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  • L’ultra-libéralisme révolutionnaire

    Nous vivons une époque étonnante, et par certains côtés, passionnante. L’incandescence des discussions n’affecte pas seulement le forum officiel, elle se répand sur ce qu’on appelle les réseaux sociaux et jusqu’aux conversations de la vie quotidienne. C’est sans doute que nous sommes en situation sismique.

    Les plaques tectoniques de notre culture se déplacent et nous nous trouvons en équilibre instable. Nous avons parfois l’impression que le sol se dérobe sous nos pas. Certains philosophes et sociologues détectent une sorte d’état de crise permanent qui affecte tous les aspects de la vie sociale. Hannah Arendt se préoccupait déjà de ces ruptures « qui font que ce monde est toujours déjà hors de ses gonds ou sur le point d’en sortir ».

    Il me semble que Jacques Attali est un assez bon repère de cet état de crise, qu’il théorise et qui semble lui donner une vraie jubilation : de chronique en chronique, il nous annonce un jour la disparition de la différence des sexes comme une excellente nouvelle, le lendemain la mutation du mariage qui expulse l’Église catholique (et les autres religions) de l’espace qui était le sien, le surlendemain la disparition des fêtes chrétiennes comme une nécessité pour préparer une autre culture vraiment laïque. Du coup, les twitteurs s’en donnent à cœur joie, en le pressant d’aller jusqu’au bout de sa révolution culturelle. Pourquoi ne pas raser les cathédrales et toutes les Églises qui constituent autant d’agressions insupportables au regard laïque ? Et puis il faudra ensuite débaptiser les noms de rue, les noms des villages et jusqu’aux dénominations de nos plus grands crus viticoles. Pensez « Saint Émilion » ! Quel anachronisme insupportable ! Il est plus que temps de trinquer au citoyen Émilion... [...]

