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  • Mgr Rey encourage la pétition One of us

    Extrait de l'entretien du Mgr Rey accordé à Pierre-Olivier Arduin :

     

    "L’Initiative citoyenne européenne « One of us » (Un de nous) est une pétition officielle susceptible d’être décisive pour accroître le respect de l’embryon humain à l’échelle de l’Union européenne. Pourquoi la soutenez-vous ?

     

    Cette Initiative est un nouvel instrument juridique de démocratie participative pour les citoyens des 27 pays de l’Union européenne qui, en l’espèce, a pour objectif de suspendre le financement européen de la recherche sur l’embryon humain pour la période 2014-2020. Pour cela, il faut qu’elle recueille 1 millions de signatures avant le 1er novembre 2013 dans au moins 7 Etats européens. Par ailleurs, chaque pays doit dépasser un certain quota pour que l’Initiative soit agréée : ainsi la France qui vient de rejoindre le projet doit-elle franchir le seuil des 60 000. En cas de succès, l’Initiative « One of us » obligera le Parlement européen à examiner la requête de ses organisateurs en audition publique et la Commission européenne à reconsidérer l’orientation de sa politique de recherche impliquant la destruction d’embryons humains. Cette Initiative me semble d’autant plus cruciale qu’elle conteste également le financement par l’Union européenne d’ONG qui font la promotion de l’avortement dans les pays émergents.

     

    En encourageant la signature de cette pétition, soit par Internet, soit par formulaire papier, je souhaite m’inscrire dans l’appel du Pape émérite Benoît XVI qui a exprimé publiquement à deux reprises son soutien pour ce projet inédit, le jour de son lancement le 20 mai 2012 et lors de l’Angélus du 3 février dernier. « L’embryon humain a dès le commencement la dignité propre à la personne (…). Cette affirmation, de caractère éthique, est reconnue vraie et conforme à la loi morale naturelle par la raison elle-même : elle devrait être le fondement de tout système juridique » (Dignitas personae, 8 septembre 2008, n. 5). L’enjeu est donc majeur : il s’agit de provoquer une prise de conscience au plus haut niveau européen sur la nécessité de protéger la vie de l’être humain au début de sa conception."

     

    Pétition en ligne : http://www.undenous.fr/

     

    Pétition sur papier : http://www.undenous.fr/wp-content/uploads/2013/03/formulaire-papier.pdf

     

    L’Initiative étant officielle, elle nécessite pour tout citoyen de plus de 18 ans d’indiquer son numéro personnel d’un document d’identification (carte d’identité, passeport ou permis de conduire). Pour la version papier, n’oubliez pas de signer. La confidentialité est protégée par les Instances européennes. Une fois complétés, ces formulaires doivent être envoyés à l’adresse suivante :
    Fondation Jérôme Lejeune – Opération Un de Nous – 37 Rue des Volontaires – 75015 Paris

    Philippe Carhon  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Loi Fioraso : Lettre ouverte d’Albert Salon à Mme Yamina Benguigui, ministre chargée de la francophonie

     

    Madame le Ministre

    Nos associations pour le français et la Francophonie vous ont, depuis la fin de janvier, fourni tous les éléments pour vous opposer, de toute la force de votre ministère et de vos propres convictions et personnalité, à l’éventuelle adoption du funeste article 2 du projet de votre collègue Mme Geneviève Fioraso.

     

    Funeste, vous le savez, malgré toutes les déclarations lénifiantes du "MESR"...

    Avec, peut-être, Mme Aurélie Filippetti, responsable, elle, de la langue française en France, vous pouvez contribuer à sauver l’honneur de la France, qui ne peut ainsi abandonner sa langue et passer au globish, et gifler tous les francophones et francophiles du monde. Vous pouvez contribuer à éviter au Président de la République et à son gouvernement la forfaiture - et le déshonneur - d’avoir creusé la tombe du français et de la Francophonie.

    Madame, vous ne pouvez pas laisser commettre ce crime.

    Des rumeurs sur la Toile vous mettent en cause, tout comme Mme Filippetti, et vous accusent d’inaction totale, craintive, en cette circonstance dramatique.

    Je ne veux pas le croire.

    L’honneur vous commande de vous manifester maintenant avec force, publiquement !

    Qu’avez-vous à perdre, réellement ?

    Que seraient quelques mois de plus, jusqu’au prochain remaniement, d’une morne durée, à la tête d’un ministère dont vous n’auriez pas tout tenté pour sauver la raison d’être ?

    Madame, nous vous en prions : criez votre désaccord.

    Rangez-vous du côté des vraies élites de la gauche qui ont refusé le déshonneur : les Pouria Amirshahi, Jacques Attali, Jean-Pierre Chevènement, Antoine Compagnon, Claude Hagège, sans parler du Canard Enchaîné...
    - Du côté des Académies et de Bernard Pivot.
    - Du côté de M. Abdou Diouf et de votre partenaire O.I.F.
    - Du côté de tels chefs d’Etat et de gouvernement* de pays francophones qui téléphonent peut-être en ce moment même au Président et au Premier Ministre.

    Vous serez estimée, citée, révérée.

    Comme les 80 députés qui, en juillet 1940, avaient refusé de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

    Vous savez que la France, lorsqu’elle était trahie par une partie de ses élites, a toujours trouvé, pour la défendre et la relever, à la fois d’humbles bergers sortis des profondeurs de son peuple, ainsi que de grands esprits et de personnages venus d’une immigration ou adhésion récente, de Léon Gambetta au M.O.I.(main d’oeuvre immigrée dans la Résistance), de Max Gallo de parents italiens et Léopold Sédar Senghor né en Casamance, de Romain Gary et André Makine nés en Russie, à Pouria Amirshahi né en Iran.

    Vous d’abord, et peut-être Mme Aurélie Filippetti, pouvez, au poste en vue où vous êtes, marquer un coup d’arrêt salutaire à la descente aux enfers, en tout cas : marquer les esprits, marquer un sursaut de fierté partagée.

    Vous serez alors dans l’estime et le coeur de beaucoup de Français qui tiennent à leur langue et à ce qu’elle porte, à leur pays, à sa vocation de voix originale dans le monde, à tout le potentiel d’humanité que la Francophonie représente.

    Au secours, Madame !

    Albert Salon, docteur d’Etat ès lettres, ancien ambassadeur, commandeur du Mérite national, président d’associations de promotion du français et de la Francophonie.

    http://www.actionfrancaise.net/

  • Les premiers pas du courage civique : refuser le mensonge

    Par A. Soljenitsyne, à Moscou, le 12 février 1974.

