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Luc Pécharman prendra la parole à la Xe Journée de Synthèse nationale dimanche 2 octobre à Rungis
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FRATERNITÉ D’ARMES, PAR ERNST JÜNGER
Ces hommes, dont l’existence dans le langage de l’arrière était peinte en quelques mots, comme « camaraderie » ou « fraternité d’armes », n’avaient rien laissé derrière eux de ce qui faisait leur vie en temps de paix. Ils étaient les mêmes, transportés dans un autre pays, transposés dans une autre existence. Ils avaient donc aussi conservé ce sens particulier qui nous permet de percevoir le visage d’autrui, son sourire ou même le son de sa voix dans la nuit, et d’en déduire un rapport entre soi-même et l’autre.
Professeurs et souffleurs de verre qui ensemble montaient la garde, cheminots, mécaniciens et étudiants réunis dans une patrouille, coiffeurs et paysans guettant l’attaque, assis côte à côte dans les galeries, soldats de corvée de transport de matériel, de retranchement ou de soupe, officiers et sous-officiers chuchotant dans les recoins obscurs de la tranchée – tous formaient une grande famille, où les choses n’allaient ni mieux ni plus mal, que dans n’importe quelle famille. Il y avait là de jeunes gars toujours joyeux, qu’on ne pouvait rencontrer sans rire ou sans leur adresser un mot cordial ; des natures de patriarche, la barbe longue et l’œil clair, qui savaient faire régner le respect autour d’eux et trouvaient en toute circonstance le mot juste ; des hommes du peuple robustes, d’un réalisme paisible et toujours prêts à vous aider ; d’insaisissables compères, qui disparaissaient durant les heures de travail dans des boyaux et des abris abandonnés pour fumer ou ronfler à leur aise, mais qui faisaient des miracles lors des repas et régnaient sur les heures de repos par leur verbe haut et l’aplomb de leur humour. Beaucoup étaient insignifiants, comme des post-scriptum qu’on oubliait de lire, et dont on ne remarquait l’existence qu’à la faveur du coup de feu qui y mettait fin. D’autres encore, vrais enfants du malheur, le visage déplaisant, restaient seuls dans leur coin ; ils faisaient tout sans chic, et personne ne voulait monter la garde en leur compagnie. On les affublait de sobriquets, et s’il fallait un volontaire pour une corvée exceptionnelle, comme transporter des caisses de munitions ou faire du tréfilage, c’était eux tout naturellement que le caporal désignait. Certains savaient tirer d’un ocarina des sons émouvants ou chanter un couplet lors des veillées, d’autres, à partir de cartouchières, d’éclats d’obus ou de blocs de craie, fabriquaient des objets ravissants : tous ceux-là étaient bien vus. Les différents grades étaient séparés par la muraille d’une discipline typique de l’Allemagne du Nord. Sous son emprise les contrastes s’accentuaient, les sentiments s’exacerbaient, mais ils n’éclataient que rarement au grand jour.
Au fond cette communauté d’armes, cette union à la vie à la mort, mettait en pleine lumière le caractère étrangement fugitif et empreint de tristesse des rapports humains. Telle une nation de moucherons ils dansaient leur ballet confus, qu’un coup de vent suffisait à disperser. Bien sûr, qu’une ration inattendue de grog arrive des cuisines, ou que l’atmosphère s’attendrisse dans la tiédeur d’un soir, et tous étaient comme des frères, rappelant même les délaissés dans leur cercle. Que l’un d’entre eux tombe au combat, et tous étaient réunis autour de son corps, échangeant de profonds et sombres regards. Mais quand la mort planait comme un orage sur la tranchée, c’était chacun pour soi ; chacun restait seul dans l’obscurité, assourdi de cris et de détonations, aveuglé par l’éclair des armes, et sans rien au cœur qu’une solitude sans limites.