    Gérard Leclerc - La suite sur France Catholique

    http://www.actionfrancaise.net

  • La Normandie française

    Le traité de Saint-Clair-sur-Epte fut conclu à l'automne 911 entre Charles III le Simple et Rollon, un chef viking. Fondateur de la lignée des ducs de Normandie, celui-ci révéla une singulière capacité d'intégration...
    L’abondance de l'actualité nous a fait omettre en fin 2011 le mille centième anniversaire du traité de Saint-Clairsur-Epte. Nous prions nos amis normands de nous en excuser, mais cette année 2012 marque l'anniversaire de la conversion au christianisme du chef viking Rollon ; ce qui manifesta la véritable intégration de la région autour de Rouen à la France.
    Pathétique histoire
    Cet épisode normand ("Normands" signifie les hommes du Nord, les Vikings venus de Scandinavie) appartient à la pathétique histoire des rois Carolingiens, descendants de Charlemagne, que le système successoral rendait malgré eux inaptes à gérer le bien commun. L'arrière-petit-fils de l'empereur, Charles II le Chauve (843-877), eut de son épouse, Ermentrude d'Orléans, un fils, Louis, au règne assez insignifiant (877-879), son défaut d'élocution nuisant à son autorité. De son mariage avec Ansgarde de Bourgogne, Louis le Bègue eut deux fils, Louis III et Carloman, lesquels, juste après la mort de leur père, allaient être ensemble sacrés en septembre 879, le premier à seize ans, le second à treize, à Ferrières-en-Gâtinais, par Anségise, évêque de Sens. Ils eurent juste le temps de laisser le souvenir de vaillants guerriers, avant de mourir le premier en 882, le second en 884, et d'être remplacés sur le trône de France par un cousin germanique l'empereur Charles le Gros (839-888).
    Les grands du royaume de France, qui avaient fait appel à cet étranger, furent les premiers à le condamner à mort, mais ne songeaient pas le moins du monde à porter sur le trône de ses ancêtres le jeune Charles, un fils posthume du Bègue, né en 878, un petit demi-frère de Louis III et Carloman. Ils n'avaient d'yeux que pour Eudes, comte de Paris, duc des Francs, l'héroïque défenseur de la vallée de la Seine contre les Vikings. Ils élirent donc roi de France ce fils du célèbre Robert le Fort, dont la lignée commençait à se signaler par ses services du bien public. Mais Eudes, en sage politique, n'avait accepté la couronne que pour parer au plus pressé et n'entendait pas forcer l'Histoire, d'autant que Charles, devenu adolescent, et soutenu par certains grands, était bien disposé à ne pas se laisser oublier. Il fallut négocier, mais au moment où l'on parlait d'offrir une part du royaume à Charles, Eudes mourut, le 1er janvier 898.
    Or, à dix-neuf ans, Charles, élevé sans père et devant sa couronne plus aux circonstances qu'à son génie propre, passait pour un jeune homme brave, loyal et remarquable de bienveillance, d'où son surnom de Simple, qui ne voulait pas dire simplet ! Les grands qui faisaient alors la pluie et le beau temps s'en accommodèrent avec plutôt mauvaise grâce. Pour se les attacher il nomma plusieurs abbés laïcs, chose fréquente en ces temps de décadence de la hiérarchie romaine.
    Initiatives audacieuses
    Il se révéla capable d'initiatives audacieuses et porteuses d'avenir, en installant les Barbares scandinaves sur le sol qui allait être celui de la Normandie. À ce sujet, il partageait pleinement les vues du frère d'Eudes, Robert, nouveau comte de Paris, lequel était incité par Hérivée, évêque de Reims, à obtenir la paix plus par l'amour que par le glaive. Le roi et le comte proposèrent donc le baptême au très puissant et très redouté Rollon, ce géant dont on dit qu'il marchait toujours à pied, aucun cheval ne pouvant porter sa stature de plus de deux mètres de haut et ses cent quarante kilos ! Les choses allèrent assez vite puisque dès octobre 911, celui-ci rencontrait le roi à Saint-Clair-sur-Epte et recevait un territoire - un comté - entre la Somme et l'Eure, en échange de quoi il promit de bloquer les incursions vikings sur le royaume franc... L'année suivante, le jour de Pâques, en la cathédrale de Rouen, ce fils d'un peuple en errance reçut le baptême sous le nom de Robert car le comte de Paris fut son parrain. Le fondateur de la lignée des ducs de Normandie révéla une singulière capacité d'adaptation et d'intégration, preuve que sous le signe de la Croix on intègre plus solidement que sous celui de la laïcité... Et l'on vit une fois de plus la mission civilisatrice de l'Église, qu'allait tant admirer Maurras : « S'il y a des puissants féroces, elle les adoucit pour que le bien de la puissance qui est en eux donne tous ses fruits ; s'ils sont bons elle fortifie leur autorité en l'utilisant pour ses vues, loin d'en relâcher la précieuse consistance. » (À l'Église de l'Ordre)
    Une lutte tragique
    Le décevant, mais trop fantasque, Charles le Simple se fâcha par la suite avec Robert, comte de Paris, que les grands firent roi de France, et l'affaire se termina par une lutte tragique et sans merci au cours de laquelle, à Soissons, Robert fut tué le 15 juin 923. Le pauvre Charles ne put pas pour autant retrouver son trône, car les grands préférèrent élire une tête brûlée, Raoul, duc de Bourgogne. Charles, emprisonné, mourut le 7 octobre 929 à Péronne. Une autre monarchie se profilait ; bien que le sang de Charlemagne ne fût pas épuisé, l'heure était proche des Capétiens - on les appelait alors les Robertiens. Mais il est bon de rendre hommage à ces pauvres Carolingiens qui, à leur façon et non sans dignité, servirent la France, sans avoir, hélas, su se donner les moyens d'inscrire une oeuvre dans la durée et la continuité.
    Michel Fromentoux  L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 16 au 29 février 2012

     

  • Quand la gauche s’attaque à notre héritage…

    …ça donne ça :

    http://www.contre-info.com/

  • Conseil de sécurité de l’Onu : le véto russe et chinois est-il surprenant ?