    Il fut un temps où nous n’osions piper mot, fût-ce d’un chuchotement. Maintenant, voyez, nous écrivons pour le Samizdat, nous le lisons ; réunis dans les fumoirs d’un institut de recherche, nous ne nous lassons pas de nous plaindre : qu’est-ce qu’ils ne vont donc pas encore aller chercher, où ne vont-ils pas encore nous entraîner ! Et cette vantardise cosmique inutile, quand on n’a rien dans son propre pays à se mettre sous la dent, et ces régimes barbares qu’ils renforcent aux antipodes, et les guerres civiles qu’ils attisent, et Mao qu’ils ont fait grandir (à nos frais), et c’est encore nous qu’ils vont jeter contre lui, et il faudra bien marcher. Où aller, d’ailleurs ? Et ils font un procès à qui ils veulent, et les gens bien portants, qu’ils transforment de force en débiles mentaux, toujours et toujours eux, et nous, nous sommes impuissants.

    C’est déjà le fond de l’abîme, la mort universelle de l’esprit est imminente, la mort physique aussi dans le brasier qui nous engloutira tous, nous et nos enfants. Et nous continuons, comme devant, de sourire peureusement et de balbutier indistinctement :
    — Mais comment pourrions-nous bien nous y opposer ? Nous sommes sans forces.

    Nous sommes si irrémédiablement déshumanisés que pour toucher notre modeste ration de nourriture aujourd’hui, nous sommes prêts à sacrifier tous nos principes, notre âme, tous les efforts de nos ancêtres, toutes les espérances de nos descendants, tout, pourvu qu’on ne touche pas à notre chétive existence. Nous avons perdu toute fermeté, toute fierté, toute chaleur du cœur. Nous ne craignons même plus la mort atomique, nous n’avons plus peur d’une troisième guerre mondiale (on trouvera bien toujours un recoin pour se cacher), nous avons peur simplement de faire les premiers pas du courage civique ! Ah ! ne pas s’écarter du troupeau, ne pas faire un pas solitaire, pour risquer de se retrouver tout d’un coup privé de petits pains blancs, privé de chauffe-eau, interdit de séjour à Moscou !
    Or, nous pouvons tout ! Mais nous nous mentons à tiques, et cela est bien entré en nous, cela nous fait une existence commode, cela suffit pour toute la vie : le milieu, les conditions sociales, impossible d’y échapper, la réalité objective détermine la conscience, que sommes-nous, nous autres, là-dedans ? Nous n’y pouvons rien.

    Or, nous pouvons tout ! Mais nous nous mentons à nous-mêmes pour nous tranquilliser. Ce n’est pas leur faute à eux, c’est la nôtre, la nôtre SEULEMENT !

    Objection : mais, de fait, que pourrions-nous bien inventer ? Nos bouches sont bâillonnées, on ne nous écoute pas, on ne nous demande pas notre avis. Comment les contraindre à nous écouter ?

    Les convaincre qu’ils ont tort ? Impossible.

    Le plus naturel: les soumettre à de nouvelles élections, mais cela n’existe pas dans notre pays.

    En Occident, les gens connaissent les grèves, les manifestations de protestation, mais nous, nous sommes trop abattus, cela nous fait peur : comment ? Comme cela, brusquement, refuser de travailler ! comme cela, descendre dans la rue !

    Quant aux autres voies, ces voies fatidiques dont l’histoire russe, au siècle dernier, a fait l’amère expérience, à plus forte raison, elles ne sont pas pour nous. Sincèrement, on ! Aujourd’hui que toutes les haches ont fini de faire leur travail, que tout ce qui avait été semé a levé, nous voyons dans quelle erreur étaient tombés, dans quelles fumées s’étaient égarés ces jeunes gens si sûrs d’eux-mêmes qui pensaient au moyen de la terreur, d’un soulèvement sanglant et de la guerre civile, apporter au pays la justice et le bonheur. Non, merci, ô dispensateurs de lumières ! Car maintenant, nous savons que l’infamie des méthodes se multiplie dans l’infamie des résultats. Que nos mains restent pures !
    Ainsi, le cercle est fermé ? Et, de fait, il n’y a pas d’issue ? Et il ne reste plus qu’à attendre, les bras croisés, que quelque chose arrive de soi-même ?…

    Mais ce qui nous colle à la peau ne se détachera pas de soi-même si nous continuons, jour après jour, à l’admettre, à l’encenser et à l’affermir, si nous ne nous arrachons pas à ce qui lui est le plus sensible.

    Au MENSONGE.

    Quand la violence fait irruption dans la vie paisible des hommes, son visage flamboie d’arrogance, elle porte effrontément inscrit sur son drapeau, elle crie : « JE SUIS LA VIOLENCE ! Place, écartez-vous, ou je vous écrase ! » Mais la violence vieillit vite. Encore quelques années et elle perd son assurance, et pour se maintenir, pour faire bonne figure, elle recherche obligatoirement l’alliance du mensonge. Car la violence ne peut s’abriter derrière rien d’autre que le mensonge, et le mensonge ne peut se maintenir que par la violence. Et ce n’est ni chaque jour, ni sur chaque épaule que la violence pose sa lourde patte : elle n’exige de nous que notre obéissance au mensonge, que notre participation quotidienne au mensonge et c’est tout ce qu’elle attend de ses loyaux sujets.

    Et c’est là justement que se trouve, négligée par nous, mais si simple, si accessible, la clef de notre libération : LE REFUS DE PARTICIPER PERSONNELLEMENT AU MENSONGE ! Qu’importe si le mensonge recouvre tout, s’il devient maître de tout, mais soyons intraitables au moins sur ce point : qu’il ne le devienne pas PAR MOI !

    Et cela, c’est une brèche dans le cercle imaginaire de notre inaction, pour nous : la plus facile à réaliser, pour le mensonge : la plus destructrice. Car lorsque les hommes tournent le dos au mensonge, le mensonge cesse purement et simplement d’exister. Telle une maladie contagieuse, il ne peut exister que dans un concours d’hommes.

    Nous ne sommes pas appelés à — nous ne sommes pas mûrs pour — aller sur la place publique et proclamer à grands cris la vérité, et dire tout haut ce que nous pensons tout bas. Ce n’est pas pour nous, cela fait peur.
    Mais refusons au moins de dire ce que nous ne pensons pas !

    Voilà donc notre voie, la plus facile, la plus accessible, étant donné notre couardise organique et enracinée, c’est une voie bien plus facile (chose terrible à dire) que la, désobéissance civique à la Gandhi.

    Notre voie : NE SOUTENIR EN RIEN CONSCIEMMENT LE MENSONGE ! Conscient de la frontière au-delà de laquelle commence le mensonge (chacun la voit de façon différente), reculer en deçà de cette frontière gangrenée. Ne pas renforcer au moyen des baleines de corset ou des écailles de l’idéologie, ne pas coudre de loques pourries, et nous serons frappés de voir avec quelle rapidité, quelle absence de résistance le mensonge tombera à terre, et ce qui doit être nu apparaîtra au monde dans sa nudité.

