Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 42

  • Arthur Koestler : Une orgueilleuse et lucide solitude

    Ils ne sont pas tellement nombreux les écrivains qui auront marqué notre siècle, à la fois acteurs et témoins. Puis, le moment venu, observateurs et philosophes. Dans leur grande recherche de l'absolu, leur hantise fut, selon la formule de Drieu La Rochelle, d'unir le rêve et l'action.
    Arthur Koestler sut rester lui-même, tout en scindant sa vie en deux attitudes complémentaires : l'activisme d'abord et la réflexion ensuite. Agitateur politique dans sa jeunesse, il devait tenter par la suite une approche scientifique des secrets de la condition humaine.
    Il fut étroitement mêlé à quelques-unes des grandes querelles de notre temps, engagé comme peu le furent dans le sionisme, le communisme, la guerre d'Espagne et la brutale rupture avec le stalinisme dès 1940.
    Grâce à lui, personne ne pouvait ignorer, dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'intrinsèque perversité du régime bolchevique. Et il aura fallu un demi-siècle pour que les bonnes consciences soviétophiles osent dire : « On ne pouvait pas savoir ce qui se passait en URSS ! »
    Le plus célèbre de ses romans, Le zéro et l'infini avait pourtant été vendu en France à plus d'un million d'exemplaires et traduit en une trentaine de langues étrangères.
    Un esprit d'une si totale, liberté et d'une si grande exigence dérangeait tous les conformismes politiques et religieux. Cet ancien agitateur marxiste devait même rejoindre le comité de patronage de la revue Nouvelle Ecole. Quel itinéraire !

    Quand on évoque Arthur Koestler, il est révélateur de se reporter au fort haineux portrait qu'en trace Simone de Beauvoir dans Les Mandarins :
    « Ce visage triangulaire aux pommettes saillantes, aux yeux vifs et durs, à la bouche mince et presque féminine, ce n'était pas un visage français ; l'URSS était pour lui un pays ennemi, il n'aimait pas l'Amérique : pas un endroit sur terre où il se sentit chez lui. »
    Enfant unique, il naît à Budapest le 5 septembre 1905, fils de deux émigrés juifs, l'un russe et l'autre tchèque : Henri Köstler et Adela Jeiteles, qui se fait appeler Hitzig.
    Plus tard devenu écrivain, Arthur transformera son nom patronymique de Köstler en Koestler, car sa machine à écrire ne possède pas de tréma.
    La famille multiplie les allers et retours entre la Hongrie et l'Autriche pendant la Grande Guerre, avant de s'installer définitivement à Vienne. A dix-sept ans, Arthur entame des études d'ingénieur à l'école polytechnique. Mais il est aussi - et d'abord - préoccupé de politique. Encore étudiant, il rejoint les activistes sionistes de Jabotinski, que certains considèrent comme des « fascistes juifs » et qui donneront naissance à des formations de combat : Betar, Irgoun ou groupe Stern. Abandonnant ses études, Arthur part pour la Palestine à vingt et un ans, en 1926. Il ne restera guère dans le kibboutz qui l'accueille.
    Secrétaire général du mouvement international révisionniste (sionistes d'extrême droite), il devient aussi chroniqueur scientifique, ce qui le conduira à survoler le Pôle en dirigeable.
    Il adhère au parti communiste allemand et part en URSS en 1932 comme recrue de la section "Agit-Prop" du Komintern, devenant sous le nom d'Ivan Steinberg, un des hommes de l'appareil international clandestin.
    Il se partage ensuite entre Paris et Berlin, tour à tour dandy et clochard, espion et journaliste et aussi romancier qui se lance dans une grande fresque historique sur la révolte des esclaves de l'Antiquité romaine : Spartacus.
    La guerre d'Espagne le verra correspondant de presse dans les deux camps, puis jeté en prison par les franquistes après la prise de Malaga, tout en devenant suspect aux staliniens pour ses sympathies envers les anarchistes et les trotskystes.
    Finalement libéré après avoir vu la mort de très près, il tire de son expérience tragique un récit impressionnant : Testament espagnol. Il choisit désormais de s'exprimer en anglais plutôt qu'en allemand.
    Les procès de Moscou achèvent de le détourner du stalinisme et il commence à écrire, dès la fin de l'année 1938, ce qui va devenir son grand livre de rupture avec le communisme.
    Koestler n'est pas au bout des péripéties de sa vie aventureuse : un séjour dans le camp de concentration du Vernet où se retrouvent en 1939 les suspects de toutes les nationalités (La lie de la terre), un bref engagement dans la Légion étrangère en 1940, la fuite en Angleterre par Lisbonne, le volontariat dans les unités de pionniers chargés de la Défense passive pendant le "blitz" et enfin un poste officiel de propagandiste au ministère britannique de l'Information.
    Paru outre-Manche au début de l'année 1941 (avant que l'URSS ne devienne la grande alliée de la « croisade des démocraties ») Le zéro et l'infini est publié en France, chez Calmann-Lévy, en 1945.
    C'est l'histoire d'un vieux et célèbre militant bolchevique de la vieille garde de Lénine, Roubachof, qui est jeté en prison parce qu'il n'est plus « dans la ligne » et finit, après trois terribles interrogatoires, par avouer publiquement sa trahison et les crimes divers qu'il n'a pas commis.
    Le scandale est à la hauteur du succès : considérable. Ce n'était certes alors pas la mode de s'en prendre à la glorieuse Union soviétique, grande puissance victorieuse et codominatrice de l'Europe depuis les accords de Yalta.
    Arthur Koestler va être traité de tous les noms par les communistes et par leurs compagnons de route : « mouchard »,« agent des trusts », « Judas » et bien entendu « vipère lubrique »...
    Après le communisme, il lui reste à régler ses comptes avec le sionisme. Certes, La tour d'Ezra est une apologie du nouvel Etat d'Israël. Mais, devenu citoyen britannique en 1948, Koestler estime désormais qu'il n'y a pour les Juifs du monde entier que deux attitudes possibles : ou le départ pour la Terre Promise ou l'assimilation totale. Il renie toute double fidélité. Ce qui conduira la presse communautaire à lui reprocher d'incarner désormais : « la conscience juive au degré zéro ».
    Le Koestler militant est mort ; le Koestler romancier engagé aussi. Il surgit désormais un autre Koestler qui, pendant une trentaine d'années, va multiplier les écrits philosophiques et scientifiques.
    Il déplore dans Les somnambules en 1959, le divorce entre la science et la spiritualité. Il se passionne pour la microphysique ou la neuropsychologie, s'engage contre « le réductionniste », récuse ; en termes définitifs, ses plus célèbres coreligionnaires, à qui il reproche leur « dialectique talmudique »: « Marx, Lorelei à grande barbe, posté sur les récifs d'Utopie pour attirer le voyageur ; Freud, qui réduit les aspirations spirituelles à ses sécrétions sexuelles ; et Einstein, vénéré dans l'ardent espoir que la Science va répondre à toutes les questions, expliquer les fins dernières et le sens de la vie. »
    Et il conclut : « Après leur crépuscule, [ces divinités] ont laissé un vide immense. »
    Homme de contradictions et par conséquent de dialogue, il devient un vieux sage, une sorte d'oracle qui aime avoir, selon l'expression de sa troisième femme, qui se suicidera avec lui le 1er mars 1983, « la tête dans les nuages avec les pieds solidement placés sur terre ».
    Alain de Benoist, dont il patronna la revue Nouvelle Ecole et qui venait souvent le visiter à Londres, le qualifie d'un mot : « Un homme supérieur. »
    J.M. National Hebdo du 24 au 30 décembre 1998