    archive du 5 octobre 2011

    Le projet de résolution des pays gravitant dans l’orbite de l’Otan et de Washington, menaçant le régime syrien de « mesures ciblées » si le président al-Assad poursuivait sur la voie de la répression, s’est heurté mardi soir au  Conseil de sécurité de l’ONU au véto de la Chine et de la Russie. Le texte concocté par la France l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal, a recueilli neuf voix; l’Afrique du Sud, l’Inde, le Brésil et le Liban se sont abstenus. Le dernier « pointage » du bilan des émeutes, manifestations  et de leur répression en Syrie fait état de 2700 morts depuis la mi-mars. Un  régime syrien qui  bénéficierait des conseils des services de sécurité iraniens, et qui  écarte de plus en plus l’armée de la répression, pour la confier  à des milices, les Chabbiha, soutenues   par des  militants du Hezbollah libanais…

    Vitali Tchourkine, ambassadeur de Russie aux Nations Unies, a affirmé que « la menace de sanctions était inacceptable »  contre son allié syrien. Il  a dit logiquement sa préférence pour le projet russe, basé sur le volontarisme de la communauté internationale,  incitant fermement à la   reprise du dialogue entre le régime syrien et son opposition. Une déception, une de plus,  pour Alain Juppé, puisque  selon le ministre français des Affaires étrangères,  la Russie s’était  montrée favorable lundi à la résolution proposée avant de se rétracter…

     Le représentant chinois à l’ONU, Li Baodong,  a rappelé que Pékin souhaitait que soit « respecté totalement la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie .» « Une résolution du Conseil devrait s’attacher à  contribuer à réduire les différences par un dialogue politique. »

    L’ambassadeur français à l’ONU, Gérard Araud, a estimé que  le veto russe et chinois « est une expression de mépris pour les aspirations légitimes qui s’expriment courageusement en Syrie depuis cinq mois. C’est un rejet de ce formidable mouvement en faveur de la liberté et de la démocratie qu’est le Printemps arabe ». « Ce veto ne nous arrêtera pas », a-t-il ajouté.

    Avec une hypocrisie assez confondante,  le Canada a renforcé hier ses sanctions économiques contre Damas… sans restreindre en quoi que ce soit  les  activités du puissant consortium   canadien Suncor Energy  en Syrie. Dans le même registre, la réaction de l’ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, Susan Rice,  mérite d’être rapportée :  « Les Etats-Unis sont furieux du fait que ce Conseil ait complètement échoué  (dans sa tentative de traiter) un défi moral urgent et une menace croissante à la paix régionale ».

    Mme Rice a également de manière très transparente accusé Russes et Chinois de « préférer  vendre des armes au régime » de Damas. « Les Etats-Unis pensent qu’il est grand temps que ce Conseil assume ses responsabilités et impose des mesures ciblées dures et un embargo sur les armes contre le régime », a-t-elle déclaré. Il est entendu que les Etats-Unis ne font jamais de bizness  avec des autocrates et ne vendent jamais d’armes à des régimes corrompus et/ou ne respectant pas les droits de l’homme…

    Après s’être  très sensiblement rapproché  du régime de Damas à mesure qu’elle  prenait ses distances avec Israël, notamment   depuis l’opération Plomb durci menée au Liban par Tsahal, la Turquie   a fait machine arrière ces derniers mois. Aussi, le  Premier ministre turc,  Recep Tayyip Erdogan,  a annoncé hier que son pays prendrait rapidement des sanctions contre le régime syrien,  pariant sur sa chute et accueillant  de ce fait de nombreux opposants à Bachar al-Assad.

    Au nombre de ceux-ci, le colonel syrien Hussein Harmousch, ingénieur du génie qui a déserté au début des manifestations contre le gouvernement en place à Damas pour se réfugier en Turquie,   a cependant  été kidnappé le 29 août à la suite d’une opération des services secrets  syriens, pour réapparaitre quinze jours plus tard à Damas pour une  confession publique à la télévision.

