« Oui ou non, l’institution d’une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est-elle de salut public ? » C’est par cette célèbre interrogation que débute la magistrale Enquête sur la monarchie parue pour la première fois en 1901. Cette oeuvre que d’aucuns qualifièrent de « bréviaire de l’Action française *», est effectivement, avec Mes idées politiques, la pierre angulaire de la doctrine politique de Charles Maurras. L’Enquête sur la monarchie, bien plus qu’une somme de témoignages et de réflexions, est surtout la preuve inaltérable que la monarchie française est bien de ces réalités organiques, résolument vivantes, porteuses d’un patrimoine, d’un héritage qui nous rapproche sans cesse de l’héritier.
Les royalistes
S’efforçant de « lire le tableau des réalités nécessaires, comme le voient les yeux, comme le comprend la raison », Maurras, s’adresse d’abord « aux deux Français qui, par leurs fonctions (…) occupent les plus hautes situations auprès du chef de la Maison de France ». Il s’agit de l’avocat André Buffet et du comte de Lur-Saluces. Recensant les réponses à son Enquête, Maurras nous livre un argumentaire politique serré. Glanant chez le premier la définition suivante du parlementarisme : « est parlementaire quiconque préfère des explications à une attitude », il recueille chez le second cet appel à la simplification politico-administrative de la France, toujours d’actualité : « Les départements sont à supprimer, presque tous ne répondant à rien de réel. Ils sont à remplacer par des régions beaucoup plus vastes ».
Quoi qu’il en soit, le principe autant que la finalité de la monarchie résident dans le relèvement politique, économique, social, moral et intellectuel de la France. De ce point de vue, les conclusions de l’Enquête sur la monarchie, sont, hélas, toujours valables. Dans une lettre à l’auteur de l’Enquête, le duc d’Orléans synthétise l’opinion générale des royalistes interrogés, qui demeure, depuis toujours, celle de l’Action française : « L’unité profonde de la conception royaliste [tient à ce qu’] elle est réformatrice ». La leçon primordiale qui ressort de cette consultation des plus incontestables royalistes qui furent est donc que « la monarchie doit être forte […], la décentralisation et la liberté d’association [étant] les conditions nécessaires des libertés civiles ».
Le Martégal, souhaitant éprouver les résultats de son Enquête, se tourne vers des « spécialistes de […] science politique, […] ceux qui ont songé au problème nationaliste français ». Ce faisant, il fait contradictoirement et honnêtement état des arguments développés par les uns et par les autres avant d’apporter la riposte. Convaincre pour vaincre, telle serait l’épigraphe de ce livre majeur qu’est l’Enquête sur la monarchie. Dès lors, dans l’esprit de la plus pure tradition antique, Maurras convoque sur l’agora tous ceux que la chose publique intéresse : républicains, poètes, historiens, hommes politiques ont répondu à cette question, cruciale, entre toutes, de la restauration monarchique.
Barrès et quelques autres
La scène est prestigieuse : Paul Bourget, Maurice Barrès, Sully Prudhomme, Jacques Bainville, Frédéric Amouretti, Henri Vaugeois, Jules Lemaître, etc. Sans pouvoir les résumer tous, on signalera, par exemple, la fameuse critique de Maurice Barrès considérant « qu’une intelligence jugeant in abstracto adopte le système monarchique qui a constitué le territoire français » et raillant aussitôt l’absence, en France, d’une « famille ralliant sur son nom la grande majorité des électeurs ». Maurras objectera fermement que « le pouvoir royal, comme tous les pouvoirs, est antérieur à l’acceptation et à l’assentiment des électeurs ».
À sa suite, dans une autre lettre, Jacques Bainville s’émerveillera de ce que « la monarchie est déjà organisée avant qu’on sache si jamais le roi montera sur le trône ». Mais, observe-t-il à l’adresse de Maurras, les réformes nécessaires exposées dans l’Enquête doivent être rendues « sensibles à l’esprit le plus simple », tant « l’ignorance naïve des masses est sans limites ». Maurras souscrit sans réserve à « son projet de réformetique » insistant particulièrement sur le caractère « indispensable » de la réforme judiciaire « car tout le monde souffre des chinoiseries de notre justice ».