    Ainsi donc que chacun d’entre nous, au travers de notre pusillanimité, que chacun d’entre nous fasse son choix : ou bien demeurer un serviteur conscient du mensonge (oh ! bien sûr, pas par penchant naturel, mais pour nourrir sa famille, pour élever ses enfants dans l’esprit du mensonge !), ou bien considérer que le temps est venu de se secouer, de devenir un homme honnête, digne d’être respecté et par ses enfants et par ses contemporains. Alors, à dater de ce jour :
    — il n’écrira plus désormais, ni ne signera, ni ne publiera d’aucune façon aucune phrase constituant, selon lui, une déformation de la vérité ;
    — des phrases de ce genre, que ce soit au cours d’une conversation privée ou publiquement, il n’en prononcera ni de lui-même, ni en répétant une leçon, ni en qualité de propagandiste, de professeur ou d’éducateur, ni sur scène dans un rôle de théâtre ;
    — que ce soit picturalement, sculpturalement, photographiquement, musicalement, il ne représentera, n’accompagnera, ne diffusera la moindre idée mensongère, la moindre déformation qu’il aura distinguée de la vérité ;
    — il ne produira ni oralement, ni par écrit, aucune citation « directive », par désir de plaire, à titre de contre-assurance, pour assurer le succès de son ouvrage, s’il n’est ,pas entièrement d’accord sur la pensée citée ou bien si elle n’est pas exactement pertinente à son propos ,
    — il ne se laissera pas contraindre à aller à une manifestation ou à un meeting contre son gré ou sa volonté. Il ne prendra, il ne portera aucune banderole, s’il n’est pas entièrement d’accord sur le slogan qui figure sur elle :
    — il ne lèvera pas la main en faveur d’une motion à laquelle il ne se rallie pas sincèrement ; il ne votera ni publiquement ni à bulletin secret pour une personne qu’il tient pour indigne ou douteuse ;
    — il ne se laissera pas entraîner de force à une réunion où il peut s’attendre à voir discuter une question de façon coercitive, déformée ;
    — il quittera sur-le-champ toute salle de séance, de réunion, de cours, de spectacle, de cinéma, dès qu’il aura entendu un orateur y proférer un mensonge, une ineptie Idéologique ou des phrases de propagande impudente ;
    — il ne s’abandonnera pas (ni n’achètera au numéro) à un journal ou à une revue qui déforme l’information ou passe sous silence des faits essentiels.
    Notre énumération, cela va de soi, ne recouvre pas tous les cas possibles et nécessaires où il faut s’écarter du mensonge. Mais quiconque sera entré dans la voie de la purification n’aura aucune peine à discerner d’autres cas avec une clairvoyance nouvelle.

    Eh oui, les premiers temps seront difficiles. Il en est qui se retrouveront momentanément sans travail. Les jeunes gens qui voudront vivre selon la vérité se verront fortement compliquer les premiers pas de leur jeune existence : jusqu’aux leçons qu’il faut réciter à l’école, tout est truffé de mensonges, il faut choisir. Mais pour quiconque veut être honnête, il n’existe pas d’échappatoire : il ne se passe pas de jour où chacun de nous, fût-ce dans les matières scientifiques tiques et techniques les plus exemptes de danger, ne soit contraint à faire l’un ou l’autre des pas que nous venons de dire, du côté de la vérité ou du côté du mensonge ; du côté de l’indépendance spirituelle ou du côté de la servilité spirituelle. Celui qui manquera de courage au point de renoncer à défendre son âme, que celui-là n’aille pas s’enorgueillir de ses idées d’avant-garde, se targuer d’être académicien ou « artiste du peuple », personnalité émérite ou général, qu’il se dise : je suis un veau et un poltron, je n’ai besoin que d’une chose : avoir mangé et être bien au chaud.

    Cette voie elle-même, la plus modérée des voies de la résistance, sera difficile à suivre pour les hommes encroûtés que nous sommes. Combien plus facile, tout de même, que de faire la grève de la faim ou de s’arroser d’essence, le corps enveloppé de flammes, les yeux éclatés sous l’effet de la chaleur ; nous autres, nous trouverons toujours du pain noir et de l’eau claire pour notre famille.

    Trahi par nous, trompé par nous, ce grand peuple d’Europe, en vérité, le peuple tchécoslovaque ne nous a-t-il pas montré qu’une poitrine sans défense peut tenir même contre un char, s’il bat en elle un cœur digne ?

    Une voie difficile ? La moins difficile, pourtant des voies possibles. Un choix difficile pour le corps, le seul choix possible pour l’âme. Une voie difficile, certes, mais Il y a d’ores et déjà chez nous des hommes et des femmes, par dizaines même, qui tiennent bon DEPUIS DES ANNÉES sur tous nos points, qui vivent selon la vérité.

    Il ne s’agit donc pas d’être les premiers à s’engager dans cette voie, mais de SE JOINDRE AUX AUTRES ! La route sera d’autant moins longue et pénible que nous serons plus unis, plus nombreux à nous y engager ! Si nous sommes des milliers, personne ne pourra venir à bout de nous. Des dizaines de milliers, et notre pays deviendra méconnaissable !

    Mais si nous cédons à la peur, cessons alors aussi de récriminer contre ceux qui ne nous laissent pas respirer librement : c’est nous-mêmes qui nous en empêchons ! Courbons l’échine, attendons encore, et nos frères biologistes ne tarderont pas à trouver le moyen de lire dans nos pensées et de modifier nos gènes.

    Si nous cédons là aussi, nous prouverons que nous sommes des nullités, des irrécupérables et c’est à nous que s’applique le mépris de Pouchkine :

    Que sert à des troupeaux d’être libres ?
    Le lot qui leur échoit est d’âge en âge
    Un joug, des grelots et un fouet.

    http://www.printempsfrancais.fr

  • Les relations familiales, partie 2

    Dans le cadre d’un deuxième volet d’étude sur la jeunesse qui constitue l’avenir de notre vieux continent, approfondissons à travers la technologie environnante et ses ravages au sein de la structure familiale.

    Une libération pour certains, un calvaire pour d’autres…

    Très bien connus chez les jeunes, puisque constamment en son contact, les outils mis à disposition pour faciliter la vie sont, en réalité, loin de faciliter les rapports et les échanges entre les générations. Peut être est-ce notre temps qui le veut, mais nous ne pouvons que constater que les ainés sont complètement perdus dans tout ces « bazars d’informatique et de GSM de l’espace ». Ceci étant, ce problème en soulève un autre en non des moindres. Il crée un véritable fossé, que dis-je un gouffre entre des parents d’une même lignée.

