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  • 8-9 juin - Colloque à Orange : "Municipales 2014 : la méthode pour gagner"

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  • Paul-Marie Couteaux souhaite que l’UMP accepte des alliances avec le FN

    Un allié de Marine Le Pen, le président du SIEL, Paul-Marie Coûteaux, demande dans une lettre ouverte aux dirigeants de l'UMP de ne plus "faire obstacle" à des alliances avec le FN, après la suspension d'un militant qui a noué un accord avec le parti d'extrême droite pour les municipales dans la Somme.
    Ce militant de l'UMP sans mandat électif, Arnaud Cléré, candidat à Gamaches, a par ailleurs adhéré au SIEL, une composante du Rassemblement Bleu Marine dirigé par la présidente du FN, a-t-il annoncé mercredi à l'AFP. "Je serai candidat avec une étiquette +union des droites+", a-t-il aussi affirmé.¢
    Dans sa lettre ouverte, Paul-Marie Coûteaux demande "solennellement" aux dirigeants de l'UMP "de ne pas faire obstacle au mouvement unitaire qui s'esquisse dans le pays, et de ne pas écarter ceux des vôtres qui, d'ores et déjà, et non sans courage et lucidité, explorent ces voies nécessaires" d'union entre l'UMP et le FN.
    Selon lui, "il semble désormais qu'une telle démarche se trouve comprise et partagée par un nombre croissant de Français, notamment ce qu'il est convenu d'appeler +l'électorat de droite+".
    "Au-delà des municipales, je voudrais qu'on explore les points communs des projets entre l'UMP et le FN pour parvenir à un programme commun", a expliqué M. Coûteaux à l'AFP, une perspective pour l'instant rejetée tant chez les dirigeants de l'UMP que du FN.
    "Nous sommes des opposants à l'UMP. Nous considérons qu'ils sont les co-responsables de la situation de notre pays", a ainsi récemment rappelé Marine Le Pen.

    Public Sénat http://www.francepresseinfos.com/

  • Synthèse Nationale manifestera le 26 mai à Paris

     

  • Pie XII : le mauvais procès

    Le Spectacle du Monde - 01/01/2008

    Le procès médiatique de Pie XII n'en finit pas de rebondir. Alors que la recherche historique ne cesse de démontrer que, pendant la Deuxième Guerre mondiale, le pape a fait tout ce qui était en son pouvoir afin de venir au secours des juifs persécutés.
     
