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tradition - Page 120

  • Sortie du n°11 de « L’Héritage », magazine politique et historique

    Avec 32 pages en couleur (au format A4 pour seulement 4 euros),  il propose de consistants articles d’analyse politique, d’histoire, de philosophie politique, de réflexions sur notre identité, etc.

    Excellent pour la formation politique !

    Il offre aussi un très intéressant entretien avec Jean de Rouen, auteur d’un livre de découverte de la philosophie (disponible ici).

    Le site de la revue : www.lheritage.net

    On peut acheter ce numéro en ligne ici et les précédents ici.

    Découvrez-le, vous ne le regretterez pas !

    AU SOMMAIRE :

    • Editorial : « de l’importance des principes »

    • Immigration : réalité et enjeux
    Thibaut de Chassey

    • Saint Martin de Tours

    • Philosophie

    entretien avec Jean de Rouen

    • Le Bien commun
    E.H. le Bouteiller

    • Les papes et la franc-maçonnerie

    • L’islam, instrument du mondialisme
    Alain Pascal

    • Poésie

  • La vie n’a pas de prix mais la défendre a un coût

    6a00d83451619c69e201b7c8bf1204970b-200wi.pngVous l’avez déjà noté dans vos agendas, la MARCHE POUR LA VIE aura lieu à Paris le 22 janvier prochain. Et nous avons besoin de vous compter nombreux pour venir défendre la Vie, de sa conception jusqu’à son terme, soutenir Toutes les Vies, du plus grand athlète au plus faible d’entre nous.

    Un tel évènement se prépare et nos équipes de bénévoles sont déjà au travail depuis plusieurs mois pour tout organiser. Mais vous le savez, ce type de manifestation à un coût très important : sécurité, podium, sonorisation, affiches, tracts, publipostage, …. 

    Nous faisons donc appel à vous aujourd’hui pour nous aider financièrement par un don qui nous permettra de faire face à toutes ces dépenses.

    Pour tout don à l’association MARCHE POUR LA VIE supérieur à 10 €, vous recevrez un reçu fiscal vous permettant, si vous êtes imposable, de déduire de votre impôts sur le revenu 66% du montant de votre don (par ex : un don de 60 € ne vous coûtera que 20 €, après déduction fiscale).

    En pratique, vous pouvez adresser vos dons : 

    • par chèque à la MARCHE POUR LA VIE, 3 rue de l’arrivée, 75014 Paris
    • par carte bancaire via notre site internet ICI

    Tout aide sera la bienvenue, à la mesure de vos moyens : pour 5 € nous vous dirons merci, pour 20 € nous le dirons aussi, et pour 100 € nous le dirons encore !

    Merci à ceux qui nous ont déjà apporté leur soutien, et d’avance merci à ceux, nombreux nous l’espérons, qui répondront à cet appel.

    Rendez-vous à Paris le 22 janvier !!!

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Heidegger

    Heidegger, la tradition, la révolution, la résistance et l’“anarquisme”

    Petit itinéraire très très pédagogique

    Expédier Heidegger en trois pages pour expliquer qu’il est un tenant de la tradition, ou d’une tradition, tient de la gageure. Je vais néanmoins m’y atteler, pour faire plaisir à Eugène Krampon et parce que, finalement, c’est une nécessité pédagogique dans un combat métapolitique comme le nôtre. Tout néophyte qui a abordé Heidegger sait qu’il parle de “Dasein”, terme allemand signifiant la vie ou l’existence mais que les philosophes exégètes de son œuvre préfèrent traduire par “être-là”. Les exercices de haute voltige philosophique n’ont pas manqué pour cerner avec toute l’acuité voulue ce concept d’“être-là”. Ce “là”, pour Heidegger, tout au début de ses réflexions, c’est son enracinement dans le pays souabe, dans la petite ville de Messkirch où il a vu le jour. Au-delà de cet enracinement personnel, tout homme, pour être un homme complet et authentique, pour ne pas être une sorte de fétu de paille emporté par les vents des modes, doit avoir un ancrage solide, de préférence rural ou semi-rural, à coup sûr familial, dans une patrie, une “Heimat”, bien circonscrite. Plus tard, Heidegger, élargira son enracinement souabe à toute la région, du Lac de Constance à la Forêt Noire, aux sources du fleuve central de notre Europe, le Danube. En effet, c’est dans cette région-là, très précisément, que sont nés les grands penseurs et poètes allemands, dont Hölderlin et Hegel. C’est dans leur patrie charnelle baignée par le Danube naissant que le retour subreptice et encore voilé à l’essence grecque de l’Europe s’est ré-effectué, à partir du XVIIIe siècle. La germanité pour Heidegger, c’est donc cet espace de forêts et de collines douces, parfois plus échancrées au fur et à mesure que l’on s’approche de la frontière suisse, mais c’est aussi le lieu de l’émergence d’une langue philosophique inégalée depuis la Grèce antique, plongeant dans un humus tellurique particulier et dans une langue dialectale/vernaculaire très profonde : cette Souabe devrait donc être la source d’inspiration de tous les philosophes, tout comme une certaine Provence — ce qu’il admettra bien volontiers quand il ira y rendre visite au poète René Char.

