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Quand le mondialisme passe, l’emploi trépasse – par Pieter Kerstens
Il y a déjà 15 ans, en mars 1997, la fermeture brutale de l’usine Renault à Vilvoorde en Belgique avait vu se profiler le consensus politique du lobby mondialiste. Depuis, les groupes Général Motors, Ford, Peugeot-Citroën ou Renault ont multiplié les fermetures de sites de fabrication et ce n’est pas terminé, étant donné que sur une centaine d’unités de production automobile en Europe, plus de 40 sont en surcapacité depuis de longs mois.Pour les élites politiques, il ne s’agit pas de vilipender la fermeture d’une usine, mais bien de stigmatiser hypocritement la manière inélégante, sans référence au monde ouvrier, des patrons de ces marques automobiles, MM Varain, Goshn & C°.N’oublions pas que depuis de très nombreuses années, les chefs d’États ou de gouvernements, les Chirac, Dehaene, Prodi, Zapatero, leurs copains de la Commission Européenne et leurs successeurs, ont été les complices d’une politique d’ensemble qui s’est traduite par de larges et drastiques suppressions d’emplois, ainsi que par une atomisation des marchés nationaux au sein d’une conjoncture mondiale toujours plus contraignante.Mais ce que ces valets du Nouvel Ordre Mondial ont réussi à nous cacher pendant des décennies éclate au nez et à la figure des peuples européens maintenant que la crise affecte profondément les familles et les structures de nos économies : le village mondial est une chimère et l’Organisation Mondiale du Commerce (ex-Gatt) l’instrument du bradage de produits de mauvaise qualité vendus à vil prix… dont le résultat est le chômage en Europe !Semaine après semaine, mois après mois, les travailleurs se rendent compte que « l’Europe du bien-être et de la prospérité », vantée par les charlatans qui nous gouvernent depuis plus de 30 ans, n’est qu’un vaste leurre et bien évidemment que notre avenir et celui de nos enfants sera loin d’être rose. Bien au contraire, ces imbéciles aux commandes s’obstinent à gaspiller les deniers publics dans de fumeuses politiques « sociétales » et de « solidarité » afin de capter le vote de clients/électeurs qui seraient redevables de ces prébendes, pour les maintenir plus tard dans leurs fonctions rémunératrices.Pour ces saltimbanques de la gestion à courte vue, l’austérité ou la rigueur sont des anathèmes, des « provocations », des « insultes » aux travailleurs, bref en d’autres termes, inadéquats et impensables pour redresser la barre des finances publiques mises à mal par leur faute. Pourtant, ce sont quand même ces pourriticards et ces socialauds-humanistes qui ont conduit nos économies au fond du gouffre financier où nous sommes aujourd’hui. Ils ont et ont toujours eu la faculté d’imposer, à temps, des mesures drastiques et certes impopulaires, mais indispensables au redressement des entreprises nationales ou européennes.Il n’est pas trop tard pour tenir un langage de vérité ni pour sauver l’essentiel des structures sociales dans les pays européens, encore faudra-t-il trouver un certain courage politique pour éviter une catastrophe. En effet, peut-on refuser l’austérité pour favoriser la facilité ?En 1860, Abraham Lincoln déclarait devant le Congrès américain : « Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l’employeur. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche. Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous ne gagnez. » -
Une République démunie face à une mondialisation incontrôlée.
Face à la mondialisation présente, cette mondialisation trop souvent sans frein ni morale, et si bien représentée par ce dirigeant états-unien cynique et brutal de Titan, M. Taylor, qui insultait dernièrement les ouvriers français dans un courrier au ministre Arnaud Montebourg et prône le servage brutal des travailleurs, que fait, que peut faire la République ? En fait, il semble qu’elle soit bien démunie et que, dans la plupart des cas et au sein même de ses élites, la mondialisation apparaisse comme une fatalité, hier satisfaisante et aujourd’hui tragique mais « nécessaire » : il n’y a plus de réflexion ni d’action politique qui puisse l’arrêter, si l’on en croit leurs dires. Il faut juste s’y adapter et en faire, malgré tout, « une chance », entend-on dans les cénacles économiques et politiques…
Mais cette fameuse « adaptation », autre nom du fatalisme et non pas du pragmatisme, se fait d’abord au détriment du « social » et des plus faibles ou fragiles dans la sphère économique, mais aussi des règles qui, jusque là, permettaient de partager les fruits de la croissance ou de les redistribuer de façon plus ou moins équitable. Bien sûr, il ne s’agit pas de tomber dans l’angélisme d’un péremptoire « c’était mieux avant » ou d’un modèle social français qui aurait été l’idéal absolu, mais de reconnaître les acquis d’une histoire sociale qui, en France, sont nés en réaction et surtout en réparation de notre « 1791 », ce « 1791 » si néfaste sur le plan de l’organisation et de la défense sociales. C’est d’ailleurs ce combat social incessant, long, fastidieux, parfois violent, qui a permis aux travailleurs de ce pays de retrouver une dignité que la Révolution libérale de 1791 leur avait volée ou interdite, mais aussi de profiter des fruits des « Trente glorieuses », parfois, d’ailleurs, au détriment de leur propre identité de producteur