Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tradition - Page 391

  • Le SIEL aux avant-postes de la mobilisation nationale contre le prétendu "Mariage" homosexuel

    Le SIEL s'élève contre le projet de loi instituant un prétendu "mariage" homosexuel, qui, outre qu'il ne correspond pas à la définition du mariage, aurait immédiatement ou plus tard de graves retentissements : modifications en profondeur du code civil, adoption par des couples homosexuels, procréation dite "médicalement assistée", gestation pour autrui…

    Le SIEL, qui défend le modèle familial, s'inquiète des dérives juridiques et des bouleversements anthropologiques considérables qui malmèneraient les fondements de la civilisation française. Il appelle donc ses membres, amis et sympathisants à se joindre à la grande manifestation d'opposition nationale du 13 janvier prochain.

    Alors que les débats sur l'embryon humain et l'euthanasie sont également au menu du calendrier parlementaire, le SIEL estime qu'une information plus précise doit être donnée aux Français sur le monde nouveau, mais pas nécessairement meilleur, qui se prépare; un monde où la règle du "genre" tentera de s'impose aux lois naturelles, où la vie, de la conception à la mort naturelle, ne sera plus protégée, où l'ensemble de la vie sociale serait peu à peu soumise aux seules lois de la marchandise et de la jouissance individuelle. Il n'est pas sûr qu'une majorité de Français veuillent de ce monde, ni qu'ils en mesurent les conséquences, immédiates ou lointaines : sur tous ces bouleversements, une longue réflexion collective est nécessaire.

    http://www.siel-souverainete.fr/

  • Poutine et la place de la Russie

    Poutine et la place de la RussieLa fin du monde n’a pas eu lieu.

    Quoiqu’il ne faille pas exclure, qu’à terme, ne se produise la fin d’un monde, celui, américano-centré, unilatéral et formidablement dangereux pour la paix, que l’on voudrait, ici, en Occident, voir s’installer durablement.

    Pourquoi pas pour mille ans !

    La récente conférence de presse de Vladimir Poutine, s’adressant durant quatre heures trente à plus de mille journalistes de toutes nations, le jeudi 20 décembre, a rappelé cette vérité qui dérange : la Russie est toujours là. Mieux : elle incarne, par sa volonté de ne pas se plier à l’hégémonie étatsunienne, la perspective d’un monde multipolaire, pluri-civilisationnel, pour l’avènement duquel d’autres nations luttent, celles notamment représentées par le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, République Sud-africaine), mais aussi l’ALBA, en Amérique latine, ce qui démontre, à l’encontre de ce que la presse mainstreams prétend, que les Russes sont loin d’être « isolés ».

    C’est une rengaine qui révèle, chez les journalistes liés à l’Otan, une réelle absence d’imagination. Il est vrai qu’en général, l’activité propagandiste ne demande comme aptitude que celle qui consiste à se répéter pour faire pénétrer dans le cerveau assoupi des masses des « vérités » infaillibles. Encore que l’imagination soit un ingrédient indispensable pour donner du sel aux scénarios susceptibles de remplacer la réalité. Il est vrai que le matraquage manichéen a réussi avec l’Irak, la Serbie, la Libye, et que la légende d’une démocratie militante et internationaliste éradiquant le Mal dictatorial de la planète a plutôt bien marché ; ce qui révèle, pour ceux qui croient encore aux lendemains qui chantent, combien les peuples occidentaux ont vendu leur liberté pour un plat de lentilles, qui s'avèrent, par ces temps de crise, plutôt passablement avariés. Et pour le coup, ils ont abandonné aussi leur droit d’aînesse.

    Une chansonnette qui a les faveurs des salles de rédaction, en ce moment, est que la Russie serait sur le point d’abandonner « le régime de Bachar al Assad » (dixit). On s’appuie, pour étayer ce qui ressemble furieusement à des lubies arrosées d’après dîner (du Siècle ou du crif, comme vous voulez), sur de soi-disant déclarations, d’un sous-ministre ou d’un ambassadeur russes, voire de Poutine lui-même.

