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social - Page 514

  • GEORGES SOREL : Un inclassable éveilleur

    Singulière destinée que celle de Georges Sorel. Tandis que se multiplient sur lui articles, livres et colloques, il reste totalement en marge du monde officiel des idées (souvent réduit, il est vrai, aux idées officielles, c'est-à-dire autorisées). C'est le grand inconnu, ou, à tout le moins, méconnu de la philosophie politique de notre siècle.
    Célébré par quelques uns, pour lesquels il reste un guide admirable, lucide et amer tout ensemble, il n'en continue pas moins à singulièrement sentir le soufre pour tous ceux qui sont portés à diaboliser toute pensée qui ne soit pas strictement conformiste.
    Si un homme apparaît « politiquement incorrect », c'est bien lui, à qui les idées de progrès, de démocratie ou de parlementarisme furent toujours étrangères et même ennemies.
    Nul plus que Sorel n'inspira les aventures dangereuses de la première moitié du XXe siècle. Il ne fut, certes, ni communiste ni fasciste au sens strict, mais il inspira le bolchevik Lénine et surtout Mussolini.
    Fut-il pour autant le précurseur de ce qu'on nomme aujourd'hui en Russie les « rouges-bruns » ? La question mérite au moins d'être posée.
    Celui qui fut l'ami-ennemi de Péguy, l'héritier de Proudhon et - dans une certaine mesure - le compagnon de route de Maurras n'en reste pas moins une des figures intellectuelles capitales de notre pays. Il fut, bien plus qu'un théoricien, un « éveilleur », totalement pénétré des idées de service, de combat et de grandeur. 
    Il n'y a toujours pas de plaque sur sa maison natale, rue Christine, à Cherbourg. Depuis plus de soixante-dix ans, aucune municipalité n'a osé prendre la responsabilité d'honorer sa mémoire. Que les édiles fussent de droite ou de gauche, ils ne pouvaient qu'être scandalisés par un homme qui se considéra toute sa vie comme « un serviteur désintéressé du prolétariat », mais proféra des jugements terribles tant sur le libéralisme bourgeois que sur le socialisme parlementaire. Il ne se cacha jamais de travailler non pour « les masses », mais pour une élite, une véritable « aristocratie populaire », seule capable de répondre aux exigences de cet esprit libre entre tous, qui montrait ainsi le chemin :
    « En attendant les jours de réveil, les hommes doivent travailler à s'éclairer, à discipliner leur esprit et à cultiver les forces les plus nobles de leur âme, sans se préoccuper de ce que la médiocrité démocratique pourra penser d'eux. »
    Il naît donc, à Cherbourg, le 2 novembre 1847 - le « jour des morts », comme son compatriote cotentinais Barbey d'Aurevily. Toute sa famille est originaire de Normandie occidentale, Manche ou Calvados. Par son père, il est même cousin du célèbre historien Albert Sorel, originaire de Honfleur. Sa mère est la fille du maire de Barfleur, Pierre Salley, un ancien officier de la Grande Armée de Napoléon.

    Un scientifique révolutionnaire
    Chez les Sorel et les Salley, les hommes sont libres-penseurs et les femmes catholiques. Mais tous ont un grand sens du devoir; la notion de « service » marque toute leur vie.
    Il y a trois fils Sorel. Après de bonnes études, tous trois entreront à Polytechnique. Georges, à sa sortie, sera admis aux Ponts et Chaussées. Il démissionnera en 1892, après un quart de siècle de présence laborieuse dans cette administration, fonctionnaire consciencieux malgré ce qu'on nomme des « idées avancées ».
    Désormais, il va passer le reste de sa vie - une trentaine d'années - à collaborer à des journaux ou des revues et à écrire des livres, dont certains restent comme les fondements mêmes de la philosophie politique de notre siècle.
    Ce scientifique pur va se vouloir socialiste et révolutionnaire avec une foi, un entrain, une ténacité, qui feront pourtant de lui un des plus grands créateurs de « mythes » de notre époque. C'est là, d'abord, sa fantastique originalité.
    Son premier grand article s'intitule L'avenir socialiste des syndicats, mais il n'en reste pas moins très éloigné de la vision de Karl Marx, à qui il ne peut que préférer Proudhon.
    S'il se passionne pour les classes laborieuses, c'est parce qu'il y discerne - à tort et à raison - une volonté capable de créer un monde nouveau, alors que l'univers bourgeois, qu'il connaît bien, n'est à ses yeux qu'égoïsme et opportunisme. Faiblesse aussi, si ce n'est lâcheté. Et Sorel est farouchement pour les forts, les violents, les « barbares » en un mot.
    Sa conception de l'action politique fait parfois songer à la vision philosophique de Nietzsche : son idéal humain n'est-il pas une sorte de « Zarathoustra prolétaire et syndicaliste » ? Car, en bon révolutionnaire, il se méfie pardessus tout du socialisme parlementaire et réformiste. Ses livres vont témoigner de cette intransigeance, que ce soit La décomposition du marxisme (1908), Les illusions du progrès (1910) ou De l'utilité du pragmatisme (1921).
    Son ouvrage le plus connu - et aussi, souvent, le moins compris - a paru en 1908. Il a pour titre Réflexions sur la violence et marque le sommet insurpassé d'une démarche qui est sans doute plus celle d'un moraliste que d'un idéologue.
    Ce qui compte, d'abord, pour Sorel, c'est ce que les Anciens appelaient « la vertu », où la force vitale se transmue en une véritable foi, tout autant civique que religieuse.