et à l’avantage de leur seule qualité de consommateur. Tout était-il juste dans cette lutte ? Sans doute pas, et les erreurs furent nombreuses, parce que les guides de celle que l’on nommait alors la classe ouvrière étaient souvent des idéologues plus que des syndicalistes au sens noble du terme, et qu’ils ont méconnu les risques d’une société de consommation qui, basée sur une croissance considérée comme éternelle et infinie, est plus destructrice et déracinante que ses publicités ne le laissent entendre et comprendre… La séduction de la marchandise, symbolisée par la voiture, la télé et le réfrigérateur, et autorisée par le crédit à la consommation, a permis à la mondialisation de s’imposer comme une « nécessité » pour mieux préparer et pérenniser la dépendance des populations à la consommation permanente et toujours renouvelée : un moyen d’étouffer les révoltes politiques et de dévaluer le politique au profit de l’économique et de son symbole et maître absolu, l’Argent, celui qui désormais anime les sociétés et, même, les nourrit plus encore que la production agricole elle-même, cette dernière étant ainsi prisonnière des jeux du Marché agroalimentaire, parfois au risque même de la santé publique…
La République est, depuis sa création et malgré quelques exceptions d’autant plus remarquables qu’elles furent rares, liée aux oligarchies d’argent et à leurs intérêts : de Danton à nos jours, elle n’a cessé d’entretenir des relations douteuses avec le monde des puissances industrielles et financières, au risque de mélanger les genres et les comptes, et elle a souvent oublié ses devoirs sociaux ou elle n’y a répondu que par une démagogie méprisable… C’est souvent contre son propre gré qu’elle a fait ou accepté des réformes sociales qui ont permis d’améliorer le sort des travailleurs, entrepreneurs, ouvriers ou paysans, mais elle n’a pas oublié, par contre, de se faire toujours plus gourmande en taxes et impôts pour contenter ses clientèles vassalisées.
Face à la République de l'Argent, le royalisme social, celui des réalités socioprofessionnelles.
Aujourd’hui, les caisses de l’Etat sont désespérément vides, et les dettes, accumulées par une gestion maladroite et parfois malsaine, se font de plus en plus lourdes, à l’heure où les créanciers de la mondialisation se font, eux, de plus en plus pressants, et que l’Union européenne, d’inspiration libérale et si peu sociale malgré ses fondateurs démocrates-chrétiens, en appelle aux « nécessaires réformes de structures » qui ne sont rien d’autre que le démantèlement de celles des Etats au profit des grandes entreprises, des établissements financiers et des grands actionnaires, et au détriment des équilibres sociaux déjà fragilisés par la fin des « Trente glorieuses ». Le transfert des richesses des pays d’Europe et de la France vers les nouvelles puissances émergées et vers les pays pétroliers ou gaziers (comme le petit Qatar aux grandes ambitions sportives…) se traduit par un appauvrissement réel et parfois inquiétant, voire dramatique pour certaines catégories de nos concitoyens, de notre pays et de sa population en général. Il faut évidemment tenir compte de ses données lorsqu’il s’agit de réfléchir à ce que pourrait faire un « autre régime » que l’actuelle oligarchie, baptisée République, aujourd’hui au pouvoir.
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Les vraies « zones défavorisées » ce sont les campagnes
Le 14 septembre, lors de l'ouverture du Salon de l'Elevage à Rennes, la tension qui ne cesse de croître à l'intérieur du monde agricole s'est traduite par une opposition violente entre adhérents des différentes chapelles syndicales. Dans ce contexte tumultueux difficile à maîtriser et risquant d'affaiblir l'hégémonique Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA) et son appendice activiste le Centre National des Jeunes Agriculteurs (CNJA), qui gèrent pour l'Etat depuis un demi-siècle la dépossession paysanne de ce pays, le ministre de l'Agriculture tenta d'éviter le drame en ayant recours à l'habituel procédé de la subvention. En l'occurrence 30 millions d'euros d'urgence et 300 millions supplémentaires à distribuer dans les trois prochaines années. Bruno Le Maire, Parisien qui a fait toute sa carrière dans les Affaires étrangères au côté de Villepin, Iui-même pas plus estimé dans les campagnes que ne l'est Sarkozy, est socialement, culturellement, intellectuellement tout ce que déteste le monde rural. Où l'on a de longue date appris à se méfier des fiers-à-bras parlant pointu, diplômés de Lettres Modernes, de Sciences-Pô Paris et de l'ENA.
Ce qui a surpris beaucoup d'observateurs dans les événements de Rennes aura été la violence exercée par les adhérents de coordinations corporatives contre les représentants du syndicat majoritaire. Une fronde qui, paraissant enfin au grand jour, ne pourra aller qu'en s'aggravant et tôt ou tard explosera dans les terroirs exsangues où les cataplasmes au coup par coup ne suffiront plus à empêcher les colères de se muer en jacqueries. Depuis des années nous répétons ici qu'au fil du temps tous les paysans "mous", prêts à la conciliation, à la modération et à se satisfaire des aumônes de l'État avaient fini par quitter la scène, laissant derrière eux les obstinés, les récalcitrants, les coriaces, ceux qui agrippés à leur terre partagent un dédain existentiel pour la ville.