    En vérité, la position russe n’a jamais changé : la Russie n’appuie pas un homme, mais un Etat légitime, la nature du régime et la composition du gouvernement syrien doivent résulter du choix du peuple syrien lui-même, une conférence de conciliation doit avoir lieu, et les forces étrangères n’ont pas à intervenir dans le conflit. Rien de nouveau sous le soleil, donc !

    Contre toute évidence, nos braves Tintins de comptoirs (désirant sans doute redonner de l'espoir à des « rebelles » singulièrement étrillés) entonnent le refrain bien appris de l’armée syrienne qui perd du terrain, du régime qui s’effrite, avant de s’effondrer, de l’isolement de ses partisans, de son encerclement etc. Que les « rebelles », dont la majorité sont des membres d’Al-Qaeda, des salafistes takfriristes, des frères musulmans, des Talibans, des Tchétchènes, des Turcs, Irakiens, Libyens, Tunisiens, Marocains, des Yéménites djihadistes, qui n’ont rien à voir avec les Syriens de souche, et qui sont payés par le Qatar, soutenus pas les USA, Israël, l’Angleterre et la France, pays qui prétendent, par ailleurs, combattre le fléau islamiste, soient exterminés par la valeureuse armée républicaine syrienne, cela semble leur échapper. Ils en restent à une explication fort simple, digne d’une cour de récréation de collège : Bachar étant un méchant, les Russes, ayant une propension à la méchanceté, comme chacun sait, sont naturellement portés à lui porter leur aide. Mais, surtout, la Russie s’accrocherait à la base de Tartous, afin de maintenir sa présence en Méditerranée orientale, mais serait bien obligée de tenir compte du rapport de force défavorable.

    Autrement dit, la presse raisonne comme si elle jouait aux dames avec un damier singulièrement étriqué, alors qu'il s’agit d’un jeu d’échecs à l’échelle asiatique, voire mondiale. Quand le sage montre la lune, dit un proverbe chinois, l’idiot regarde le doigt.

    Au lieu de prendre des vessies pour des lanternes, la presse collaboratrice devrait plutôt abandonner ses vains espoirs. D’abord parce que le « régime » syrien tient, tout simplement pour des raisons faciles à comprendre : si les fanatiques islamistes l’emportent, ce sera un génocide, les minorités ethniques et confessionnelles seront exterminées, les femmes retourneront en esclavage, et une chape de plomb s’abattra sur un pays encore indépendant et libre. D’autre part, la Russie possède largement de quoi tenir tête aux puissances militaires locales et internationales, qui se mêlent de semer la zizanie dans cette région. Non, l’ours n’est pas affaibli !

    Surtout, il est évident que si la Russie laisse le terrain à l’Occident, c’en est fini de ses rêves d’indépendance, et même de sa volonté de survie. L'ours joue ici sa peau, et il est prématuré de vouloir d’ores et déjà la vendre !

    Pourquoi ? Il n’est qu’à regarder une carte pour comprendre. Qui contrôle cette région, où aboutissent, aboutiront, des terminaux gaziers et pétroliers, lesquels sont vitaux pour des pays comme l’Iran, partant la Chine, ceux d’Asie centrale, la Russie même, qui aurait voix au chapitre en Europe occidentale, région maritime où baignent des Etats déstabilisés ou stratégiquement essentiels, parfois surarmés, où l’on a trouvé des réserves immenses de gaz, cette énergie du XXIe siècle, qui la contrôle, donc, contrôle l’avenir. La Russie sait aussi que, comme dans un jeu de dominos, perdre la partie ici entraînerait un déplacement du conflit tout près de ses frontières, dans cette Asie centrale où s’agitent déjà des intégristes musulmans. Qui occupe l'Eurasie tient les rênes de la planète.