Et quand plus tard, à midi, ils étaient accroupis sur les bancs de torchis des postes de garde et que des papillons éclatants voletaient des chardons épanouis de la campagne dévastée jusque sur la tranchée, quand les rumeurs du combat pour quelques heures trop brèves se taisaient, quand des rires étouffés répondaient à de timides plaisanteries, souvent un spectre surgissait des galeries dans la lumière ardente, fixait l’un d’entre eux de son regard livide, et lui demandait : « Pourquoi ris-tu ? Pourquoi nettoies-tu ton arme ? A quoi bon t’enfouir dans la terre comme un ver dans le cadavre ? Dès demain peut-être tout sera oublié comme le rêve d’une nuit. » Il était aisé de reconnaître ceux qu’avait visités le spectre. Ils pâlissaient, sombraient dans leurs pensées, et tandis qu’ils montaient la garde leur regard restait fixé dans la même direction que leur arme, droit vers le néant. Quand ils tombaient, il se trouvait toujours un ami pour répéter sur leur tombe l’antique dicton des soldats : « On aurait dit qu’il s’y attendait. Il était tellement changé ces derniers temps. »
Plus d’un aussi disparaissait brusquement ; on retrouvait dans un coin son arme, son havresac et son casque, abandonnés comme la dépouille d’une chrysalide. Des jours ou des semaines s’écoulaient avant que les gendarmes le ramènent, l’ayant arrêté dans une gare ou une taverne. Suivaient le conseil de guerre et le transfert dans un autre régiment.
Un de ces silencieux fut découvert un matin par ses camarades mort dans les latrines, baignant dans son sang. Son pied droit était nu, il s’avéra qu’il avait tourné son fusil vers son cœur et appuyé avec les orteils sur la gâchette. C’était juste la veille de la relève, un groupe frissonnant se tenait dans le brouillard autour de la silhouette abattue qui gisait comme un sac abandonné sur le sol gluant, mêlé de boue et de lambeaux de papier. Un goudron d’un brun foncé luisait à travers les interstices creusés par d’innombrables bottes cloutées, le sang s’écoulait comme une huile à l’éclat de rubis. Était-ce le caractère inhabituel de cette mort, dans un monde où mourir était aussi banal que le feu des armes, ou bien le lieu répugnant où elle s’était déroulée : chacun apercevait ce jour-là avec une âpreté particulière l’aura d’absurdité qui nimbe tout cadavre.
Enfin quelqu’un lança une remarque, comme un morceau de liège qu’on jette dans une rivière pour vérifier le courant : « En voilà un qui s’est tué par peur de la mort. Et d’autres se sont tués parce qu’on n’avait pas voulu d’eux comme volontaires. Je n’y comprends rien. » Sturm, mêlé à l’attroupement, pensait au spectre. Lui comprenait très bien que ballotté sans cesse entre la vie et la mort, un homme s’éveillât soudain comme un somnambule entre deux abîmes, et se laissât tomber. Si les étoiles immuables de l’Honneur et de la Patrie ne guidaient pas sa route, ou que son cœur ne fût pas revêtu par l’ardeur belliqueuse comme d’une cuirasse impénétrable, alors tel un mollusque, tel un amas de nerfs à vif, il se traînait sous la pluie de feu et d’acier.
Après tout, se dit-il, malheur à ceux qui relâchent leur tension : ici toutes les forces étaient soumises à l’épreuve du feu. Sturm était trop de son temps pour éprouver en de telles occasions de la pitié. Cependant une autre image s’imposa soudain à son esprit : un assaut de l’ennemi, après un mitraillage furieux.
C’était alors les meilleurs, les plus forts, qui bondissaient de leurs abris, et c’est l’élite d’entre eux que broyait en son paroxysme l’ouragan d’acier, tandis que sous terre, dans leurs galeries, les faibles tremblaient et honoraient le dicton : « Plutôt lâche que mort. » Était-ce là la juste récompense de la valeur ?