    Une œuvre considérable
    L'essentiel est, pour lui, une hantise - tellement décriée à l'agonie de ce siècle - celle de « la grandeur ». Elle l'était, déjà, de son temps :
    « L'heure présente n'est pas favorable à l'idée de grandeur. Mais d'autres temps viendront ; l'Histoire nous apprend que la grandeur ne saurait faire infiniment défaut à cette patrie de l'humanité qui possède les incomparables trésors de la culture classique et de la tradition chrétienne. »
    Ce langage nouveau, si étrange pour un socialiste intégral, explique son amitié puis sa brouille - avec Charles Péguy. Il explique aussi l'intérêt qu'il va porter à Charles Maurras. Il explique surtout la rencontre, à la veille de la guerre de 1914, de jeunes royalistes de L'Action française et de jeunes ouvriers révolutionnaires au sein des Cercles Proudhon.
    Mais Sorel n'est pas un chef de parti. C'est un penseur, un écrivain, un « parleur » intarissable. Il évoque à la fois le prophète d'autrefois et le « gourou » de quelque secte moderne, qui ressemblerait à un ordre de chevalerie.
    Quand il jette un coup d'oeil sur son influence, il s'inscrit dans la grande continuité des éveilleurs solitaires : « Quelques feux allumés par des hommes d'un génie extraordinaire vacillent au milieu du brouillard... »
    Il y a moins chez Sorel, une doctrine qu'une attitude. C'est ce qui lui sera reproché par les idéologues de tous les bords.
    « Vous savez aussi bien que moi, que ce qu'il y a de meilleur dans la conscience moderne est le tourment de l'infini », écrit-il, lui l'agnostique, au protestant Daniel Halévy, en 1906, alors que celui-ci se démène pour faire paraître les Réflexions. Et qui y parviendra.
    Quand il meurt, le 27 août 1922, celui que Péguy nommait « Notre maître, M. Sorel » laisse une oeuvre considérable. Mais plus considérable encore est la manière dont il envisage la place dans le monde de la pensée et de l'action, indissolublement unies :
    « Mon ambition est de pouvoir éveiller parfois des vocations. Il y a probablement dans l'âme de tout homme un foyer métaphysique qui demeure caché sous la cendre et qui est d'autant plus menacé de s'éteindre que l'esprit a reçu aveuglément une plus grande mesure de doctrine toute faite ; l'évocateur est celui qui secoue ces cendres et fait jaillir la flamme. Je ne crois pas me vanter en disant que j'ai quelquefois réussi à provoquer l'esprit d'invention chez des lecteurs ; or, c'est l'esprit d'invention qu'il faudrait surtout susciter dans le monde. »
    Jean Mabire : National hebdo du 25 avril au 1er mai 1996

  • Montebourg : “L’État pourrait vendre ses parts dans des entreprises semi-publiques”

    Le gouvernement français envisage de céder certaines de ses participations dans des entreprises en partie contrôlées par l’État, afin de réduire la dette du pays sur fond d’aggravation de la crise dans la deuxième économie de la zone euro, ont déclaré des responsables gouvernementaux.

    Le gouvernement, qui a déjà indiqué que l’objectif de déficit ne serait pas atteint cette année, étudie comment il pourrait vendre certaines participations sans renoncer à l’influence qu’il peut exercer sur les entreprises concernées, ont expliqué ces personnes.

    Dans le cadre de la restructuration budgétaire, la modernisation de notre politique publique, nous réfléchissons à l’évolution de nos participations, bien sûr“, a déclaré le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, dans un entretien accordé à Dow Jones Newswires et au Wall Street Journal.