Le maître de l’Action française peut également compter sur d’autres esprits brillants qui viennent enrichir son Enquête. Il en va ainsi de Frédéric Amouretti qui, rappelant l’empreinte laissée par « la monarchie tempérée » d’avant 1789, note, par contraste, qu’« au point de vue des personnes, comme au point de vue national, pour l’énergie et pour l’intelligence, France et Français, nous sommes bien inférieurs à ce qui existait au temps de saint Louis et de François Ier ». Si nos gouvernants sont, pour « beaucoup d’entre eux […] d’une médiocrité trop basse, cela est dû à l’introduction continue et croissante, pendant un siècle, des procédés démocratiques pour le choix des politiciens et administrateurs ». À ces lignes, on mesure combien la situation n’a fait qu’empirer depuis.
Le salut public
L’objectif de l’Enquête sur la monarchie est de contribuer à l’avènement d’une opinion royaliste en France. Dans sa conclusion du troisième livre de l’Enquête, Maurras, dans un dialogue à l’antique, affirme que la monarchie ne pourra se faire que « par la force », c’est-à-dire « par l’union […] sur la vérité politique, [à savoir] la monarchie ». Point de conspiration ni de secret, et encore moins de pronunciamiento mais bel et bien « organiser l’état d’esprit pour rendre possible et facile le coup […], ne jamais perdre de vue la visée ».
En d’autres termes et en paraphrasant Maurras pour résumer Gramsci, "culture d’abord !". L'Action française a pour but, rappelle Maurras dans Si le coup de force est possible, « l’établissement de la monarchie […] ; disons qu’exactement il s’agit de la royalisation, de la monarchisation du pays ». Menant une entreprise de salut public, « la plus sainte des lois », l’Action française tend à sortir la France des griffes des partis, parce que « la France n’est pas un parti ».
On le voit, l’Enquête sur la monarchie n'a rien perdu de sa pertinence et de son actualité et, plus que jamais, il est impérieux, citant le mot du Prince, de « réformer pour conserver ».
Aristide LEUCATE L’Action Française 2000 du 20 octobre au 2 novembre 2005
Cf. Ch. Maurras, Enquête sur la monarchie suivie de Une campagne royaliste au Figaro et de Si le coup de force est possible, Bibliothèque des oeuvres politiques, Paris, 1928.
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« Mariage homo » : rétrospective de la violence gratuite des flics contre les manifestants
À garder dans un coin de la tête pour le 26 mai…
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Qu’est-ce que l’extrême droite ? par Laure Fouré
Les adeptes de la pensée unique et obligatoire ne cessent de dénoncer l’appartenance à « l’extrême droite » de tous ceux qui contestent leur point de vue, qu’il s’agisse des opposants au « mariage pour tous » ou à l’avortement, des catholiques nostalgiques de la liturgie antérieure à Vatican II, des défenseurs de l’identité française ou de la laïcité républicaine face à la montée de l’islam, des partisans du rétablissement de la peine de mort, du contrôle des frontières ou de la préférence nationale.Cette étiquette considérée comme infamante, mais jamais définie, permet de discréditer ses contradicteurs sans avoir à leur répondre, qu’ils soient journalistes, écrivains, hommes politiques ou simples citoyens. Les victimes de cette pratique intolérante cherchent d’ailleurs le plus souvent à se défendre de l’accusation qui les accable, sans même interroger leurs procureurs sur le sens qu’ils donnent à cette notion.Associée à tort au nazisme et au fascisme, doctrines fondamentalement de gauche issues du socialisme et de l’idéologie du progrès qui, à l’instar du communisme, ont conduit à l’instauration de régimes totalitaires dans lesquels l’individu est entièrement soumis à la toute-puissance de l’État, « l’extrême-droite » correspond au contraire à un courant de pensée conservateur, voire réactionnaire au sens propre du terme: celui qui réagit aux attaques menaçant la société, proche du concept de l’ »in-nocence » développé par Renaud Camus.Particulièrement attachés à la souveraineté de la nation et à son indépendance, à la défense des traditions et de la culture françaises, aux valeurs patriotiques et familiales, à la liberté individuelle s’exerçant en vue du bien commun et plus généralement aux racines chrétiennes et gréco-latines de la civilisation occidentale, ses partisans se situent, dans le contexte actuel de la vie politique française, aux confins des droites bonapartiste et légitimiste telles que définies naguère par le politologue René Rémond.Si l’inculture politique n’était pas devenue la chose du monde la plus répandue
dans la France d’aujourd’hui, l’appartenance réelle ou supposée à « l’extrême droite » ne servirait plus d’anathème pour neutraliser ses adversaires, mais pourrait être légitimement revendiquée par ceux qui défendent des convictions toujours partagées, malgré la dictature du « politiquement correct », par bon nombre de nos compatriotes…Laure Fouré pour Riposte Laïque -
Bouteflika est-il mort ? Vent de panique en Algérie
À un an de la présidentielle, le chef de l’Etat algérien de 76 ans avait été transporté le 27 avril à l’hôpital militaire parisien du Val de Grâce à la suite d’un accident vasculaire-cérébral.
