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  • Racisme anti-Blancs, islamisation : bienvenue à Meaux

    Racisme anti-Blancs, islamisation, substitution ethnique, communautarisation : bienvenue dans la ville de Jean-François Copé.

    La parabole du pain au chocolat, un reportage sur la cité de Beauval, à Meaux, diffusé le 22 novembre sur France 2 (« Complément d’enquête »).

    Deux « Français d’origine » présentés dans le reportage : Pamela et son fils Warren. « Leur religion : le hip-hop. » Leur meilleur ami : Ali. Signe particulier : « le mélange des cultures »

    « On est dans un contexte qui, malheureusement, peut faire peur aux Français de souche. (…) Ce qui a changé c’est la population. »

    http://www.fdesouche.com/

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  • Conférence de presse « normale » : Hollande ou l'art politicien de durer ?

    De Hollande à Sarkozy, grande continuité des politiques mais changement des méthodes. A l’activisme médiatique de Sarkozy succède la fausse bonhommie politicienne de François Hollande. Bon connaisseur du monde politique, Bruce Denisse décrypte ici la dernière conférence de presse du Raminagrobis de l’Elysée : « En politique, il n’y a pas de problème que l’absence de solution ne finisse par résoudre ».
    Polémia

    Aux qualités d’une naissance normande (p’têt’ ben qu’oui, p’têt’ ben qu’non) l’actuel président de la République a ajouté une carrière politique en Corrèze dont la célébrité locale de la IVe République, le petit père Queuille, a laissé pour la postérité cette phrase magique : « En politique, il n’y a pas de problème que l’absence de solution ne finisse par résoudre ». Né, baptisé et engagé en politique sous de pareils auspices, il n’y a rien d’étonnant à ce que, depuis six mois, l’ensemble de la presse le brocarde pour son inaction, voire son inactivité, alors que le monde médiatique venait de vivre depuis des années dans la surexcitation, la réponse immédiate à des difficultés au final jamais résolues et les conférences de presse improvisées, sur tout et sur rien, trop souvent dans une rhétorique dont la caractéristique essentielle était de masquer une ignorance crasse sur la plupart des sujets.

    C’est pourquoi la conférence de presse de François Hollande du mardi 13 novembre 2012 a montré, de ce point de vue, une étonnante déstabilisation des journalistes, tellement habitués à prendre la forme pour le fond qu’ils étaient incrédules devant ce retour à la normale. C’est pour cela qu’il ne faut pas se méprendre : j’ai, personnellement, et sans porter de jugement de valeur, assisté à un vrai retour du politique dans cet exercice si particulier et dont j’ai retenu cinq points essentiels, car il faudrait plus d’espace pour prétendre à l’exhaustivité.

    1/ – Vote des étrangers, la balle est passée aux centristes

    Le vote des étrangers aux élections municipales : manifestement, il s’en moque, car si c’était bien dans son programme, comme ce le fut un temps dans celui de Nicolas Sarkozy, il n’ira pas au référendum s’il n’a pas de majorité des trois cinquièmes au Parlement. Il est assuré du soutien de ses troupes. La balle est donc dans le camp de droite. Combien seront débauchés ? Chirac n’a-t-il pas voté l’abolition de la peine de mort en 1981, alors que celle-ci était dans le programme de Mitterrand et non dans le sien ? Sur ce sujet, le feu est désormais dans le camp d’en face, et la voie parlementaire est exclusive de toute alternative. On peut donc s’attendre à ce qu’il fasse la même réponse pendant 5 ans, sauf capitulation d’une poignée de « modernes », face aux « conservateurs », ce qui promet des soirées animées aux groupes UMP et UDI. Bravo l’artiste !

    2/ – Mariage LGBT : le grand débat

    La stratégie d’entrisme, dans tous les partis politiques, de ce groupe de pression allergique à la biologie est un modèle du genre, si l’on ose dire ! La transformation en problème juridique d’une question dans laquelle la procréation assistée divise le monde médical lui-même relève du grand art. Il y aura donc un débat exhaustif, où les rabbins, les évêques et les imams (de France) seront appelés à se prononcer. Après tout, sous prétexte que la tremblante du mouton ne pouvait pas se transmettre aux bovidés, on a transformé de paisibles ruminants en carnivores avec à la clef l’affaire de la vache folle ! Tout est possible ! Et le Parlement français s’apprête à transformer officiellement des hommes en femmes, chose que le Parlement britannique lui-même n’a pas encore osé faire ! Manifestement, ce n’est pas non plus une question prioritaire, car le Conseil constitutionnel sera saisi dans tous les cas de figure. Et l’on peut tout attendre d’un groupe de sages amateurs de corridas, y compris de ne pas être sensibles aux charmes du LGBT.

    3/ – Nucléaire : on reverra ça en 2025

    En 2025, le nucléaire ne devrait plus représenter que 50% de notre « mix-énergétique ». Cela tombe bien : en 2022, François Hollande ne sera plus là, et les centrales du plan « Giscard » décidé les 28 janvier et 1er février 1975 auront tout juste 50 ans entre 2025 et 2035. Les Verts peuvent donc râler tout leur saoul : on n’arrête pas une centrale avant sa fin de vie… Si ça n’est plus une filière d’avenir immédiat, ce n’est pas un problème immédiat non plus.

    4/ – Ministres : méfiance (justifiée) à l’égard de la « société civile »

    Rappel : nul n’est indispensable au gouvernement, pas plus les « Verts » que Louis Gallois. Longue, en effet, est la cohorte des représentants de la société civile dont l’appel, pour les gouvernements de droite ou de gauche, aux compétences supposées, s’est achevé en tragi-comédie dans le meilleur des cas. Des « jupettes » à Fadela Amara et Rama Yade, en passant par Francis Mer, Kofi Yamgnane ou Jean-Jacques Servan-Schreiber, les fausses-valeurs rétamées par la cruauté d’un monde qui n’est pas le leur n’incitent guère, en période de crise, à distribuer des portefeuilles ministériels comme on donne des hochets. Avis aux téméraires qui n’ont pas encore compris que les cimetières sont remplis de gens indispensables et que ceux qui écrivent des rapports ne sont nullement pressentis pour les mettre en œuvre. Gallois comme les autres.

    5/ – Retour à la loi ?

    Rappel à la loi pour Notre-Dame des Landes – on est loin de la force injuste de la loi de François Mitterrand : la décision est prise, les recours sont épuisés et les chiens aboient, la caravane passe. Les risques de voir François Hollande contester les décisions de justice sont nulles. Aurore Martin qui circulait en Pays basque en se croyant à l’abri l’a appris à ses dépens.

    6/ – Retour à la politique ?

    Ce retour du politique, que la loi de finances pour 2013 illustre de façon violente pour beaucoup, montre, s’il en était encore besoin, que la technostructure a repris les rênes et que son porte-parole, désormais pour cinq ans à l’Elysée, manie l’humour pour dissimuler une volonté de fer et n’a pas le complexe du cancre des beaux quartiers vis-à-vis de ceux qui savent que la gestion d’un pays comme le nôtre n’est pas un jeu mais un sacerdoce. Après six mois de rodage, le diesel est en route. Gare à ceux, à gauche, qui ne l’auraient pas compris.

    Bruce Denisse http://www.polemia.com
    20/11/2012

    Voir aussi, pour une lecture moins indulgente :

    Les enclumes
    Présidence Hollande : cela ne se présente vraiment pas bien
    Les cent risibles

  • Un manque de droiture juridique ! (archive 2008)

