Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tradition - Page 388

  • Contre l'édifice du mondialisme et de la pensée unique

    À l'heure de la crise économique mondiale qui est inséparable de la crise morale de l'Occident, deux livres d'aspect anodin arrivent à point nommé. Apparemment hors sujet tous les deux, puisqu'il s'agit, pour l'un, d'un recueil (inédit) d'essais de Chesterton datés de 1926 que les éditions de l'Homme nouveau viennent de publier sous le titre Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1); pour l'autre, des actes de la XIXe université d'été de Renaissance catholique en juillet 2005 : La pensée unique (2).

    Et pourtant, chacun à sa manière éclectique et diversement datée, ils disent déjà quasiment tout, d'une part des causes profondes de notre grande crise économique et de ses « enfers sociaux », d'autre part des effets intrinsèquement pervers de la crise morale liée à ce funeste économisme. Alors que Benoît XVI s'apprête aussi à publier sa grande encyclique sur la doctrine sociale de l'Église, on en a eu un aperçu spectaculaire lors de son récent voyage en Afrique. « Si le Pape a été si contesté, c'est qu'en quelques mots, il a déstabilisé l'édifice de la pensée unique qui s'impose à la planète », résume bien Mgr Bagnard .
    ◊ « Ce que je reproche au capitalisme, ce n'est pas qu'il y ait trop de capitalistes mais précisément qu'il n'y en ait pas assez », disait Chesterton. C'est tout le « distributisme » chestertonien, cher à Philippe Maxence, qui est (si l'on y réfléchit bien) le seul moyen politique de « moraliser le capitalisme » contre l'édifice malsain du mondialisme. Louis Salleron en a lui-même développé le principe en France, en prônant non seulement la diffusion de la propriété individuelle mais l'organisation de la diffusion de la propriété collective privée, comme rempart de liberté personnelle, facteur de justice sociale et de développement économique maîtrisé. La propriété est pour la personne « un besoin vital de l'âme » (Simone Weil) - et non la personne pour la propriété !
    Nicolas Sarkozy a par exemple jugé inacceptable que « Laurence Parisot dise qu'elle n'a pas le désir d'évoquer le partage des profits ». Mais de la distribution de la propriété, selon le principe clef de la destination universelle des biens, il n'en aura jamais été question, comme remède politique et durable à cette crise (dont le G20 ne vient finalement que de «réguler» et renouveler virtuellement les tares). Or, note Philippe Maxence, « ce n'est pas une mince surprise de constater qu'en usant des mots qui sont les siens, Chesterton avait déjà pensé la crise de l'environnement, la faillite des banques, la perversité du système de la grande distribution, la destruction de l'agriculture » ! 
    Et Louis Salleron qu'il faudrait aussi relire : « Parce que le capitalisme individualiste et libéral a privé de propriété un trop grand nombre d'individus, le communisme propose d'en priver tout le monde... Il est évident que la bonne solution est inverse: assurer la propriété à tout le monde. Patrimoine familial, patrimoine corporatif, patrimoine national et universel - voilà la vraie formule. L'argent ne fait obstacle à la propriété normale que si on le laisse évoluer en liberté. Mais rien n'est plus facile que d'assigner des règles à ses fantaisies. Le capitalisme n'a pris ce caractère odieux que parce qu'il est né et s'est développé dans une philosophie utilitariste. Un esprit nouveau et des structures modifiées peuvent parfaitement sauver les vérités qu'il contient en matière de propriété. » (Diffuser la propriété, NEL) .

    ◊ On ne peut servir deux maîtres à la fois : Dieu et Mammon. On passe ainsi de l'économie à sa religion nouvelle, en arrivant à la pensée unique qui prétend gérer « correctement » le « nouvel ordre mondial » à la manière de Babel, par un seul langage analogue à la novlangue d'Orwell : « Faisons des briques... Bâtissons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre ! » (Genèse XI). Il s'agit toujours de sauver et unifier l'homme sans Dieu, en se passant de sa loi (morale) naturelle, en donnant le primat à l'action sur la contemplation.
    Onze historiens, journalistes, universitaires réunis par Renaissance catholique explorent les facettes (politiquement, moralement, religieusement, historiquement, économiquement, artistiquement correctes !) de cet impératif néo-totalitaire. Ils dénoncent paradoxalement, dans l'hégémonie de cette pensée unique, une dictature du relativisme née de la disparition de la vérité objective (sous la novlangue la confusion des mots et des idées !). Le laïcisme (ouvert ou fermé) est donc le cadre et même le temple (panthéon) de cette pensée unique. On pourrait dire de lui ce que disait le P. Molinié du pharisien : « C'est celui qui condamne la pensée de Dieu quand elle se présente trop nettement, parce que cette pensée condamne ses œuvres et sa propre pensée. Alors, mis au pied du mur, il est acculé à condamner Dieu pour ne pas céder ; c'est le péché contre le Saint-Esprit. »

    RÉMI FONTAINE Présent du 8 avril 2009

  • Contre la désinformation : L'antidote Volkoff

    « Plus un mensonge est gros, et plus les gens y croient », aurait un jour déclaré Joseph Goebbels. On peut reprocher de nombreux méfaits au ministre de la Propagande du IIIe Reich. On ne peut pas lui faire grief d'avoir manqué de franchise. Ce n'est pas le cas de tous ceux qui, depuis sa disparition, agissent le visage dissimulé sous le masque de la désinformation. À l'Est comme à l'Ouest.

    Propagande. Publicité. Intoxication. Désinformation. Les quatre termes sont souvent utilisés comme s'ils recouvraient la même réalité. Or, s'ils peuvent être proches, ils ne se recoupent pas exactement Vladimir Volkoff, dans sa Petite histoire de la désinformation, du cheval de Troie à Internet (Editions du Rocher, 2003), a très bien démontré la différence existant entre ces quatre concepts.
    Le mot propagande, qui date de 1689, vient de la formule latine congregatio de propadanda fide, « congrégation pour la propagation de la foi ». Il suppose la transmission d'une information à un public, information devant être salutaire pour lui et qui n'est pas perçue comme mensongère par l'informateur, mais au contraire comme l'expression de la seule vérité qui soit. À partir de 1792, la propagande est définie « comme, l'action exercée sur l'opinion pour l'amener à avoir certaines idées politiques et sociales, à vouloir et soutenir une politique, un gouvernement, un représentant ».

    Le propre de la désinformation est de viser les foules
    Sur le fondement de cette définition, l'action du docteur Goebbels mérite bien son nom. À travers les grandes messes païennes de Nuremberg, avec leurs étendards et leurs torches, les nazis prêchaient  ouvertement l'adoration du Führer. La propagande s'exprime ainsi au grand jour. Elle ne dissimule pas son but. Elle affiche la couleur. Elle n'est pas sournoise. En ce sens, elle se distingue fondamentalement de la désinformation.
    La publicité, qui est définie comme « le fait d'exercer une action psychologique sur le public à des fins commerciales », se rapproche de la propagande. Toutefois, celle-ci cherche à persuader, tandis que celle-là tente uniquement de séduire. Elle n'est pas non plus la désinformation car elle va droit au but. L'intoxication, quant à elle, peut être définie comme « une action insidieuse sur les esprits, tendant à accréditer certaines opinions, à démoraliser, à dérouter ». L'intoxication est une redoutable arme de guerre. Intoxiquer l'ennemi pour le prendre par surprise est une technique courante chez les stratèges.
    Pierre Nord, alias le colonel André Brouillard du Deuxième Bureau, en a donné un bel exemple dans L'Intoxication (Rencontre, 1971). En 1943, les Alliés, qui ont déjà débarqué en Afrique du Nord, préparent l'invasion de la Sicile. Les Allemands les y attendent. Le choc risque d'être meurtrier. Les Américains vont alors les intoxiquer, en montant un stratagème, pour leur faire croire que leur action portera sur la Sardaigne et le Péloponnèse. Hitler tombe dans le panneau. Il concentre ses troupes sur ces deux lieux devenus stratégiques. Le 10 juillet, les Américains débarquent en Sicile sans difficulté. Pour Vladimir Volkoff, l'intoxication vise un groupe restreint de décideurs, comme un état-major. En revanche, la désinformation vise l'opinion publique.

    Si Soljenitsyne a de l'écho, il faut le discréditer
    Ces différences étant établies, Volkoff considère que la désinformation suppose trois éléments ; une manipulation de l'opinion publique, sinon ce serait de l'intoxication ; des moyens détournés, sinon ce serait de la propagande ; des fins politiques, sinon ce serait de la publicité. D'où la définition selon laquelle la désinformation est une manipulation « de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés ». La désinformation ainsi définie, si elle est plus que jamais présente dans notre société de l'image, a connu son heure de gloire au cours de la guerre froide. Aux premières heures du 4 novembre 1956, un millier de chars soviétiques, soutenus par l'aviation, investissent Budapest. L'armée occupe bientôt tous les points stratégiques de la capitale hongroise. La radio du pays magyar, avant de tomber entre les mains des troupes d'occupation, a le temps d'adresser un appel au secours en direction de l'Occident incrédule et immobile : « Nous n'avons plus beaucoup de temps. Vous savez ce qui arrive. Aidez la nation hongroise, ses travailleurs, ses paysans et ses intellectuels. À l'aide ! À l'aide ! À l'aide ! » Qui s'est soulevé derrière le rideau de fer ? Le peuple ? Non, uniquement des réactionnaires. Des bourgeois. Des fascistes. La désinformation fonctionne. L'Occident ne bouge pas.
    La machine à désinformer se mettra en marche à chacune des interventions militaires soviétiques survenues au cours de la guerre froide. Lorsqu'en 1980 l'Union soviétique entre en Afghanistan, Georges Marchais pourra, en toute sérénité, approuver le principe d'une «intervention» qui va se solder par des milliers de victimes et l'occupation d'un pays qui avait tout autant le droit qu'un autre à sa souveraineté. À chaque fois, l'Union soviétique, relayée en Occident par de puissants réseaux de désinformation, parviendra à banaliser ses aimes et tentera de discréditer ses adversaires, tel Alexandre Soljenitsyne, qui fit l'objet, en 1981, d'un ouvrage, signé d'un certain A. Flegon, au titre évocateur : Autour de Soljenitsyne et dont le but était de le faire passer pour antisémite.

