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tradition - Page 374

  • Histoire du courage

    Histoire du courage Jean Prévost a été fusillé par les Allemands le 1er août 1944, à Sassenage, dans le Vercors. Il est mort, les armes à la main, sous le nom de Capitaine Goderville. Ecrivain prolixe et encyclopédique, il était aussi un grand sportif.

    Le courage du primitif, du chasseur, du torero, c’est de fuir en faisant front, de fatiguer la brute par des ruses imprévues. C’est le mieux lié à l’esprit.

    Le courage féodal, d’Achille, de Roland ou de Jean le Bon, pose des héros supérieurs à la foule par leurs armes, leurs chevaux, leur vigueur d’hommes mieux nourris. Sous ce harnais accablant, la vaillance est un métier de portefaix et de bûcheron, aux peines immenses. Mais le courage, comme les armes, est un privilège, un don divin aux hommes bien nés.

    Avec Athena ou Saint Georges près de lui, le héros goûte à la fois l’ivresse de la violence et celle de la prière.

    Le courage hellénique est modelé par les exemples et les regards des concitoyens. L’homme élevé par la musique et la gymnastique donne une action inspirée, qui dépasse les autres et lui-même. Il se choisit un moment très beau, où il devine et goûte la gloire, même avec la mort. Les hommes libres l’acclament, mille miroirs d’âmes l’éblouissent de son image, ou il sent, même seul, qu’il égale Hercule ou Léonidas.

    Dès les premières légendes romaines : Horace qui fuit pour fatiguer et tuer des blessés, le général qui punit de mort la prouesse hors du rang, on devine le courage qui calcule un rendement lointain.

    Ces laboureurs, ces terrassiers, se rassemblent dans leur camp le soir de la défaite, pour l’attaque de nuit. Ils n’attendent pas tout d’une bataille, ils sont résignés, s’il le faut, à ne gagner que la dernière.

    Les Chrétiens ne savaient que mourir, l’imagination pleine d’un bonheur indicible. Il fallut bien du temps et l’infusion d’un sang neuf, pour en faire des chevaliers.

    A la fin du moyen âge, l’astuce, la tactique et l’escrime mêlent au courage des paladins le sang froid des mercenaires. Mais l’invention des armes à feu, qui rend la tactique plus prudente, veut dans le combat une promptitude de fauve et une audace de fou. Ce sont encore, je crois, les vertus opposées de la marine.

    Ce courage à brûle-pourpoint dure dans la cavalerie, de Condé à Murat. Mais le fantassin, l’artilleur, déploient leur courage au bout de longues fatigues, marches et terrassements. Sous l’arme automatique et la brûlure des gaz, le courage devient l’art de souffrir, presque nu – souffrir en continuant une tâche simple et monotone, en laissant penser et vouloir pour soi un homme abrité, qui traite l’homme en outil, qui seul aura victoire et gloire.

    L’autre patience, active, créatrice d’idées et d’oeuvres, serait peut-être le vrai courage, sans danger, si nous perdions le culte du sacrifice humain.

    Jean Prévost http://www.voxnr.com

  • Enquête sur la droite en France : Martin Peltier : «  Les hommes de droite sont des gardiens de la réalité »

    Journaliste, Martin Peltier vient de publier Qui instrumentalise l’Église ? aux éditions Godefroy de Bouillon.
    M & V : Martin Peltier, selon vous quelle est la différence entre l'homme de droite et l'homme de gauche ?
    Martin Peltier : Je répondrai un peu comme le sapeur Camembert : pour moi, l'homme de gauche est l'homme de gauche, et l'homme de droite est l'homme qui n'est pas de gauche ! La distinction entre la droite et la gauche est née en France pendant la Révolution, puis s'est beaucoup actualisée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, à l'occasion de la guerre religieuse et scolaire lancée par les francs-maçons au début de la IIIe République. Cette distinction a été créée par la gauche, qui formate le paysage politique, moral et intellectuel en France depuis plus de 200 ans et dont la prise de pouvoir s'est appuyée sur une inversion fondamentale et complète des valeurs. Pour toute notre civilisation européenne et biblique, la droite a toujours figuré le côté du bien et la gauche, la « senestre », le côté du mal : quand on dit d'une personne qu'elle est gauche, par exemple, on signifie qu'elle est malhabile, qu'elle n'est pas « adroite » La Révolution a opéré une inversion symbolique extrêmement forte, en mettant le haut en bas et la droite à gauche. Du jour au lendemain, ce qui était réputé mauvais est devenu bon et vice-versa. Depuis, les nouveaux « bons », c'est-à-dire la gauche française et internationale, nous disent que tout ce qui n'est pas de gauche est mauvais.
    Les idées elles-mêmes évoluent et changent de bord, passant parfois de la gauche à la droite et réciproquement. Ce n'est donc pas sur elles que repose cette différence ?
    La distinction ne porte pas sur les idées, mais sur une posture morale et de pouvoir. Dans ce système qui s'est vraiment actualisé en 1900, la gauche s'arroge le pouvoir moral. Alors que la réalité avait toujours été considérée comme bonne et les élucubrations comme mauvaises, dans le système inversé inventé par la gauche c'est l’utopisme qui est réputé bon et la réalité qui est devenue mauvaise. L'histoire des idées, depuis maintenant 200 ans, accuse ce glissement général de la pensée vers l'Utopie, alors que le rappel à la réalité est dénoncé comme obscurantiste, réactionnaire, haineux, etc.
    On le voit bien avec le « mariage » homosexuel, qui a suscité une forte réaction qui s'appuie sur la réalité naturelle. L'idée même d'un ordre naturel n'est-elle pas une conception de droite ?
    Absolument. La distinction entre la droite et la gauche passe par le rapport à la réalité et à la nature. Précisons que la nature humaine dont nous parlons ici n'a rien à voir avec l'abstraction construite par les philosophes des Lumières ou par Rousseau. Le Saint Père a écrit de beaux textes sur l'ordre et le droit naturel. La frontière se situe entre, d'une part, ceux qui pensent que la volonté de l'homme, ses lumières, ses pulsions, son intelligence et les velléités de l'individu peuvent construire le monde; et d'autre part, ceux qui pensent que la nature, même si elle est imparfaite ou déchue, a été créée, donnée et que l'on ne peut rien faire si l'on ne part pas de ce donné réel. La gauche, c'est l'irréalisme, la folie érigée en devoir ; la droite, beaucoup plus modestement, tient compte de la réalité et essaye de s'en arranger.
    Nous vivons dons l'ère des tyrans
    Le mariage dit « pour tous » et l'idéologie du genre sont deux exemples très clairs de cette volonté de la gauche de construire le monde à partir du caprice de l'individu. C'est le caprice fait roi, selon le vieux mot romain : Hoc volo, sic jubeo, sit pro ratione voluntas(1). Nous vivons dans l'ère des tyrans : il suffit que je le veuille, que je l'ordonne et que ma volonté vous serve de raison. C'est leur volonté qui doit servir d'étalon au monde ! L'homme de droite, c'est celui qui refuse cet ahurissant diktat de la gauche.
    La mobilisation contre le « mariage » homosexuel montre que le sens de la réalité conduit une large fraction du peuple français à réagir contre le politiquement correct N'y a-t-il pas là une raison d'espérer ?
    Le peuple est en train de vociférer sur des sujets de société qui tiennent au fond, prennent aux tripes et sur lesquels il est compétent. Quand il refuse que l'on change la manière de vivre la famille, il a raison, il le sent et il gueule. De même, il a raison quand il refuse de disparaître de devenir un autre peuple, quand il rejette l’immigration-invasion. Dans le cadre de cette vocifération nécessaire, il est présent parce que vraiment concerné. Le peuple français ne veut pas des folies mortifères que lui propose la gauche. J'ajouterai pourtant à cette réflexion un codicille plus pessimiste : nous autres, hommes de droite, sommes des gardiens de la réalité - Maurras y insistait beaucoup, avec sa distinction entre le pays légal et le pays réel. Or aujourd'hui, l’utopisme est peut-être en train de l'emporter : si l'on considère sa composition, il faut convenir que le peuple français, avec toutes les folies qui lui ont été imposées depuis 30 ans, a changé de réalité. Ainsi, tenants de la réalité, nous sommes partiellement en décalage avec la réalité actuelle ce qui est le signe d'un éclatement général de la société.
    Le peuple a pu changer de réalité, mais il existe bien une vérité objective. N’est-ce pas finalement cette conviction qui différencie la droite de la gauche ?
    C'est en cela qu'à mon avis, nous, hommes de la droite catholique, possédons le « joker ». La réalité change, malheureusement, et les utopistes sont en train de la subvertir ; mais nous savons qu'il existe une vérité supérieure. Non seulement il y a des vérités de grâce et de foi, d'ordre supérieur, mais aussi une vérité de ce que sont historiquement la France et le peuple français nous fondant sur cette vérité de la France et du peuple français, nous pouvons refuser les dérives de la réalité qui nous sont mécaniquement imposées par les réformes induites par la gauche depuis 30 ans. Dans l'ordre politique, c’est la défense de la vérité française.
    Propos reçu par Eric Letty monde&vie février 2013
    I .Je le veux, je l'ordonne ; la raison, c'est ma volonté.
    Martin Peltier, Qui instrumentalise l’Église? comment certains lobbies tentent d'asservir Rome au politiquement correct, éditions Godefroy de Bouillon, 28 €.