    Aperçu des bases juridiques dans lesquelles s’incarnent les Droits de l'Homme, parfois au mépris du politique évincé par le "gouvernement des juges"... Pour leur rendre la dignité qui leur revient, et que l'Église ne leur a jamais déniée, il conviendrait de réintégrer ces droits dans un ordre naturel.
    Les Droits de l'Homme ne seraient guère plus qu'une philosophie sans grand intérêt s'ils n'avaient pas pourri le droit international et, tout particulièrement, le droit français. En effet, religion séculière contemporaine, pour exister, ils ont besoin de s'incarner sur des bases temporelles, sur des bases juridiques.
    Recherche d'une efficacité
    La Déclaration universelle des Droits de l'Homme adoptée le 10 décembre 1948 n'avait alors aucune valeur juridique, en ce sens qu'aucune cour internationale ne pouvait s'y référer pour condamner un État. L'absence d'effet contraignant conduisit les pays membres de l'ONU à signer deux nouveaux pactes en 1966 : le Pacte des droits civils et politiques et le Pacte des droits économiques, sociaux et culturels, distinction requise surtout dans un contexte de guerre froide et d'opposition idéologique forte entre les démocraties libérales et les démocraties populaires.Il n'existe cependant, pour les deux pactes, aucun moyen juridictionnel pour rendre effectifs les droits énumérés. Ils font intervenir des solutions diplomatiques différentes mais peu efficaces pour mettre fin à une violation constatée.
    Les États membres du Conseil de l'Europe, issu du traité de Londres du 5 mai 1949, adoptèrent la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales qui entra en vigueur le 3 septembre 1953. Une cour fut instituée en 1959, accessible directement aux particuliers dans le cadre d'une procédure juridictionnelle débarrassée de tout aspect politique ou diplomatique depuis 1998 : la Cour européenne des Droits de l'Homme devenait ainsi une forme de "cour suprême", dont la mission consiste à juger les décisions des juridictions nationales au regard des droits contenus dans la Convention européenne des Droits de l'Homme.
    Concernant le droit national, le Conseil constitutionnel, sous la Ve République fondée en 1958, dispose, sous certaines conditions de procédure, d'un pouvoir de contrôle de constitutionnalité de la loi. Le contrôle s'exerce non seulement au regard du corps du texte constitutionnel, mais également, depuis 1973, du préambule de la Constitution de 1946, qui consacre quelques principes sociaux "nécessaires à notre temps" et, surtout, de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789. Cela a introduit une "révolution" dans le contrôle de constitutionnalité, ce dernier ayant été conçu par le général De Gaulle pour empêcher toute hégémonie du Parlement dont le pouvoir était strictement encadré : le Conseil constitutionnel, dès lors, ne se contentait plus de juger les lois d'un point de vue de compétence ou de procédure, mais sur le fond, par rapport à des principes vagues et désincarnés.
    La Cour européenne des Droits de l'Homme, quant à elle, a, ces dernières années, adopté une attitude que les juristes qualifient de téléologique voire finaliste. C'est-à-dire qu'elle ne va pas se contenter d'interpréter les droits énoncés simplement en fonction du contenu du texte ; elle va chercher un sens à ce droit, à son évolution.
    La démocratie balayée
    L'interprétation des juges est également dynamique : la cour s'attribue le droit de juger demain une affaire d'une manière différente d'hier, en se fondant sur l'évolution des mentalités par exemple. La Cour fait aussi appel au droit international et aux droits étrangers pour inspirer ses jugements. Comportement logique de la part d'un juge qui est appelé à émettre un jugement sur le fondement de droits biberonnés de libéralisme et donc vagues, imprécis, ouvrant toutes les portes et interprétations possibles. Ainsi, si la Cour européenne a refusé jusqu'à présent de condamner un État qui refuse l'accès au mariage aux couples homosexuels, ce n'est qu'au motif qu'aucun "consensus" n'était encore établi sur le sujet...
    Avec la "droit-de-l'hommisation" du droit, on assiste à une situation étrange où la démocratie est balayée par la "juridictionnalisation" de la politique. En France, le contrôle de constitutionnalité devient peu à peu une arme dont use l'opposition contre la majorité gouvernementale. C'est le droit, dont les Droits de l'Homme sont le sommet de la hiérarchie normative, qui est appelé peu à peu à régir la vie politique sous la forme d'un gouvernement des juges. Aux États-Unis d'Amérique, la Suprem Court est de plus en plus contestée car c'est elle qui tranche, et non plus le débat politique, les grands problèmes de société (vie privée, sécurité, avortement, peine de mort, sexualité...). Et il n'y a pas trop à se réjouir que la démocratie soit ainsi mise à mal puisqu'elle permettait encore un semblant de vie politique là où le droit machiniste, rationnel et désincarné imposera le triomphe du libéralisme - et ce au nom de la démocratie, c'est peut-être bien là le plus cocasse.
    Alors que faire ? Il ne s'agit pas de condamner par principe l'idée de "Droits de l'Homme", ni même de se renfermer dans un stupide conservatisme souverainiste contre la Convention européenne. Si l'Église catholique n'a pas condamné la déclaration de 1948, c'est bien parce que « le mouvement vers l'identification et la proclamation des Droits de l'Homme est un des efforts les plus importants pour répondre efficacement aux exigences irréductibles de la dignité humaine. » (1) À méditer au sortir du siècle de 1914, lui-même fils du siècle des "Lumières" qui vit, au nom des idéologies les plus abjectes, des gouvernements massacrer et brutaliser leurs peuples.
    Libéralisme
    Le problème des Droits de l'Homme ne vient pas de leur internationalisation (La dignité humaine n'est-elle pas universelle ?) ni même forcément de leur juridictionnalisation : c'est l'absence de contrôle qui avait permis aux gouvernements de la République de persécuter catholiques et royalistes durant le début du XXe siècle... Le problème est qu'ils sont imprégnés de libéralisme, parce qu'ils sont sécularisés, détachés de toute référence divine. Aussi, ils ne cherchent pas à tendre vers la Vérité mais vers la "liberté" conçue indépendamment du réel, en toute abstraction. Pourtant, Jean-Paul II n'hésitait pas à le rappeler aux théologiens de la Libération à Mexico : « c'est la Vérité qui rend libre », et non pas la "liberté" qui rend vrai.
    La source du mal
    Ainsi, l'interprétation courante que font les juges des droits humains est une interprétation tronquée, coupée du réel et du bon sens ; elle tend vers une liberté qui, n'ayant elle-même pas de sens, se propulse vers un infini destructeur. Alors que la liberté, au sens chrétien du terme, intègre l'homme en tant qu'animal politique, membre de corps sociaux, membre d'une famille, d'une patrie, attaché à une identité propre, la liberté des libéraux est une liberté totale, sans attaches, désincarnée et déshumanisée. C'est là la vraie source du mal.
    Pour rendre aux Droits de l'Homme la dignité qui leur revient, et que l'Église ne leur a jamais déniée, il conviendra de remettre ces droits dans le bon sens, c'est-à-dire les réintégrer dans un ordre naturel, ou les subordonner aux droits de Dieu, diront ceux qui ont la foi. Pour en finir avec le libéralisme juridique, il faudra bien une théologie du droit. (2)
    STÉPHANE PIOLENC L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 décembre 2008
    1 - Cf. Concile oeucuménique Vatican II, Décl. Dignitas humanae, 1 : AAS 58 (1966) 929-930. Cité dans le Compendium de l'Église catholique (Conseil pontifical Justice et Paix), éd. Bayard, Cerf et Fleurus-Mame, 530 p., 22 euros.
    2 - Juristes et profanes liront avec grand intérêt Jalons pour une théologie du droit par le père Philippe André-Vincent ; éd. Téqui, coll. Croire et Savoir, 356 p., 29,80 euros.

  • L'Afrique à l'endroit : Entretien avec Bernard Lugan

    On ne présente plus Bernard Lugan. Historien prolifique, professeur à l'Université Lyon III, auteur d'ouvrages indispensables, il est beaucoup plus qu'un spécialiste de l'Afrique. Un passionné qui la connaît de fond en comble. Ce qui lui épargne les habituelles billevesées sur le sujet, du pillage à la repentance. Très sévère avec la colonisation, dans laquelle il voit un drame de part et d'autre de la Méditerranée, il appelle Africains et Européens à retrouver leurs racines. Et non pas à adopter celles des autres. Politiquement et historiquement incorrect. Il dirige la revue L'Afrique réelle.

    Le Choc du mois : L'histoire de la colonisation et de la décolonisation reste encore aujourd'hui un sujet très sensible en Europe et tout particulièrement en France. Comment expliquez-vous que, malgré le passage du temps, les crispations demeurent et même s'exacerbent ?
    Bernard Lugan : Pour trois grandes raisons. D'abord parce que les témoins disparaissant, ne restent plus que les écrits de l'école de la culpabilisation européenne qui entretiennent le mythe du pillage colonial. Ensuite, parce que ce mythe incapacitant est l'arme absolue que les ennemis de notre identité utilisent pour procéder au « Grand Remplacement » de la population européenne selon la belle expression de Renaud Camus. Enfin, parce que, pour nombre de groupes de pressions, d'associations et même d’États, il s'agit de rentes de situation.

    Toutes ces tensions semblent montrer qu'en France, la décolonisation n'a toujours pas été «digérée» alors que, sans être idéale, la situation quant à cette question paraît plus apaisée chez, par exemple, nos voisins anglais. Comment appréhender cette différence ? Résulte-t-elle de la « nature » divergente des démarches coloniales française et britannique ? Est-elle une énième conséquence du climat de « culpabilisation » et de « repentance » régnant dans l'hexagone ?
    Tout le problème vient du fait que, à la différence de la colonisation britannique, la colonisation française fut idéologique. Pour la gauche, coloniser était un devoir révolutionnaire qui allait permettre de briser les chaînes des peuples tenus en sujétion par les tyrans noirs qui les gouvernaient tout en détruisant leurs cultures enracinées vues comme incompatibles avec les «idées de 1789». Pour la droite, à la mystique universaliste des droits de l'homme, ont largement correspondu l’évangélisation visant à éliminer l'animisme vu comme le paganisme des Noirs, l'élan vital, la recherche des horizons lointains et la gloire du drapeau. Mais en faisant sienne l'expansion coloniale définie par la gauche, la droite nationaliste et catholique se rallia aux principes qu'elle combattait depuis 1789 et elle y a perdu ses repères.
    Le système colonial français, reposant sur l'assimilation, était ancré sur le postulat de l'identité du genre humain. Son corollaire était l'éducation, car il était postulé que, une fois éduquées, les populations coloniales et la population métropolitaine se fondraient dans une France multiraciale et planétaire. La colonisation française fut donc un humanitarisme civilisateur et assimilateur, idée qui anima le courant intégrationniste de l'Algérie française, incarné par Jacques Soustelle, et auquel se rallièrent nombre d'hommes de droite. S'étant fourvoyée dans l'aventure coloniale, la droite française est entrée dans un piège dont elle est aujourd'hui incapable de se sortir comme le stérile débat sur « les apports bénéfiques de la colonisation » l'a montré.

    Vous ne voyez pas d'un bon œil ces « apports bénéfiques de la colonisation » intégrés dans les programmes scolaires ?
    Quels « apports bénéfiques de la colonisation » et pour qui ? Je pense qu'il faudrait au contraire parler des conséquences négatives d'une colonisation faite au nom des «bons» sentiments. Je prendrai deux exemples. Nous avons, au prix du sacrifice de nos médecins, fait de l'Afrique, continent de basse pression démographique, un monde surpeuplé, aujourd'hui étranglé par sa démographie : 100 millions d'habitants en 1900, un milliard en 2010. Au regard de la morale gnangnan, nous avons indubitablement fait le bien, mais en réalité nous avons provoqué la catastrophe. De même, en colonisant, nous avons établi la paix et mis un terme aux luttes interafricaines. Certes, mais ce faisant, nous avons arrêté l'histoire du continent au moment où des « Prusses africaines » étaient en phase de coagulation politique régionale. Comme si des extraterrestres étaient intervenus en Europe au VIIIe siècle pour mettre un terme aux dévastations ; certes, ils auraient alors sauvé des vies, mais ils auraient aussi et surtout interdit la gestation de nos sociétés. Là encore, il n'y a d'« apport positif » qu'aux yeux de notre propre morale. Avec le recul du temps et au terme d'une lente évolution personnelle, je considère aujourd'hui que la colonisation fut une erreur majeure, un désastre pour l'Afrique et une catastrophe irrémédiable pour l'Europe. Je ne retiens plus qu'un seul aspect «positif» de la colonisation, celui de certaines aventures individuelles qui, pour l'essentiel, tournèrent autour de la notion de l'effort gratuit, du dépassement, du « plus est en nous ». Des hommes comme Cortez, Pizarre, mais également Voulet et Chanoine furent à cet égard les porteurs de l'élan vital de l'Europe. Il eut certainement mieux valu qu'ils l'eussent exercé en direction de Constantinople, mais là est une autre histoire... Il est désormais indispensable pour la survie de notre identité de refermer la parenthèse coloniale et de mettre une fois pour toutes un terme aux débats passéistes et au romantisme liés à cette époque, car ils nous paralysent au moment où la survie de notre identité est en jeu.