    La tradition pour Heidegger n’est donc pas une sorte de panacée, ou d’empyrée, qui se trouverait, pour l’homme, hors du lieu qui l’a vu naître ni hors du temps qui l’a obligé à se mobiliser pour agir dans et sur le monde. Heidegger n’est pas le chantre d’une tradition figée, inamovible, extraite du flux temporel. L’homme est toujours “là” (ou “ici”) et “maintenant”, face à des forces pernicieuses qui l’assoupissent, lui font oublier le “là” qui l’a vu naître et les impératifs de l’heure, comme c’est le cas de nos contemporains, victimes de propagandes dissolvantes via les techniques médiatiques, fabricatrices d’opinions sans fondements. Par voie de conséquence, la “proximité” (Nähe) est une vertu, une force positive qu’il s’agit de conserver contre les envahissements venus de partout et de nulle part, du “lointain” (Ferne) qui troublent et désaxent l’équilibre qui m’est nécessaire pour faire face aux aléas du monde. Le meilleur exemple pour montrer ce que Heidegger entend par “Nähe” et par “Ferne”, nous le trouvons dans son discours de 1961, prononcé en dialecte souabe à l’intention de ses concitoyens de Messkirch, de ses amis d’enfance avec qui il jouait une sorte de formidable “guerre des boutons”, où il était le chef d’un clan de gamins armés d’épées de bois. Ces braves citoyens de Messkirch lui avaient demandé ce qu’il pensait du nouveau “machin” qui envahissait les foyers, surtout dans les villes, en plein “miracle économique” allemand : ils voulaient qu’il leur parle de la télévision. Heidegger y était hostile et a prouvé dans un langage simple que la télévision allait apporter continuellement des sollicitations mentales venues du “lointain”, des sollicitations hétéroclites et exotiques, qui empêcheraient dorénavant l’homme de se ressourcer en permanence dans son “là” originel et aux gens de Messkirch de ressentir les fabuleuses forces cachées de leur propre pays souabe.

    Heidegger, malgré son plaidoyer permanent — par le biais d’une langue philosophique très complexe — pour cet enracinement dans le “là” originel de tout homme, n’est pas pour autant un philosophe de la banalité quotidienne, ne plaide pas pour une “installation” tranquille dans un quotidien sans relief. Tout homme authentique sort précisément de la banalité pour “ex-sister”, pour sortir (aller “ex”) de tout statisme incapacitant (aller “ex”, soit “hors”, du “stare”, verbe latin désignant la position immobile). Mais cette authenticité de l’audacieux qui sort des lourdes banalités dans lesquelles se complaisent ses contemporains n’est “authentique” que s’il se souvient toujours et partout de son “là” originel. L’homme authentique qui sort hardiment hors des figements d’un “végétatisme” n’est pas un nomade mental, il garde quelque part au fond de lui-même un “centre”, une “centralité” localisable ; il n’est donc pas davantage un vagabond sans racines, sans mémoire. Il peut voyager, revenir ou ne pas revenir, mais il gardera toujours en lui le souvenir de son “là” originel.