  • L'idéologie américaine

    L'idéologie américaine Cet individualisme organique fut formulé dans des constitutions écrites et dans une littérature littéraire-politique. La Déclaration d’Indépendance est typique de l’esprit de cette littérature. Comme œuvre de Realpolitik, ce manifeste de 1776 est magistral : il indique le Futur, et incarne l’Esprit de l’Age du Rationalisme, qui était alors dominant dans la Culture Occidentale. Mais au 20ème siècle, la partie idéologique de cette Déclaration est simplement fantastique : « Nous tenons ces vérités pour être évidentes par elles-mêmes : que tous les hommes sont créés égaux ; qu’ils sont dotés par leur créateur de droits inhérents et inaliénables ; que parmi ceux-ci se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur ; que pour assurer ces droits, les gouvernements sont institués parmi les hommes, tirant leurs justes pouvoirs du consentement des gouvernés. Que dès qu’une forme de gouvernement devient destructrice de ces fins, c’est le droit du peuple de la modifier ou de l’abolir, et d’instituer un nouveau gouvernement, ayant sa fondation sur des principes tels et organisant ses pouvoirs sous une forme telle, qu’il leur semblera être le plus à même d’assurer sa sécurité et son bonheur ». En 1863, le charlatan Lincoln prononça un discours dans lequel il parla de l’Amérique comme d’« une nation, conçue dans la liberté, et dédiée à la proposition que tous les hommes sont créés égaux ». Il continua ensuite en disant, parlant de la Guerre de Sécession, alors en cours : « …nous sommes engagés dans une grande guerre civile, testant si cette nation, ou une nation conçue ainsi et dédiée ainsi, peut durer longtemps ».

    Cette idéologie continua jusqu’au milieu du 20ème siècle, et fut même, après les Première et Seconde guerres mondiales, lorsqu’une vision totalement différente et complètement incompatible eut l’ascendant, offerte au foyer de la Civilisation Occidentale comme un modèle à imiter d’une manière ou d’une autre. Ce fut seulement le succès matériel entièrement fortuit qui accompagna les armes américaines qui permit à cette idéologie de survivre tard dans un siècle qui l’avait dépassée, et cette idéologie archaïque doit être examinée ici, pas parce qu’elle est importante en tant que vision politique, mais seulement parce qu’elle est une technique efficace pour diviser et désintégrer l’Europe.

    La Déclaration d’Indépendance est saturée de la pensée de Rousseau et Montesquieu. L’idée de base, comme dans tout le Rationalisme, est l’identification de ce qui devrait être avec ce qui sera. Le Rationalisme commence par confondre le rationnel avec le réel, et finit par confondre le réel avec le rationnel. Cet arsenal de « vérités » sur l’égalité et sur les droits inaliénables et inhérents reflète l’esprit critique émancipé, dépourvu de respect pour les faits et la tradition. L’idée que les gouvernements sont « institués » pour un but utilitaire, pour satisfaire une demande d’hommes « égaux », et que ces hommes « égaux » donnent leur « consentement » à une certaine « forme » de « gouvernement », et qu’ensuite ils l’abolissent lorsqu’elle ne sert plus le but – est de la pure poésie rationaliste, et ne correspond à aucun fait qui soit jamais survenu quelque part. La source du gouvernement est l’inégalité des hommes – voilà le fait.