    Le communisme continue d'imprégner les esprits
    Dernier exemple : le 1er septembre 1983, un Boeing sud-coréen est abattu par l'Urss. Celle-ci doit trouver une excuse à ce qui semble être une dramatique erreur. La campagne de désinformation se met en marche. Auprès de certains gogos occidentaux, l'opération est une réussite. Le 3 octobre, le premier ministre socialiste grec déclare que l'avion « exécutait une mission d'espionnage pour la CIA et avait violé l'espace aérien soviétique pour espionner certains objectifs ». Lorsque, le 9 février 1984, Youri Andropov, secrétaire général du parti communiste soviétique et ancien chef du KGB, s'éteindra, au Parlement européen, tous les députés, à la demande du ministre français des Relations extérieures, Claude Cheysson, observeront une minute de silence en sa mémoire. L'hommage des naïfs au virtuose ?
    Nous pourrions multiplier les exemples à l'infini. La désinformation pendant la guerre froide a été telle qu'il n'est pas certain que les Soviétiques l'aient réellement perdue. À première vue, l'Occident a gagné. Militairement et économiquement. Mais intellectuellement, le communisme n'a-t-il pas triomphé ? Il est probable que oui. Même peur ceux qui le condamnent, le communisme demeure un mal relatif, lorsque le nazisme est à jamais catalogué comme le mal absolu. L'idée communiste reste une grande idée qui a été dévoyée, notamment par Staline. Les communistes repentis tiennent le haut du pavé. Ils ne sont plus communistes, mais ils ne regrettent rien. Ils y croyaient. Ils étaient jeunes. Ils avaient un bel idéal. Tentez de soutenir ces niaiseries en racontant que vous êtes un nazi repenti. Le résultat ne sera sans doute pas le même.
    Les communistes, malgré les travaux de Stéphane Courtois, sont parvenus à faire oublier leurs méfaits. Cent millions de victimes. L'invention des camps de concentration. La déportation de populations. La torture pratiquée au cours des interrogatoires. La faillite économique des pays qu'ils ont dirigés. Le recours à la terreur. Le mensonge comme moyen de gouvernement. La pollution de pays entiers. Le nazisme, qui a fait moins de victime que le communisme, a été définitivement, et à juste titre, rejeté dans les poubelles de l'Histoire. Le communisme, lui, parade toujours sur le haut de l'estrade. Tel est le résultat de soixante-dix ans de désinformation.
    « L'espoir des peuples occidentaux est d'apprendre à vivre sans s'en laisser compter », écrivait Volkoff en 1986, alors que l'Union soviétique paraissait pouvoir durer mille ans et était l'ennemi principal de tous les instants. Il ne croyait pas alors à la capacité des Américains de pratiquer la désinformation et donnait trois raisons à cela : l'impossibilité de mener une action sur les médias de l'ennemi (qui étaient, dans son esprit et dans le contexte historique, ceux du bloc soviétique contrôlés par un système totalitaire) ; l'« intention politique précise et ferme » (la formule est de Pierre Nord), qui, selon Volkoff, fait défaut de façon structurelle aux démocraties : le manque de temps (en raison des élections entraînant des changements de majorité) alors que la désinformation « nécessite une action prolongée, s'étendant sur plusieurs années au moins ».
    Le premier obstacle ayant sauté, qu'en est-il des deux autres ? Les événements de ces dix ou quinze dernières années ont montré que, par-delà les scrutins et parfois contre eux, subsistaient dans les démocraties, et notamment dans la démocratie américaine, des appareils d'Etat qui, eux, ont tout le temps pour planifier, sont mus par une volonté « précise et ferme » et n'ignorent rien des techniques exposées par Volkoff, notamment dans sa préface à La Désinformation, arme de guerre (L'Age d'homme, 1986). « À condition qu'un temps suffisant soit accordé à l'opération et qu'un nombre suffisant d'individus "massifiés" aient été touchés, écrivait-il, l'opération se déroulera d'elle-même, grâce aux truchements subalternes qu'on appelle caisses de résonance », à savoir ceux qui, croyant propager de l'information, « colportent la désinformation ».

    Le meilleur des mensonges est parfois la vérité
    Depuis l'effondrement de l'« Empire du Mal », les Américains sont devenus, à leur tour, des mièvres en matière de désinformation. La manière dont ils ont vendu à l'opinion publique les deux guerres du Golfe et l'agression de la Serbie en constitue la plus belle illustration. À coup d'images tronquées, de faux témoignages et de rumeurs soigneusement entretenues, ils sont parvenus à construire deux épouvantails, Saddam Hussein et Slobodan Milosevic, dont l'élimination est devenue, dans l'inconscient de tous, une œuvre de salubrité publique. Même les Soviétiques, au temps de leur splendeur, n'étaient pas parvenus à une telle perfection dans le machiavélisme le plus sournois.
    La désinformation étant devenue l'outil essentiel de la manipulation des foules, il est essentiel de conserver un esprit critique devant tout événement. Surtout s'il paraît évident. Anodin. Avéré. Car comme l'a dit l'écrivain américain Isaac Asimov : « The closer to the truth, the better the lie, and the truth itself, when it can be used, is the best lie. » « Plus un mensonge est proche de la vérité, plus il est efficace ; et la vérité elle-même, lorsque l'on peut en faire usage, est le meilleur des mensonges.. »
    Thierry Normand Le Choc du Mois février 2007

  • Russie : restauration poutinienne et nouvelles perspectives géopolitiques

    Si l’on évoque la restauration poutinienne en Russie, après le terrible ressac vécu par l’ancienne superpuissance communiste sous le règne, somme toute assez bref d’Eltsine (1), il convient de le faire correctement : non pas dans le simple but d’énoncer des faits qui concernent un monde différent du nôtre, mais bel et bien dans la perspective de construire une alternative géopolitique solide face aux projets d’assujettissement de l’Europe et du reste du monde, projets que cultive la seule hyperpuissance encore en lice, à savoir les États-Unis.

     

    Cette perspective géopolitique ne saurait être une construction de l’esprit, toute nouvelle, sans racine. Les relations euro-russes ont au contraire des racines anciennes et l’Axe Paris/Berlin/Moscou que préconisait naguère Henri de Grossouvre est, outre une impérieuse nécessité, le prolongement et la réactualisation d’un projet vieux de près d’un quart de millénaire. La perspective eurasienne, dans notre famille politique malheureusement fort réduite en nombre et en taille, se réfère assez souvent au rêve du national-bolcheviste allemand Ernst Niekisch, qui avait imaginé, dans les années 20 et 30 du XXe siècle, une alliance germano-slave, fondée sur le paysannat et le prolétariat, prête à bousculer un Occident vermoulu, idéologiquement arrêté aux schématismes des Lumières du XVIIIe. Plus fondamentalement, nous percevons, aujourd’hui, après l’inévitable détour par Niekisch, des préludes cohérents à l’Axe de Henri de Grossouvre dans l’Alliance des Trois Empereurs sous Bismarck et sous les tsars germanophiles du XIXe et dans l’alliance de facto qui, dans le dernier quart du XVIIIe, unissait la France de Louis XVI, l’Autriche et la Russie de Catherine II, permettant de battre la thalassocratie anglaise à Yorktown en 1783 et à chasser les Ottomans de la Mer Noire et à les contenir dans les Balkans (2). La Révolution française ruinera cette unité et ces acquis, qui auraient pu faire le salut de l’Europe, en lui permettant de garder sa cohérence et de parachever l’assaut contre les Ottomans.

     

     

    1759 : année clef

     

     

    Mais déjà avant cette alliance générale, à la veille de 1789, la France, l’Autriche et la Russie avaient uni leurs forces pendant la Guerre de Sept Ans. Un historien anglais actuel vient de démontrer que ce conflit intérieur européen avait permis à l’Angleterre, puissance insulaire située en marge et en face du continent, de jeter les bases réelles de son futur empire extra-européen, à partir de l’année-clef que fut 1759 (3). L’art des historiens anglo-saxons de remettre l’histoire intelligemment en perspective ramène ainsi à notre mémoire vive 2 faits géostratégiques devenus permanents : 1) utiliser une puissance européenne pour déséquilibrer le continent et rompre son unité ; l’instrument de cette stratégie fut à l’époque la Prusse ; 2) profiter des guerres européennes pour porter la guerre hors d’Europe, sur des fronts plus dégarnis et y engranger de solides dividendes territoriaux et stratégiques sans grandes pertes et sans gros frais, comme ce fut le cas au Canada et en Inde, d’où fut évincée la France.

     

     

    Lorsque nous analysons aujourd’hui le réveil russe de Poutine, c’est donc dans la perspective de retrouver les alliances stratégiques stabilisatrices d’avant 1789, où les idéologies modernes, bellogènes à l’extrême en dépit de leur pacifisme autoproclamé, ne jouaient encore aucun rôle déstabilisateur. Entrons maintenant dans le vif du sujet.

     

     

    De Gorbatchev à Eltsine, la Russie semblait galoper tout droit vers le chaos, vers une nouvelle “Smuta”, un nouveau “Temps des Troubles” : perte du glacis est-européen, perte de la périphérie balte et caucasienne, perte des acquis territoriaux en Asie centrale, etc., effondrement de la monnaie et ressac social et démographique sur toute la ligne. Eltsine, figure d’abord positivement médiatisée pour avoir annoncé la fin du communisme, juchée sur un char d’assaut ; en dépit de cette image, il inaugurera toutefois un régime sans aucune colonne vertébrale : les oligarques en profitent pour acquérir personnellement, par toutes sortes de stratagèmes douteux, les richesses du pays. Dans l’industrie pétrolière, ils font augmenter la production de brut grâce à des prêts du FMI, de la Banque mondiale et de la Banque de New York et cèdent à des consortiums pétroliers américains et britanniques des parts importantes dans l’exploitation des hydrocarbures russes. Poutine, dès son accession au pouvoir en janvier 2000, met vite un holà à ces déviances. Immédiatement, puissances anglo-saxonnes, pétroliers, oligarques et idiots de service dans le monde médiatique se mobilisent contre lui et lui déclarent la guerre, une guerre qui sévit toujours aujourd’hui. Terrorisme tchétchène d’Ahmed Zakaïev (avec ses appuis turcs), révolution des roses en Géorgie et révolution orange en Ukraine sont les fruits âcres d’un vaste et sinistre complot destiné à affaiblir la Russie et à défenestrer Poutine. Seul l’ex-oligarque Roman Abramovitch fera amende honorable (4), rendra les biens acquis sous Eltsine à l’État russe, deviendra gouverneur du Kamtchatka pour redonner vie à cette région déshéritée mais hautement stratégique. Il servira également d’intermédiaire entre Poutine et Olmert dans les litiges russo-israéliens.

