Monde et Vie : Tugdual Derville, vous êtes l'un des principaux organisateurs de la manifestation nationale du 13 janvier contre le projet de « mariage » entre personnes du même sexe. Au cours des dernières semaines, certaines annonces ont brouillé l'image de cette manifestation : il a notamment été question d'introduire un char « gay » au sein de la manifestation, d'homo-éducation ou de marche contre l'homophobie... Qu'en est-il exactement ?
Tugdual Derville: La ligne qu'a choisie la Manif pour tous vise à rassembler très largement et très paisiblement ; d'où la nécessité de trouver un terrain d'unité qui rassemble le plus largement possible, derrière un mot d'ordre unique: la suspension et le retrait du projet de loi. La lucidité politique nous conduit toutefois à laisser au président de la République une porte de sortie en ouvrant un débat qui a été jusqu'à présent escamoté sur la filiation, la famille et sa fragilité dans une société en crise économique, où elle reste le refuge par excellence.
Par ailleurs, en abordant un sujet aussi sensible que celui de la filiation et de l'engendrement, nous savons que certaines personnes ressentent notre mouvement comme une agression qui s'oppose à leur désir d'engendrer, l'un des plus nobles qui habite l'humanité. Pour échapper à la présomption d'homophobie, mot piégé, mot-amalgame utilisé pour jeter l'opprobre sur notre opposition au mariage entre personnes de même sexe assorti du droit d'adopter des enfants, nous avons choisi de lutter contre « l'homophobie » dans sa terminologie acceptable, qui désigne la stigmatisation des personnes et les discriminations injustes qu'elles peuvent subir. Mon ami Philippe Ariño, lui-même concerné par l'homosexualité, explique ainsi qu'il serait « homophobe » et stigmatisant pour les personnes homosexuelles de prétendre qu'elles devraient toutes militer pour l'effacement des repères hommes-femmes dans la filiation. Nous voulons ainsi à la fois respecter les personnes et déjouer le piège tendu par ceux qui amalgament la stigmatisation avec le légitime refus du mariage entre personnes de même sexe et de cette prétendue « homofiliation » mensongère.
Comme vous le rappelez, des maladresses ou des incompréhensions ont eu lieu, mais elles ont été corrigées et levées. Xavier Bongibault, qui est l'un des porte-parole de la Manif pour tous et homosexuel, a clairement récusé l'idée, un moment exprimée, d'incorporer à la manifestation un char « gay », en rappelant que l'humanité se compose d'hommes et de femmes, comme le disait l'ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin à l'époque de la légalisation du Pacs.
Un correctif a aussi été apporté aux interprétations concernant les tenues des dignitaires religieux, des prêtres catholiques en particulier. Il a été dit très clairement que ces personnes peuvent venir en portant le vêtement propre à leur état. En revanche, par respect pour les sensibilités diverses qui s'y côtoient, religieuses ou pas, la Manif pour tous a demandé que l'on ne fasse pas de la manifestation un pèlerinage ou une procession. Ce n'est pas le lieu adéquat et c'est le gage du rassemblement le plus vaste et le plus unitaire possible.
Vous mettez l'accent sur le caractère unitaire de la manifestation. Comment se traduit-il « sur le terrain » ?
Réussir à lancer, en France, un mouvement unitaire de cette ampleur, était une gageure. Or, sans que les diversités, voire les divergences, soient effacées, cette unité s'est réalisée et la Manif pour tous rassemble aujourd'hui plus de 30 associations, qui diffèrent à la fois par l'ancienneté, la taille et la structuration. On y trouve aussi bien les associations familiales catholiques que les associations familiales protestantes, Alliance Vita, les Enfants du Mékong, des associations de personnes adoptées, des personnes concernées par l'homosexualité, des personnes ancrées à gauche ou à droite de l'échiquier politique, ainsi que des appels, comme « Tous pour le mariage » qui regroupe déjà quelque 150 000 signataires. Les réseaux sociaux par Internet ont aussi joué un rôle déterminant, ce qui explique la rapidité de la montée de la mobilisation.
Pour parvenir à l'unité tout en respectant la diversité des sensibilités, les associations co-organisatrices de la manifestation ont décidé de s'agréger autour d'un seul logo, d'un seul mot d'ordre et d'une seule tonalité, en sacrifiant ceux qui leur étaient propres. Ces abandons ont permis que se lève un mouvement totalement inédit, qui stupéfie les politiques et les analystes. Je suis émerveillé quand je vois le bon sens de tous ces manifestants, qui ne viennent pas pour défendre leurs intérêts personnels, ni s'opposer à des revendications, mais pour protéger le droit du plus faible afin qu'il puisse accéder à l'une des richesses immuables, les plus universelles et les plus précieuses de l'humanité : être engendré par un homme et une femme. C'est ce droit du plus faible de naître d'un homme et d'une femme plutôt que de se voir imposer une filiation mensongère, que nous défendons; c'est aussi son droit d'être, à cet égard, égal aux autres enfants qui ont un papa et une maman.
La légitimité de l’État se fonde sur la protection de ce qu'on appelait autrefois la veuve et l'orphelin - autrement dit, le plus faible ; or ce projet de loi laisse transparaître une culture de la toute-puissance qui se croit permis d'effacer les repères intangibles sur lesquels se fonde l’écologie humaine. Lorsque j'entends Najat Vallaud-Belkacem, ministre du droit des femmes, expliquer aux enfants endoctrinés que la devise de la République, liberté-égalité-fraternité, doit les conduire à ouvrir leurs parents à l’homofiliation je réponds que cette devise, comprise dans un sens juste, voire chrétien, nous invite au contraire à défendre la richesse de l'engendrement humain qui procède de la complémentarité entre l'homme et la femme.
Vous évoquez le christianisme, quelle place occupe-t-il au sein de la Manif pour tous ?
Le mouvement mérite de rassembler le plus grand nombre de participants, au-delà des croyances légitimes des uns et des autres. C'est pourquoi nous veillons à ce que la Manif pour tous, née de l'initiative de quelques personnes à laquelle se sont agrégées ensuite diverses associations, ne soit pas récupérée par des partis politiques, ni prisonnière de connotations religieuses dans lesquelles ses adversaires cherchent à l'enfermer, ni transformée en un affrontement entre homosexuels et hétérosexuels - termes que je récuse -, mais qu'elle soit avant tout une marche des Français attachés à une réalité qui leur est très chère. Par certains aspects, le mouvement qui se lève aujourd'hui ressemble à l'écologie à ses débuts. C'est en effet le mouvement de l'écologie humaine.
Il bénéficie à la fois de l'unité entre associations et chapelles diverses - les fameuses tribus gauloises - et d'experts visionnaires qui avertissent que derrière le noble désir d'engendrement, aujourd'hui manipulé par l'idéologie scientiste du « gender », se profile l'illusion dangereuse selon laquelle l'humanité va trouver son bonheur en fabriquant des enfants sur mesure et à la demande. Il ne s'agit donc pas seulement d'une revendication minoritaire chez les personnes homosexuelles ; derrière ce projet de loi se dessine en perspective un changement de statut de l'enfant, qui est en prémisses dans les lois bioéthiques et les dérives liées à ces lois : c'est l'idée d'un enfant que l'on se procure, au lieu de l'accueillir inconditionnellement au sein d'une famille, afin qu'il y acquière sa liberté et y découvre la fraternité. En tant que père de famille, je suis admiratif quand des personnes homosexuelles qui luttent à nos côtés disent qu'elles sont prêtes à sacrifier leur vrai désir d'engendrer et d'éduquer, par respect pour le plus faible et le plus fragile.
La Manif pour tous a édicté un code d'habillement Pourquoi ?
La question du code d'habillement, c'est aussi celle de la répercussion et de l'efficacité de notre action. Nous vivons dans une société de l'image et des nouvelles technologies, ce qui n'est en soi ni un bien, ni un mal, mais un fait. Nous utilisons donc tout notre savoir-faire pour que la manifestation soit un beau spectacle, qui exprime notre unité et le caractère joyeux de la famille. En l'occurrence, ce caractère festif et unitaire se traduit par un logo, des chants et un choix de couleurs. Ce n'est pas parce que le sujet est grave que nous sommes invités à faire une marche funèbre.