    Certains activistes noirs radicaux, tel que Kemi Seba, réclament non seulement l'annulation de la dette africaine, mais également le versement de réparations. Comment jugez-vous ces revendications ?
    Tout n'est pas à rejeter chez Kemi Seba. Autant sa logorrhée africanocentriste qui n'est que le copié-collé des délires pseudo scientifiques de Cheikh Anta Diop est scientifiquement irrecevable, autant son évolution doctrinale qui l'a conduit de l'idée de la suprématie de la «race noire» à l'ethno-différencialisme présente bien des intérêts aux yeux d'Européens enracinés. Quand il déclare que l'Afrique doit être aux Africains et l'Europe aux Européens, on ne peut que souscrire à une telle évidence et sur ce point, je me sens plus en accord avec lui qu'avec les universalistes de «droite» qui défendent les « apports positifs de la colonisation » ou la mortelle assimilation. Ceci étant, l'idée de versement de réparations est une imbécillité, car si nous faisons les comptes, ce serait plutôt l'Afrique qui devrait en verser à l'Europe, la colonisation lui ayant coûté des sommes considérables pour des profits inexistants.
    Plus généralement, il serait intéressant de nous rapprocher de la nouvelle génération d'intellectuels africains qui a dépassé le stade de la récrimination. Comme elle n'a pas été déformée par nos universités, et cela à la différence de nombre de ses aînés, elle a une morale d'hommes libres et elle considère que la manifestation de la véritable émancipation de l'Afrique serait l'abandon de l'utopie aliénante de l'émigration vers les pays occidentaux. Oui, les élites africaines ont mieux à faire en Afrique pour construire leurs pays respectifs que de gémir en Europe sur des aliénations passées.

    Combien l'aventure africaine a-t-elle vraiment coûté ?
    Il a fallu attendre la thèse de Jacques Marseille (1984), puis celle de Daniel Lefeuvre(1) pour voir que loin d'avoir exploité et pillé son Empire, la France s'y est au contraire ruinée, même si des Français s'y sont enrichis. Avant 1914, comme les deux tiers des investissements privés français qui y furent réalisés portaient sur le commerce, les plantations ou certaines mines facilement exploitables, l’État fut contraint de se substituer au capital privé. Ceci fait que la mise en valeur de l'Empire africain fut totalement supportée par l'épargne des Français et les sommes considérables qui y furent investies ont été retirées du capital disponible français afin de financer outre-mer des infrastructures pourtant nécessaires en métropole. Les chiffres sont éloquents : de 1900 à 1914, Algérie mise à part, les dépenses coloniales représentèrent ainsi en moyenne 6,5% de toutes les dépenses françaises. Après 1945, la France qui sortait ruinée du conflit et qui avait à reconstruire, 7000 ponts, 150 gares principales, 80% du réseau de navigation fluviale, 50 % du parc automobile, etc., lança dans son Empire et donc à fonds perdus pour elle, une fantastique politique de développement et de mise en valeur qui se fit largement aux dépens de la métropole elle-même. De 1945 à 1958, l’État français investit outre-mer 1700 milliards de francs, dont 800 en Afrique noire, 60 % de ces investissements allant à la création d'infrastructures de transport. Entre 1955 et 1958, les investissements français en Afrique représentèrent le chiffre effarant de 22 % du total de toutes les dépenses françaises sur fonds publics. À ces sommes, il convient encore d'ajouter les budgets de fonctionnement, les salaires des fonctionnaires et les dépenses militaires. De plus, l'empire boulet n'était même pas un fournisseur de matières premières agricoles ou minières à bon compte pour la métropole, cette dernière ayant toujours payé les productions impériales, quelle avait pourtant subventionnées, environ 25 % au-dessus des cours mondiaux. Quant à l'Algérie, en 1959, toutes dépenses confondues, elle engloutissait à elle seule 20 % du budget de l'Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Éducation nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l'Industrie et du Commerce ! Daniel Lefeuvre a démontré que, contrairement aux idées reçues, la main-d'œuvre industrielle algérienne était plus chère que celle de la métropole. Un rapport de Saint-Gobain daté de 1949 en évaluait le surcoût à 37 %.

    En marge des États, la colonisation n'a-t-elle pas néanmoins permis à des compagnies privées, des groupes commerciaux et des « familles » de commerçants ou de financiers d'amasser des fortunes considérables ? Dans ce cas, trouvez-vous illégitime que certains africains puissent envisager de demander des comptes à leurs ayants droit ?
    Si l'Empire fut une erreur économique majeure pour la France, ce fut en revanche une bonne affaire pour l'Afrique, car, au moment où elle leur accorda l'indépendance, elle y laissa en héritage 50 000 km de routes bitumées, 215 000 km de pistes toutes saisons, 18 000 km de voies ferrées, 63 ports, 196 aérodromes, 2000 dispensaires équipés, 600 maternités, 220 hôpitaux, dans lesquels les soins et les médicaments étaient gratuits. En 1960, 3,8 millions d'enfants africains étaient scolarisés et dans la seule Afrique noire, 16 000 écoles primaires et 350 écoles secondaires, collèges ou lycées fonctionnaient, tandis que 28 000 enseignants, soit le huitième de tout le corps enseignant français exerçaient sur le continent africain.

    L'Afrique a-t-elle réellement été décolonisée ? La décolonisation étatique n'a-t-elle pas simplement cédé la place à une colonisation privée d'ordre économique ? Ce système néo-colonial (avec notamment son pendant « France-Afrique ») ne revient-il pas finalement à retirer à l'Afrique toutes ces problématiques « apports bénéfiques » (sécurité, hôpitaux, entretien des routes, écoles, santé, paix...) pour ne conserver, pour le coup, que le pillage ?
    L'Afrique a perdu ses colonisateurs amoureux qui ont été remplacés par des capitalistes rapaces et des prédateurs, notamment Chinois. Elle a chassé les colons blancs, mais aujourd'hui, elle vend ses terres à des sociétés capitalistes qui y pratiquent la plus honteuse des exploitations. C'est en effet aujourd'hui qu'il est donc possible de parler de pillage de l'Afrique, et non à l'époque coloniale.

    L'observation de l'Afrique conduit souvent à un certain fatalisme tragique. Le continent semble enfoncé dans des problématiques inextricables et des drames perpétuels dont on peine à percevoir une possible issue positive. Partagez-vous ce sentiment ? Comment voyez-vous l'avenir de l'Afrique ?
    L'Afrique est définitivement condamnée si elle continue à vouloir imiter l'Europe, car on ne greffe pas des prunes sur un palmier. En d'autres termes, les Africains ne sont pas des Européens pauvres à la peau noire, mais les héritiers d'une vieille histoire ancrée sur le communautarisme et la continuité temporelle. Ils se suicideraient donc s'ils abandonnaient ce qui fait leur identité. Si, au contraire, ils répudient le modèle européen fondé sur l'individualisme et l'oubli des racines, alors, tout leur sera possible. Mais pour cela, ils doivent auparavant rejeter les modes intellectuelles européennes et expliquer aux ONG qu'il y a suffisamment de malheureux en Europe pour occuper le temps de leurs membres, même si la misère est plus agréable à soulager au soleil des tropiques que durant les frimas de l'hiver septentrional...!
    Propos recueillis par Xavier Eman LECHOCDUMOIS septembre 2010
    1 Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français. Histoire d'un divorce, 1984, réédition en 2005, Albin Michel ; Daniel Lefeuvre, Chère Algérie. La France et sa colonie (1930-1962), 2005, Flammarion.

  • Interview de Alain Escada dans le journal RIVAROL de vendredi 23 nov

     

    Alain Escada est le président de l’Institut Civitas, moteur de la mobilisation contre l’ouverture du mariage civil aux homosexuels. Nous avons voulu recueillir ses propos au lendemain de la grande mobilisation parisienne organisée par cet institut.

    RIVAROL : L’Institut Civitas organisait ce dimanche 18 novembre une grande manifestation nationale à Paris contre l’ouverture du mariage aux homosexuels. Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs le pourquoi de cette mobilisation ?

    Alain ESCADA : Il s’agissait pour nous, ce dimanche, de manifester contre le projet de loi présenté en conseil des ministres le 7 novembre dernier et visant à dénaturer le mariage et la parenté. Un projet de loi qui, selon les mots de François Hollande, n’est qu’une “étape”. Un projet de loi qu’on peut qualifier de boîte de Pandore et qui, après le “mariage” homosexuel, permettra demain, au nom d’un droit au « mariage pour tous », le mariage polygame et le mariage incestueux. Il faut être bien conscient que le gouvernement veut nous imposer une véritable révolution sexuelle et défigurer le concept de famille, brisant ainsi le socle de base de la société.

    R. : Ne pensez-vous pas que le “mariage” homosexuel est moralement bien plus grave que le mariage polygame ?

    A. E. : Sans aucun doute. Son effet est bien plus déstructurant pour la société. Mais il est néanmoins utile de noter que l’un entraînera l’autre. C’est une question de délai. Jacques Attali, au cours d’un entretien à la télévision en janvier de cette année, avait estimé que la polygamie serait l’un des enjeux de la prochaine campagne présidentielle.

    R. : Quels soutiens politiques et religieux avez-vous reçus pour votre initiative ?

    A. E. : A l’échelon politique, nous avons reçu le soutien du Collectif « Elus locaux pour la Famille », lancé fin octobre par des maires de petits villages, sans étiquette politique, et qui regroupe aujourd’hui plus de 500 élus. Nous avons aussi pu compter sur le soutien de quelques élus locaux de l’UMP, du PCD, du MPF, du PDF et du FN. De façon générale, quasiment l’ensemble des mouvements de la « droite nationale » ont appelé à participer et à manifester le 18 novembre. Il faut aussi souligner la présence à notre manifestation de Jacques Bompard, député-maire d’Orange, et de Bruno Gollnisch, député européen. Par contre, Marine Le Pen s’est abstenue d’appeler à se joindre à notre manifestation et, par la suite, après la déferlante médiatique qui a suivi le “montage” réalisé par Caroline Fourest, elle a même cru stratégique de prendre ses distances avec notre manifestation, cédant à un « politiquement correct » dont elle est pourtant par ailleurs elle-même victime.