     

     

    Russie : puissance orthodoxe

     

     

    Après l’effondrement du communisme et le retour des valeurs religieuses, surtout dans l’aire musulmane, en Afghanistan d’abord, dans l’Asie centrale ex-soviétique ensuite mais dans une moindre mesure, la Russie se trouve déforcée par les décennies de propagande anti-religieuse du système soviétique, qui a mis à mal la vigueur de l’orthodoxie dans les populations slaves et a généralisé une asthénie spirituelle déliquescente, mais n’a pas autant entamé l’islam centre asiatique, qui fut de surcroît revigoré par l’argent saoudien et l’appui américain aux moudjahiddins afghans. Qui plus est, dans les premières années du post-communisme, la vague du matérialisme occidentaliste secoue de fond en comble une Russie déboussolée mais, comme le remède croît toujours en même temps que le péril, le retour à l’orthodoxie d’une partie de la population (60% selon les sondages) redonne partiellement au pays une identité religieuse et politique traditionnelle, dont l’Europe occidentale est depuis longtemps dépourvue. Alexandre Soljénitsyne exhortait le peuple russe à retrouver l’esprit de l’Orthodoxie et le Patriarche Alexis II apporte son soutien à Vladimir Poutine, qui, lui, définissait son pays comme « une puissance orthodoxe », lors de sa visite au Mont Athos en Grèce en septembre 2005. Ce retour à l’orthodoxie ravive un certain anti-occidentalisme, bien lisible dans les déclarations d’un concile d’avril 2006, où l’église orthodoxe russe a promulgué sa propre Déclaration des droits et de la dignité de l’homme, où sont fustigés et l’individualisme occidental et la volonté d’ingérence étrangère cherchant à imposer des droits de l’homme de facture individualiste en Russie et en toutes les autres terres orthodoxes. Le texte ajoute : « Il est des valeurs qui ne sont pas inférieures aux droits de l’homme, tels la foi, la morale, le sacré, la patrie », où le philosophe de l’histoire décèlera un refus de la rupturalité calamiteuse que représente l’idéologie des droits de l’homme de 1789 à la vulgate médiatique actuelle, quand on la manipule avec l’hypocrisie que nous ne connaissons que trop bien. Le 17 mai 2007, les églises russes en situation de diaspora depuis les années 20 se réconcilient avec le Patriarcat de Moscou (5), ce qui rend plus difficile la tâche de monter les options de l’orthodoxie russe les unes contre les autres.

     

     

    Ukraine : la révolution orange patine

     

     

    L’ingérence occidentale s’effectue essentiellement par le biais des “révolutions colorées” (6), nouveau mode de pratiquer la “guerre indirecte” et de grignoter les franges extérieures de l’ancien empire des tsars et de l’URSS, dont les républiques caucasiennes et l’Ukraine. On sait que la révolution orange fut finalement un fiasco pour ces commanditaires occidentaux ; Victor Iouchtchenko, le Président élu pour son programme pro-occidental, n’a guère fait bouger les choses, ni dans un sens ni dans l’autre, en dépit de sa volonté de faire entrer l’Ukraine dans l’UE et dans l’OTAN. L’icône féminine de l’effervescence orange de 2005, Youlia Timochenko, a basculé dans la corruption et la démagogie la plus plate, sans aucune assise idéologique claire. Ianoukovitch, l’ancien leader pro-russe d’Ukraine orientale, demeure pragmatique : l’Ukraine n’est pas mûre pour l’OTAN et l’UE ne veut pas de Kiev, dit-il. Fin septembre 2007, pour les élections, pas de manifestations dans les rues. Le calme. Les agences occidentales ne paient plus. Pour l’écrivain Andreï Kourkov, les personnages de la révolution orange étaient des marionnettes : le pouvoir demeure aux mains des gestionnaires de l’économie ukrainienne, liée à l’économie russe (7).

     

     

    En Géorgie, où l’actuel Président Mikhail Saakachvili avait pris le pouvoir en novembre 2003 à la suite de la révolution des roses, une contre-révolution vient d’éclater, sans leader bien profilé (8), qui déstabilise la créature de l’américanosphère, l’icône masculine des médias téléguidés depuis les États-Unis, hissée en selle il y a quatre ans. En dépit de sa victoire et de la mise au pas de l’Adjarie sécessionniste en mai 2004, Saakachvili n’a pas réussi à dompter une autre province dissidente, l’Ossétie du Sud, arc-boutée à la chaîne du Caucase. Ce territoire d’à peine 75.000 habitants ne compte que 20% de Géorgiens ethniques. Sa population est fidèle à la Russie. En agissant sur le mécontentement populaire face à la politique pro-occidentale (et donc néo-libérale/globaliste) de Saakachvili et sur les spécificités ethniques adjars et ossètes, Poutine a trouvé le moyen de contrer les effets d’une révolution colorée et de forger les armes pour disloquer celles qui, éventuellement, émergeraient demain.

     

     

    Octobre 2007 : Sommet de Téhéran

     

     

    Autre succès majeur de Poutine : la vaste stratégie pétrolière qu’il a déployée, en Europe et en Asie. Il a réussi à disloquer la cohésion des oligarques (9), à apaiser les dangers de conflit qui existaient entre riverains de la Caspienne. Le sommet de Téhéran en octobre 2007, qui réunissait les dirigeants de la Russie, de l’Iran, du Kazakhstan, de l’Azerbaïdjan et du Turkménistan, avait pour objet de stabiliser la situation sur les rives de la Caspienne et d’y organiser un modus vivendi pour l’exploitation des ressources locales d’hydrocarbures et de gaz. Les accords qui en découlent stipulent, notamment, que les pays riverains, participant à la conférence, ne permettront pas que leurs territoires respectifs servent de base à des puissances hors zone pour agresser un quelconque État co-signataire. Iran compris, cela s’entend (10).

     

     

    Dans le contexte actuel, où l’atlantisme appelle une nouvelle fois au carnage et où l’un de ses chiens de Pavlov, en la personne du sarköziste et ex-socialiste Kouchner, joint ses aboiements sinistres au lugubre concert des bellicistes, cette disposition du sommet de Téhéran bloque toute velléité américaine d’ingérence en Asie centrale et préserve le territoire iranien sur son flanc nord, alors que l’Iran est aujourd’hui dangereusement encerclé entre les bases US du Golfe, d’Irak et d’Afghanistan. L’Iran est la pièce centrale, et non encore contrôlée, d’un territoire qui correspond à l’USCENTCOM (lequel s’étend de l’Égypte à l’Ouest au Pakistan à l’Est). Ce territoire, dans la perspective des stratégistes américains inspirés par Zbigniew Brzezinski, doit servir à terme, avec son “Youth Bulge” (son trop-plein démographique et sa natalité en hausse constante, sauf en Iran), de marché de substitution au bénéfice des États-Unis, car l’Asie garde des réflexes autarcistes et l’Europe possède un marché intérieur moins accessible, avec, en plus, une démographie en net recul. Le contrôle de cet espace implique évidemment l’élimination de l’Iran, pièce centrale et aire nodale d’une impérialité régionale plurimillénaire, l’éloignement stratégique de la Russie et son refoulement de tous les territoires conquis depuis Ivan le Terrible, le contrôle de la Mésopotamie et des hauteurs afghanes et la dislocation des cultures masculinistes et, partant, anti-consuméristes, de cette vaste aire, certes islamisée, mais recelant encore beaucoup de vertus et de vigueurs pré-islamiques, tout en demeurant rétive au fanatisme wahhabite.

     

     

    “South Stream” et “North Stream”

     

     

    Les accords sur la Caspienne auront une implication directe sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe. Le système d’oléoducs et de gazoducs “Nabucco”, favorisé par les États-Unis, qui entendaient, par son truchement, diminuer les influences russes et iraniennes sur la distribution d’énergie, se verra compléter par le système dit “South Stream”, qui partira de Novorossisk sur les rives de la Mer Noire pour aboutir aux côtes bulgares (donc sur le territoire de l’UE), d’où il partira vers l’Europe centrale, d’une part, et vers l’Albanie et, de là, vers l’Italie du Sud, d’autre part. L’ENI italienne est partie prenante dans le projet (11). La réalisation de celui-ci, à travers la partie pacifiée des Balkans, ruine automatiquement les manœuvres dilatoires des forces atlantistes en Baltique, où les États-Unis incitent les petites puissances de la “Nouvelle Europe”, chère à Bush, à annihiler le projet d’acheminer le gaz russe vers l’Allemagne au départ de Königsberg/Kaliningrad ou du Golfe de Finlande, impulsé par le Chancelier Schröder à l’époque bénie — mais si brève — de l’Axe Paris-Berlin-Moscou. Le système de gazoducs de la Baltique porte le nom de “North Stream” (12) : son parachèvement est aujourd’hui bloqué par l’opposition de Tallinn à tous travaux le long de la côte estonienne. Ce blocage est dicté en ultime instance par Washington qui excite en sous-main les Pays Baltes et la Pologne contre tous les projets de coopération euro-russe ou germano-russe, restituant ainsi de facto le “Cordon sanitaire” de Lord Curzon et les effets mutilants du Rideau de Fer sur les dynamiques intérieures de l’Europe dans son ensemble. Ce qui a toujours été le but des puissances thalassocratiques.

     

     

    La victoire électorale de Poutine en décembre 2007 démontre, outre sa réelle popularité en dépit des campagnes des oligarques et des médias, que les stratégies de “révolutions colorées” ont fait long feu : à celles-ci, Poutine a répondu par une mobilisation citoyenne et patriotique en créant le mouvement Nachi (Les Nôtres) qui a tenu la rue en lieu et place de sycophantes comme Kasparov ou autres écervelés sans intelligence géopolitique ou géostratégique.

