Je me trompe peut être, mais on n'entendait plus parler de la Création et des créatures de Dieu dans l'Église du Christ. En tous cas, je n’avais pour ma part aucun écho de ces paroles essentielles à travers les homélies, encore moins à travers la « presse catholique ».
- Page 48
-
Quelle joie d'entendre à nouveau cela de la bouche du pape François : les créatures de Dieu ! Comme c'est beau et évocateur ! Et juste, puisqu'il y aussi les bêtes, la nature !Depuis des années, je t'entendais parler que de la "vie", du "respect de la vie" et c’était là un discours rien moins que clair. Il y aurait énormément à dire. Mais, en gros, on avait l’impression que « la vie », cette vie martelée jusqu’à saturation par un certain catholicisme, elle était de plus en plus étrange, de plus en plus réduite et pour tout dire, de plus en plus morte ! La vie, c’était d’abord la vie exclusivement humaine (tant pis pour les autres créatures de Dieu !) puis on comprenait implicitement que la vie, c’était avant tout celle de l’embryon, et pour finir on apprenait que la vie à défendre, c’était celle des cellules embryonnaires !C’est à dire que la vie, c’était tout sauf la réalité de la Création dans sa totalité et dans sa réalité naturelle et historique. On était donc en plein réductionnisme glacé, à la remorque des définitions les plus contingentes et les plus passagères de la vie par les biologistes, les biochimistes, les généticiens qui, eux, sont, heureusement, parfaitement conscients du caractère approché, régional et provisoire de leurs conceptualisations et donc de la contingence historique de leurs paradigmes.Cette réduction de la religion au « respect de la vie » à l’embryolâtrie, à la cytolâtrie (je rappelle que la cytologie est la science qui étudie le vivant au niveau de la cellule), son origine historique et ses fonctions ne sont que trop évidentes. La cellule vivante que nous devrions adorer et respecter, elle est effectivement vivante mais comme l’individu du capitalisme pourrissant : elle se nourrit, elle excrète, et basta ! Cette vie de type embryonnaire ou cellulaire, évidemment inconsciente et apathique, promue jusqu’à l’obsession, c’est bien celle qui est imposée aux hommes adultes par l’industrie culturelle du capitalisme pourrissant.Et c’est effectivement le modèle de vie que nous proposait depuis trente ans peut être l’Église qui avait choisi, consciemment ou non, d’ignorer la complexité proprement épistémologique et historique des conceptions de la vie pour être à la traîne et à l’affût des analyses partielles et régionales de la biologie.Alors, il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour commencer à percevoir par quel truchement cette conception étrange de la vie a pris la place de la vie réelle, historique dans la théologie contemporaine.C’est un résultat parmi bien d’autres de la glaciation mentale générale qu’a induit peu à peu le capitalisme le plus âpre, et que l’on désigne habituellement par le concept de réification. On pourrait citer par exemple l’animal de ferme devenu une pure machine à produire de la viande et on a confirmation d’une profonde cohésion dans l’horreur de la réification en remarquant que la divinisation de la vie cellulaire est corrélative du plus profond oubli et mépris de l’animal de laboratoire pour lequel la gent pseudo-catholique dressée (il n’y a pas d’autre mot à ce niveau de non-pensée) à l’adoration des cellules n’a jamais, jamais eu la moindre trace de compassion. Il y aurait encore beaucoup à dire en suivant le chemin que je viens de tracer mais cela serait long et complexe. Je dois, en conclusion, aller à l’essentiel.On avait cru comprendre que le christianisme était la religion de la divinisation de l’homme lors de son retour à Dieu par la médiation de Jésus christ et à travers les acquis de l’expérience mystique. C’est peut-être par le rappel de cette expérience mystique que l’Église aurait pu éviter de se donner le ridicule de l’adoration des cellules embryonnaires et de l’oubli corrélatif d’une création, hommes et bêtes, qui vit certes mais dans un tout autre sens, phénoménologique et existentiel, et qui, souvent, souffre. Mais peut être aussi que certains avaient intérêt à faire oublier l’expérience mystique et à transmuter l’Église en une confrérie proposant pour tout objet à ses fidèles l’adoration pleurnicharde des cellules « humaines ».Difficile de trouver un meilleur moyen de crétinisation et d’infantilisation, il faut l’avouer.Espérons que le cauchemar de la prosternation devant les cellules embryonnaires va prendre fin avec le pape François. Il semble, lui, se souvenir que les Évangiles, ce n’est pas une adoration figée et stuporeuse de la matière, fut-elle organique, mais une histoire pathocentrée qui se passe entre des êtres vivants et souffrants et leur Créateur.Jacques-Yves Rossignol
-
Mariage homosexuel : comme partout en France, les Nantais ne lâchent rien
Aujourd’hui, dans la “patrie des droits de l’homme”, le simple fait de porter ce tee-shirt peut conduire au poste de police.