     Il fut le fondateur en juin dernier   du Mouvement des officiers libres (MOL), avec les lieutenants  Bassim Al Khalid et Abd Al Odeh et  les capitaines Amar Al-Wawi, Yahya Youssef et Qais Alqtaana.  Ce groupe fut à  l’origine de l’attaque  menée le 4 juin dernier   contre le poste de police et la caserne de la ville de Jisr Al-Shughour,  qui avait entraîné la mort de 120 policiers et soldats syriens.

    Il est à noter que  les opposants au régime de Damas sont  comme il se doit protégés en Turquie par les services secrets turcs,  le Mili Istihbarat Teskilati  (MIT) qui n’a donc pu empêcher l’enlèvement du colonel Harmoush. Pas plus que l’assassinat à  Istanbul, le 16 septembre, de trois terroristes tchétchènes  venus s’y replier et s’y faire soigner,  Berkhadzi Musaev, Rustem Altamirov et Zaurbek Amriev. Ce qui porte à six en trois ans, le nombre de militants islamistes tchétchènes  éliminés sur le sol turc, vraisemblablement par des agents Russes.

    On se souvient de la formule de Vladimir Poutine disant qu’il fallait « buter les terroristes tchétchènes jusque  dans les chiottes ». Une Russie  qui ne voit pas forcément d’un bon œil  ce  pays membre de l’Otan servir de sanctuaire à des terroristes…

    Pareillement,  les Chinois ont pointé la responsabilité des services secrets turcs dans l’agitation séparatiste de la province du  Xinjiang,  zone tampon entre l’Asie centrale et le monde chinois,  très riche en matières premières, et peuplée historiquement  par les Ouïgours musulmans… et turcophones.

    Au-delà du  cas syrien, on constate que Russes et Chinois font face à des menaces similaires et ont  des préoccupations communes.  Toute la question est  de savoir a souvent relevé Bruno Gollnisch,  une nouvelle fois,  si les menées des Washington et de  l’Alliance atlantique, dans le monde arabe comme ailleurs,  sont  (toujours) conformes aux réels intérêts de la France et de l’Europe.

    http://www.gollnisch.com

  • Mise au point sur le vote de l’article 1 du projet Taubira

    communiqué de Marion Maréchal Le Pen

    Marion.png“Le communiqué de mon assistant parlementaire en circonscription nécessite manifestement une mise au point. Les Français doivent savoir que non seulement la majorité de gauche méprise le peuple mais également les élus d’opposition. Le gouvernement socialiste demande à l’assemblée nationale d’examiner un projet de loi de nature à ébranler gravement les fondements de notre société sans permettre à ses représentants de débattre sérieusement de son contenu. En effet, le président de l’assemblée nationale nous impose des séances marathons (jusqu’à 22 heures d’affilée) . Malgré une présence régulière, il nous est impossible, à deux députés, de veiller jour et nuit. M’étant engagée à être présente à la manifestation contre le mariage homosexuel à 15H en Avignon et ne pouvant anticiper que le vote de l’article 1 passerait à ce même moment je n’ai pu, dans ces conditions, y participer. Et je reste convaincue maintenant que la majorité socialo-bobo-communiste a agi à dessein, sachant que de nombreux parlementaires avaient annoncé leurs participations aux différentes manifestations qui demeurent indispensables pour sensibiliser les indécis et les indifférents. En l’état du rapport de force à l’assemblée, la loi passera, sauf si la rue sait se montrer suffisamment persuasive pour faire basculer certains votes du coté de la vérité et du bon sens. Mes prises de positions médiatiques, ma participation aux deux manifestations ainsi que mes prises de parole, mes votes et mes amendements à venir sur le sujet ne laissent aucun doute sur mon opposition vigoureuse à ce projet de loi. Je ne permettrai pas aux médias d’utiliser ce malentendu pour tenter de nous décrédibiliser et faire croire que le sujet m’indiffère.

    Soyez assurés que je voterai « contre » lors du vote final de la loi comme j’ai voté « pour » à l’amendement de suppression de l’article 1. je suis désolée que certains aient fait une mauvaise interprétation de mon absence lors du vote de l’article 1er”.

    http://fr.altermedia.info

  • Salon de l’érotisme : la section nantaise du Rf réagit !