    La nature du gouvernement est un reflet de la Culture, de la Nation, et de leur stade de développement. Ainsi une nation peut avoir deux formes de gouvernement, un gouvernement efficace ou un inefficace. Un gouvernement efficace accomplit l’Idée de la nation – pas la « volonté des masses », car celle-ci n’existe pas si les gouvernants sont capables. Le gouvernement tombe, non quand « le peuple » décide rationnellement de l’abolir, mais quand ce gouvernement devient décadent au point de se saper lui-même. Aucun gouvernement n’est jamais « fondé » sur des « principes ». Les gouvernements sont l’expression d’instincts politiques, et la différence entre les instincts des diverses populations est la source des différences dans leur pratique de gouvernement. Les « principes » écrits n’affectent pas le moins du monde la pratique de gouvernement, et le seul effet qu’ils ont est de fournir le vocabulaire des luttes politiques.

    Cela est aussi vrai pour l’Amérique que cela l’est pour n’importe quelle autre unité politique qui ait jamais existé en cinq millénaires de l’histoire des Hautes Cultures. Contrairement à un certain sentiment messianique en Amérique, celle-ci n’est pas complètement unique. Sa morphologie et sa destinée sont lisibles dans l’histoire d’autres colonies, dans la nôtre, et dans des Cultures antérieures.

    Dans la Déclaration d’Indépendance, la référence au gouvernement qui aurait pour but de réaliser la « sécurité » et le « bonheur » de la population est une stupidité rationaliste de plus. Le gouvernement est le processus de maintenir la population en forme pour une tâche politique, l’expression de l’Idée de la Nation.

    La citation de Lincoln reflète encore l’Age du Rationalisme, et son Europe contemporaine pouvait sentir et comprendre une telle idéologie, bien que, puisque l’Etat, la Nation et la Tradition existaient encore en Europe, même en étant affaiblis, il y eut toujours une résistance aux idéologies rationalistes, qu’elles soient de la variété de Rousseau, de Lincoln, ou de Marx. Aucune nation ne fut jamais « conçue dans la liberté », et aucune nation ne fut jamais « dédiée à une proposition ». Les Nations sont les créations d’une Haute Culture, et dans leur essence ultime sont des Idées mystiques. Leur naissance, leur individualité, leur forme, leur existence, sont toutes des reflets de développements culturels supérieurs. Dire qu’une nation est « dédiée à une proposition », c’est la réduire à une abstraction qui peut être mise sur un tableau de classe pour un cours de logique. C’est une caricature rationaliste de la Nation-Idée. Parler ainsi d’une Nation, c’est l’insulter et la dégrader : personne ne voudrait jamais mourir pour une proposition logique. Si une telle proposition – qui est aussi prétendument « évidente en elle-même » – n’est pas convaincante, la force armée ne la rendra pas plus convaincante.

    Le numen [= abstraction divine] « liberté » est l’un des principaux foyers de l’idéologie américaine. Le mot ne peut être défini que négativement, en tant que liberté contre une contrainte quelconque. Même les idéologues américains les plus enragés ne défendent pas la liberté totale contre toute forme d’ordre, et de même la tyrannie la plus stricte n’a jamais souhaité tout interdire. Dans un pays « dédié » à la « liberté », des hommes furent arrachés à leur foyer, sous menace de prison, déclarés soldats, et envoyés aux antipodes comme mesure de « défense » de la part d’un gouvernement qui ne demandait pas le « consentement » de ses masses, sachant parfaitement bien qu’un tel « consentement » serait refusé.

    Au sens pratique, la liberté américaine signifie liberté par rapport à l’Etat, mais il est évident que ceci est de la simple littérature, puisqu’il n’y a jamais eu d’Etat en Amérique, ni aucune nécessité d’en avoir un. Le mot liberté est ainsi un simple concept dans une religion matérialiste, et ne décrit rien dans le monde des faits américains.

    Egalement importante pour l’idéologie américaine est la constitution écrite adoptée en 1789, en résultat des travaux de Hamilton et Franklin. Leur intérêt en cela était pratique, leur idée étant d’unir les treize colonies en une unité. Comme l’union n’aurait jamais pu être réalisée à cette époque sur une quelconque sorte de base centrale, le plus qu’ils pouvaient réaliser était une fédération faible, avec un gouvernement central qui pouvait difficilement être décrit comme un gouvernement, mais seulement comme une formule d’anarchie. Les idées de la constitution furent surtout inspirées des écrits de Montesquieu. L’idée de « séparation des pouvoirs » en particulier vient de ce théoricien français. D’après cette théorie, les pouvoirs de gouvernement sont trois : législatif, exécutif, et judiciaire. Comme toute la pensée rationaliste claire comme de l’eau de roche, cette théorie est vaseuse et confuse dès qu’elle est appliquée à la Vie. Ces pouvoirs ne peuvent être séparés que sur le papier, dans la Vie ils ne peuvent pas l’être. Ils ne furent jamais réellement séparés en Amérique, bien qu’on conserva la théorie selon laquelle ils l’étaient. Avec le début d’une crise interne dans les années 30 du 20ème siècle, le pouvoir entier du gouvernement central fut ouvertement concentré dans l’exécutif, et on trouva des théories pour appuyer ce fait, en l’appelant toujours « séparation ».

    Les diverses colonies conservèrent la plupart des pouvoirs qui comptaient pour elles – le pouvoir de faire leurs propres lois, de garder une milice, et de se conduire en indépendance économique par rapport aux autres colonies. Le mot « Etat » fut choisi pour décrire les composantes de l’union, et cela conduisit à une autre pensée idéologique confuse, puisque les formes d’Etat européennes, où l’Etat était une Idée, furent considérées comme équivalentes aux « Etats » américains, qui étaient essentiellement des unités territoriales-légales-économiques, sans souveraineté, dessein, destinée, ou but.

    Dans l’union, il n’y avait pas de souveraineté, c’est-à-dire, pas même la contrepartie légale de l’Etat-Idée. Le gouvernement central n’était pas souverain, ni aucun gouvernement d’Etat. La souveraineté était représentée par l’accord des deux tiers des Etats et du législatif central, ou en d’autres mots, par une abstraction complète. S’il y avait eu cinquante ou cent millions d’esclaves, ou même d’Indiens, sur les frontières de l’Amérique, il y aurait eu une notion différente de ces choses. Toute l’idéologie américaine présupposait la situation géopolitique américaine. Il n’y avait pas de puissances, pas de populations hostiles fortes, nombreuses ou organisées, pas de dangers politiques – seulement un vaste paysage vide, à peine peuplé de sauvages.