NANTES (NOVOpress Breizh) – Alors que le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision jeudi prochain, les opposants à la loi sur le mariage homosexuel ne désarment pas. Bien au contraire.
Ainsi à Nantes, La Manif Pour Tous annonce pour ce lundi une « opération klaxons pour tous ». Rendez-vous à 19 heures devant la clinique Jules Vernes, 2 Route de Paris, en direction de la Préfecture. Fin de la manifestation prévue vers 20h30.
Mercredi 15 mai, les opposants se retrouveront à 20h30 place Viarme pour une marche en direction de la préfecture, où se tiendra un « dîner pour tous » – repas tiré du sac – suivie d’une opération « Camping Pour Tous ». L’objectif est de soutenir les mères veilleuses qui seront présentes ce soir-là.
Alors que ces manifestations pacifiques se déroulent dans toute la France depuis maintenant plusieurs mois, la répression diligentée par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls – surnommé « Manuel Gaz » – est désormais dans le collimateur du Conseil de l’Europe. Selon Le Figaro (11/05/2013), le président du Parti populaire européen, Luca Volontè, vient en effet de saisir cette instance européenne à propos de « la répression croissante et inquiétante » des opposants au mariage homosexuel. « Le mouvement social de défense de la famille qui anime actuellement la France fait l’objet d’une répression croissante et inquiétante, inacceptable de la part d’un État membre du Conseil de l’Europe », écrit le parlementaire italien.
Il est vrai qu’aujourd’hui, dans la « patrie des droits de l’homme », le simple port d’un tee-shirt de la Manif Pour tous peut conduire illico au poste de police. C’est la mésaventure qui est encore arrivée le 8 mai dernier à un groupe d’une vingtaine d’amis qui s’étaient donné rendez-vous sur les Champs-Élysées pour boire un verre. Mauvaise idée apparemment : une centaine de CRS les a aussitôt interpellés et conduits au poste pour « manifestation interdite » ! Motif invoqué par la préfecture de police : «Avec nos caméras de surveillance, nous avons repéré un jeune portant le sweat-shirt de La Manif pour tous». Un délit de faciès, en quelque sorte.
Crédit photo : DR. http://fr.novopress.info/
-
Syrie : ridicule de justifier le terrorisme par la volonté de renverser Assad
"Je vous adresse cette lettre car je suis convaincu que le silence doit être brisé en ce qui concerne l’enlèvement des deux évêques d’Alep, en espérant que vos gouvernements puissent prendre les mesures qui s’imposent pour trouver une issue à cette question grave et urgente. Le 22 Avril, l’évêque grec orthodoxe d’Alep Mgr Boulos Yazigi et son homologue syriaque orthodoxe l’archevêque Youhana Ibrahim ont été enlevés sur la route de leur retour à Alep au niveau d’un village sur la frontière syro-turque; leur chauffeur a été tué devant eux de sang-froid comme indiqué par la presse.
La situation en Syrie a atteint un niveau dramatique et les crimes perpétrés par les hommes armés au nom de la liberté ont visé cette fois-ci deux hommes de l’église, qui n’ont rien à voir avec le conflit armé actuel en Syrie. Bien au contraire, ils n’ont cessé d’appeler et d'œuvrer pour la paix et de prier pour toute la Syrie dans toutes ses composantes.
Pourtant, ce dernier épisode n'est pas un acte isolé ni le premier dans la série d’agressions qui visent les religieux chrétiens. En effet, les deux évêques enlevés rentraient d’une mission pour négocier la libération de deux autres prêtres pris en otage, le père Michel Kayal de l’église arménienne catholique et le père Maher Boulos Mahfouz de l’église grecque orthodoxe, tout deux enlevés le 14 février dernier. Quelque temps plus tôt, le 25 Octobre et le 26 Décembre 2012, deux prêtres grecs orthodoxes, Fadi Haddad et Bassilios Nassar, ont été aussi assassinés par des hommes armés.