    Du côté religieux, nous avons pu compter sur l’appui discret mais efficace de quelques prêtres diocésains, notamment de la Communauté Saint-Martin et de l’Emmanuel, ainsi que sur toutes les communautés « Ecclesia Dei » et, naturellement, sur la Fraternité Saint-Pie X.

    R. : Savez-vous pourquoi le Front National de Marine Le Pen n’a pas appelé ses militants à se joindre à vous ?

    A. E. : Il me semble que c’est notre aspect confessionnel qui la dérange. Je le regrette. Ceci dit, c’est un travers très présent parmi nos contemporains que de demander aux catholiques de s’abstenir d’afficher leur foi, leurs convictions dans la vie publique. Et c’est justement le rôle de Civitas de rappeler qu’au contraire, il ne faut pas des catholiques tièdes, “branchés”, consensuels, mais des catholiques fiers et audacieux.

    R. : Quel bilan tirez-vous de la mobilisation de dimanche ?

    A. E. : Cette manifestation a été un succès, surtout compte tenu de la campagne de dénigrement dont elle a fait l’objet de la part de certains milieux « cathos branchés ». Avec près de 20 000 participants, nous avons pu réaliser une union de diverses forces de la mouvance catholique et des patriotes sincères au service du bien commun. Nous avons pu mobiliser à nos côtés des élus dont le raisonnement ne se limite pas à de sombres calculs électoraux. Tout cela est bien sûr prometteur pour la suite. Cela permet à bien des catholiques de constater qu’ils peuvent s’exprimer en tant que tels. Non seulement ils le peuvent mais ils le doivent. Nous avons un devoir de vérité, loin des concessions et des compromis.

    J’ajoute que le succès de foule de la manifestation de la veille n’aurait pas existé si Civitas n’avait pas appelé à manifester le dimanche 18 novembre puisqu’il ne fait aucun doute que la manifestation du samedi s’est organisée par des milieux “branchés” pour ne pas nous laisser occuper tout le terrain de la défense de la famille. Ainsi, nous avons, par notre démarche, réussi également à faire sortir de leur torpeur des milieux timorés. Et, telle une mauvaise conscience, nous avons poussé des évêques à sortir de leur silence. Pas avec la vigueur qu’on attend d’un prélat face à un tel sujet, mais tout de même, c’est un pas et nous sommes l’aiguillon !

    R. : La « Manif pour tous », organisée la veille de la vôtre par la “catholique” « déjantée et branchée » Frigide Barjot a réuni près de 100.000 personnes. Quelle analyse en faites-vous ? Quelles sont vos différences ?

    A. E. : Les différences les plus évidentes portent sur les principes qui sous-tendent l’action. L’artiste qui se fait appeler Frigide Barjot se dit catholique mais souhaite que les catholiques masquent leur foi lorsqu’ils s’expriment ou manifestent.
    Première incohérence. Frigide Barjot voulait par contre que sa manifestation dite « a-confessionnelle » regroupât également des juifs et des musulmans, ce qui, pour que ce ne soit pas qu’un effet d’annonce, aurait nécessité de permettre à des croyants du judaïsme et de l’islam d’exprimer leurs convictions religieuses, mais alors comment le refuser aux catholiques ? D’où, au final, une manifestation dont le profil sociologique était très homogène et reflétait la grande bourgeoisie catholique malgré toutes les demandes de Barjot de s’habiller comme pour un bal masqué.
    Deuxième incohérence. Par ailleurs, Barjot appelait tout à la fois à marcher contre le mariage homosexuel et contre l’homophobie. Or le concept d’homophobie a été créé de toutes pièces par le lobby homosexuel pour intimider ses adversaires. En 2004, le président de SOS-Homophobie avait tout résumé de la sorte : « Quiconque est contre le mariage homosexuel est homophobe. » En adoptant la sémantique du lobby qui est à l’origine de la loi qu’elle prétend combattre, Barjot commet une faute grave. C’est se tirer une balle dans le pied.
    Troisième incohérence. Ajoutons que Barjot cultive une attitude « gay friendly » pour le moins curieuse, allant jusqu’à porter un blouson avec inscription publicitaire pour un bar gay de Paris, le 7 novembre dernier, lors de sa conférence de presse de présentation de sa manifestation. J’en arrête là. Je ne peux, quant à moi, accepter de mélanger l’erreur et la vérité. Un combat, quel qu’il soit, doit reposer sur des principes solides.

    R. : Votre manifestation a été attaquée par un groupe féministe extrémiste, les Femen. Pouvez-vous nous en dire plus ? Que s’est-il vraiment passé ? […] suite dans le journal

    Propos recueillis par Paul THORE.http://fr.altermedia.info/

  • Gergovie, Le Crest ou Corent ?

    M. Matthieu Poux, c'est à vous que je m'adresse une nouvelle fois. Je viens de lire votre ouvrage intitulé "Corent, voyage au coeur d'une ville gauloise". C'est un bel ouvrage et c'est le résultat d'un travail de qualité et de grand mérite. Vous êtes d'ailleurs un archéologue connu et reconnu par l'ensemble de la profession. Il y a tout de même un petit problème. En effet, en tant qu'archéologue et au vu des vestiges mis au jour, vous pensez que Corent pourrait être la ville des Arvernes avant que Clermont-Ferrand le devienne. Au contraire de vous et en tant qu'ancien militaire, je pense que la capitale antique ne pouvait se situer que sur un point fort du terrain et que ce point fort du terrain est Le Crest.

    Vous imaginez une capitale éclatée de trois oppidum - Merdogne, Gondole, Corent - Corent en étant le centre et le coeur.

    Au sujet de Gondole, je me permets d'attirer votre attention sur le grand fossé mis au jour sous le Second empire. En 1864, M. Mathieu y signalait les restes de son énorme talus de protection. Il rappelait que la tradition y voyait encore un camp de César. Les vestiges abondent, écrivait-il, amphores romaines, poteries, boulets, monnaies, et les débris humains mêlés à des os de cheval s'y rencontrent quelquefois en si grande quantité que les propriétaires renoncent à les enlever (Mémoires de l'Académie des Sciences, des Belles–Lettres et des Arts de Clermont–Ferrand, tome VI, 1864 — Les camps romains de Gergovia par P.P. Mathieu).  A mon sens, ce grand fossé n'a pu être creusé que par les légionnaires pour protéger l'un des grands camps dont César parle dans ses Commentaires Cela signifie que les découvertes d'armes gauloises et romaines, d'objets de parure et de céramiques importées en grand nombre qui indique que ses occupants jouissaient d'un statut relativement élevé (page 257 de votre ouvrage) doivent s'appliquer aux légionnaires et non aux habitants, ce qui relativise l'importance du site.

    Dans ma vision de militaire, il me semble, en effet, que César était intellectuellement obligé d'installer, en retrait, un grand camp logistique à Gondole, près du fleuve, et son état-major tactique, en position d'observation plus avancée, sur la butte d'Orcet. La preuve archéologique est donnée par les fouilles du Second empire relatées notamment dans le tome des mémoires précité. Monsieur Mathieu a retrouvé la double tranchée romaine entre Orcet et Gondole. Napoléon III a fait découvrir celle qui allait de la Roche-Blanche en direction de la colline de la Serre où est probablement restée cantonnée une partie des troupes. Cette tranchée se poursuivait-elle jusqu'au camp de Gondole, ou bien remontait-elle sur Orcet ? Les restes de fossés retrouvés par monsieur Mathieu autorisent les deux hypothèses.

    Au sujet de Merdogne. Vous pensez que la bataille a eu lieu sur ce site ; je ne le pense pas. Vous conviendrez avec moi que c'est surtout une question de bonne traduction du texte de César. Il me semble donc qu'il serait judicieux que vous demandiez à Madame la ministre de la Culture de désigner une commission de latinistes compétents qui pourra trancher entre nos deux traductions.

    Au sujet de Corent. Vous voyez une occupation importante de ce site depuis vers l'an - 140 jusqu'au milieu du Ier siècle av. J.C. Vous expliquez cette implantation en la mettant en parallèle avec l'explication que donne M. Vincent Guichard pour le mont Beuvray, identifié à tort, selon moi, à la capitale éduenne de Bibracte. Pour vous deux, la Gaule aurait commencé à être romanisée peu de temps avant la conquête de César. C'est à partir de cette romanisation que notre pays aurait commencé à prendre son nouveau visage de maisons en pierres succédant à des villages en bois aux traces éphémères. A la dernière page de votre ouvrage, vous concluez en disant notamment "la civilisation des oppida, véritables cités de terre et de bois". Il s'agit là d'une hypothèse extrêmement grave à l'opposé de ce que je propose dans mes articles, puisque je situe Gergovie au Crest, que j'y vois une citadelle en pierre comparable à ce qui existait dans le reste du monde antique, et que je lui donne, en outre, toute une histoire antique et prestigieuse.

    Vous avez donc raison de dire que nos points de vue sont radicalement opposés mais je pense que vous avez tort de traiter à la légère mon argumentation en évoquant mes écrits sur l'Atlantide (page 262).

    Pourquoi le village en bois de Corent est-il apparu, pourquoi a-t-il disparu ?

    Vous faites le lien avec les fameux banquets de Luern et le faste de Bituit ; vous avez raison. Même si le site était déjà sacré avant eux, même si on y brûlait déjà les morts, on peut très bien comprendre que Luern, ou sa dynastie, ait voulu lui donner une nouvelle splendeur. D'une part, en instituant ou en renforçant la pratique religieuse, cela renforçait son pouvoir. D'autre part, situé sur une voie de passage, à l'entrée de la plaine, c'était une vitrine au moment où la Gaule commençait à s'ouvrir au monde extérieur. Enfin, comme les pièces de monnaies gauloises semblent l'indiquer, c'était un lieu très bien choisi pour y appeler à la concertation les chefs des cités alliées.

    Si ce village en bois a été abandonné après la défaite d'Alésia, c'est peut-être, tout simplement, parce que la dynastie, les croyances et la situation politique avaient changé. Quelques remarques toutefois.