    Le Renouveau français Nantes tractait dimanche dernier devant le salon de l’érotisme qui promeut l’homosexualité et la pornographie ! La décadence des mœurs étant le signe d’une civilisation en fin de vie, il faut lui opposer une ferme réaction : « On asservit plus facilement les peuples avec la pornographie qu’avec des miradors » analysait en effet Alexandre Soljenitsyne :

    http://www.contre-info.com/

  • Les inquiétudes d'un humain...

    Lorsque le débat sur le mariage homosexuel a débuté il y a quelques mois, j’avoue que je m’en suis d’abord désintéressé, considérant que celui-ci n’avait rien de très urgent et qu’il était surtout un « enfumage » gouvernemental pour éviter d’évoquer les vrais débats politiques et sociaux du moment, de la lutte contre le chômage et la désindustrialisation accélérée de ces derniers mois aux questions environnementales, totalement négligées par ce gouvernement Ayrault qui ne jure que par la « croissance » à défaut de penser le long terme et de préparer le « lendemain énergétique français »… J’étais d’autant plus réservé que ce débat divisait profondément la société et, à ma modeste échelle, mes amis qui, parfois, s’étripaient sur la toile quand les temps actuels nécessiteraient une certaine unité face aux enjeux sociaux et environnementaux, voire géopolitiques. Bien sûr, cette idée d’une confusion des genres à travers le remaniement de l’institution civile ou religieuse du mariage ne me plaisait guère, ne serait-ce que parce que j’y voyais une sorte de volonté prométhéenne de plier la nature au caprice d’une minorité pour laquelle tout devait être égal à tout et pour laquelle aussi, nul obstacle, fût-il naturel, ne devait résister à la liberté individuelle de, en somme et selon la formule libérale-libertaire de 68, « jouir sans entraves ». Cette volonté de refuser toute limite, y compris celles que la suite des générations, au sein des civilisations humaines « traditionnelles », avait codifié pour permettre l’équilibre des sociétés, me gênait mais ne suscitait, au-delà de ce sentiment un peu vague de malaise, aucune révolte car, là encore, je n’y voyais alors qu’une mesure symbolique, strictement civile et légale, qui ne me concernerait pas vraiment, et pour cause !

    Mais la manière dont le débat a tourné me déplait fortement, et j’y vois quelques linéaments d’une forme d’intolérance à la libre discussion et à la libre expression qui anime une partie, que j’espère minime (mais je ne suis sûr de rien en ce domaine…), de la Gauche gouvernementale, qui joue la carte sociétale pour faire oublier son impuissance face aux ravages d’une « crise » qui n’est, en somme, que la manifestation en France de la mondialisation… Je n’aime guère les oukases de certains politiciens ou idéologues, souvent issus de ce que l’on pourrait nommer, sans trop se tromper, les oligarques et qui se permettent d’ostraciser toute personne qui ose émettre un avis différent au leur : le lynchage dont Frigide Barjot, égérie catholique du mouvement contre le mariage homosexuel, a été la victime de la part des militants pro-« mariage pour tous », m’a profondément choqué tout comme les attaques verbales d’une violence rare contre l’Eglise catholique coupable de vouloir faire entendre sa voix discordante dans ce débat de société. Devant une telle agressivité anticatholique, devant cette nouvelle « pensée obligatoire » se parant du grand principe de l’égalité (principe polymorphe grand pourvoyeur tout à la fois d’illusions et de progrès, de règles équitables mais aussi d’injustices notoires, de beaux élans et de massacres cruels…), je me cabre et je secoue la tête : non, je n’accepte pas que la parole publique exclue les paroles particulières et qu’elle se fasse gendarme là où elle devrait plutôt se faire arbitrale sans pour autant s’interdire d’être « décisionnelle »…