    C’était il y a cinquante ans. Le 9 octobre 1958, Pie XII était mort. Golda Meir, ministre des Affaires étrangères d'Israël, faisait alors cette déclaration : « Pendant les dix années de la terreur nazie, quand notre peuple a souffert un martyre effroyable, la voix du pape s'est élevée pour condamner les bourreaux et pour exprimer sa compassion envers les victimes ». Cet hommage, rendu par un des fondateurs de l’État juif, couronnait d’innombrables prises de position qui, depuis la guerre, s’étaient exprimées sur un ton analogue. En 1945, « au nom de toute la communauté juive », le Congrès juif mondial avait manifesté « sa profonde gratitude pour la main protectrice tendue par Sa Sainteté aux juifs persécutés pendant ces temps terriblement éprouvants ». La même année, reçu en audience par Pie XII, Moshe Sharett, futur Premier ministre d’Israël, lui avait dit que « son premier devoir était de le remercier et, à travers lui, l’Église catholique, au nom de la communauté juive, pour tout ce qu’ils avaient fait pour secourir les juifs ». Le 26 mai 1955, un orchestre composé de musiciens juifs originaires de quatorze pays avait exécuté la Neuvième symphonie de Beethoven, au Vatican, « en reconnaissance de l’œuvre humanitaire grandiose accomplie par Sa Sainteté pour sauver un grand nombre de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ».
    Un demi-siècle plus tard, le procès médiatique de Pie XII ne cesse de recommencer. Termes du réquisitoire : conscient de la persécution subie par les juifs, et même informé de leur extermination massive par l’appareil nazi, le pape n’aurait rien dit et rien fait. Par indifférence vis-à-vis des victimes, si ce n’était par complicité avec les bourreaux. Fantastique renversement de perspective. Et pourtant, les faits sont là : dès la fin du conflit mondial, la génération des survivants de l’Holocauste a témoigné en faveur de Pie XII. Il faut lire Pie XII et les juifs, le dernier livre du rabbin David Dalin. Spécialiste de l’histoire juive et des relations juives et chrétiennes, cet Américain, professeur d’histoire et de sciences politiques à Ave Maria University, s’était déjà signalé, en 2001, par un article paru dans The Weekly Standard dans lequel il réclamait que Pie XII, en reconnaissance des nombreuses vies juives qu’il avait sauvées, fût reconnu comme « Juste des nations » par Israël. Dans son ouvrage publié en 2005 aux États-Unis et traduit l’an dernier en français, l’auteur administre les preuves de cet engagement du Souverain Pontife.
    Sous-titré Le mythe du pape d’Hitler, le livre de Dalin constitue une réponse au pamphlet du journaliste britannique John Cornwell, Hitler’s PopeLe pape d’Hitler »), publié à grand renfort publicitaire, en 1999, et paru le même jour dans une demi-douzaine de langues occidentales. Cornwell y reprenait les accusations lancées, en 1963, par la pièce de l’Allemand Rolf Hochhut, Le Vicaire, pièce adaptée au cinéma, en 2002, par le film de Costa-Gavras, Amen : face au martyre juif, Pie XII serait resté silencieux.
    Dans une étude publiée aux États-Unis, en 2007, dans la National Review, le général Pacepa, ancien patron des services secrets roumains passé à l’Ouest en 1978, soutenait qu’au début des années 1960, les généraux soviétiques Agayants et Sakharovsky avaient conçu une opération de désinformation visant à dénigrer la mémoire de Pie XII, opération passant par l’instrumentalisation de la pièce de Hochhuth… Depuis la première représentation du Vicaire, ce sont les mêmes arguments qui sont brandis contre Pie XII, mais qui ne reposent sur rien de nouveau : aucun document ou aucun témoignage, depuis quarante ans, n’ont étayé l’acte d’accusation. En sens inverse, le dossier de la défense n’a fait que s’enrichir, et parfois par d’anciens procureurs. En 2004, John Cornwell a livré cet aveu : « À la lumière des débats qui ont eu lieu, et des preuves qui ont été fournies suite à la publication de mon livre, je dirais maintenant que Pie XII avait une marge de manœuvre si réduite qu’il est impossible de juger de son silence pendant la guerre, alors que Rome était sous la botte de Mussolini et occupée ensuite par les Allemands ».
    Né en 1876, ordonné prêtre en 1899, Eugenio Pacelli entre dès 1901 à la Secrétairerie d’État. Nonce apostolique en Bavière de 1917 à 1920, puis à Berlin de 1920 à 1929, ce brillant sujet de la diplomatie pontificale est rappelé à Rome où il est créé cardinal et nommé secrétaire d’État en 1930. Devenu le bras droit de Pie XI, il suit de près la situation en Allemagne, assistant avec préoccupation à l’ascension du nazisme. En 1931, une déclaration épiscopale interdit aux catholiques allemands d’adhérer au Parti national-socialiste. Le 30 janvier 1933, Hitler accède au pouvoir. Cherchant le soutien des conservateurs, le nouveau chancelier commence par mettre son antichristianisme en sourdine. Par souci d’apaisement, les évêques lèvent l'interdiction d'adhérer au parti national-socialiste.
    Le 20 juillet 1933, un Concordat est signé entre le Saint-Siège et l’Allemagne. En supervisant son élaboration, le cardinal Pacelli n’a fait qu’appliquer la politique de Pie XI, partisan d’accords concordataires avec tous les États, quel que fussent leurs régimes : le pape avait envisagé un Concordat avec l’URSS et en avait signé un avec l’Italie de Mussolini. Le Concordat signé, cependant, le régime nazi reprend l’offensive contre l’Église. En 1934, lors de la Nuit des longs couteaux, de nombreux militants chrétiens, dont Klausener, le chef de l'Action catholique, sont assassinés, ouvrant la voie à une longue phase de persécution religieuse.
    En février 1937, Mgr Pacelli convoque au Vatican le président de la conférence épiscopale allemande, le cardinal Bertram, et quatre évêques qui sont des amis personnels : Mgr von Preysing (Berlin), Mgr Schulte (Cologne), Mgr von Faulhaber (Munich) et Mgr von Galen (Münster). Il est décidé de rédiger un texte condamnant le national-socialisme. Une première version, œuvre de Faulhaber, est durcie par Pacelli lui-même. Signée ensuite par Pie XI, imprimée secrètement en Allemagne, l'encyclique Mit Brennender Sorge Avec un souci brûlant ») est lue en chaire, le 21 mars 1937, dans les 15 000 églises catholiques du pays. Une semaine auparavant, le Saint-Siège avait publié l’encyclique Divini Redemptoris, condamnant le communisme.
    Le 2 mars 1939, Mgr Pacelli succède à Pie XI sous le nom de Pie XII. L’Europe roule vers la guerre. Fin août, après le pacte germano-soviétique, l’invasion conjointe de la Pologne par le Reich et par l’URSS précipite les événements : en septembre, les hostilités sont déclarées par la France et la Grande-Bretagne. En mai 1940, sur instruction de Pie XII, le Vatican informe les Alliés de la proche offensive allemande : il n’est pas écouté. « Pas la moindre trace de naziphilie au Vatican ; Hitler est vraiment considéré comme l'ennemi de la civilisation chrétienne », souligne Wladimir d’Ormesson, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, dans un rapport qu’il adresse le 28 octobre 1940 au ministère des Affaires étrangères. Son successeur, Léon Bérard, nommé par Vichy, tient un propos similaire le 22 février 1941 : « Le Saint-Siège aperçoit une opposition foncière, théoriquement irréductible, entre la doctrine de l’Église et celle dont s'inspire le national-socialisme. » Ce qui ressort des rapports des ambassadeurs occidentaux, c’est que, face à l’emprise du Reich sur l’Europe, Pie XII place ses espoirs dans la Grande-Bretagne et dans l’intervention américaine. Le 21 août 1941, deux mois après l'attaque allemande contre l'Union soviétique, Bérard rapporte à l'amiral Darlan cette confidence du Souverain Pontife : « Je redoute Hitler encore plus que Staline. »
    Pas plus que Pie XII ne peut être taxé de faiblesse vis à vis du nazisme ou d’avoir été aveuglé par l’anticommunisme, il ne peut être incriminé d’antisémitisme. En 1928, sous Pie XI, un décret du Saint-Office avait condamné « la haine contre le peuple jadis élu de Dieu ». En octobre 1939, dénonçant le racisme, la première encyclique du nouveau Souverain Pontife, Summi Pontificatus, réaffirme la doctrine catholique de l’unité du genre humain.
    Les archives du Saint-Siège prouvent que, dès avant la guerre, quand les juifs allemands avaient encore la possibilité d’émigrer, Pie XII est intervenu afin de trouver un pays d’accueil pour les juifs convertis, frappés par les lois nazies. Un peu partout, il se heurtera à un mur d’indifférence.
    En 1942, les nazis mettent en œuvre leur plan de déportation systématique des juifs européens. La réalité des camps ne se dévoilera que de manière parcellaire, en 1943 et 1944, avant d’éclater au grand jour en 1945. Quand commencent les rafles à Paris, en juillet 1942, et que les évêques français, sous la plume du cardinal Suhard, protestent auprès du maréchal Pétain, Pie XII confie qu'il a trouvé cette lettre « bien pâle ». Dans son message de Noël 1942, stigmatisant les cruautés du conflit en cours, le pape évoque « les centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute propre, parfois uniquement en raison de leur nationalité ou de leur race, sont destinées à la mort ou au dépérissement ». Dans le film Amen, le discours de Pie XII est amputé de cette phrase essentielle, et l’on voit le héros écouter la radio avec découragement, attendant en vain le coup d’éclat qui réveillera toute l’Europe. Pur anachronisme : le message de Noël 1942, lu en italien, a été émis par Radio Vatican, station à peine captée au-delà de la Péninsule.
    En réalité, Pie XII craint les mesures de rétorsion que pourraient prendre les Allemands. Pas pour lui (il a adopté des dispositions visant à assurer son intérim dans le cas où ils l’enlèveraient), mais pour les cibles de la fureur nazie. En Hollande, en juillet 1942, l’épiscopat catholique, en accord avec le synode de l’Église réformée, a publié une condamnation très ferme de la déportation des juifs : les Allemands ont riposté en raflant les chrétiens d'origine juive, dont la carmélite Édith Stein, aujourd’hui canonisée. La conduite du pape s’inspire de ce souci, ainsi qu’il l’écrit à l'évêque de Berlin, Mgr von Preysing, le 30 avril 1943 : « Nous laissons aux pasteurs en fonction sur place le soin d'apprécier si, et en quelle mesure, le danger de représailles et de pression conseille la réserve, malgré les raisons qu'il y aurait d'intervenir, afin d'éviter des maux plus grands ».
    Si Pie XII parle peu, il agit dans la mesure de ses moyens. En septembre 1943, les Allemands envahissent Rome. La communauté juive doit leur livrer cinquante kilos d'or, sous peine de déportation générale. Le grand rabbin de Rome, Zolli, fait appel au pape afin de compléter la rançon. Malgré ce chantage, l’arrestation des juifs de Rome commence un mois plus tard. Pie XII fait savoir qu’il va émettre une protestation officielle. Moyennant le silence du pape, l'ambassadeur von Weizsäcker obtient l'arrêt de la rafle : 4000 juifs romains sont sauvés, beaucoup trouvant refuge dans les couvents de la ville. La diplomatie vaticane, par des actions de ce type, a sauvé des centaines de milliers de personnes, en 1943-1944, en Italie, en Slovaquie, en Croatie, en Roumanie et en Hongrie.
    Lors de la tragédie qui s’est abattue sur les juifs d’Europe, Roosevelt, Churchill ou De Gaulle n’ont pas plus parlé que le pape. Pourquoi alors cette campagne rétrospective contre le Souverain Pontife ? Le 8 mai 2007, à Rome, la Congrégation pour la cause des saints a reconnu « l’héroïcité des vertus » de Pie XII, étape décisive vers sa béatification. Il est étrange d’observer qu’à chaque avancée de cette cause, la polémique est relancée. L’hostilité à Pie XII, en dehors ou au sein de l’Église catholique, procèderait-elle non d’une démarche historique, mais de l’hostilité à une certaine idée de la papauté ? Ce serait donc un autre débat.
    Jean Sévillia http://www.jeansevillia.com
    À lire
    Pierre Blet, Pie XII et la Seconde guerre mondiale d’après les archives du Vatican, Perrin, 1997 ; Tempus, 2005.
    Philippe Chenaux, Pie XII, Cerf, 2003.
    David Dalin, Pie XII et les juifs, Tempora, 2007.