    A-t-on retrouvé à Corent la trace des croyances religieuses romaines ? Il ne semble pas. Des artéfacts divers, certes, mais qui peuvent tout aussi bien venir de Palestine ou de Gaule. Le sacrifice du mouton est une coutume juive. Le vin du sacrifice qu'on répand sur le sol l'est aussi. Pourquoi l'enclôs sacré a-t-il cette forme irrégulière ? Pourquoi n'est-ce pas un carré à la romaine ? Une monnaie de Vercingétorix est décorée d'une amphore romaine mais une autre l'est aussi de la lyre du roi David. 

    Pourquoi un village uniquement en bois ? L'utilisation du seul bois aurait-elle été décidée pour ne construire sur ce site sacré qu'avec un matériau sacré, le chêne ; mais il peut y avoir d'autres raisons.                                     

    Corent, modèle de la ville gauloise ? Si vous la rapprochez de l'image que nous avons des bourgs et des villes du Moyen-âge, je veux bien quoique. Alésia nous montre, il est vrai, une rue axiale avec des maisons disposées régulièrement de part et d'autre. C'est normal car il s'agit manifestement d'une fondation ex nihilo par des colons venus d'ailleurs, mais ces maisons ont été construites en pierres et non en bois. Contrairement à l'affirmation des archéologues, les ruines d'Alésia sont gauloises et non gallo-romaines. A Bourges, il en est de même. Si César dit que c'était une des plus belles villes de la Gaule, c'est parce qu'il s'y trouvait toute une architecture de pierre sculptée que les archélogues s'entêtent à attribuer aux Gallo-romains alors qu'elle est gauloise. Certes, de par le monde, les Anciens ont largement utilisé le bois pour construire leurs maisons d'habitation, mais les citadelles l'ont toujours été en pierre. Corent, capitale ? Où sont les redoutables murailles qui devraient la protéger ?... comme à Bourges. 

    Et pourtant, Il n'est nullement dans mon intention de nier l'importance de votre site, ses échoppes, son artisanat, ses artisans, son important marché, ses grandes manifestations religieuses et festives. La présence d'un théâtre suffit d'ailleurs à montrer que pendant toute la durée de son occupation, on y a siégé pour débattre des affaires publiques, mais... durant un temps.

    Corent est-il un oppidum ?

    Vous voyez trois oppidum, Merdogne, Gondole, Corent. Vous ne citez pas les auteurs qui ont, pourtant, essayé d'en donner une définition.

    Le tracé de l'oppidum ne doit être ni carré ni formé d'angles saillants ; il doit être courbe afin que l'ennemi soit en vue du plus loin possible. Il est essentiel aussi que les accès des portes ne soient pas directs mais obliques (Vitruve, de Arch. Lib. I chap. V). "Oppidum” vient de ops, secours, parce qu'il est fortifié pour prêter secours et parce qu'il en faut pour protéger l'existence, où l'on puisse se mettre à l'abri. Ou bien le mot vient de "opus”, ouvrage, à cause des remparts  qu'on élève pour mieux le fortifier (Varron, de lingua latina — IV). Les uns distinguent l'oppidum du vicus et du castellum uniquement par sa grandeur. D'autres le définissent ainsi : une position entourée par une muraille, un fossé ou par toute autre fortification. D'autres y voient outre la muraille, des bâtiments, un temple, une place publique, un forum. D'autres parlent d'oppidum à cause des murs, que le lieu soit entièrement habité ou qu'il ne serve qu'à mettre à l'abri les richesses (Servius : in IX Aeneid).

    Le plus simple, à mon sens, est de comprendre que le mot oppidum dérive, comme le latin le fait très souvent, d'un autre mot généralement plus court. Le mot origine ovum, oeuf, s'impose à l'esprit, d'autant plus qu'il a un sens symbolique attesté dans plusieurs cultures antiques. Et en effet, les fortifications que l'avocat Garenne a mises au jour sous Napoléon III, d'Alésia, du mont Beuvray et de Mont-Saint-Vincent, sont en forme d'oeuf... et Avaricum l'est aussi.

    Corent n'est pas un oppidum. Le Crest l'est.

    Voyez sur cette médaille de Dioclétien l'oppidum à peu près ovale de la Gergovie que je propose, au Crest. Comparez-la au dessin de Guillaume Revel et aux ruines existantes. Je ne pense pas que ma proposition porte tort à vos travaux. Ce serait peut-être même le contraire.

    Votre thèse d'une ville éclatée sur deux mille hectares est beaucoup trop compliquée, il faut vous rendre à l'évidence (page 260).

    Votre "configuration inédite" de trois oppidum relativement distants les uns des autres constituerait, selon vous, une agglomération qui serait la véritable capitale tandis que la Gergovie de César ne serait que la ville qu'il a attaquée à Merdogne. Mais vous nous dites par ailleurs que cette ville n'aurait vraiment existé qu'après la guerre des Gaules. Cette contradiction ne vous a pas échappé puisque vous précisez que César a probablement exagéré l'importance de cette ville pour se faire valoir. Je ne le pense pas, le mot latin "posita" indique bien l'assiette d'une vraie ville.

    Vous dites également que la Gergovie que César qualifie d'oppidum - le plateau de Merdogne selon vous - ne serait qu'une place forte servant de refuge (contrairement à l'oppidum de Bibracte de Vincent Guichard) et que Gondole et Corent seraient des oppidum (et donc que César aurait omis de mentionner). Il y a, là aussi, des contradictions qui ne devraient pas vous échapper.

    Pourquoi chercher le compliqué alors que l'affaire est simple ? 

    Strabon (IV, 2,3) dit que la métropole des Arvernes est Nemossos et quelle est située sur le fleuve. Une métropole ? Diodore de Sicile le dit aussi pour Alésia ; il s'agit d'un mot tout ce qu'il y a de plus classique pour désigner une capitale. Quant à se trouver sur le fleuve, cela signifie seulement qu'elle n'en était pas loin. Mais quand il ajoute un peu plus loin que, dans la guerre contre César, les combats eurent lieu devant Gergovie, l'explication la plus raisonnable est de comprendre que Strabon s'inspire de deux sources différentes qui désignent la même capitale mais sous deux noms différents. Comme vous le soulignez très justement, Strabon n'a jamais mis les pieds en Auvergne et il ne fait, bien souvent, que recopier d'autres auteurs qu'il ne comprend pas toujours. Enfin, je pense qu'il serait tout de même temps que la communauté scientifique fasse un effort de logique et qu'elle comprenne que Gergovie et Clermont formant une cité double, les deux portaient le même nom d'Augustonemetum, comme le prouve mon explication de la carte de Peutinger.

    Gergovie, capitale virtuelle ? (page 266).

    Ensuite et pour finir, vous et votre équipe cherchez dans le texte de César - et vous avez raison- une justification à vos thèses. C'est là où je me permets d'intervenir en tant que latiniste ayant fait un peu de latin.

    Vous écrivez : Vercingétorix campait sur une montagne, près de la ville... Non ! Vercingétorix a installé ses camps, sur le mont (in monte) autour de lui (circum se) près et devant l'oppidum (prope oppidum). Il s'agit de l'éperon du Crest.

    Vous écrivez : Les troupes couvraient la chaîne entière des collines... Non ! tous les versants (collibus) de la ligne de crête (jugi) étaient tenus (occupatis), c’est-à-dire : occupés et défendus. Il s'agit du plateau de la Serre et de ses versants.

    Je sais qu'on m'a souvent fait un procès concernant le mot "collis" que je traduis par "versant". J'ai eu l'occasion de m'en expliquer de nombreuses fois ; je vous signale par ailleurs que le Gaffiot propose également de traduire le mot par "côteau", ce qui est un synonyme.

    Vous évoquez également le mot "Girgoia" citée dans une énumération après Tallende. J'ai déjà dit que, dans le contexte de la charte, cela ne pouvait désigner que le village important du Crest et non le village insignifiant de Merdogne. Quant à la charte du XI ème siècle qui évoquerait un "mons Arvernus", je ne vois pas ce qu'on peut lui faire dire plus qu'elle ne dit.

    Voici les quelques remarques que je me suis permis de faire suite à la parution de votre ouvrage. Il n'empêche que je mesure à sa juste valeur l'important travail, pas toujours récompensé, de vos collaborateurs et de vous-même. Un jour viendra, peut-être, où des responsables politiques comprendront l'intérêt qu'il y a à valoriser davantage notre patrimoine. Un jour viendra peut-être où une équipe de jeunes reconstruira "votre village gaulois".

    Cordialement, malgré nos divergences.

    E. Mourey http://www.agoravox.fr

    Corent, voyage au coeur d'une ville gauloise, sous la direction de Matthieu Poux, éditions errance, Amazon 32euros30, broché.

    Croquis de l'auteur. Plan de la bataille, par l'auteur, repris sur un site italien.

  • CRITIQUE NATIONALE REVOLUTIONNAIRE DU CAPITALISME SPECULATIF, par Gottfried Feder


    CRITIQUE NATIONALE REVOLUTIONNAIRE DU... par terreetpeuple

  • XVIIe TABLE RONDE, intervention de Pierre Vial


    XVIIe TABLE RONDE, intervention de Pierre Vial par terreetpeuple

  • La Commission européenne tentée par le totalitarisme ?

    La Commission Européenne n’a rien à envier semble t-il quant à l’effacement du religieux, et particulièrement du symbole chrétien, aux dictatures telles que celle qui mortifia l’Europe sous Staline.

    Ainsi la Commission Européenne a émise le souhait de retirer les croix qui se trouvent sur les chasubles de Saint Cyrille et Méthode ainsi que leurs auréoles présents sur le projet de la future pièce de deux euros slovaque.

    L’Épiscopat slovaque est outré par la position de la Commission Européenne qui a demandé à ce que la pièce de deux euros slovaque qui présente le 1150 ème anniversaire des Saints Cyrille et Méthode, sous le projet de l’artiste Miroslav Hric, soit amputée de la croix chrétienne qui se trouve sur leurs chasubles ainsi que des auréoles.

    L’information de ce changement dans le projet a été transmise à la télévision slovaque par le porte-parole de la Banque Nationale Slovaque. Une information qui scandalise dans un pays qui a eu à vivre sous le régime stalinien abreuvé de la haine communiste envers les chrétiens.