Derrière l'hostilité croissante entre villes et campagnes, ce qui transparaît n'est plus tant une divergence idéologique qu'une réponse ethnique à un état de fait que la province, l'observant à distance, mesure dans toute son ampleur cataclysmique. D'autant que le phénomène tend à déborder sur certaines agglomérations régionales à fortes populations "immigrées" où de plus en plus l'insulte banalisée de fromage ou de gaulois en usage dans les banlieues occupées fait place à celle de paysan !
DIVERSITÉ CONTRE PAYSANNERIE
Dans l'indifférence totale des responsables de ce pays la misère sociale et morale s'étend sur le désert français. Aucune télévision, aucune radio, aucun journal n'en fait état. Aucun écho non plus chez les casseurs de cerveaux de Radio France, où l'on parle de tout, à commencer par ce qui désintègre la culture et la civilisation européennes, multiplie les reportages sur le moindre Gitan et donne à longueur d'antenne et d'écran la parole à des petits chefs de banlieue. On s'y gave d'immigrés et de couleur, faisant systématiquement dans la diversité, façon « équipe de France », sans prononcer jamais un mot sur la désagrégation de la culture et de la civilisation paysannes qui pendant 5 000 ans ont structuré l'âme européenne. Depuis des décennies les détenteurs du pouvoir, de la pensée et des richesses ont écrasé de leur arrogance et de leur mépris celui qui, au cœur d'une Europe dévastée, déculturée, dépossédée, osait se dresser contre les pilleurs et les faussaires de traditions. Le Paysan. Soumis et candide, ignorant des mouvements du monde, il continua à entretenir un grand respect pour l'homme de la ville, savant, pensait-il, parce que très instruit et instruit parce que riche. La télévision et Internet, qui se sont insinués jusqu'au fond des campagnes, sont en train de changer les mentalités. On commence à comprendre, "là-bas", qu'il y aurait deux France. Celle taillable et corvéable à merci dont on voit les patronymes mangés de mousses sur les monuments aux morts et les ex-votos des églises délabrées de nos villages. Générations de laboureurs sacrifiés dans les boucheries militaires orchestrées par la canaille qui continue à s'empiffrer de leur sueur et de leur peine. L'Europe des marchands et des banquiers les a ruinés puis expulsés par millions de leurs terres. Aujourd'hui on les spolie de leurs derniers droits alors que tout ce qui caquette en langues étrangères - rom, wolof, han ou arabe, à la suite du yiddish - se voit offrir des privilèges exorbitants et considéré comme l'égal de ceux qui ont poussé en cette terre des racines millénaires. L'autre France en plein essor et qui décompose tout ce qui reste d'âme à ce pays.
Des « collèges d'excellence », strictement élitistes, sont créés pour ses enfants. On les inscrit par préséance dans les préparations aux grandes écoles. On court-circuite à leur bénéfice les concours d'accession aux grands corps de l'État. Dans toutes les promotions administratives ou privées ils ont la priorité. (C'est tout nouveau, ça vient d'arriver : depuis cette année la moitié des nouveaux inscrits - soit douze - à l'École de Journalisme de Lille, par accord spécial de celle-ci avec le Bondyblog banlieusard seront issus de l'immigration dans le cadre du programme « Prépa-Egalité des Chances »). Embauchés, ouvertement selon les principes inconstitutionnels de la discrimination positive, ce favoritisme a si bien gangrené l'esprit public qu'il en est devenu la règle dans le sport et singulièrement le football où on sélectionne des joueurs non pour leur talent mais en vertu de leur origine ethnique. À-t-on Jamais entendu parler de conventions de quelque nature ayant dans le passé facilité la promotion des enfants de paysans pourtant plus défavorisés que ne l'est aucun fils d'immigré ?
Dans l'indifférence de tous, le vieux pays rouille et se désagrège. Des collèges délabrés aux matériels vétustes, des chemins en nids de poules sur lesquels cahotent des cars scolaires qui n'en peuvent plus, véhiculent, et souvent se retournent, des heures durant à travers le désert rural leur charroi d'élèves levés aux aurores et rendus chez eux la nuit tombée. Plus de services publics, de postes, d'hôpitaux, d'administrations. Des lycées et collèges à 50 km. Plus de boulangers ni d'épiciers, plus de garagistes. Plus de stades. Des salles polyvalentes de 40 ans qui se fissurent ou croulent. Les impôts locaux ne cessent d'augmenter, à mesure que la manne d'État se fait rare, dilapidée dans les zones "sensibles", aspirée par le coût dévastateur de l'immigration, des cages d'escaliers mille fois refaites, des écoles incendiées et reconstruites, des complexes sportifs flambants neufs surgis dans des cités pimpantes sur les décombres de barres d'immeubles détruites au bout de trente ans parce qu'elles ne plaisent plus aux nouvelles seigneuries. 140 000 néo-Français chaque année et autant d'immigrés à aider, à instruire, à loger, à hospitaliser, à nourrir.