    Egalement important pour l’idéologie américaine fut le sentiment – exprimé plus haut dans le discours de Lincoln – de l’universalité. Bien que la Guerre de Sécession n’avait absolument rien à voir avec une idéologie quelconque – et en tous cas, la motivation légale sudiste de la guerre était plus conséquente que l’idée yankee –, Lincoln se sentit obligé d’injecter la question de l’idéologie dans la guerre. L’adversaire ne pouvait pas être un simple rival politique, tendant vers la même puissance que le Yankee – il devait être un ennemi total, ayant l’intention d’anéantir l’idéologie américaine. Ce sentiment inspira toutes les guerres américaines à partir de ce moment – tout ennemi politique fut considéré ipso facto comme un adversaire idéologique, même si l’ennemi n’avait aucun intérêt pour l’idéologie américaine.

    A l’Age des Guerres Mondiales, cette idéologisation de la politique fut étendue à une échelle mondiale. La puissance que l’Amérique choisissait pour ennemi était forcément contre la « liberté », la « démocratie », et contre tous les autres mots magiques, mais sans signification, de cette catégorie. Cela conduisit à des résultats étranges – toute puissance combattant la puissance que l’Amérique avait gratuitement choisie pour ennemi devint ipso facto une puissance de la « liberté ». Ainsi la Russie des Romanov et la Russie bolchevique furent toutes deux des puissances de la « liberté ».

    L’idéologie américaine conduisit l’Amérique à proclamer comme alliés des pays qui ne retournèrent pas le compliment, mais l’ardeur américaine n’en fut pas refroidie. Ce type de politique ne peut être considéré par l’Europe que comme adolescent, et en vérité toute tentative de décrire les formes et les problèmes du 20ème siècle selon une idéologie rationaliste du 19ème siècle est immature, ou pour être plus franc, stupide.

    Au 20ème siècle, alors que le type rationaliste d’idéologie avait été rejeté par la Civilisation Occidentale en progrès, l’universalisation américaine de l’idéologie se transforma en messianisme – l’idée que l’Amérique doit sauver le monde. Le véhicule du salut consiste en une religion matérialiste avec la « démocratie » prenant la place de Dieu, la « Constitution » à la place de l’Eglise, les « principes de gouvernement » à la place des dogmes religieux, et l’idée de la liberté économique à la place de la Grâce de Dieu. La technique du salut est d’embrasser le dollar, ou sans cela de se soumettre aux explosifs et aux baïonnettes de l’Amérique.

    L’idéologie américaine est une religion, tout comme l’étaient le Rationalisme de la Terreur française, celui du jacobinisme, celui du napoléonisme. L’idéologie américaine en est contemporaine, et ils sont complètement morts. De même que l’idéologie américaine est intérieurement morte. Son principal usage à l’époque actuelle – 1948 – est de diviser l’Europe. Le Michel [1] européen se vautre dans n’importe quelle idéologie qui promet le « bonheur » et une vie sans effort ni dureté. L’idéologie américaine sert ainsi un but négatif, et seulement cela. L’Esprit d’un Age disparu ne peut donner aucun message à un Age ultérieur, mais ne peut que nier l’Age nouveau, et tenter de le retarder, de le déformer et de le détourner de son chemin de vie. L’idéologie américaine n’est pas un instinct, car elle n’inspire personne. C’est un système inorganique, et quand l’un de ses principes lui barre la route, il est promptement écarté. Ainsi la doctrine religieuse de la « séparation des pouvoirs » fut rayée de la liste des dogmes sacrés en 1933. Avant cela, le saint principe de l’Isolation avait été mis de coté en 1917, lorsque l’Amérique entra dans une guerre occidentale qui ne la concernait en aucune manière. Ressuscité après la Première Guerre Mondiale, il fut à nouveau écarté durant la Seconde Guerre Mondiale. Une religion politique qui change sans cesse de doctrine surnaturelle n’est convaincante ni politiquement ni religieusement. La « doctrine » de Monroe, par exemple, annonça au début du 19ème siècle que tout l’hémisphère occidental était une sphère d’influence impérialiste américaine. Au 20ème siècle, cette doctrine reçut le statut spécial d’une doctrine ésotérique, étant conservée pour l’usage intérieur, alors que le dogme externe était appelé la « politique du bon voisin ».

    L’idéologie d’un peuple est un simple vêtement intellectuel. Elle peut ou pas correspondre à l’instinct de ce peuple. Une idéologie peut être changée au jour le jour, mais pas le caractère du peuple. Dès que ce caractère est formé, il est déterminé et influence les événements bien plus que ceux-ci ne peuvent l’influencer. Le caractère du Peuple Américain fut formé pendant la Guerre de Sécession.

    Francis Parker Yockey http://www.voxnr.com

    notes :

    [1] Personnage lourdaud et stupide, dans la culture populaire allemande ; « der deutsche Michel » : le Michel allemand. (NDT)

    source :

    Ce texte est extrait du livre de Francis P. Yockey : Imperium (publié en 1948).

  • Tournées solidaires, rappel à l’ordre du don de soi – Par Marie, de Lille

    Tournées solidaires, rappel à l’ordre du don de soi – Par Marie, de Lille

    Depuis début janvier, les tournées de la « Génération Solidaire » ont été lancées simultanément dans plusieurs villes de France. J’ai aussitôt été séduite par cette idée. Lorsque l’on est jeune et un peu idéaliste, on a tendance à rêver de changer le monde. On voudrait se mettre dans la peau d’un de ces héros d’autrefois pour sauver son pays, aider son peuple. Hélas, bien souvent ces grands idéaux sont rattrapés par la routine du quotidien, et nos désirs de générosité s’étouffent parfois un peu vite dans nos activités incessantes de jeune gens du XXIe siècle.

    D’autres fois, ce sont l’impuissance et le découragement qui nous saisissent : que puis-je faire, moi, pauvre fille perdue dans cette métropole de plus de 1 million d’habitants, pour me rendre utile pour mon peuple ?

    Cette initiative des tournées solidaires est comme une piqûre de rappel : un peu de courage qu’on nous tend, pour nous rappeler que nous ne sommes pas seuls à vouloir agir positivement sur le monde qui nous entoure, et que d’autres peuvent avoir besoin de nous. C’est donc avec enthousiasme que je me lance dans l’aventure.

    Chaque soir, moi je sais où dormir…

    Bientôt, nous commençons nos premières tournées de solidarité, dans la froidure de l’hiver. Lille est sous la neige, il fait entre -5 et -10 degrés en ces débuts de soirée. Et nous savons que la nuit sera plus fraîche encore. Ces premières tentatives nous font aussitôt goûter à cette dureté de la condition des sans-abris. A sillonner ainsi les rues de notre ville, pendant des heures dans le froid glacial, nous comprenons un peu plus la détresse de ces gens abandonnés sur le trottoir. J’ai oublié mes gants, et lorsque je sers la nourriture, mes doigts sont gelés. Mais je sais bien que chaque soir, un endroit chaud m’attend. Et j’ai un peu honte lorsque je pense à ma petite vie si confortable, et à mes soucis coutumiers, qui sont bien peu de choses face aux difficultés des sans-abris. Ceux-ci vivent au jour le jour, et pensent avant tout à survivre aujourd’hui, sans avoir le temps de se préoccuper du lendemain.