Passons sur ce paradoxe, pour cet ancien terroriste anti-français, de venir se faire soigner chez la méchante colonisatrice en méprisant donc les hôpitaux de sa province devenue indépendante : c’est monnaie courante chez les anciens du FLN…Cela dit, en l’absence de bulletins de santé la presse algérienne s’interroge chaque jour, avec prudence, sur ce sujet tabou.
Et puisque les autorités présentent l’accident de santé de Bouteflika comme un « petit AVC » : la durée de son hospitalisation (bientôt 4 semaines) n’est que plus étonnante.Les rumeurs courent donc dans la rue algérienne, et notamment celle selon laquelle Bouteflika serait mort.
Selon une de nos sources, les Algériens « ont constaté lors de leurs déplacements des barrages militaires tous les 10 km au plus, ce qui est inhabituel selon eux. De même, aucun défilé militaire ni festivité n auraient eu lieu le 1er mai alors que c est la coutume. »
« Selon eux les barbus seraient prêts à s emparer du pouvoir avec toutes les conséquences que cela impliquerait sur les banlieues françaises.
Ils craignent une révolution sanglante sur place. »Par ailleurs, selon des médias espagnols, 500 marines US avec 8 chasseurs bombardiers sont arrivés sur leurs côtes sud et se préparent à intervenir pour récupérer leurs ressortissants en Algérie, où une guerre civile et un putsch seraient possibles, voire probables.
Un gros afflux d’immigrés vers l’Espagne et la France serait alors à craindre… -
Un collectif appelle à la manif pour tous du 26 mai
Nous participerons, très déterminés, à la Marche pour tous du 26 mai contre le « mariage homo », pour y défendre l’exigence morale et politique et non politicienne, l’exigence trans-partisane d’abroger purement et simplement la loi nihiliste Hollande-Taubira de désintégration familiale et sociale.Nous marcherons poussés par notre fidélité aux valeurs chrétiennes et humaines du respect de la vie et de la famille.Nous marcherons contre le racisme véritablement anti-humain qui prétend substituer à l’humanité constituée par le couple de l’homme et de la femme une dialectique d’appartenance homosexuelle ou hétérosexuelle.¢
Nous marcherons parce qu’enfin, à l’évidence, la majorité des marcheurs réprouve désormais expressément le traquenard d’une dialectique d’instrumentalisation des concepts psychiatriques de « phobie » et de « philie » qui aurait pu aboutir à un véritable détournement de la Marche. On a trop connu cela avec l’abomination des rééducations psychiatriques dans le monde soviétique.Nous marcherons dans le calme, l’amitié et la liberté, en effet pour tous, de manifester selon sa foi et sa sensibilité et non selon un carcan dictatorialement imposé.Nos amis pourront bien sûr à leur gré défiler avec leurs délégations provinciales, d’autres avec des mouvements selon leur sensibilité.Nous, avec les militants et adhérents et amis de nos organisations qui le souhaitent, vous donnerons rendez-vous [sur un point d'un des parcours dès que les tracés seront définitifs – J.S.].¢Le blog de Jeanne Smits
PREMIERS APPELANTS :Bernard AntonyRichard Haddad, éditeur, ancien président du Cercle National des étudiants de ParisDaniel Hamiche, rédacteur en chef de L’Observatoire de la ChristianophobieVivien Hoch, chercheur en philosophieJacques Le Morvan, Chrétienté-Solidarité, vice-président du Centre Henri et André CharlierCécile Montmirail, vice-présidente de l’AGRIFAbbé Vincent RibetonPasteur Saïd, communautés chrétiennes d’Afrique du nordMichel Seamb, Convergences AfricainesJeanne Smits, directrice de PrésentYvonne Soleil, Chrétienté-Solidarité-PersécutionsAbbé Guillaume de Tanouärn, Centre Saint PaulGuillaume de Thieulloy, directeur de Riposte catholiqueJérôme Triomphe, avocat de l’AGRIFFrançois Wagner, avocat de l’AGRIF -
La fin de la croissance : le pétrole montré du doigt
Non seulement la croissance économique des années 2000 est chose du passé, mais la fin du pétrole à rabais aura un impact significatif sur l’économie en général et la mondialisation en particulier. C’est la thèse soutenue par l’économiste Jeff Rubin, lors de son passage jeudi [16 mai 2013] à Montréal.