  • Des syndicats soutiennent l’impérialisme !

     La CGT, la FSU et Solidaires ont fait le 5 décembre dernier une déclaration commune sur la Syrie depuis le siège de la CGT à Montreuil. Ces syndicats s’alignent sur les intérêts de l’Empire, de l’Union européenne, contre le peuple syrien. Voyons ce texte.

    « Les organisations syndicales françaises CGT, FSU et Solidaires condamnent avec force la guerre menée par le régime Assad contre le peuple syrien. »

    Les signataires se contentent de reprendre la doxa ordinaire des médias dominants : ils prétendent y croire dur comme fer ! Puisque c’est ce que disent la télé, les journaux et les magazines, c’est sûr que c’est vrai ! Ces médias sont entre les mains sanglantes du capital ? Où est le problème ? Leurs mensonges antérieurs font-ils douter nos vaillants syndicalistes ? Pas du tout ! Pourtant, ils ont relayé l’info selon laquelle Kadhafi avait bombardé la population de Benghazi faisant soi-disant 6.000 morts dont on n’a jamais retrouvé la trace. Ils ont fait des démonstrations montrant que Saddam Hussein avait des armes de « destruction massive » qui n’ont jamais existé. Que ces médias se fassent les porte-parole de la propagande étasunienne, le pays du mensonge, ne les troublent pas le moins du monde ! Bouche bée devant les puissants, ils gobent les mouches ! Où sont donc leurs sentiments de classe ?

    Elles dénoncent ce régime sanguinaire qui a causé depuis vingt-et-un mois plus de 40.000 morts, contraint plus de 440.000 Syriens à se réfugier dans les pays limitrophes et qui a enfoncé le pays dans une logique de guerre.

    Les chiffres cités sont, sans nuances, ceux que donne l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme. C’est la source essentielle de la presse du capital. Obscure officine basée à Londres, comment peut-on croire à ces décomptes morbides dont le but est l’intoxication ?

    Elles appellent la communauté internationale à redoubler d’efforts et de détermination pour que soient enfin respectés les droits humains et que cesse cette barbarie.

    Cette « communauté internationale » est une communauté de voyous, vassale de l’Empire étasunien, dont le but est de faire la guerre aux peuples du monde pour les maintenir en suggestion par le fer et le feu et s’approprier leurs matières premières. Ces drôles de syndicalistes n’ont donc pas encore compris que les guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, et maintenant en Syrie, n’ont que ces seuls buts ? N’ont-ils pas encore compris que la « démocratie » et « les droits de l’homme » ne sont que des oripeaux sanglants qu’on nous agite sous le nez pour masquer les agressions les plus sordides ? Quelle démocratie en Libye où règne le chaos ?

    Face à cette tragédie, les Syriens ont besoin d’une aide humanitaire internationale. Les trois organisations françaises demandent aux gouvernements et aux instances internationales de mettre en œuvre des plans d’actions afin d’aider les populations de façon directe, sans intervention militaire étrangère et hors de tout contrôle de l’actuel régime syrien et de ses alliés.

    De quels Syriens nous parle-t-on ? De ces groupuscules d’opposants au gouvernement syrien, lourdement financés par l’impérialisme ? Ou de ces salafistes, combattants sanguinaires, armés et dirigés en sous-main par cette « communauté internationale » dont nos syndicalistes sont si friands ? Ou du soi-disant gouvernement que prétend reconnaître François Hollande au mépris de toutes les règles diplomatiques ? On comprend bien qu’ils veulent la destitution du président Bachar El Assad, mais que signifie des « plans d’actions » pour une aide « directe » « sans intervention militaire étrangère » ? N’est-ce pas là le comble de l’hypocrisie ? On prétend ne pas vouloir d’armée étrangère, mais on appelle à envoyer des hordes de mercenaires armés, financés et entraînés par la France, le Qatar, l’Empire et leurs complices. Et, révélation intéressante, la déclaration commune condamne dans le même élan, les « alliés » du gouvernement syrien. Savent-ils qui sont ces alliés ? La Russie, la Chine, l’Iran, le Venezuela, Cuba pour les plus connus. Donc, entre ces pays qui combattent l’impérialisme d’une part, et les USA, l’UE, et leurs vassaux d’autre part, nos syndicalistes ont choisi leur camp ! Ils ont choisit le camp de l’ennemi de classe !