    Nous n’excluons pas ce type de décisions mais nous ne souhaitons pas perdre nos moyens d’action sur les entreprises“, a-t-il ajouté. L’État français détient des participations directes et indirectes dans de nombreuses entreprises, dont EDF, Areva, France Télécom, Air France-KLM et Renault.

    Arnaud Montebourg n’a pas souhaité identifier les entreprises dont une partie du capital pourrait être mise en vente, mais un autre responsable du gouvernement a déclaré qu’une cession partielle de la participation de 85% de l’État dans EDF serait “un choix évident“.

    L’action EDF a gagné 12% depuis le début de l’année et la France peut réduire sa participation à 70% selon la loi en vigueur. Le fait de ramener sa participation dans EDF à 70% rapporterait 4,3 milliards d’euros à l’État au cours actuel de l’électricien. Une porte-parole d’EDF a refusé de s’exprimer.

    Une nouvelle étape pour réduire la dette

    Après les hausses d’impôts et les coupes budgétaires, la vente de telles participations constituerait une nouvelle étape pour le gouvernement dans sa lutte contre l’augmentation de la dette publique. Le président de la République, François Hollande, et son gouvernement se sont engagés à équilibrer les finances publiques d’ici à 2017.

    La dette de la France a crû de 6,7% en 2012, à 1.830 milliards d’euros, ce qui représente plus de 90% du produit intérieur brut (PIB). Le coût annuel du service de la dette s’inscrit à 48,8 milliards d’euros.

    Depuis le début des années 1990, les gouvernements qui se sont succédés ont lancé d’importantes privatisations, mais l’État a gardé le contrôle de ses “actifs stratégiques“, dont EDF, tout en détenant des participations minoritaires dans de nombreuses entreprises aux activités variées.

    La vente d’une partie des participations de l’État est une méthode qui a déjà été utilisée par le précédent gouvernement, qui a cédé 3% d’EDF à la fin 2007 pour financer un fonds destiné aux universités.

    Cependant, avec la crise financière puis la crise économique, la valeur des participations de l’État a plongé, l’incitant à conserver ses actifs en attendant des jours meilleurs.

    Le gouvernement n’est pas libre de disposer des produits de cessions comme il l’entend. En vertu des règles européennes, les produits de telles cessions ne peuvent être directement utilisés pour réduire le déficit public, mais peuvent servir à rembourser une partie de la dette ou à financer des fonds spéciaux.

    The Wall Street Journal via Les Échos

    http://fortune.fdesouche.com

  • Impressions de maraude - par le Pasteur Blanchard

    Les amis qui viennent marauder, dont les derniers Marcel Stéphan et Farid Smahi ont été surpris de notre familiarité avec les SDF.
    Il faut dire qui nous sommes. Nous terminons notre seizième campagne de maraudes. Le temps a fait que nous avons fini par nous connaître, d'un certain point de vue on peut parler d'amitié : nous finissons par avoir des informations sur leur vie, leurs épreuves, ce dont ils ont réellement besoin au-delà des problèmes matériels qu'ils traversent.
    C’est de véritable empathie dont ils ont besoin. Celle-ci, ils ne la trouvent pas dans les grandes associations. Il faut croire qu'elles finissent par les perdre de vue, elles qui ont à gérer la misère à l'échelle nationale, elles ont du mal à répondre aux véritables questions que génèrent le train-train quotidien.
    Il y a un autre problème qui prend de l'ampleur : les rondes de la police pour déloger les sans domicile du pavé parisien. La loi interdisant de les déloger "manu militari", on fait tout pour les dégoûter en raflant leur barda, les laissant sans rien sur le trottoir, avec le secret espoir que par lassitude ils quitteront Paris.
    À l'origine de la démarche, il y a la gauche caviar du maire, pour qui la misère est une lèpre dans la Capitale, un abcès pullulant qu'il faut éradiquer. Il peut sembler paradoxal que des hommes classés à gauche se définissant comme humanistes au service de l'humanité soient ceux qui organisent la chasse à la misère dans les rues de la cité; force est de constater que les bobos sont parmi ceux dont les valeurs sont totalement antagonistes avec le Peuple véritable, les petits, les sans-grades et cela au nom de principes désincarnés.
    Quant à nous, continuons notre travail, pour la défense des Nôtres, pour la véritable cause du Peuple.