La statistique est probante : en l’an 2000, la facture d’essence mondiale était de 800 milliards de dollars par année. Aujourd’hui, elle avoisine les 3.000 milliards de dollars, calcule Jeff Rubin, qui était de passage à Fintech Montréal jeudi [16 mai 2013] pour livrer les conclusions de son deuxième essai The End of Growth (La Fin de la croissance).
Jeff Rubin a quitté la CIBC en 2009 après qu’on lui eût refusé la permission d’écrire son premier best-seller, Why Your World Is About to Get a Whole Lot Smaller : Oil and the End of Globalization.
Dans ses deux bouquins, il analyse les mutations profondes que subiront les économies du monde dont la croissance a été portée, pour l’essentiel, par le pétrole à rabais.
Qu’on en juge : « en moyenne, dans les quatre dernières décennies, une augmentation de 1 % de la consommation de pétrole a engendré une croissance de 2 % du PIB mondial », écrit Jeff Rubin dans son dernier essai.Lors du premier choc pétrolier, en 1973, l’OPEP a fermé les vannes et retranché 8 % de l’inventaire mondial d’or noir. L’année suivante, le PIB réel américain a chuté de 2,5 %. En ces temps de morosité économique, alors que les politiques de stimulation de la croissance économique ne fonctionnent pas, soutient Jeff Rubin, selon qui « un baril de pétrole dans les trois chiffres affecte la croissance économique de façon importante ».
On a tendance à sous-estimer l’importance du pétrole dans l’économie mondiale, plaide l’économiste. « Alors que les pays sont pris à la gorge par de hauts niveaux d’endettement qui leur coûtent très cher », l’augmentation des coûts énergétiques peut avoir des conséquences catastrophiques.
« Un tiers de la consommation de pétrole est consacrée au transport », explique Jeff Rubin. Un baril passant de 20 dollars à 100 dollars est certain d’influencer le prix des marchandises, des transports, d’avoir des impacts sur la balance commerciale des pays et sur la consommation domestique.
Jeff Rubin cite des analyses de l’Agence internationale de l’énergie qui sonnent l’alarme : « les ménages dépensent autant en énergie que lors des chocs pétroliers passés ». Et il n’y a pas de choc pétrolier présentement.
« En 1973, le président Nixon, pour mitiger l’impact de la hausse du prix de l’essence, a imposé la limite de vitesse de 110 km/h (55 miles à l’heure) pour réduire la consommation d’essence », relate Jeff Rubin, selon qui une hausse des prix du pétrole est l’équivalent d’imposer une limite de vitesse à l’économie.
L’impact du baril tarifé dans les trois chiffres est profond : « Toute la délocalisation perd de son attrait économique. Si l’avantage d’importer une tonne de fer de Chine est réduit à néant pas la hausse des prix à la pompe, elle ne serait pas étonnant qu’on rapatrie des emplois manufacturiers. »
La même chose vaut pour l’agriculture, un secteur de haute consommation énergétique. « Importer des ailes de poulet congelées devient un non sens économique. » Tout comme les exportations canadiennes de blé, ou de porc.
« L’étalement urbain était fonction des bas prix de l’essence, on verra une densification des villes. » Et peut-être même un retour de l’agriculture dans les banlieues, postule Jeff Rubin, ajoutant qu’en Amérique du moins, il faut apprendre à ne plus définir le bonheur par la consommation d’énergie par tête de pipe.