     

     

    L’Europe ne peut vouloir une Russie déstabilisée et plongée dans le chaos, car, dans ce cas, elle serait automatiquement entraînée, sinon dans un chaos similaire, du moins dans une récession dont elle pourrait bien se passer, vu son déclin démographique, sa relative stagnation économique et les signes avant-coureurs d’une réelle paupérisation dans les classes laborieuses, fruit de près de trente ans de néo-libéralisme.

     

     

    Conclusions

     

     

    En conclusion, le phénomène Poutine doit nous amener à penser notre destin politique dans les catégories mentales suivantes :

     

    ♦ Ne pas tolérer le poids d’oligarques de toutes natures dans nos sphères politiques, qui aliènent richesses, fonds et capitaux par l’effet de pratiques de délocalisation ; selon le bon vieux principe du primat du politique sur l’économique, que Poutine a réussi à faire triompher ;

     

    ♦ Comprendre enfin la nécessité d’une cohésion religieuse visible et visibilisée (comme le voulait Carl Schmitt), plus difficile à restaurer en Occident vu les dégâts profonds qu’ont commis sur le long terme le protestantisme, le sectarisme diversifié et chaotique qui en est issu et la déliquescence du catholicisme depuis le XIXe siècle et Vatican II ;

     

    ♦ Susciter une vigilance permanente contre les manipulations médiatiques qui ont conduit en France aux événements de mai 68 (pour chasser De Gaulle), aux grèves de 1995 (pour faire fléchir Chirac dans sa politique nucléaire à Mururoa), aux révolutions colorées ; il faut être capable de générer une contre-culture offensive contre ce que les agences d’outre Atlantique tentent de nous faire gober, afin de provoquer par les effets de ce soft power rudement bien rodé des mutations politiques favorables aux États-Unis ;

     

    ♦ Il faut viser une indépendance énergétique grande-continentale, ne permettant pas aux pétroliers américains de contrôler les flux d’hydrocarbures sur la masse continentale eurasienne, au bénéfice de leurs seuls intérêts et au détriment de la cohésion du Vieux Monde ;

     

    ♦ Il faut suivre Poutine dans ses offensives diplomatiques en Asie, surtout en direction de l’Inde et de la Chine ; l’Europe a intérêt à être présente dans le sous-continent indien et en Extrême-Orient, dans une perspective d’harmonisation des intérêts, comme l’avait d’ailleurs déjà préconisé la Chine dans ses réponses aux tentatives occidentales d’ingérence intellectuelle (le soft power, qui bute contre la culture impériale chinoise).

     

    Les coopérations euro-russes, euro-indiennes et euro-chinoises ouvrent des perspectives autrement plus séduisantes que le sur-place atlantiste, que notre triste macération dans le graillon de la dépendance médiatique et politique, où nous sommes plongés pour notre honte. Tous les peuples de la Terre attendent le réveil de l’Europe. Celle-ci n’est viable que branchée sur l’Eurasie, à commencer par la Russie, comme au temps des grandes alliances, amorcé à l’époque de la Guerre de Sept Ans.

     

    Robert Steuckers (Forest-Flotzenberg, décembre 2007). http://robertsteuckers.blogspot.fr/

     

     

    • Notes :

     

    • (1) Cf. « L’eredità di Eltsin », in Linea, 15 nov. 2007 (article tiré de la revue sud-africaine Impact (Box 2055, Nooserkloof, Jeffreys Bay, 6331, South Africa). 
    • (2) Cf. Victor-L. TAPIE, L’Europe de Marie-Thérèse : Du baroque aux Lumières, Fayard, 1973 ; également, Henri TROYAT, Catherine la Grande, Flammarion, 1977.
    • (3) Frank McLYNN, 1759 : The Year Britain Became Master of the World, Pimlico, London, 2005.
    • (4) Dr. Albrecht ROTHACHER, « Das Schicksal zweier Oligarchen : Beresowskis Kampf gegen Putin aus dem Exil und der Lagerhäfltling Chodorkowski“, in zur Zeit Nr. 42/2007 ; Dr. A. ROTHACHER, „Superreich und willfährig. Oligarch Roman Abramowitsch : Putins Statthalter in Russisch-Fernost“, in zur Zeit Nr. 46/2007.
    • (5) Marie JEGO, « La Fédération de Russie », in : La Vie/Le Monde Hors-Série, L’Atlas des Religions, s.d. (paru en kiosque en nov. 2007). Voir également : Alexandre SOLJENITSYNE, La Russie sous l’avalanche, Fayard, 1998, plus spécialement le chapitre : « L’Église orthodoxe par ce Temps des Troubles », p.  301 et ss.
    • (6) Cf. Le dossier du Temps de Genève, en date du 10 décembre 2004, intitulé „L’internationale secrète qui ébranle les dictatures de l’Est“ ; ce dossier est accompagné d’un entretien avec le stratégiste et théoricien des guerres indirectes, Gene Sharp, intitulé « L’essentiel est de diviser le camp adverse ». Cf. surtout Viatcheslav AVIOUTSKII, Les révolutions de velours, Armand Colin, 2006 (ouvrage capital !).
    • (7) Andrej KURKOW, « Die Last des Siegens », in : Der Spiegel, 39/2007, pp. 138-139.
    • (8) „Überall Feinde“, in : Der Spiegel, 46/2007, p. 121. Cf. Eugen GEORGIEV, „Angespannte Lage in Südossetien“, in : Aula, Okt. 2007.
    • (9) www.barnesreview.org / Un texte issu de ce site a été traduit en italien. Il s’agit de : «Vladimir Putin : le sue riforme e la sua tribu di nemici / Il sostegno atlantico agli oligarchi russi”, in Linea, 28 nov. 2007.
    • (10) Fulvia NOVELLINO, “Il vertice di Teheran per il petrolio del Mar Caspio”, in Linea, 19 oct. 2007.
    • (11) Filippo GHIRA, “South Stream pronto nel 2013”, in Linea, 23 nov. 2007.
    • (12) Andrea PERRONE, “L’Estonia sfida la Russia sulla condotta North Stream”, in Linea, 18 oct. 2007. Rappelons toutefois que le projet d’un oléoduc (ou gazoduc) vers l’Allemagne et la Pologne n’est pas une idée neuve. En décembre 1959, Soviétiques, Polonais et Est-Allemands signent un accord à Moscou pour la construction de la « branche nord de l’oléoduc de l’amitié ». Le “North Stream”, dont question ici, n’en est que la réactualisation, dans un contexte qui n’est plus marqué par la guerre froide. 
  • Une jeunesse militante...

    Je n’ai que deux souvenirs de Mai 68 : l’image aperçue à la télévision (en noir et blanc) d’une façade d’immeuble léchée par les flammes d’une barricade en feu et un barrage de manifestants à la sortie de Dinan, devant une usine sans doute occupée, qui tapaient joyeusement sur le capot de la R16 familiale avec le plat de la main… Mais les années qui suivirent furent celles de mon ébauche de réflexion politique puis de mon engagement militant, d’abord hésitant et surtout anticommuniste (le communisme était encore, à l’époque, une opinion courante…), puis enfin royaliste, définitivement, à partir de l’été 19

    Le film « Après Mai », sur les écrans depuis quelques jours et qui retrace le parcours de quelques lycéens gauchistes au début des années 70, ne m’a pas vraiment surpris et je l’ai vu comme un bon résumé du parcours de nombreux jeunes engagés politiquement, qu’ils soient, d’ailleurs, d’extrême-gauche ou d’autres obédiences ! Oui, notre jeunesse fut « folle », et militante, éminemment « intellectuelle et violente » selon la formule de Maurras, en fait passionnée, dirait-on aujourd'hui ! Quand Olivier Assayas, l’auteur du film, était mao ou je ne sais quoi, j'étais tout aussi révolutionnaire, mais nationaliste et royaliste, et nous, nous aussi, de l’autre côté de la barricade, voulions changer le monde, mais aussi restaurer la monarchie, sauver la France dont, comme l'écrivait Bernanos, le monde avait besoin... Nous couvrions les murs de slogans, de fleurs de lys : en une nuit du printemps 84, nous avons usé 17 bombes de peinture ! Certains de nos slogans couvraient une cinquantaine de mètres de mur, à Villejean ou à Beaulieu, à Sciences éco., place Hoche (déjà !) ! Nous sautions par dessus les murs des lycées (Jean-Macé, Chateaubriand, et j’en oublie !) et des facs, affirmant en lettres gigantesques que « Marianne n’aime personne mais elle b... tout le monde » ou déclarant, dans un style très doctrinal « Pour l’auto-organisation des peuples de France sous l’arbitrage d’un exécutif héréditaire et successible : le Roi ! » (si, si, je l’ai écrit !), nous élevions des barricades rue d'Estrées un soir de mai 83 et nous passions notre temps à courir, à crier, à haranguer, parfois à nous battre pour protéger « notre » point de vente, sur le marché des Lices ou place de la Mairie... Ça ne s'arrêtait jamais, nous tenions meeting à la Maison du Champ de Mars ou nous faisions des manifestations (y compris de nuit) en criant « Monarchie populaire », nous affichions sur les grandes baies vitrées de Villejean parfois toutes les nuits ! Chaque soir ou presque, j’écrivais un nouveau texte de tract que je photocopiais le lendemain matin avant de l’afficher sur les panneaux de la Fac de Droit ou dans les couloirs de celle d’Histoire, ou que nous distribuions sur les tables du Restaurant Universitaire de Villejean avant que les étudiants ne s’installent pour manger ! Lors des grèves ou des Assemblées générales étudiantes, nous prenions la parole, parfois sous les huées et les insultes, mais j’avoue que je n’avais pas du tout peur, grisé par cette ambiance électrique et houleuse dans laquelle je me sentais vivre pour convaincre autrui ! C'était fou, et c'était bon ! Et on clamait « vive le roi » sur le marché des Lices quand les « autres » nous chargeaient, à dix contre un ! Il m’est arrivé de me retrouver ensanglanté, le nez sur le trottoir… Oui, c'était notre jeunesse, et c'était les plus belles années de ma vie : cela valait le coup de vivre cette folle jeunesse militante, j'en ai encore des souvenirs plein la tête et, surtout, plein le coeur... 