Ces actes ne peuvent en aucun cas traduire une quelconque «lutte pour la liberté ». Ce sont des actes de terrorisme perpétrés par des terroristes assoiffés de haine qui se nourrit du sang des innocents et de la vie des civils. Par ailleurs, il est devenu ridicule et risible de justifier ce terrorisme par la volonté de renverser le régime Assad. Votre pays a apporté un soutien politique et médiatique à la rébellion syrienne et aux hommes armés et continue de le faire. De plus, des rapports médiatiques ont évoqué la possibilité que certains pays aient vraisemblablement fourni ces groupes armés en hommes et en armes les encourageant ainsi dans leurs agissements horribles et terrifiants, car ils savent qu’ils peuvent toujours compter, en toute impunité, sur votre soutien.
Votre pays condamne certainement tous les actes de violence, mais son silence retentissant vis-à-vis de ces actes lui fait porter aussi une responsabilité morale à la hauteur de sa capacité de faire éviter ces crimes. Le devoir moral vous appelle donc à tout faire pour assurer la sécurité des Archevêques Yazigi et Ibrahim et mettre à contribution tout les moyens pour assurer leur libération au plus tôt.
Je continue à croire que la politique doit respecter les codes de la morale pour le bien de l'humanité en général et des peuples divisés de notre région en particulier. Par conséquent, j’ai l’honneur de m’adresser à vous pour vous solliciter d’agir pour sauver les deux évêques avant qu’il ne soit trop tard et avant que le remord ne se substitue à l’action. L’histoire jugera les actes et non les intentions et sanctionnera l'inaction. Enfin, je suis convaincu que vous allez soutenir cet appel et agir car vos peuples souffrent autant du terrorisme, le danger le plus grave qui menace la stabilité du monde."
Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, insécurité, international, lobby 0 commentaire -
11 mai 330 Naissance de la future Constantinople
Le 11 mai 330, l'empereur Constantin donne une nouvelle capitale à l'empire romain sous le nom officiel de «Nouvelle Rome». Cette cité prendra le nom de l'empereur après la mort de celui-ci. C'est sous ce nom, Constantinopolis ou Constantinople, qu'elle restera dans l'Histoire.
Jean-François ZilbermanTrop vaste empire
L'empire romain avait atteint ses plus grandes dimensions au siècle précédent. Il était devenu ingouvernable et résistait mal à la pression des Barbares.
En 293, l'empereur Dioclétien déplace le siège du gouvernement dans quatre villes proches des frontières les plus exposées (Milan, Nicomédie, Sirmium et Trèves). Il instaure un gouvernement collégial pour mieux tenir les frontières mais sa tentative fait long feu. Son successeur Constantin 1er s'établit à Nicomédie (aujourd'hui Izmit, au fond du golfe du même nom, sur la mer de Marmara) après avoir rétabli à son profit l'unité de l'empire.
Constantin cherche un site propice à une nouvelle capitale et en 324, jette son dévolu sur la ville de Byzance. Le choix est judicieux. Byzance a été fondée 1000 ans plus tôt, en 667 avant notre ère, par des colons venus de Mégare, sur les détroits qui séparent l'Europe de l'Asie.
La ville est située sur un promontoire à l'entrée du Bosphore. Cet étroit chenal ouvre sur la mer Noire (le Pont-Euxin en grec ancien), au nord, et sur la mer de Marmara, au sud.
Cette mer fermée débouche elle-même sur la mer Égée et la Méditerranée par le détroit des Dardanelles (l'Hellespont des Grecs anciens).
La nouvelle capitale surplombe la mer de Marmara et le Bosphore.
Elle est délimitée à l'est par un estuaire étroit qui remonte vers le nord et auquel sa beauté a valu d'être appelé la Corne d'Or (aujourd'hui, les bords de l'estuaire sont devenus une zone insalubre).
Contantinople commande les passages entre l'Europe et l'Asie. Elle est également proche des frontières du Danube et de l'Euphrate. Elle est enfin située au coeur des terres de vieille civilisation hellénique.
Comme il en est allé de Rome à ses lointaines origines, le périmètre de la ville a été d'abord délimité par un sillon tracé à la charrue. Puis, des dizaines de milliers de terrassiers se sont mis à l'oeuvre.