Oui, pour qui savait voir, il y avait ici matière à bien des réflexions singulières. Récemment encore, Sturm avait noté dans son Journal de Tranchée, qu’il tenait à la faveur des instants de repos quand la nuit était paisible : « Depuis l’invention de la morale et de la poudre à canon, le principe du choix du meilleur n’a cessé de se vider de son sens pour l’individu. On peut suivre précisément l’évolution aboutissant à déléguer peu à peu ce sens à l’organisme de l’État, qui réduit toujours plus brutalement les fonctions de l’individu à celles d’une cellule spécialisée. De nos jours un individu n’a pas de valeur en soi mais par rapport à l’État. Cette éviction systématique de toute une série de valeurs pleines de sens en elles-mêmes permet de produire des hommes incapables de vivre par eux-mêmes. L’État originel, constitué par la somme de valeurs à peu près équivalentes, possédait encore la capacité de régénération des organismes primitifs : on pouvait le dépecer sans porter gravement atteinte à ses composants individuels. Ils trouvaient bientôt moyen de fusionner de nouveau, et reconstituaient leur pôle physique dans la personne du chef, et leur pôle psychique dans celle du prêtre ou du sorcier. Au contraire, toute atteinte grave à l’État moderne menace aussi l’existence des individus, du moins de ceux qui ne tirent pas leur subsistance directement du sol, c’est-à-dire l’écrasante majorité. L’immensité du danger explique la fureur exaspérée, le jusqu’au-boutisme haletant, qui pousse l’une contre l’autre deux puissances ainsi structurées. Ce n’est plus le choc des différentes capacités individuelles, comme au temps des armes blanches, mais de deux organismes géants : capacité de production, niveau technique, industrie chimique, outils de formation, réseau de chemins de fer : voilà les forces qui se font face, invisibles, derrière l’écran des incendies de la bataille de matériel. »
Devant le mort, Sturm se rappela ces pensées. Voilà qu’une fois encore un individu avait élevé une protestation éclatante contre l’esclavagisme de l’État moderne. Mais l’État, telle une idole indifférente, lui passait sur le corps.
Cet assujettissement brutal de la vie individuelle à une volonté sans réplique apparaissait ici avec une clarté cruelle. Le combat se déroulait à une échelle grandiose, auprès de quoi le destin d’un individu n’était rien. L’immensité et la mortelle solitude du champ de bataille, la distance où frappaient les armes d’acier et la concentration de tous les mouvements de troupes dans la nuit avaient posé sur les événements comme un masque de titan, impénétrable. On s’élançait vers la mort sans voir où l’on était ; on tombait sans savoir d’où le coup venait. Depuis longtemps le tir précis selon les règles de l’art, le feu direct des canons, et avec eux le charme du duel, avaient dû céder la place au feu massif des mitrailleuses et des concentrations d’artillerie. La décision se réduisait à un simple problème mathématique : celui qui pouvait déverser la plus grande quantité de projectiles sur une surface donnée tenait la victoire. Le combat n’était que le heurt brutal de deux masses, où production et matériel s’affrontaient en une lutte sanglante.
Aussi les combattants, ces techniciens souterrains au service de machines meurtrières, perdaient souvent conscience des semaines durant de la réalité humaine de l’adversaire. Un tourbillon de fumée voilant prématurément le crépuscule, une motte de terre jetée sur un abri en face, par un bras invisible, un appel porté par le vent, c’était tout ce qui s’offrait aux sens en alerte. Il était compréhensible dans ces conditions que la terreur pût triompher d’un homme prisonnier des années durant de cet univers sauvage. C’était au fond le même sentiment d’absurdité qui parfois envahissait les sens accablés devant les quartiers sinistres des villes industrielles, ce sentiment d’oppression de l’âme par la masse. Et de même que les citadins se hâtaient vers le centre pour dissiper parmi les cafés, les miroirs et les lumières les ombres de leurs pensées, dans cet autre monde, par les conversations, les beuveries et d’étranges dévoiements de l’esprit, chacun cherchait à se fuir.
Ernst JÜNGER
http://www.theatrum-belli.com/fraternite-darmes-par-ernst-junger/
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De l'urgence de restaurer la monarchie
ARGUMENTAIRE. Les bonnes raisons de restaurer une monarchie couronnée ne manquent pas. Cet article en donne quelques-unes avec la force de l'évidence : la monarchie, où le roi au sommet de l'État incarne l'unité historique, sociale et politique de la nation, est sans nul doute le meilleur des systèmes institutionnels. Celui qui redonnerait aux Français confiance et foi en l'avenir !
PAR YVES MOREL
Deux cent vingt-deux ans après la Révolution, les carences de notre république sont patentes. Des gens de gauche se prennent même à rappeler les mérites de notre ancienne monarchie ! Cela ne laisse d'ailleurs pas d'étonner en des temps où l'on n'a jamais autant exalté la République et les « valeurs républicaines ». Faut-il voir là le chant du cygne d'un régime aux abois ? Nos politiciens louant sans cesse la République ressembleraient alors à l'orchestre du Titanic jouant à pleine puissance pour tenter de conjurer l'angoisse des passagers devant l'imminence du naufrage. Mais on ne colmatera pas les brèches sans changer de cap. Où l'on découvre alors une évidence : le meilleur des systèmes politiques n'est pas forcément celui qu'on croit.