    L’homme de Heidegger n’est pas un “sujet”, un “moi” isolé, sans liens avec les autres (de sa communauté proche). L’homme est “là”, avec d’autres, qui sont également “là”, qui font partie intégrante de son “là” comme lui du leur. Les philosophes pointus parlent avec Heidegger de “Mit-da-sein”. L’homme est inextricablement avec autrui. Même si Heidegger a finalement peu pensé le politique en des termes conventionnels ou directement instrumentalisables, sa philosophie, et son explication du “Mit-da-sein”, impliquent de définir l’homme comme un “zoon politikon”, un “animal politique” qui sort des enlisements de la banalité pour affronter ceux qui veulent faire de la Cité (grecque ou allemande) une “machine qui se contente de fonctionner” où les hommes-rouages — réduits à la fonction médiocre de n’être plus que des “répéteurs” de gestes et de slogans — vivraient à l’intérieur d’une gigantesque “clôture”, sous le signe d’une “technique” qui instaure la pure “faisabilité” (Machenschaft) de toutes choses et, par voie de conséquence, impose leur “dévitalisation”. Contre les forces d’enlisement, contre les stratagèmes mis en œuvre par les maniaques de la clôture, l’homme a le droit (vital) de résister. Il a aussi le droit de dissoudre, mentalement d’abord, les certitudes de ceux qui entendent généraliser la banalité et condamner les hommes à l’inauthenticité permanente. C’est là un principe quasi dadaïste d’anarchie, de refus des hiérarchies mises en place par les “clôturants”, c’est un refus des institutions installées par les fauteurs d’inauthenticité généralisée. Heidegger n’est donc pas un philosophe placide à l’instar des braves gens de Messkirch : il ne les méprise cependant pas, il connaît leurs vertus vitales mais il les sait menacés par des forces qui risquent de les dépasser. Il faut certes être placide comme ceux de Messkirch, vaquer à des tâches nobles et nécessaires, au rythme des champs et du bétail, mais, derrière cette placidité revendiquée comme modèle, il faut être éveillé, lucide, avoir le regard qui traque pour repérer le travail insidieux d’objectivisation des hommes et des Cités, auquel travaillent les forces “clôturantes”. Cet éveil et cette lucidité constituent un acte de résistance, une position an-archique (qui ne reconnaît aucun “pouvoir” parmi tous les pouvoirs “objectivants/clôturants” qu’on nous impose), position que l’on comparera très volontiers à celle de l’anarque d’Ernst Jünger ou de l’“homme différencié” de Julius Evola (dadaïste en sa jeunesse!).

    L’homme a le droit aussi de “penser la révolution”. Heidegger est, de fait, un philosophe révolutionnaire, non seulement dans le contexte agité de la République de Weimar et du national-socialisme en phase d’ascension mais de manière plus générale, plus pérenne, contre n’importe quelle stratégie de “clôturement” puisque toute stratégie de ce type vise à barrer la route à l’homme qui, à partir de son “là” originel, tente de sortir, avec les “autruis” qui lui sont voisins, avec ses proches, des “statismes” emprisonnants qu’une certaine “métaphysique occidentale” a générés au cours de l’histoire réelle et cruelle des peuples européens. Cette “métaphysique” a occulté l’Être (lequel est de toutes les façons insaisissable), dont on ne peut plus aisément reconnaître les manifestations, si bien que l’homme risque d’y perdre son “essence” (Wesen), soit, pourrait-on dire, de perdre sa capacité à ex-sister, à sortir des banalités dans lesquelles on se complait et on se putréfie quand on oublie l’Être.

    Deux solutions s’offrent alors à l’homme authentique :

    • 1) amorcer un “nouveau commencement” (neuer Anfang)
    • ou 2) accepter de faire pleinement connaissance de l’étranger (der “Fremde”), de ce qui lui est fondamentalement étranger, pour pouvoir mieux, en bout de course, s’ouvrir à son propre (das “Eigene”), quand il sera aperçu que ce fondamentalement étranger n’est pas assimilable à son propre.