Et c'est pourtant eux qui, sur tous les écrans de télévision, braillent, gesticulent, revendiquent... et reçoivent. Dans les campagnes encore silencieuses, la France enracinée observe ce qui se trame dans les villes. Les paroles du Chant des Partisans pourraient enfin prendre sens.
Petrus AGRICOLA. RIVAROL 1er OCTOBRE 2010 -
9-3 : Arnaque à la Sécurité sociale, 1,65 million d’euros
SAINT-DENIS (NOVOpress/Bulletin de réinformation) – Il s’agit d’une arnaque à la Sécurité sociale de Seine-Saint-Denis, mise en place par le gérant d’une société d’ambulances. Cet homme d’origine marocaine employait de faux brancardiers et facturait des courses fictives.
Pendant plus de deux ans, l’escroc et son frère, à la tête de quatre sociétés différentes, se faisaient rembourser grâce à des bons de transport tamponnés par les Hôpitaux du département.
Le système était bien rodé : le gérant indélicat recrutait des brancardiers disposant d’un agrément.et les licenciait très rapidement… tout en conservant leur numéro d’agrément. Il faisait alors appel à des travailleurs clandestins qui utilisaient lesdits numéros, mais n’effectuaient pas la course.
L’Urssaf estime de son coté avoir été arnaquée de 513.139 € du fait du “travail” dissimulé non déclaré.
Les services de lutte contre la fraude aux prestations sociales ont diligenté une enquête et découvert qu’une partie de l’argent détourné était déjà bien au chaud dans des banques marocaines.
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Ce que le numérique fait au travail… et réciproquement
C’est essentiellement sous l’angle de l’emploi et de la crise économique que la question du travail se pose aujourd’hui dans les médias. Or depuis les années 90, les économies des pays de l’OCDE se caractérisent par une croissance faible (ponctuée de crises économiques régulières) et un taux de chômage élevé. Le temps de travail a diminué de manière constante, l’emploi à temps partiel a augmenté ainsi que le chômage longue durée. La part du travail dans le Produit intérieur brut a elle aussi diminué. De là à croire que le travail rapporte moins, il n’y a qu’un pas…
Une crise du marché de l’emploi qui cache des évolutions plus profondes des pratiques de travail
Vis-à-vis de ces “tendances de fond” observées sur deux décennies dans presque tous les pays de l’OCDE, l’impact des technologies numériques est habituellement pointé à deux titres :
- Elles constituent le principal support de la globalisation, de la mise en réseau de l’économie et de sa financiarisation, produisant en particulier une très forte interdépendance et une mise en concurrence mondiale des économies comme l’expliquait déjà Manuel Castells dans La société en réseau ;
- Elle accélère la croissance de la productivité du travail ; productivité qui transforme les tâches, les fonctions nécessaires à l’activité, et en particulier en diminue le nombre. Dès 1995, Jérémy Rifkin dans La fin du travail prévoyait que les TIC, ayant gagné tous les pans de l’économie (suite à l’informatisation massive des entreprises et des marchés financiers durant les années 80) conduiraient à une productivité très forte des entreprises, et une “croissance sans emploi”.
Aujourd’hui même, l’économie numérique, secteur de grande productivité et porteur de croissance, se révèle peu créatrice d’emplois, à l’image de la Silicon Valley en perte nette d’emplois depuis 15 ans. Les auteurs de l’Age de la Multitude y voient là les signes d’un affaiblissement du “travail” au profit de “l’activité” :
“Depuis dix ans, on croit que le numérique va créer des emplois. Or il crée peu d’emplois directs, et contribue plutôt à supprimer des bureaucraties ou des rentes. L’optimisation sans précédent qu’il permet (dans le domaine de la consommation, des services) devrait contribuer à faire baisser le travail, au sens ancien du terme. Mais pas l’activité : car en amont du travail proprement dit (produire un service, un bien, un contenu), on voit se développer toute une activité de veille, d’autoformation, d’e-réputation, de connexion, d’échanges, d’expérimentations…”.
Derrière les problématiques d’emploi pourraient bien se cacher des évolutions profondes de ce qui pourrait/devrait être reconnu comme du “travail productif”.
Le numérique, à l’origine d’un malentendu croissant entre les individus et les organisations ?
Des débuts de l’informatisation des entreprises (années 80/90) à la démocratisation des outils (à partir des années 2000), le numérique a outillé des évolutions successives dans les manières d’organiser le travail et de le contrôler, dans les manières de produire et de commercialiser, générant beaucoup de changements, et donc de tensions.
Le développement des systèmes d’informations (les progiciels de gestion intégrés, les environnements de développement intégrés…) a souvent été synonyme de gains de productivité, mais aussi de nouvelles formes de bureaucratie, de taylorisme, et de surveillance.