    Les syndicats français réaffirment leur solidarité avec le peuple syrien qui aspire à un régime démocratique, au respect des droits et des libertés publiques.

    Au lieu de ces déclarations qui se veulent lyriques mais qui se révèlent pitoyables, il serait plus raisonnable de considérer que, comme tous les peuples du monde, les Syriens aspirent à ce qu’on leur foute la paix, au sens propre du mot. Chaque peuple doit pouvoir choisir, sans interventions étrangères, ses propres institutions et la façon de les gérer.

    Ils saluent son courage et demandent que les responsables de crime contre l’humanité commis en Syrie répondent de leurs actes devant la justice internationale.
    Ah, la « justice internationale » ! Elle est dans les mains poisseuses étasuniennes, elle est une justice coloniale. S’il existait une justice internationale, Israël ne pourrait pas coloniser la Palestine, tuer ses habitants, détruire les maisons et construire un régime d’apartheid. S’il existait une justice internationale, les généraux étasuniens seraient en prison, Guantanamo serait fermé, et les porteurs de mensonges trembleraient !

    Ils se déclarent déterminés à agir pour une meilleure information sur la situation en Syrie et solidaires des Syriens en lutte contre la dictature et pour la démocratie.

    L’affaire est claire, pour les signataires, informer sur la Syrie, c’est passer en boucle la propagande impériale. La seule solidarité dont ils font preuve, c’est de ce coté-là qu’il faut la chercher !

    Ils s’engagent enfin à soutenir les mouvements syndicaux indépendants qui émergent en Syrie.

    Peut-être est-ce là le nœud de cette prise de position réactionnaire : la CGT a quitté la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) pour adhérer à la Confédération Internationale des Syndicats, européiste et portée au renoncement des intérêts ouvriers. Les syndicats syriens sont organisés au sein de la Confédération Syndicale Syrienne qui est toujours membre de la FSM ! À son dernier congrès, la FSM a apporté son soutien au gouvernement syrien face à l’agression étrangère.

    D.R.

    Résistance http://www.resistance-politique.fr/article-des-syndicats-sou...

    URL de cet article 18660
    http://www.legrandsoir.info/des-syndicats-soutiennent-l-imperialisme.html
  • On recherche écologistes responsables, sérieux, réalistes, consensuels…

    La générosité des socialistes n’a pas été récompensée. C’est ainsi qu’en Bretagne, les écologistes ont put hériter de deux députés (François de Rugy et Paul Molac) et de deux sénateurs (Ronan Dantec et Joël Labbé), alors que leur poids électoral – on a pu le vérifier lors de la récente élection présidentielle – n’excède pas 3% du corps électoral. A coup sûr, on peut les qualifier d’enfants gâtés. Pourtant leur comportement au Parlement ne ressemble en rien à l’attitude que l’on est en droit d’attendre des membres d’une majorité. A cet égard, il s’agit d’enfants indisciplinés. Avec Notre-Dame-des-Landes, c’est le bouquet doivent considérer les socialistes. A tel point que, si l’accord électoral PS-Verts était à renégocier – si on refaisait le match en quelque sorte -, il est probable, voire certain que les socialistes feraient moins preuve de « charité chrétienne » : les cadeaux seraient limités au strict minimum. Pour la Bretagne, François de Rugy, peut-être, mais c’est tout.

     

    À l’Elysée et à Matignon, on apprécie peu la plaisanterie. Si bien qu’en haut lieu, on se met à rêver d’une écologie débarrassée des Verts. Des « spécialistes en écologie », ça existe en dehors de la boutique EELV.  François Mitterrand avait déjà réussi cette manœuvre à la veille des élections régionales de 1992 : l’Elysée avait financé la mise sur orbite de « Génération écologie », un machin financé par le tandem Jean-Louis Borloo-Brice Lalande. Grâce aux listes présentées par Génération écologie, la progression des Verts avait été brisée aux élections régionales, l’électorat écologiste – ou qui se découvrait subitement écologiste car le PS n’était pas à la mode en cette période – s’était partagé entre les deux formations. Au conseil régional de Bretagne, il y avait donc un groupe Verts et un groupe Génération écologie. Celui-ci ne connut pas une carrière brillante car composé de gens venant de tous les horizons (par exemple anciens du RPR), souvent sans colonne vertébrale politique et très vaguement écologistes. Il ne fut donc pas très difficile à l’exécutif (Josselin de Rohan) de les débaucher, moyennant quelques pourboires, et de les amener à voter avec la majorité de droite.

     

    Des travaux d’approche sont donc en cours avec la sphère écologiste. Ne serait-ce que pour montrer aux élus et militants verts qu’ils ne possèdent pas le monopole de l’écologie, il est possible au gouvernement de trouver d’autres interlocuteurs…Mardi 4 décembre 2012 : Bernard Poignant, maire de Quimper, conseiller « spécial » du président de la République, reçoit à l’Elysée les rescapés de Génération écologie. Le dialogue est aisé à construire : « Que pouvez-vous faire pour les élections municipales de 2014 ? », « Et pour les régionales de 2015 ? », demande Poignant. Réponse des visiteurs : « On a besoin d’argent pour monter des listes… » (sous-entendu avec n’importe qui). « Je vais en parler au Président », rétorque Poignant dans son immense sagesse. Après tout, Génération écologie pourrait servir à récupérer une partie de l’électorat écologiste très désorienté depuis l’entrée au Gouvernement du tandem Duflot-Canfin. Sans parler des électeurs socialistes qui ne savent plus où ils en sont.

     

    Jeudi 6 décembre 2012 : Nicolas Hulot (photo) est nommé par François Hollande « envoyé spécial pour la protection de la planète ». L’ancien animateur de TF1 et président de la Fondation pour la nature et l’homme a précisé que cette « mission internationale en faveur de la préservation de l’environnement » était « bénévole »,  « suprapolitique » et « complémentaire de la diplomatie existante ».