LA MONARCHIE PRÉSERVE DU CLIMAT DE GUERRE CMLE DES DÉMOCRATIES PARTISANES.
L'avènement d'un roi découle de sa qualité d'héritier direct de la couronne dans l'ordre de primogéniture et non d'une lutte électorale entre candidats de partis opposés. Ce mode de dévolution du pouvoir préserve l'État des conséquences néfastes des changements d'orientation politique inspirés par des idéologies, des principes et des programmes opposés. Elle couronne en quelque sorte la vie démocratique du pays. Le pays ne se divise pas en camps ennemis à chaque nouvelle élection et ne s'exténue pas dans des luttes internes, facteurs de haine.
LA MONARCHIE ÉQUILIBRE LES RAPPORTS DE FORCES.
Quand elle n'est dépassée par aucun principe supérieur, la démocratie livrée à elle-même contient les ferments de sa perte. Car la loi du nombre lui permet de soumettre les minorités. Lors de l'élection présidentielle, la minorité qui subsiste peut représenter jusqu'à 49 % des Français ! Elle fracture donc le pays en deux et transforme structurellement les citoyens en frères ennemis. À l'inverse, le roi, au sommet de l'échiquier politique, représente l'intégralité de ses sujets, sans clivages.
LA MONARCHIE EST CONSENSUELLE.
Élire un président, c'est comme donner le match à arbitrer au capitaine de l'une des deux équipes en lice. On doute forcément de sa partialité. A l'inverse, le roi n'étant pas le chef d'un parti et n'ayant pas conquis le pouvoir à l'issue d'une compétition qui a divisé son peuple, jouit de la confiance spontanée de tous les Français.
LA MONARCHIE GARANTIT L'UNITÉ DE LA NATION.
L'existence d'une même famille royale à la tête de la nation renforce puissamment son identité qui, en république, est beaucoup plus abstraite, indistincte et insaisissable. Une dynastie familiale ancre profondément un peuple dans l'histoire et rend sensible sa continuité à travers les siècles.
LA MONARCHIE RESPECTE L'INTÉGRITÉ DE SES SUJETS.
Elle permet à chacun de retrouver son unité morale par le sentiment de sa place dans l'histoire et dans sa terre natale, avec et parmi ses compatriotes. En incarnant l'identité de la nation dans sa continuité historique, l'institution monarchique permet à l'individu de préserver ou de retrouver la sienne. Ce qui est impossible avec la mystique républicaine qui donne une vision tronquée de l'histoire de France en faisant remonter toutes ses valeurs à la révolution de 1789, voire à celle de 1793. L'identité de la France est ainsi confondue avec celle de la République, fondée sur la négation du passé monarchique et chrétien de notre pays. La conception de notre identité collective relève ainsi d'une option idéologique et partisane. Elle est donc différente d'un parti à un autre, d'un individu à un autre, susceptible de se modifier suivant l'évolution des idées.
LA MONARCHIE SAIT D'OÙ ELLE EST ET OÙ ELLE VA.
Faute d'un symbole charnel et spirituel de la continuité de la nation dans le temps, nos compatriotes ne savent plus ce qu'ils sont, d'où ils viennent, où ils vont, ignorent leur passé ou en ont une idée erronée, se trompent sur leur avenir, se montrent incapables de le préparer et voient dans les évolutions l'occasion d'une révolution culturelle. Ainsi en est-il allé du mariage pour tous conçu en France comme un instrument de subversion morale, ce qu'il n'est pas au Royaume-Uni - bien qu'il y soit condamnable -, ou de notre culte frénétique de la « diversité » et du pluralisme ethnoculturel qui nous ramène à l'Empire romain d'Occident du Ve siècle.
LA MONARCHIE PRÉSERVE DES DÉRIVES AUTORITAIRES.
Toutes les républiques européennes proclamées depuis le XIXe siècle ont dégénéré en dictatures : Italie (Mussolini), Portugal (Salazar), Espagne (Franco), Allemagne et Autriche (Hitler), Russie (Staline)... En revanche, aucun des royaumes n'a dérapé de la sorte dans la toute-puissance politique. Étrange, non ?