    Pasteur Blanchard

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Amnistie en trompe l'œil pour les syndicalistes

    Le 27 février, le Sénat a voté une loi d'amnistie concernant officiellement les violences et dégradations commises dans le cadre des conflits sociaux. Mais à y regarder de plus près, le texte permettrait d'amnistier aussi les délits financiers.
    Il s'en faut parfois de peu pour que le texte de loi le mieux fignolé, le plus soigneusement préparé, ne capote. Le 28 février, Pierre-Edouard du Cray, directeur des études de l'association Sauvegarde Retraites, feuillette la presse du jour où s'étalent les titres sur l'amnistie des syndicalistes coupables d'avoir commis des violences et des dégradations dans le cadre des conflits sociaux, grèves ou manifestations, une proposition de loi communiste que le Sénat a votée la veille. Il s'étonne. Des dégradations, seulement ? Allons donc ! Les journalistes n'auraient-ils pas pris pour argent comptant l'information telle qu' on la leur a livrée ? En juriste, il cherche le texte de loi sur le site Internet du Sénat et lit : « Sont amnistiés de droit, lorsqu'ils ont été commis entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013, les contraventions et les délits prévus au livre III du code pénal (...) passibles de cinq ans et moins d'emprisonnement commis dans les circonstances suivantes : À l'occasion de conflits du travail ou à l'occasion d'activités syndicales ou revendicatives de salariés, d'agents publics, y compris au cours de manifestations sur la voie publique ou dans des lieux publics... »
    Le livre III du code pénal ? Une rapide recherche permet à Pierre-Edouard du Cray d'en vérifier le contenu : les « destructions, dégradations et détériorations » n'y comptent que pour un chapitre sur huit. Les autres concernent le vol, l'extorsion de fonds, l'escroquerie, les détournements, le recel, les atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données et le blanchiment ! En somme, un ensemble de délits financiers qui recouvrent largement les indélicatesses commises par des syndicalistes dans le cadre, par exemple, des comités d'entreprise d'EDF-GDF, de la SNCF, de la RATP, etc. De sorte qu'en s'appuyant sur cette loi d'amnistie, n'importe quel avocat - et les syndicats n'en manquent pas - pourra éviter à son client impliqué dans le scandale du CE d'EDF d'être traduit devant un tribunal !
    La suite ? Quelques appels téléphoniques et le 1er mars l'information est publiée sur le site de Capital, avant que l'ensemble de la presse ne la reprenne, de Minute au Canard Enchaîné, en passant par Le Point et Valeurs actuelles. Consternation à gauche. Même Libération doit admettre que « Le Sénat semble avoir amnistié, par inadvertance, les syndicats de tout délit financier. »
    Le ministre de la justice ne sait-il pas lire une loi ?
    Par « inadvertance » ? Voire. La manière dont la loi d'amnistie a été amenée et votée par la chambre haute pue plutôt la manip' et le coup fourré. La pièce se joue en quatre actes.
    Acte I, la proposition de loi est déposée par les sénateurs communistes Annie David et Elianne Assassi. L'article 1er du texte prévoit que « Sont amnistiées de droit, lorsqu'elles ont été commises avant le 6 mai 2012, les infractions passibles de moins de dix ans d'emprisonnement commises dans les circonstances suivantes... » D'emblée, les débats tournent exclusivement autour des violences et dégradations commises dans le cadre des conflits sociaux.
    Acte II, divers amendements sont déposés, dont un qui exclut du bénéfice de l'amnistie les militants écologistes, les faucheurs d'OGM ou les anti-pub. Sur quoi, 300 militants politiques ou écologistes manifestent devant le Sénat.
    Acte III : en revanche un autre amendement, déposé par Virginie Klès, sénateur socialiste d’Ille-et-Vilaine, fait moins de bruit : il limite le bénéfice de l'amnistie aux peines inférieures ou égales à 5 ans de prison, au lieu de dix ans dans le texte des communistes. Par cette modification, qui n'a pas l'heur de plaire aux communistes, a-t-on voulu détourner l'attention de l'essentiel ? L'amendement défendu par Virginie Klès mentionne, derrière « les infractions » passibles de dix ans de prison, « les contraventions et les délits prévus au livre III du code pénal... » Le tour est joué.
    Pas tout à fait, cependant, puisque la loi doit encore passer devant l'Assemblée nationale et la supercherie ayant été dévoilée, il est douteux que les députés consentent à la voter en l'état. Il ne fait guère de doute non plus, que l'amendement déposé par Virginie Klès - qu'elle-même ait été consciente ou pas de ce qu'elle faisait - n'était pas innocent ; ou alors il faudrait en conclure que ceux qui sont chargés de faire les lois en France ne savent pas lire le code pénal. Pas plus d'ailleurs que le ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui affirmait lors du vote de la loi d'amnistie qu'elle faisait « œuvre de justice ». Ne sait-elle pas déchiffrer un texte de loi, ou s'est-elle sciemment rendu complice d'une manipulation destinée à tromper le peuple français et ses représentants ? Dans les deux cas, elle devrait en tirer les conclusions.
    Hervé Bizien monde & vie 19 mars 2013