     

    Il y a encore six mois, Bernard Poignant n’aurait pas reçu à l’Elysée le dernier quarteron de militants Génération écologie et Nicolas Hulot n’aurait pas été nommé « envoyé spécial ». Aux responsables d’EELV d’en tirer les conclusions qui s’imposent : ils ne sont plus en cour. Quant à Nicolas Hulot, il a quelques comptes à régler avec les Verts. Ils l’ont humilié gravement en lui préférant pour l’élection présidentielle la plus catastrophique de toutes les candidates, une certaine Eva Joly. Sans oublier la réception « chaleureuse » qui fut faite à l’homme d’Ushuaïa lors de sa visite à Notre-Dame-des-Landes, pendant la campagne pour les primaires écologistes : des militants excités lui balancèrent au visage un seau d’épluchures de pommes de terre ; ça ne s’oublie pas.

     

    Conclusion : si les Verts espèrent bénéficier de quelques subsides, ils peuvent attendre longtemps. Des hochets style « envoyé spécial » auraient certainement fait plaisir à quelques dirigeants qui n’ont pas le privilège d’être parlementaires. C’est raté.

     

    Paul Le Guern http://fr.novopress.info

     

    Article publié initialement sur Novopress Breizh.

  • Allemagne : Merkel de la volte-face à la fuite en avant (archive 2010)

    Il serait faux de croire que la chancelière Merkel a annoncé l'échec du multiculturalisme allemand par conviction et avec gaieté de cœur. Angela Merkel a toujours été un serviteur zélé de l'idéologie dominante des vainqueurs de la guerre et de l'antiracisme le plus totalitaire. Son changement de cap a été imposé par des éléments objectifs et une crainte capitale, celle de voir éclater sur l'immigration sa coalition de droite CDU-CSU. Il ne faut donc pas se réjouir trop vite même si cet aveu d'échec est un événement considérable. En effet, en contrepartie, elle paraît proposer une sorte d' "intégration" par l'acceptation de la langue et de la culture germanique, exactement le processus d'intégration qui, lui, a totalement échoué en France.

    LE POIDS DE L'ISLAM
    Elle ne prend bien sûr pas position contre l'immigration et l'islam bien au contraire puisqu'elle affirme dans le même temps que l'islam fait partie de l'Allemagne, elle dénonce simplement-le multiculturalisme. Dénoncer l'échec du culturalisme pour intégrer l'islam, le remède est certes pire que le mal. C'est une fuite en avant des collaborateurs de l'immigration. Le président de la République, Christian Wulff, qui s'est rendu à Ankara a conforté sa récente prise de position sur l'Islam qui « fait partie de l'Allemagne ». Il a invité les Allemands à plus de respect et de solidarité envers les étrangers. Il a estimé le mardi 19 octobre en Turquie que les immigrés turcs exerçaient une bonne influence sur la société allemande tout en appelant les nouveaux migrants à « s'intégrer de façon responsable ». Le président turc, Abdullah Gül, qui a rencontré Wulff mardi, l'a remercié de son soutien apporté aux musulmans d'Allemagne. M. Wulff, le premier président allemand à se rendre en Turquie depuis dix ans, a affirmé que les musulmans jouissaient de la liberté religieuse dans son pays et a demandé aux pays musulmans de faire de même.
    « Nous souhaitons que les chrétiens aient, dans les pays musulmans, les mêmes droits de vivre leur foi au grand jour, de former leur clergé et de construire des églises », a-t-il déclaré dans un discours devant le parlement turc. « La liberté religieuse fait partie de notre conception de l'Europe comme communauté des valeurs », a-t-il ajouté à l'adresse de la Turquie qui est candidate à l'Union européenne. Les minorités religieuses de Turquie, pays presque exclusivement musulman, notamment les Arméniens et les orthodoxes grecs, se plaignent de restrictions concernant l'éducation religieuse et leurs droits de propriété.

    Un missionnaire allemand a été assassiné en 2007 en Turquie et le chef de l'Église catholique turque, Mgr Luigi Padovese, a lui aussi été tué en juin à Iskenderun (sud-est) dans des circonstances obscures. Lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Abdullah Gül, M. Wulff a aussi rappelé les liens entre les deux peuples. Sans aller trop loin car effectivement cela pourrait rappeler de fâcheux souvenirs à certains démocrates. Ces propos anatoliens n'auront pas fait faiblir l'impact négatif de ses propos allemands. Moins de quarante-huit heures après ses déclarations, son propre camp d'origine a dénoncé ses propos. Thème des critiques : l'Allemagne est un pays aux racines "judéochrétiennes", pas musulmanes. À partir de ce constat, la droite et l'opinion sont divisées. Car combattre l'islam pour mieux défendre le judaïsme n'est évidemment pas acceptable.

    Le débat en Allemagne si longtemps occulté occupe le devant de la scène. Après le Royaume-Uni et les Pays-Bas, voilà qu'Angela Merkel enterre à son tour le multiculturalisme, grand responsable à son avis de la litanie de difficultés rencontrées sur le front de l'intégration des immigrants en général et des musulmans en particulier. Devant les membres de son parti, les chrétiens-démocrates (CDU), elle a employé des mots plus durs que ceux dont ont usé ses homologues des pays cités. Selon la chancelière, le multiculturalisme a « totalement échoué ».
    On peut se demander ce qui a poussé la chancelière à cet aveu d'échec qui ne sera pas sans conséquence. Au départ du processus il y a une affaire dont nous avons déjà parlé : l'affaire Sarrazin. Thilo Sarrazin, un membre du SPD, publie un livre qui défend l'idée que l'Allemagne court à sa perte à cause de la submersion migratoire et de ses conséquences démographiques et économiques. Dans son livre L'Allemagne se détruit, Thilo Sarrazin écrit que les musulmans minent la société allemande, refusent de s'intégrer et vivent aux crochets de l'État. Sous la pression, ce responsable social-démocrate a dû démissionner de la Bundesbank mais continue de bénéficier d'un large soutien dans les sondages. Il y a eu ensuite les résultats de plusieurs élections montrant une poussée d'un populisme islamophobe en Europe - en Suède et à Vienne pour les votes les plus récents. Enfin est survenu un sondage tremblement de terre qui confirme le soutien d'une majorité de l'opinion aux thèses de Sarrazin.