    La plupart d’entre eux se réfugient dans la gare ou dans les stations de métro, en espérant y trouver un peu de chaleur. En nous voyant arriver, avec nos sacs de couvertures, notre soupe qui fume, et nos pulls jaunes sur lesquels est inscrit notre message « Génération solidaire ! », des sourires éclairent leurs visages, et cela nous réchauffe un peu le cœur. Nous discutons avec eux, simplement, comme si nous les connaissions depuis toujours, et nous découvrons de véritables drames humains ignorés de notre monde individualiste et donneur de leçons.

    La pauvreté, plus qu’un chiffre politique

    Nous rencontrons une femme enceinte de trois mois, et qui malgré ses nombreuses demandes n’obtient aucune aide. Un homme nous avoue qu’il ne veut pas aller dans les centres d’hébergement à cause de l’insécurité qui y règne : on l’y menace avec des cutters, pour lui prendre ses chaussures et le peu qu’il possède. Un autre jour, c’est avec un homme roué de coups que nous discutons. Je pourrais multiplier les exemples.

    Bien sûr, nous savions avant nos tournées que la pauvreté des gens de notre peuple était de plus en plus répandue, nous savions que l’insécurité était le lot quotidien des mendiants, et que beaucoup d’entre eux étaient des jeunes gens de moins de 30 ans. Les chiffres, les statistiques et les pourcentages nous l’ont dit. Mais lorsque l’on se retrouve face à des hommes et à des femmes de chair et d’os et qui souffrent, alors les chiffres prennent un tout autre sens. Et nous sommes révoltés du peu de moyens que nous possédons pour leur venir en aide, et de l’indifférence générale à leur égard. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de continuer nos tournées. Et espérer que notre initiative réveillera d’autres générosités, prêtes à venir offrir leur solidarité à ceux qui sont dans le besoin !

    Marie de Lille http://fr.novopress.info

    Source : le webzine féminin Belle et Rebelle.

  • Philippe Ploncard d'Assac : « L'impérieuse nécessité et la brûlante actualité de la doctrine nationaliste »