Justement, que signifient les couleurs bleu-blanc-rose ?
Traditionnellement, on habillait souvent un petit garçon en bleu et une petite fille en rose : ces deux couleurs représentent la différence des sexes, cette richesse de l'humanité. C'est une façon d'endosser cette diversité : le père et la mère sont extraordinairement complémentaires pour un enfant. Ça montre aussi que nous avons de l'humour, de la joie de vivre et de bonnes raisons d'en avoir. Toutefois il ne s'agit pas d'un travestissement et personne n'est forcé de s’y conformer : si des personnes préfèrent manifester dans leur tenue de ville, elles sont les bienvenues.
Le mouvement se poursuivra-t-il après le 13 janvier ?
Oui, cette grande manifestation nationale ne restera pas sans lendemain. Il nous appartiendra ensuite de faire vivre ce mouvement, en le faisant rebondir sur d'autres échéances, politiques et parlementaires, courant janvier, puis autour de la loi sur la filiation et la procréation médicalement assistée, à partir du mois de mars. Nous n’entendons pas laisser la rue ou le débat à nos adversaires et nous serons tenaces.
Propos recueillis monde & vie 15 janvier 2013
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Tugdual Derville : « Derrière ce projet de loi se dessine en perspective un changement de statut de l'enfant »
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La manif contre le mariage homo : Un dimanche en France d’avant
Tribune Libre de Paysan Savoyard
La manifestation de dimanche dernier contre le projet de mariage homosexuel pouvait susciter nous semble-t-il des sentiments mêlés (nous avons évoqué le fond du débat dans un article précédent). L’ampleur de la mobilisation contre ce projet contestable a été réjouissante et roborative. Et pourtant, face à l’entreprise de destruction de la France française que ce projet illustre, la plupart des manifestants s’obstinent à conserver une attitude d’aveuglement volontaire.

Le cortège a permis de ressentir, le temps d’une journée d’hiver, ce que peut être la douceur de vivre dans une société homogène, structurée et apaisée. Joyeuse et chaleureuse, cette excursion dans la France « d’avant » suscitait peut-être également chez de nombreux marcheurs, une impression douce-amère de regret et de mélancolie, diffuse, indicible et pourtant douloureuse. Comme si persistait au hasard de ces rues le parfum entêtant de ce que l’on a perdu.
- Le système a utilisé les méthodes de type totalitaire dont il est désormais coutumier
La gauche au pouvoir s’est efforcée de minorer de façon grossièrement abusive l’importance quantitative de la manifestation. Les médias ont ressassé qu’elle avait réuni entre 340.000 personnes, « chiffres de la préfecture de Police », et 800 000 « selon les organisateurs ». Le chiffre de la police a fait sourire jusqu’aux partisans du mariage homo eux-mêmes tant il était peu crédible.
Quant au chiffre de 800.000, il est lui aussi objectivement mensonger puisque les organisateurs ont estimé le nombre des manifestants à 1 million (le chiffre de 800.000 correspond à celui transmis à la presse par le collectif d’organisation à 18 h 00, heure à laquelle de nombreux manifestants étaient encore loin du point d’arrivée ; les derniers manifestants ont atteint le Champ de Mars vers 20 h 00).
Selon certaines sources, l’un des opérateurs de téléphonie mobile a chiffré le nombre des manifestants (dont la plupart étaient munis d’un téléphone mobile détectable) à 1,3 millions. Dans le même souci de cacher l’ampleur de la manifestation les reportages télévisés n’ont présenté aucun plan d’ensemble du Champ de Mars entièrement rempli de manifestants.
Signalons que la mairie de Paris envisage de demander au collectif d’organisation le règlement d’une facture de 100.000 euros correspondant à la remise en état des pelouses du Champ de Mars. Cette initiative visant à museler financièrement les organisateurs d’une manifestation pourtant autorisée est tout à fait inédite.
Elle s’intègre dans l’option tactique que le Système privilégie depuis plusieurs années pour étouffer l’opposition : des sanctions pécuniaires ciblées constituent une technique de dissuasion discrète et efficace (on pense notamment aux condamnations infligées à des militants ou responsables du Front national pour des propos anti immigration jugés « racistes »).
Ajoutons que les politiciens de gauche, ce qui est de bonne guerre, mais aussi l’ensemble des médias, ce qui est là plus contestable, se sont efforcés de discréditer les manifestants, présentés comme des ringards, des passéistes, des nostalgiques dépassés par les évènements et incapables de s’adapter à une société en mouvement.
Cette manifestation, qui a provoqué une mobilisation énergique de l’appareil de propagande du Système, confirme un diagnostic qu’avec d’autres nous avons posé depuis déjà plusieurs années : la France voit s’installer de façon progressive et doucereuse un régime d’essence totalitaire.
- Des marcheurs paisibles… et désarmants de naïveté
Pour ceux, dont nous sommes, qui considèrent avec consternation la façon dont l’oligarchie a entrepris de transformer la société, cette manifestation de grande ampleur contre le mariage homosexuel peut être considérée comme un évènement très encourageant.
Les manifestants se sont mobilisés pour défendre l’institution de la famille traditionnelle contre un projet voulant étendre aux couples homosexuels les concepts de mariage, de famille et de parents. La mobilisation a été massive alors même qu’il ne s’agissait pas de défendre ou de revendiquer le bénéfice d’un droit.
C’est d’ailleurs le raisonnement individualiste souvent entendu dans la bouche des partisans du mariage homosexuel : « pourquoi les manifestants sont-ils hostiles au mariage homo alors qu’ils ne sont pas personnellement concernés, que ce projet ne leur retirera aucun droit et ne les empêchera en rien de continuer à s’inscrire eux dans le cadre du mariage et de la famille traditionnels ? ». Contre cette vision d’une société individualiste et relativiste, les manifestants se sont mobilisés pour défendre un principe : nous considérons qu’il s’agit là d’un évènement très positif.
La manifestation a pour l’essentiel été suscitée et animée par les réseaux catholiques (notamment les écoles). Parmi les foules, elles aussi nombreuses, qui avaient accueilli avec ferveur Benoît XVI en France en 2008, une partie non négligeable d’entre elles ont sans doute défilé ce 13 janvier. De même on peut penser que parmi les manifestants, beaucoup auraient déclaré, si on les avait interrogés, que, sans nécessairement être croyants, ils ne renient pas leur culture chrétienne et qu’ils y sont même attachés. Il y a, là encore, des signes positifs, la religion catholique constituant l’un des principaux cadres ayant permis à la société française d’être ce qu’elle est.
Cependant il nous semble que la manifestation a émis également des signaux moins positifs.
C’est pour défendre l’institution de la famille que les manifestants se sont mobilisés. Or le projet de mariage homosexuel ne doit pas être analysé nous semble-t-il comme concernant la seule institution familiale. Comme nous le notions dans un article précédent, il s’inclut bel et bien dans un projet global, qui vise à démanteler l’ensemble des principaux cadres traditionnels de la société française : la famille certes ; mais aussi la religion catholique ; la nation, enfin, avec ses frontières, son État souverain et sa population historique de race indo-européenne.
La majorité des manifestants du 13 janvier ne partagent probablement pas cette analyse. Défendant l’institution familiale en tant que telle, ils n’ont pas conscience qu’ils sont confrontés en réalité à un projet de société alternative, conçu par les partisans de la « modernité » agressive. Il nous semble dès lors que ces manifestants manquent de lucidité et ne saisissent pas les enjeux véritables.
C’est ainsi que, pour la plupart, les manifestants hostiles au mariage homo ne sont pas de ceux qui se mobilisent pour défendre la nation et pour s’opposer aux agressions dirigées contre elle, en particulier les politiques d’immigrationnisme et de mondialisation. Et pourtant, sans la protection du cadre national, tout ce à quoi tiennent les manifestants, la religion catholique et la famille chrétienne en premier lieu, seront le moment venu menacés et attaqués.