  • Manuel Valls en flagrant délit de mensonge

    Lu sur Nouvelles de France :

    "Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur publié samedi, le 17 mai au Panthéon, un manifestant anti-dénaturation du mariage aurait aspergé le visage d’un commissaire de police de liquide allume-feu. Les caméras de BFM TV et LinePress ont filmé la scène et montrent que le fameux liquide se retrouve tout simplement déversé à terre. Manuel Valls ment-il pour éluder les questions posées par une interpellation violente ?"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Mélenchon se félicite de la disparition des Français

    Ce riche héritier de bourgeois de gauche, ayant fait leur fortune au Maghreb du temps des colonies, a du mal vivre la révélation de son patrimoine (2,9 millions d’euros) par le Canard Enchaîné il y a quelques semaines. C’est peut-être pour cela qu’il se lâche dans cet entretien ?


    Rappel :
    Ethnomasochisme :
    Ensemble d’attitudes psychologiques, ou idéologie, résultant en la tendance d’un peuple ou d’une ethnie déterminé(e) (ou de personnes appartenant à cette population), à se dénigrer, à dénigrer sa propre histoire, sa culture et ses valeurs par rapport à celles de l’étranger, éventuellement en stigmatisant ses propres fautes historiques réelles ou supposées, et en souhaitant sa propre dissolution, notamment par le biais du métissage et d’une immigration massive.

    http://www.contre-info.com/

  • Syrie : le mensonge de l’État et des médias français

    Depuis plus de 2 ans les événements de Syrie sont couverts de façon unilatérale et caricaturale dans les grands médias commerciaux français (cette remarque peut être étendue à tous les pays situés dans la zone OTAN ou celle du Conseil de coopération du Golfe). Pour ceux-ci, nous aurions affaire, en Syrie comme en Libye, à « un dictateur sanguinaire qui massacre son propre peuple ». Face à lui, une opposition courageuse, démunie, et pacifique qui, dans le sillage du « printemps arabe », voudrait s’émanciper en vain d’une ignoble tutelle. Les dizaines de milliers de morts depuis le début de la crise seraient, dans des proportions écrasantes, dues aux exactions des troupes loyales au régime baathiste. Voilà à peu près ce que l’on entend, quotidiennement, depuis 2 ans, martelé sur TF1, Le Monde, France Inter, Le Point, Libération, Le Figaro, etc.

    Je vous propose dans cette étude un démontage de cette propagande à partir de l’analyse de deux exemples précis.
    Dans le premier j’examinerai un compte rendu détaillé d’un débat sur la Syrie tenu à l’institut du monde arabe le 24 février dernier, débat à l’évidence truqué, et truqué dans les plus grandes largeurs. On y entend des « journalistes » proférer les mensonges les plus incroyables. On y entend des incitations à la haine, des présentations simplistes, des déformations, des appels à l’émotion.
    Dans le second je vous propose une analyse de la couverture médiatique en France du point de vue des chrétiens de Syrie. J’y démontre que les seuls chrétiens qui sont invités sur les plateaux de télévision, et évoqués dans les grands quotidiens, sont les chrétiens hostiles au régime, qui appellent à armer l’opposition. J’y démontre aussi que ce point de vue est ultra minoritaire dans cette composante de la société syrienne, et que les médias français, ont reçu consigne ou choisi de passer sous silence des témoignages très différents, de les déformer, ou de les caricaturer.
    Le lien entre ces deux sujets est qu’il permet de bien comprendre la façon dont fonctionne la propagande politico-médiatique.
    Cette propagande n’est pas seulement une propagande «  d’État », dans le sens où seul l’État en serait le responsable et l’auteur, mais une propagande dans laquelle viennent s’imbriquer l’État donc (en particulier par la voix du ministre des Affaires étrangères), la totalité des médias commerciaux possédés par des grands groupes privés, des institutions et des bâtiments de l’État, enfin des associations qui vont servir de force militante pour organiser des « événements », en profitant largement de millions d’euros venus d’on ne sait où. Tout ce monde-là fonctionne main dans la main et agit comme un rouleau compresseur, pour imposer dans l’opinion une version officielle mensongère, rendre inaudible tout point de vue contestataire.

    Le débat truqué à l’Institut du Monde arabe
    Dimanche 24 février, l’Institut du Monde arabe (IMA) organisait une « journée de solidarité avec le peuple syrien ». Divers événements se sont ainsi succédé pendant 12 heures entre midi et minuit : concerts, expositions, présentations d’ouvrages, et débats.
    L’initiative venait du nouveau président de l’institut, Jack Lang, et était coorganisée par I télé et le quotidien Le Monde.
    Si l’intitulé de la « journée » pouvait laisser présager un traitement neutre de la crise syrienne, dans les faits c’était, comme nous allons le voir clairement une journée de soutien à « l’opposition armée syrienne » appelant à la chute du régime de Bachar el Assad.
    C’est flagrant si l’on ne considère que le moment fort de la journée, qui consistait en un « débat » sur le « devenir de la Syrie ». Il a eu lieu de 14 h à 16 h 30 dans la salle du Haut-Conseil. Il était animé par Abderrahim Hafidi, animateur de l’émission « Islam » sur France 2. Les caméras de télévision étaient nombreuses, parmi lesquelles : France 24, TV5, et bien sûr, I télé.
    Dix personnalités et intellectuels avaient été conviés à ce « débat », parmi lesquels, clou de l’aréopage, « l’ambassadeur représentant » de la « Coalition nationale syrienne » à Paris, Monzer Makhous. Tous les intervenants étaient des adversaires résolus du régime syrien et du président Bachar el-Assad, et entièrement acquis à la version de la crise syrienne quotidiennement martelée dans tous les grands médias depuis deux ans.
    Nous avons assisté à ce débat. Nous étions curieux de voir jusqu’à quel point les organisateurs et les intervenants étaient capables de pousser la mascarade.
    Tout habitués que nous soyons aux mensonges de la version officielle, à la violence verbale de ceux qui dénoncent le régime syrien et son président Bachar el-Assad, nous pouvons dire que ce dimanche 24 février, tous les records ont été battus en terme de mauvaise foi, de mensonges, d’amalgames, et de violence verbale.
    Le débat fut lancé par une courte allocution de Jack Lang, dans laquelle il remercia les équipes de l’IMA, et les associations de soutien qui s’étaient beaucoup mobilisées pour cet événement. M. Hafidi ensuite introduisit le « débat ».
    Je diviserai le compte-rendu de ce débat en deux parties. Dans la première je résume brièvement chacune des interventions en en soulignant les points les plus marquants. Dans la seconde j’entre dans le détail des mensonges les plus énormes avancés par les intervenants, et des conditions douteuses dans lesquelles ce débat a été organisé et mené.