Dédicace
L'inauguration solennelle (ou «dédicace») est empreinte de rites païens, avec un sacrifice à la Fortune et une dédicace du philosophe néoplatonicien Sopâtros. Mais Constantinople naît à l'époque où le christianisme s'impose dans l'empire romain et, à la différence de Rome, elle sera dépourvue de temples païens et presque exclusivement chrétienne.
Les habitants reçoivent les mêmes privilèges que les Romains, notamment l'exemption de l'impôt et les distributions gratuites de froment. Un Sénat est constitué à l'image du Sénat romain. Des patriciens romains et grecs bénéficient de palais. Constantin lui-même réside dans la nouvelle capitale jusqu'à sa mort en 337.
Un empire de mille ans
Mêlant avec bonheur les cultures hellénique et latine, la ville se développe très vite et surpasse Rome. En 395, avec la scission de l'empire romain entre un empire d'Orient et un empire d'Occident, elle devient la capitale de l'Orient. Sa population atteint un million d'habitants à son apogée deux siècles plus tard, sous le règne de l'empereur Justinien.
Le 27 décembre 537, celui-ci dote la ville de son joyau : la basilique Sainte Sophie (Haghia Sofia ou Sainte Sagesse comme l'appellent encore les Turcs).
Avec l'empereur Héraclius, Constantinople abandonnera ses références latines et deviendra exclusivement grecque. L'empire prendra alors l'appellation de byzantin, en référence au nom grec de la ville.
Après plus de mille ans d'existence (un record !), l'empire byzantin cèdera le pas à l'empire ottoman. Constantinople en deviendra la capitale sous le nouveau nom d'Istamboul.
Après la prise de la ville par les Turcs en 1453, la cité devient la capitale de l'empire ottoman et la résidence officielle du calife musulman. Dans l'usage courant, elle prend alors le nom d'Istanbul (ou Istamboul en français). Selon une thèse très répandue, ce serait une déformation populaire de l'expression qu'employaient les Grecs pour dire : (je vais) eis tin Polin (à la Ville).
Selon une autre thèse, ce nom viendrait d'une altération populaire progressive de «Konstinoupolis» en Konstantinopol (comme Sevastopolis est devenue Sébastopol) puis Stantinopol. Comme la phonétique turque ne peut prononcer un st sans le faire précéder d'un i (ainsi stylo devenant istilo), on a donc eu Istantinopol puis, la paresse aidant, Istantpol, Istanbul (Istamboul en français littéraire).
D'après une aimable contribution de Jean-Marc Meyer, byzantiniste
-
Conseil constitutionnel : dernier rempart du droit naturel ?
Le projet de loi sur le mariage pour tous a été voté par le Parlement fin avril.
Les élus de l’UMP et de l’UDI ont immédiatement saisi le Conseil constitutionnel qui a jusqu’au 23 mai pour rendre sa décision. De quelle marge dispose le Conseil constitutionnel pour invalider cette loi, quels sont les points de droit qu’il peut invoquer pour retoquer ce vote ? Les spéculations sont nombreuses. Parmi ces dernières, il y en a une qui ne semble pas avoir été évoquée sérieusement : le droit naturel, explicitement exprimé dans le préambule de la Constitution. Un observateur anonyme, via le site www.mariagehomo.eu, le rappelle.
Polémia
Le dernier recours à court terme contre le mariage homosexuel est le Conseil constitutionnel. La Constitution nous renvoie à ses sources, en particulier la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 (DDHC 1789).
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
Une partie du non-débat organisé et manipulé par le gouvernement tourne autour des droits de l’homme : d’un côté droit des enfants à avoir une famille naturelle ; en face, droit des homosexuels à accéder à une forme de « mariage » ; enfin, droit de la représentation nationale à changer le sens des mots les plus usuels et les plus porteurs de sens pour la civilisation.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 fait partie intégrante de la Constitution de 1958. Elle fonde de ce fait les principes du droit qui en découle. Tout droit de nature nouvelle doit être examiné à la lumière de la Constitution. Or, le droit au mariage et à l’adoption de couples homosexuels est bien d’une nature nouvelle par rapport au droit préexistant.
Droit naturel et droit positif
La DDHC 1789 se réfère explicitement à un droit « naturel » dans son préambule. Ce droit s’oppose au droit « positif ». C’est ce droit positif que le pouvoir actuel semble considérer comme le seul applicable, comme l’exprime une forte parole du président de la commission des lois du sénat : “Ce qui est juste, c’est ce que dit la loi”.