  • Immigration et chômage

    La France, qui a le taux d'immigré le plus élevé des pays comparables en Europe, a aussi le taux de chômage le plus important.
    Nous allons une fois de plus aborder ce sujet tabou, mais il faut inlassablement reprendre son ouvrage tant que le problème n'aura pas été réglé.
    Ces questions relèvent du passionnel de l'irrationnel ou de l'ordre de la métaphysique, parfois plus que d'arguments posés.
    Une phrase souvent entendue : « Les immigrés, «on» les a fait venir, » Heidegger parlait de la dictature du «on». C'est déjà refuser de pense. Ce slogan souvent entendu, qui dans le fond ne veut rien dire, a de l'impact malheureusement. Qui est «on» ? Il est vrai que dans les années 60, une partie du grand patronat a fait appel à quelques dizaines de milliers de travailleurs étrangers pour le bâtiment ou l'automobile, (célibataires nord-africains pour la plupart, dont certains sont retournés dans leurs pays). Cet appel, valable pour une petite partie des immigrés actuellement présents sur notre sol, n'a aucun rapport avec le déferlement, dans les années 70-80, des immigrés qui sont venus alors que la France connaissait le chômage et que personne n'a jamais été chercher. Ils sont venus simplement pour obtenir des conditions de vie meilleures. Sans travailler, avec les allocations, leur niveau de vie peut-être multiplié par dix ou vingt, uniquement en traversant la Méditerranée.
    Autre slogan souvent entendu : « Ils font le travail que les Français ne veulent pas faire. » Comme ci les Français étaient d'une essence telle qu'ils ne pourraient ou ne voudraient pas faire certains travaux. Cet argument vieillot, qui a trente ans de retard, est d'autant plus faux que beaucoup de Français actuellement au chômage accepteraient certains travaux effectués par des étrangers.
    De plus, de nombreuses catégories professionnelles, comme la médecine, sont atteintes par l'immigration (on vient encore de titulariser cinq ou sept milles médecins étrangers non originaires de la CEE, qui pourrait exercer en France). On trouve aussi, dans l'enseignement, à tous les niveaux, de très nombreux enseignants étrangers non originaires de la CEE (ce qui est même inquiétant pour la transmission à nos enfants de beaucoup de valeurs scolaires ou extra-scolaires, notre patrimoine culturel se trans mettant parfois de façon impalpable dans le quotidien de l'enseignement).
    Argument-Incantation
    À la question : « Y a-t-il une corrélation entre le chômage et l'immigration ? », les humanitaristes répondent par le postulat métaphysique : « Les immigrés ne sont pas responsables du chômage en France », argument-incantation qui convainc celui qui l'énonce à mesure qu'il le répète et parfois un peu celui qui l'écoute.
    On ne va pas philosopher à l'infini sur la notion de causalité qui, depuis Hume et Kant, a fait couler beaucoup d'encre.
    Les immigrés sont-ils (ou en partie) responsable du chômage en France ? Nous répondrons tout d'abord que la France, qui a le taux d'immigrés le plus important des pays comparables en Europe, a aussi le taux de chômage le plus élevé (et de très loin comparé à l'Allemagne, la Grande-Bretagne...)
    En continuant notre réflexion nous posons la question : est-il vraiment utile économiquement à notre pays d'avoir une masse importante d'immigrés au chômage, comme c'est le cas aujourd'hui ? N'est-il pas choquant de voir un père de famille français au chômage, alors que son voisin de palier étranger peut posséder un emploi ?
    Cela ne peut que déchirer le tissu social et l'esprit unitaire que peuvent et doivent avoir les Français d'appartenir à un même pays solidaire dans ses droits et ses devoirs.
    À cette question, l'UMP répond par des indignations alors que sous Giscard, en 1980, Raymond Barre étant premier ministre, le libéral Lionel Stoléru organisait le retour des immigrés dans leur pays. Toute la droite d'alors (et sans doute certains électeurs de gauche) soutenait ces mesures. Aujourd'hui que le Front national prône ces mesures, cela devient subitement scandaleux.
    Le «million» Stoléru a permis le retour de 90 000 immigrés. En octobre 1980, les accords Poncet-Chadli prévoyaient le départ de 300 000 à 500 000 personnes (mesures stoppées par l'arrivée des socialistes au pouvoir). L'Allemagne aussi a organisé le retour d'un million de Turcs dans leur pays.
    Ces mesures semblent d'autant plus appropriées que le regard sur les immigrés ne peut plus être le même.
    Avant, il y a quinze ou vingt ans, la France avait affaire à des individualités ou à des travailleurs atomisés dans notre pays.
    Maintenant, les Français s'aperçoivent que ces étrangers appartiennent à des communautés organisées qui peuvent même s'opposer au fait français. Les événements actuels sont hélas là pour nous le rappeler.
     Patrice Gros-Suaudeau - statisticien-économiste