    Abderrahim Hafidi, présentateur de l’émission « Islam » sur France 2
    L’animateur de ce « débat », sans doute pour respecter la neutralité de sa position, dénonça les « châtiments barbares d’un gouvernement qui n’a ni cœur ni miséricorde. » Il appela à la conscience internationale. Il invoqua la mémoire d’Albert Camus. Il soutint qu’il fallait « combattre pour la liberté du peuple syrien ». Il se félicita de la présence de journalistes du Monde et de Libération à cet événement.
    Il présenta les divers intervenants, et annonça que leurs interventions seraient suivies d’un échange avec le public.
    Pour introduire le débat, il dit qu’ils avaient trouvé opportun commencer par la lecture d’un poème.
    Le poème, intitulé « La dame de Damas », de Jean-Pierre Filiu, fut lu avec emphase par une chanteuse/poétesse nommé Sapho. C’était un réquisitoire sans concession contre le régime d’el-Assad. N’entrant dans le détail d’aucun fait ni d’aucun argument, mais plein de pathos et de cris de rage, ce poème émut considérablement le public qui applaudit longuement. En terme de conditionnement par l’émotion il était difficile faire mieux. M. Hafidi passa ensuite la parole aux autres intervenants.

    Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po
    L’auteur du poème fut le premier à prendre la parole. Présenté comme un « spécialiste », il était visiblement encore dans son poème. Son intervention fut la dénonciation en prose de ce qu’il avait écrit en vers. Il s’indigna de ce que le « barbare Bachar » fût « toujours à l’ONU ». « Ce qui tue les Syriens, c’est Bachar », affirma-t-il. Nous avions là affaire à « un régime infâme », « qui tue, abat, viole son peuple ». Il appela de ses vœux la comparution de Bachar el-Assad devant la Cour pénale internationale (CPI). Il conclut en avançant que «  les personnes qui se battent ont le droit d’être armés. » Cette intervention ne contenait presqu’aucun fait et transpirait l’indignation violente à chaque mot.

    Monzer Makhous, « ambassadeur représentant de la Coalition nationale syrienne »
    Beaucoup des personnes qui s’étaient déplacées étaient curieuses, en particulier, de voir et entendre cette figure du déjà célèbre Conseil national syrien. Pour le coup je crois que tout le monde fut déçu. Il est impossible de résumer son intervention qu’il fit dans un français extrêmement incertain et dans des phrases peu construites. C’étaient des blocs de mots qui s’enchaînaient ; parfois sans liens logiques. Il fustigea l’ONU, remarquant que les deux résolutions proposées avaient certes été votées par deux membres de Conseil de sécurité, mais que l’immense majorité des autres pays avaient voté contre (135 contre 9 pour l’une). En conséquence de quoi on pouvait déduire que le Conseil de sécurité ne valait rien. Il évoqua un attentat dans lequel étaient morts de nombreux enfants, l’imputant au régime. Sur la question des groupes terroristes islamistes semant la terreur, il avança que le régime était le premier responsable du terrorisme, qu’il avait tout fait pour le faire émerger, afin de se donner un prétexte pour réprimer. Il conclut en rendant hommage à Omar Aziz, mort selon lui « sous la torture » du régime d’Assad la semaine dernière.
    Des membres arabophones de la Coordination font remarquer que l’homme s’exprime aussi mal en arabe qu’en français, et que sa conversation dans cette langue est tout aussi approximative et incohérente. Voilà le genre d’homme qu’on trouve dans le Conseil de transition syrien.

    Ziyad Majed, professeur à l’université américaine de Paris
    Pour M. Majed, au diapason du premier orateur (et de l’animateur), le régime syrien fait preuve d’un «  imaginaire criminel rare », et est animé du « plaisir sadique de punir des esclaves ». On ne s’inquiète pas assez du « possible usage de l’arme chimique ». Chaque mois le régime est réduit à recourir à « une stratégie plus violente ». Nous avons là affaire à un « régime barbare qui n’hésite pas à massacrer son peuple ». Au départ, prétend-il, il n’y avait pas de terrorisme. Pendant 6 mois les manifestations ont été pacifiques. Il devenait urgent, à présent, d’armer l’opposition.
    Gravement, il rappela que dans ces circonstances, « ce sont les journalistes qui ont la lourde responsabilité d’informer  ».
    Ziyad Majed fut le seul des 10 intervenants à s’expliquer sur l’absence de contestataire la version officielle à ce colloque. « À l’époque de l’apartheid, aurait-on accepté que dans un débat la parole soit donné à des tenants du suprématisme blanc ? » Ou quelque chose comme ça… comparaison d’autant plus ignoble qu’il ne jugea pas utile d’expliquer la pertinence de ce parallèle. Le public était ainsi amené, insidieusement, à considérer les contestataires de la version officielle de la crise syrienne comme des racistes tenants d’une idéologie inacceptable.
    C’est du reste d’une ineptie totale de faire ce genre de rapprochements entre des affaires qui n’ont strictement rien à voir entre elles.

    Jack Ralite, ancien ministre
    Comme les deux intervenants précédents, Jack Ralite alla de sa diatribe contre Bachar el-Assad, un « bourreau haineux », « un dictateur massacreur qui tue son peuple ». Il se risqua à interpréter la présence de djihadistes sur le sol syrien : c’était une « histoire que certains grossissaient ». Il remercia l’engagement résolu de l’Institut du Monde arabe et se félicita de l’avancée de la mobilisation française. Son intervention fut la plus creuse car il n’avança strictement aucun fait, et pour se donner du crédit multiplia les références pédantes vers des sources livresques complètement hors-sujet. Nous eûmes ainsi droit à des citations de Camus, de René Char, de Holderlïn, de Boulez, de Bukowski, d’Aragon, de Ricoeur. L’homme parlait avec emphase et semblait heureux d’étaler sa culture.
    Remarquons que dans cette liste se trouvent des résistants comme René Char, dont il a souillé la mémoire (peut-être sans s’en rendre compte, mais le mal est fait) en les citant dans ce genre de contexte.

    Basma Kodmani, politologue
    L’intervention de Bassma Kodmani fut des plus étranges. Elle se lança dans un très curieux développement sur des conversations qu’elle avait eues avec des jeunes de la rébellion. Elle était émerveillée par ceux qui découvraient la liberté, qui enfin pouvaient commencer à respirer. Ces jeunes gens avaient vu des choses affreuses, et passaient rapidement du rire aux larmes et inversement. Il fallait voir comme ces jeunes chantaient avec cœur, s’émut-elle. La révolution permettait aux Syriens, selon elle, enfin de se parler. Elle rapporta l’anecdote d’un Syrien qui s’émerveillait d’avoir, pour la première fois de sa vie, rencontré un chrétien. Dans le propos de Mme Kodmani, pas le moindre fait, pas le moindre argument, juste ces histoires de jeunes qui passent du rire aux larmes. En revanche elle jouait à fond sur l’émotion.
    En présentant Bassma Kodmani, M. Hafidi aurait pu mentionner les informations suivantes : Bassma Kodmani a fait toute sa carrière aux États-Unis. Elle n’a aucun ancrage sur le terrain. Elle a travaillé pour la NED [1], a été directrice de la branche régionale de la Ford Foundation au Caire, et assisté à plusieurs forums du Club de Bilderberg [2]. Co-fondatrice du conseil national de transition syrien (jusqu’à sa démission en aout 2012), elle est considérée par le reste de l’opposition comme « la principale représentante des intérêts des États-Unis  ».