Ces mots ont été prononcés au cours de l’audition du philosophe Thibaud Collin. Au cours de son audition, Thibaud Collin a justement fait référence au préambule de la DDHC 1789. Il a fait également remarquer qu’il existait un « ordre humain » distinct de l’individu. On remarquera que le Sénat et l’Assemblée n’ont auditionné que trois philosophes, dont étaient deux opposés au mariage et à l’adoption par les couples homosexuels (Thibaud Collin et Sylviane Agacinski), le troisième étant Elisabeth Badinter. Bien plus nombreux étaient les « psycho- » et « socio- » de tous poils, choisis dans leur quasi-totalité parce qu’ils étaient favorables au mariage homosexuel.
Or, les fondements du droit se rattachent d’abord à la philosophie, comme le montre en particulier l’influence de la philosophie des lumières sur la DDHC 1789. Ainsi, ce peu d’intérêt de nos représentants pour ces aspects fondamentaux ne leur permet pas de trancher objectivement sur la constitutionnalité du projet de loi. Comment en effet débattre valablement d’un tel sujet sans remonter à la signification profonde des droits des personnes, tels qu’ils sont garantis par la Constitution ? La notion de « droit naturel » n’est toujours pas bien définie, ce qui prouve que le sujet est difficile. Mais ce n’est pas une raison pour l’éluder, au contraire.
Un article de Georges Vedel
Pour ceux qui veulent approfondir, un article de Georges Vedel (lien ici), un des plus grands juristes français du XXe siècle, semble écrit pour le cas qui nous préoccupe.
Cet article montre que, pour le législateur, le contrôle par le Conseil constitutionnel n’est pas un pouvoir supérieur puisque la Constitution peut toujours être changée. C’est donc davantage un contrôle de procédure qu’un contrôle sur le fond. Le droit positif (droit des individus, opposé au droit naturel) est alors virtuellement sans limite.
Pour le public au contraire, Georges Vedel explique que « le fondement ou la raison d’être du contrôle de la constitutionnalité des lois se trouverait dans la transcendance des droits de l’homme par rapport à tout pouvoir politique ou social, ce qui reviendrait à ressusciter triomphalement le jus-naturalisme, dont précisément le premier discours, âprement positiviste, prétendait avoir purgé ce contrôle ». Georges Vedel observe plus loin que le droit naturel a connu des augmentations depuis 1789 (exemples : droit au travail, protection de la santé …). Le droit naturel n’est donc pas immuable. Il est susceptible d’évolution, mais il conserve tous les acquis.
Quel référendum ?
Ces deux discours, celui qui s’adresse au législateur et celui qui s’adresse au public, sont potentiellement contradictoires. La juridiction doit trancher.
Dans le cas du mariage pour tous, on peut espérer que le projet sera considéré comme non conforme à la Constitution et aux droits naturels qu’elle garantit, ou tout du moins que cette conformité sera considérée comme problématique et ne pouvant être déterminée sans procédure constitutionnelle.
Il faudra alors faire attention à la procédure qui sera suivie : référendum sur le (projet de) loi ou révision de la Constitution ? Faire adopter par référendum le mariage pour tous reviendrait, en cas de succès, à considérer qu’il n’existe pas officiellement de « droit naturel ». Cela risquerait d’ouvrir la porte à la constitutionnalité de la marchandisation du corps humain.
En revanche, proposer de changer la Constitution (probablement par référendum, le congrès demandant une majorité de 3/5) pour la rendre conforme au mariage pour tous obligerait à fixer clairement les limites que l’on voudrait apporter aux évolutions ultérieures, tout en maintenant le garde-fou du droit naturel. Ce serait donc une meilleure défense en cas de succès du gouvernement : un garde-fou, même difficile à utiliser, vaut mieux que l’absence de garde-fou. C’est pourquoi une révision de la Constitution serait préférable à un référendum sur la loi en question.
Le Conseil constitutionnel, gardien du droit naturel ?
La manière dont le projet a été traité prouve soit que ses aspects juridiques fondamentaux n’ont pas été perçus par ses partisans, ce qui en dit long sur leur inculture, soit qu’ils les ont volontairement éludés, ce qui en dit long sur leur perversité. On trouve probablement un partage entre ces deux catégories, avec une majorité du côté de l’inculture et de l’indifférence.