    UN PAYS ENFIN DÉCOMPLEXÉ SUR L'IMMIGRATION
    Pas moins de 35 % des Allemands jugent que le pays est envahi par les immigrants. Le tiers d'entre eux estiment que compte tenu de l'augmentation du chômage, il faudrait expulser ces étrangers qui en fait sont ici pour profiter du filet social. Près de 60 % souhaitent une restriction des rituels religieux musulmans. Alors qu'Angela Merkel a, depuis longtemps, mis l'accent sur l'intégration des immigrés, ses déclarations sonnent comme un aveu d'échec mais aussi comme la volonté de donner des gages à une base électorale et aux députés conservateurs qui jugent sa politique trop centriste et, vu sa faible popularité, pourraient être tentés de lui trouver un successeur avant même la fin de son mandat, prévue à l'automne 2013.

    Alors que s'est ouverte à Berlin une exposition résolument anti-nazi comme toujours, sur « Hitler et les Allemands », une étude montre qu'environ 12 % des personnes interrogées pensent qu'il vaudrait mieux qu'un « Führer dirige l'Allemagne d'une main ferme pour le bien de tous ». Il faut oser revendiquer cette opinion dans un sondage, on peut penser que cet avis est donc bien plus largement partagé encore. Une Allemagne enfin décomplexée sur le racisme grâce à l'immigration islamiste, cela pourrait en effet changer beaucoup de choses en Europe.
    Herman TRAPIER Rivarol du 5 novembre 2010

  • Le collectif en Marche pour la vie appelle à manifester le 13/01 pour le retrait du projet de loi

     

    mpv2013.jpg

     

    “En dépit de l’extraordinaire mobilisation des 17 et 18 novembre et 8 et 9 décembre derniers contre le projet de loi tendant à instituer le mariage entre personnes du même sexe et leur ouvrant un droit à l’adoption, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault semble déterminé à poursuivre dans la remise en cause sans précédent de l’identité humaine fondée sur l’altérité sexuelle et la filiation y afférent.

    Le déroulement des pseudo-auditions à l’assemblée nationale a témoigné de la suprématie du lobby gay sur les consciences de nos dirigeants.
    Le Collectif « En marche pour la vie ! », spécialement attaché à la défense de la vie humaine dès la conception est particulièrement inquiet des conséquences inéluctables qu’entraînerait l’adoption d’une telle loi, à savoir le recours, par les personnes de même sexe, à la PMA et à la gestation pour autrui pour assouvir leur désir d’enfant et contourner la pénurie d’enfants adoptables.

    Conscient des enjeux qui se jouent actuellement et convaincu que seule une mobilisation massive et unitaire des opposants à ce projet de loi ferait reculer le gouvernement, le Collectif « En marche pour la Vie ! » appelle donc tous ses sympathisants à rejoindre la grande marche nationale du 13 janvier organisée à Paris (RDV 13H Place d’Italie) contre ce projet de loi, animés d’une seule revendication : non pas la demande d’états généraux à l’issue incertaine, ni celle d’un débat pipé par avance, mais LE RETRAIT DU PROJET DE LOI TAUBIRA !”

    http://fr.altermedia.info

  • Syrie : On a retrouvé les armes de destruction massives irakiennes !


    Syrie: On a retrouvé les armes de destruction... par Solidarite_et_Progres

  • “Un goût morbide pour la décadence et le malheur” : la gauche dans tous ses états

    Les partisans du mariage et de l’adoption pour les couples homos ont raté leur pari. Les manifestations organisées hier, précédées pourtant d’un gros battage médiatique et d’une intense mobilisation via les réseaux sociaux, ont été largement en deçà de celles des opposants au projet de loi, qui avaient mobilisé plus de 100. 000 personnes dans toute la France le mois dernier. Le Figaro le rapporte, « À l’appel de l’Inter-LGBT (lesbienne, gay, bisexuel et transexuel), le principal interlocuteur associatif du gouvernement sur l’homosexualité », « 60.000 militants, selon la police – 150.000, selon les organisateurs – ont défilé dimanche.»

    Un échec qui intervient alors qu’une majorité de Français reste opposée à l’adoption pour les couples homosexuels, au moment ou les réseaux homosexualistes poussent en faveur de la légalisation du don de sperme, de l’insémination artificielle, de la fécondation in vitro, soit à la Procréation médicalement assistée (PMA). Et ce, non seulement pour le couples de femmes -une promesse du candidat Hollande- mais aussi pour les couples d’hommes via une mère porteuse…

    Comme d’habitude, François Hollande a choisi (feint) de ne pas choisir : la PMA ne figure pas dans le texte qui sera présenté fin janvier à l’Assemblée… Mais sévèrement rabroué par les associations LGBT, le chef de l’Etat a chargé le parlement d’accomplir le sale boulot. Concrètement, les députés (plusieurs à gauche ont promis de faire) pourront déposer un amendement en faveur de la PMA, le président de la République ayant fait comprendre que le gouvernement apporterait son soutien à celui-ci…

    Porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a en effet affirmé la semaine dernière que le gouvernement «ne bloquera pas à tout prix» l’élargissement de la PMA aux couples de femmes lors du débat parlementaire. Une fois celle-ci votée souligne Bruno Gollnisch, on se doute bien qu’au nom de « l’égalité » et de la lutte contre les « discriminations », cette PMA sera rapidement étendue aux couples d’hommes…

    Comme d’habitude également, l’UMP joue une manche dans chaque camp. Des militants et des représentants du parti de MM. Fillon et Copé ont donc défilé hier comme l’ex ministre Roselyne Bachelot qui a retrouvé avec plaisir dans le cortège son ami Pierre Bergé (actionnaire du Monde, mécène entre autres, de SOS racisme) ou encore l’ élue UMP de Levallois-Perret, Danielle Dussaussois.