Le découpage (unbundling) possible de toute la chaîne de valeur a permis de nouvelles souplesses dans la production (le mode projet, la “production juste-à-temps”) mais a aussi facilité les externalisations, les délocalisations…
L’individualisation des équipements, leur portabilité et l’informatique dans les nuages sont en train de modifier les conditions de travail comme le soulignait la récente note d’analyse du Centre d’analyse stratégique sur l’impact des TIC sur les conditions de travail, et d’en faire éclater l’unité de temps et de lieu. On travaille plus facilement à distance, en mobilité, à des heures décalées. Un des effets les plus communément ressentis est celui d’un brouillage des frontières entre vie professionnelle et vie privée : on travaille de chez soi, on gère des communications personnelles – téléphone, sms, tweet – pendant les heures de travail. On amène au travail son équipement personnel (le phénomène Bring your own device, Byod), plus performant, moins bridé. On utilise l’équipement professionnel à des fins personnelles (films, jeux pour enfants…).
Cela engendre en particulier deux tensions :
1. Celle liée à l’injonction paradoxale d’une “autonomie sous contrôle” faite au travailleur connecté : d’un côté on attend de lui autonomie, prise d’initiative, responsabilité, et de l’autre on contrôle en temps réel ses résultats, ses déplacements, ses communications…
2. Celle liée à la coexistence dans le temps et dans l’espace des activités contraintes, choisies, personnelles, de loisirs, etc. Si le “travail-gagne pain” ne réussit pas sa mue en “sources d’épanouissement ou réalisation de soi“, il court le risque d’un investissement moindre de la part des individus. Le rapport au travail se construit aujourd’hui, et peut-être plus fortement encore chez les jeunes générations, autour d’attentes expressives et relationnelles très fortes.
Cette dernière tension pourrait en outre être renforcée par une montée des revendications autour du “travail gratuit” (qu’on appelle le digital labor). L’économie sous-jacente aux réseaux est en train de mettre à jour de nouvelles formes de production de valeur, basées sur la captation des traces d’usages. Par là, c’est la notion même de “travail” qui est bousculée puisque toutes activités développées sur les réseaux (la production ou le partage de contenu, les réseaux sociaux, la navigation, les recherches…) constituent une forme de travail gratuit alimentant “l’Internet-Factory”. Cette tension montante entre travail et activité est forte de conséquences, car “l’activité” n’est pas encore source de revenus, alors même qu’elle est sous-tendue par des dépenses publiques importantes d’éducation, de protection sociale, d’accès aux réseaux… Si de nouvelles fiscalités se cherchent autour de la captation des données, cela ne constitue d’un début de réponse.
En attendant, le malentendu entre les organisations et les individus va croissant. Les entreprises avouent leurs difficultés à obtenir de leurs collaborateurs l’engagement et l’audace qu’elles en espèrent. Les individus disent ne pas trouver dans les organisations, le contexte pour “se réaliser”. Ils se sentent souvent peu écoutés, mal reconnus dans leurs efforts. Ils s’investissent moins dans des entreprises qui, sentent-ils, investissent moins en eux.
La flexibilité n’a pas été cet opérateur magique attendu, entre les attentes des entreprises en matière d’adaptation aux fluctuations des marchés, et les aspirations des individus, en matière d’autonomisation et de construction d’itinéraire professionnel diversifié et sécurisé.
Pour éviter le divorce, il devient urgent de re-questionner ce qu’est le travail à l’ère du numérique, au regard de ses différentes caractéristiques : production de richesse, obtention de revenu, liberté de création, épanouissement personnel, obtention de droits et de protection…
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Combattez pour ne pas être remplacés !
Il y a seulement 50 ans, Roubaix était peuplée d’ouvriers européens. Aujourd’hui, la ville est occupée à plus de 60% par des maghrébins. Il y a seulement 50 ans, Belleville était encore un quartier populaire parisien. Aujourd’hui, c’est un quartier africain.
Des exemples comme ceux-là, on en compte des milliers en France : chacun a vu, en l’espace de quelques années seulement, son cadre de vie se métamorphoser.
Nous ne vivons pas de simples “changements sociaux”, des “évolutions” qui seraient “dans l’air du temps” et que nous devrions “accepter” sans broncher. Mais on nous impose une véritable et profonde mutation ethno-culturelle, ce qu’on est en droit d’appeler une substitution de population.
Côté départ, les sites de production sont délocalisés et ferment un par un, les cerveaux quittent un pays où la liberté d’entreprise s’éteint à petit feu, les familles d’autochtones fuient d’invivables zones urbaines.
Côté arrivée, en contrepartie, les agents du système globalisé font venir des flots d’immigrés extra-européens, main d’œuvre peu coûteuse et corvéable à merci, prête à accepter les salaires de misère et la précarité que les employés locaux refusent.De la publicité à la télévision, de la standardisation des productions à celle des goûts, de l’effacement des frontières à la mise en concurrence déloyale des travailleurs du monde entier, tout est organisé pour qu’une nouvelle population remplace notre peuple enraciné.
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Le roi protecteur des humbles
Le 20 avril 1865, le comte de Chambord publie sa Lettre publique sur les ouvriers. Tandis qu'émerge la grande industrie, il promeut le droit d'association sous la surveillance de l'État.