LA MONARCHIE A UNE VISION DE LONG TERME DANS TOUS LES DOMAINES.
Vaut-il mieux dépenser l'argent public en bâtissant des châteaux comme Versailles ou en commandant des sondages d'opinion mesurant la cote d'impopularité dun président ? Le temps paraît donner raison à la première option.
Sans cette clef de voûte indispensable qu'est la monarchie, notre pays dérive à tous les vents, à la manière d'un bateau démâté. La Révolution et la République ont transformé le majestueux navire de la France en radeau de la Méduse transportant une population perdue, hagarde et dépenaillée. Et le fait est d'autant plus remarquable que la monarchie française, de par l'absolue continuité familiale qui la caractérisait (la race capétienne régna sans discontinuité pendant près de mille ans) et ses origines nationales (les Français ne prirent jamais leur roi à l'étranger) était plus qu'aucune autre adaptée à sa fonction symbolique et unitaire. Oui, il est urgent de la restaurer. •« La Révolution et la République ont transformé le majestueux navire de la France en radeau de la Méduse. »
Repris du numéro de juillet-Août de Politique magazine - Dossier : Le royalisme aujourd'hui > Commander ou s'abonner ici !
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Famille : reviens !
Les vacances ont certainement permis aux familles de renouer des liens et, en même temps, peut-être, de régler des (petits ou grands) conflits. Il va falloir repartir sur de bonnes bases, minimiser les sujets de discorde tout en essayant de les comprendre pour s'en enrichir.
Durant un certain temps, loin de la ville et de ses habitudes, les membres de la famille ont essayé de trouver des solutions pour s’assurer un retour à la société qui soit empreint de sérénité, de paix et d’amour. Bien sûr, il a parfois été difficile de ne pas réagir violemment dans certaines situations. Apprendre aux enfants à respecter la volonté des autres n’est pas si évident qu’il y paraît.
Parents et enfants ont pourtant réussi à jouer le jeu de la bonne entente, sans doute pour avoir réellement pris conscience du non-sens de tous ces conflits dans le monde, de ces guerres qui ne cessent de s’entretenir, de ces enfants qui deviennent terroristes ou orphelins, du sang qui coule, des blessures dont on ne guérit pas, de ces drames qui changent à tout jamais les destins.
Il n’y eut ni télévision, ni radio, ni journaux, durant ces vacances, selon une règle qui avait été acceptée par tous, plus ou moins de gaieté de cœur, avouons-le. Les jeux de société ont été remis à la mode, la lecture d’un chapitre de livre aussi et des promenades bien préparées. Pour la première fois depuis qu’ils partaient tous ensemble, les parents avaient pris soin de préparer ce temps du bien vivre ensemble pour qu’effectivement ces vacances soient écrites comme un nouveau chapitre de vie, inscrit sur un grand cahier où chacun avait pu s’exprimer s’il l’avait souhaité. Il faut dire que ces parents, très conscients de l’importance d’avancer dans la même direction, avaient jugé utile, cette année, de réellement préparer la rentrée.
Pourquoi plus précisément cette année ? À cause de la folie de plus en plus meurtrière du terrorisme, bien sûr. Mais aussi à cause de la perte de crédibilité croissante de l'État. Les informations tombent à tout instant, plus mensongères les unes que les autres et surtout déstabilisatrices et montées de toute pièce. Oui, il faut s'y résoudre, comme beaucoup d'autres, hélas, un certain (haut) personnage de la République française est un menteur pathologique qui a construit son « moi » sur la dissimulation. Elle est chez lui un mode de fonctionnement permanent, en politique comme dans sa vie privée. Pas un sujet n'échappe à la pratique systématique du double langage : le chômage, les impôts, la diplomatie, les scandales à répétition qui frappent son entourage, le budget, l'Europe, etc.
A défaut d'institutions repères, quelle responsabilité, redoublée, est celle des parents ? Savoir et transmettre que l’amour inconditionnel, une certaine autorité fondée sur l'exemplarité, un suivi régulier des fréquentations, du comportement et des résultats scolaires... mais aussi et surtout la confiance sont des atouts décisifs pour forger une personnalité. L'enfant, puis l’adolescent, l’adulte, apprend alors de ses joies mais aussi de ses peurs, de ses erreurs. Il connaît ses failles, doute, vacille mais ne dérape pas, croit en l'avenir et comprend la diversité et le potentiel infini des autres et de lui-même.