    Dans le premier cas, il faut rompre “révolutionnairement” avec le processus métaphysique d’“enclôturement”, rejeter politiquement les régimes et les idéologies qui sont les produits finis et applicables de cette métaphysique de l’“enclôturement”. C’est ce que Heidegger a fait en prononçant son fameux “discours de rectorat” qui scellait son engagement national-socialiste en 1933-34. Le ré-alignement du nouveau régime sur des institutions imitées du wilhelminisme d’avant 1914 ou sur certaines normes de la République de Weimar, suite, notamment, à la “Nuit des longs couteaux” de juin 1934, plonge Heidegger dans le scepticisme : le régime semble n’être qu’un avatar supplémentaire de la “métaphysique enclôturante”, qui abandonne son “révolutionnisme” permanent, qui renonce à être l’agent moteur du “nouveau commencement”. C’est alors que Heidegger amorce sa nouvelle réflexion : il ne faut pas proposer, clef sur porte, un “nouveau commencement” car, ruse de l’histoire, celui-ci retombera dans les travers de la “métaphysique enclôturante”, à la façon d’une mauvaise habitude fatale, récurrente au cours de l’histoire occidentale. Au contraire : il faut attendre, faire œuvre de patience (Geduld), car toute la trajectoire pluriséculaire de la métaphysique œuvrant de manière “enclôturante” ne serait qu’un très long détour pour retrouver l’Être, soit pour retrouver la possibilité d’être toujours authentique, de ne plus avoir face à soi des forces génératrices de barrières et de clôtures qui empêchent de retrouver le bon vieux soleil des Grecs. L’homme doit pourtant suivre ce trajet décevant pour se rendre compte que la trajectoire de la métaphysique “enclôturante” ne mène qu’à l’impasse et que répéter les formules diverses (et politiques) de cette métaphysique ne sert à rien. Ce sera alors le “tournant” (die “Wende”) de l’histoire, où il faudra se décider (entscheiden) à opter pour autre chose, pour un retour aux Grecs et à soi. Les éveillés doivent donc guetter le surgissement des “points de retournement” (Wendungspunkte), où le pernicieux travail d’“enclôturement” patine, bafouille, se démasque (dans la mesure où il dévoile sa nature mutilante de l’hominité ontologique). C’est en de tels moments, souvent marqués par la nécessité ou la détresse (die Not), que l’homme peut décider (faire œuvre d’“ex-sister”) et ainsi se sauver, échapper à tout “enclôturement” fatal et définitif. Cette décision salvatrice (die Rettung) est simultanément un retour vers l’intériorité de soi (Einkehr). L’homme rejette alors les régimes qui l’emprisonnent, par une décision audacieuse et, par là, existentielle, tout en retournant à lui-même, au “là” qui le détermine de toutes les façons dès le départ, mais qu’on a voulu lui faire oublier. Pour Heidegger, ce “là”, qu’il appelle après 1945, l’“Okzident”, n’est pas l’Occident synonyme d’américanosphère (qu’il rejette au même titre que le bolchevisme), mais, finalement, sa Souabe matrice de poésie et de philosophie profondes et authentiques, l’“Extrême-Ouest” du bassin danubien, l’amont — aux flancs de la Forêt Noire — d’un long fleuve qui, traversant toute l’Europe, coule vers les terres grecques des Argonautes, vers la Mer Noire, vers l’espace perse.