Cette année-là, Henri V, comte de Chambord, quarante-cinq ans, de jure roi de France depuis les abdications le 2 août 1830 de son grand-père Charles X et de son oncle Louis XIX duc d'Angoulême, et chef de la maison de France depuis la mort de ce dernier le 3 juin 1844, montrait que, même écartés du trône, les Bourbons, restaient bienfaisants.
Enfant du miracle
Ce prince, salué à sa naissance le 29 septembre 1820 comme « l'enfant du miracle » parce qu'il avait déjoué les projets de Louvel, assassin de son père le duc de Berry le 14 février précédent, n'allait pas tarder à s'affirmer comme l'incarnation de la monarchie traditionnelle dans sa foi profonde, dans sa haute dignité et dans son amour sans faille pour les plus humbles. À treize ans, âge de la majorité royale, ayant dû quitter Holyrood en Angleterre pour le château royal de Prague, il avait élevé une protestation contre l'usurpation de son cousin Louis-Philippe d'Orléans porté par les bourgeois libéraux et francs-maçons sur le trône de "roi des Francais". Dès 1844, à vingt-quatre ans, l'année où il avait quitté Goritz à la frontière italo-slovène pour s'installer au château de Frohsdorf au sud-est de Vienne, il avait annoncé ce qu'il allait toujours considérer comme un devoir dans la grande tradition de sa lignée : « étudier tout ce qui se rattache à l'organisation du travail et à l'amélioration de sort des classes laborieuses ».
Atteint de claudication par suite d'une chute de cheval dans ses jeunes années, il ne semble guère avoir reçu une grande affection de la part de la stérile Marie-Thérèse de Modène, une Habsbourg qu'il avait épousée en 1846 faute d'avoir pu obtenir la main de sa soeur Marie-Béatrice, déjà promise au prétendant carliste à la couronne d'Espagne... Très sourcilleux sur les liens de famille, il n'était point rancunier et avait fait célébrer une messe à Frohsdorf pour le repos de l'âme du "roi des Français" quand celui-ci mourut en 1850, deux ans après avoir été à son tour renversé de son trône : le comte de Chambord avait ainsi déjà marqué sa volonté de pardonner aux Orléans, n'oubliant pas que la "reine des Français", née Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, était la tante de sa propre mère, la duchesse de Berry.
Dès 1855, il marquait à nouveau son intérêt pour les associations ouvrières, voulant qu'elles fussent « représentées et entendues pour pouvoir être suffisamment protégées ». Et le 20 avril 1865, il publia sa Lettre publique sur les ouvriers, célèbre et grand texte politique dont l'effet marqua pour longtemps l'histoire des idées sociales dans ce XIXe siècle où la grande industrie s'érigeait sur fond de concurrence égoïste et de misère ouvrière 1.
Lettre sur les ouvriers
Nous ne pouvons ici que le survoler : « La royauté a toujours été la patronne des classes ouvrières. Les établissements de saint Louis, les règlements des métiers, le système des corporations en sont des preuves manifestes. » Le prince reconnaît que des abus s'y étaient introduits avec le temps, mais la Constituante n'a rien résolu en détruisant les jurandes et les maîtrises : « La liberté du travail fut proclamée mais la liberté d'association fut détruite du même coup. De là cet individualisme dont l'ouvrier est encore aujourd'hui la victime. Condamné à être seul, la loi [Le Chapelier] le frappe s'il veut s'entendre avec ses compagnons, s'il veut former pour se défendre, pour se protéger, pour se faire représenter une de ces unions qui sont de droit naturel, que commande la force des choses et que la société devrait encourager en les aidant. » Le tableau est saisissant des conséquences de « cet isolement contre-nature » qui laisse l'individu « en proie à une concurrence sans limite » et à la domination oppressive des « privilèges industriels ».
Après le constat, les remèdes : « À l'individualisme opposer l'association ; à la concurrence effrénée le contrepoids de la défense commune ; au privilège industriel la constitution volontaire et réglée de corporations libres. » Le prince étudie ensuite comment doivent s'articuler dans le souci du bien commun les diverses associations. « En résumé, droit d'association sous la surveillance de l'État et avec le concours de cette multitude d'oeuvres admirables, fruits précieux des vertus évangéliques, tels sont les principes qui semblent devoir servir efficacement à délier le noeud si compliqué de la question ouvrière. » Et puis, idée cruciale pour l'avenir, faire entrer ces corporations « dans l'organisation de la commune et dans les bases de l'électorat et du suffrage ».
Ainsi donc la premier texte social au XIXe siècle ne fut pas le Capital de Karl Marx paru en 1867, mais la lettre parue en 1865 de celui qui aurait dû être le roi de France et aurait possédé toutes les vertus pour appliquer de si salutaires principes.