    Adhérents de l’UMP qui ont donc arpenté les rues de la capitale en compagnie de Noël Mamère, Cécile Duflot, des militants et/ou élus du Front de Gauche, du NPA, d’EELV, du PS, de la CFDT, de l’UNSA, de la CGT, de la FSU, de Solidaires, du Syndicat de la magistrature (SM), de la Ligue des droits de l’Homme (Ldh), de SOS Racisme

    Dans Paris-Match, Benoit Apparu, député UMP de la Marne, ex ministre délégué au Logement, a relayé pour sa part la propagande des réseaux homos en affirmant être « favorable à la reconnaissance de l’amour homosexuel, à l’égalité des droits et à ce que les 200 000 à 300 000 enfants qui sont aujourd’hui élevés par des couples homosexuels soient juridiquement protégés. » D’où M. Apparu sort-il ce chiffre (fantaisiste), si n’est des tracts des associations LGBT ? L’élu UMP confesse enfin qu’il pourrait in fine reconnaitre « un droit d’adoption pour les couples homosexuels » « en fonction de l’évolution du débat », même si pour l’instant il est réticent…

    Sur les pancartes que l’on pouvait lire hier dans le cortège, figuraient notamment les slogans suivants : «Le divorce pour tous», «un enfant a besoin d’un pingouin et d’une pingouine» ou plus délicat, plus classe et séduisant encore, «Allez, François, ça fait pas mal»…

    Ce n’est pas l’avis de Gérard Depardieu qui en marre dit-il de se faire…matraquer fiscalement, justifiant ainsi son exil en Belgique dans le village de Néchin, frontalier de la France, qui lui a valu de nombreuses critiques, surtout à gauche.

    Dans une lettre ouverte au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, publiée par le Journal du dimanche, il s’estime « injurié » et annonce qu’il « rend (son) passeport » français.

    « Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté! Tous ceux qui ont quitté la France n’ont pas été injuriés comme je le suis », écrit l’acteur au chef du gouvernement qui avait jugé « assez minable » son départ.

    Le comédien affirme avoir « toujours payé (ses) taxes et impôts ». Il précise avoir payé « en 2012 85% d’impôts sur (ses) revenus ». « Je n’ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j’ai payé 145 millions d’euros d’impôts en 45 ans, je fais travailler 80 personnes (…). Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent en fait la différence doit être sanctionnée. »

    Cette affaire note Bruno Gollnisch, justifie quelques remarques. D’abord que les soutiens bobos du PS et autres artistes de « gôche » qui se sont exilés pour fuir l’impôt, ne sont pas dénoncés avec la même sévérité que M. Depardieu qui avait soutenu M. Sarkozy pendant la campagne présidentielle.

    Cet acteur qui se veut «citoyen du monde» (comme c’est commode), ne doit pas oublier pour autant que sa fortune s’est construite aussi grâce à nos… impôts, notamment via la Commission d’avance sur recettes qui permet aux films (notamment aux « navets » des « copains ») de voir le jour…

    Cependant, il s’agit quand on est au pouvoir d’être pragmatique : l’appel au « patriotisme » pour exiger des plus fortunés qu’ils continuent de se faire tondre en France ne fonctionne pas ou mal. Au delà d’un certain seuil les plus riches s’estiment volés. Rappelons que la France est le seul pays de l’OCDE qui taxe à plus de 75%.

    Aussi ce matraquage fiscal est-il contre-productif et accélère le départ des gros contribuables.

    Soulignons aussi que la droite précédemment aux affaires n’a pas pris à bras le corps ce problème du fiscalisme confiscatoire. Car au-delà de l’impôt sur la fortune (ISF) dont M. Depardieu ne veut plus s’acquitter, des « pipoles» dont les médias font des gorges chaudes, Bruno Gollnisch souligne que notre système fiscal est plus largement un véritable « frein au développement économique. » Et ce sont tous les Français qui en sont victimes, à commencer par les plus modestes.

    C’est « l’ensemble du système et surtout l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), qui décourage les individus de créer des richesses. A cet égard, la progressivité de l’impôt a dépassé le seuil du supportable, puisqu’elle atteint vite par des contributions exceptionnelles, de plus en plus fréquemment reconduites, des taux de 70%. Par là l’IRPP n’aboutit qu’à appauvrir les riches sans enrichir les pauvres ».

    A voir se développer ce prosélytisme agressif en faveur mariage et de l’adoption « pour tous », à écouter les commentaires autour de « l’affaire Depardieu », à constater la façon dont les Français sont de plus en plus ponctionnés, garrottés, entravés dans tous les domaines, nous revient en mémoire cette réflexion de Dominique de Roux.

    Dans Le cinquième empire, ce regretté homme de lettres notait que la gauche « à force de voir le fascisme partout a fini par l’attraper ». Il citait aussi ce général portugais qui disait que « les gens de gauche ont un goût morbide pour la décadence et le malheur. Ils devraient la boucler ». C’est vrai que parfois ce serait reposant !

    http://www.gollnisch.com

  • La contribution de la France à l'UE encore augmentée en 2013

    Le gouvernement socialiste a déposé jeudi un amendement qui augmente de 837,48 millions d'euros le prélèvement opéré sur les recettes de l'État au titre de sa participation au budget de l'Union européenne. Un prélèvement qui, selon ses dires, serait compensé par des économies.
    Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a déposé cet amendement dans le cadre de l'examen en nouvelle lecture par les députés du projet de loi de finances pour 2013.
    Le texte initial prévoyait une contribution de la France de 19,597 milliards d'euros pour 2013, soit une progression de 3,8% par rapport à la loi de finances initiale pour 2012.
    Ce montant est porté de 19,597 milliards à 20,435 milliards d'euros, soit une augmentation de 837,487 millions d'euros.
    Par rapport au montant de la contribution prévue dans la loi de finances 2012, qui était de 18,9 milliards d'euros, la hausse atteint donc 1,557 milliards d'euros.
    L'amendement, qui tient compte des dépenses plus élevées que prévu de l'Union européenne, précise "qu'afin de maintenir inchangé le montant de la norme de dépenses, ces 837,487 millions d'euros seront gagés par des économies sur les ministères en gestion 2013" et que cette dépense supplémentaire "sera gagée, courant 2013, au sein des dépenses relevant du périmètre '0 valeur'".
    Il devrait être examiné et adopté par les députés dans la nuit de jeudi à vendredi ou vendredi. Le Sénat examinera en nouvelle lecture de projet de budget mercredi prochain, la lecture définitive par l'Assemblée étant prévue le 20 décembre.