    Jean-Pierre Perrin, grand reporter pour Libération
    Il commença par se présenter comme quelqu’un ayant « écrit sur la Syrie depuis 20 ans ». Il revint d’abord longtemps sur les événements de Hama de 1982, qui vit entre 15 000 et 25 000 Syriens tués [3]. À l’époque, rapporte-t-il, ces événements n’eurent pas le moindre écho, et l’homme en était désespéré. Il rapporta quelques anecdotes poignantes de témoins de ces massacres dont il avait recueilli le témoignage, il y a une quinzaine d’années. Quant à la situation actuelle, il voulut souligner la place très particulière de la torture en Syrie. « On torture dans tous les pays arabes, affirma-t-il, mais en Syrie on torture pour torturer ». Cela témoigne d’une «  forme de perversité assez extraordinaire ». On a pu observer selon lui que les services, souvent, se livraient entre eux à des « compétitions » pour savoir lequel était capable d’atteindre le plus haut degré de cruauté dans la torture. Il signala qu’au début de la crise, des enfants avaient été torturés.
    Il rappela l’anecdote d’une personne lui ayant affirmé avoir été torturée dans les années 80… parce qu’elle parlait le français dans la rue. Ceux qui croient que le français et son apprentissage sont interdits en Syrie, peuvent chaque jour le constater en visionnant le journal d’informations quotidien en français sur la chaîne gouvernementale, dont voici un échantillon du 12 décembre 2012.
    Cette anecdote est aussi grotesque que celle du jeune Syrien qui était heureux de rencontrer (enfin) un chrétien pour la première fois de sa vie. Il conclut son intervention en indiquant qu’au vu de la gravité de la torture en Syrie, il adoptait moins une posture de « journaliste », qu’une posture « humaniste ». Il aurait pu aussi s’excuser de s’être trompé de sujet en parlant essentiellement des événements de Hama (et en oubliant de préciser la réaction du régime en 1982 répondait en partie à une série d’attaques terroristes de mercenaires infiltrés depuis la Jordanie et l’Irak, dans un contexte comparable à maintenant).

    Fabrice Weismann, conseiller à la direction des opérations de MSF
    De toutes les interventions, celle de M. Weismann fut la plus factuelle et la plus mesurée. Il commença par préciser qu’il ne pouvait parler que « des zones contrôlées par l’opposition ». Le problème de ces zones, c’est que le gouvernement syrien a le monopole de l’aide humanitaire. Il est d’autant plus difficile d’acheminer l’aide dans ces zones que les opposants refusent souvent de recevoir une aide émanant du camp qu’ils combattent.
    Dans ces zones, il y a de nombreux blessés, et on compte 3 blessés sérieux pour un mort. Les soins sont difficiles à prodiguer car selon lui l’armée syrienne (ce qui pour M. Weismann constitue sa spécialité), cible dans ses bombardements les hôpitaux et les dispensaires.
    S’il imputait cette situation à Bachar el-Assad il fustigea aussi la communauté internationale, qui pour lui se rendait coupable d’une démission humanitaire.
    Cette intervention, exprimée sur un ton dépassionné et tout en nuances, est la seule qui apporta quelques informations authentiques au public. Il faut tout de même souligner le caractère grotesque de ce qu’il considère comme la spécialité de Bachar el-Assad : qui pourrait croire qu’un État détruise volontairement et systématiquement des infrastructures vitales qu’il a lui-même construites ?

    Christophe Ayad, journaliste au Monde
    Le journaliste a commencé par rapporter une anecdote : à son retour en France, il s’entretient avec un commerçant qu’il connaît bien, et ce dernier se plaint de ce la situation en Syrie ne serait plus couverte par les médias. À ce moment-là, le journaliste est saisi d’états d’âme, et se demande si, avec ses collègues, ils n’auraient pas fait leur travail sur la Syrie, s’ils n’avaient pas, finalement, assez insisté, n’avaient pas assez été relayés. Ce témoignage anonyme et non averti n’a absolument aucune valeur, et il faut un culot formidable pour avancer que « les-horreurs-du-régime-de-Bachar-el-Assad » ne seraient pas assez couvertes par les grands médias, que les citoyens français n’en seraient pas assez informés.
    Il a trouvé une nouvelle spécialité du régime syrien (une de plus !) : le fait de tirer avec des scuds sur les quartiers résidentiels, parfois très peuplés de civils.
    Il rapporta une anecdote de 15 enfants qui auraient été tués par le régime.
    Il conclut son intervention en saluant la mémoire d’Olivier Voisin, photographe récemment mort sur le terrain dont il lut la dernière lettre envoyée à sa compagne.
    De la part d’un journaliste on se serait attendu à une vue d’ensemble de la situation, mais l’homme s’est concentré sur des anecdotes, vagues, des faits non étayés, des témoignages sans intérêt. Dans l’ensemble, il a essayé, comme Jean-Pierre Filiu (quoique sur un ton plus mesuré), de jouer sur l’émotion plus que sur la raison.

    Une conclusion en chanson
    Le « débat » avait commencé par un poème, il se termina par un poème et une chanson récitée par Sapho. Le poème de son cru était ampoulé et n’avait qu’un rapport lointain avec la crise syrienne. La chanson consistait en un début de vers arabes qui ne furent pas traduits et que personne ne comprit. De l’émotion, encore de l’émotion, et toujours de l’émotion…

    Critique des aspects les plus choquants du « débat »
    Faire un sort à tous les mensonges et approximations contenues dans ces dix interventions demanderait plusieurs dizaines de pages. Nous nous contenterons donc de faire un sort aux plus considérables, en évoquant au passage quelques curiosités comme la nomination de Jack Lang à la tête de l’Institut du Monde arabe.
    Des interventions qui vont toutes dans le même sens, et qui jouent sur l’émotion
    C’est le principe de toute propagande de faire appel aux émotions plutôt qu’à la raison. En submergeant un auditoire ou un lectorat d’émotions, on éteint sa capacité de réflexion. Si en plus on joint à l’émotion la répétition, on obtient un effet puissant sur les citoyens non avertis.
    Les intervenants ont systématiquement joué sur l’émotion lors de leurs interventions, et ils ont joué notamment sur la peur et l’indignation : ils ont rapporté ainsi plusieurs anecdotes d’enfants ou de groupes d’enfants tués et torturés. Ils ont systématiquement rendu coupable de ces exactions les troupes régulières du régime syrien, en apportant des éléments de preuve très vagues, ou pas de preuve du tout.
    La propagande fonctionne avec des formules simples et bouleversantes. C’est ainsi qu’a été utilisée par presque tous les intervenants l’éculée mais très efficace formule de « l’horrible dictateur qui massacre son propre peuple ». Le même procédé a été utilisé par les grands médias commerciaux pour préparer l’opinion au renversement de Kadhafi et de Saddam Husseïn. C’est un grand classique qui marche toujours aussi bien pour préparer l’opinion à accepter la nécessité de la guerre.
    La propagande fonctionne par la répétition des mêmes formules. Vu l’extrême similitude de la plupart des interventions (et leur pauvreté), le nombre d’intervenants aurait pu aisément être réduit de 10 à 3. Tous ont effet recouru à la même rhétorique simpliste, faite de formules chocs. Les auditeurs présents dans la salle ont entendu à de nombreuses reprises les mêmes slogans simplistes incitant à l’indignation contre Bachar el-Assad et « son » régime.
    Il est significatif que ce débat qui n’en était pas un ait été introduit par un poème et clos par un poème et une chanson, qui jouaient sur l’émotion et n’entraient que de façon très superficielle dans les faits et les arguments. Clairement nous ne nous situions pas dans le domaine de la géopolitique, de l’histoire, et du journalisme, mais dans celui de la poésie, du chant, et de la propagande.
    La propagande doit aller dans une direction unique. Aucune voix discordante ne doit se faire entendre. C’est pourquoi aucun contestataire de la version officielle ne devait être invité ou autorisé à prendre la parole.