    C’est pourquoi il est réjouissant de voir revenir, sur le théâtre international des nations, une Russie forte, fière et digne. La conférence de presse du président Poutine nous rappelle, nous, Français, celles du général de Gaulle, qui soutenait que la place de la France devait être au premier rang. La noblesse de notre histoire ne laissait pas d’autre alternative. C’était compter sans la trahison de nos « élites », qu’il pressentait néanmoins, lesquelles ont vendu notre indépendance, celle de l’Europe aussi, à ceux que Mitterrand, qui les avait portant bien installé dans notre culture, considéraient comme nos pires ennemis, les Etats-Unis d’Amérique.
    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • Une enquête sur les nouveaux païens

     Une maison d’édition non conformiste réputée, Dualpha, a publié en 2005 dans sa stimulante collection « Politiquement incorrect » une enquête de Christian Bouchet sur le monde néo-païen en France. Docteur en ethnologie et militant nationaliste-révolutionnaire bien connu, Christian Bouchet avait déjà fait paraître en 2001 chez Pardès un très remarquable Néo-paganisme quand bien même cette appellation suscite la plus grande réserve.

     

    Surpris au cours d’une précédente enquête, politique celle-là, consacrée aux Nouveaux nationalistes (Déterna, 2001), que la jeune génération militante « droitiste » s’affirme païenne, il en fait ici son sujet d’étude, d’où un ouvrage composé d’entretiens qui en couvrent imparfaitement le champ. Regrettons toutefois l’absence de quelques éminents penseurs du paganisme au XXIe siècle.

     

    Parmi les contributions, signalons la participation du grand spécialiste des religions et de leurs dissidences contemporaines, Massimo Introvigne, qui prend au sérieux cette renaissance. L’universitaire polonais Jaroslaw Tomasiewicz retrace – bien trop brièvement, hélas ! – son renouveau en Europe de l’Est. Dans cette partie de l’Europe, loin de se restreindre à l’ultra-droite, le « néo-paganisme » touche la gauche et s’implante dans le courant écolo-alternatif underground.

     

    Principal contributeur du « retour des Dieux dans la pensée européenne », Alain de Benoist regarde avec une distanciation sereine, clinique même, l’effervescence néo-païenne qu’il initia un quart de siècle plus tôt. Rejetant les dérives possibles, « sectaires », du regain païen, l’auteur de Comment peut-on être païen ? craint le simulacre et réaffirme l’impossibilité de reconstituer un paganisme européen qui nierait deux mille ans de christianisme. Il pense par ailleurs que toutes les tentatives de revenir au polythéisme pré-chrétien sont vaines, car dépendantes, quelque soit la bonne volonté des restaurateurs, de la forme chrétienne des mentalités. On retrouve cette réserve chez Édouard Rix qui montre dans « Julius Evola et le néo-paganisme » la grande méfiance du théoricien du traditionalisme radical envers des formes parodiques (contre-modernes) de paganité.

     

    Les différents entretiens donnent au lecteur une pluralité de points de vue, ce qui est la moindre des choses puisque le paganisme implique évidemment et nécessairement un polythéisme de sensibilités, de comportements, de spiritualités, quitte à paraître contradictoire. Si Thierry Jolif considère que le néo-druidisme est une imposture dont les racines ne remonteraient pas aux derniers druides traqués par Rome, mais plus prosaïquement au XVIIe siècle et à la genèse de la franc-maçonnerie, deux défenseurs du druidisme, Alain Le Goff et Jean-Lionel Manquat, affirment pour leur part une continuité traditionnelle ininterrompue pour ensuite expliquer leur foi. L’écrivain Bruno Favrit apporte, lui, un témoignage capital sur ce qu’il entend par « paganisme ». Estimant avec raison que « le paganisme pourrait bien constituer l’état le plus naturel de l’homme », il souhaite l’apparition d’« un type d’homme exigeant, qui rendrait sa vie utile aux siens (Aristote) avant de l’être pour la Cité (Platon), [qui] serait plus précieux pour la vitalité de l’espèce en général. Il n’irait pas en tout cas dans le sens de la panmixie telle qu’elle est encouragée par le nouvel Évangile réducteur de biodiversité… » Quand Marie des Bois soutient un paganisme charnel, féminin, naturaliste, très troisième fonction, Bernard Marillier avance un paganisme guerrier de deuxième fonction de très bon aloi et Bernard Mengal propose un « paganisme politique et scientifique ». En ce qui concerne l’écrivain et éditeur Philippe Randa, s’il ne se dit païen, il adhère néanmoins à sa philosophie, à son esthétique et à son érotisme.