    RIVAR0L : Vous fêtez cette année les dix ans de votre Lettre d'Information des Cercles Nationalistes, La Politique (1), que vous animez. Quel bilan tirez-vous de cette décennie pour vous mais aussi pour le mouvement national ?
    Philippe PLONCARD D'ASSAC : La leçon évidente est que, « qui veut peut » !
    Lorsqu'en avril 2001, Serge de Beketch qui, jusqu'alors m'avait ouvert les colonnes de son Libre Journal et son émission de Radio Courtoisie, pendant près de deux ans, m'enjoignait par un courriel, de ne plus analyser la Nouvelle-Droite et son gourou Alain de Benoist, la gnose et ses vecteurs parmi les catholiques de tradition et ceux et celles qui, dans "nos" milieux, applaudissaient à ces énormités, je constatais deux choses :
    1° Que toutes ces déviations avaient un point commun, une connotation maçonnique dont la gnose est le support, et la disparition de toute référence à nos principes constitutifs, remplacés par ceux de 1789.
    2° Que dans l'inculture de la droite dite nationale et des milieux catholiques, personne ne semblait comprendre où ces thèses allaient mener.
    L'IMPORTANCE DE LA FORMATION
    Telles furent les raisons du lancement de La Politique, comme organe de formation doctrinale et d'analyse de l'actualité à la lumière des principes nationalistes.
    J'allais reprendre tous les sujets que Beketch avait prétendu m'interdire de traiter.
    Bien évidemment, ceux et celles que je dérangeais firent tout pour établir un « cordon sanitaire » sur ce que j'écrivais, m'insultèrent ou encore lancèrent la formule : « le père oui, le fils non ».
    C'était occulter que mon père avait été le premier à dénoncer les dérives anti-nationalistes et antichrétiennes de la Nouvelle-Droite d'Alain de Benoist et de Dominique Venner, déjà dans Europe Action.
    Cela explique l'évolution du Front national par l'arrivée de membres issus de la Nouvelle droite et du Club de l'Horloge, avec les Bruno Mégret, Yvan Blot, entre autres, qui plus est, gaullistes.
    Progressivement, les cadres nationalistes qui avaient formé l'ossature première du Front, furent soit dégoûtés, soit poussés dehors. Ces cadres que Le Pen allait insulter en assurant dans Le Choc du Mois, n°3 :
    « Toute ma vie j'ai traîné l'extrême droite comme un véritable boulet » (2) allusion à la droite nationaliste et pétainiste qui l'avait fait.
    R. : Vous présidez également les Cercles nationalistes et la Société de Philosophie Politique. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces deux structures et quels sont vos projets ?
    Ph. P. d'A. : - La création des Cercles Nationalistes a découlé du constat que j'avais fait en 1993 que le Front National ne pouvait pas être le vecteur de la reconquête idéologique et physique de la France.
    Il fallait commencer par recréer des cadres politiquement formés, conscients de l'importance de nos principes constitutifs si l'on voulait à terme, redresser notre pays.
    On nous demande très régulièrement comment se rattacher aux Cercles nationalistes, aussi dans La Politique, de juillet-août, nous sommes revenus sur leur mode de fonctionnement très particulier. Ce ne sont pas des cercles de rencontre, mais de travail.
    Ils sont indépendants les uns des autres, et ceux qui souhaitent se rattacher aux Cercles existants ne le peuvent pas.
    C'est à eux de former leur propre Cercle avec ceux qu'ils connaissent en travaillant, en cellule, les sujets de formation que nous donnons au travers de La Politique et des ouvrages que nous publions.
    Cette formule à laquelle nous nous sommes arrêtés, constitue le seul moyen d'éviter les noyautages indésirables qui pourraient contaminer l'ensemble.
    Cela nous permet aussi de jauger de l'engagement dans le combat idéologique de ceux qui nous rejoignent.
    On ne fera pas l'économie de la formation doctrinale, car comme je le rappelle régulièrement « toutes les révolutions qui ont abouti ont commencé par être des révolutions intellectuelles ».
    Pour cela il faut des cadres capables d'assumer des responsabilités lors des bouleversements socio-économiques voulus par le mondialisme pour imposer sa dictature mondiale messianique.
    Sans les loges maçonniques au XVIIIe siècle, dont le Club des Jacobins et les Illuminés de Bavière, la Révolution dite française n'aurait pas abouti.
    Pas plus que la révolution bolchevique sans ses cadres révolutionnaires juifs.
    Toute révolution a besoin d'une élite qui est comme le levain dans la pâte.
    C'est donc pour répondre à cette nécessité de formation que j'ai lancé la Société de Philosophie Politique, chargée d'éditer et de diffuser nos ouvrages de formation doctrinale.
    Avec la S.P.P , La Politique, les Cercles nationaliste et notre site < nationalisme-francais.com >, nous avons les outils de notre combat nationaliste, ce qui dérange évidemment ceux qui visent, jusque dans "nos" milieux, à infiltrer, neutraliser et dévier toute réaction au processus de destruction de la nation (3).
    R. : De plus en plus de nationaux (Journaux, personnalités) se rallient à Marine Le Pen depuis le congrès de Tours. Qu'en pensez-vous et que pensez-vous du comportement de Bruno Golnisch qui reste au Front alors que ses proches sont exclus ?
    Ph. P. d'A. : C'est effectivement le cas de différents organes, par attachement à Bruno Gollnisch et aussi pour ne pas déplaire à un certain lectorat. Malheureusement lorsque l'on rentre dans ce cercle vicieux de crainte de déplaire, on n'est plus libre. Dès lors, il ne faut pas s'étonner que ce que l'on appelle la Réaction perde toutes ses batailles politiques et religieuses. Au lieu de se battre sur les principes que ces gens prétendent défendre, ils pactisent avec ceux de l'ennemi, vont à la soupe, se mettent « au diapason » !
    Certains lecteurs de RIVAROL ont encore des illusions sur le Front national "dédiabolisé". Qu'ils n'oublient pas entre autres les déclarations de Marine Le Pen au quotidien israélien Haaretz, le 7 janvier 2011, quelques jours avant le congrès de Tours, « Le Front national a toujours été un parti pro-sioniste », elles devraient les "refroidir"... !
    Soyons juste cependant avec Marine Le Pen, elle ne suit que la dérive commencée par la trahison de son père des principes de départ en l'accentuant, en l'aggravant et en l'accélérant. Il est donc fallacieux à mon sens de faire pièce à Marine Le Pen en lui opposant son père.
    LA CRAINTE DE DEPLAIRE DES BIEN-PENSANTS
    Quant à Bruno Gollnisch, comme je l'ai analysé dans l'Histoire d'une trahison, je ne peux que constater qu'après avoir "chauffé" ses partisans contre Marine, il les a laissés tomber après l'élection de celle-ci en s'y ralliant par son discours de Tours et en laissant exclure les uns après les autres ses proches, le dernier en date étant Yvan Benedetti qui fut pourtant son bras droit et le coordinateur de sa campagne l'an dernier. Hélas il sacrifie ainsi tout à la fois la défense des principes et celle de ses partisans. Edulcorant le rôle de la maçonnerie, il affirmait dans la revue L'Héritage n° 2, été 2005 : « La Trilatérale ça existe mais ce n'est pas maçonnique » (sic).
    Ces "positionnements" d'aujourd'hui rappellent celui des "bien-pensants" lors du débat sur la séparation de l'Église et de l'État en 1905, d'où la déclaration méprisante à leur endroit de Jean Jaurès :
    « Nos adversaires nous ont-ils répondu ?
    Ont-ils opposé doctrine à doctrine, idéal à idéal ?
    Ont-ils eu le courage de dresser contre la pensée de la Révolution l'entière pensée catholique qui revendique pour Dieu, le droit non seulement d'inspirer et de guider la société spirituelle, mais de façonner la société civile ?
    Non, ils se sont dérobés, ils ont chicané sur des détails d'organisation ».
    C'était la raison de mon interpellation sur les raisons des échecs politiques et religieux répétitifs de la droite dite "nationale" et "catholique" cornaquée par des « compagnons de route » de la judéo-maçonnerie qui neutralisent et détournent le combat.
    Un peuple qui ne connaît plus ses principes constitutifs, qui a perdu la notion de ses racines, de son héritage, bref sa mémoire nationale et qui ne connaît pas ses ennemis, parce qu'on le trompe, ne sait réagir.
    C'est pourquoi, avec d'autres, je veux être un "éveilleur" !
    R. : Vous commencez à l'automne une « Chronique nationaliste » mensuelle dans RIVAROL. Quels seront les sujets traités et quels sont les objectifs ?
    Ph. P. d'A. : Tout d'abord, merci de votre invitation à assurer cette Chronique. L'écho que mon action rencontre de plus en plus vous doit beaucoup par les annonces que vous en faites, ainsi que de mes livres par les analyses pertinentes de F.-X. Rochette. Avec le succès de mes vidéos sur le nationalisme, la maçonnerie et le complot mondialiste (4), réalisées grâce au dynamique Franck Abed, le mur du silence sur mon entreprise de reconquête idéologique s'effondre. Il aura fallu dix ans de travail acharné pour que ce que j'écrivais dès 2001 finisse par percer, pour que ceux qui croyaient, comme on le leur disait, que j'étais « un fou attaquant tout le monde » se rendent compte, les événements aidant, que mes mises en garde, n'étaient, hélas, que trop vraies.
    LE REFUS CONSTANT DES COMPROMISSIONS
    Aucun de ceux qui m'ont imputé des mensonges n'ont pu les démontrer, car c'est par leurs propres textes que je mets en lumière leur duplicité !
    Si la France est dans l'état où elle est, c'est grâce à ces "conservateurs" et autres "bien-pensants" qui n'osent dénoncer l'ennemi, préférant combattre les sonneurs de tocsin dont l'exemple les juge.
    Mon objectif constant a été la formation doctrinale et la mise en garde envers ceux qui, par naïveté, faiblesse ou compromission, paralysent le combat nationaliste en faisant croire qu'il n'y a pas de complot judéo-maçonnique (5).
    Parmi le très nombreux courrier que je reçois, je voudrais citer la lettre d'un lecteur belge de RIVAROL :
    « Par la rubrique "Droit aux Lettres" de RIVAROL j'ai été fortement intéressé par les réponses acerbes, mais combien justifiées de M, Ploncard d'Assac [...]. L'article "Pourquoi la Réaction perd-elle toutes les batailles", est tout bonnement pertinent ».
    Ce texte démontre que ma critique vaut pour tous les peuples, le mal étant le même, les agents étant les mêmes.
    De même, ce mail d'un jeune Français de 27 ans résidant en Allemagne : « Je me permets de vous dire que votre travail est vraiment exceptionnel » [...]. « Vos interventions sont claires et indispensables pour comprendre le monde actuel. »
    Voilà pourquoi pendant près de dix ans certains se sont efforcés d'empêcher que mes analyses soient connues, car ceux qui les découvrent retrouvent une raison d'espérer et d'agir.
    Ils comprennent à quel point ils ont été "baladés" pendant des années avec l'illusion d'une "bonne élection", sans qu'au préalable la critique des principes qui nous détruisent, ait été faite, car comme je le martèle régulièrement : « On ne restaure pas un pays avec les principes qui le détruisent ».
    Si nombre de Français le découvrent aujourd'hui, c'est aussi grâce à la nouvelle équipe qui a donné une dynamique nationaliste à RIVAROL. Votre émouvant rappel sur la France du Maréchal dans le numéro du 22 juillet à l'occasion du soixantième anniversaire de sa disparition est un monument de piété envers notre France !
    Propos recueillis par Jérôme BOURBON. Rivarol du 1er sept 2011
    (1)BP 30030,83952 La Garde cedex.
    (2)P. P. d'Assac, Histoire d'une trahison. 20 € franco
    (3)P. P. d'Assac. Le Double visage de la maçonnerie et de ses « compagnons de route », 10 € franco
    (4)Dailymotion, Entretiens de P. P. d'Assac avec Frank Abed, cf. aussi Ripoublik.com et Gloria.com, ainsi que le site d'Alain Soral, parmi plus de 70 autres sites.
    (5)P. P. d'Assac. La Maçonnerie. 35 € franco. (Au chapitre Les Compagnons de route, les déclarations de ceux qui nient tout complot judéo-maçonnique) et Le Complot mondialiste, 18 € franco.