    Était-ce vraiment un débat ?
    Sur le fascicule de présentation de la journée de soutien, il était mentionné que la table ronde devant se tenir de 14 h à 16 h 30 était un « débat ». Cet intitulé est mensonger, ce pourquoi nous l’avons mis entre guillemets depuis le début de ce compte-rendu. Les 10 intervenants, comme on l’a vu, ont débité, parfois au mot près le même discours et ne se sont jamais opposés sur le moindre point. Si, selon M. Perrin, les bourreaux syriens rivalisaient d’imagination dans la pratique de la torture, eux se livraient entre eux à une autre compétition, dont l’enjeu était de savoir qui allait trouver les mots les plus durs et les plus sales pour dénoncer « le régime d’Assad ».
    Nous avons été choqués par ailleurs par la conclusion de ce « débat ». L’animateur de la table ronde, M. Hafidi, avait annoncé au départ une demi-heure d’échange entre les conférenciers et le public à la fin des prises de parole. Nous attendions ce moment avec impatience, espérant pouvoir équilibrer les propos, tant la somme de mensonges proférés par les conférenciers était monstrueuse. Las, sans donner la moindre explication, l’animateur annonça qu’il n’y aurait finalement pas d’échange. Le mot « débat » se trouvait ainsi complètement vidé de sa substance, et la supercherie apparaissait dans toute sa lumière.
    Terminons sur un point sur un détail : une femme contestant la version officielle voulut prendre la parole. Non seulement elle n’eut pas de micro, mais elle fut ignorée et sifflée, procédé que nous avons eu souvent l’occasion de constater dans ce genre de « débat ». Non seulement il est très difficile de pouvoir exprimer un point de vue différent, mais on encourt des sifflets, des propos insultants, et parfois des intimidations physiques. Cela reflète sans doute l’idée que les partisans en France de la « rébellion » se font de la liberté d’expression qu’ils veulent apporter au peuple syrien.
    Rappelons enfin la comparaison avancée par l’un des intervenants pour justifier l’absence de voix discordante dans cet aréopage : contester la version officielle équivaudrait à défendre le régime d’apartheid en Afrique du sud. Comparaison lancée comme une brique, sans argumentation, et qui ne peut donc être regardée que comme une grave insulte. Comparaison honteuse pour son auteur, Ziyad Majed, mais qui reflète bien la mentalité des participants.

    L’hypothèse de l’instrumentation du terrorisme par le « régime »
    Pour cet argument on peut parler de fable incroyable. Le nombre de morts chaque jour en Syrie avancé par l’OSDH ne donne pas de détails sur l’identité des victimes. Or dans les faits, les forces de l’ordre et l’armée essuient de lourdes pertes imputables à des groupes armés. Ils comptaient pour un tiers des victimes à un moment. Les membres de l’armée par ailleurs capturés par les mercenaires sont systématiquement torturés et assassinés. Comment le régime pourrait-il forger des groupes terroristes de toutes pièces, qu’il chargerait d’attaquer sa propre armée ? Cela démoraliserait l’armée, engendrerait une terrible crise de confiance ; les soldats déserteraient en masse. Par ailleurs ces mercenaires visaient particulièrement, au début du conflit, les chrétiens et les alaouites, réputés proches du régime. Pourquoi ce régime sèmerait-il la terreur et la désolation dans des populations qui le soutiennent ? Le simple bon sens doit nous amener à considérer l’hypothèse de l’instrumentation du terrorisme par le régime comme un énorme mensonge.
    Mensonge qui du reste n’a rien de gratuit : Pendant longtemps les grands médias ont nié la présence de terroristes djihadistes sur le sol syrien. La situation néanmoins traînant en longueur, et les preuves de leur présence et de leurs exactions se multipliant, il devint à un moment impossible pour les grands médias de nier l’évidence. Comme cela n’allait cependant pas dans le sens de la version officielle initiale, il fallait accommoder cette reconnaissance d’une explication convenable. C’est ainsi qu’après avoir nié leur existence, les grands médias ont été contraints de relayer cette interprétation complotiste et mensongère. Du négationnisme ils sont passés au conspirationnisme.
    Nous rappelons que le journal Le Monde avait avancé ce genre d’explication à propos de l’attentat qui avait décapité l’état-major syrien, le 18 juillet 2012. Bachar el-Assad aurait voulu en cette occasion effectuer une purge pour mieux asseoir une autorité qui lui échappait. Interprétation absurde, tirée par les cheveux, mais qui se comprend fort bien si le mot d’ordre obligatoire est de dire que le mal, tout le mal¸ ne peut venir que de « Bachar-el-Assad-et-de-son-régime-ignoble-qui-massacre-son-propre-peuple ». C’est bien digne de cet outil idéologique mondialiste qu’est devenue le journal Le Monde avec les années.

    L’hypothèse de l’irruption tardive du terrorisme en Syrie
    On n’insistera pas assez sur la gravité de ce mensonge. Voici quelques faits cités par Bahar Kimyongur dans son livre Syriana publié fin 2011 aux éditions Investig’action. Tous ces faits (qui ne sont qu’un échantillon), sont survenus dans la période où les intervenants du débat prétendent qu’il y avait uniquement des manifestants pacifiques.
    « • Le 17 avril, huit membres des forces de sécurité sont égorgés dans une petite commune de la banlieue de Deraa.
    • Le 8 mai, dix policiers sont froidement égorgés à leur tour à Homs
    • Le 19 avril, plusieurs officiers sont sauvagement massacrés. Trois enfants d’un général syrien sont achevés au sabre.
    • Le 7 juin, 120 militaires et policiers sont attaqués dans leur caserne à Jisr el-Choughour à la frontière turco syrienne et décapités après avoir été tués. Al Jazeera et BBC ont préféré parler de 120 manifestants pacifistes tués par les forces de sécurité ! D’autres ont essayé de faire croire à la fable d’une mutinerie écrasée par leurs supérieurs hiérarchiques.
    • Le 21 juillet, 13 soldats ont été tués et 100 autres blessés lors d’affrontements avec des groupes armés dans la ville de Homs. » (p 120-121).
    Nous nous contenterons de rappeler, pour clore cette liste macabre, cet épisode particulièrement atroce survenu dès le début des événements. Nous sommes le 2 avril 2011. Nidal Jannoud (alaouite), le gardien du club des officiers de la ville de Banyas, sur la côte méditerranéenne, en se rendant au marché se fait arrêter par des hommes en armes. Les terroristes prenant souvent soin (sans doute par amour des Droits de l’homme), de filmer les boucheries qu’ils perpètrent, nous avons la vidéo de son lynchage. On voit ainsi qu’après l’avoir torturé, après lui avoir affreusement lacéré le visage, les rebelles le criblent de balles à l’arme automatique. Les 20 coupables seront retrouvés, condamnés, et avoueront (les traces vidéos étant irréfutables). On saura par la suite, que l’un des participants au lynchage était l’un des meneurs d’une manifestation « pacifique » appelant à la chute du régime dans la même ville. 6 jours plus tard, 9 soldats syriens à Banyas périront dans une embuscade tendue par un groupe armé.
    De telles histoires sont malheureusement trop nombreuses pour être toutes rapportées. Elles attestent sans doute possible l’action violente et cruelle de groupes armés sur le sol syrien dès le début des événements. Nous ne pouvons imaginer que des « spécialistes » comme les personnes présentes à l’IMA puissent être passées à côté. Ce serait faire insulte à leurs « diplômes » et à leurs employeurs (le quotidien Le Monde par exemple) Elles connaissent cette réalité, mais ont choisi de la dissimuler aux citoyens qui s’étaient déplacés lors de cette journée. Cette posture est d’autant plus choquante quand on constate la barbarie dont font montre les mercenaires étrangers pour torturer et assassiner leurs victimes.