    Il y a autre chose, et c’est sans doute là aussi ce qui me pousse à écrire sur un thème que je n’ai guère abordé dans mes discussions ni dans mes écrits précédents : c’est la question de la gestation pour autrui, prônée par les plus chauds partisans du « mariage pour tous » mais repoussée (pour l’heure) par le gouvernement, qualifiée aussi de « maternité de substitution » et d’autres termes encore plus ou moins techniques pour signifier, en définitive, une dépossession du corps de la femme et une stricte séparation entre la maternité et la filiation familiale. Cette question des « mères porteuses » est révélatrice des dérives d’une société qui ne se fixe d’autres limites que la liberté individuelle de ses membres, du moins de ceux qui ont les moyens financiers de l’exercer… Ce qui se passe en Inde devrait pourtant nous alerter et nous alarmer : ce sont des femmes pauvres qui louent leur ventre pour satisfaire au désir d’enfant de couples qui, pour diverses raisons, ne peuvent en avoir. En somme, c’est une marchandisation du corps humain et de la maternité, une marchandisation de la vie qui, si elle s’inscrit dans une logique économique libérale, n’a pas sa place dans une société qui place la dignité des êtres humains au cœur de sa pratique : mais il faut croire que, justement, notre société ne se reconnaît plus dans ce vieux principe d’humanité qui fixe limites et interdits pour mieux garantir équilibre, justice et libertés… 

    Je dois avouer que c’est bien cette question qui me fait sortir de mes gonds et prendre partie contre une loi qui, en définitive et malgré toutes les dénégations (que je pense et espère de bonne foi…), ouvre bien des boîtes de Pandore, au risque de ne plus pouvoir empêcher les pires pratiques déshumanisantes et si peu naturelles.

    Je me souviens que, il y a plus de trente ans, quand notre professeur de français nous faisait lire « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, nous haussions les épaules et affichions un sourire goguenard sur la question des pratiques sexuelles et des modes de reproductions évoquées dans ce maître-ouvrage : mais nous y sommes, dans ce monde terrible, dans cette démocratie de consommation qui veut à tout prix le choix de l’enfant sur des critères de « perfection » ou de « compétitivité » ! Ainsi, la reproduction humaine n’est plus cette idée de procréation faite à deux, par la force des sentiments et l’entente des corps, par la différence sexuelle, cette « inégalité protectrice » de la nature qui évite l’uniformité et la disparition de l’altérité
    L’homme, la femme, l’amour, les enfants… n’ont pas de prix ! Le respect des uns et des autres commence par la reconnaissance de leurs particularités, de leurs différences et de leurs complémentarités, sans forcément méconnaître, loin de là, leurs désirs. Mais tout désir n’est pas non plus forcément légitime : le reconnaître, c’est faire preuve de cette humilité nécessaire sans laquelle aucune humanité véritable n’est possible.