    Force est de constater que l’antique respect envers l’ainé que l’on consulte pour son bon conseil est plus qu’oublié, il est ringardisé. Notons par ailleurs la pénibilité d’aller voir un parent qui ne twitte pas, qui n’a de relations qu’avec de vraies personnes, et qui n’a pas d’Iphone! Voyez-vous aujourd’hui un collégien se vanter d’avoir un grand parent qui lui a enseigné telle ou telle chose ? Rares sont encore ces braves âmes car sa véritable fierté aura été d’avoir eu de l’argent a Noël… Encore faut-il que les grands parents en question aient la possibilité d’enseigner quelque chose... La recherche du plaisir immédiat de leur ingrate descendance, esclave du système et assoiffée de débauches en tout genre, leur fait  fuir la sagesse et l’expérience renfermées dans des corps victimes du temps.

    La facilité à utiliser la haute technologie en menant sa vie du bout du doigt fait croire à notre adolescent que c’est un jeu d’enfant et qu’il est risible de voir une personne qui ne connait pas ou mal la base même de cette avancée technique : l’ordinateur. Donnons aujourd’hui à ces fanatiques de la tablette et du téléphone mobile une plume et de l’encre ou une machine a écrire ou plutôt un bon coup de pied au cul pour qu’ils comprennent que la facilité réside dans l’expérience !

    L’homme d’aujourd’hui n’a cure des véritables contacts,  à partir du moment où il peut exhiber au monde entier ses centaines d’amis virtuels - qu’il ne contacte jamais et ne connait absolument pas la plupart du temps... Les relations sont devenues purement matérielles puisqu’il est possible d’évaluer et de faire savoir aux autres le nombre de connaissances (inutile d’extrapoler sur le terme « amis » employé par les réseaux sociaux).

    Constatons pour finir les ravages réalisés par notre environnement, l’habitude prise avec les outils électroniques aura fait des hommes des robots, éloignés de toutes valeurs sociales et communautaires réelles. C’est donc une destruction totale de ce que nous sommes qui est en train de s’orchestrer autour de nous. Une génération qui n’a que faire de son frère, qui ne se soucie pas du lendemain, qui utilise couramment la novlangue et qui est prête, dès sa plus tendre enfance, à tomber dans tous les pièges tendus par le Système. Quant à nous, nous n’avons plus qu’à être vaporisés (Voir 1984).

    Dandy http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Entretiens avec des Hommes remarquables par Georges FELTIN-TRACOL

    Madame, Mademoiselle, Monsieur, Chers Amis et Lecteurs du site,

     

    • Le n° 15 de Salut public (mai 2013) vient de paraître. Vous pouvez le consulter gratuitement sur :

     

    https://docs.google.com/viewer?url=http://troisiemevoie.fr/salutpublic/sp15.pdf&chrome=true

     

    • Nous vous rappelons la parution aux « Bouquins de Synthèse nationale » du nouvel essai de Georges Feltin-Tracol, Bardèche et l’Europe. Son combat pour une Europe « nationale, libérée et indépendante », 2013, 18 € + 3 €. À commander au :

     

    http://synthesenationale.hautetfort.com/media/00/02/2350097485.pdf

     

    • Nous vous rappelons que le samedi 25 mai :

     

    — à Paris, le Cercle Eurasia organise une conférence consacrée à « La voie eurasiste » avec les interventions d’Alexandre Douguine, « L’eurasisme hier et aujourd’hui », et d’Alain de Benoist, « L’eurasisme contre le libéralisme », le samedi 25 mai à partir de 16 h 00, 4, place Saint-Germain, Salle Lumière, 75006 Paris (7 € ou 5 € pour les étudiants et les chômeurs).

     

    — à Lyon, à 14 h 00, Tomislav Sunic fera une conférence sur « L’occidentalisme contre l’Europe » à l’invitation du G.U.D. – Lyon et d’Europe Identité. P.A.F. : 3 € et pour les informations et l’inscription obligatoire :

     

    CONFERENCE.SUNIC@YAHOO.FR

     

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    Par ces temps de misandrie avérée, de dénonciation de toutes formes et manifestations de sexisme, de recherche servile d’une indifférenciation totale inaccessible, les Éditions Alexipharmaque n’hésitent pas à publier un recueil d’entretiens avec seulement des hommes au risque de provoquer la vindicte proverbiale des mégères clitocrates, gynolâtres et autres « Hyènes de garde ». La parité n’est pas respectée dans ce bouquin ! Que fait donc la police de la pensée ?

     

    Le Cercle Curiosa a interrogé neuf personnes très différentes les unes des autres. À part le refus de se couler dans le cadre conforme du politiquement correct, quoi de commun entre le néo-platonicien Luc-Olivier d’Algange et le marxiste post-situationniste Francis Cousin ? L’eurasiste russe Alexandre Douguine et le musicologue post-punk Klaus Charnier ? Préfacé par Alain de Benoist, ce recueil d’entretiens n’est pas une enquête. Le Cercle Curiosa a pris soin de poser à chacun d’eux des questions spécifiques, d’où le sentiment de se trouver devant une mosaïque originale.

     

    Les réponses varient en qualité suivant la personne interrogée et un esprit chagrin pourrait qualifier l’ensemble de déséquilibré. Ce serait dur, car ces entretiens éclairent parfois une facette de la vie de l’interlocuteur. Par exemple, outre une réaffirmation de son eurasisme, Christian Bouchet en profite pour en finir (définitivement ?) avec certaines légendes colportées à son encontre. Il condamne l’ésotérisme nazi, manifestation particulière d’un spiritualisme de bazar, alors que « le national-socialisme allemand fut totalement dépourvu d’arrière-plan occultiste (p. 34) ». Il revient sur Aleister Crowley et confirme qu’il n’est pas thélémite (partisan de Crowley). Il prend au contraire de très nettes distances et, s’il avait à se trouver un mentor, ce serait certainement Evola et Guénon.

     

    Luc-Olivier d’Algange ne parle pas de son passé. Il préfère méditer sur le destin du Beau à l’heure où triomphent le Laid et l’Informe. « Notre temps est celui du totalitarisme désincarné : les exploiteurs sont aussi interchangeables et asservis que ceux qu’ils s’illusionnent d’asservir. La confusion de tout donne ce qu’elle doit donner : l’informe qui est le pire conformisme, étayé par la technique dont l’essence est de rendre toute activité humaine impossible sinon par son entremise. Ce ne sont plus les hommes qui échangent entre eux par l’entremise des machines mais les machines qui communiquent entre elles par l’intermédiaire des hommes (p. 19). » Contempteur incisif de la modernité, Luc-Olivier d’Algange participe à la guerre des idées sur le versant esthétique, philosophique et poétique.