    L’hypothèse de l’emploi d’armes chimiques
    Cet argument était attendu et a été de nouveau lancé par Ziyad Majed. Des armes chimiques pourraient être utilisées en Syrie. En effet, l’hypothèse est redoutable, et elle s’est réalisée… Le 19 mars dernier, un missile chimique a été tiré sur le village de Khan el-Aklass dans la banlieue d’Alep. Ce village, occupé depuis un mois par le Front al-Nosra, venait d’être repris d’être repris par l’armée syrienne. Le missile a fait trente victimes (femmes, enfants, vieillards, soldats), et en a intoxiqué une centaine d’autres. Les villageois ont unanimement dénoncé la provenance du missile : une zone contrôlée par le Front al-Nosra. Pour plus de détails, ouvrir ce lien.
    De manière tout à fait remarquable, cette information a été très peu relayée dans les grands médias commerciaux. L’impossibilité de donner une version officielle crédible en est sans doute la cause. « Assad envoie des missiles chimiques sur les villages que son armée libère d’une organisation terroriste (le Front al-Nosra), il tue ainsi des civils qu’auparavant il protège… » Si c’était le cas ce serait vraiment ignoble, mais il faut être un demeuré ou un menteur pour croire un instant à un tel scénario, d’autant plus improbable que M. el-Assad sait que l’usage de ce genre d’armes amènera mécaniquement une opération décisive de renversement.
    Le silence des médias sur ce point s’explique sans doute par le fait qu’ils sentent qu’ils ne peuvent pas mettre ce crime sur le dos d’el-Assad, que ce serait trop énorme à faire gober. En conséquence, au lieu de lancer le battage médiatique habituel, ils en parlent très brièvement, sans entrer dans le détail, et en renvoyant les deux parties dos à dos sans explication.
    On voit bien avec cet exemple horrible, que pour les médias et le gouvernement français (M. Hollande et M. Fabius en tête), le problème ce n’est pas l’usage des armes chimiques en soi, mais uniquement celui qui y a recours. Si des « rebelles » utilisent des armes chimiques, ce n’est finalement pas si grave que cela. Si le régime de Bachar en utilise, en revanche, là une ligne rouge est franchie, et il faut faire 15 unes de suite dans la totalité des grands quotidiens subventionnés par l’État.
    De comparaisons infâmes avec l’apartheid aux dénonciations infondées du possible usage de l’arme chimique, on voit que certains ne reculent devant rien dans ce mensonge organisé qu’est la couverture des événements de Syrie par les médias commerciaux français.