    http://www.nouvelle-chouannerie.com/

  • Redécouvrir Montherlant

    Romancier, essayiste, auteur dramatique, élu à l'Académie française en 1960, Henry de Montherlant s'est donné la mort en septembre 1972. Philippe de Saint Robert nous invite à le redécouvrir.
    Lit-on encore Henry de Montherlant ? L'interrogation est peut-être mal posée. De manière plus lapidaire, on pourrait la refaçonner et se demander : le lit-on encore ? Pour ceux qui attachent de l'importance à la culture, essence même de toute civilisation, le nom de Montherlant se doit de figurer dans le florilège des grands auteurs classiques. Pour s'initier à sa lecture, entrer dans son univers, il n'est pas de meilleur maître que Philippe de Saint Robert.
    Un proche disciple
    C'est en disciple, critique mais proche, que Saint Robert correspond avec Montherlant, le consulte et est consulté, analyse son œuvre, est à l'écoute des mouvements de l'âme d'un esprit altier mais aussi tourmenté. Assez pour se proclamer « fidèle à ce que je ne crois pas » . Étrange attitude analysée avec finesse et profondeur dans Montherlant ou l'indignation tragique. Saint Robert y a rassemblé certains des textes essentiels qu'il a écrits en y joignant la correspondance entretenue de 1955 à 1972, l'année où, un 21 septembre, Montherlant se donna la mort. Montherlant, pour Saint Robert, « ne s'est pas tué parce qu'il n'aimait pas la vie », mais « parce qu'il l'aimait trop pour supporter l'idée d'y finir physiquement diminué, puis retranché ». « Amputé de Dieu », il « ne s'est pas tué contre Dieu ». Le débat entre Montherlant et Dieu est majeur. En particulier à travers une de ses œuvres les plus belles, Port-Royal. Montherlant, lorsqu'il parle de religion, lorsqu'il sonde, avec quelle intensité, les reins et le cœur du jansénisme, s'avance pour se refuser à l'instant ultime. De Gaulle l'avait saisi, sans que les deux hommes se comprennent au-delà d'une rencontre éphémère. Pourtant, Montherlant fut bouleversé par le propos du général que lui rapporta Saint Robert. Il le dépeint comme « longeant indéfiniment les bords de l'océan religieux que son génie ne quitte ni des yeux ni de l'âme sans y pénétrer jamais ». Pour Montherlant, cette phrase valait tous les livres écrits sur lui.
    Foi en la religion
    Montherlant n'a pas la foi ? Sans doute, puisqu'il la refuse. Mais s'il ne croit pas en Dieu, il croit à la religion, « miroir qui sait nous rendre sublimes ». Saint Robert voit en Montherlant « un alliée objectif du christianisme ». Non pas de « ces athées de tendance catholique » évoqués par Henri Guillemain, mais agnostique. « Il participe à ce qu'il appelle lui-même, ayant trouvé cela chez Lacordaire, les "opérations mystérieuses". » Qu'il s'agisse de de la religion ou de Rome, la démarche est la même. Il parle de son « horreur d'être romain » et de « la malédiction que de l'être ». Il décrit Rome en des termes « apocalyptiques », parlant de ses crimes, de la fange, des ambitions meurtrières, pour conclure : « Ces hommes sombres que je viens de décrire, quoique j'en aie, ils sont les miens. » Et la France ? Sur son lit de mort Lyautey aurait dit : « Je meurs de la France. » Saint Robert rapporte que Montherlant l'aura cité vingt fois, au point d'écrire que si son oeuvre devait s'arrêter par hasard sur d'autres mots, il faudrait considérer que ce sont ceux-là « qui moralement auront été les derniers ». La fidélité de Chateaubriand à la légitimité, écrit Saint Robert, c'est celle de Montherlant à la France quand il ne publie pas La Rose de sable dans les années trente. Il est en désaccord avec « la politique indigène de la France », mais préfère « vivre crucifié » que faire périr la France.
    Un mauvais procès
    C'est lorsqu'on parle de Montherlant et du patriotisme, un mauvais procès qu'on lui intente à propos du Solstice de juin. C'est en poète et non en politique qu'il parle de « la croix gammée qui est la roue solaire » triomphant « en une des fêtes du Soleil ». Mots sans doute malheureux auxquels on accorda un sens qu'ils n'avaient pas. D'autant qu'on omet de dire combien Montherlant s'était opposé « avec la dernière violence », comme l'atteste L'Équinoxe de septembre, aux accords de Munich. Ainsi, tout au fil d'une œuvre majeure, Montherlant aura été « le séparé ». Souvent incompris et divisé contre lui-même. Fidèle à ce qu'il ne croit pas... « J'assume tour à tour chaque partie de moi-même. » Il se déchire, qu'il parle des jansénistes, des Espagnols, des Romains. Il dénude son âme, ses sentiments, « Il dépouille l'homme, il va à l'homme, il va à l'essentiel ». Ce qui a valeur de sacerdoce. Retournons-nous vers lui lorsqu'il explique : « Le sacerdoce fait de tout homme qui l'a reçu un séparé. S'il n'est plus un séparé, il n'est rien. » Montherlant a accompli son sacerdoce jusqu'à la mort. Tragiquement.
    Charles-Henri Brignac Action française 2000 janvier-février 2013
    ✓ Philippe de Saint Robert, Montherlant ou l'indignation tragique, éd. Hermann, 396 p. 35 euros.

  • La CGT sur la sellette

    130206

    Ce 6 février la grève de Prestalis, qui paralyse la diffusion des journaux papier, a fait monter d'un cran l'irritation contre la CGT, son monopoliste syndicat du Livre et ses méthodes destructrices.