     

    Personnalité inconnue, voire clandestine, Klaus Charnier aime se situer « à gauche et à droite […] dans le seul but de nier la dichotomie politique qui structure artificiellement les systèmes politiques démocratiques contemporains (p. 48) ». Cet expert en musiques industrielles estime avec raison « ridicule de réclamer “ de l’identité ” et de “ défendre l’Occident ” (p. 46) ». Il a compris la vacuité oxymorique d’une « identité occidentale » supposée ou d’un soi-disant « Occident identitaire » ! Il insiste principalement sur le fait que « l’Europe disparaît en tant que telle au nom de ses propres principes (p. 46) ». Il fait un diagnostic lucide et pense que « le “ nihilisme ” n’est jamais qu’une phrase préparatoire pour celui qui est assez fort pour le surmonter (et s’auto-engendrer à nouveau), une phase terminale pour le faible qu’il détruira. En ce sens, il est un vitalisme en attente (p. 52) ».

     

    Cette attente, Laurent James tient à la combler par une véritable réponse eschatologique. Aidé d’une subtile et précaire combinaison celtico-christiano-eurasisto-parvulesquienne, il promeut un « Royaume eurasien » parousique. Or cet idéal eurasien ne contredit-il pas sa croyance que « la Gaule est un pays occupé depuis mille cinq cent ans (p. 154) » ? Certes, la construction politique de la France par l’intermédiaire d’un État, incarnation de la puissance régalienne, s’est réalisée sur une fusion plus ou moins contrainte d’ethnies d’origine boréenne, mais de là à réclamer le départ des Romains, des Francs, des autres Germains, des Normands… Qu’il prenne garde à la réaction de l’officine sur-subventionnée S.O.S. Racisme ! Après le racisme anti-blanc, à quand un procès pour « barbarophobie » ?

     

    C’est avec une conception chrétienne assez proche, mais plus conceptualisée, qu’Arnaud Guyot-Jeannin concilie le christianisme et les identités. Il avance que « l’universalisme chrétien intègre les identités en les dépassant. L’universalisme moderne assimile ces mêmes identités en les absorbant. Le christianisme transfigure les hommes dans leur singularité et leur diversité (p. 107) ». Favorable au fédéralisme français et européen, il assure que « la civilisation européenne se compose de plusieurs nations et peuples qui renvoient à de multiples identités qui en font sa richesse. Un fédéralisme européen basé exclusivement sur les ethnies et les régions ne [lui] semble plus viable. Elle doit prendre sa juste place entre les régions et la fédération à venir (p. 114) ».

     

    Cette perception fédéraliste enracinée multiscalaire pourrait recueillir l’assentiment de Thibault Isabel. Outre des réponses aux divers problèmes actuels comme la technique, le paganisme au XXIe siècle ou le psychisme malmené de l’homme moderne, il salue l’actualité de l’œuvre de Proudhon. Fédéraliste intégral avant la lettre, « Proudhon a eu le mérite de penser une véritable alternative au système de l’argent – et une alternative qui ne se contente pas de remplacer la tyrannie du commerce par la tyrannie de l’État. Le sens a besoin de proximité : c’est donc à travers la proximité de la vie locale, et en d’autres termes à travers une relocalisation généralisée de la vie (économique, politique, familiale et culturelle), que nous pourrons réaccéder au sens (p. 142) ».

     

    Ce point de vue ne risque pas d’emporter l’adhésion de Francis Cousin. Partisan de l’anti-politique radicale et nostalgique de l’unité primordiale entre le politique, l’économique, le droit, l’art et le religieux, il conteste et dénonce dans l’ensemble des manifestations actuelles les propos significatifs de la marchandisation. « Dans ces conditions, l’auto-organisation communiste de l’humanité en ses diverses Communes fédérées d’ici et d’ailleurs, ne sera nullement demain une démocratie directe mais un retour élargi et universalisé au génos de l’Être lequel sera nécessairement anti-démocratique puisque la démocratie est par essence le système de la domination directement accomplie de la valeur d’échange circulant adéquatement aux exigences de l’équivalent-général : l’argent en tant qu’étalon de libre mesure de tous les hommes égaux dans le temps-marchandise de leur mort programmée (p. 58). » Corrosif, n’est-ce pas ?

     

    Les propos du théoricien russe du néo-eurasisme, Alexandre Douguine, sont relativement concis. Leurs brièvetés n’empêchent pas une véritable leçon de russologie donnée aux lecteurs français. « L’Église russe et la Papauté sont des choses peut-être trop différentes pour qu’elles puissent se comprendre mutuellement (p. 86). » Par conséquent, il est impossible d’effacer le Grand Schisme d’Orient de 1054 et de réunifier orthodoxes et catholiques ! En revanche, « nous pouvons cœxister en joignant nos efforts contre l’ennemi commun qui est le Diable, l’atlantisme et le monde moderne (p. 88) ». En traditionaliste conséquent qui médite sur la chute du monde contemporain, Alexandre Douguine veut « libérer Guénon du contexte New Age, néo-spiritualiste et sectaire qui tend à monopoliser son discours et à le marginaliser. Les théories de Guénon peuvent être lues dans une optique sociologique et parfois postmoderne (p. 86) ». Par cette réappropriation fondatrice, Douguine confirme son opposition entière à l’État-nation d’essence bourgeoise. Il soutient au contraire la voie vers l’Empire au sens traditionnel du terme.

     

    Le « Sujet radical » douguinien semble avoir trouvé un bon représentant en Michel Drac. Pour l’inventeur du concept de B.A.D. (bases autonomes durables), « nous ne sommes pas là pour corriger le système, ni même pour l’aider à s’auto-corriger. Rien ne peut nous faire plus plaisir que de le voir incapable de s’amender. Certes, le spectacle est consternant, mais hauts les cœurs : pire ça sera, mieux ça sera ! Parce que pire ça sera, plus vite toute la boutique sera par terre ! (p. 95) ». Le quotidien va s’aggraver dans les prochaines années (ou dans les prochains mois). Malgré l’apathie généralisée sciemment entretenue par des médiats chlorophormistes, Michel Drac juge probable « que nous allons assister à la généralisation d’une révolte diffuse, produite spontanément pour les masses dans un réflexe collectif. Sans élite pour la canaliser, cette révolte ne débouchera sur rien de probant, même si elle peut momentanément fragiliser le système. Conclusion : le boulot, c’est de produire une élite capable, le jour venu, de chevaucher cette révolte pour lui donner un sens. La providence s’occupera de nous donner une révolte à canaliser. Mais le canal, il faudra le creuser nous-mêmes (p. 99) ». La formation de cette avant-garde élitaire exige une rupture complète avec le monde actuel. Michel Drac en vient alors assez logiquement à prôner la construction progressive d’« une contre-société, qu’[il] appelle “ fractionnaire ” pour indiquer que c’est plus qu’une dissidence, quasiment une sécession a-territoriale. C’est la voie de l’avenir, celle qui rendra possible la construction d’un rapport de force (p. 95) ». Plus que pertinente, l’idée est géniale et profonde aux applications presque immédiates.