  • Nantes : Les opposants au projet de loi autorisant le mariage homosexuel agressés

    Nantes : Les opposants au projet de loi autorisant le mariage homosexuel agressés

    NANTES (NOVOpress Breizh) – A l’appel de l’association LMPT 44 (La Manifestation Pour Tous), près d’un millier de personnes se sont retrouvées en famille à Nantes samedi dernier avec leurs vélos ou leurs trottinettes, pour effectuer un parcours dans le centre ville. Une manifestation pacifique qui n’a pas été du goût de tout le monde.

    Comme lors des précédents rassemblements, les organisateurs entendaient faire une manifestation pacifique dans le cadre du débat démocratique et populaire sur le projet de loi relatif au mariage homosexuel. Partis de la place Viarme, les familles, venues en nombre, ont rejoint la Préfecture avant de gagner la place Royale, dans une ambiance conviviale, détendue et bon enfant.

    Alors qu’il arrivait à proximité de la Préfecture, le cortège a  croisé des manifestants rassemblés  à l’appel, entre autre, de l’Union démocratique bretonne (UDB)  en soutien de Djamal, le chômeur qui s’est immolé devant une agence Pôle Emploi la semaine dernière.

    Alors qu’ils continuent pacifiquement leur chemin, les familles du cortège LMPT 44 ont été violemment prises à parti par quelques participants de ce rassemblement  qui, après les avoir insultées et traitées de  « fâchistes »,  « nazis », « homophobes » (sic), les ont agressées physiquement. Les policiers, présents sur les lieux, ont du s’interposer pour protéger les membres du cortège.

    Cette agression fera dire à l’un de ces derniers : « Alors que le gouvernement met en avant des mesures sociétales – du type “mariage pour tous” – au lieu de traiter sérieusement, par exemple, les conséquences sociales du chômage, la réaction de ces manifestants témoigne de leur degré de conscience politique : proche du zéro ».

    Crédit photo : DR

    http://fr.novopress.info

  • Etre Allemand ou Turc, il faut choisir

    (extrait) Angela Merkel, qui entreprend un voyage en Turquie le week-end prochain, s’est dépêchée de tuer dans l’œuf le débat naissant sur la double nationalité. Celui-ci avait été initié par la ministre de la justice, qui a récemment proposé de faciliter l’accès à la double nationalité.

    Ce n’est pas d’actualité, a immédiatement rétorqué ce mardi Steffen Seibert, porte-parole d’Angela Merkel. (…)

    Alors que l’Allemagne ne reconnaissait que le droit du sang, la gauche a, en 2000, introduit un peu de souplesse. Les enfants nés en Allemagne de parents étrangers peuvent désormais garder les deux nationalités jusqu’à leur majorité. Mais entre 18 et 25 ans, ils doivent choisir.

    Source   http://www.fdesouche.com

  • Mobilisations contre le “mariage” homosexuel : pour obtenir un résultat politique, il faut mener une action politique

    Catherine Rouvier, docteur d’Etat en Droit public et en Sciences politiques de l’Université Paris II, a publié une thèse d’histoire des idées politiques sur Gustave Le Bon, l’auteur de la Psychologie des foules, paru en 1895. Elle déclare :

    Bonjour Madame, qu’a pensé la spécialiste de la psychologie des foules que vous êtes des manifestations contre le « mariage pour tous » ?

    Le déroulement de la manifestation ; la nature même des mots d’ordre et des chants ; la couleur rose apaisante et inoffensive des panneaux, des tee-shirts, des écharpes ; la scission des cortèges, venus de trois endroits différents, ce qui diluait l’effet de masse ; le caractère très lent de la marche, souvent stoppée par de longues minutes passées dans le froid, ce qui minimisait l’échauffement des corps mais aussi des esprits ; tout était fait pour que ne se produise pas de phénomène de foule, c’est-à-dire la fusion des individualités en un « moi collectif » animé d’une pensée commune, et parcouru de sentiments contagieux comme la colère ou l’enthousiasme. Or, seule la puissance invincible d’une véritable “foule” au sens psychosociologique du terme peut faire peur à un gouvernement jusqu’à le faire plier, comme ce fut le cas en 1984.
    Que faudrait-il, le 24 mars, pour que les gentils manifestants se changent en foule ?

    En priorité, il faut deux choses : des mots d’ordres et un chef. [...]
    Le message, pour générer l’action, doit être simple, clair, univoque. On ne peut pas faire dire à une foule qu’on souhaite mobiliser vraiment deux choses à la fois
    , surtout si elles sont presque exclusives l’une de l’autre. Sinon le message est brouillé, donc inefficace. Ainsi, en l’espèce, on ne pouvait pas, d’un côté, refuser d’appeler « mariage » la légalisation de la vie commune de deux hommes ou de deux femmes et refuser que cette union ait les mêmes conséquences que celle d’un homme et d’une femme ; et, d’un autre coté, reprendre à son compte le terme même qui justifie ces revendications : la lutte contre l’homophobie. Donc mettre sur les tracts appelant à manifester, sous le mot d’ordre principal, « manif’ pour tous » (qui était déjà un clin d’œil amical à l’appellation fallacieuse de « mariage pour tous » des adversaires – ce qui n’est pas très bon), un second mot d’ordre : « lutter contre l’homophobie », lequel brouillait le message.