    Déjà la situation de l'usine Goodyear d'Amiens avait donné lieu à des désaveux sans précédent comme ceux de Laurent Berger, nouveau secrétaire général de la CFDT. Celui-ci qualifie la position cégétiste de "dogmatique" et il estime que la centrale stalinienne porte "une responsabilité dans ce qui se passe". Or cette condamnation semble désormais partagée par le pouvoir socialiste car "tant le président François Hollande que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ont laissé entendre que la centrale était responsable de tensions et qu'il y avait eu "des occasions perdues" à Amiens-Nord." (1)⇓

    Au début de la présidence Hollande et du ministère Ayrault, la CGT et le parti communiste feignaient d'appartenir à la nouvelle majorité. Mélenchon soutenait la thèse selon laquelle sans son soutien, la droite serait passée. Les staliniens ne participaient certes pas directement au gouvernement. Mais on se situait dans le même camp, ou sur la même longueur d'ondes. On se congratulait, avec plus ou moins de sincérité : "la CGT dans le vrai selon Montebourg" pouvait-on lire alors dans l'inusable quotidien marxiste, qui ne se prétend plus l'organe central du parti communiste puisque, depuis l'effondrement de l'URSS, il donne désormais la parole aux trotskystes. (2)⇓

    A l'époque en effet s'est dessinée une ligne stratégique prétendant défendre, coûte que coûte, les 50 principaux sites industriels français qu'on savait voués aux plans sociaux, tout simplement parce que leur production ne s'écoule plus.

    De la sorte, "l'Humanité" pouvait imprimer "Le chiffre de 45 000 emplois menacés annoncé par la CGT recoupe ceux de Bercy. Après Michel Sapin, un deuxième membre du gouvernement Ayrault reconnaît à son tour la validité des prévisions très sombres du syndicat sur les suppressions d'emploi à venir."

    Le deuxième membre de ce gouvernement s'appelait alors Arnaud Montebourg, lui-même investi dans une stratégie personnelle d'alliance avec les communistes, exprimée à la Fête de l'Humanité en septembre 2011.

    "Ces chiffres, disait-il en mai 2012 à propos des évaluations de la CGT, recoupent de façon crédible ceux de mes services"

    Dans l'esprit de cette synergie, Montebourg imaginait faire payer au contribuable, et aux caisses sociales, le maintien de ces emplois, même si les mesures prises, tant par leur coût direct que par leur impact sur l'image du pays, devaient entraver ou dissuader la création de dix fois plus de postes de travail. On se contente toujours dans ce milieu politique de considérer "ce qui se voit", au détriment de "ce qui ne se voit pas." L'argent public sert à illusionner l'opinion, les lois et les règlements ne sont destinées qu'à des manipulations contraires au Droit.

    Son prédécesseur à la tête d'un ministère qu'on appelait alors "Production industrielle", Marcel Paul en 1945-1946, définissait ainsi la tache de ses juristes : "Je ne vous paie pas pour que vous m'indiquiez les articles du code m'interdisant de réformer, mais pour y trouver ceux qui vont me le permettre."

    Or, depuis plusieurs semaines cette alliance politique bat de l'aile.

    Le futur patron de la centrale Thierry Le Paon successeur du camarade Thibault désigné en novembre 2012 par le Comité Confédéral National en attente de confirmation "unanime" en mars affiche exactement la même ligne de faux dialogue. On a a vu réapparaître dans le conflit de Pétroplus l'agitateur cégétiste Charles Foulard (3)⇓ qui faisait ce 6 février la "une" du site de L'Humanité : message évident de durcissement.

    Alliés à la tendance la plus dure de la majorité, notamment dans la bataille de la Loi Taubira, les staliniens mettent en péril la crédibilité du gouvernement de Paris.

    Combien de temps cette ambiguïté durera-t-elle ?

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles :

    1. cf. Les Echos du 5 février.
    2. cf. L'Humanité 30 mai 2012
    3. cf. L'Insolent du 2 novembre 2010 "Le camarade Foulard la CGT et la bataille des idées".