La France est un des rares pays à citer le droit naturel dans sa constitution. Il serait grave que ses plus hautes instances juridiques fassent comme si cela ne signifiait rien.
jules4 Resistance 28/04/2013 http://www.polemia.com
http://mariagehomo.eklablog.com/conseil-constitutionnel-dernier-rempart-du-droit-naturel-a85608114 -
Quand Hollande reçoit un coup de pied au cul
La réponse des communicants ne se fait pas attendre. Ils prétendent que le postérieur présidentiel a victorieusement résisté au pied de l'agresseur. Une telle rhétorique ne peut guère être tenue pour nouvelle. On la retrouve depuis deux siècles dans toutes les situations analogues où l'incompétence de la gauche à gouverner la France a mis le pays tout entier dans la dépendance des interlocuteurs étrangers.
Or depuis les accords de Maastricht, rédigés eux-mêmes à Bruxelles par des technocrates issus de la gauche française, le glorieux Delors et l'illustrissime Lamy, depuis leur signature en 1991 par ces deux grands dirigeants politiques socialistes hexagonaux nommés Mitterrand et Bérégovoy les impératifs issus des traités ont vocation à contraindre le gouvernement de Paris à s'aligner sur les normes communes convenues entre les États-Membres de l'Union européenne.
Il existe certes plusieurs manières de regarder les situations qui en résultent.
On entend de bons esprits regrettant que les rapaces financiers internationaux puissent un jour refuser de prêter de l'argent à un pays, à son gouvernement central, à des collectivités locales ou à des entreprises publiques qui ne les rembourseront pas. Le camarade Mélenchon confirme d'ailleurs que, s'il accédait au pouvoir, demain on prêterait gratis. Alléchant programme pour les débiteurs, un peu moins pour les créanciers.
Certains peuvent déplorer que l'existence d'une monnaie commune empêche désormais de financer les déficits de l'État par l'inflation et par une spoliation des épargnants français.
D'autres imaginent volontiers vendre demain nos biens et services, nos produits fabriqués en France à des pays qui cesseront de pouvoir leur faire sur notre territoire une concurrence par définition déloyale.
Jacques Rueff disait aux uns et aux autres : "Soyez libéraux ou soyez socialistes mais ne soyez pas menteurs".
Il convient donc de dire la vérité, les faits tels qu'ils se présentent et non comme la propagande gouvernementale voudrait nous en faire avaler la présentation, les ayant dissimulés sous des enjoliveurs mensongers.
Le 3 mai, on apprenait qu'un délai supplémentaire de deux ans était donné à Paris pour redresser ses comptes publics. "Divine surprise" commentait la presse hexagonale.
Le 4 mai, commençaient à percer quelques protestations au sein de la droite allemande.
Le 5 mai, le ministre Moscovici au cœur même de la négociation poussait un cocorico sur le thème "les thèses françaises l'ont emporté, l'austérité en Europe c'est fini".
Le 7 mai, cette affirmation nous semblait, déjà, suffisamment grotesque en elle-même pour que nous en décortiquions l'imposture dans notre chronique du jour (1)⇓.
Or, depuis, on a appris pas mal de choses qui soulignent à quel point on avait déformé les faits.
Le 9 mai, on découvrait sur quelles bases l'interlocuteur à Bruxelles de nos ministres intègres, le commissaire Olli Rehn avait conçu l'octroi de ces fameux délais : certes l'État central parisien dispose de deux années supplémentaires, mais cela lui a été accordé en échange d'un engagement de réformes dites structurelles, lesquelles nous semblent dans l'intérêt sinon de notre classe politique dépensière, du moins des Français en général : assouplissement du marché du travail, meilleure concurrence sur le marché des biens et des services et réforme tendant à pérenniser le financement des retraites, donc pas seulement colmatage des brèches…
Le ministre Moscovici a entendu tout cela sans broncher le 3 mai : il ne peut certainement pas prétendre, par conséquent, qu'il s'agit d'une victoire des thèses de nos socialistes.
Le 11 mai, piqûre de rappel : Si un doute avait subsisté au sujet du cocorico de Moscou, il a une nouvelle fois été levé lors de la réunion du G7 sous présidence britannique à Hartwell House, ne serait-ce qu'en écoutant les propos du ministre canadien, représentant du pays le meilleur performant du groupe en terme de croissance depuis 2007. Jim Flaherty déclare en effet : "Ce qui m'inquiète, c'est d'entendre d'aucuns suggérer que l'austérité devrait être abandonnée, je crois franchement que c'est la voie vers la ruine".