Michel Fromentoux L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 21 octobre au 3 novembre 2010
1 Texte intégral dans Xavier Vallat : La Croix, les Lys et la peine des hommes ; Ulsse1982 -
Génération Identitaire Lorraine rend hommage à Pascal, SDF mort dans sa
Ce dimanche matin, une dizaine de militants de Génération Identitaire Lorraine se sont rendus dans la ville de Boulay (Moselle) afin de rendre hommage à Pascal. Pascal était SDF et vivait depuis le mois d’octobre dans sa voiture. Son corps a été retrouvé sans vie le lundi 25 février. C’était un travailleur français, et pourtant la rue l’a tué.
Dans leur discours, les militants ont tenu à faire preuve de leur émotion quant à cette tragédie tout en exprimant leur souhait de continuer à venir en aide aux SDF français à travers leur campagne Génération Solidaire.
Les jeunes de Génération Identitaire ont ensuite déposé une gerbe de fleurs là où Pascal est mort.
Les militants ont également pu discuter et compatir avec la sœur de la victime, qui a tout notre soutien dans cette douloureuse épreuve.
Génération Identitaire Lorraine dénonce le manque de volonté des pouvoirs publics et juge inacceptable que des clandestins puissent être relogés quand des SDF français sont laissés à l’abandon dans nos rues.
Joint avant la cérémonie, le maire de Boulay nous avait assuré de sa présence, mais ce dernier n’est pas venu.
Les nôtres avant les autres.
Génération Identitaire, Génération Solidaire !
3 mars 2013 http://www.generation-identitaire.com/
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Lisez pourquoi un pays renonce à adhérer à l’UE
Le 14 janvier 2013, le gouvernement islandais annonça publiquement suspendre son adhésion à l’Union Européenne. De récents sondages d’opinion montraient qu’une large majorité d’islandais ne souhaitait pas intégrer l’organisation si chère à notre “élite” europhile. La crise financière systémique en 2008 avait revigoré l’intérêt de la population pour l’Union Européenne, mais un redressement socio-économique rapide de l’île arctique et l’implosion inévitable de la zone euro ont dissuadé la population de s’aventurer vers un inconnu très incertain. [a]
Les chiffres officiels indiquent qu’au mois de janvier les exportations se sont accrues de 18%. De ce fait, la balance commerciale du pays a engrangé un excédent élevé, mais sans une banque centrale nationale islandaise réellement indépendante de la technostructure européenne, les autorités n’auraient pas pu dévaluer la Couronne pour stimuler les exportations. [b] Pour couronner le tout, c’est le cas de le dire, le tribunal de l’Association européenne de libre-échange, dispose, dans un arrêt définitif, que l’Islande était en droit de refuser de rembourser les actionnaires étrangers clients de ses banques en octobre 2008.[c] Deux banquiers escrocs ont d’ailleurs étaient condamnés a des peines privatives de liberté après la débâcle. [d]
Le chef d’Etat islandais, reconduit à la cinquième reprise dans ses fonctions par les citoyens du pays ne s’y est pas trompé. Lors de plusieurs de ses déplacements officiels, il a encouragé les grands de ce monde à « penser davantage aux peuples qu’aux banques”, prenant son pays pour exemple. Une île où “nous avons laissé les banques faire faillite et nous sommes occupés des citoyens, et ça a marché ». [e]
Il faut bien admettre que la reprise de ce pays est vertigineuse. Du fond du gouffre, le pays s’est relevé en marche ordonnée, ne laissant personne de côté, ni les entreprises, ni le peuple et encore moins les plus démunis. Pour sauver les ménages endettés, l’Etat incite les banques à écrêter les créances. Au-delà de 110% de la valeur du logement, la dette est effacée. Pour sauver les PME, ces entreprises créatrices d’emplois locaux, rappelons-le, l’Etat agit de même. [f] En marge du forum de Davos, il avait d’ailleurs déclaré : « La théorie que vous devez payer pour sauver les banques est une théorie selon laquelle les banquiers peuvent jouir de leurs propres bénéfices et de leur succès, puis que les gens ordinaires payent pour leurs échecs au moyen des impôts et de l’austérité, et dans les démocraties éclairées, les gens ne l’accepteront pas sur le long terme ».[g]
A votre avis, la construction européenne est faite pour une meilleur concentration des richesses entre les mains des puissances d’argent, ou bien il s’agit de la construction d’un modèle de société pour le bien être des populations ? Au fond, la “solidarité” monétaire et politique supra-nationale, ne serait-elle pas une simple vue de l’esprit pour appâter le brave peuple des bisounours?
[d] http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/12/28/islande-deux-banquiers-condamnes-pour-des-prets-frauduleux-de-2008_1811238_3234.html
[e] http://www.franceinfo.fr/economie/discret-retour-au-calme-au-forum-economique-mondial-de-davos-873921-2013-01-27[f] http://www.liberation.fr/economie/2013/02/08/l-islande-modele-de-sortie-de-crise_880163
[g] http://www.youtube.com/watch?v=3-RjpdQwOu0&feature=player_embedded
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Ces entreprises qui relocalisent leurs activités en France
Industrie – Les relocalisations restent rares : depuis 2009, 44 entreprises ont rapatrié une partie de leur production en France, tandis que 267 délocalisaient…
Délocalisation…
Dans une vaste usine de 25.000 mètres carrés où étaient autrefois montées des automobiles Simca, près de La Rochelle, trois employés assemblent un vélo électrique haut de gamme. Sur environ 3 millions de vélos vendus en France chaque année, seuls 800.000 y sont assemblés. Une fierté pour la PME Veloscoot qui, d’un importateur de vélos chinois, est en passe de devenir l’un des rares fabricants de cycles Made in France.