Pire, les réseaux catholiques qui ont suscité la manifestation soutiennent par ailleurs activement les principales options et décisions stratégiques du Système : l’immigrationnisme et l’universalisme. Les analyses des milieux catholiques sont assises sur la lecture conciliaire de l’Évangile, victimaire et mortifère, qui nous paraît profondément erronée. Les milieux catholiques commettent ainsi une tragique erreur d’analyse, sur les plans aussi bien philosophique que géopolitique, et appuient une évolution dont ils seront probablement les premières victimes.
Les choix électoraux des manifestants révèlent également leur manque de lucidité. La plupart d’entre eux votent pour l’UMP ou les partis centristes. Ils estiment n’avoir rien de commun avec les nationalistes. Le Front national, en particulier, appartient pour eux au « camp du mal », au même titre que le mariage homo. C’est ici que l’aveuglement volontaire des manifestants apparaît le plus patent. Certes une partie de l’UMP s’est déclarée hostile au mariage homosexuel (comme l’a fait également le FN, dont certains dirigeants, mais pas tous malheureusement, ont participé à la manifestation).
Mais en dépit de sa position critique sur le mariage homosexuel, l’UMP reste avant tout l’une des deux ailes du conglomérat UMP-PS, les deux partis étant d’accord pour mener à tour de rôle les mêmes politiques mondialistes, libérales et immigrationnistes.
Les débats sociétaux comme celui provoqué par le projet de mariage homo ont pour fonction de camoufler l’accord profond de la classe dirigeante sur la plupart des sujets : en organisant des débats factices au sein de l’oligarchie, il s’agit de donner à l’électorat l’impression qu’une véritable alternative continue à exister entre gauche et droite. Jusqu’à présent les manifestants du 13 janvier et l’ensemble des électeurs de droite se laissent prendre à cette mise en scène, pourtant poussiéreuse et vieille de plus de trente ans.
- La nostalgie de la France d’avant
La manifestation réunissait une population qu’il était extrêmement agréable de côtoyer. Des jeunes parents enthousiastes, des personnes âgées dynamiques, des enfants, des religieux, certains en soutane, des jeunes, en grand nombre, notamment parmi ceux qui ont assuré l’encadrement du défilé. Des gens bien mis pour certains ; une collection de gens ordinaires pour l’essentiel. Une foule calme, polie, bien élevée, souriante, bienveillante.
Joyeuse sans énervement. Sure de ses convictions sans ostentation ni méchanceté. Nulle agressivité. Aucune provocation. Si elle scandait volontiers « on va rien lâcher », la foule avait du mal à entonner les slogans un tant soi peu agressifs et se contentait de sourire lorsque les organisateurs lançaient les « Hollande t’es foutu » ou les « si tu savais où on se le met… ».
Aucun débordement n’a eu lieu. Pas de tags. Pas d’abribus cassé. Pas de voitures abîmées. Aucune violence. Le service de la voirie de la mairie de Paris a avoué qu’il n’avait jamais eu aussi peu de déchets à ramasser après une manifestation. Les forces de l’ordre, aussi sereines et détendues que les marcheurs, ont qualifié la manifestation de « mer d’huile ».
Un autre aspect ne pouvait que frapper les observateurs et les participants eux mêmes. Il n’y avait là aucun immigré. Il n’y avait même pas de couples mixtes. Les manifestants constituaient une population parfaitement homogène, une population « de souche », une population, pour dire le mot, intégralement blanche.
La manifestation, qui plus est, se déroulait dans les beaux quartiers bourgeois agréables à traverser. Sans les tags. Sans les barres, les tours et les grands ensembles de l’urbanisme concentrationnaire qui caractérise la seconde partie du vingtième siècle. Sans les mendiants agressifs. Sans les campements sauvages de Roms près des bouches de métro.
Pour toutes ces raisons, la journée fut spécialement plaisante, en dépit du froid et des heures passées à piétiner. Ont défilé dans la bonne humeur les représentants d’une société qu’on pouvait croire disparue et qui existe encore.
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Mariage gay : pétition pour un référendum national
AU NOM DU COLLECTIF "LA MANIF POUR TOUS"Conformément aux dispositions de l’article 11 de la Constitution du 4 octobre 1958 : « Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation … »EXPOSÉLe Gouvernement a préparé un projet de loi visant à "ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe", devant faire l’objet d’un vote par le Parlement.La question du mariage et de l’adoption d’enfants est fondamentale et doit faire l’objet non seulement d’un débat public et démocratique, auquel chaque citoyen est en droit de participer, mais aussi d’un référendum permettant de s’assurer de l’opinion de l’ensemble des Français.Demande d’organisation d’un référendum adressée au Président de la République française« Monsieur le Président de la République,Nous vous demandons, en vertu des pouvoirs qui vous sont conférés par l’article 11 de la Constitution du 4 octobre 1958, de soumettre au référendum le projet de loi visant à "ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe ». -
[Vidéo] Fondation Jérôme Lejeune : numéro spécial rentrée parlementaire
« Entre le mariage homosexuel et l’euthanasie, la recherche sur l’embryon forme un trio des réformes qui entraîneront un changement de civilisation ! »
Les députés font leur rentrée cette semaine, l’occasion de souligner l’urgence de se mobiliser : la proposition de loi visant l’autorisation de la recherche sur l’embryon pourrait être examinée par l’Assemblée Nationale le 28 mars !

Acteur des débats lors de la révision de la loi de bioéthique en 2011, Philippe Gosselin, député de la Manche et membre actif de l’Entente parlementaire pour la famille s’oppose à la remise en cause du principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon. Pour lui, mariage et PMA pour tous, marchandisation du corps, recherche sur l’embryon et euthanasie participent d’une même remise en cause inédite de la vie humaine, de son commencement à sa fin. Il en appelle à une mobilisation ferme et globale !
Contre la recherche sur l’embryon humain : Interview du député Philippe Gosselin
Ce qu’il faut retenir !
Mariage pour tous, recherche sur l’embryon et euthanasie : halte à la déshumanisation ! Pour le député de la Manche, nous ne devons pas rentrer dans le cloisonnement de ces sujets qui sont certes traités dans des projets ou propositions de loi différents mais qui participent en réalité d’un même changement de civilisation inédit. En effet, ces réformes remettent en cause le respect de la vie depuis son commencement jusqu’à sa fin. « Avec l’ouverture de la PMA aux couples homosexuels, qui appelle donc la Gestation Pour Autrui, la recherche sur l’embryon qui utilise les embryons surnuméraires issus de la PMA […] nous sommes dans un tunnel à court, moyen et long termes, de marchandisation du corps et d’instrumentalisation de l’être humain que je récuse absolument ! ».
Le texte pourrait être voté dès le 28 mars par l’Assemblée : la menace est réelle ! « L’encre de la révision de la loi de bioéthique, qui a maintenu l’interdiction de la recherche sur l’embryon, est à peine sèche qu’elle est déjà attaquée sur un point fondamental, en catimini ! ». La proposition de loi, à l’initiative du groupe radical au Sénat a été votée par le Sénat le 4 décembre. Le texte peut « vraisemblablement » être examiné par l’Assemblée Nationale lors de la prochaine niche de l’équivalent du groupe radical à l’Assemblée, le 28 mars. Le texte, court, pourrait passer en moins de deux heures de débat, comme ce fut le cas au Sénat, et l’autorisation de la recherche sur l’embryon être gravée dans le marbre ! Il s’agirait de la chute d’un principe fondamental : le respect de la vie dès son commencement.
Contre la recherche sur l’embryon humain, « Il faut une forte mobilisation citoyenne ! » Certes, la majorité qui a maintenu hier l’interdiction de la recherche sur l’embryon humain est aujourd’hui dans l’opposition. Cependant, une mobilisation citoyenne forte est indispensable pour rappeler la nature « essentielle » de ce débat aux députés. -
Michel Serres et la Sainte Famille
Michel Serres est bel et bien marié. Avec les médias. On l’entend, on le lit, on sait quoi penser. Il est doué pour la séduction orale, à défaut de pénétrer profondément des réalités qui, visiblement, le dépassent. A France-info, sa voix primesautière, qui emmielle des truismes de salles de rédaction, mime l’improvisation un brin joviale avec un je-ne-sais-quoi de causticité, qui laisse l’auditeur pantois, et de toute façon, coi. Le gai savoir ! Comment voulez-vous être contre ? C’est tellement frappé du bon sens que vous avez l’impression de l’inventer à mesure que ça jacule pétillant du poste, comme du champagne. On en rirait de plaisir.