     

    On remarque la richesse et la diversité des entretiens. Bien sûr, le Cercle Curiosa aurait pu aussi interroger Tomislav Sunic, Gilbert Sincyr, Sylvain Roussillon ou tel ou tel directeur de site non-conformiste. Ce sera probablement pour le second tome de rencontres avec des dissidents remarquables !

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

     

    • Le Cercle Curiosa, Entretiens avec des Hommes remarquables, Alexipharmaque, coll. « Les réflexives », préface d’Alain de Benoist, 2012, 170 p., 19 €.

  • ” Fins de Droits ” : Portraits de chômeurs de longue durée

    Rencontre de quelques hommes et femmes qui témoignent de leur vie de chômeurs de longue durée. Du parcours de combattant, aussi, que leur imposent au quotidien la précarité et des revenus inférieurs au seuil de pauvreté.

    Volontaire, Christian n’a jamais baissé les bras. Maître d’hôtel il y a dix ans encore, il a exercé dans plusieurs grands établissements de la côte méditerranéenne avant d’être privé d’emploi. « Te retrouver au chômage alors que tu as toujours travaillé, c’est affreux, souligne-t-il. Surtout quand, pour avoir des colis alimentaires ou payer des factures, tu dois aller frapper aux portes du Secours catholique ou du Secours populaire, de la Banque alimentaire ou des Restos du cœur. C’est dur, très, très dur. Après, tu t’y habitues malheureusement, c’est triste à dire. »

    Comme le souligne le psychothérapeute Marc Jourdan: «  On dit que dans l’économie telle qu’elle est construite il faut un volant de personnes qui ne travaillent pas pour que le reste travaille. (…) Si on met les gens de côté parce qu’ils ne sont pas dans la norme, il faudrait quand même pouvoir leur donner une place où ils puissent créer leur vie, créer quelque chose pour la société : sans cela on tue. »

    Pour se sortir de cette spirale infernale, Christian a suivi pléthore de formations et décroché plusieurs contrats d’aide à l’insertion, avant d’initier la création de la Maison des chômeurs de Saint-Girons : « J’ai 53 ans, bientôt 54, je voudrais un CDI, espère-t-il. Avec les contrats aidés à 30 heures, on ne gagne rien. (…) Et puis, au bout, vous n’avez pas toujours un emploi ; il y a des réussites heureusement, mais, quand vous regardez, elles sont infimes et beaucoup de gens repartent à la case départ : à la Villa Pôle emploi, la Villa Chagrin. C’est un peu malheureux quand même. » [...]

    Épargner, Isabelle en est bien incapable. Seule avec ses trois enfants depuis son divorce et sans emploi depuis quatre ans, cette formatrice dans le secteur de la petite enfance n’a pour vivre que sa pension alimentaire et les aides de la CAF. Mille quatre cents euros qui ne lui permettent pas de bénéficier du RSA, le revenu de solidarité active.

    Nourrir les siens avec 150 euros par mois est pour elle une gymnastique comptable désespérante : «  Je regarde les pigeons, là, sur le toit, observe-t-elle songeuse, et je me dis : C’est quoi leur priorité à eux ? Manger, dormir, se protéger, se reproduire. C’est tout simple. Moi, aujourd’hui, j’ai l’impression d’être un pigeon puisque mes priorités, c’est remplir le frigidaire et m’assurer qu’il y ait un toit sur nos têtes. (…)

    Je me contente de petites choses agréables gratuitement, mais le précipice n’est pas loin. Je sens que ma situation est fragile et qu’il suffirait de pas grand-chose pour que je tombe dans le vide. Finalement, je crois que je suis comme un pigeon, sauf que je ne peux pas voler de mes propres ailes. »

    Comme d’autres chômeurs, précarisés à durée indéterminée, du quartier toulousain de La Faourette, Isabelle, Christian et Miloud ont trouvé au sein de l’association Partage un lieu d’écoute et d’échange. S’y réunissant autour d’une partie de Scrabble ou d’un repas-débat, les « encombrants du système économique » y nouent un lien social primordial.

    http://fortune.fdesouche.com

  • Objection de conscience : le diocèse de Fréjus-Toulon s'engage

    Lu sur le site du diocèse de Frèjus-Toulon :

    "L’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon met en place un courriel  (bioethique@diocese-frejus-toulon.com) pour les professionnels de santé qui vivent dans leur pratique des limitations ou des atteintes à la liberté de conscience."

    Extrait des explications de Pierre-Olivier Arduin de la commission bioéthique de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon :

    Poa"Les professionnels de santé chrétiens se trouvent quotidiennement face au devoir de refuser d’accomplir ou de coopérer à des actes, qui pour être légaux, n’en sont pas moins « en contradiction totale et insurmontable avec le droit inviolable à la vie » parce qu’ils conduisent à l’avortement de l’enfant à naître quel qu’en soit le moyen (IVG chirurgicale ou médicamenteuse, stérilet ou pilule du lendemain,…), portent atteinte à la dignité de la procréation humaine (contraception sous toutes ses formes, stérilisation définitive, insémination artificielle avec ou sans donneur étranger,…) ou encore blessent tout à la fois la vie humaine et l’identité de l’acte conjugal (fécondation in vitro qui dissocie la sexualité de la procréation et conduit à la destruction de nombreux embryons,…) En interprétant droitement la loi naturelle et les normes éthiques objectives conformes à la dignité humaine qui en découlent, l’Eglise ne cesse de rappeler que l’ensemble de ces pratiques sont non seulement des actions intrinsèquement mauvaises (intresece malum) qui ne peuvent jamais être justifiées moralement mais que les lois elles-mêmes qui les dépénalise, comme l’avait rappelé solennellement le bienheureux Jean-Paul II dans Evangelium vitae, « ne créent aucune obligation pour la conscience, et entraînent au contraire une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience ». Dans la même Encyclique, le grand Pape a fait de l’objection de conscience « un droit humain élémentaire ». Les soignants peuvent-ils le faire valoir sereinement, toujours et partout, pendant leurs études ou dans l’exercice de leur profession, sans craindre intimidations, pressions, voire brimades et discriminations ? (...)

    L’inquiétude est d’autant plus vive chez les soignants que le spectre d’une dépénalisation de l’euthanasie, fût-elle d’exception, se profile à l’horizon. Jusqu’à présent, les atteintes à la vie humaine débutante, malgré leur gravité morale et leur retentissement délétère sur le sens de l’agir médical, ont été circonscrites aux spécialités en lien avec le suivi de la grossesse.

