à Madrid, des centaines de milliers d’enseignants, de pompiers, de travailleurs des transports en commun et autres du secteur public sont en train de perdre leurs emplois et de se faire voler leurs pensions pour rembourser les banques responsables de la crise financière de 2008.
La faillite de Detroit est utilisée pour mener cette attaque aux États-Unis. Le dictateur financier Orr et le tribunal fédéral des faillites ont créé un précédent pour l’éviscération des prestations de retraite garanties par la Constitution, tout en vendant et en privatisant l’eau, l’éclairage des rues, les musées d’art, les parcs et autres biens appartenant à l’État.
Les résidents à faible revenu sont chassés de la ville, alors que Orr met en œuvre un plan pour essentiellement fermer des pans entiers de Detroit qui sont considérés comme trop pauvres pour être attrayants pour les investissements. Pendant ce temps, des centaines de millions de dollars sont remis en subventions à des promoteurs immobiliers qui accaparent les terrains et les immeubles pour quelques cents. C’est çà la « réorganisation des priorités » que préconise Finley.
Finley dirigeait ses plaintes contre une manifestation prévue par Netroots vendredi. La manifestation coïncidait avec une conférence organisée en fin de semaine dernière à Detroit par une coalition de membres du Parti démocrate, de permanents syndicaux, de publications comme le magazine The Nation et d’autres organisations orientées vers les démocrates. Netroots cherche à détourner l’attention de la responsabilité des démocrates qui dirigent Detroit, dont Orr même qui est démocrate. Les coupures d’eau sont en fait une politique bipartite, et la restructuration de Detroit bénéficie du plein soutien tant d’Obama que des deux partis bourgeois.
De façon significative cependant, la cible réelle de la chronique de Finley est une position qu’aucune section de l’establishment politique, y compris les groupes organisateurs du rassemblement de vendredi, ne soulève, à savoir que l’eau est un droit social, librement accessible à tous. Ce que Finley et la classe dirigeante dans son ensemble craignent, c’est que la réclamation de ces droits devienne un cri de ralliement d’un mouvement de masse, et que les travailleurs en viennent à comprendre que ces droits sont incompatibles avec le système capitaliste.
En conclusion de son éditorial, le chroniqueur écrit : « Les bons citoyens charitables ne se sont jamais opposés à ce que l’on aide leur prochain incapable de prendre soin de lui même. Mais ils n’ont naturellement pas vraiment envie de porter sur leur dos ceux qui choisissent de céder à leurs désirs avant de pourvoir à leurs besoins. »
Ici Finley en dit peut-être plus qu’il ne le veut, car les vrais « fraudeurs », ce ne sont pas les travailleurs de Detroit, mais bien les parasites financiers pour qui il parle. C’est cette couche sociale que les travailleurs ne peuvent plus se permettre de « porter sur leur dos ». Cette politique scandaleuse, inhumaine et barbare dictée par Orr, Finley et leurs co-conspirateurs politiques, ne fait que rendre ce fait encore plus clair.http://www.wsws.org/fr/articles/2014/jul2014/coup-j24.shtml
http://www.legrandsoir.info/les-elites-de-detroit-declarent-que-l-eau-n-est-pas-un-droit-social.html
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L’impossible bilan des 35 heures dans la fonction publique
Auditionnée le 23 juillet à l’Assemblée nationale, Marie-Anne Levêque, directrice générale de l’administration et de la fonction publique, n’a pu fournir de bilan actualisé des 35 heures dans la fonction publique. Elle a fait part d’informations très lacunaires sur la base de chiffres datant de 2002-2005.
“Bilan financier partiel”, “pas actualisé”, “informations très lacunaires”, Marie-Anne Lévêque, la directrice générale de l’administration et de la fonction publique, n’a pas fait semblant lors de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur l’impact de la réduction progressive du temps de travail. Faute de données disponibles, elle n’a pu fournir de bilan précis et récent de l’application des 35 heures dans la fonction publique.
“Aucun dispositif d’évaluation sur la mise en œuvre des 35 heures n’a été mis en place”, a-t-elle admis lors de son exposé d’une heure devant une poignée de députés.
Appliquée dans le privé en 1998, la réduction du temps de travail portant le régime horaire à 1 600 heures annuelles a été étendue par vagues successives à l’État par décret en 2000, puis à la fonction publique territoriale et à l’hospitalière en 2001. Quatorze ans plus tard, Marie-Anne Levêque, n’a pu fournir que quelques chiffres répertoriés en 2005 portant sur la période 2002-2004.
Un coût qu’on ne connaîtra jamais
53 000 emplois ont été créés dans les deux versants État et hospitalière, dont 45 000 pour l’embauche d’infirmières et d’aides-soignants, auxquels se sont ajoutés 3 000 personnels médicaux. Pour la fonction publique territoriale, la “DGAFP ne dispose d’aucune données”, a précisé la directrice générale, qui a rappelé que bien avant la mise en place officielle des RTT, des collectivités avaient signé des accords de réduction du temps de travail en dessous des 35 heures.
Cette politique a eu un coût. Il est évalué sans grande assurance par la DGAFP à 132 millions d’euros pour l’État et à 1,864 milliard d’euros pour la fonction publique hospitalière. Faute d’outils, “on ne reconstituera jamais le coût des RTT dans l’administration d’État”, a reconnu Marie-Anne Levêque, qui fut cheffe de de service et adjointe au DGAFP entre 2007 et 2011 avant de rejoindre le cabinet de Jean-Marc Ayrault à Matignon.
Sur un plan plus sociétal, les conséquences des 35 heures dans la fonction publique ont été jugées plutôt positives par la directrice générale. Tous les règlements des ministères ont été revus pour respecter les nouvelles règles sur le temps de travail. L’apparition de la pointeuse, considérée alors comme un “épouvantail” par les syndicats, a permis d’améliorer le contrôle des horaires. Et puis cela a aussi permis de limiter les jours d’absence de courte durée, les agents faisant plutôt le choix de poser une journée de RTT, selon Marie-Anne Lévêque.
Insee et Cour des comptes
Mais là encore, “les données sont difficilement quantifiables”, selon elle. Et “parcellaires”, la DGAFP, qui dispose d’une direction de la statistique, ne pouvant s’en remettre qu’aux fiches de paie pour tout ce qui touche aux heures supplémentaires. Les jours d’absence, eux, ne peuvent pas faire l’objet d’extraction.
Pour en savoir un peu plus sur le temps de travail dans la fonction publique, la DGAFP pioche dans les travaux de l’Insee ou à la Cour des comptes.
“Un audit serait certainement intéressant”, a indiqué Marie-Anne Levêque, reprenant l’idée de Bernard Pêcheur, auteur d’un rapport remis en novembre 2013 sur l’avenir de la fonction publique. “Cette enquête d’objectivation permettrait de briser certaines représentations sur le temps de travail effectif des fonctionnaires” par rapport au secteur privé, a-t-elle dit.Xavier Sidaner
Acteurs publics :: lien
http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EupyEuEZEpDWpDQdOw.shtml