  • Manif LGBT : un bide !

    Libé n’ose même pas donner de chiffre à 18 heures 51 !

    Quand à Jean-Marc Morandini, toute honte bue, il utilise une photo de la manif du 17 novembre contre la dénaturation du mariage pour illustrer la manif du 16 décembre des LGBT !

    ASSEZ DE LA DÉSINFORMATION !

    Du reste, la police, demande Zéropointu est-elle neutre ? Autant que les grands media de désinformation ?

    Lire aussi sur NdF : polémiques sur les chiffres de la manifestation favorable à la dénaturation du mariage et de la filiation

    http://www.actionfrancaise.net

  • Pour le roi de Prusse

    Matrice de l'Allemagne moderne, responsable de deux guerres mondiales et des atrocités du IIIe Reich, la Prusse fut éliminée de la carte par les vainqueurs en 1945.
    Il s'est avéré plus difficile de l'effacer des mémoires.
    To u t c o m m e n c e a u XIIIe siècle, quand les chevaliers teutoniques partent évangéliser le glaive au poing le monde balte, dernier territoire européen ancré dans le paganisme. Cette zone entre Vistule et Niémen, on l'appelle Porussen, "à côté des Russes", mot qui donnera leur nom à la Poméranie et à la Prusse. Les Teutoniques la germanisent en y attirant des colons venus d'Allemagne.
    Conflits en germe
    Les conflits de l'avenir sont en germe dans la projection de cette enclave allemande en pays slave. Au début de la Réforme, le grand maître teutonique, Albert de Hohenzollern, converti au protestantisme, obtient du roi de Pologne, contre serment de vassalité, le titre de duc de Prusse. Titre qui passe, en 1603, à son cousin, le Margrave de Brandebourg. Désormais, les Hohenzollern, maîtres de domaines sans continuité territoriale, travailleront à les réunir, et s'en donneront les moyens en renforçant de génération en génération leur puissance militaire, économique et diplomatique, jusqu'à s'ériger en souverains en 1701 et s'imposer en État dominant. Jean-Paul Bled, l'un des meilleurs spécialistes français de l'histoire germanique, après avoir consacré de nombreux ouvrages à l'Autriche et aux Habsbourg, s'intéresse au rival prussien dont les efforts sapèrent peu à peu le vieil empire catholique. Son Histoire de la Prusse constitue une synthèse didactique claire, intelligente, argumentée, documentée, jamais lassante ni ennuyeuse, qui va à l'essentiel sans perdre le lecteur dans le dédale des intrigues, querelles et conflits. D'une extrême honnêteté intellectuelle, ce travail qui n'ignore pas les aspects culturels, sociaux, économiques, religieux, met en évidence la continuité d'une oeuvre, d'une pensée, d'une volonté, exercées à travers des personnalités contrastées mais toutes habitées d'un même amour et d'un même sens de la grandeur de leur pays. Cela ne rend pas les Hohenzollern plus aimables, mais il faut admettre qu'ils donnèrent pendant près de cinq siècles une extraordinaire démonstration des bienfaits de la monarchie et de la continuité dynastique. Maurras avait raison de vouloir le roi chez nous et la république chez les autres...
    Comparer ce livre à l'Histoire de la Prusse de l'Australien Christopher Clark est révélateur du fossé séparant historiographies européenne et anglo-saxonne. Clark peut avoir vécu en Allemagne, s'y être marié, enseigner à Cambridge, il n'en reste pas moins foncièrement étranger à l'univers dont il se fait censeur et juge plutôt qu'analyste. Les lectures, les connaissances emmagasinées n'y changent rien : ces monarchies, ces racines catholiques, ces usages, ces façons d'être et d'agir, ces codes d'honneur d'un autre temps lui échappent. Il ne cherche pas à les comprendre et les condamne en bloc comme aux antipodes du modèle démocratique et libéral en vigueur. Étrange démarche historique mais qui a les faveurs d'un public, surtout américain, rassuré dans son sentiment de supériorité.
    Un État artificiel
    Que la Prusse, État artificiel sans frontières naturelles, soit le lent et patient produit d'une famille royale échappe à Clark. C'est pourquoi son Histoire donne une sensation de désordre. Ayant choisi de se centrer sur le Brandebourg, au détriment de la Prusse orientale, il se condamne, et condamne son lecteur, à ne pas saisir grand-chose aux événements. Les électeurs, rois, princes, hommes politiques, il les exécute d'une sentence lapidaire, facile à retenir, d'une épithète en général peu flatteuse, « ivrogne, demeuré »... Ce qui l'attire, ce sont les groupes, les idées, les mouvements de foule, les changements économiques. Cela donne quelques chapitres intéressants sur le piétisme, la bureaucratie, l'antisémitisme, perdus dans une somme aussi gigantesque qu'incohérente et prétentieuse. Ses à-peu-près caricaturaux s'agissant de la France, chaque fois qu'il faut parler de ses rapports avec la Prusse, inquiètent quant au sérieux de l'ensemble. C'est ainsi que l'on voit « la vieille Europe » depuis Sydney ou Washington, et cela explique bien des choses... Pour ne pas figer Frédéric-Guillaume Ier en maniaque de l'armée, Frédéric II en homosexuel, les autres à l'avenant, vous vous référerez à l'étude serrée de Henry Bogdan, Les Hohenzollern, la dynastie qui a fait l'Allemagne. Elle suit, branche par branche, l'étonnant parcours de ces hobereaux de la Souabe dont la fidélité avait plu aux Hohenstaufen qui leur confièrent des postes de burgraves ; ce marchepied les mena, relativement vite, à fonder des maisons souveraines. Ici, l'histoire de la Prusse se lit à travers eux, unique façon de faire. Loin des clichés, ils apparaissent ouverts au progrès, aux arts, aux Lettres et passablement éloignés de la brute épaisse.