Ses critiques font souvent valoir que Jeff Rubin omet d’accorder de l’importance aux autres sources d’énergie ou à l’importance de la technologie. « Le fait est que le pétrole est magique : nous n’avons pas encore trouvé une substance qui contient autant d’énergie facile à utiliser et à conserver, à si peu de frais. »
Enfin, l’économiste se réjouit de ce que la hausse des prix du pétrole aura l’avantage de réduire les émissions de CO2, récemment documentées comme ayant atteint le seuil critique pour le climat planétaire de 400 parties par million.
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Les 5 trous les plus fascinants du monde
J’étais tout simplement obligé de relayer cet article tant il est magnifique, le plus phénoménal de tous étant bien évidement le tout dernier!!!
-C’ est probablement le trou le plus grand creusé à la main. Il a 1097 mètres de profondeur. Il y a environ 3 tonnes de diamants qui ont été extraits de ce trou .
- Le Glory Hole de Monticellodfam est le plus grand tourbillon du monde. ll pompe 5000 m³ d’eau par seconde.
- Ce phénomène se situe à 40 km de Belize. Il y a plusieurs trous bleus dans le monde, mais aucun aussi enchanteur que celui-ci.
- En 2007 s’ est créé spontanément cet énorme trou.12 maisons et 3 personnes y ont disparu.- Le parlement européen fait partie des plus grands trous du monde.Annuellement, il y disparaît des milliards d’€ provenant de nos impôts …Merci à Jean.M
Trouvé sur buzz-actus-2013
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21 mai : manifestation à Bordeaux
21 mai : manifestation à Bordeaux
La Manif Pour Tous 33 (LMPT 33), appelle tous les girondins à se rendre à Paris le 26 Mai.
En attendant, LMPT33 propose un tour de chauffe et donne rendez-vous à TOUS, Mardi 21 mai à 18h30, PLACE DE LA BOURSE A BORDEAUX pour une marche bruyante jusqu’à la Place Pey Berland.
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De l'hospitalité chez les Anciens Germains
Leopold Hellmuth, Gastfreundschaft und Gastrecht bei den Germanen, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, Wien, 1984, 382 p.
Dans cet ouvrage fouillé, Leopold Hellmuth étudie les formes d'hospitalité dans la Scandinavie ancienne. L'hôte y est reçu par le chef de maison qui va à sa rencontre et lui accorde sa protection active. Car la protection active est le premier des devoirs que l'on doit honorer en tant que maître de maison. Elle passe même avant le couvert que l'on ne peut pas toujours offrir en temps de disette. Dans le droit germanique, il est plus honorable de refuser l'hospitalité et la protection d'un proscrit qui cherche un refuge pour échapper à la fureur de ses ennemis et poursuivants, que de les lui accorder et, ensuite, de faillir à ce devoir. Cet impératif de la protection active, que l'on doit à l'hôte, dérive, écrit Hellmuth, de la sacralité de la demeure, principe transcendant les circonstances et indépendant de la personnalité du protégé. L'enceinte de la demeure de l'homme libre scandinave est sacrée et inviolable, on ne peut reprocher à un maître de maison d'avoir accueilli un proscrit et personne ne peut arracher celui-ci à la protection qu'il lui donne. L'hôte est sacré, sanctus (César, De Bello Gallico, VI, 23). Tels sont du moins les principes: la littérature épique de l'ancienne Germanie, notamment le Nibelungenlied, nous montre que cette hospitalité peut être bafouée et que, dans sa demeure, le maître indélicat planifie parfois l'assassinat de son hôte. Mais la fréquence avec laquelle la plus ancienne littérature germanique met en exergue les entorses au principe de l'hospitalité témoigne de l'horreur qu'inspirait un tel parjure. L'inhospitalité est aussi souvent décrite comme un trait de caractère particulièrement négatif (pour la désigner, Tacite utilise le mot latin nefas dans Germania, 21). L'hospitalité est considérée comme une haute vertu (César dit que le refus d'hospitalité chez les Germains est une violation du fas, in De Bello Gallico, VI, 23), si bien qu'en Islande, il était de bon ton de faire construire sa maison le long d'une route fort fréquentée pour pouvoir bénéficier de la visite de nombreux hôtes, pour écouter le récit de leurs expériences et acquérir un savoir intéressant. Les hôtes étaient reçus comme des membres de la famille s'ils étaient des hommes libres, mais pendant un temps très bref, s'ils n'étaient que des mendiants. La durée d'une hospitalité ne pouvait excéder trois nuits, sauf invitation exceptionnelle. Contrairement à l'hospitalité grecque et romaine, l'hospitalité germanique ne forgeait pas de liens durables et quasi contractuels entre le maître des lieux et son hôte, elle ne répondait qu'aux simples besoins du moment et n'envisageait pas de prolonger le lien d'amitié et de protection dans le futur, voire de les institutionaliser sur le plan politique. Dans l'hospitalité germanique, c'est le maître de maison qui offre le plus souvent les cadeaux les plus importants à son hôte, prouvant par là sa puissance et son opulence, sans arrière-pensées matérielles ou politiques. La paganité germanique n'envisage aucune récompense divine pour les maîtres de maison généreux à l'égard de leurs hôtes. L'idée d'une récompense ne viendra qu'avec le christianisme, comme l'attestent des textes suédois du XIIIième siècle (Corpus iuris Sueo-Gotorum antiqui, 3, 213 ss.). Aucun texte germanique pré-chrétien ne mentionne que l'entorse au principe de l'hospitalité est un acte impie au regard d'une religion ou d'un ordre cosmique. L'hospitalité est une règle simplement humaine, mais néanmoins absolument impérative (DB).