    Il me faudra écrire, un jour, sur ces années militantes, principalement rennaises, et qui m’ont fait ce que je suis et ce que je suis resté, envers et contre tout, même si les formes ont parfois changé et que les enjeux ne sont plus forcément les mêmes.

    Les années ont passé… Le roi n’est pas là, c’est vrai, et il tarde à venir, mais, plus que jamais, le combat royaliste me semble opportun, parfois sur des chantiers idéologiques nouveaux, en appliquant aussi la formule maurrassienne de « la tradition critique », nécessaire pour éviter les erreurs, voire les errements d’une autre époque qui ont tant coûté au royalisme français, parfois à son honneur, souvent à sa crédibilité et à son efficacité…

    Ce qui est certain, c’est que c’est bien au contact des autres, les tracts à la main ou lors des débats dans la rue ou sur la Toile, que le royalisme est visible, et qu’il a des chances de prouver qu’il est crédible : la recherche intellectuelle et l’attention portée aux enjeux de notre temps ; la discussion argumentée avec autrui, sympathisant, adversaire ou simple curieux ; l’action militante « par tous les moyens même légaux », sont nécessaires pour faire advenir cette monarchie qui n’est pas un « sceptre magique » mais le moyen institutionnel « le moins mauvais » pour assurer la pérennité de notre Etat et de la France comme nation historique et éminemment politique. Difficile ? Lointaine ? Sans doute…

    Mais, au moins, la faire connaître et la rendre possible, et, si ce n’est pour nous, pour les générations à venir qui pourraient bien, d’ailleurs, retrouver l’élan et l’ardeur de « notre jeunesse », celle qui ne m’a, en définitive, jamais quitté…

    http://jpchauvin.typepad.fr/

  • Intoxications médiatiques

     Cela fait maintenant longtemps que la grasse presse imprimée déficitaire, les radios encalminées et la télé en perdition constituent une incroyable structure médiatique de désinformation de masse.

     

    On pourrait décrypter ici leurs manœuvres insidieuses autour de la campagne présidentielle avec la minorisation, l’exagération ou le silence autour de tel ou tel candidat tout aussi légitime à concourir que ceux que présente le Système. On s’apesantira plutôt sur leur traitement de la politique étrangère.

     

    C’est un triste et banal constat : les Français ne s’intéressent guère aux affaires internationales alors que c’est le domaine par excellence de la Grande Politique et de la confrontation avec les autres Puissances. Ce désintérêt est à imputer à la méconnaissance du public pour tout ce qui se passe à l’extérieur, sauf s’il s’agit de catastrophes propres à exciter l’émotion. Y contribue aussi la couverture déficiente des médias. Hormis les cas particuliers et souvent tragiques, l’étranger est relégué en milieu de journal et expédié en quelques minutes avec un ou deux vagues sujets… Dans ces conditions, le Français reste enfermé dans le périmètre voulu d’une bienséante inculture. Il peut toutefois s’en extraire grâce à Internet, à la lecture de livres ou de journaux anti-conformistes et à l’écoute de radios réfractaires. Néanmoins, la très grande majorité se détourne de ces sujets.

     

    Ainsi, quand le président de la Commission nationale de défense de la République populaire démocratique de Corée, Kim Jong-il, décéda-t-il fin décembre 2011, des centaines de milliers de Coréens du Nord  marquèrent leur affliction. Ils recommencèrent leurs pleurs publics lors des obsèques nationales. Les divers commentaires, y compris venant de personnes pas encore conscientes de la fin définitive de la Guerre froide, se gaussèrent de ces scènes larmoyantes collectives et y virent la démonstration du caractère totalitaire de l’État. Pour une fois pondéré, Le Monde, grâce à son correspondant en Asie orientale, Philippe Pons, rappela que « les lamentations collectives font partie des expressions de douleur du deuil dans la culture coréen. […] Les Coréens sont extravertis dans la joie comme dans la douleur. Lors de funérailles d’un parent, ces derniers “ crient ” leur chagrin. Exprimer ses condoléances par des larmes relève de l’étiquette sociale (1) ».

     

    Les critiques occidentaux de l’attitude coréenne du Nord ont la mémoire bien courte. Ont-ils déjà oublié le torrent, le raz-de-marée, le déluge de sanglots qui déferlèrent au moment de la mort de Michael Jackson le 25 juin 2009 ? Ont-ils donc oublié tous ces fans, toutes ces midinettes qui hurlaient leur immense peine ? Alain de Benoist se demanda même si « le monde survivra-t-il à la mort de Michael Jackson ? (2) ». Un esprit ironique venu de Sirius pourrait penser que Michael Jackson était le « Cher Dirigeant » de l’Occident globalisé tant sa fin plongea la planète dans une immense tristesse…

     

    Dans la même période, suite aux élections législatives russes, nos journalistes, atteints pour la plupart du complexe de Zorro (en fait, plus zéro que Zorro, d’ailleurs), s’enflammèrent pour ces manifestants hétéroclites hostiles aux résultats définitifs et au retour de Vladimir Poutine au Kremlin. Ils frétillaient à l’avance de suivre en direct depuis leurs studios le début à Moscou d’une nouvelle « révolution de Noël », rééditant celle de 1989 à Bucarest en Roumanie… Ils s’indignaient du détournement des bulletins et des urnes pré-remplies en Russie sans qu’ils aillent regarder les fraudes électorales courantes dans les derniers bastions du P.« C.F. » en Île-de-France ou en terres socialistes du Pas-de-Calais et des Bouches-du-Rhône. Ils auraient fait des économies à leurs chaînes et montré leur professionalisme. Mais nos Zorros – zozos ignorent l’impartialité et préfèrent le tourisme professionnel exotique aux enquêtes dangereuses de terrain.

     

    Contrairement au failli Gorbatchev, Vladimir Poutine n’a jamais eu bonne presse en Occident et dans l’Hexagone. Son passé d’officier supérieur du K.G.B., son sens patriotique, son énergie virile, son goût de la répartie le desservent pour les médias qui, dominés par un état d’esprit féministe, le considèrent comme le modèle du macho crypto-fasciste. Fort heureusement que Vladimir Poutine se fiche de ce que pensent France 2, André Glucksmann, France Info ou Le Point.

     

    L’échec relatif des manifestations anti-Poutine qui rassemblaient tout le spectre politique oppositionnel, des néo-communistes aux nationalistes radicaux (les bannières impériales étaient ressorties et les images montrèrent plusieurs drapeaux noirs à croix celtique blanche !) en passant par les libéraux et les démocrates, incita nos piètres médias à trouver rapidement une nouvelle cible. La mise au pilori médiatique tomba alors sur le ministre-président du gouvernement hongrois, Viktor Orban, et ses lois audacieuses. L’entrée en vigueur au 1er janvier 2012 d’une nouvelle constitution d’orientation nationale-conservatrice et libérale ne pouvait que soulever la colère de nos démocrates patentés qui, par ailleurs, se taisent à propos des lois scélérates outre-Atlantique, du mouvement protestataire étatsunien Occupy Wall Street et des exactions policières à son encontre. C’est sûr que nos grands démocrates ne peuvent que s’offusquer de l’affirmation dans le texte fondamental hongrois du droit à l’existence de l’embryon, du mariage traditionnel et de la monnaie nationale ainsi que du contrôle gouvernemental de la banque centrale…

     

    L’ancien dissident magyar de 1989 est vraiment l’anti-Vaclav Havel. Après la disparition en 1993 de Josef Antall, le premier chef de gouvernement non-communiste depuis 1945, Orban reprit le flambeau du patriotisme conservateur. Conseillé lors de son premier mandat de Premier ministre entre 1998 et 2002 par l’intellectuel catholique Thomas Molnar, il prit conscience du danger du libéralisme philosophique et du mondialisme occidental. Certes, Orban a imposé le taux unique d’imposition (flat tax), mais il a aussi créé une nouvelle taxe sur les profits considérables que se font les groupes multinationaux sur le dos de la population hongroise. Détenteurs d’actions dans les principaux groupes de presse de l’Hexagone ou grands acheteurs de pages publicitaires, ces multinationales et leurs sbires, les journalistes hexagonaux, contestent la politique de Viktor Orban et souhaitent implicitement le retour au pouvoir de la bande maffieuses socialiste ex-communiste et libérale-libertaire pro-atlantiste qui, de 2002 à 2010, extorqua les Hongrois. Les attaques les plus grotesques ne cessent de pleuvoir sur la nouvelle Hongrie et son Premier ministre. Outre les propos débiles d’un Daniel Cohn-Bendit qui le compare à Hugo Chavez, l’excellent président du Venezuela, l’une des plus risibles provint de l’ineffable Bernard-Henri « Libye » qui ose écrire : « Il y a un pays où l’on est en train d’adapter, au nom d’un principe d’appartenance qu’il faut bien qualifier d’ethnique ou de racial, un régime électoral que l’on croyait mort avec le nazisme et qui donne droit de vote à tous les “ nationaux ” non citoyens, mais dispersés dans le reste de l’Europe (3). » Notre soi-disant philosophe condamne l’octroi de la citoyenneté hongroise aux minorités magyares de Serbie, de Roumanie et de Slovaquie qui n’ont toujours pas fait le deuil du sinistre traité de Trianon (4). Notre éminent expert de l’œuvre de Botule l’Inexistant ne veut pas que des Hongrois de l’étranger participent à la vie politique de leur mère-patrie. Or notre écrivain en plateau – télé n’a jamais protesté de la création de onze circonscriptions parlementaires françaises à l’étranger et soutient avec vigueur le droit de vote des étrangers non européens en France. Ainsi, dans l’esprit torturé de l’homme à la chemise blanche, un Algérien ou un Congolais devrait voter à Saint-Denis, mais pas un Hongrois de Transylvanie à Debrecen…

     

    Sur le même registre délirant, Angela Merkel, si bien décrite par le délicieux Silvio Berlusconi, expert réputé ès féminité, se permet de donner des leçons de morale aux Serbes du Kossovo et de Belgrade et au gouvernement hongrois alors que le président fédéral allemand, Christian Wulff, vient de démissionner, suite à un fâcheux scandale médiatico-financier… Quant à l’inénarrable ministre bordelais des Affaires étrangères, son séjour québécois lui donne le droit de critiquer Viktor Orban ! Il serait bien que les journalistes hongrois ou russes enquêtassent sur nos mœurs politiques et exposassent dans des reportages la gigantesque corruption qui gangrène notre pauvre pays. La télé hongroise pourrait même dédier une émission spéciale aux pressions insupportables des gros partis du Système sur les maires ruraux afin qu’ils ne donnent pas leur parrainage à quelques candidats présidentiels non agréés…

     

    Dans le viseur de la caste médiatique hexagonale occidentalisée, la Syrie figure au même rang que la Russie ou la Hongrie. Depuis le commencement, il y a presque un an, de la déstabilisation terroriste du gouvernement légitime de Bachar El-Assad voulue et fomentée par la Turquie et l’Arabie Saoudite, et encouragée par l’O.T.A.N., la République hexagonale et les États-Unis qui orchestrent ainsi l’étouffement lent de l’Iran, télé, radio et journaux à grand tirage traitent constamment des événements tragiques syriens jusqu’à la nausée. Le contraste est saisissant avec leur silence quasi-total sur la répression impitoyable des opposants chiites à la tyrannie sunnite occidentaliste à Bahreïn.