    [...] Virginie Telenne, alias Frigide Barjot, s’est attirée (…) la sympathie et la reconnaissance des catholiques en soutenant le pape Benoît XVI dans les médias à une époque où ceux-ci ne faisaient que relayer les critiques de toutes sortes et les attaques les plus violentes contre le « pape allemand ». Mais elle l’a fait en utilisant le personnage de parodiste, forgé pour elle par son mari Basile de Koch alias Bruno Telenne (qui, lui, reste dans la dérision dans sa manifestation « le mariage pour personne » en marge de la manifestation officielle). Or, ce surnom a une connotation positive, puisqu’il évoque Brigitte Bardot, gloire nationale, très belle actrice, femme attachante, passionnée de la cause animale. Mais dans le même temps, il a la connotation péjorative à cause de deux adjectifs peu valorisants : « frigide » et « barjot ». Or le sujet est grave et comme le notait déjà La Bruyère : « Le caractère des Français demande du sérieux dans le souverain ». Un chef doit être « auréolé de prestige » , ce que la dérision exclut de facto. Il n’est pas là pour plaire, et il ne doit pas craindre d’être accusé de ne pas être « gentil ».

    [...] Jean-François Copé a manifesté, mais interviewé par les journalistes pendant la manifestation, il a dit que ce qui le gênait surtout, c’était la GPA et la PMA, plus que le texte lui-même : message non clair, là encore. Monsieur Guaino a fait un beau témoignage, émouvant, sur sa propre difficulté à avoir vécu une enfance sans père. Mais il a atténué considérablement l’effet produit en protestant lui aussi longuement contre l’« homophobie » comme s’il était accusé et non accusant. François Fillon a été le plus clair, parlant lui aussi d’abrogation, mais brièvement, dans une intervention liminaire au vote à l’Assemblée, non médiatisée. Quand aux centristes, entre ceux qui « se sont trompés de bouton » et « ceux qui étaient sortis au moment du vote » (zut, pas de chance, c’est déjà voté !), on ne les voit pas en leaders sur ce sujet !

    Quelles sont les autres conditions du succès ?

    Changer de style. Le souci de satisfaire une mode « festive » et son métier, le spectacle, ont conduit Frigide à organiser une sorte de parodie de gay pride avec chars, chants, musique disco et techno, « tubes » de l’été… La scène dressée sur le Champ-de-Mars évoquait un theâtre, une émission de télé-divertissement, pas un meeting politique. Seul le jeune Xavier Bongibault a eu un mot politique. Il a comparé Hollande à Hitler parce qu’il veut « enfermer les homos dans une définition dictée par leurs choix sexuels ». Mais pour cette remarque, à l’efficacité médiatique immédiate, il s’est fait tancer par Frigide, et s’est tout de suite excusé. Ce choix du festif et du non-politique n’est pas mobilisateur, car il maintient les manifestants dans le bien-être des retrouvailles de ceux-qui-pensent-comme-eux, et les bercent de la certitude fallacieuse d’une opinion largement répandue. Se réunir devient alors le but de la réunion. Par ailleurs, à cette foule qui attendait des mots d’ordre parce qu’elle avait reçu un choc – celui d’un projet de loi ouvrant le mariage à deux hommes entre eux ou à deux femmes entre elles – la réponse apportée par Frigide Barjot a été de dire que c’était pas vrai, qu’à un enfant il faut un papa et une maman, que les enfants naissent d’un homme et d’une femme. Et la foule a récité ou chanté cela un peu comme une litanie ou une comptine apaisante et auto-convaincante. Mais on ne lui a pas demandé (et on le lui a même interdit – les mots d’ordre et chants étant limités et imposés) de dire que ce n’est pas bien. Pour obtenir un résultat politique, il faut mener la foule vers une action politique.

    [...] Alors oui, on peut en effet imaginer qu’une foule immense réunie à nouveau le 24 Mars, sans flons flons, en un immense ruban compact comme en 1984 – et non divisée en trois cortèges, avec des slogans, banderoles et chants non pas imposés par le rose bonbon mais décidés par des chefs d’établissements scolaires, des religieux, des paroissiens, des chefs de syndicats et de partis, qui défileront suivis de leurs adhérents ou ouailles, dans une gravité et une colère véritable contre la dénaturation de notre modèle sociétal. Ceux qui l’imposent pourraient faire changer le cours des choses.

    [...] Autre modification nécessaire : il ne faudra pas isoler par un « cordon sanitaire » les manifestants du reste de la rue comme çela a été fait le 13 janvier. Pour que la foule agisse, qu’elle remporte le combat qu’elle livre, il faut que la rue puisse la rejoindre, la suivre, s’y agréger, il faut que la rue réagisse. Pour et contre, pourquoi pas ? La manifestation de Civitas du 18 novembre a été portée à la connaissance du monde entier en moins de 2 heures par les médias à cause de l’attaque des Femen. Il ne s’agit pas de provoquer les incidents, mais il faut laisser les adversaires montrer ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent. La présence de la police doit suffire à éviter les débordements.

    [...] Dans le cas présent, des milliers d’officiers municipaux sont opposés à ce projet. Devront-ils se démettre de leurs fonctions, renoncer à leur mandat parce qu’ils se seront mis en infraction en refusant d’appliquer cette loi et donc de « marier » des hommes entre eux ou des femmes entre elles ? Un joli but politique serait alors atteint pour l’actuelle majorité : démission garantie de tous les maires catholiques de droite, et des élus « réfractaires » de gauche ! Ne vaudrait-il pas mieux prendre les devants, et que les maires disent comme Mirabeau qu’ils sont dans leur mairie « par la volonté du peuple et qu’ils n’en sortiront que par la force des baïonnettes », mais qu’on ne les forcera pas à faire cet acte contraire à leur conscience ? [...]”

    Des milliers de prêtres et de religieuses devront-ils tomber sous le coup de la loi, astreints à des amendes conséquentes pour avoir simplement dit ce que la religion qui est leur vocation et leur vie leur enjoint de dire sur ce sujet ? L’Eglise va-t-elle demain être mise hors-la-loi ? (…)

    source : Le rouge et le noir

    http://fr.altermedia.info