Avec lui, c’est sûr, l’époque est formidable. Un esprit sain, ce Michel.
L’un de mes amis m’a mis sous les yeux un entretien qui date un peu, du 24 octobre 2012, dans la Dépêche du Midi, mais qui n’est pas sans intérêt dans ce temps de manifs qui s’époumonent en revendications matrimoniales. Voilà enfin un débat qui nous projette au cœur de l’existence humaine ! Je rêve de rassemblements qui soutiendront les droits de l’Esprit saint, avant l’arrivée des Cosaques !
Mais avant ce feu d’artifice final, nous prendrons le temps de savourer, en esthètes de la fin des temps, les sophismes burlesques de celui qui, le 18 septembre dernier, sur sa fréquence radio préférée, soutenait que la bande dessinée Astérix faisait un « éloge du fascisme et du nazisme » ; car, voyez-vous, « tous, absolument tous les problèmes se résolvent toujours à coups de poing ». A coups de menhirs et d’huile de ricin, ajouterions-nous. Il est vrai que les démocraties occidentales préfèrent brandir des bouquets de roses pour convaincre les adversaires du Bien… Qu’aurait dit alors notre Tirésias du micro, s’il avait connu, par divination, les dérives poutinophiles de notre Gérard Obélix ? Bon sang ! mais c’est bien sûr ! aurait-il susurré…
Donc, dépêchons-nous d'étudier de près notre florilège de « tabous » brisés, cette brochette de pétards mouillés, dialogue «décomplexé » paru l’an dernier dans le journal célèbre de Toulouse. Un sommet du prêt-à-penser. Car dans sa novlangue fraîche comme un déchet recyclé, l’interviouveur n’hésite pas à y qualifier notre penseur des micros de « philosophe de renommée planétaire ». Ni plus, ni moins.
Première fusée : il y aurait trois grandes transformations. La première, vers 1000 avant J.C., qui aurait vu le passage de la parole à l’écrit ; puis celle de la Renaissance, qui aurait provoqué la transition de l’écrit à l’imprimerie ; et enfin la troisième, sous nos yeux, qui marginalise le livre en optant pour l’écran. Bon, c’est du McLuhan. Pas de quoi fouetter un masochiste gay prideur. Est-ce un bien ?Est-ce un mal ? Notre moderniste frénétique ne s’en désole point. Au contraire. Il vomit son mépris des « vieux », ces cons, qui devraient prendre leur retraite, et laisser la place aux « jeunes ». Ils ne comprennent rien, les antédiluviens, les décrépits qui vantent le passé, les hors service usagés qui oublient qu’on n’avait pas toutes ces merveilles de technologie, à cette époque, comme disent les mômes des escoles à qui on bassine l’espérance de vie ridiculement basse de nos ancêtres, la dégradation des corps (les femmes, plus du tout baisables à trente ans ! horreur !), la saleté etc. C’était l’enfer, quoi ! A côté du Paradis qu’on nous mitonne, sous nos yeux, l’immortalité à portée de scalpel, la jeunesse éternelle appliquée sur les joues, et surtout la sexualité pour tous, de neuf à quatre-vingt-dix-neuf ans ! Question conscience – de ce que l’on est, de ce qu’est le monde, des finalités de l’existence, c’est autre chose. Malheureusement, nous n’avons plus des Balzac, des Stendhal, des Flaubert pour démonter la stupidité moderne. Car l’évolution, ce que notre chercheur nomme le « progrès », ne s’est pas forcément effectuée dans le bon sens. Platon, il y a fort longtemps, se désolait déjà que la mémoire individuelle, la transmission des traditions, la compréhension intime des textes, avaient perdu en quantité, et surtout en qualité, avec leur transcription sur le papyrus ou la pierre, translation froide, figée, quasi morte, niant la souplesse de l’invention orale et le travail de la mémoire vivante. Plus tard, le passage du manuscrit à l’imprimerie a démocratisé les idées, et en les diffusant, les a transformées en armes idéologiques en même temps qu’elles perdaient de leur profondeur, de leurs nuances et finesses. Et maintenant, qui soutiendra que la machine nous ait rendus plus intelligents, plus sensibles et plus sociaux, malgré les réseaux ?
Il est vrai qu’avant, on mourait jeune, on était crasseux et con, et on ne savait pas se servir de facebook.
Deuxième fusée : « […] le darwinisme social, cette horreur, a engendré le fascisme, le nazisme, le stalinisme. » Etrange, je croyais qu’il avait donné naissance à cette bête immonde et féconde qu’est le libéralisme. Notre thuriféraire du présent préfère louer, de façon assez confuse, la « laïcité économique ». Car, « là où la laïcité n’existe pas, c’est la violence tous les jours ». Eh oui. Les Etats-Unis ne sont pas laïques, ni la France d’ailleurs, où règne une paix enviable. Mais au fait… qu’est la violence ? La vie quotidienne de nos concitoyens, des chômeurs, des employés soumis à toutes les pressions, le labeur précaire des gens d’en bas, que les pouvoirs publics laissent tomber, sont-ils si quiets, si exempts d’inhumanité ? Les arcanes du postmodernisme me seront à jamais fermées. Mais attention ! Ne croyez tout de même pas que notre professeur soit un nanti ! Il serait même un peu rebelle, le bougre, comme nous le fait remarquer son faire-valoir d’en face, qui note son « franc-parler bien gascon. » Gascon ? Boudu ! Vous allez voir ce que vous allez voir ! Je livre ce cri comme il l’est, et tant pis pour les cœurs tièdes et délicats : « La crise financière du casino de la bourse, mais c’est de la merde ! ». Vous avez remarqué ce relâchement de langage, qui dénote une vraie colère, sincère, profonde, sentie et vécue, de la rebellitude authentique. On croirait du Hollande, le candidat, avant qu’il ne se rende à la City.
Troisième fusée : Le Bien de maintenant mord aux talons le Bien d’hier. Cela a commencé avec les Nouveaux Philosophes, dans les années 70, BHL & Co, au nom de la lutte contre le « totalitarisme » et le « Goulag ». Notre homme de cœur déteste le Mal, et particulièrement sa bête noire (ou rouge), Sartre, que Céline avait étrillé en son temps. Il est vrai qu’il est mort, et que c’est plus facile de s’en prendre à lui, plutôt qu’à BHL et sa clique. Moins risqué. Que reproche-t-il à l’agité du bocal ? « Au nom de la ligne du parti, Sartre a couvert les horreurs du stalinisme. Idem pour Michel Foucault et l’ayatollah Khomeyni. ». Sauf que Sartre et Foucault étaient quand même d’une autre trempe, et que l’autoritarisme stalinien et chiite est, de loin, beaucoup moins pervers, empoisonné, roublard, perfide, et, disons-le, totalitaire, que cette société lisse du Meilleur des Mondes qui vous étouffe et vous crève en vous couvrant de caresses et de baisers sirupeux censés pour rendre la vie heureuse comme celle d’un fœtus dans une fosse septique. Comment être contre un Bien si gai ? Il est bien plaisant, au demeurant, de voir notre génie planétaire cracher dans une soupe qu’on a tellement réchauffée qu’elle en est devenue cette pâte épaisse et poisseuse, assaisonnée de moraline, qui sert à boucler la bouche des malheureux qui osent contester l’Ordre établi. Car qui a contribué magistralement à badigeonner les intelligences de cette morale antimorale, de cette sacralité transgressive, de ce credo petit bourgois, devenu dogmes pour bobos, qui vrillent dans les crânes les certitudes édifiantes de grand parc d’attraction contemporain gouverné par les démolisseurs et les apprentis sorciers qui sont les disciples zélés, justement, de Sartre, de Foucault, de Beauvoir ?