    Autrement dit, certains professionnels ont pu s’estimer relativement épargnés par la « culture de mort », qui ne les a pas touchés dans l’exercice de leur métier, du moins directement. Si une loi instaurant le « droit de mourir dans la dignité » était adoptée selon le vœu du chef de l’Etat, ce sont toutes les professions, toutes les spécialités et jusqu’à la médecine générale qui seraient frappées. On réclamera l’euthanasie aussi bien dans un service de gastro-entérologie que de pneumologie, de même que l’acte létal effectué par le généraliste deviendra courant à domicile à l’instar de la Belgique ou des Pays-Bas (plus de la moitié des euthanasies sont pratiquées par le médecin de famille au domicile de la personne). Comme « le mariage pour tous » est sur le point de dénaturer le mariage et dynamiter de l’intérieur la famille, l’euthanasie atteindrait en plein cœur la médecine et signerait la destruction de son essence même. Dans ce cadre, la pression sur la liberté de conscience des soignants, notamment en secteur hospitalier, sera maximale et proprement invivable (...)

    Mgr_rey_01Sera-t-il encore possible dans quelques mois à un chrétien d’exercer les fonctions de maire, d’officier d’état civil ou d’assistante sociale (procédures d’agrément pour l’adoption au sein des conseils généraux) si la loi ouvrant le mariage et l’adoption entre personnes de même sexe devait être votée ? Devant la multiplication des entorses faites à la liberté de conscience dans le champ de la santé, l’impasse dans laquelle se trouvent certains professionnels ou la crainte de nouvelles atteintes à venir, Mgr Dominique Rey a souhaité que l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon concrétise la sollicitude que doit avoir l’Eglise envers les chrétiens confrontés à ces difficiles questions. Un courriel est désormais à la disposition des personnes désireuses de partager leurs expériences et difficultés. Chaque témoignage relaté fera l’objet d’une lecture attentive et sera porté à la connaissance de Mgr Rey et de l’équipe de l’Observatoire. A partir de là et de la réflexion déjà engagée, de la concertation avec d’autres déjà engagés sur ces sujets, nous tenterons d’élaborer des actions concrètes pour protéger la liberté de conscience de tous." 

    Philippe Carhon  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Ce monde merveilleux et imaginaire des cyber-warriors- par Marie Vermande

    PARIS (via Belle et Rebelle) - Les cyber-warriors, on ne sait pas trop ce qu’ils font de leur vie… Enfin si, on le sait : ils se lèvent à midi, se couchent à 5 heures et passent leurs journées derrière l’ordi. Mais ce qu’on ne sait pas, c’est plutôt de quoi ils vivent… Mais ça, c’est leur affaire.

     

    Depuis l’ère Facebook cette engeance étrange de cyber-warriors se répand comme une traînée de poudre et on ne sait comment faire pour s’en débarrasser. C’est pire qu’une invasion de pucerons dans vos rosiers ! C’est d’ailleurs aux époques pré-élections que le virus se propage le plus. Et puis en ce moment aussi… Avec la montée des mécontentements parmi nos concitoyens, on a également l’augmentation incroyable de ces soldats du net prêts à tout casser, tout détruire, et qui donnent des conseils du type : comment gouverner le pays, comment penser, comment vivre…

    Le tout campés dans leur fauteuil et planqués derrière leur ordi
    Il est de plus assez difficile d’établir un profil type de cette espèce. Ils sont hommes ou femmes, de droite ou de gauche, athées, catholiques ou musulmans. Bref, qu’importe leur religion et ce qu’ils pensent, le principal est qu’ils sont partout et qu’ils ne savent faire qu’une chose : tapoter du clavier. Ils vont à toute allure, comme s’il s’agissait d’une course contre la montre, que le but de leur journée était de poster toujours davantage de commentaires, comme s’ils étaient payés à la lettre envoyée sur le net, et qu’ils avaient droit à une prime à l’insulte proférée. Les fautes d’orthographe, la cohérence du discours… qu’importe !

    Ce qui compte c’est seulement d’avoir le dernier mot
    Et pour cela, un seul moyen : décourager l’adversaire. A peine celui-ci a-t-il répondu qu’aussitôt le cyber-militant lui envoie un paragraphe immense de réponse. Et sans se contenter de n’en envoyer qu’un, il en envoie plusieurs à la suite. Ainsi, si l’adversaire répond, il a déjà trois paragraphes de retard, ce qui n’est pas pratique pour un débat.

    Une autre arme du cyber-militant est de reprendre chaque phrase – si ce n’est chaque mot – du discours de l’adversaire, d’interpréter cette phrase, et de la détruire dans un paragraphe plus ou moins logique. Imaginez donc, que face à un cyber-militant vous écriviez cinq phrases pour argumenter votre pensée… Vous aurez droit alors à cinq paragraphes numérotés (les numéros cela fait toujours plus sérieux).

    Merci Wikipédia !
    A ce rythme-là, le cyber-adversaire, repris par son quotidien, ses obligations, son travail, ou tout simplement l’envie de passer son temps ailleurs que devant un écran d’ordinateur, a vite fait de rendre les armes ! D’ailleurs vu que l’espèce des cyber-militants ne cesse de proliférer, dès qu’on soupçonne quoi que ce soit qui y ressemble, on abandonne de plus en plus rapidement la partie. A quoi bon, après tout, discuter avec quelqu’un qui trouvera toujours un site internet à vous copier-coller dans la conversation, et qui aura tout le temps de reprendre point par point chacun de vos mots, voire à retourner dix paragraphes plus haut pour découvrir un bout de phrase qui contredirait un autre bout de phrase dix paragraphes plus loin !

    Ainsi, pour les cyber-warriors, la vie doit sembler de plus en plus monotone, et les adversaires de plus en plus faciles à faire fuir… Sauf si par hasard, au détour des méandres virtuels, leur chemin croisait celui d’un autre cyber-militant. C’est dans ces cas-là que s’entame un face à face sanglant aussi bien qu’interminable entre les deux protagonistes…

    De temps en temps, ce n’est pas à un simple cyber-adversaire que s’en prend le cyber-warrior, mais à un site web représentant une pensée qu’il réprouve (que ce soit politique, social ou religieux). C’est alors que le cyber-militant commente chaque publication et chaque commentaire, par de très longs paragraphes, indigestes de préférence.

    Une solution: la modération !
    Si aucun modérateur ne venait de temps en temps mettre court à ces combats improbables, il y aurait de quoi vous plomber votre site web, et décourager le simple visiteur cyber-amateur, venu consulter vos publications, et se contenter de donner son humble avis, en une phrase ou parfois en un simple mot. D’ailleurs, le modérateur est au final le principal ennemi du cyber-warrior qui a beau hurler à la censure, à la dictature de la pensée, à la tyrannie, et autres grands mots, se retrouve tout de même démuni et impuissant face à la sentence finale du modérateur qui appuie sur la touche “bannir cet utilisateur”. C’est alors que le tapotage de clavier devient inutile, et que le seul moyen pour le cyber-militant de défouler sa rage est de se choisir une autre cible… Jusqu’à ce qu’à nouveau, un modérateur agacé le bannisse.