     

    Des « professions de foi » aristocratiques côtoient des déclamations « plébéiennes ». La thiase marseillaise Libération païenne réalise ainsi des expériences spirituelles d’ordre dionysiaque et s’aventure, comme d’ailleurs Marie des Bois, sur une sorte de « voie de la main gauche ». Thomas Stahler appréhende le paganisme selon une inclination plus intellectuelle qui confirme néanmoins l’indispensable enracinement. En effet, « être païen, paganus, c’est avoir la religion “ du pays ”,  autochtone ». Il préfère en outre se « qualifier de polythéiste européen voire d’euro-païen, seule façon logique à [s]es yeux d’être européen ».

     

    L’attitude des païens à l’égard du monde moderne diffère donc selon les tempéraments. Vivant en symbiose dans ses forêts bourbonnaises, Marie des Bois ignore superbement la Modernité tout en déplorant ses ravages. D’une orientation plus activiste, Bernard Mariller et Thomas Stahler acceptent la confrontation avec notre monde sinistre et désenchanté. Il est par conséquent normal qu’une fois le livre refermé, le lecteur soit troublé devant cette merveilleuse polyphonie. En effet, quel rapport peut-il exister entre un spécialiste des cultes solaires européens comme Jean-Christophe Mathelin et le druide Jean-Lionel Manquat si ce n’est leur refus du monothéisme biblique et leur adhésion commune aux plus anciennes racines de l’Europe ?

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com

     

    • Christian Bouchet, Les Nouveaux Païens, Dualpha, coll. « Politiquement incorrect », 2005, 338 p., 26 €.

  • Pourquoi tant de haine ? Courage… Frigide Barjot !

    Comme chacun sait, la rumeur est assassine. Frigide Barjot, coordonnatrice de la grande manifestation du 17 novembre dernier, est mal payée pour le savoir. Attaquée d’un côté par des associations homosexuelles, aussi minoritaires qu’actives et qui pourraient se réunir dans des cabines téléphoniques.

    De l’autre, par des catholiques énervés. Mise au point.

    Quand il y a le feu dans la maison, on ne demande pas aux pompiers leur carte d’identité. Pas plus qu’on n’exige d’eux de savoir s’ils vont à la messe le dimanche, à la mosquée le vendredi midi ou à la synagogue le vendredi soir. Et puis, et c’est là qu’elle a brisé un tabou : existent des homosexuels de droite ou de gauche, des catholiques et des musulmans, qui peuvent militer contre le « mariage pour tous »…

    Ainsi, Frigide Barjot, de son nom de scène, Virginie Merle, à la ville, est-elle femme d’aujourd’hui. Si elle conteste les dérives de son temps, elle participe néanmoins de son époque. Et s’inscrit, avec son époux, Basile de Koch, président à vie du groupe humoriste Jalons, sans lequel Les Guignols de l’info ou Groland n’auraient sûrement jamais existé, dans une ancestrale tradition d’humoristes et d’empêcheurs de penser en rond, dont il faut encore savoir, derrière les plaisanteries de potaches, aller dénicher la vérité des choses.

    Sans elle, sans son carnet d’adresses, ses réseaux et sa parfaite connaissance du petit monde médiatique, jamais ces centaines de milliers de Français n’auraient défilé, ce 17 novembre dernier, dans les rues de France. Mais le succès, surtout lorsque massif et inattendu, a son prix. Et celui que cette dame est sommée d’acquitter nous paraît bien lourd. [...]

    Camel Bechikh - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net

  • A Marseille, ce 15 décembre Café actualité de La Faute à Rousseau

     

    A Marseille, ce 15 décembre, Laurent Wetzel a posé la troisième pierre de notre Enquête sur la République...