En avril 2012, son président Sébastien Beugin, 27 ans, a fait le pari de relocaliser l’assemblage de ses vélos, et de privilégier des fournisseurs européens. Le gouvernement français veut encourager ce type de démarche pour enrayer le déclin de la base industrielle française et la hausse continue du chômage, qui a atteint 10,2% fin 2012. Mais ces cas d’école restent marginaux, et le plus souvent liés à un échec de délocalisation, soulignent les économistes.
«C’est un épiphénomène pour l’instant, et très peu de projets de relocalisation sont des réussites», dit Gwenaël Guillemot, responsable du département industrie au sein d’une école d’ingénieurs à Nanterre. Les success stories comme le fabricant de skis Rossignol, qui poursuit cette année sa stratégie de relocalisation de Taïwan vers la France, ou le lunetier Atol, qui a rapatrié en 2005 sa production de Chine vers le Jura, sont rares.
Depuis 2009, 44 entreprises ont relocalisé une partie de leur production en France, tandis que 267 délocalisaient, selon l’Observatoire de l’investissement. Un peu plus de 1.000 emplois étaient dans le même temps créés, contre 25.600 supprimés. Il y a en France une relocalisation pour 20 délocalisations, estime Elias Mouhoub Mouhoud, professeur d’économie à Paris-Dauphine, qui étudie ce phénomène pour le gouvernement.
Les Etats-Unis ont relocalisé 50.000 emplois en un an
Les cas de relocalisations se sont multipliés ces dernières années, mais cette augmentation n’est en fait que le reflet d’une hausse des délocalisations, souligne-t-il. Fin janvier, Arnaud Montebourg a exprimé l’espoir que la relocalisation d’entreprises s’amplifie en 2013 en France, estimant que les mesures prises par le gouvernement pour doper la compétitivité de l’économie étaient de nature à la favoriser.
Prenant exemple sur les Etats-Unis, qui ont mis au point un système similaire et ont relocalisé 50.000 emplois en un an, le ministre du Redressement productif a annoncé le lancement d’un programme permettant aux entreprises de recalculer leurs prix de production en France, pour les amener à reconsidérer leurs décisions de localisations.
Le coût des transports et la volonté de mieux maîtriser sa ligne d’assemblage a par exemple motivé le rapatriement de l’activité de Veloscoot. «Quand vous achetez des jantes, vous transportez beaucoup d’air, donc ça coûte cher», l’économie en transports compensant alors le prix des pièces européennes, indique Sébastien Beugin. Quant à l’assemblage, «en Chine, il y a des gens qui rayonnent à la main, c’est beaucoup moins précis», dit-il.
Surtout, la détection d’éventuels problèmes à l’assemblage est immédiat, note Paulo Reisinho, 43 ans, adjoint au responsable d’atelier. Quand l’assemblage est fait en Chine, «vous vous rendez compte des problèmes dans le carton», dit-il. Maîtriser la conception de ses produits, en assurer la qualité, ou encore protéger ses innovations : autant de raisons invoquées par les entreprises qui ont choisi de relocaliser.
Mais le retour sur investissement est loin d’être immédiat, soulignent-elles. Quand Veloscoot sortait 200 vélos par jour en Chine, Planet Fun, sous-traitant de plusieurs marques parmi lesquelles Veloscoot, n’en assemble que 21 quotidiennement. D’où la nécessité d’une montée en gamme pour rentabiliser le retour en France.
Aide à la réindustrialisation
Après les Etats généraux de l’industrie de 2010, une aide à la réindustrialisation de 200 millions d’euros sous forme d’avances remboursables allouées par l’État a été mise en place pour les projets d’investissement dépassant 5 millions d’euros et induisant une création de 25 emplois permanents sur 3 ans. Cette aide «sera amplifiée», a indiqué en début d’année Arnaud Montebourg à Reuters, sans préciser son futur montant.
Mais seules quelques entreprises en ont bénéficié, souligne François Gagnaire, directeur d’un cabinet de conseil spécialisé en aides d’Etat. «Ça n’a pas marché car l’avance remboursable n’était pas très séduisante pour les entreprises», dit-il. Pour lui, la véritable avancée serait «de faire bénéficier les entreprises qui relocalisent des régimes existants», telle la prime à l’aménagement du territoire.
Au final, c’est la compétitivité globale du pays qui sera décisive, s’accordent à dire les experts. Le coût de l’énergie a ainsi joué un rôle primordial dans la réussite du programme américain «Let’s bring jobs back home» [Faisons revenir les emplois chez nous]. «Le fait que les Etats-Unis aient utilisé les gaz de schiste et aient réduit les coûts de l’énergie leur donne un avantage en matière de relocalisation», souligne Elias Mouhoud Mouhoud.
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