Il n’est pas facile d’être parents, surtout si l'on a manqué, dans son enfance, de tuteurs permettant au jeune arbre de ne pas pousser dans tous les sens. Mais la vraie réussite* des membres de sa famille est bien plus importante que celle d’une carrière professionnelle. Quelle fierté d'applaudir non seulement de beaux résultats mais surtout une belle humanité ! Quel bonheur de sacrifier du temps à apprendre les uns des autres, en toute humilité, au profit d'un monde meilleur, plus humain, plus solidaire et plus responsable, car libéré d'un maximum de peurs ! N'oublions pas que « quand tout va bien, on peut compter sur les autres et, quand tout va mal, on ne peut compter que sur sa famille ». (Proverbe chinois)
S’il te plait Seigneur, permets donc à la famille dans son intégralité de remplir son rôle de tuteur bienveillant ! Et toi, Saint Joseph, assisté par Marie, donne aux enfants et aux parents le courage, la douceur et la force pour réussir* leur vie !
Solange Strimon
* "Réussir sa vie" a un sens bien différent de "réussir dans la vie"... Les biens les plus précieux se multiplient en se partageant : l'amour, la connaissance, la réflexion, la prise de recul, le discernement, l'imagination, la confiance, la joie, la tendresse, l'humour, la musique, la danse, la poésie, le pardon et tant d'autres ! L'argent n'entre pas dans la liste... Trop peu savent que l'héritage d'une famille ne se compte pas en chiffres.
http://www.vexilla-galliae.fr/points-de-vue/editoriaux/2119-famille-reviens
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JULIUS EVOLA : « LES LIMITES DE LA JUSTICE SOCIALE »
« Tel que Lénine le voyait, le genre humain se trouvait divisé en deux espèces par un plan horizontal : les exploiteurs ou repus et les exploités ou déshérités. Le seul motif de cette séparation résidait dans le ventre et il n’y avait pas de place pour l’esprit, pas plus d’inspiration divine que satanique (…) L’erreur spécifiquement matérialiste et darwiniste de Lénine fut d’avoir ignoré que si le corps humain est le frère des bêtes, l’âme, dont il ne voulait rien savoir, est la sœur des anges bons ou mauvais. A cause de cela, en opposition à ce qui se passe dans le monde animal et conformément à ce que l’Écriture laisse sous-entendre, l’élément spirituel a la primauté, et ce qui divise véritablement la postérité d’Adam depuis Caïn et Abel, ce n’est pas la lutte pour la vie ou la lutte des classes, mais c’est la guerre des bons et des mauvais anges qui se poursuit depuis le commencement et qui se poursuivra inlassablement jusqu’à la consommation des siècles ».
Ces phrases du comte Emmanuel Malynski, si l’on met à part leur côté mystique, mériteraient d’être méditées, non seulement pour pénétrer l’essence du matérialisme judéo-communiste, mais pour « rectifier » des tendances qui, opportunément masquées, apparaissent souvent dans des théories et mouvements pourtant d’un tout autre type.
On parle trop, par exemple, de la « justice sociale », et rares sont ceux qui ont le courage de mettre en lumière le contenu disparate et souvent de contrebande, que possède cette formule dans les différents cas. Que la « justice sociale », avec la « liberté », soit un des termes dont abuse le plus le jargon démocratique, à des fins, et à des fins seulement, de subversion et d’instauration de formes de tyrannie nouvelles et pires que les précédentes (comme l’enseigne la « dictature » du prolétariat), tout le monde le sait, et c’est une chose qui déjà devrait faire réfléchir. Qu’on ne s’illusionne pas : depuis longtemps, partout où l’on parle de « justice », ce n’est pas l’aequitas, mais l’aequalitas qu’on entend : non la vraie justice, exprimée par le principe classique et romain suum cuique, à chacun son dû ─ naturellement, selon les différences de nature, de dignité, de fonction, mais l’opposé, la prétention prévaricatrice que tout soit mis dans une mesure égale à la disposition de tous.