    (Cetexte est une archive qui date de plusieurs années)

  • La CGT nouvelle vous allez adorer

    Avec tout ça, l'opinion française ne s'est guère préoccupé des changements à la tête de la CGT. Et, de toute façon, si vous avez aimé la vieille centrale stalinienne, vous adorerez le principal mouvement syndical de l'Hexagone dirigé par le camarade Thierry Lepaon, intronisé chef suprême. Le processus s'est achevé dans le cadre du 50e  Congrès du syndicat définitivement conquis par les communistes en 1947. Celui-ci s'est déroulé à Toulouse du 18  au 22  mars.

    Le nouveau chef n'a, de ce point de vue jamais caché son appartenance : "J’ai un rapport affectif profond avec ce parti, qui date de ma jeunesse" (1)⇓. Et ses orientations en découlent : "Il n’y a rien à négocier, écrivit-il naguère, il faut se rassembler et lutter." (2)⇓

    Cette forme d'unanimisme factice que les disciples de Marx et Lénine appellent "centralisme démocratique" a fonctionné comme par enchantement.

    Qu'on mesure en effet les étapes de cette désignation.

    Octobre 2012 vote de la Commission Exécutive : 42 voix en faveur de Lepaon, 7 absentions, 0 contre.

    La veille du vote décisif, en novembre, l'organe communiste prévient ses lecteurs que : le camarade Lepaon a été "adoubé (sic) pour succéder à Bernard Thibault"(3)⇓

    Le 7 novembre, le Comité confédéral national  de la CGT vote en effet à son tour. Et 119  voix vont à Lepaon, 2 abstentions 0 contre.

    À cet égard on notera que les 121  participants sont supposés représenter autant d'organisations, fédérations professionnelles et union départementales. Or, Thibault déclarera un peu plus tard au siège de la confédération, à Montreuil : "Je réponds par avance aux curieux en précisant qu’il s’agit de deux unions départementales. Ce qui laisse donc entendre que toutes les fédérations professionnelles ont voté pour. Et permettez-moi de dire à ceux qui considéreraient que Thierry (Lepaon) serait un candidat par défaut, qu’ils se trompent et qu’ils devront en faire le constat à l’usage." (4)⇓

    Mars 2013, troisième étape, le congrès : une formalité. Le rapport d'activité du secrétaire sortant est approuvé par 87,5 % des mandats, après l'expression de désaveux plus ou moins implicites. Le nouveau patron du syndicat, quant à lui et par contraste, sera "élu" statutairement sans la moindre difficulté, sans la plus petite remarque déplacée. La troupe exécute la manœuvre sans hésitation ni murmure. Le 19 mars, il prononce le discours d'ouverture. Le 22 mars il devient officiellement secrétaire général de la CGT.

    Comme on va le mesurer bientôt, comme on aurait pu déjà s'en alerter au gré de divers conflits et actes de violence, y compris la destruction symbolique par le feu d'un drapeau CFDT, à Lille le 14 mars, Lepaon incarne un durcissement : or cette nouvelle ligne est adoptée de manière monolithique. Elle sera appliquée sans faiblesse.

    Les professionnels de la désinformation s'étaient illusionnés de la préférence "moderniste" et "féministe" de son prédécesseur. On disait ainsi le camarade Thibault favorable à la désignation d'une représentante de la fonction publique hospitalière, l'infirmière Nadine Prigent. Le moins que l'on puisse remarquer consiste à enregistrer au contraire la fin d'une époque : celle pendant laquelle l'ondoyant secrétaire général qui régna de 1999 à 2013 donnait le change, à l'usage des naïfs, qui croient possible de considérer les cégétistes comme des "partenaires sociaux".

    Les signes à venir confirmeront très probablement, – et ceci jusqu'à un futur et nouveau retournement, comme les communistes nous y ont habitués tout au long de leur histoire (5)⇓ – la volonté d'attiser les tensions, partout, dans tous les conflits sociaux, dans toutes les négociations.