Nous arrivons enfin à la dernière fusée, la plus puante : l’Eglise en prend pour son catéchisme !
Je reproduis la démonstration du bon apôtre :
« Depuis le 1er siècle après Jésus-Christ, le modèle familial, c'est celui de l'église, c'est la Sainte Famille.
Mais examinons la Sainte Famille. Dans la Sainte Famille, le père n'est pas le père : Joseph n'est pas le père de Jésus. Le fils n'est pas le fils : Jésus est le fils de Dieu, pas de Joseph. Joseph, lui, n'a jamais fait l'amour avec sa femme. Quant à la mère, elle est bien la mère mais elle est vierge. La Sainte Famille, c'est ce que Levi-Strauss appellerait la structure élémentaire de la parenté. Une structure qui rompt complètement avec la généalogie antique, basée jusque-là sur la filiation : on est juif par la mère. Il y a trois types de filiation : la filiation naturelle, la reconnaissance de paternité et l'adoption. Dans la Sainte Famille, on fait l'impasse tout à la fois sur la filiation naturelle et sur la reconnaissance pour ne garder que l'adoption.
L'église donc, depuis l'Evangile selon Saint-Luc, pose comme modèle de la famille une structure élémentaire fondée sur l'adoption : il ne s'agit plus d'enfanter mais de se choisir. à tel point que nous ne sommes parents, vous ne serez parents, père et mère, que si vous dites à votre enfant «je t'ai choisi», «je t'adopte car je t'aime», «c'est toi que j'ai voulu». Et réciproquement : l'enfant choisit aussi ses parents parce qu'il les aime.
De sorte que pour moi, la position de l'église sur ce sujet du mariage homosexuel est parfaitement mystérieuse : ce problème est réglé depuis près de 2 000 ans. Je conseille à toute la hiérarchie catholique de relire l'Evangile selon Saint-Luc ».
C’est ce qui s’appelle renvoyer dans les cordes! Evêques, retournez à vos chères études !
Historiquement, le mariage chrétien, si je rassemble mes souvenirs, ne s’est imposé socialement, et encore !, qu’à partir de Constantin, c’est-à-dire dans la première partie du quatrième siècle. Le mariage, dans la société romaine, est une affaire privée. Les chrétiens en faisaient un enjeu hautement religieux. Constantin conseilla de le lier à l’office civil. Les disciples de Jésus ne constituaient, à cette époque, que 15% de la population. Saint Augustin lui-même, avant qu’il ne devînt chrétien, vécut en concubinage de nombreuses années, et eut un fils. Le mariage per usus, c’est-à-dire par cohabitation, était fréquent. L’Eglise adopta la forme la plus aristocratique du mariage romain, la confarreatio. Il existait une autre forme d’union, la coemptio, qui s’effectuait selon une fiction convenue d’achat symbolique. Quoi qu’il en soit, le christianisme conféra à l’union conjugale une dimension religieuse, déjà présente dans le mariage patricien des origines (selon le legs indo-européen, que l’on peut observer presque à l’état pur dans le mariage hindou), mais avec une charge émotionnelle que n’avait pas le modèle latin. Le serment de fidélité, par exemple, engageait dès les noces, et rendait indéfectible le mariage qui s’était conclu sous le regard d’un Dieu jaloux. C’est pourquoi le mariage devint, en même temps que sacrement, par analogie et la grâce du Cantique des Cantiques, le symbole même de la foi liant l’Eglise à Dieu.
On se demande, en passant, par quelle espèce d’extrapolation, Serres parvient à associer la Sainte Famille à un couple homosexuel. A moins que Marie ne se soit, en vérité, appelée Mario… Le Nouvel Evangile aurait eu alors la prescience des grandes avancées de l’humanité, qui nous promettent des gestations paternelles, et probablement aussi le droit à l’avortement pour les hommes attentifs à la liberté de leur corps. Toujours est-il que sa tentative simplette de réduire le mystère de l’incarnation à un modèle homocompatible, outre qu’elle est tristement significative d’un temps où les capacités exégétiques se sont singulièrement réduites, pèche par omission. Car il manque, dans son tableau, une personne qui a son importance, et pour cause ! Le Saint Esprit, en effet, donne tout son sens à l’événement décisif pour l’Histoire humaine – si l’on est croyant – , que sont l’Annonciation et l’Incarnation.
En admettant que la sainte Famille représente un modèle pour le chrétien, Serres commet une grave erreur en l’opposant à la famille prônée par la tradition. Il cite saint Luc, mais il aurait pu se référer à saint Marc, qui rapporte les paroles de Jésus : « […] l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font plus qu’un. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. »
Ces paroles insistent davantage sur les relations homme/femme que sur la procréation.
Un autre passage de l’Evangile se rapporte aussi aux liens de famille, justement dans Saint Luc (12, 49-53), mais cette fois-ci pour les mettre en cause : « Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »
Et dans Matthieu, 12, 46-50 : "Qui est ma mère, et qui sont mes frères ?"
Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit :"Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère."
Jésus était-il un précurseur de Gide ? Un dangereux révolutionnaire ? On avouera que le christianisme est une drôle de religion pour prêcher d’un côté une union sans concessions, et de l’autre la nucléarisation du foyer familial !
Mais avant d’interroger Saint Paul, qui nous permettra d’y voir un peu plus clair, j’aimerais faire un détour par les analyses lumineuses d’un critique d’art, qui s’est éteint récemment, Daniel Arasse. Il nous livre, dans un petit livre de poche (folio essais), Histoires de peintures, un interprétation merveilleusement intelligente et vivante de cinq Annonciations, celles d’Ambrogio Lorenzetti, à Sienne, de Domenico Veneziano, à Cambridge, de Pierro della Francesca, à Pérouse, et surtout celles, au couvent San Marco, de Florence, et de Cortone, de Fra Angelico, dont la dernière a retenu mon attention. Un peintre dominicain comme l’Angelico était un véritable théologien. Je reproduis un passage, à mon sens, significatif, tout en regrettant de ne le faire pour l’ensemble d’une étude inoubliable, qui démontre qu’à l’aube de la Renaissance la haute Tradition n’était pas perdue : « Dans cette Annonciation de Cortone, alors que le point de fuite est latéral, le centre géométrique du tableau est occupé par la porte donnant sur la chambre de la Vierge, très obscure, où tout ce que je peux voir est l’angle d’un lit et le baldaquin rouge du lit de Marie. […] Si l’on fait le plan au sol du lit par rapport au bâtiment, on se rend compte que le lit n’entre pas dans celui-ci. Il est insituable, au-delà du mur du fond, donc il échappe à la règle de la perspective. La perspective mesure le monde ; mais le mystère du corps de la Vierge échappe à toute mesure. C’est le saint des saints, obscure. »
La perspective, c’est la vision à hauteur d’homme, c’est l’univers géométrisé, à portée de regard humain, tel qu’est celui de Michel Serres, arrogant positiviste qui pense mettre le mystère dans une camera oscura pour en tracer les lignes de fuite. La chambre noire, c’est la pensée étriquée d’une époque qui réduit tout à son sexe et à sa rationalité mesquine.
Qu’est-ce que l’Incarnation, sinon l’immixtion de l’absolu dans le relatif, le croisement tranchant de la verticalité sur une horizontalité qui s’étalait sereinement comme un grand corps trop sûr de lui ? L’Incarnation, c’est la mesure hors mesure humaine d’une autre perspective, de celle du divin. La Sainte Famille constitue un modèle, oui, mais par le rappel qu’on ne saurait juger une vie, une union conjugale entre un homme et une femme (modèle sacral de la création humaine des origines) selon les critères biologiques de la procréation, selon même les devoirs de la société. La procréation selon les lois naturelles voulues par Dieu est importante, certes, mais la base de l’humain, pour le christianisme, ce n’est pas strictement le noyau familial, mais la foi, qui inclut tout. « Aime, et fais ce que tu veux », dit Saint Augustin à la suite de l’Evangile.