    La Faute à Rousseau

    http://www.actionfrancaise.net

  • L’Irlande catholique face à l’avortement

    Ceci  se passe en Irlande. Savita Halappanavar, ressortissante indienne de 31 ans, est décédée en octobre d’une septicémie : alors que le bébé qu’elle portait dans le ventre était en train de mourir et qu’elle se plaignait de douleur dans le dos,  la direction de l’hôpital lui a refusé l’IVG tant que le cœur du fœtus battait. Savita est morte quelques jours plus tard.

    Le gouvernement irlandais a finalement décidé de déposer un projet de loi autorisant l’IVG dans les cas où la vie de la mère est en danger. «La législation doit définir clairement quand il est possible de mettre fin à une grossesse, c’est-à-dire quand il y a un danger réel et substantiel pour la vie – ou la santé – de la patiente et quand ce danger ne peut être écarté qu’en mettant un terme à la grossesse», a indiqué le département de la Santé. «Je sais qu’il s’agit d’une question très sensible. Mais le gouvernement veut que la sécurité des femmes enceintes en Irlande soit assurée», a également déclaré le ministre de la Santé, James Reilly, ajoutant que les consignes seront données aux professionnels de la santé, tout en «respectant le droit à la vie d’un enfant à naître».

    Contrairement à ce que certains commentateurs semblent suggérer, l’avortement ne va pas être légalement reconnu comme une norme en Irlande : il aura valeur d’exception, lorsque une autre vie que celle du bébé sera également en jeu, à savoir celle de la mère. Aucun déni par conséquent de la vie humaine porté dans le sein de la mère. Et par conséquent aucune position de principe en faveur de l’avortement, reconnu en tant que tel comme un « droit » fondamental. Chaque mot, reporté ci-dessus, exprimé par le département ou le ministre de la Santé sont pesés et donne son sens à la démarche entreprise : à noter que cette position a d’ailleurs toujours été celle de l’Église.

    http://www.contre-info.com/

  • Bienheureux Jerzy Popieluszko : « Mon cri était celui de ma patrie ! »