    La deuxième option, consécutive à un certain “enclôturement” du national-socialisme puis à la défaite de celui-ci (en tant que “nouveau commencement” avorté), implique une certaine dépolitisation, une diminution du tonus de l’engagement, si fort dans les années 30, toutes idéologies confondues. L’échec de la “métaphysique clôturante” ne sera dès lors pas dû à une action volontariste et existentielle, posée par des hommes authentiques, ou des héros, mais par l’effet figeant, étouffant et destructeur que provoquent les agitations fébriles des tenants mêmes de ces pratiques d’enclôturement qui, dès maintenant, arriveront très vite au bout de leur rouleau, buteront contre le mur au fond de l’impasse qu’ils ont eux-mêmes bâtie. Cette fin de règne est notre époque : le néo-libéralisme et les résidus burlesques de sociale-démocratie nous ont d’abord amené cette ère de festivisme (post-mitterrandien), qui utilise la fête (qui pourrait pourtant être bel et bien révolutionnaire) pour camoufler ses échecs politiques et son impéritie, son incapacité à penser hors des sentiers battus de cette métaphysique de l’enclôturement, fustigée par Heidegger en termes philosophiques aussi ardus que pointus. Le sarközisme et l’hollandouillisme en France, comme le dehaenisme ou le diroupettisme en Belgique, et surtout comme la novlangue et les lois scélérates du “politiquement correct”, sont les expressions grotesques de cette fin de la métaphysique de l’enclôturement, qui ne veut pas encore céder le terrain, cesser d’enclôturer, qui s’accroche de manière de moins en moins convaincante : persister dans les recettes préconisées par ces faquins ne peut conduire qu’à des situations de détresse dangereuses et fatales si on n’opte pas, par un décisionnisme existentiel, pour un “autre commencement”. Mais, contrairement à nos rêves les plus fous, où nous aurions été de nouveaux Corps Francs, cet “autre commencement” ne sera pas provoqué par des révolutionnaires enthousiastes, qui, en voulant hâter le processus, mettraient leur authenticité existentielle en exergue et en jeu (comme dans les années 30 — de toute façon, ce serait immédiatement interdit et donnerait du bois de rallonge à l’adversaire “enclôturant”, qui pourrait hurler “au loup!” et faire appel à sa magistraille aux ordres). Le “nouveau commencement” adviendra, subrepticement, par les effets non escomptés de l’imbécillité foncière et de l’impéritie manifeste des tenants des idéologies appauvries, avatars boiteux de la “métaphysique occidentale”.

    Il nous reste à boire l’apéro et à commander un bon repas. Après la poire et le fromage, après un bon petit calva tonifiant, il faudra bien que nos congénères, sortis de l’inauthenticité où les “enclôtureurs” les avaient parqués, viennent nous chercher pour emprunter la voie du “nouveau commencement”, qui sera “là” sans nos efforts tragiques, de sang et de sueur, mais grâce à la connerie de l’ennemi, un “nouveau commencement” que nous avons toujours appelé de nos vœux et que nous avons pensé, à fond, avec obstination, avant tous les autres. Nous avons réfléchi. Nous allons agir.

    ► Robert Steuckers, Forest-Flotzenberg, novembre 2013.

    Bibliographie :

    • Jean-Pierre BLANCHARD, Martin Heidegger philosophe incorrect, L’Æncre, 1997
    • Edith BLANQUET, Apprendre à philosopher avec Heidegger, Ellipses, Paris, 2012
    • Mark BLITZ, Heidegger’s Being and Time and the Possibility of Political Philosophy, Cornell University Press, London, 1981
    • Renaud DENUIT, Heidegger et l’exacerbation du centre – Aux fondements de l’authenticité nazie ?, L’Harmattan, 2004
    • Michael GELVEN, Être et temps de Heidegger – Un commentaire littéral, Pierre Mardaga, Bruxelles, 1970
    • Florian GROSSER, Revolution Denken – Heidegger und das Politische – 1919-1969, CH Beck, Munich, 2011
    • Emil KETTERING, Nähe – Das Denken Martin Heideggers, Günther Neske, Pfullingen, 1987
    • Bernd MARTIN, Martin Heidegger und das “Dritte Reich” – Ein Kompendium, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 1989
    • Michael ROTH, The Poetics of Resistance – Heidegger’s Line, Northwestern Univ. Press, Evanston/Illinois, 1996
    • Rainer SCHÜRMANN, Le principe d’anarchie – Heidegger et la question de l’agir, Seuil, 1982

    Hans SLUGA, Heidegger’s Crisis – Philosophy and Politics in Nazi Germany, Harvard Univ. Press, 1993
    http://www.archiveseroe.eu/heidegger-a48483364

  • Traditions: la France n’est pas une société anonyme

    L’auteur de la tuerie de Berlin serait désormais clairement identifié. Selon les enquêteurs  allemands, il s’agirait d’un ressortissant tunisien, Anis Amri, 24 ans, déjà (mal) surveillé par les services de renseignements pour ses liens actifs avec un réseau de recrutement pour l’Etat islamique outre-Rhin. Cet extrémiste fondamentaliste avait formulé depuis 2015 sept demandes d’asile, toutes rejetées, ce qui ne l’avait pas empêché de rester sur le sol allemand, la Tunisie niant sa nationalité tunisienne… Outre-Atlantique, nous apprend  Le Canard enchaîné, la  National Intelligence, les services de renseignement de l’Oncle Sam, s’inquiéterait d’une autre menace. Jugez-en, en l’espèce  d’un prêt (qui n’a pas été contracté a précisé Marine) de 30 millions de dollars supposément accordé au Front National par la Russie. Une affirmation  qui intervient dans un contexte ou les opposants à Donald Trump l’accuse d’avoir bénéficié pendant la campagne présidentielle de l’aide de Moscou face à Hillary Clinton, via la divulgation par wikileaks de courriels compromettants subtilisés sur la messagerie de la candidate démocrate.