    La nouvelle pièce, après l’intervention scandaleuse de la Commission Européenne sans doute influencée par les lobbys antichrétiens qui restent très actifs dans la suppression des symboles du christianisme en Europe, représente désormais les deux saints, sans les croix et les auréoles. Entre-eux se trouvent la croix orthodoxe, croix à double branche, qui correspond à l’emblème de la Slovaquie. L’emblème du pays, ça, la Commission n’a pas encore osé le remettre en cause... [...] actionfrancaise.net

    La suite sur RadinRue

  • Non à l'a-culture américaine

    La guerre économico-culturelle est d’abord une guerre de conquête financière. Menée au monde entier par les Etats-Unis, elle détruit les cultures petit à petit, en s’enrichissant de leur décomposition.
    De toutes les guerres, celle-là nous semble la plus dangereuse car, insidieuse, elle détruit les peuples en corrompant leur culture. Elle les vide de leur identité pour en faire des colonisés, avides de leur boisson euphorisante.
    Avoir conscience de l’importance de ce combat, c’est déjà organiser la résistance, malgré les collabos accros de l’américan way of life.
    En dénonçant le désastre à venir. En refusant ce véritable ethnocide, Gilbert Sincyr fait œuvre de rébellion, et nous appelle à faire de même.
    Il y va du devenir de notre identité, et donc de notre survie, tout simplement.
    Quid faciant leges, ubi sola pecunia regnat ?
    (Mais que peuvent les lois, quand c’est l’argent qui règne ?)
    Caius Petronius Arbiter
    INTRODUCTION
    Tout un chacun constate, pour le déplorer, la forte baisse du niveau culturel de nos compatriotes. Mais la culture c’est quoi ?
    La culture est un ensemble de valeurs, qui fondent l’identité d’un peuple qu’elles spécifient. Elle identifie les populations concernées, autour du concept de civilisation qui leur est commun. Elle leur donne sa cohérence, elle en est l’âme.
    Aussi quand l’âme d’un peuple est attaquée et réduite, il y va de son avenir. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : La culture des européens est en danger, car elle est soumise, plus que jamais, à des forces extérieures qui veulent se substituer à elle, par intérêt financier.
    C’est après la seconde guerre mondiale que le mal s’est attaqué à nous. Maintenant, avec les moyens modernes de communication, la vorace épidémie se propage, s’étend, sans connaître beaucoup de résistance. Nos anticorps intellectuels étant neutralisés par un matraquage idéologique et publicitaire, qui nous persuade que le mieux vivre c’est la vedette, l’objet, ou le produit, mis en avant, valorisé et embelli. D’où un mode vie de consommateurs massifiés, accros de promesses superficielles. Par contre, ce qui n’est pas superficiel, ce sont les profits gigantesques des multinationales à l’origine de ce matraquage euphorisant.
    Par injections continuent, nous sommes devenus une masse de drogués à la consommation de masse. Et les nouveaux circuits internet, en rajoutent. C’est l’universalité de l’acculturation, l’abêtissement mondialisé, mais pour qui ? Pour le dieu « Dollar ».
    BUSINESS IS BUSINESS
    Il y a longtemps déjà, lorsque Clovis échangea Wotan contre Iawhé, il vendit la culture de son peuple pour un plus grand pouvoir politique. Au païen maître de son destin, il substitua un pêcheur quémandant le pardon. Dès lors la culture européenne étant rebelle à la culture moyen-orientale, une chasse impitoyable s’organisa pour la convertir à des valeurs étrangères. Et, quelques siècles après, le même scénario se reproduisait dans les trois Amériques. Bien entendu les choses ne sont plus les mêmes. Tout au moins l’objet a changé, car il s’agit maintenant d’économie et non de religion. Mais à bien y réfléchir, n’est ce pas comparable ? Le nouveau Dieu n’a pas le même nom, il a déménagé, mais il tire toujours les ficelles. C’est l’entreprise multinationale (bancaire, industrielle, commerciale ou autre) qui a pris la place du temple ou de l’autel, et c’est à elle que l’on va rendre des comptes. Son objet est plus simple, il vise à adapter notre mode de vie, à des productions de tous ordres, pour nous rendre plus heureux, mais aussi, et surtout, plus rentables. Car ses promoteurs ne cherchent pas à substituer leur Vue du monde à la nôtre, ils n’en ont pas. Ils veulent simplement la remplacer par le vide, neutre, disponible, malléable.
    Que réclame maintenant le gallo-américain de quartier, dans son tee-shirt au nom d’une université new-yorkaise, lui qui, bien souvent, ne sait même pas lire ce qui est écrit en anglais ? Il n’attend que le plaisir de boire un coca, accompagné d’un hamburger au Mac Do du coin. Il a ainsi l’impression de faire partie du monde moderne. Comme un enfant il y trouve une forme de provocation, il affirme sa liberté, y compris de ne plus manger français. Cette simple manifestation, peu grave en elle même, traduit le glissement en cours de notre mode de vie traditionnel vers un autre, tout à fait superficiel, révélateur du changement culturel en train de se produire.
    En fait, il dévoile la véritable guerre économique à laquelle notre pays fut soumis à partir de 1948. Le plan Marshall n’était évidemment pas aussi généreux que certains pouvaient le croire, car il servit de justification morale à la pénétration économique de l’Europe. Au chewing-gum et au jazz, symboles de la Libération, s’ajoutèrent matériels, produits et services. L’Europe étant ruinée, l’aider était une opportunité financièrement extraordinaire, chacun y gagnait. Sauf qu’il s’agissait d’une nouvelle occupation, industrielle et commerciale cette fois, assurant au dollar un véritable empire financier. Mais bien entendu, les américains sont nos amis et ne veulent que notre bien. (Oui, mais quel bien ?). Seulement maintenant, l’occupant ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Il veut franchir la dernière étape du défi (du challenge), et faire du consommateur acquit aux produits américains, un consommateur conquit au mode de vie à l’américaine. Ainsi, à la guerre économique vient s’ajouter une guerre culturelle. A partir de là, si nous ne réagissons pas, un jour nous vivrons, parlerons et penserons américain. La boucle sera bouclée, l’Europe sera devenue un marché intérieur américain. Qu’importe la culture, eux n’en ont pas, ce qui compte c’est de consommer encore et toujours plus: Business is business ! Et pour cela, la publicité va jouer à fond.
    Heureusement, les jeux ne sont pas faits. Depuis soixante ans qu’elles sont attaquées, les cultures européennes résistent, essentiellement grâce à leur ruralité. Mais elles s’abîment chaque jour un peu plus, cela se voit et s’entend. Il ne faut donc pas attendre qu’il soit trop tard, pour réagir.
    LA GUERRE ECONOMICO-CULTURELLE
    Il convient de bien comprendre que la guerre économico-culturelle que mènent les USA en Europe, et dans le monde, n’a qu’un ressort : l’argent. Et que le seul objectif qui motive les multinationales c’est le Cash- flow.
    On n’a pas idée des moyens colossaux dont peuvent disposer les multinationales. Ces moyens, réellement gigantesques, leur permettent d’imposer leurs produits manufacturés, indifférenciés, promouvant leur mode de vie standardisé dans une langue publicisée et uniformisée. Les peuples étant alors considérés comme des masses de consommateurs conditionnés. Bien entendu les apparences doivent être sauves, et chacun persuadé de son entière liberté, mais en réalité le rouleau uniformisateur fonctionne à plein, car toute différence est génératrice de coûts supplémentaires, réducteurs du Cash-flow.
    Ainsi, notre gallo-américain se sent-il en totale liberté en jeans, un verre de coca à la main et écoutant du rock n’roll. Quant aux spectacles (feuilletons télévisés, stades, amphithéâtres…), ou aux matchs, ils offrent à nos applaudissements, corn-flakes sur les genoux, des vedettes internationales (et pour cause), interchangeables, achetées et vendues comme des produits.
    Chacun le comprendra, sous l’influence américaine, le nouveau Dieu de la terre est l’argent, et tout se doit d’être fait pour en gagner le plus possible, voir d’en amasser à ne plus savoir qu’en faire. Et tous devront passer à la caisse, d’une façon ou d’une autre. C’est pourquoi cette nouvelle religion monothéiste, ressemble à bien y regarder aux autres, elles aussi monothéistes. Leurs adeptes sont persuadés de leur liberté totale, alors que c’est un Dieu étranger qui tire les ficelles. Il s’agit d’un schéma bien étudié, uniforme et utilitariste. Bien entendu, pour que la roue tourne sans ratés, il faut des sous papes et des soupapes. Les sous papes sont les hommes politiques qu’il convient de persuader que leur réélection dépend de l’huile financière, mise dans les rouages économiques. Quant aux soupapes ce sont les vacances au soleil attendues par tous les actifs, pour les rassurer sur le grand confort que la multinationale leur garantit. On va se recharger les batteries, et à son retour on va voir ce que l’on va voir, l’oncle Sam n’aura pas à se plaindre.
    Tout le monde est content, nous vivons dans le meilleur des mondes.
    « Pourvou qué ça doure ! »
    C’est vrai, il arrive parfois que Dieu soit imprudent, qu’il ait les dents trop longues, et qu’il laisse la machine s’emballer. Alors elle dérape. Il y eut l’inquisition pour le Dieu des chrétiens, maintenant ce furent les subprimes pour le dieu américain, et il a fallut renflouer. Bien entendu ce sont des soubresauts qui font mal, mais quoi ? Il faut bien prendre quelques risques. On dit que certains peuples, comme les grecs, les espagnols, les italiens et quelques autres, ne sont pas contents de devoir rembourser trop vite leurs dettes considérables. Cela aussi fait parti de la casse accessoire. De toute façon, un stock de calumets de la paix, bourrés de la drogue à rendre heureux, a été préparé. On va les distribuer pour convaincre chacun de reprendre sa place, dans l’usine à fabriquer du bonheur. Et il est vrai que si l’on compare les conditions de vie d’un occidental à celles ailleurs dans le monde, il n’y a pas « photo ». L’un est gavé et doit suivre un régime, alors que pour l’autre, le régime c’est toute l’année. Mais qu’il ne pleure pas, les touristes viendront gentiment lui faire l’aumône, et l’assurer qu’il a bien de la chance de vivre dans un pays non pollué et ensoleillé. Que veut-il de plus ? Peut-être aurait-il envie que son pays puisse lui aussi produire et vendre différents objets, et y participer. Mais les multinationales veillent. Déjà elles ont racheté chez lui plusieurs usines, puis les ont fermées car pas assez rentables. Alors que faire ? Peut-être aller en France, ou ailleurs en Europe. Là-bas la multinationale fonctionne à plein paraît-il. Encore que…des bruits disent qu’elle va peut-être déménager, car les salaires y seraient trop élevés…Et si elle venait au bled ?…Et le rêve se transporte, et la roue tourne, et Big Brother réfléchit et calcule.
    Si notre objectif dans la vie est de bien manger, d’avoir internet, un portable, une belle voiture, de faire l’amour dans la baignoire et d’envoyer nos enfants au patin à glace, nous pouvons être contents, nous vivons dans un monde (presque) de rêve. En effet, si vivre c’est surtout avoir les moyens de s’acheter du confort, alors la société américaine est (vue de loin), la société idéale, et sa présence chez nous nous berce de son rêve « consumériste ».
    Aussi, ce n’est pas à ses adorateurs que ce message s’adresse.
    NOUS, LES ENNEMIS DE BIG BROTHER
    Nous, les autres, nous méfions beaucoup de cette admiration béate. Elle ressemble trop à celle du cochon, apparemment plus heureux que le sanglier, mais qui ignore dans quel but le dieu de la ferme l’engraisse. Et rien que d’un point de vue matériel, le danger est grand, car si demain la multinationale ferme ses portes, nous n’avons rien pour la remplacer, car elle a tout racheté et asséché, et laissera les locaux vides, pour aller ailleurs conforter sa rentabilité. Mais le vrai problème n’est pas là. Le vrai problème c’est notre jeunesse, déculturée, déstabilisée et quémandant du travail à ceux-là mêmes qui ont détruit nos économies, et qui nous abreuvent et nous assomment de leurs boissons énergisantes, de leur matériel « clean » et de leur langage universalisé.
    Ce livre s’adresse donc aux ennemis de Big Brother ! A ceux qui sont conscients de leur identité, de leur héritage culturel, qui en sont fiers et qui veulent lutter pour leur survie.
    Ce manifeste veut défendre nos identités. Il veut réveiller les assoupis et engager les réactifs. C’est un appel au combat, pour des rebelles. Pour ceux qui refusent la glue appétissante de l’américan way of life, qui nous assure que la mondialisation, dirigée par ses multinationales, nous garantie un avenir radieux. C’est un refus catégorique à leur société de l’hypnose et du gavage.
    Non à l’acculturation américaine !
    Les européens ne seront pas les porte-voix uni-linguistes, des trusts mondialistes américains. Ces faux amis, sont nos pires ennemis.
    Les européens n’abandonneront jamais leurs valeurs, leurs langues, leur culture, leur identité contre les sourires flatteurs et intéressés des trust-men internationaux. Nous ne sommes pas à vendre, et voulons rester lucides.
    Nous garderons notre culture, notre identité d’européens envers et contre tout. L’argent ne deviendra pas l’unique moteur de notre vie.
    Nous avons deux combats à mener de front, qui se résument en une seule phrase: Lutter contre la globalisation culturelle et économique américaine.
    Il nous faut refuser l’assujettissement de notre âme, à d’autres valeurs que celles de notre culture. Ils veulent remplacer notre identité par une autre, potiche, qui ne serait qu’un erzat, un substrat de ce que nous sommes. Dès lors nous deviendrions leur esclave ou leur clown, c’est à dire un autre eux mêmes.
    En méprisant notre identité, ils nous insultent.
    En perdant ses valeurs identitaires, l’européen ne serait plus un être libre. Il deviendrait un individu indivis, l’élément d’un groupe anonyme, encore plus facilement la proie de projets économico-mondialistes, américano-centrés. N’appartenant plus à une communauté de valeurs enracinées, il deviendrait un individu impersonnel et interchangeable, dénommé « consommateur ».
    Or, la culture est l’acquit spécifique d’une communauté qui vit sur un territoire défini, et qui s’est fixé des normes de vie entre ses membres. Ces normes de vie se sont élaborées dans le temps avec cohérence, pour donner un ensemble civilisationnel.