    Pourtant, face à cette répression modératrice, le cyber-militant s’organise. Et pour cela il a plusieurs armes de secours : l’une de ses méthodes est par exemple d’agir en bande. Deux ou trois autres cyber-warriors qui agissent simultanément ou en décalé, et ils ont de quoi occuper le modérateur un certain temps. Un autre moyen, lorsqu’il s’agit d’un cyber-warrior solitaire, est le compte de secours : beaucoup d’entre eux ont des tas de comptes différents sur Facebook, et si l’un d’eux se fait bannir, il y en aura toujours un autre pour prendre la relève ! Sauf qu’après beaucoup de patience, le modérateur finit toujours par l’emporter, et le cyber-warrior par se retrouver seul face à un écran vide…

    Quelques conseils pour que le cyber-warrior puisse continuer sa guerre de façon plus efficace ?

    C’est très simple :

    • Créer lui-même un site web, un blog, une page ou n’importe quoi d’autre, dans lequel il pourra écrire ses propres articles et exprimer ses pensées sur le monde et la société. Pour être lu il n’aura qu’à occuper tout son temps libre à la promotion de sa cyber-expression, et essayer de se faire publier sur des plateformes visitées : de cette façon, il exprimera ses idées sans se rendre désagréable au commun des utilisateurs du web, et aura un peu plus de chances d’en convaincre quelques-uns…
    • Essayer de défendre ses idées dans la real life. Comme la plupart des gens en fait. Ce n’est pas si compliqué au final, il suffit de s’investir dans une association, dans un comité de quartier, dans un parti politique ou que sais-je ? Il y a de multiples formes de se battre sur le terrain pour convaincre.
    • Aller se pendre.

    Marie Vermande http://fr.novopress.info

  • « Cendres », le feu qui couve par Claude BOURRINET

     

    Ceux qui pensent lier l’Histoire, comme des Lilliputiens tentant de river au sol un Gulliver dont la grandeur les terrasse, vivent dans l’illusion, le mensonge libéral, bien qu’ils se réclament de la réalité. Mais quelle réalité ? Quel moulin prend-on pour un géant ? Quel mécanisme infernal nous condamne-t-il à tourner en rond perpétuellement, dans une ivresse mortifère et douloureuse, en guise de combat dérisoire et perdu d’avance ?

     

    C’est cette réalité illusoire, ce mirage aux alouettes, ce fantasme destructeur, que révèle, dans sa nature obscène, le pamphlet de Vincent Vauclin, Cendres, paru récemment.

     

    Les références, en exergue des trois grandes parties de ce brûlot, ne laissent guère de doute sur la tonalité du propos. Deux d’entre elles, Guénon et Evola, nous convient à penser selon la logique de la grande Tradition, autrement dit selon l’angle du pessimisme méta-historique : la modernité, vecteur principiel du capitalisme, est aussi le stade suprême de la décadence. Vincent Vauclin, pour imager cette « dévastation » utilise d’abord la métaphore du cyclone pour, ensuite, employer celle du cancer ce  lent processus d’infection qui détruit notre système immunitaire.

     

    Jamais, en effet, une période historique n’a connu une telle déchéance, au point qu’on peut parler d’« âge sombre ». L’oxymore « dictature hédoniste » rend compte de cette emprise totalitaire sur les corps et les esprits, d’autant plus profonde qu’elle est amplement voulue et s’apparente à une servitude volontaire.

     

    Nous avons affaire à un mécanisme parfait, qui flatte les bas-instincts et les pulsions par des sollicitations matérialistes et misérables, un matraquage de plaisirs abêtissants, source de régression intellectuelle et psychologique. Cette dépossession de soi-même déréalise la personne, la déracine, et la transforme en nomade standardisé par l’industrie du vice.

     

    Cette société sans valeurs et sans foi, parodie de façon grotesque, dans le champ de la consommation et du spectacle, la religion véritable. Mais le sacré inversé s’incarne surtout dans la transgression : indifférenciation sexuelle et générationnelle, qui abolit les frontières, détruit le groupe naturel, discrédite l’autorité pour encourager le narcissisme, abolition du caractère sacré de la vie ravalée à sa dimension matérialiste, immersion dans l’univers de la virtualité, de l’abstraction numérique, qui crée l’illusion d’une démocratie, mais qui est surtout source de contrôle.

     

    Des lobbies et groupements de connivence, dont le mythe fondateur, la Shoah, est protégé par des lois liberticides, tirent, en effet, profit, à l’échelle mondiale, d’une société déstructurée qu’ils voudraient maîtriser totalement.

     

    Or c’est aussi un système qui nourrit ses propres contradictions, dont l’une est de ne pas parvenir à satisfaire les rêves qu’il engendre.

     

    Deux conséquences naissent de cette impossibilité à atteindre des objectifs avoués, deux réactions sont provoquées par cette frustration permanente : une violence souvent pathologique, sur soi-même ou autrui, et une révolte endémique, latente ou déclarée.

     

    C’est cette dernière qu’il faudrait organiser, dans un ordre « organique » dont le but serait de transmettre et d’aguerrir. Il ne s’agit pas non plus de s’égarer dans de fausses luttes, qui prennent les symptômes pour des causes.

     

    « L’embrasement est proche », conclut ce brillant essai, clair et vif, qui ressemble parfois au fameux pamphlet L’insurrection qui vient.

     

    Il est toujours rassurant et réjouissant d’apprendre l’existence d’un témoignage qui, s’ajoutant à d’autres, suscite ce courant de plus en plus puissant dont la force emportera un jour toutes les digues qu’un monde laid et minable tente d’ériger pour empêcher la colère et la justice de s’exprimer. De plus en plus de jeunes prennent conscience des réalités d’un univers faux et destructeur, dans lequel ils se sentent mal à l’aise, et le réseau Dissidence contribue efficacement à l’essor de la cause.

     

    Bien qu’on puisse formuler quelques nuances sur la responsabilité réelle de la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État dans l’avènement d’une société de décadence, de même qu’on peut analyser avec plus de souplesse le rôle véritable des lobbies apatrides (dont l’action est bien sûr réelle), et que l’on s’interrogera sur le bien fondé de la foi dans des révoltes populaires, dont on voudrait bien qu’elle soit fondée, on lira avec profit ce petit ouvrage de 88 pages, que l’on peut télécharger gratuitement sur www.la.dissidence.org, ou bien www.vincent-vauclin.com, ou que l’on peut commander sur ces sites pour une modique somme.

     

    Claude Bourrinet http://www.europemaxima.com/

     

    • Vincent Vauclin, Cendres. Croisade contre le Monde moderne, TheBookEdition.com, 2013, 88 p., 7 €