Etr que l'on n'aille pas dire que l'amour humain suffit pour répondre à cette injonction, une affectivité qui nierait les différences sexuelles. La vocation divine de l'homme est totale, et prend en compte sa nature, sa singularité, et les lois corporelles qui le régissent et qu'il s'agit de sublimer. Le mariage est une eschatologie, mais ancrée dans la réalité du monde, qui a fait que homme et femme soient opposés et complémentaires. Le discours pseudo-chrétien actuel, plein de sensiblerie et d'injonctions fraternitaires, qu'une culture du consensus et de la fusion brandit volontiers pour assommer les récalcitrants, n'est qu'une perversion lexicale et sémantique de la religion ancestrale.
Serres ne l’a pas compris. Il ne pouvait le comprendre, car son fameux progrès lui a fait perdre l’intelligence des choses depuis les origines.
Saint Paul, dans son Epître aux Corinthiens, reprenant le fil d’une Tradition très antique, synthétise les deux royaumes, les deux cités, en offrant une sagesse aux hommes qui ne peuvent se consacrer à l’abstinence, à ce qui constitue quand même le bien suprême, ici-bas, de la condition humaine, pour l’Eglise : la virginité (et cela, Serres omet de le rappeler). Or, Saint Paul propose une tâche exaltante à ceux qui veulent rester dans le Siècle : « …] chacun reçoit de Dieu son don particulier, l’un celui-ci, l’autre celui-là. » Dans le mariage, la Sainte Famille nous rappelle que nous devons vivre, dans le couple, comme des frères, comme des créatures de Dieu, affrontant ensemble les difficultés, partageant les bonheurs et les malheurs, et le mystère de la vie. C’est tout simplement ce que la tradition hindoue nomme le Dharma, le devoir cosmique qui soutient le monde, et ce que l’Eglise appelle la Charité, qui ne va pas, selon Saint Paul, sans quelque Grâce.
Laquelle manque manifestement à Michel Serres.Claude Bourrinet http://www.voxnr.com -
Présentation de l'entretien du 7 janvier 2013 sur "la culture de mort" réalisé avec André Frament de l'AFS.
I. Présentation de l'AFS et d'André Frament :
André Frament - Présentation de l'AFS et de sa... par Floriano75011II. La Théorie du « genre » ou « gender » :
André Frament - Théorie du "genre" (avec... par Floriano75011
III. L'homosexualité :
André Frament - Théorie du "genre" (avec... par Floriano75011
IV. L'avortement :
André Frament - Homosexualité (avec Florian... par Floriano75011
IV. L'avortement :
André Frament - Avortement (avec Florian Rouanet) par Floriano75011
V. L'euthanasie :
André Frament - Euthanasie (avec Florian Rouanet) par Floriano75011
VI. La conclusion :
André Frament - Conclusions (avec Florian Rouanet) par Floriano75011Merci Florian
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Je veux un régime fort !
Je n'aime pas la politique. Si vous pensez que le fascisme consiste à faire défiler des garçons bottés en chemises brunes ou noires, dites-vous que ce n'est pas ma définition du fascisme. J'ai défendu les fascistes, c'est tout différent : parce que j'ai connu des fascistes et parce que je déteste le mensonge. J'ai protesté contre une falsification des faits et contre une entreprise de dénaturation des âmes et de confiscation des volontés, fondée sur cette falsification. Je reste convaincu que j'avais raison.
On nous a menti et on continue à nous mentir : parce que ce mensonge est indispensable aux politiciens en place. Mais ce mensonge s'effrite aujourd'hui, il s'effondrera demain. On finira par regarder les expériences fascistes comme des expériences politiques qui ont été obérées et défigurées par les nécessités dramatiques de la guerre, mais qui ont pour caractère essentiel l'exaltation de certaines valeurs morales : le courage, l'énergie, la discipline, la responsabilité, la conscience professionnelle, la solidarité, dont la disparition est le drame des sociétés qui ont suivi. Etre fasciste aujourd'hui, c'est souhaiter que ces mots aient un sens pour les peuples.
[...] Avant de détester le fascisme, il faudrait essayer de le comprendre. Le fascisme est né, historiquement, de la colère des anciens combattants contre les politiciens. Mais il a été, plus profondément, une opposition spontanée contre la démoralisation de la guerre et de l'après-guerre qui accompagna la transformation d'une société rurale stable, économe, patiente, courageuse, attachée à l'honnêteté et au civisme, en une société de salariés ayant pour horizon l'augmentation des salaires, pour guide l'idéologie, pour instrument la politique.
Les mouvements fascistes sont nés d'une réaction contre cette dénaturation des peuples. Cette réaction eut partout le même point d'appui. Dans leur désarroi, ceux qui refusaient ce monde nouveau de l'après-guerre se sont reportés à une image-type de la grandeur passée de leur peuple, pour l'Italie celle des légions de Rome, pour l'Allemagne celle des Germains d'Arminius qui avaient vaincu l'armée du consul Varus, pour la Roumanie ou la Hongrie celle de leurs paysans combattants, pour l'Espagne l'image de l'honneur castillan : non pas une idéologie, mais un modèle moral, celui qui incarnait le mieux ce qu'ils étaient ou ce qu'ils avaient voulu être dans les tranchées où ils s'étaient battus.
En détruisant, après la Seconde Guerre Mondiale, cette renaissance de la conscience nationale sous prétexte d'anéantir l'idéologie raciste, on a détruit une solution politique originale qui permettait à la fois de briser les idéologies destructrices de l'unité nationale et les excès du capitalisme sauvage.
Or, le racisme constitué en idéologie ne fait pas partie de la définition du fascisme ni même de la définition du national-socialisme. Comme les autres idéologies, il part d'une idée juste qui a été outrée et déformée en devenant un système. Ses excès ont été les excès auxquels aboutit toute pensée systématique.
En réalité, les régimes fascistes n'ont pas été des régimes de contrainte pour les individus. Ils ont généralement respecté les libertés individuelles et n'ont réprimé que le sabotage, le parasitisme et la spéculation. En revanche, ils ont assuré aux peuples la plus précieuse des libertés, celle d'être eux-mêmes et non pas ce qu'on a décidé qu'ils sont : liberté que nous ne connaissons plus.
[...] Les régimes fascistes ont été ou ont essayé d'être des régimes de solidarité et de justice sociale, qui ont été ensuite déformés par les contraintes de la guerre. Tout régime de solidarité et de justice sociale exige un Etat fort : mais un Etat fort n'a pas besoin d'idéologie : il a besoin seulement de bon sens et de générosité.
Je ne crois pas à l'histoire des régimes fascistes et de la Seconde Guerre Mondiale telle qu'on la présente aujourd'hui. Cette histoire n'est pas encore faite : et ce qui en a été fait, on nous le cache. Le dossier des falsifications est copieux : il porte sur les faits, les documents, les omissions. Je laisse à chacun la tâche d'en dresser ce qu'on aperçoit, dès maintenant, de ce catalogue. Tout homme qui réfléchit devrait prendre conscience de nos illusions : nous broutons comme des bêtes sans raison le mensonge de notre victoire, le mensonge de la Résistance, le mensonge de notre liberté. Ces mensonges ont nourri des idéologies d'autodestruction, l'antiracisme, la lutte des classes. Et cette nourriture frelatée est le secret de notre impuissance.
Très bientôt, dans vingt ans, dans dix ans peut-être, la race blanche en Europe devra lutter pour sa survie. Cette bataille suprême exigera des régimes forts, des gouvernements de salut public. Elle ne pourra être conduite que dans le dépérissement des idéologies et par le recours aux qualités viriles que je disais. Il ne faut pas se demander aujourd'hui si ces régimes forts sont possibles, il faut savoir qu'ils sont inévitables: sous quelque nom qu'on leur donne. Car ils sont la condition de notre salut.Maurice Bardèche http://www.voxnr.com
Texte paru dans la revue Le Crapouillot, N° 77, septembre-octobre 1984
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Enquête sur la droite en France : Laurent Dandrieu : « Nous sommes le parti du péché originel »
Rédacteur en chef à Valeurs actuelles, Laurent Dandrieu est l'auteur de Woody Allen, portrait d'un antimoderne (CNRS éditions).