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
- cf. L'Insolent du 7 mai ⇑
-
Les relations familiales, partie 1
Dans le registre de la génération Y décadente, évoquons les relations entre les enfants et leurs parents.
Force est de constater que la dégradation des relations des enfants avec leurs parents est désastreuse pour la pérennité de l’Homme Européen. En plus du manque de structuration apporté par la sphère familiale, un autre épineux problème est à relever : le problème culturel. Il n’y a plus de valeurs transmises par les parents, plus de partage au sein de la structure familiale, plus d’éducation. Tous ce que nos grands parents ont pu nous apprendre ne sera pas transmis aux générations suivantes. Phénomène naturel au demeurant puisqu’une valeur, une idée ou une information est amenée à être déformée voire oubliée en changeant d’interlocuteur - d’où la nécessité de l’écrit. Ajoutons à cela qu’il est nécessaire voire vital de se tenir au goût du jour en matière de savoir… Néanmoins, l’idée avancée ici est la transmission du patrimoine culturel propre à l’Homme libre qui devra se battre toute sa vie pour acquérir une réelle culture et non une culture que tout le monde acquiert sur le marché au rabais de l’éducation (anti)nationale.
Le problème de fond n’est donc que l’abandon de l’enfant et de son éducation au sein de la structure familiale au profit de l’école (donc du système) et du cercle de camarades dont l’enfant s’entoure. Les « programmes scolaires déseuropéanisés » sont une réalité effrayante, les éléments qui aujourd’hui nous scandalisent seront au fur et à mesure des générations normalisés et sans intérêt pour un être qui pensera d’avantage à la façon de survivre plutôt qu’à celle d’aider son frère. Le libéralisme faisant de l’Homme un esclave qui s’ignore crée en réalité un individu qui survit et non qui vit à travers : une communauté, un savoir qu’il enrichira sans cesse, une culture inégalable. En bref, la recherche du surhomme est complètement désuète, « has been », pas à la mode (donc ringard. )L’être riche d’esprit et d’intellect n’intéresse pas le grand capital car cette personne est coupable de penser, elle pourrait d’ailleurs se révéler dangereuse à plus ou moins long terme : il faut donc la décridibiliser. La figure de l’intellectuel, de l’homme qui réflechit est d’ailleurs de plus en plus raillé dans l’ensemble de la société comme « intello », « pompeux » etc.
Les difficultés de la vie qui s’aggravent et qui poussent l’homme à s’individualiser l’écartent d’une sphère de survie primordiale pour la préservation d’un capital culturel. La banalisation de la drogue et de l’avachissement de la jeunesse est un drame pour la bonne transmission des valeurs européennes. Ceci peut également se traduire par la désolidarisation entre Hommes, plus de partages concrets si ce n’est pour des discutions d’ascenseurs au sujet des dernières DSKries ou Cahuzaqueries. Qu’en est-il de la transmission des valeurs fondamentales de notre peuple ?
-
Conférence à Toulouse: La tyrannie médiatique par Jean-Yves Le Gallou
-
La guerre civile, vraiment ?
Le premier mai 2013, Jean-Christophe Cambadélis, député PS de Paris, a dénoncé, sur BFMTV, le projet de Marine Le Pen, "un programme de guerre civile, d'abaissement de la France". "Avec sa politique totalement négative qui nous amènerait à la sortie de l'euro, à ramener les immigrés à la frontières, à réduire massivement la fonction publique, c'est la guerre civile", a-t-il précisé.
L'ancien premier ministre de Sarkozy, François Fillon, en a remis une couche, puisqu'il considère, contrairement à son ancien patron, « que le FN est en dehors des limites du pacte républicain tel qu['il] le considère.»
Ces derniers mois, l'évocation de 1789, du 6 février 34, voire d'un anti-mais 68, a nourri les plumes des commentateurs en peine de traduire en termes clairs les phénomènes de contestations multiples qui ont agité la rue contre le gouvernement Hollande, des « anti-mariages pour tous » aux protestations sociales contre les réformes libérales contraires aux traditions de gauche.