     

    Soit encadrés et manipulés par des rebelles islamistes, soit installés à Beyrouth d’où ils dépendent des dépêches des sacro-saintes agences de presse anglo-saxonnes, les journalistes parlent de la situation en Syrie avec un manichéisme flagrant. L’exactitude des faits leur importe peu, car ils croient participer au combat eschatologique du Bien occidental contre le Mal obscurantiste ! La presse française servile célèbre sans arrêt le courage virtuel des « rebelles » qui ne sont que de sales terroristes. En revanche, avec une déontologique à géométrie variable, les mêmes ont dénigré sans peine les manifestants catholiques et musulmans qui exprimaient leur hostilité aux pièces de théâtre abjectes montées à Paris à l’automne 2011 ! Il est intéressant de remarquer que ces grandes consciences attachés au respect des droits de l’homme qui s’apitoient dès que le moindre délinquant issu des banlieues de l’immigration est blessé ou tué par la police, n’ont jamais évoqué la féroce répression menée, ni mentionné la jambe écrasée du militant d’Action française par un fourgon de police ! Le torchon inflammable Charlie Hebdo, rompu dans la dénonciation habituelle des bavures, s’est tu pour l’occasion…

     

    La mort récente du journaliste Gilles Jacquier permet d’accuser encore plus le gouvernement de Damas de toutes les turpitudes alors que tout indique que le tir proviendrait des rebelles terroristes proche d’Al-Qaïda ! Par tous ces exemples, on a la désagréable impression de voir se préparer le conditionnement psychologique de la population française à une éventuelle intervention militaire en minimisant les risques considérables de déflagration, régionale et mondiale, majeure. Rappelons-nous de la propagande déversé en 1991 avant le lancement de « Tempête du désert » contre l’Irak et en 1999 contre la Yougoslavie.

     

    Plus que jamais, les gros médias déforment l’actualité, la tordent, la triturent. Ne soyons plus dupes de cette escroquerie intellectuelle ! Construisons des réseaux d’informations dissidents exempts de politiquement correct ! Courage donc à Bachar, à Kim, à Viktor et à Vladimir ! Et merde aux médias qui nous ont déclaré la guerre !

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com

     

    Notes

    1 : dans Le Monde, 22 décembre 2011.

    2 : Alain de Benoist, « Le monde survivra-t-il à la mort de Michael Jackson ? », mis en ligne sur Novopress, le 12 juillet 2009.

    3 : Bernard-Henri Lévy, dans Le Point, 12 janvier 2012.

    4 : Traité de paix signé le 4 juin 1920 entre les Alliés et la Hongrie qui perdait près de 70 % de son territoire (93 000 km2 contre 283 000 km2 en 1914).

  • Gollnisch, une parole et des actes !

    Le vice-président du FN Florian Philippot l’a rappelé sur Europe 1, mercredi, « Il y aura des gens chez nous (au FN)  qui n’iront pas ( à la manifestation du 13 janvier, comme lui-même, NDLR) d’autres qui iront ». « Il y aura de toute façon une grande liberté pour nos adhérents. C’est ça un parti normal, adulte, c’est un parti politique qui fait vivre le débat ». Sachant que « la défense de la famille ne se limite pas à cette seule question du mariage homosexuel (…) » a-t-il précisé fort justement. Depuis qu’il a annoncé sa participation à cette mobilisation  dans la rue contre le mariage et l’adoption par les couples homosexuels, Bruno Gollnisch a reçu beaucoup de messages et d’appels de cadres et militants  frontistes qui se sont enquis du lieu (quatre sont désormais répertoriés) d’où il partira pour manifester. Il le précisera très prochainement. L’Institut Civitas a par ailleurs indiqué sur son site avoir déclaré à la préfecture de Paris son  propre parcours.

    Bruno Gollnisch avait participé en novembre aux deux manifestations,  celle de Civitas dirigé par Alain Escada,  dont nous avons ici souvent salué  l’engagement militant contre la « christianophobie »,   et du collectif de Frijide  Barjot. Il  insiste sur le fait qu’au delà des divergences des uns et des autres, il importe que cette journée soit un grand succès de mobilisation  en faveur de la défense de la  famille traditionnelle et des enfants.

    Précisons encore qu’il n’y aura finalement pas de « char gay » à cette Manifestation  pour tous. Son coorganisateur XavierBongibault,Président du collectif « Plus gay sans mariage »,  l’a précisé sur facebook.

    Une décision plus en accord avec l’entretien accordé par Frijide Barjot au magazine La nef de ce mois de janvier dans lequel elle précise le sens de son engagement contre l’homophobie : «  la première homophobie aujourd’hui est celle du gouvernement qui veut que les personnes homosexuelles soient entièrement et seulement guidées par leurs instincts sexuels, ce qui est d’une certaine manière les réifier et nier leur singularité et leur identité personnelle – leur liberté en fait. De plus, l’homosexualité est aujourd’hui instrumentalisée par l’idéologie du genre, pour faire croire que chacun pourrait choisir non seulement son orientation sexuelle, mais encore son  genre, c’est-à-dire son sexe symbolique. C’est une aberration, et cette récupération des personnes homosexuelles est une véritable homophobie. »

    Le chef de l’Eglise catholique française, Mgr André Vingt-Trois, a redit le 23 décembre son opposition au mariage homosexuel en précisant  qu’il n’excluait pas de saluer les manifestants.

    Les prosélytes du mariage pour tous s’étonnent , voire fulminent ,  que les propos du pape Benoît XVI , qui a appelé les catholiques à « lutter » contre le mariage homosexuel,  aient été relayés par Eric de Labarre le « patron » des établissements catholiques, qui  évoque ce sujet dans un courrier adressé à ces derniers.

    « Dans cette lettre résolument engagée, rapporte gravement Le Parisien,  loin en tout cas de la relative neutralité habituellement observée par l’école libre, le patron des établissements catholiques y rappelle sa position officielle pour le droit essentiel de la reconnaissance de la différence des sexes. Il invite aussi les établissements à s’emparer du débat sur le projet de loi à travers toutes les initiatives qu’ils jugeront adaptées, dans le respect des personnes et des consciences : discussions en classe, réunions organisées par les parents, etc. »

    Très en pointe dans l’offensive en faveur du mariage et de l’adoption pour les couples homos, le chef de file au Conseil de Paris du Front de gauche, Ian Brossat a hurlé au retour des heures les plus sombres:  « Il s’agit d’enrôler 2 millions d’élèves dans une croisade» (sic). Une croisade qui ne serait pas pour déplaire pour le coup, à ses amis palestiniens qui ne partagent pas l’intégralité de  ses obsessions…

    Bien sûr, il s’est trouvé un syndicat d’enseignants du privé, le Sundep-Solidaires,  pour estimer sa « liberté de conscience » (sic) attaquée par la lettre de M. de Labarre :  rendez-vous compte des établissements  catholiques qui osent rapporter un appel du pape, quel scandale !!!!

    Mais nous le savons, il suffit de s’opposer, même modérément, aux idées novices et subversives de la  pseudo « modernité triomphante » -au nom de laquelle l’ex président Giscard d’Estaing  et chantre du regroupement familial vient de se prononcer pour le mariage homo…- pour être taxé des pires turpitudes.

    L’UMP jouant comme à son habitude une mi-temps  dans chaque camp –un char gaylib à la gay pride,un appel  de ses élus au mariage pour tous et dans le même temps de son président à la manif du 13 janvier- ce parti échappe assez largement à ce type de critiques.

    Il est révélateur que sur le blog associé au Nouvel Obs, le dénommé Yves Delahaie se présentant comme « apatride mais engagé » (par qui ?) puisse écrire que « Frigide Barjot a beau revêtir ses oripeaux d’égérie catho branché, de strass, de paillettes et de rose endiablé, Frigide a beau dire qu’elle veut faire la nique aux nauséabonds pour ne pas qu’ils squattent le débat, tentant même de rejeter Civitas hors de son cortège du 13 janvier, il ne sert à rien de se réjouir de gagner face aux forces obscures (sic) quand on s’abreuve dans le même ruisseau. »

    Il y a un siècle et demi Alexandre Dumas affirmait, avec beaucoup de naïveté au vu du  recul historique que nous possédons maintenant, que  «  si le suffrage universel (était) adopté par tous les peuples d’Europe, toute société secrète (deviendrait) alors impossible ».Si M Delahaie évoque comme beaucoup de caciques de l’UMP ou du PS  les « forces obscures » de la réaction, il convient aussi de rappeler qu’il existe des manœuvres souterraines qui émanent de forces autoproclamées lumineuses .