    Jerzy Popieluszko n'est pas seulement un martyr. C'est le symbole du combat de l’Église catholique contre le totalitarisme. Il y avait près de 300 000 personnes à Varsovie le 8 juin dernier pour sa béatification par le cardinal Amato. Il y avait aussi sa maman, Marianna, et son ami Lech Walesa, le fondateur du syndicat Solidarnosc.
    Quand on entre dans une église en Pologne, on trouve en général, accueillant le visiteur à la porte, un portrait du père Jerzy Popieluszko et une photo du père Maximilien Kolbe. Ce dernier a été assassiné par les nazis en 1941. Popieluszko, lui, ce sont les communistes qui l'ont torturé et tué en 1984. Tous deux expriment l'âme de la Pologne catholique et antitotalitaire.
    Jerzy Popieluszko (1947-1984) est né à Okopy, petit village du nord-est de la Pologne dans une famille modeste de paysans. Parcours classique : enfant de chœur dans son village, il fait ses classes au lycée de Suchowola ; dès ses 18 ans, il entre au séminaire de Varsovie. Il sera ordonné prêtre en 1972. Détail prémonitoire : les images distribuées lors de sa première messe comportent la devise suivante : « Dieu m'envoie, pour prêcher l'Évangile et panser les plaies des cœurs blessés ».
    C'est en août 1980 que le Cardinal Wyszynski, lui a demandé d'être l'aumônier des aciéries de la capitale. Pas d'autre solution pour ce jeune abbé plein de zèle que de se poser en ardent défenseur de l'idéal du nouveau Syndicat Solidarnosc. Lequel est issu des célèbres accords de Gdansk qui, le 31 août 1980, l'ont imposé aux caciques du communisme polonais, Jaruzelski et les autres, comme un syndicat chrétien, libre. Conformément à ses nouvelles fonctions, à 10h00, chaque dimanche, le Père célèbre la sainte messe pour les ouvriers  de Gdansk. Il s'entretient régulièrement avec les animateurs du Syndicat qui deviennent ses amis. Il essaie de les former, en leur offrant des cours sur l'histoire de la Pologne, la littérature et la doctrine sociale de l'Église. Il n'hésite pas à leur proposer un apprentissage de la dynamique de groupe et de l'art de la négociation. Las ... Le 13 décembre 1981, poussé dans ses retranchements, le général Jaruzelski décrète l'état de siège. Le syndicat Solidarité est mis brutalement hors-la-loi. Qu'importe ! Le Père Popieluszko entend bien continuer son ministère auprès de ses animateurs. Alors, tous les mois, depuis cette date fatidique, il célèbre une « messe pour la patrie » dans la paroisse où il a été affecté, Saint-Stanislas-Kotska, en banlieue de Varsovie. Des milliers de personnes viennent entendre sa voix chaude. On se souvient encore de ses vibrantes homélies pour la justice sociale et le respect de la liberté et de la dignité de l'homme. Le texte de ses allocutions courageuses était enregistré par de nombreux militants sociaux-chrétiens de Solidarnosc. et diffusé par cassettes à travers toute la Pologne. Autant dire que le jeune prêtre était considéré comme un dangereux agitateur par les séides d'un régime à bout de souffle et qui commence à éprouver sa propre fragilité. Les événements se précipitent rapidement. À l'automne 1983, une liste de 69 « prêtres extrémistes » a été établie par le gouvernement du Général Jaruzelski et remise au cardinal Glemp, successeur de l'intrépide Mgr Wyszynski. Prière était faite au nouveau Primat de Pologne de faire taire ces gêneurs ensoutanés. Le Père Popieluszko figurait en bonne place sur cette liste, en compagnie, il est vrai, de deux évêques. MgrTokarczuk et Mgr Kraszewski, auxiliaire de Varsovie, et du confesseur de Lech Walesa, l'ineffable Père Jankowski.
    Les 12 et 13 décembre 1983, l'Abbé Popieluszko subit deux jours de garde à vue. La police prétendait avoir découvert chez lui des armes et des explosifs, ainsi que des tracts du Syndicat interdit. La nuit suivant sa garde à vue, il échappe de justesse à un attentat, une grenade ayant explosé dans son vestibule après qu'un inconnu eut sonné à sa porte. Accusé d'« abus de sacerdoce », le jeune prêtre fut convoqué treize fois par la milice, durant les quatre premiers mois de l'année 1984. Il ne bougea pas d'un iota. Ses prêches étaient toujours repris sur des radios libres, émettant depuis l'extérieur de la Pologne. Le porte-parole du gouvernement communiste, Jerzy Urban, aujourd'hui reconverti dans la presse pornographique et anticléricale, qualifia Jerzy Popieluszko de « fanatique politique ». Il semblait que rien ne devait arrêter cette parole de liberté. Il faut organiser plus soigneusement l'élimination. Le vendredi 19 octobre à 22 heures, trois officiers de police arrêtèrent la voiture du Père Popieluszko en rase campagne, sous prétexte d'un contrôle d'alcootest. Son chauffeur parvint à s'enfuir, mais le prêtre resta entre leurs mains. À partir de là, on ne sait ce qui s'est passé avec certitude que par l'autopsie qui a été pratiquée sur son corps, retrouvé plus tard dans un lac artificiel formé par le barrage de Wloclawek, sur la Wisla à une centaine de kilomètres au nord de Varsovie. Le 27 octobre, le capitaine Grzegorz Piotrowski, identifié par le chauffeur, déclare : « C'est moi qui l'ai tué, de mes propres mains ». Il y eut procès à Torun contre les trois exécutants. Mais les commanditaires ne furent jamais retrouvés. Est-ce l'État communiste ? Est-ce une fraction dure de la police politique ? On ne le saura jamais. La peine des trois bourreaux condamnés à la perpétuité, fut bientôt réduite. Tous sont déjà sortis de prison. Mais la tombe du père Popieluszko, située à Varsovie près de l'église où il célébrait ses messes pour la patrie, est devenue un lieu de pèlerinage où se sont déjà rendus des millions de personnes qui le vénèrent comme témoin de la résistance morale et spirituelle de tout un peuple.
    Claire Thomas monde et vie. 26 juin 2010