    Le Canard relaye ainsi un courrier d’un élu républicain, membre du Comité permanent sur le renseignement à la Chambre des représentants, Mike Turner,  adressé fin novembre à James Clapper, directeur de la National Intelligence. M. Turner, et c’est tout sauf un détail, est un atlantiste militant. Il préside ainsi depuis 2014 l’Assemblée parlementaire de l’OTAN,  une organisation qui, regroupe des parlementaires des 28 pays membres de l’alliance atlantique et 14 pays associés.

    Dans sa missive, M. Turner demande à M. Clapper « des détails supplémentaires »  sur cette  « vaste campagne » de financement russe, sur fond de crainte d’ « une guerre de l’information contre les Etats-Unis et d’autres pays dont les intérêts contrecarrent ceux de la Russie »,  d’un rapprochement  géopolitique entre Moscou et Paris en cas d’accession à l’Elysée de la candidate patriote. Il en  donne comme exemple le fait qu’ « en mai (la présidente du FN) a dit dans une interview qu’elle reconnaîtrait la Crimée comme un territoire russe si elle arrivait à la présidence française ». Il « suggère de lâcher quelques espions avec l’ordre d’enquêter sur le sujet », explique l’article. Une France qui devrait donc rester un Etat vassal, une chasse gardée des Etats-Unis si l’on prend M. Turner au mot, sachant que Washington ne s’est jamais privé d’intervenir dans le jeux politique de pays tiers pour y faire élire ou y imposer des gouvernements favorables à ses intérêts, y compris en Europe…

    Cette lutte, en coulisses ou sur le devant de la scène, pour l’indépendance, la souveraineté des nations (et ladite souveraineté est adossée fondamentalement nous l’avons dit à la défense de l’ identité nationale) se retrouve à une autre échelle dans la vie quotidienne des Français, y compris sur le terrain des symboles. Ainsi, en est-il des attaques d’un certain cosmopolitisme militant , des idéologues de la table rase contre nos traditions et leur visibilité dans l’espace public.

    Félicitons-nous dans ce registre de la (nouvelle)  victoire judiciaire remportée  hier par le très sympathique maire de Beaucaire  (Gard), Julien Sanchez . Le 15 décembre, dans un autre registre,  le tribunal correctionnel de Nîmes l’avait déjà relaxé  après les poursuites engagées par quelques  commerçants de Beaucaire d’origine maghrébine s’estimant discriminés par deux arrêtés municipaux de juin 2015. Mercredi,  le tribunal administratif de Nîmes  a débouté Ligue des droits de l’homme (LDH), qui avait exigé  de la mairie  de ne pas mettre en place de crèche de Noël, au nom d’une vision aberrante et dévoyée et militante  de la laïcité. La LDH a même été condamnée à verser  1 200 euros à la commune. Joyeux Noël !

    A Hénin-Beaumont en revanche, le lobby laïcard, l’extrême gauche a obtenu gain de cause.  Par un jugement du 30 novembre dernier, contredisant  une précédente décision de justice,  le tribunal administratif de Lille a annulé l’autorisation d’l’installation d’une crèche de Noël dans l’Hôtel de ville. Une décision motivée explique le site des humanistes de la Fédération de la libre pensée  par  « une stricte application des arrêts de l’assemblée du contentieux du Conseil d’Etat en considérant que la représentation de la Nativité dans ce bâtiment de la République n’avait pas, en l’espèce, un caractère artistique et/ou historique, n’obéissait à aucune tradition, notamment minière (sic), contrairement à ce que soutenait le maire… ».