    Ils se prévalent déjà d’un bilan qu'ils jugent encourageant : "Le nouveau secrétaire général se trouvera à la tête d’un syndicat fort de quelque 682 700 adhérents, soit près de 30 000 de plus qu’en 2007. À titre de comparaison, font-ils mine de remarquer, le Parti socialiste, au pouvoir, n’en compte que 174 000"(6)⇓

    Ceci veut bien dire que cet appareil se juge lui-même comme la principale force de gauche du pays.

    Le président de la république ne doit se faire aucune illusion d'autre part, ni sur sa propre popularité si sur le soutien de cette force. Dès la campagne présidentielle, Lepaon ne déclarait-il pas : "Hollande s'inscrit dans la suite de Sarkozy, il considère, lui aussi, que le travail est un coût qu'il faut baisser". (7)⇓

    Avec des alliés de cette nature, le gouvernement Hollande-Ayrault ne devrait donc guère éprouver de besoin de se trouver d'autres adversaires. Et pourtant quand on mesure la manière dont il traite les gens qui osent défiler pacifiquement pour protester contre la Loi Taubira, il s'emploie à les multiplier.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. cf. L'Humanité 16 octobre 2012.
    2. cf. L'Humanité 10 février 2012.
    3. cf. L'Humanité du 6 novembre 2012.
    4. cf. L'Humanité du 19 mars 2013.
    5. cf. "L'Alliance Staline Hitler"
    6. cf. L'Humanité du 5 mars 2013.
    7. cf. Journal du Dimanche du 10 février 2012 ?
  • Si l’État veut faire des économies, qu’il réserve les allocations familiales aux Français ! Qu’il instaure le patriotisme familial !

    Jamais à court d’idées pour s’en prendre à la famille, voici que nos gouvernants, par l’intermédiaire du rapport Fragonard, envisagent de conditionner les allocations familiales en fonction des ressources des ménages. Alors que cette aide, destinée à favoriser la natalité, était jusqu’ici distribuée de manière égalitaire, la gauche souhaite, sous prétexte d’équité et d’économie, en priver les familles les plus riches ou désignées comme telles.

    Le Parti de la France s’oppose radicalement à cette nouvelle attaque contre les familles françaises. Alors que la natalité des Français d’origine française est en chute libre (les chiffres officiels de la démographie étant faussés par la fécondité des femmes étrangères d’origine extra-européenne) c’est au contraire une politique nataliste volontaire et ambitieuse qu’il faut mettre en place.

    La politique familiale française devrait être au service exclusif de la natalité française. Ainsi, la manière la plus efficace de faire des économies dans ce domaine serait d’instaurer le patriotisme familial en réservant exclusivement les allocations familiales aux familles françaises. Cette mesure aurait de plus un effet dissuasif contre l’immigration de peuplement.

    La colonisation migratoire coûte à la France entre 100 et 200 millions d’euros par jour. Il faut en finir avec les pompes aspirantes de l’immigration et rendre la France aux Français en mettant fin à la substitution du peuple français par des populations déracinées, inassimilables, souvent islamisées et hostiles au pays d’accueil.

    Après la loi Taubira sur le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants par des couples homosexuels, la gauche socialiste montre à nouveau clairement le caractère anti-familial de sa politique.

    COMMUNIQUE DE PRESSE DU PARTI DE LA FRANCE

    http://fr.altermedia.info

  • Ces Français qui « foutent le camp »

    En vingt ans, 12.000 exilés fiscaux, 1 million d’emplois créés à l’étranger, 60.000 entreprises perdues et, actuellement, 5.000 menacés : les conclusions alarmantes de la Fondation

    « La vague actuelle des exilés fiscaux est bien supérieure à celle de 1981 ! », se désole un grand patron du CAC 40. En 1981, les Français s’exilaient par idéologie. Ils partent aujourd’hui par crainte de payer – à vie – l’addition des déficits publics de la France accumulés pendant trente ans. Combien sont-ils ? 700, 1.000, plusieurs milliers par an ? Selon la Fondation Concorde, think tank fondé en 1997, l’exil fiscal pourrait concerner 12.000 ménages en vingt ans ! Pour le gouvernement, c’est un non-sujet. Selon Bercy, seuls 250 contribuables ont payé l’exit tax entre mars 2011, date d’instauration de cet impôt sur les plus-values latentes, et décembre dernier.

    Dans les cabinets d’avocats (Francis Lefebvre, Fidal, …) on se frotte les mains. « Les dossiers d’exit tax ? On ne fait quasiment plus que cela ! » affirme Valérie Harnois, associée au cabinet Fidal. « Les plus gros contribuables quittent la France. »

    C’est un fait : les candidats à l’exil fiscal gagnent bien leur vie (46% touchent plus de 30.000 euros mensuels), ont un taux d’emploi élevé (proche de 80%) et un niveau élevé d’éducation supérieure. Mais ils sont de plus en plus jeunes : quadras ayant vendu des start-up montées au début des années 2000 ou jeunes investisseurs subissant des taux d’imposition élevés, jusqu’à 62%.