Monde et Vie : Les notions de droite et de gauche ont-elles encore une signification ?
Laurent Dandrieu : Droite et gauche sont des notions relatives, qui n'ont jamais constitué des blocs idéologiques hermétiques, cohérents et immuables : beaucoup d'idées passent de l'une à l'autre, s'y retrouvent dans des proportions et des combinaisons variables. Cette porosité donne régulièrement naissance à l'illusion qu'il n'y aurait plus ni droite ni gauche, et que les hommes de bonne volonté « des deux rives » pourraient se retrouver autour de « valeurs » communes, comme le souverainisme, la nécessaire régulation du capitalisme ou la conception méritocratique de l'école.
Mais tous ceux qui ont tenté de jeter des passerelles entre droite et gauche ont toujours fini par revenir sur leur rive d'origine, leurs culottes passablement trempées, parce que ces passerelles ont fini par ployer sous le poids d'une réalité très lourde : c'est, au-delà des convergences particulières, la persistance d'une divergence fondamentale, qui est que droite et gauche n'ont pas la même vision de l'homme, et donc de la société.
Au fond, qu'est-ce qui différencie, à vos yeux, la droite de la gauche ?
On peut les différencier par la croyance ou non au péché originel.
Nous autres, gens de droite, nous sommes le parti du péché originel, nous croyons que l'homme est et restera toujours un animal blessé, empêtré dans sa volonté de bien faire par sa constitutive faiblesse, et que le but de la politique est d'épauler cette faiblesse par des institutions fortes qui lui permettent, malgré elle, de construire et d'aller de l'avant.
Pour la gauche, en revanche, l'homme est un être naturellement bon, qui tend par le sens de l'histoire vers toujours plus de perfection, la seule chose qui l'en empêche étant les archaïsmes du passé, dont il appartient à la politique de le libérer. L'homme de droite sait qu'il est un héritier et, comme disait Maurras, qu'il trouve en naissant dans un pays de civilisation infiniment plus qu'il n'y apporte : c'est ce trésor de civilisation que la politique se doit de protéger et de transmettre ; pour lui, la Tradition est la condition de tout progrès.
L'homme de gauche, lui, refuse cet héritage car c'est l'avenir qui est porteur de bonheur et de liberté, non le passé qui nous enferme et nous limite : la politique, c'est rompre avec la tradition au nom du Progrès.
Trouvez-vous dans les débats politiques actuels un écho de cette distinction fondamentale ?
La question du « mariage gay » me semble fournir une bonne illustration de la façon dont l'utopie de gauche revient à nier le réel, et dont les visions antagonistes de l'identité structurent aujourd'hui l'affrontement droite-gauche. La gauche n'aime pas le réel, parce qu'il s'oppose à ses utopies libératrices. Le réel, si vous l'acceptez tel qu'il est, est d'abord une limite. Les chrétiens savent bien que le premier stade du progrès spirituel, c'est le réalisme, c'est-à-dire s'accepter tel qu'on est, avec ses défauts, ses blessures et ses faiblesses, ses « épines dans la chair » aurait dit saint Paul. Cette acceptation est douloureuse, mais finalement positive, parce que c'est elle qui nous permet de grandir et d'avancer. L'homme moderne, lui, est en perpétuelle révolte contre ses limites et cela l'entraîne dans un processus sans fin de dénégation du réel. C'est ainsi qu'on en vient à nier la différenciation sexuelle : à la distinction naturelle entre homme et femme, on prétend désormais substituer le genre, qui est une identité sexuelle non plus subie, mais choisie, et modifiable à l'infini.
Cette détestation de son identité objective, conçue comme quelque chose qui enferme et non qui enracine, l'homme moderne occidental l'étend à la civilisation et à la société qui l'ont façonné. C'est l'origine de la fascinante haine de soi qui paralyse aujourd'hui l'Occident et de l'obsession de la repentance.
Le libéralisme est-il de droite ?
Dans la mesure où il fait primer la liberté sur tout autre impératif, notamment spirituel ou moral, je pense que non. Toute la difficulté de la droite est de concilier son conservatisme et son attachement aux libertés ; son refus du relativisme, sa croyance que certaines formes de société sont préférables à d'autres et donc le souci de fixer des cadres à l'activité humaine qui favorisent le bien commun, et sa volonté (en partie en réaction contre la tentation de la gauche de construire un homme nouveau, qui emprunte toujours des voies contraignantes) de préserver les libertés et le pré carré de la responsabilité humaine. Si je crois que cette défense des libertés est bien essentielle pour la droite, je redoute aussi avec Jean-Claude Michéa la pente naturelle du libéralisme qui est de détruire toutes le contraintes (voir le repos dominical) que le conservatisme sait être nécessaire. Surtout, le fond du libéralisme est un relativisme qui revient à nier à la société le droit de décider ce qui es bien et mal, et donc à laisser à chacun une liberté morale totale - fût-ce au prix de lois contraignantes. C'est tout le paradoxe du « mariage gay »
Comment expliquer que dans un pays en constante droitisation, la droite soit en capilotade ?
Par le fait que la droite n'est pas de droite. Ayant tourné le dos depuis des décennies à toute forme de réflexion, la droite est particulièrement vulnérable aux effets de mode, aux diktats médiatiques, aux injonctions « morales », à l’imprégnation par l'idée de gauche d'une évolution inéluctable de la société. Sarkozy puis Copé ont franchi un cap supplémentaire avec l'affichage cynique du fait qu'ils n'étaient pas là pour le bien commun, mais pour assouvir une ambition personnelle.
L'échec final de la « ligne Buisson » est inscrit dans l'inanité de faire tenir à des responsables politiques un discours droitier qu'ils récitent sans y croire, et qu'a démenti toute leur pratique politique quotidienne.
Comment la droite peut-elle se reconstruire ?
Elle ne pourra le faire que par une reconstruction intellectuelle : mais il ne faut pas l’atteindre des partis politiques, que ces questions indiffèrent. Ce travail ne pourra venir que de la base.
Propos recueilli par Hervé Bizien monde&vie -
[Paris] Hommage à Louis XVI en présence de Mgr le Comte de Paris
PARIS – Lundi 21 janvier, 12 h 15, église Saint-Germain-l’Auxerrois, messe célébrée à la demande de l’Œillet Blanc par le révérendissime père-abbé de Kergonan, Dom Piron, en présence de Mgr le comte de Paris, duc de France, et des princes de la maison de France.

o ALPES-MARITIMES – Nice, 27 janvier, 10 heures, chapelle de la l’archiconfrérie de la Très-Sainte-Trinité, 1 rue du Saint-Suaire.
o ARIÈGE – Saint-Paul-de-Jarrat, lundi 21 janvier, 18 heures, église paroissiale.
o BAS-RHIN – Strasbourg, samedi 19 janvier, 16 h 30, cathédrale Notre-Dame.
o BOUCHES-DU RHÔNE – Marseille, lundi 21 janvier, 18 h 30, église Saint-Pie X, 44 rue Tapis Vert, 1er
o BOUCHES-DU RHÔNE – Marseille, lundi 21 janvier, 19 heures, basilique du Sacré-Cœur, 81 avenue du Prado, 8e, messe célébrée par Mgr Jean-Pierre Ellul, avec chants grégoriens, orgues et chorale.
o CALVADOS – Caen, lundi 21 janvier, 18 h 30, chapelle Saint-Pie X.
o CHARENTE – Roullet-Saint-Estèphe, lundi 21 janvier, 18 h 30, église de Roullet.
o CORRÈZE - Brive, dimanche 20 janvier, 10 h 30, église du Christ-Roi, rue d’Espagnac.
o CÔTE-D’OR – Fontaines-les-Dijon, samedi 19 janvier, 11 heures, basilique Saint-Bernard, rite extraordinaire,
o DORDOGNE – Périgueux, dimanche 20 janvier, 16 heures, église Notre-Dame-de-Toutes-Grâces, 19 rue du 34e Régiment d’Artillerie.