Or, nous l’avons déjà dit, l’égalitarisme n’est qu’une phase transitoire et un instrument de subversion : il sert à aplanir les voies. Une fois détruits au nom de la « justice » les fondements d’un ordre hiérarchique précédent, une fois éliminées les barrières, se forme un autre ordre, qui est la contrefaçon et l’inversion du premier, comme une pyramide dont la pointe serait en bas. Outre ce qu’on a déjà indiqué sur la « dictature du prolétariat », exprimant un pouvoir qui ne s’est en rien « socialisé » mais qui est devenu le monopole des couches les plus basses, le cas du judaïsme est éloquent. Le Juif a demandé et obtenu l’émancipation ─ lui aussi ─ au nom de la « justice » et de l’« égalité ». Une fois devenu libre, loin de s’assimiler et de travailler « d’égal à égal » à côté du non-Juif, il est passé sur son dos et a occupé, dans de nombreux pays, fût-ce sous une forme parfois invisible, les postes de commande sociaux, politiques et culturels les plus importants.
De toute façon, il est aisé de se convaincre que, même dans les cas les plus favorables, la formule de la « justice sociale » a d’indéniables relations avec les prémisses matérialistes marxistes dénoncées par Malynski dans l’extrait cité plus haut. Naturellement, il est juste ─ juste au sens humain et sous le mode le plus élémentaire ─ que personne ne souffre de la faim, tandis que d’autres seraient nourris et rassasiés par le produit de leur travail. Mais il est difficile que ceux qui visent à la réalisation de telles exigences n’aient pas en propre une autre idéologie, inavouée et d’autant plus importante pour eux : la volonté de la masse de conquérir des positions enviées, de s’emparer des mêmes biens, méprisés dans la personne d’une autre classe, mais convoités, considérés comme tout aussi essentiels et décisifs.
On a beaucoup parlé, en relation précisément avec la formule de la « justice sociale », de « déprolétariser » l’ouvrier et le paysan. Mais, dans ce domaine, on fait presque toujours fausse route. La véritable « déprolétarisation » consisterait à reconduire l’ouvrier et le paysan à eux-mêmes, à les désintoxiquer de l’envie, de la soif, des ambitions et des besoins artificiels et antinaturels excités en eux par l’idéologie classiste. Cela reviendrait à les aider à retrouver leurs voies et la dignité de leurs fonctions dans le tout d’un organisme hiérarchique bien différencié. Au contraire, dans de nombreux cas, la justice sociale consiste à accueillir ─ tantôt par peur, tantôt par inconscience, parfois encore par compromis ─ les aspirations antinaturelles et « modernes », inoculées dans les masses par le socialisme et par des idéologies subversives analogues : la « déprolétarisation » signifie alors aider les masses ouvrières à « s’embourgeoiser », à atteindre le plus possible un niveau de vie « bourgeois », avec ses commodités, ses distractions, sa médiocrité ─ pour ne pas dire carrément sa platitude spirituelle. On fait le procès de la bourgeoisie, mais c’est pour que le prolétariat puisse devenir lui-même bourgeoisie, pour qu’il adopte, fatalement, les défauts et les vices mêmes de la bourgeoisie.
Le facteur spirituel n’entre pas le moins du monde dans tout cela. Salaires, estomacs vides ou estomacs pleins, « droits » ou non droits sur le plan, toujours, de la matière et de l’économie, tels sont les seuls facteurs de la question. Et l’on arrive très difficilement, aujourd’hui, à concevoir ce que l’on considérait comme normal en des temps précédents : à savoir que la richesse et la puissance n’ont rien à voir avec les valeurs et la supériorité ; et puisque les premières ne créent pas les secondes, elles ne les détruisent ou ne les compromettent pas non plus. C’est un fait, d’ailleurs, que l’élément « déprolétarisé », embourgeoisé et urbain de l’Europe centrale, malgré son vernis extérieur « civil », son impertinence envahissante, la conscience de ses « droits » et de sa « fonction sociale », représente un type humain nettement inférieur, du point de vue du caractère et des valeurs intérieures, à l’artisan tyrolien, au paysan calabrais, au berger sarde ou hongrois, quelles que soient l’indigence et les conditions de vie et de culture souvent tristes de ces derniers, quel que soit aussi leur faible désir de « s’élever ». Ceux-là sont encore des hommes et se trompent rarement dans le jugement qu’ils portent sur qui est différent d’eux et vraiment supérieur à eux. Les autres sont de la sciure humaine, un élément informe, tout à la fois impertinent et encombrant.