    Jack Lang, l’organisateur de cette journée
    On peut s’interroger sur la personne qui a organisé cette journée de soutien à la rébellion et d’appel au renversement du régime syrien n’est autre que le récemment nommé directeur de l’Institut du Monde arabe, Jack Lang. Si Jack Lang a une incontestable expérience de l’État et des activités culturelles, son CV ne montre aucune expérience du monde arabe. C’est apparemment une région qu’il connaît très mal, et il ne parle même pas la langue qui donne son nom à l’institut. C’est donc un homme dépourvu de toute légitimité intellectuelle qui a organisé cette journée de solidarité avec le peuple syrien.
    Cette initiative peut s’interpréter de plusieurs façons, par exemple :
    1) Comme il ne connaît pas la situation en Syrie, qu’il ne connaît rien de l’histoire de la Syrie, qu’il en ignore la complexité, qu’il n’en connaît pas la langue, qu’il doit s’occuper de mille autres affaires concernant d’autres pays, il n’a pas eu le temps de s’informer correctement sur la réalité de la situation sur place, et est vulnérable à la propagande de médias comme Le Monde ou I télé, qui présentent les événements de Syrie de la même façon unilatérale et diabolisante.
    2) En tant que membre du Parti socialiste, et soutien du gouvernement actuel (qui ne diffère en rien du précédent sur le sujet de la crise syrienne), il peut à l’occasion servir de courroie de transmission pour relayer sa propagande. Cette journée ne serait donc pas une initiative personnelle mais une initiative gouvernementale.
    Il est certain dans tous les cas que la nomination d’une personnalité aussi illégitime a de quoi semer les doutes les plus profonds dans les esprits.
    Une comparaison éclairante : le colloque organisé à l’Assemblée nationale le 20 février par l’Académie de géopolitique de Paris
    Pour comprendre l’étendue de la fraude que représente ce « débat », il peut être utile de faire la comparaison avec d’autres événements du même genre.
    4 jours avant, le mercredi 20 février, nous avons assisté, et pour certains d’entre nous participé (Alain Corvez, Alain Benajam), à un colloque sur la « Crise en Syrie : défi à la diplomatie mondiale ».
    Ce colloque était organisé par l’Académie de géopolitique de Paris, et se tenait dans une annexe de l’Assemblée nationale (un résumé de cet événement est consultable ici)
    Instructif et de haute volée, ce colloque se distinguait du faux débat de l’Institut du Monde arabe sur de nombreux points :
    - Les participants critiquaient majoritairement (tout ou partie) la version officielle martelée par les grands médias commerciaux.
    - L’animateur du colloque, le président de l’Académie de géopolitique, a adopté une posture neutre du début à la fin du débat.
    - Aucune télévision n’était présente, ou n’a jugé utile de relater (ou de s’associer à) l’événement, qui n’a donc eu qu’un écho insignifiant dans l’opinion. Bassam Tahhan, le huitième intervenant de ce colloque, a révélé qu’il était interdit d’antenne sur France 24 (qui couvrait le « débat » le dimanche à l’IMA) depuis 2 ans car son opinion n’allait pas dans le sens de la propagande du gouvernement français.
    Certains intervenants ont joué sur l’émotion, mais dans l’ensemble ils se sont concentrés sur les faits et les arguments. Ils appelaient plus à la raison qu’à l’émotion.
    Ils ont remis la crise syrienne dans une perspective historique, informant que la situation actuelle prenait racine dans les années 20, ce qui n’a été signalé par aucun des intervenants de l’IMA.
    À chaque fin de tour de parole, toutes les personnes présentes dans la salle pouvaient poser des questions, sans la moindre censure.
    Les intervenants se sont contestés sur des points généraux ou de détail, parfois avec vigueur. On ne ressentait pas cette impression comme à l’IMA d’être devant un groupe de clones invités pour matraquer sans arguments les mêmes slogans simplistes et incitant à la haine.
    Le rôle des médias a été unanimement critiqué, alors qu’à l’IMA les intervenants leur rendaient hommage.
    Bref, la véritable « Journée de solidarité avec le peuple syrien », et son fameux « débat » n’ont pas eu lieu le 24 février dernier à l’Institut du Monde arabe, mais à l’Assemblée nationale, à la faveur du colloque organisé par l’Académie géopolitique de Paris, dont aucun média n’a rendu compte.
    Conclusion
    Nous pouvons de ce résumé et de cette somme de remarques tirer un certain nombre de conclusions :
    Cet ensemble d’interventions ne peut en aucune façon être qualifié de « débat », et cet intitulé est donc mensonger.
    L’intitulé de la « Journée » elle-même (« Journée de solidarité avec le peuple syrien »), qui semble neutre, est mensonger. Le titre : « Journée d’appel à la chute du régime de Bachar el-Assad » aurait beaucoup mieux convenu.
    En appelant unanimement à armer « l’opposition », les intervenants acceptent le risque que ces armes tombent entre les mains de mercenaires sans pitié qui multiplient les attentats terroristes et les massacres. Ils prennent ainsi le risque de se rendre complices de crimes contre l’humanité. Ils ont menti en prétendant que les premiers mois de la crise il n’y avait que des manifestations pacifiques.
    Ils ont raconté n’importe quoi en avançant que le seul terrorisme en Syrie était le fait du gouvernement syrien.
    Jack Lang n’a pas la moindre légitimité pour diriger l’Institut du Monde arabe, et doit être considéré dans cette affaire comme une simple courroie de transmission de la propagande gouvernementale.
    L’IMA étant financé sur des fonds publics, très majoritairement français, l’organisation de cet événement s’apparente à un détournement de fonds publics à des fins de propagande.
    L’argument avancé pour expliquer l’absence de contradicteurs dans ce débat (la comparaison avec le débat sur l’apartheid), est infâme et dénuée de fondement.
    Ce « débat » révèle avec éclat, de nouveau, que les grands médias commerciaux ont pour but, avant tout, non pas d’informer mais de relayer la propagande gouvernementale et de justifier des guerres injustes. Pour l’occasion ils sont allés encore plus loin : non seulement ils ont massivement couvert l’événement, mais ils s’y sont pour certains associés (I télé, Le Monde). Il est vrai maintenant, qu’à l’instar de l’IMA, le journal Le Monde n’est pas indépendant puisqu’il est financé à hauteur de 17 millions d’euros par an par l’État. Son rôle, en tant que « journal de référence » de la pensée unique, est de relayer la propagande du gouvernement en mentant au besoin à ses lecteurs. La preuve n’est malheureusement plus à faire.
    Ce « débat » révèle que non seulement «  l’État » tient les médias dans sa main, mais qu’il n’hésite pas à nommer des relais à la tête d’instituts financés sur des fonds publics, détournant ainsi l’argent public à des fins de propagande. Du reste, peut-on parler d’ « État », existe-t-il encore un État en France ? C’est la question que l’on peut se poser en constatant l’alignement systématique des gouvernements de gauche comme de droite sur des positons atlantistes et européistes.
    Plus généralement, les médias commerciaux appliquent à la lettre la consigne de ne relayer qu’une seule opinion sur la crise syrienne.
    On peut conclure ce compte-rendu en affirmant que ce débat constitue une opération de manipulation de l’opinion publique. Son financement par des fonds publics rend l’opération d’autant plus scandaleuse. Il est une nouvelle preuve de la dissolution irrésistible de l’État français, de son inféodation à des intérêts étrangers et d’une compromission de plus en plus évidente des médias commerciaux comme Le Monde ou I télé.

    Première partie ici : http://aucoeurdunationalisme.blogspot.fr/2013/05/chretiens-de-syrie-le-mensonge-organise.html#more

    par François Belliot http://www.voltairenet.org

    [1] « La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Odnako/Réseau Voltaire, 6 octobre 2010.

    [2] « Ce que vous ignorez sur le Groupe de Bilderberg », par Thierry Meyssan, Komsomolskaïa Pravda/Réseau Voltaire, 9 avril 2011.

    [3] Le bombardement de Hama marque la fin de la répression contre les coups d’État manqués des Frères musulmans. On parlait à l’époque de 8 000 morts.

  • Un mouvement toujours dynamique, une répression de plus en plus lourde

    Entrave à la libre circulation des personnes, surveillance présumée de lignes téléphoniques, répressions parfois violentes de rassemblements pacifiques... Les ordres donnés à la police par le gouvernement prennent de grandes libertés avec la Constitution. Nouvelle démonstration, hier, place de la Sorbonne.

    Acharnement... Alors que les Champs-Elysées sont livrés au pillage suite au titre national du Paris Saint-Germain, la police continue de recevoir des ordres pour réprimer fermement toute visibilité de la "manif pour tous".

    Ces dernières semaines, la moindre opération a été traquée par les forces publiques : veilles, collages d’autocollants, pique-nique... Même les actions mineures réunissant moins de dix personnes n’ont pas échappé aux hommes du ministère de l’intérieur. « La plupart des rassemblements [lancés par textos ou bouche à oreille] sont décidés le jour même. Durant certaines opérations banales - genre collage d’autocollants - , des policiers débarquaient avant même l’heure du rendez-vous », témoigne un participant actif. Le fait est inquiétant en démocratie : la police surveille-t-elle les lignes téléphoniques des "opposants" au régime ?

    Le 17 mai au soir, un rassemblement plus important qu’à l’habitude s’est tenu sur la place de la Sorbonne, non loin du Panthéon. Plusieurs centaines de jeunes se sont réunis pour manifester leur opposition à la loi Taubira. De nouveau, le brutal préfet de police de Paris a donné ordre de supprimer toute trace du mouvement. Il était possible de constater encore une fois l’absence évidente de trouble à l’ordre public. C’est pourquoi nombre de jeunes touristes étrangers se sont immiscés dans l’attroupement. Trop contents de rejoindre ce qu’ils pensaient être un simple rassemblement d’étudiants, ils ne pouvaient savoir qu’ils se trouveraient emprisonnés sur le bitume pendant près d’une heure et demie...

    Cinq ripoux : les racailles de Manuel Gaz

    Alors qu’aucune intervention n’était nécessaire, la police dépêchait très vite des dizaines de camionnettes de CRS. Tout autour de la Sorbonne, des barrages de gendarmes mobiles suréquipés interdisaient la moindre approche. « Vous ne pouvez rester ici », s’entendait dire le quidam qui cherchait à approcher les immeubles proches de l’université. « Ah, il y a une alerte à la bombe ?... » demandait ironiquement un vieux passant. [...]

    Louis Anders - La suite sur Politique Magazine