o EURE - Le Planquay, 19 janvier, 11 heures, église du Planquay.
o GARD – Nîmes, samedi 26 janvier, 11 heures, église Sainte-Perpétue, messe suivie d’un déjeuner à 12 heures à la brasserie Le Place, sur l’Esplanade (angle rue Régale), à l’issue duquel François-Marin Fleutot évoquera « Clovis et les origines de la monarchie » (20 euros, inscription au 06 83 71 67 70).
o GIRONDE – Bordeaux, lundi 21 janvier, 19 heures, église Saint-Bruno (tramway ligne A).
o HAUT-RHIN – Mulhouse, lundi 21 janvier, 19 h 30, église Saint-Étienne.
o HAUTE-LOIRE – Ceyssac, 21 janvier, 18 h 30, église paroissiale.
o HAUTE-VIENNE – Limoges, lundi 21 janvier, 11 h 15, église Saint-Michel-des-Lions, messe suivie d’un déjeuner (inscription auprès d’Hervé Riou au 05 55 34 57 64).
o HÉRAULT – Béziers, lundi 21 janvier, 18 heures, église des Pénitents, rue du 4 Septembre.
o HÉRAULT – Montpellier, lundi 21 janvier, 18 heures, chapelle des Pénitents bleus, rue des Étuves.
o HÉRAULT – Fabrègues, lundi 21 janvier, 18 h 30, prieuré Saint-François de Sales, 1 rue Neuve des Horts.
o ISÈRE - Grenoble, 21 janvier, 18 heures, collégiale Saint-André.
o LOIRE – Saint-Étienne, lundi 21 janvier, 19 heures, chapelle Saint-Bernard.
o LOIRE-ATLANTIQUE – Nantes, dimanche 20 janvier, 12 h 30, dépôt de gerbe en hommage à Louis XVI et aux victimes de la Révolution ; 13 h 15, déjeuner à la Taverne du Château, 23 allée du commandant Charcot (23 euros, inscription par courriel à urbvm@hotmail.fr) ; 15 heures, conférence de Gérard Bedel, « Louis XVI ou la tragédie de la vertu » (2 euros pour ceux qui ne déjeunent pas sur place).
o MAINE-ET-LOIRE – Chemillé, 27 janvier, 10 h 30, chapelle Saint-Joseph, 14 rue du Presbytère.
o MEURTHE-ET-MOSELLE – Nancy, dimanche 20 janvier, 9 h 25, église Saint-Pierre, avenue du maréchal de Lattre de Tassigny, messe suivie d’un déjeuner à 12 heures conclu par la galette traditionnelle, restaurant Chez Maître Marcel, au coin des rues Raymond Poincaré et de l’Armée Patton, (inscription au 06 19 19 10 69).
o NORD – Lille, lundi 21 janvier, 19 heures, chapelle Notre-Dame-de-la-Treille, 26 rue d’Angleterre.
o OISE – Belloy, dimanche 20 janvier, 11 heures, église paroissiale.
o PARIS – Dimanche 20 janvier, marche aux flambeaux, départ à 18 heures (voir p. 15).
o PARIS – Paris, lundi 21 janvier, 18 heures, église Saint-Nicolas du Chardonnet.
o PYRÉNÉES-ATLANTIQUES - Bayonne, mardi 22 janvier, 18 h 30, cathédrale de Bayonne, messe célébrée par Mgr Aillet, évêque de Bayonne, suivie d’un dîner à 19 h 45 au restaurant Le Cheval Blanc, 68 rue Bourgneuf, en présence de Mgr Aillet (25 euros).
o PYRÉNÉES-ORIENTALES – Perpignan, lundi 21 janvier, 18 h 30, prieuré du Christ-Roi, 113 avenue du maréchal Joffre.
o RHONE - Lyon, lundi 21 janvier, 18 h 30, église Saint-Denis de la Croix-Rousse, messe suivie d’une galette des rois (voir p. 15).
o SARTHE – Louailles, samedi 19 janvier, 11 heures, église paroissiale, messe suivie d’un déjeuner-débat à 12 h 30, salle polyvalente de Vion, animé par Christian Franchet d’Espèrey, sur « Louis XV, une politique étrangère française, une leçon pour le temps présent ».
o SEINE-ET-MARNE - Fontainebleau, lundi 21 janvier, 18 h 45, église du Carmel, 6 bis boulevard du général Leclerc (Fraternité Saint-Pierre).
o SEINE-MARITIME – Dieppe, lundi 21 janvier, 9 h 30, église Saint Jacques.
o SEINE-SAINT-DENIS - Saint-Denis, lundi 21 janvier, 12 heures, basilique Saint-Denis ;
o SOMME – Amiens, dimanche 20 janvier, 10 h 30, chapelle, 195 rue Léon Dupontreué.
o VAR – Toulon, lundi 21 janvier, 18 h 30, église Saint-François de Paule, messe célébrée par Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon.
o VAR – Toulon, 18 h 30, église Sainte-Philomene, 125 boulevard Grignan, Le Mourillon.
o VENDÉE - La Gaubretière, lundi 21 janvier 10 h 30, chapelle de Ramberge.
o BELGIQUE – Rixensart, lundi 21 janvier, 11 heures, château.
o BELGIQUE – Bruxelles, lundi 21 janvier, 19 heures, église conventuelle du couvent Sainte-Anne, avenue Léopold Wiener, 26 B.
Merci pour La Faute à Rousseau pour la recension des messes pour Louix XVI
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Un Français sur soixante-cinq
Le 13 janvier, à Paris, la rue a parlé. Cette immense manifestation pour la famille, une des plus grandes depuis cinquante ans, marque une vraie renaissance.
Une fois l’effet de surprise provoqué par l’ampleur de la mobilisation estompé, escamoté même, qui s’est vraiment interrogé sur les raisons profondes qui ont poussé ces 800 000 à 1 million de manifestants – 1 Français sur 65 ! – à faire des kilomètres pour affronter pendant des heures le froid et la boue du Champ-de-Mars ? Fallait-il que les consciences soient obscurcies pour refuser de voir ce qui crevait les yeux, ce dimanche 13 janvier, fête du baptême du Seigneur…
Cette manifestation, une des plus grandes depuis cinquante ans, n’était pas un baptême au sens chrétien du terme, mais une renaissance, un début de régénération, certainement.Renaissance inattendue, car totalement en décalage avec l’image de la famille qu’en donnent les séries télévisées, où tous les choix se valent et où le sentimentalisme domine. Tous ces manifestants étaient la preuve joyeuse et pacifique d’une réalité conjugale et familiale qui constitue, envers et contre tout, le socle solide d’une société digne de ce nom. Signe visible aussi de cette France charnelle qui sort de son silence pour demander qu’on la prenne enfin en considération. France des familles, des écoles et des paroisses, soucieuse de ne pas laisser dilapider cet héritage à transmettre aux futures générations. France qui se relève, aiguillonnée par la parole libre et vraie de l’Église.
Certes, il reste encore à trouver une expression politique à cette formidable réaction populaire, née en dehors des partis. À l’avenir, il faudra qu’émergent de nouvelles figures, issues du secteur associatif. En attendant, cette mobilisation laissera des traces, et d’abord dans l’esprit des élus : lors du débat à l’Assemblée, les parlementaires devront se souvenir qu’ils ont des comptes à rendre à près d’1 million de manifestants ! Ainsi que les maires, qui eux joueront leur réélection en 2014.
Au plus haut niveau de l’État enfin, l’absence de réaction et le déni de réalité face à ce mouvement semblent pour le moment incompréhensibles. Conséquence d’un éloignement du pays réel ? Ou bien stratégie d’effritement progressif de tout ce qui constituait les protections de la famille : juridiques, aides financières, et désormais anthropologiques ? Dans ce dernier cas, François Hollande devra se souvenir qu’en Espagne, référence de ceux qui prônent le mariage « unisexe », le modèle libéral-libertaire de Zapatero a fini par échouer sur le mur des réalités.
Editorial de Aymeric Pourbaix dans Famille Chrétienne
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