Il serait donc opportun de ne pas jouer avec des formules ambiguës et d’appeler chaque chose par son juste nom. Même dans le cadre de la polémique contre la bourgeoisie, on a presque toujours négligé l’essentiel, à savoir la référence aux valeurs et aux motivations qui transcendent le domaine de l’économie et en faveur desquelles le fascisme s’est déclaré explicitement. Le fait d’aller vers le peuple, la justice sociale, l’antibourgeoisie, etc., ne doivent pas servir à une circulation des élites au sens parétien le plus banal, celui d’une classe qui passe sur le dos d’une autre, la remplace, tout en perdant ses qualités originelles et naturelles pour acquérir toutes les caractéristiques et tous les vices de l’autre classe.
Et il faudrait être encore plus prudent lorsqu’on parle de « justice sociale » sur le plan international, afin que la même équivoque ne se reproduise pas et afin, que une fois, que la motivation matérialiste n’en vienne pas à constituer l’ultima ratio. Le droit des peuples qui « n’ont pas d’espace » est un droit humain. Mais qu’on ne confonde pas les choses, qu’on ne confonde pas un droit avec un autre et qu’on ne ramène pas la dialectique des nations à un échange, mutatis mutandis, de rôles. Ni le fait d’avoir plus, ni a fortiori le fait de ne pas avoir ou d’avoir peu, tant dans l’ordre d’une race particulière que dans l’ordre d’un groupe de races.
Le seul titre légitime pour le pouvoir et la suprématie, c’est la supériorité.
Julius Evola
Essais politiques
Deuxième partie : Économie et critique sociale
Article IV : Les limites de la « justice sociale » (1940)
Édition Pardès, 1988, p. 195-199
Source : Front de la Contre-Subversion
https://la-dissidence.org/2016/08/12/julius-evola-les-limites-de-la-justice-sociale/
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Les Camelots du Roi : les troupes de choc royalistes (Xavier Cheneseau)
Xavier Cheneseau est journaliste et écrivain.
Les Camelots du Roi, fondés en 1908 à l’initiative de Maxime Real del Sarte, doivent leur nom au motif qu’ils étaient célèbres pour vendre le journal quotidien de l’Action Française à la criée.
A travers ce livre, Xavier Cheneseau nous raconte la geste de cette cohorte de militants royalistes qui ne ménagea jamais sa peine. Pour se défendre – et rendre les coups -, ils n’avaient que leurs cannes plombées. Et, pour se protéger des mauvais coups, ils bourraient leur chapeau de papier journal. Face à eux, ils avaient tour à tour les communistes, les anarchistes et les nervis de la police politique. Ce vaste mouvement national et populaire s’était donné pour mission de défendre la France contre vents et marées. La République ne leur épargna aucun coup bas. Et, en 1936, le gouvernement de Front Populaire fit prononcer la dissolution de la Ligue d’Action française et des Camelots du Roi. Durant près de vingt ans de lutte, les Camelots du Roi ont servi la France à leur manière, insolente et déterminée.
Les Camelots du Roi, Xavier Cheneseau, préface d’Alain Sanders, éditions Atelier Fol’fer, 180 pages, 21 euros (prix franco)
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Une université d’été pour les jeunes patriotes : derniers moments pour s’inscrire
La formation est essentielle pour comprendre le monde qui nous entoure. Et il est difficile et périlleux de se la procurer soi-même.
Or, le mouvement Renouveau français (une organisation politique sérieuse, avec d’excellentes idées) propose sa traditionnelle Université d’été (où règnent moralité et bonne ambiance), qui pourra légitimement intéresser certains de nos jeunes lecteurs (ou des lecteurs connaissant des jeunes) :
« Le programme sera riche et des personnalités qualifiées interviendront (auteurs, conférenciers, etc., tels que Marion Sigaut, Thibaut de Chassey…). »
Une bonne occasion de franchir le cap du virtuel, de rencontrer d’autres jeunes partageant les mêmes aspirations, et de profiter d’une formation politique et historique de qualité !