[Antaios, Septembre, 1997] -
La prise du Trocadéro
PARIS (via Polémia) - Tout le monde ne parle plus que des « incidents », des « débordements » et des « dérapages » qui ont gâché la noble fête accompagnant la victoire du PSG au championnat de France, au Trocadéro. « Le Monde » du 15 mai évoque « les émeutes du Trocadéro » ; « Le Point » parle d’une répétition du futur grand soir, avec des airs tragiques. L’emballement politico-médiatique est en marche. M.G.
Belle fête du 13 mai, en vérité, que cette célébration de la réussite d’un club de football ! Paris se devait de fêter dignement cet exceptionnel événement culturel qui traduit son rayonnement et qui améliore tant notre quotidien. On a les victoires que l’on peut
Quel plaisir, en effet, de voir ces sportifs « parisiens » surpayés, dont une partie non négligeable d’entre eux ne connaît ni l’air ni les paroles de notre hymne national, entourés de leurs gentils sponsors, de leurs actionnaires qataris et du président du Parc des Princes, Nasser Al-Khelaïfi, sous l’œil attendri des médias et des publicitaires ! Pour un peu, tous ces héros auraient éclipsé ceux du Festival de Cannes !
Et quel enrichissement de voir ces supporters tellement « parisiens » qu’ils brandissent les drapeaux des pays du Maghreb dans l’allégresse !
Mais quel spectacle, en vérité, que cette exhibition d’un sport rongé par le voyeurisme, l’argent et le déracinement !
Las, la fête de la diversité friquée a été interrompue par de méchants hooligans ultras des banlieues. On crie à l’émeute parce qu’ils ont osé s’attaquer à ces noces du sport et de l’argent. Ils s’en sont pris aussi à l’icône de notre temps : le touriste, l’homme aux semelles de vent doté d’une carte de crédit. C’est dire s’ils ne respectent rien, les bougres !
On trouve surtout que la police a été débordée parce que les hooligans ont commis des déprédations dans les beaux quartiers avoisinants. La tête du ministre de l’Intérieur risque même de rouler dans la sciure pour cette raison.
Evidemment, quand de tels débordements ont lieu ailleurs, on trouve cela normal : comme quand les autos brûlent par « tradition » à la Saint-Sylvestre selon les médias. Mais ce ne sont que les autos de la France d’en bas. Au Trocadéro et sur les Champs-Elysées, c’est bien plus grave.
Mais, après tout, si les sauvageons des banlieues se manifestent aussi de temps en temps dans les beaux quartiers, cela produit une saine pédagogie. Car s’il y a un « problème des banlieues », n’est-ce pas justement à cause des bobos de l’oligarchie ? Ceux qui ne cessent de nous expliquer que l’immigration est une chance pour la France, qu’il faut encourager la « diversité », qu’il faut toujours moins d’Etat et qu’il ne faut pas adopter une attitude « frileuse » devant la mondialisation. Et qui habitent dans les beaux quartiers, justement. N’est-il pas juste qu’ils profitent de temps à autre des effets induits de leurs nobles préconisations ?
Michel Geoffroy http://fr.novopress.info