    Libre pensée qui n’a rien trouvé de plus urgent encore dernièrement  que  de saisir le le tribunal administratif de Grenoble pour faire retirer dans le parc communal à Publier (Haute-Savoie),  une statue de la Vierge Marie portant l’inscription « Notre dame du Léman veille sur tes enfants », qui  y  avait été installée en août 2011. Insupportable pour les partisans du vivre-ensemble et du multiculturalisme. Multiculturalisme que seuls  les esprits malveillants  jugeront  responsable  de l’explosion  du «  harcèlement et les violences sexistes dans les transports en commun». Un  phénomène contre lequel  la (rachitique)  section toulousaine de la LDH entend sensibiliser l’opinion en lançant une campagne sur ce thème avec une hypocrisie, dans son flou artistique,  que certains de leurs amis  qualifieraient de « jésuitiques » …

    En septembre 2015, dans Libération,  l’éditorialiste Alain Duhamel, politologue dont l’ omniprésence médiatique est inversement proportionnelle à la pertinence de ses analyses et à la justesse de ses prédictions depuis quarante ans,  estimait que la  « certaine idée de la France» de Marine était celle d’une  «France  rabougrie, racornie, rétrécie, sans générosité, sans ambition, sans influence. » Autant de qualificatifs constate Bruno Gollnisch,  que  les observateurs, nos compatriotes les plus lucides (et ils sont de plus en plus nombreux!) appliqueraient bien plus volontiers aux tenants d’un Système  pour laquelle la France  est réduite à l’état d’entité abstraite et désincarnée, de  simple hôtel, de colonie, de  page blanche, de société anonyme.   La priorité serait de priver notre peuple de la possibilité d’affirmer son droit à la différence face au rouleau compresseur du mondialisme, son droit à perpétuer ses  coutumes, ses traditions, les valeurs qui nous ont  été transmises  par nos parents et que nous entendons léguer à nos enfants. Alors oui M.  Duhamel, oui messieurs les censeurs, le choix est clair en 2017, il n’a même jamais été aussi limpide.

    https://gollnisch.com/2016/12/22/traditions-france-nest-societe-anonyme/

  • Plan de mobilisation : contre le terrorisme ? Non, pour les LGBT

    6a00d83451619c69e201bb0962632b970d-250wi.jpgLa secrétaire d'Etat à la Ville Hélène Geoffroy a lancé mercredi un "plan de mobilisation contre la haine et les discriminations envers les personnes LGBT" et le gouvernement a également adopté l'extension du champ d'intervention de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra), qui devient à cette occasion la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT).

    Cette mesure avait été annoncée par le président François Hollande le 30 juin, deux semaines après l'attentat homophobe d'Orlando aux Etats-Unis (commis par un musulman).

    Des correspondants chargés de la lutte contre la haine LGBT seront désignés par les préfets dans chaque département. Une étude sur les discriminations dans la fonction publique, qui doit devenir "un employeur exemplaire", va aussi être menée.

    Un bilan des suites pénales données aux actes anti-LGBT sera publié, à l'instar de ce qui se fait déjà en matière d'actes racistes, anti-musulmans et antisémites. Un guide sur les droits des victimes sera diffusé.

    Aucun milieu ne doit en être exempt : l'école et l'enseignement supérieur, le milieu rural, l'outremer, les quartiers et dans l'entreprise.

    Sur le plan répressif, le plan prévoit de systématiser la transmission au procureur de la République des paroles de haine anti-LGBT sur Internet et les réseaux sociaux.

    La police de la pensée va se déployer pour interdire tout discours pro-famille.

    Comme avec le délit d'entrave à l'avortement, le gouvernement cherche à museler toute opposition.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Pour une nouvelle enquête sur la Monarchie, version 2017.

    Lors de la session de travail de juin dernier du Groupe d'Action Royaliste, j'ai annoncé l'ouverture d'une nouvelle enquête sur la Monarchie à l'occasion de la campagne présidentielle de 2017. Celle-ci va prendre plusieurs formes, qui pourront d'ailleurs évoluer au fur et à mesure du temps  : d'une part, la publication de quelques textes anciens sur la Monarchie (Bernanos, Thibon, Maurras, Ionesco, Maulnier, Boutang, Pujo, etc.) et des commentaires originaux et nouveaux ; d'autre part, des articles qui développeront les principaux arguments pour la Monarchie en France, mais aussi des réponses argumentées à telle ou telle objection à la Monarchie, ou qui évoqueront la nécessité de la Monarchie face à tel ou tel problème ou questionnement ; enfin, des « lettres ouvertes » aux différents candidats ou à des éditorialistes sur la question des institutions. Ce bloc-notes jouera évidemment sa partition dans cette enquête, mais il ne sera pas seul, et d'autres moyens de débat et de communication seront aussi engagés.