    Mais notre culture a déjà eu à souffrir d’attaques extérieures, qui l’ont gravement altérée. Nous n’en sommes sortis qu’avec peine, et pas encore complètement. Nous n’allons pas recommencer les mêmes erreurs. L’égalitarisme chrétien a réussi à imposer l’idée que tous les hommes étaient égaux, car naît d’un même père. Laïcisée, cette idéologie à donné le communisme et les Droits de l’Homme, avec ses O.N.G qui ne sont que les têtes chercheuses de l’OTAN, bras armé du dieu dollar. Quand on a conscience de cette manipulation, on est impardonnable de fermer les yeux. Alors de grâce, que l’on ne nous dise pas que de frères en ancienne religion, malgré nous, nous allons devenir frères en nouvelle religion, avec plaisir. Nous voulons garder nos différences.
    Bien entendu Big Brother sera déçu que nous contrariions sa stratégie économique mondialisée. Mais tant pis, il faudra qu’il s’y fasse.
    Nous ne voulons pas que nos traditions deviennent des manifestations locales folklorisées, où l’on se réunit une fois par an autour d’un cassoulet ou d’une choucroute, en écoutant un air d’accordéon comme s’il s’agissait d’une musique du néolithique. Nous ne voulons pas que l’Europe ne devienne qu’un site touristique, coincé entre ses valeurs passées et son présent américanisé. Déjà que l’on s’adresse presque exclusivement en Anglais à nos touristes, cela suffit à notre malheur, et il faudra d’ailleurs que cela change.
    Au train où vont les choses, si elles continuent, bientôt à la tête de nos pays, nous n’élirons plus des Présidents mais des P.D.G., car ne s’occupant plus de la culture, ils n’auront qu’à gérer l’économie, et encore en étant prudents pour ne pas mécontenter l’Oncle Sam.
    Bien entendu nous n’en sommes pas là, mais c’est aussi ce que devaient dire les anciens Grecs, Romains ou Egyptiens. Et où en sont-ils ? La culture est mortelle, comme tout le vivant. Si nous voulons continuer à être « de chez nous », il ne faut pas devenir » de chez eux ». L’américanisation n’est pas la modernité, elle n’en est que le copié-collé. C’est un conformisme de caméléon, qui incite à suivre des modes, par ce que c’est la mode. Alors qu’elles ne sont que l’application d’un asservissement culturel, savamment mis en place à des fins de rentabilité. Pour garder notre identité, il nous faut refuser la massification, l’uniformisation.
    Alliés ne veut pas dire ralliés.
    LE REVE AMERICAIN
    Bien entendu, tout n’est pas mauvais dans le progrès, loin de là, et qu’il soit d’origine européenne, américaine ou autre, il apporte souvent des réponses très positives, et chacun en bénéficie. Ce n’est donc pas le progrès en lui-même que nous condamnons, nous ne sommes pas des amish, bien au contraire, à tous points de vue. Mais progrès et cultures doivent s’interpénétrer dans l’harmonie, afin de ne pas faire disparaître les identités.
    Or, ce n’est pas cela le rêve américain. Pour eux la culture est plutôt une gêne, car la contourner coûte cher en monnaie et en temps, et … Time is monnaie ! Il s’agit pour les multinationales d’affirmer leur suprématie économique, à l’aune de la rentabilité, et seule l’uniformisation des productions les rentabilisent.
    Mais alors qui suis-je si je vis partout de la même façon, avec les mêmes produits en parlant la même langue ? Je suis un enfant du monde, interchangeable à volonté. Je suis devenu le consommateur idéal, induisant une rentabilité maximum.
    Or justement, plutôt que de devenir enfants du monde, nous préférons rester les enfants de l’Europe.
    Respecter l’identité des autres et défendre la nôtre, voilà un programme qui nous plaît bien. Puisque nous comprenons les peuples colonisés qui ont voulu, par leur indépendance, affirmer leur identité, ce n’est pas pour, à notre tour, accepter de devenir une colonie des U.S.A.
    Il y a quelques années, en parlant de l’Europe, un dirigeant russe évoquait l’idée de « maison commune ». Ce n’est pas faux. L’Europe est la maison commune des européens, et chaque peuple européen y a sa place. Mais que nous sachions, si les américains y sont invités, ce n’est pas pour qu’ils nous plient à leur mode vie. Echangeons recherches, produits et techniques. Commerçons ensemble, travaillons les uns avec, ou même chez, les autres, c’est normal. Mais respectons nos identités, car si non il y aura rejet de l’un par l’autre. Et sincèrement pour nous la coupe est déjà pleine !
    En voulant substituer leur façon de vivre à notre culture, pour des impératifs de bénéfices financiers et industriels, les américains se conduisent en ennemis. Et nous nous levons face à eux. Il est possible que pour eux, mélange de peuples immigrés dans un pays neuf, les mots n’aient pas la même valeur que pour nous. Mais l’Europe n’est pas l’Amérique, notre civilisation est séculaire, et refuse le viol, même si leurs publicités cherchent à nous persuader qu’il y a consentement mutuel.
    Pour ceux qui n’ont que l’argent comme critère, il est vrai que la culture est une gêne, car en effet elle n’est pas rentable. Aussi en entendant ce mot déplaisant pour eux, certains seront-ils tentés de sortir leur révolver. Pire, la culture exige des compromis, elle frêne la conquête planifiée, elle protège les peuples de la main mise sur leur pays, et coûte de nombreux investissements retardateurs. Comment les dirigeants des trusts mondialisés pourraient-ils l’apprécier ? Mais hélas pour eux, c’est comme ça. Il y a toujours dans les peuples des voix qui s’élèvent pour dénoncer leur colonisation en cours. C’est embêtant pour les « conquérants », ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent, mais désolés, nous refusons la mort par ethnocide où nous conduisent les multinationales américaines.
    LES NOUVEAUX COLLABOS
    Hélas, il y aura toujours des « collabos » ! Regardez l’attitude du bobo branché du hall de votre immeuble. Dès qu’il en a l’occasion, il se glorifie de parler la langue de son nouveau dieu. Il est moderne et cultivé car il baragouine LA langue universelle. Il est à l’avant garde de la culture internationale, d’ailleurs il travaille à l’international et cherche à épater par son apparent savoir anglo-saxon. Mais faudrait-il lui demander : De quel savoir vous glorifiez vous ? Si c’est celui de la pénétration consumériste des produits américains en Europe, dont vous semblez être enthousiaste, sachez qu’en fait vous n’êtes que le collabo de l’ennemi économique de votre pays. Vous vendez votre âme au diable par vanité, et faites de vos enfants les jouets du fric mondialisé. Vous faites de votre pays une colonie économique déculturée, aussi ce n’est pas vers vous que se tournent nos regards, mais vers votre maître Big Brother qui vous a transformé en marionnette à son service. Puisque c’est ce que vous vouliez, justement, lui aussi c’est ce qu’il voulait et il semble avoir réussi. Vous vous croyez libre ? Mais votre liberté est celle d’un cheval de bois sur un manège. En apparence vous êtes encore un européen, mais déjà vous dansez au son des ordres étrangers. Vous êtes au service de l’ennemi de votre pays, mais l’argent qu’il vous verse ne pourra jamais payer l’identité que vous lui bradez, car elle n’a pas de prix, elle ne vous appartient pas, elle appartient à votre peuple, elle est l’héritage de vos ancêtres. Et vous voulez la lui vendre ?
    Mille exemples, partout en Europe, viennent à l’appui de notre destruction culturelle en cours. En voici deux, exemplaires, qui se tinrent au château de Versailles. Sous la direction de son président, M. Aillagon, se sont tenues dans ce temple de l’histoire et de la culture française des expositions d’» Art contemporain ». On a « décoré » le parc d’objets insolites, relevant plus du canul’art que de l’art, et choquant les visiteurs étrangers. Les « artistes », ainsi mis en lumière se nommaient Joana Vasconcelos, et Bernar Venet, et leurs « œuvres » étaient à la hauteur de celles des Koons, Murakami et autres pollueurs précédents. Alors pourquoi utiliser Versailles pour exposer ces horreurs? Pour illustrer notre décadence ? C’est possible, mais je crois plutôt que c’était pour faire du fric. A l’évidence, le président du château de Versailles a utilisé ses pouvoirs, pour rendre service à ses amis de l’art contemporain. Ainsi, les magnats de la finance ont-ils pu agrandir leur bulle spéculative avec ces provocations pseudo-artistiques, et conforter leurs collections de milliardaires. Mais ailleurs également, le même scénario a cours. Ainsi l’exposition du « Bouquet final » de Michel Blazy aux Bernardins, à Paris. Il s’agissait d’un échafaudage, duquel s’écoulait en continue une mixture mousseuse. Cette « œuvre » se voulant une « réflexion sur la fragilité et la brièveté de la vie ». Rien que ça ! Voilà des illustrations d’un soit disant art contemporain, nul et prétentieux, et qui se moque du monde en instituant la décadence comme beauté moderne. Mais en fait utilisé pour orienter le goût des jeunes générations, vers l’abaissement artistique à des fins spéculatives.
    Parlons aussi de ces tenues débraillées à la mode, portées par de soit disant artistes qui veulent faire peuple, alors qu’ils encaissent dix mille fois les revenus d’un ouvrier. Ces gens ne nous éblouissent pas, ils nous écœurent. Par leur tenue « laisser- aller » (par exemple Yannick Noah, « la personnalité préférée des français », chantant en débraillé, mal rasé, cheveux ébouriffés et pieds nus), ils proclament leur décadence et leur vacuité. Leur contre-conformisme n’est qu’un conformisme à l’envers qui participe du débraillé des modes américano-mondialistes, comme le martèlement du rap, vulgaire et agressif, veut choquer en copiant le style afro- américain des bas-quartiers new- yorkais. Mais ils n’offrent qu’une caricature d’indépendance, car leur attitude démontre qu’ils sont en fait les agents de ceux qui les paient, tant qu’ils leurs rapportent. (Et n’oublions pas tous ces artistes, généreux donneurs de leçons sur la scène des Restos du cœur, mais qui placent leur argent dans des paradis fiscaux).
    Dans d’autres domaines également, des scandales demandent à être redressés. Je n’en veux pour preuve que la publication exclusivement en anglais, des travaux universitaires. Le cursus obligatoire des élèves de nos grandes écoles (dont on dit qu’elles sont dorénavant la fabrique des cadres socialistes), ainsi que la baisse généralisée de la tenue et du niveau de nos enseignants et de leurs élèves (L’arbre se juge à ses fruits ! dit le proverbe). Sans oublier la police de la pensée qui, soutenue par la plupart des journalistes, libres mais dans le vent, étouffe l’expression populaire dans un carcan suspicieux, à chaque fois que l’on ose faire l’éloge de l’altérité, ou assurer que l’égalitarisme tuera l’égalité. Quand au danger multi culturaliste (1), c’est un thème interdit à ceux qui n’ont pas baisés les pieds des ayatollahs qui contrôlent nos médias, alors que, disait-on, la France était le pays de la Liberté. En fait elle l’était du temps où elle était un pays cultivé, car alors son peuple était libre dans sa pensée et son expression. Ce n’est plus le cas, chacun le sait, elle est devenue le pays de la pensée unique.
    A l’origine de la décrépitude de notre autonomie intellectuelle, il y a la valorisation de la non-culture américaine, qui fait se tourner vers le drapeau étoilé nos élites admiratives de sa puissance mondiale. Leur rêve est de devenir américains, ici ou là-bas, eux ou leurs enfants. Ici on étouffe, là-bas tout est grand. Sans se rendre compte que cette grandeur c’est du vide, et qu’être attirés par ce vide, est plus révélateur de ce qu’il leur a déjà enlevé, que de ce qu’il peut leur apporter. A moins que, seul le fric ne les intéresse. Mais les années passant, ils se rendront compte que lorsque l’on a été élevé dans une culture certaine, l’absence de culture finit par peser en négatif. L’argent ne faisant pas tout. C’est pourquoi, conscients de l’importance de notre héritage culturel, nous voulons le défendre.
    Dans son livre « l’Homme européen », Dominique de Villepin écrivait : »L’Europe est un carrefour, un lieu de passage pour des peuples venus d’horizons différents….L’islam a toute sa place en Europe, dores et déjà et davantage encore dans l’avenir ». Confirmant si besoin était sa déclaration faite au Sénat le 14 juin 2003 : »…La dimension islamique fait partie intégrante de l’Europe…Les musulmans européens, authentiques passeurs de culture, représentent une chance que nos sociétés doivent saisir… ».
    SE BATTRE POUR VIVRE
    Dans son livre « Au bord du gouffre », Alain de Benoist annonce la faillite du système de l’argent. Il est persuadé que «… la vie économique doit-être réorientée radicalement vers une autre perspective ». « Que le système capitaliste se heurte à la barrière de la réalisation du profit. Qu’il est soumis à la complète domination des marchés financiers, dont les actionnaires réclament la rentabilité maximum avec frénésie. Et qu’il va donc à son autodestruction. »
    Je suis d’accord avec lui. J’ajoute simplement que dans la crise culturelle que nous vivons, il ne nous faut pas attendre pour réagir. Pendant que nous rêvons, l’Oncle Sam met au point ses stratégies. Compte tenu de ses moyens colossaux, il fera avaler ce qu’il voudra à nos peuples, servis sur un plateau à leur goût.
    Il nous faut donc prendre conscience de ce que nous sommes, en tant qu’héritiers d’une culture européenne ancestrale. C’est cette conscience, et cette fierté, qui nous donnera envie de la défendre contre l’anomie universelle, qui va nous faire disparaître.
    S’il est vrai que la vie est un combat, comme le disait Nietzsche, alors que ceux qui en parlent donnent l’exemple, dans leur discipline et dans leur vie. Nous avons besoin de combattants actifs, et non en chaise longue.
    Voilà l’importance de la lutte qu’il nous faut mener ! Elle se résume en deux phrases : Dénoncer les Etats-Unis comme des Etats maudits et Refuser l’homogénéisation de nos peuples.
    Il faut dire à nos gouvernants, que leur politique atlantiste sacrifie notre indépendance nationale. Sur ce plan le général De Gaulle, que j’ai pourtant combattu sur d’autres points, avait vu juste. Le monde anglo-saxon est notre adversaire, et l’OTAN son fer de lance.
    Comme l’écrit Aymeric Chauprade : » Il faut refuser de se soumettre aux lois de l’Empire américain. Il faut trouver les chemins de la sortie du mondialisme américain, lequel ne peut mener qu’à un totalitarisme planétaire qui, en usant de nouvelles technologies, privera la personne humaine de ses libertés ».
    Pour redevenir indépendants, il nous faut retrouver une pensée autonome.
    C’est l’objet de cet appel, à la mobilisation générale. Gilbert Sincyr http://www.voxnr.com