    Grâce à Voltaire qui, après leur brouille, lui tailla cependant des croupières, Frédéric II reste le mieux connu et le moins honni des souverains prussiens. Ce francophile enragé fut pourtant le premier à nous chercher noise, à cause du renversement d'alliances qui aligna la France au côté de l'Autriche à l'heure où la Prusse comptait sur la faiblesse de la jeune impératrice Marie-Thérèse pour s'imposer. Cela nous valut l'humiliante défaite de Rossbach. Et à Frédéric, qui avait pris des risques insensés, et failli tout perdre, son surnom de Grand. Jean-Paul Bled lui consacre une belle biographie, sensible et profonde, qui débarrasse le personnage des légendes tenaces et resitue la terrible querelle qui l'opposa à son père, "le roi soldat", dans sa véritable dimension : celle des angoisses d'un souverain redoutant de laisser son royaume aux mains d'un successeur qui ne saurait pas faire fructifier les efforts ancestraux. Il se trompait : pour être d'un tempérament différent et user d'autres méthodes, Frédéric n'en continua pas moins l'oeuvre familiale et l'amena à maturité. Le "vieux Fritz" meurt en 1786. Vingt ans plus tard, Iéna semble sonner le glas d'une Prusse sortie mal à propos de la neutralité qu'elle observait vis-à-vis de la France révolutionnaire depuis 1795.
    Une figure à part
    Louise de Mecklembourg-Strelitz est une figure à part, seule femme à émerger d'une dynastie guerrière. Mariée à dix-sept ans au futur Frédéric-Guillaume III, désespérément velléitaire, elle cherche à lui faire partager son horreur du phénomène révolutionnaire, n'y parvient pas, le regarde, impuissante, prendre à contre-courant les décisions engageant l'avenir du royaume. La défaite laisse la Prusse anéantie, ses souverains réfugiés près d'Alexandre Ier ; l'amitié amoureuse qui lie le Tsar à la reine, sentiment platonique que la presse française exploite honteusement pour discréditer Louise, n'empêche pas la Russie de sacrifier les intérêts prussiens à Tilsitt. La souveraine tente en vain d'émouvoir Napoléon. Mais le courage inutile de Louise galvanise la Prusse et conduit au redressement de 1813. Elle ne le verra pas. Elle meurt en 1810, usée par les épreuves, à trente-quatre ans. Jean-Paul Bled ne s'arrête pas à la pieuse légende entourant la mémoire de la reine , personnalité complexe. Peu instruite, d'une intelligence limitée, Louise, héroïne romantique, belle, touchante, admirable, malheureuse, demeure l'égérie de sa nation. Son fils cadet, Guillaume Ier, n'oubliera pas les avanies infligées par la France à sa mère. Il les fit payer en 1870... Les premiers souverains prussiens cherchaient la continuité territoriale et l'abaissement de l'Autriche. Les traités de 1815, qui amènent la Prusse sur le Rhin, changent les visées des Hohenzollern. Leur but sera désormais l'unification de l'Allemagne et l'expulsion des Habsbourg du monde germanique. Ils y parviendront, grâce à Bismarck. Ce nom hérisse le public français qui l'associe à de très mauvais souvenirs. Impossible, malgré tout, d'ignorer le chancelier de fer dont Jean- Paul Bled publie une biographie mesurée qui humanise un peu le personnage.
    Habile et audacieux
    Surnommé "le réactionnaire rouge", Otto Von Bismarck ne se réduit pas à un Junker borné et belliqueux, pas plus que sa politique à la formule provocatrice "par le fer et le sang". Habile et audacieux, osant des alliances contre-nature momentanées pour toucher au but, il contre le péril révolutionnaire, triomphe de l'Autriche à Sadowa en 1866, victoire dont l'ampleur change définitivement le visage de l'Europe, abuse Napoléon III sur ses intentions, ce qui conduit, après Sedan, au double désastre de la perte de l'Alsace-Lorraine et de l'unification allemande, péril que les Capétiens avaient toujours su éviter. Le conflit ouvert avec l'Église à l'occasion du Kulturkampf marquera son seul échec, qu'il saura négocier car il était capable d'une souplesse proportionnelle à sa grande intelligence...
    Ces qualités manquaient à Guillaume II dont le premier souci, monté sur le trône en 1888, fut de se débarrasser de Bismarck avant de liquider méthodiquement son oeuvre jusqu'à l'ultime catastrophe de 1918 et la chute des Hohenzollern. Christian Baechler essaie de comprendre cet homme tourmenté, affligé d'un handicap physique qu'il s'acharnait douloureusement à surmonter, rongé par ses relations conflictuelles avec sa mère anglaise. Guillaume Ier avait craint de voir l'Allemagne dévorer la Prusse. Ses craintes étaient fondées : son petit- fils s'identifia trop à cette nation arrogante et conduisit à l'effondrement de l'édifice entier...
    Anne Bernet L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 3 au 16 mars 2011
    ✓ Jean-Paul Bled : Histoire de la Prusse, Fayard 480 p., 26 €.
    ✓ Christopher Clark : Histoire de la Prusse, Perrin, 800 p., 29,50 €.
    ✓ Henry Bogdan : Les Hohenzollern, Perrin,405 p., 25 €.
    ✓ Jean-Paul Bled : Frédéric le Grand, Fayard ; 640 p., 26 € ; La Reine Louise de Prusse, Fayard, 280 p., 22 € ; Bismarck, Perrin, 325 p., 23 €.
    ✓ Christian Baechler : Guillaume II d'Allemagne, Fayard, 530 p., 25 €.