    « Forces » qui pèsent sur les évolutions « sociétales », législatives, avec un vrai mépris de la démocratie et des vœux véritables du peuple français. Du traité de Lisbonne à l’immigration sans frein imposés à nos compatriotes, en passant par cette question du mariage, les exemples abondent. Or, pour citer encore Alexandre Dumas : « quand un peuple ne croit plus à la loi parce qu’il doute de ceux qui l’appliquent, alors il ne croit plus en rien . La loi c’est le pilier d’airain des nations. »

    Le site du magazine homosexualiste Têtu rappelait ainsi le 28 décembre  l’engagement du Grand Orient de France « en faveur de l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe ». Etait interrogé sur ce point Laurent Kupferman  «  coauteur avec Emmanuel Pierrat de Ce que la France doit aux francs-maçons, aux éditions First » (avec un r, s’il vous plaît).

    « C’est à la fois un engagement pour le respect de la laïcité, et en faveur du projet de loi sur le mariage et l’adoption pour tous explique M. Kupferman. Le communiqué du Grand Orient de France en novembre est sans ambiguïté sur ces points. D’un côté il condamne au nom de la laïcité les propos du Cardinal Jean Vingt-Trois, en parlant d’imprécations stigmatisantes et en rappelant que les églises doivent se restreindre à la seule sphère spirituelle. De l’autre, il affirme son soutien à ce projet de loi qui vise à assurer une reconnaissance républicaine du libre choix matrimonial, au nom de l’égalité des droits. ».

    Un soutien humaniste rappelé par François Hollande lors de ses vœux le 31 décembre, dont le gouvernement compterait dans ses rangs « une bonne douzaine»  de «présumés francs-maçons», même si «seule une petite moitié d’entre eux l’avouent à demi-mot» rapportait Le Figaro le 7 décembre dernier.

     Libre à la secte du Grand Orient de faire connaître au grand public sa « vision du monde », mais elle ne saurait stigmatiser l’Eglise au motif qu’elle entend user du droit de faire connaître la sienne. A fortiori sur une question qui déborde très largement du cadre religieux note Bruno Gollnisch et qui légitime d’autant  l’engagement de la droite nationale, populaire et sociale contre ce processus.  Les opposants au « mariage pour tous » ne sont pas uniquement  des catholiques et des croyants pratiquants, mais tous les Français conscients de la portée d’une évolution législative lourde de menaces.

    http://www.gollnisch.com

  • Le 13 janvier, nous ferons entendre un message de vérité !

    Oui, il faut manifester le 13 janvier prochain pour dire NON au «  mariage » homosexuel et à l’adoption d’enfants par les duos homosexuels. Mais manifester comment ? Pour bien agir, il faut d’abord penser juste et voir loin. J’ai déjà exprimé mon avis sur Mme Barjot et ses « dérapages » verbaux dont la répétition ne peut laisser penser qu’ils sont accidentels. Pour autant, il reste indispensable de manifester ce jour-là dans les meilleures conditions et c’est pourquoi CIVITAS, avec l’appui de nombreux autres mouvements, vous fixe rendez-vous à 13h place Pinel dans le 13ème arrondissement (métro Nationale). D’emblée, afin d’éviter toute interprétation erronée, je précise que nous n’avons pas été maîtres du choix de notre point de départ. Mais je veux maintenant m’entretenir avec vous d’une vision à long terme de la bataille engagée pour défendre la famille, le mariage et la parenté, et me baser pour cela sur les déclarations du Président de la République et de ses ministres.

    A tous les Français de bon sens : manifester contre l’homophobie ?
    Lorsque les organisateurs de la « Manif pour tous » affirment que le 13 janvier, ceux qui marcheront avec eux devront aussi le faire « contre l’homophobie », reprenant à leur compte un concept inventé par le lobby homosexuel, ils commettent une faute grave dont il est important de mesurer les conséquences pour l’avenir.
    En effet, il est bon de rappeler que François Hollande et son gouvernement ont dans leurs tiroirs une série d’autres projets législatifs qui devraient venir compléter celui sur l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe et la possibilité pour eux d’adopter des enfants. François Hollande a ainsi prévu de rétablir un dispositif public spécifique de lutte contre les « discriminations » « doté des moyens adaptés » sur le modèle de la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité) de sinistre mémoire. C’est cette Halde (créée en 2005 et dissoute en 2011) qui fut à l’origine d’un méchant procès fait au député Christian Vanneste. M. Hollande a précisé que les associations LGBT seront représentées au sein de cet outil répressif. En outre, M. Hollande a prévu que soient ajoutés aux motifs de « discriminations » condamnables « l’identité du genre », au même titre que « l’orientation sexuelle », imposant de la sorte un affermissement du terrorisme intellectuel.
    Dans le même ordre d’idées, François Hollande réclame :

    - un renforcement de « la lutte contre les discriminations dans le monde professionnel (y compris dans le secteur public) » qui augure d’une nouvelle vague de « discrimination positive » à l’embauche ;
    - de « faciliter l’accès au statut de demandeur d’asile » aux personnes qui se prétendraient persécutées « en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre » ;
    - de permettre aux porteurs du virus VIH étrangers « y compris en situation irrégulière » de bénéficier de soins « et d’un titre de séjour » ;
    - de soutenir « au niveau international toutes les initiatives visant à combattre les LGBT-phobies ».

    Imposer aux manifestants du 13 janvier opposés à la dénaturation du mariage et de la parenté de marcher également contre l’homophobie, c’est légitimer la police de la pensée qui sera demain en charge de réprimer la libre parole de tous ceux qui s’opposent aux revendications du lobby homosexuel, y compris la théorie du gender. C’est légitimer un processus liberticide qui, demain, forcera les esprits rebelles, d’Ivan Rioufol à Eric Zemmour, de Robert Ménard à Alain Soral, de Serge Dassault à Jacques Bompard, à se taire ou à subir les nouvelles foudres d’une justice inique. C’est, à terme, préparer la voie de la censure aux organisations LGBT qui estiment que la Bible contient des passages « homophobes ».

    Manifester pour « l’homo-éducation » ?
    Lorsque Mme Barjot reconnaît au nom de la « Manif pour tous » la revendication « d’homo-éducation », elle commet encore une faute grave, légitimant là-aussi d’autres mesures prévues par François Hollande. Notamment, avec le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, d’agir « sur les programmes scolaires afin de lutter contre les préjugés sexistes et homophobes » et ce « dès le plus jeune âge (primaire) ». M. Hollande a également prévu de soutenir « l’intervention des associations LGBT en milieu scolaire et précise que « l’éducation devra faire une place aux questions de genre et d’orientation sexuelle pour changer la perception sociale de l’homosexualité ». Par ailleurs, François Hollande annonce la mise en œuvre de « formations aux réalités des vies des personnes LGBT ». Des formations destinées aux enseignants et aux cadres scolaires, mais aussi aux juges aux affaires familiales, aux médiateurs, aux travailleurs sociaux, aux personnels de maison de retraite, aux personnels de santé, etc. Un vrai reformatage des Français !

    (Toutes les citations de François Hollande sont reprises du dossier Les 17 questions d’Homosexualité et Socialisme – les réponses de François Hollande)

    Aux catholiques en particulier
    Même dans les moments les plus graves, certains s’efforcent d’amener le moindre mouvement de résistance populaire à la rupture entre la Foi et lui. Sous le couvert de tactiques stériles, on lui explique que le christianisme est « clivant ». Mais réclamer la non-intervention de la religion dans le débat politique, c’est contribuer au développement d’un véritable athéisme social que l’on retrouve précisément chez les rédacteurs du projet de loi que l ‘on prétend combattre.

    Laïcité républicaine et « mariage » homosexuel
    Au lendemain de Noël, Michèle Delaunay, ministre délégué chargée des personnes âgées et de l’autonomie diffusait un tweet cathophobe : « Aujourd’hui les catholiques condamneraient la Sainte Famille : un mari qui n’était pas le père, une mère vierge… ». Imaginez un peu le tollé si un ministre se permettait un message offensant le judaïsme ou l’islam au lendemain d’une de leurs fêtes religieuses !
    Mais c’est tout au long du mois de décembre que François Hollande et son gouvernement ont multiplié les déclarations agressives à l’égard du catholicisme.
    Le 3 décembre, Cécile Duflot, ministre du logement, menaçait de réquisitionner des biens immobiliers de l’Eglise catholique.
    Le 9 décembre, François Hollande annonçait la création d’un « Observatoire de la laïcité » qui devra notamment énoncer des propositions sur l’enseignement de la morale laïque à l’école ainsi que faciliter la préparation de l’inscription de la loi de 1905 dans la Constitution, et indiquait, tel un dogme, « La loi de 1905 n’est pas une loi comme les autres, qui peut être modifiée ; elle a fondé des principes immuables (…) » . Il va falloir lui faire savoir que c’est l’institution du mariage qui est fondée sur des principes immuables, et non la loi de 1905 !
    Le 11 décembre se déroulaient les « Rencontres de la laïcité » organisées par le groupe socialiste à l’Assemblée. Trois ministres y sont intervenus. M. Vincent Peillon, ministre de l’Education, y a rappelé son intention que la morale laïque devienne une discipline à part entière dans les établissements scolaires dès la rentrée de 2014. M. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a parlé de traquer la « pathologie religieuse » (cf dépêche de l’Agence Reuters), déclarant « il est temps que le camp laïque reprenne l’étendard » et annonçant « une réorientation de la mission des préfets sur le sujet », les « conférences départementales sur la liberté religieuse » devenant les « Conférences de la laïcité ». Enfin, Mme Christine Taubira, garde des Sceaux, a insisté sur la dimension « laïque et républicaine du mariage pour tous ».
    En vérité, c’est un véritable totalitarisme laïciste que met en place François Hollande. Et c’est ce fanatisme d’irréligion qui a pour corollaire une volonté de détruire la Famille.
    Face à ce péril , c’est d’un réveil catholique dont la France a besoin. Et il faut l’assumer sans plus tarder. « La vérité, écrivait Saint Pie X, ne veut pas de déguisement : notre drapeau doit être déployé ; c’est seulement par la loyauté et la franchise que nous pourrons faire un peu de bien, combattus, certes, par nos adversaires, mais respectés par eux, de manière à conquérir leur admiration et, peu à peu, leur retour au bien. » Mais, objecteront certains, ne faut-il pas être habiles pour obtenir une meilleure couverture médiatique ? « Si je cherchais à plaire aux hommes, je ne serais pas serviteur du Christ », leur a déjà répondu Saint Paul (Ga 1, 10).