    Sans la fuite des exilés depuis vingt ans, il y aurait un million d’emplois supplémentaires.

    Même si la Suisse n’est plus le seul refuge fiscal, la Fondation Concorde calcule qu’elle a accueilli, ces dernières années, 43 grandes familles françaises représentant 41 milliards d’euros de fortune. « La Suisse accueille 16% des exilés français selon la Direction générale des impôts. On peut donc estimer à 400 milliards d’euros les capitaux exportés à l’étranger au cours des 20 dernières années », note le rapport.

    L’image de la France en termes de compétitivité et d’attractivité devient désastreuse. Selon le cabinet Deloitte, près d’un quart des directeurs financiers estiment qu’il n’y a pas pire pays que la France pour investir. La collecte de fonds pour financer les entreprises est en chute libre.

    Moins d’investissement, c’est plus de chômage. Si les exilés des 20 dernières années n’avaient pas fui, la France compterait un million d’emplois supplémentaires. Le rapport note que ce « million d’emplois directs aurait pu rétablir l’équilibre de nos comptes sociaux ».

    Sur le marché immobilier, l’expatriation conduit à une explosion des mises en vente de biens de plus de 1,5 million d’euros. Selon Féau, elles ont augmenté de 75% en un an à Neuilly-sur-Seine, de 69% dans le VIe arrondissement, de 63% dans le XVIe, de 46% dans le VIIIe

    Les effets collatéraux sont aussi visibles sur le marché de l’art. « Prenez mon carnet d’adresses. En quinze ans, les deux tiers de mes clients se sont exilés », affirme Eric Turquin, expert parisien renommé en tableaux anciens.

    En quelques mois, le nombre de certificats de libre circulation – nécessaires à l’exportation d’œuvres d’art – a atteint le chiffre record de 425. La France se prive non seulement de ses forces vives, mais aussi de ses trésors.

     Marie de Greef-Madelin Valeurs actuelles, 28 mars 2013 http://www.polemia.com

  • Un autre socialisme est possible !

    Anarchie plus un ». Inspiré d’un aphorisme de Maurras, ce slogan a fait les beaux jours de 68, lorsque quelques jeunes royalistes le griffonnaient çà et là pour exprimer leur rejet de la république bourgeoise.

    Si la fraternisation avec les lanceurs de pavés n’eut qu’un temps, ces dissidents de l’Action Française créèrent la NAF puis la NAR (Nouvelle Action Royaliste) la décennie suivante, non sans avoir délesté leur corpus idéologique de l’antisémitisme d’Etat et des compromissions du vieux félibre (mais à force d’avoir delésté leur corpus, ils ont fini par jeter le bébé avec l’eau du bain et ne plus avoir de corpus, NDLR). L’Histoire de ces socialistes monarchistes reste encore largement à écrire, tant la doxa les associe à une droite réactionnaire, méprisant la plèbe au nom de sa proximité avec le Comité des Forges. C’est oublier l’expérience du cercle Proudhon qui, au début du siècle dernier, regroupait royalistes d’Action Française et syndicalistes révolutionnaires comme Georges Sorel (1847-1922) et Edouard Berth (1875-1939). Auteur des Méfaits des intellectuels, Berth dernier reste injustement occulté de l’histoire officielle du socialisme. Il est heureux que l’érudit Alain de Benoist retrace sa trajectoire sinueuse dans un essai inspiré. Socialiste, patriote et conservateur, Berth célébrait les valeurs héroïques du prolétariat et de l’aristocratie contre les marchands du Temple. Il fraya un temps avec Maurras au nom de leur commune opposition à la démocratie bourgeoise, avant de s’enthousiasmer pour la révolution bolchévique – dont il regrettera la fossilisation bureaucratique. Avec Sorel, Berth donna toute sa vigueur au « mythe » de la grève générale pour imaginer un monde alternatif tant à la cogestion syndicale qu’à la préservation corporatiste des acquis sociaux. Le beau livre d’Alain de Benoist nous plonge dans l’esprit originel de la charte d’Amiens, une contre-culture ouvriériste réfractaire aux « illusions du progrès » (Sorel) que la CGT nouvelle a tôt fait d’oublier. À lire pour ne pas désespérer Florange !

    Alain de Benoist, Edouard Berth, Le socialisme héroïque. Sorel-Maurras-Lénine, Pardès, 2013.

    Daoud Boughezala -Causeur

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