    C'est sur la toile que sera menée cette nouvelle enquête, mais c'est sur le terrain, dans les rues et les cafés, sur les lieux de travail, dans les réunions politiques ou syndicales, à Paris comme en province, qu'elle trouvera aussi ses sources d'inspiration, ses débouchés et ses échos. Quelques fortes brochures et autres feuillets imprimés seront publiés d'ici l'été prochain, pour appuyer cette campagne et en diffuser les principales idées et propositions, ainsi que plusieurs vidéos, dans le cadre du « Cercle Lutétia » et de « SACR-TV », la plate-forme audiovisuelle du Groupe d'Action Royaliste.

    Cette nouvelle enquête sur la Monarchie n'a pas vocation à s'adresser aux seuls royalistes mais, au contraire, à parler à nos concitoyens et, dans la mesure du possible, à les convaincre du bien-fondé et de la nécessité d'un Etat royal dynastique, au-delà de la nostalgie sur laquelle l'on ne peut rien fonder de solide : cela ne signifie pas que j'oublie l'histoire et les traditions, et je fais mienne cette heureuse formule de Maurras : « Toute vraie tradition est critique », y compris, parfois, envers Maurras... Ce qui importe n'est pas la concordance des propos et des réflexions avec tel ou tel aspect d'une doctrine monarchiste, mais bien plutôt la concordance de ceux-ci avec les réalités et les nécessités du pays, de ses habitants et des générations à venir. En cela, j'applique le principe d'un « empirisme organisateur » concret et pratique.

    Avant que de faire la Monarchie, encore faut-il la penser et la vouloir, et démontrer en quoi elle peut être plus efficace, plus crédible et plus humaine que l'actuelle République dont, néanmoins, je ne méconnais pas les quelques aspects monarchiques qu'il s'agit de rendre à leur cadre institutionnel naturel et logique. Détruire, même intellectuellement, ce qui existe sans vouloir penser la suite et la fondation d'un nouveau régime serait contre-productif et faire preuve d'un nihilisme qui n'est pas et ne sera jamais mien. La Monarchie n'est pas une « revanche » sur la République, et ce passé républicain (aussi condamnable que puisse être la République) qui appartient désormais au patrimoine national ne peut être rayé d'un coup de stylo ou en arrachant quelques pages aux manuels d'histoire : au contraire, il s'agit d'en tirer les leçons et d'assumer (sans en accepter les formes et les fautes) cette part, non négligeable, de l'Histoire de France. Assumer ne veut pas dire encenser ni même excuser, mais dépasser « le moment républicain » pour enraciner la nouvelle Monarchie dans un temps long qui ne peut faire l'impasse sur plus de deux siècles d'expériences et, parfois, d'espérances institutionnelles.

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Les Veilleurs sont toujours là

    L'Obs constate que les Veilleurs se réunissent toujours :

    "[...] Trois ans et demi après les premières veillées, on compte aujourd’hui encore une quinzaine de rassemblements chaque semaine : Bourges, Cholet, Limoges, Cherbourg ou Montélimar. [...] Gilles poursuit : "Au-delà de notre influence, proche de zéro, j’ai le sentiment qu’une identité française s’est réveillée avec la Manif pour tous. Des gens expriment leurs convictions, face à un pouvoir qui veut nous imposer sa vision de l’homme dans la société."

    Isabelle, elle, dit ne plus "supporter que l’on me dicte ce que je dois penser". "Les Veilleurs m’ont permis de structurer une pensée, de mettre des mots sur des choses que je ressentais au fond de moi."

    Un "éveil des consciences", si l’on en croit Eric, qui aurait transcendé la question du mariage pour s’attaquer à "la racine du mal" : la transformation de l’homme et de la nature. Ultime étape d’une modernité honnie, intolérable offense au Dieu créateur."

    Michel Janva