    A la lecture de ces différents arguments, vous aurez compris les raisons pour lesquelles nous estimons nécessaire de manifester le 13 janvier prochain séparément de Mme Barjot. Il ne s’agit pas de simple désaccord dialectique, encore moins de tirer la couverture à soi. Il ne s’agit pas non plus de confondre manifestation et procession. Il s’agit d’avoir bien en tête les principes fondamentaux sur lesquels reposent l’action et de considérer les enjeux à long terme et dans leur globalité afin de ne pas faire inconsciemment le jeu de l’adversaire.

    Le 13 janvier à 13h, place Pinel (métro Nationale) dans le XIIIème arrondissement, nous rassemblerons de nombreux catholiques pour la Famille, sans que cela soit signe d’exclusion. Nous serons capables d’unir à nous, au-delà des catholiques pratiquants, quantité de Français de bon sens, sans que cela n’entraîne pour autant ni neutralité ni anonymat. Notre addition des forces se fera sur un discours de vérité. Parce que seule la vérité rend libre.

    Alain Escada, président de Civitas

  • Valeurs : le droit de transmettre, le droit de rester nous mêmes

    Si les questions du chômage, du pouvoir d’achat, de l’Europe, de l’insécurité, de l’immigration sont au cœur (par forcément dans cet ordre), des préoccupations de nos compatriotes, la défense de notre identité à laquelle un nombre croissant de Français attache une importance capitale, passe aussi par la défense de nos valeurs morales, éthiques, civilisationnelles. Dans la grande entreprise de destruction des repères qui ont structuré nos sociétés européennes, et plus largement d’ailleurs de nombreuses sociétés traditionnelles, force est de constater que la droite mondialiste n’a rien à envier à sa comparse de gauche. Comme l’a souligné Bruno Gollnisch, il existe là aussi dans ce domaine une simple différence de degré mais non de nature entre les deux pôles du Système.

    Un Système qui s’applique à dénoncer avec tout le vacarme nécessaire les discriminations, le sexisme, le racisme dont se rendraient coupables ces salauds de gaulois, pour mieux cacher la vaste entreprise de dépossession des autochtones de ce pays de leurs libertés, de leur souveraineté, de leurs spécificités culturelles et physiques dont ils sont priés de se débarrasser , voire d’avoir honte…

     Au rayon des farces et attrapes, l’association Ni Putes ni soumises (NPNS) que la socialiste Fadela Amara, ex néo sarkozyste qui vient d’appeler à voter François Hollande avait contribué à fonder en 2003, a bénéficié ces dernières heures du tam-tam médiatique. Subventionnée à hauteur de 500.000 euros par an avec nos impôts par l’UMPS , NPNS est  sortie un instant  de sa léthargie, via sa nouvelle présidente Asma Guenifi , qui a remplacé Sihem Habchi, accusée de dépenses somptuaires par ses petites camarades.

     Mme Guenifi a  en effet réclamé urgemment l’abrogation d’une ordonnance du 26 brumaire an IX (17 novembre 1800), toujours en vigueur dans la Constitution, indiquant que «Toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la préfecture de police pour en obtenir l’autorisation ».

     Chacun(e) aura noté que ce texte n’est plus appliqué, mais celui-ci  figure dans la liste des 17 points de revendications que l’ association socialiste compte présenter aux candidats à la présidentielle. L’urgence de la mesure ne sautera certainement pas  aux yeux de nos compatriotes , mais « l’abrogation de cette loi est symbolique. Mais on y tient car ce texte a un caractère régressif et humiliant, il légitime le contrôle du corps féminin », explique Asma Guenifi. Notons que c’est le seul point de la liste qui a été mis en avant,  ce qui augure du niveau des autres propositions avancées par NPNS…

     Dans la même rubrique, l’association féministe répondant au nom tout aussi délicat et poétique de Chiennes de garde s’est vantée du succès de sa campagne Osez le féminisme !, au terme de laquelle François Fillon a publié une circulaire supprimant les termes « Mademoiselle », « nom de jeune fille » et « nom d’épouse » des formulaires administratifs…

     Il n’est bien évidemment pas anodin que l’UMP au pouvoir ait autorisé dans le même mouvement l’enseignement dans les établissements scolaires (et à science-po) de la théorie du genre (gender), défendue notamment par le lobby homosexualiste et  popularisée par l ‘universitaire gauchiste américaine Judith Butler. Une folle théorie qui entend nous persuader que toute identité différenciée, notamment sexuelle, est le fruit de pressions, d’un fascisme social, une construction socioculturelle laquelle expliquerait uniquement nos différences d’aptitudes…

     Les Chiennes viennent également d’exiger le retrait d’une publicité diffusée actuellement à la radio, émanant du département du Jura qui proclamait, par l’intermédiaire d’une voix suave et féminine : « Mes rivières sont généreuses, mes courbes engageantes. Viens chez moi, je suis le Jura », « viens randonner sur moi. » Selon les Chiennes, cette publicité « diffuse et banalise, malgré son statut institutionnel, des fantasmes sexuels pour vanter une région et utilise donc le corps des femmes hors de propos ».

     Si la marchandisation du corps de la femme, l ‘hyper sexualisation agressive qui s’étale dans nombre de publicités est une incontestable réalité,  ladite association, bien dans le sens de la pente et du politiquement correct, n’avait pas réagi il y a quelques mois, lorsque le constructeur automobile Renault avait gratifié les Français de spots publicitaires odieux  pour un de ses modèles. L’un  montrait la complicité émue d’une mère apprenant que sa fille travaille dans un peep show (le rêve de toute maman pour sa progéniture ?), un autre un fils découvrant avec tendresse que son père fait des heures sup le soir sur un boulevard comme travesti…la prostitution masculine c’est plus fun ?

     Nous l’évoquions sur ce blog, un sondage opinion way paru en mars 2011 indiquait que 38% des personnes interrogées considéraient Marine Le Pen comme la candidate « d’une droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles »

    Valeurs traditionnelles, notions nous, vilipendées, brocardées, attaquées systématiquement par les faiseurs d’opinion, à commencer par les publicitaires chargés eux aussi d’occuper « le temps de cerveau disponible » de nos compatriotes, et de faire passer les « messages de tolérance. »

    Comme le réaffirmait Bruno Gollnisch lors de son discours du Congrès de Tours, la défense de la vie, la transmission de notre patrimoine culturel,  « la remise à l’honneur des valeurs traditionnelles et de droit naturel – ce n’est pas ringard, c’est moderne, de défendre les valeurs traditionnelles ! ». Il est temps, grand temps, que les Français renvoient définitivement dans le passé les acteurs d’un Système qui contribue tant à la ruine de notre pays et ce, dans tous les domaines.

    http://www.gollnisch.com

  • Les Identitaires étaient 70 et ne sont que des amateurs…Eux étaient 300 ont tout cassé et nont pas été inquiétés

    Les Identitaires ne sont que des amateurs…

    Quel message, une fois de plus, envoyé mardi dernier ! 

    300 jeunes débarquent à Nogent, petite ville de l’Oise, et s’installent pour la nuit dans un hôtel en attente de reconversion.

    Sans doute pour s’occuper, les malheureux cassent tout, se battent, se déchaînent sur les voitures de la rue, obligent les voisins à passer la nuit de la Saint-Sylvestre terrés tous feux éteints et terrorisés, contraignent 80 gendarmes et policiers à descendre en urgence de Paris… 

    Au petit matin, ils sont rapatriés par le RER dont ils cassent quelques vitres, histoire de finir l’aventure dignement…

    Et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, selon le commissaire adjoint de Creil, puisqu’il n’y a ni blessés graves ni… gardés à vue. 

    Quelle leçon de choses pour les 70 Identitaires montés déployer une banderole sur le toit d’une mosquée en construction, à Poitiers ! 

    Des amateurs qui se sont retrouvés placés en garde à vue — 48 heures pour quelques-uns —, qui risquent amendes et peines de prison, et dont les responsables sont interdits de sortie de leur département ! Qu’ils en prennent de la graine !

    Pour bénéficier de l’impunité la plus totale, et ne même pas être placé en garde à vue :
     

    - Il suffit d’être 300 et non pas seulement 70.
     

    - Il suffit de tout casser, au lieu de déployer paisiblement une banderole réclamant un referendum sur islam et immigration. 

    - Il suffit de s’enivrer et de se battre toute une nuit, de pourrir le réveillon de paisibles citoyens, au lieu de prendre la peine de grimper, avec une échelle de corde, au petit matin, sur le toit d’une mosquée en construction. 

    - Il suffit de casser les voitures des riverains au lieu de rappeler le souvenir de Charles Martel et de sa victoire de 732 qui a sauvé la France des bienfaits de la religion d’amour, de tolérance et de paix.

    - Il suffit de casser les vitres d’un train au lieu d’exposer à la pluie 3 tapis de prières — dont on se demande ce qu’ils faisaient sur un chantier de construction. 

    2012 est mort. 

    Vive 2013 dans la France de Hollande, Valls et Taubira !

    Un pays où des jeunes qui alertent paisiblement leurs compatriotes sur l’islamisation de leur pays sont traînés dans la boue, insultés par la majorité des médias. 

    Un pays où les Mélenchon-Dray-Desir réclament la dissolution de leur mouvement… 

    Un pays où l’on ne demande même pas leurs papiers d’identité à d’autres « jeunes » qui cassent tout, ne fut-ce que pour leur faire payer les dégâts dont ils sont responsables. 

    Des dégâts que Depardieu ne paiera plus…

    Christine Tasin, le 2 janvier 2013    /   FRANCE REVOLUTION  http://france.revolution.over-blog.com/

    Presentation2.jpg

  • [PARIS] Vendredi 18 janvier 2012 à 19h00 précises MANIFESTONS NOTRE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE GREC !

    France, Grèce : Mêmes menaces, même combat

    Sortons de l’euro ! Rentrons dans l’histoire !

    Vendredi 18 janvier 2012 à 19h00 précises, MANIFESTONS NOTRE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE GREC