    notes :

    (1)Cette idéologie universaliste a l’Islam comme fer de lance. Elle tend à une africanisation et une arabisation des nations européennes, sous le couvert bien manœuvré, de l’accueil de la diversité. Soutenue par les partis politiques communistes, socialistes, écologiques et sociaux-démocrates, elle eut comme promoteurs des dirigeants comme Jacques Chirac et Dominique de Villepin, adeptes de la repentance unilatérale, et obnubilés par le mélange des cultures. Relayée par la majorité du corps enseignant et des médias, elle vise à convertir les européens que seule la mixité, raciale, sociale et culturelle, est garante d’un avenir harmonieux. « Touche pas à mon pote, ou tu es un raciste ».
    Références
    - « Au bord du gouffre » Alain de Benoist Ed. Krisis
    - « La fracture identitaire » Ivan Rioufol Ed. Fayard
    - « La guerre culturelle » Henri Gobard Ed. Copernic
    - « l’Homme européen » Dominique de Villepin et Jorge Semprun Ed. Plon
    Gilbert Sincyr a déjà publié aux Editions Dualpha : « Aetius, le vainqueur d’Attila ». « André Fontès, héros de la guerre de l’ombre ». « Le Paganisme, recours spirituel et identitaire de l’Europe ». « L’Islam face à la Gaule, la chaussée des martyrs »