Une rhétorique tapageuse a envahi les ondes et les écrans, comme si l'on ne pouvait exister médiatiquement que par la parodie langagière du carnage. On a entendu Frijide Barjot, l'égérie de la croisade contre le mariage gay, politicienne en diable et nouveau Machiavel du ruisseau, promettre du sang. « En France, ça va être la guerre civile , Monsieur le Président ! », prédit-elle. Christine Boutin, qu'on a vu groggy dans le caniveau à la suite d'une charge policière – tempête, après la validation, le 12 avril, à mains levées, de cette fameuse loi : « Les colères multiples et grandissantes du peuple de France » annonceraient une « guerre civile ». Et, réincarnation de Jehanne, de clamer un mot d'ordre plein de promesses guerrières : « Tous à Paris le 26 mai ! » Il faut amener sa kalachnikov, Christine ?
Mais ces pétroleuses n'ont rien inventé. Maxime Tandonnet, par exemple, le 19 janvier, sur Atlantico, s'interrogeait : « Guerre civile ? Le grondement sourd de la révolte des Français contre la trahison des élites ». Philippe Simmonot, sur Nouvelles de France, le 9 mars 2013, titrait son article : « François Hollande et la nouvelle guerre civile ». Guillaume Larrivé, député UMP de l'Yonne, le 14 mars, mettait en garde : « L'impuissance d'une classe politique perdue dans des querelles subalternes nourrit la désespérance des Français, qui pourrait déboucher sur le pire ».
Mais quelques mois auparavant, le 5 novembre 2012, sur Boulevard Voltaire, Roberd Ménard n'intitulait-il pas son article : « Vers la Guerre civile » ? Eric Dechavanne, le 28 avril 2012, pendant la campagne électorale, se demandait si, par antisarkozysme, « la presse de gauche ne [cherchait] à créer une guerre civile ». Et en juillet 2010, lors des émeutes de Grenoble, Eric Zemmour, Elisabeth Levy, le Front national, n'ont-ils pas vu dans ces tensions communautaires, durant lesquelles on a tiré avec des armes de guerre sur les policiers, les prémices d'une guerre civile ? On se demanda alors, comme plus tard à Marseille, gangrenée par les gangs, s'il ne serait pas judicieux de faire intervenir l'armée.
La France va-t-elle sombrer dans les affres d'une guerre interne, dont on sait qu'il n'en est pas de pire conflit, de plus haineux, et de plus sanglant ? Faut-il faire la part de l'esbroufe et de la manipulation, voire de la sottise ?
S'il est vrai que la mémoire historique française, volontiers enivrée de mots, embuée d'idéologie et versant à l'occasion dans la mystique et le fanatisme, présente les luttes politiques comme des affaires eschatologiques, des duels entre le Bien et le Mal, et que l'on a toujours eu du mal, malgré une fraternité revendiquée, à nous aimer nous-mêmes, il semblait bien que la modernité eût atténué, par l'amollissement des mœurs et la domestication par la consommation, les velléités de sauvagerie militante.
Et c'est bien au fond ce qui est advenu depuis les années cinquante. Le nombre des morts, jusqu'à cette parodie de révolution que fut mai 68, en atteste l'évolution : le combat politique est parvenu, sinon au consensus, du moins à un vide étonnant, aussi efficace qu'un soporifique puissant. On ne se tue plus, parce qu'on n'en a plus ni l'envie, ni la force. Et encore faudrait-il, dans ce cas, imaginer sa propre mort, ce que nos contemporains ne font plus qu'avec horreur et dégoût. La Guerre civile exige plus de sang dans les veines.
La rhétorique sans-culotte, communarde ou cagoularde, putschiste ou blanquiste, les coups de menton dignes de camelots ou d'anarcho-syndicalistes attendant le Grand Soir, ou la prise du parlement, ou une immense ratonnade, ne sont à prendre que pour ce qu'ils valent. Le plus intéressant est, en l'absence de tout sérieux militaire (combien de divisions ? quelles armes ? sous quel drapeau ? quel programme ? quels chefs ? etc.), de se demander à quoi ils servent.
Les plus virulents dans l'usage de ces diatribes vengeresses, ce sont les partisans de la « Reconquista » contre l' « invasion » islamiste. On frise-là l'hystérie pure et simple. Puisons au hasard quelques citation d'un article paru sur le site de Riposte laïque. Je n'ai pas pris la peine d'en faire connaître l'auteur, tous les texte de cette maison cybernétique de disjonctés se valant, et se répétant ad nauseam.
Dans cet article, donc (qu'il est facile de retrouver), fort long, et dont j'ai tronqué certains passages dont la truculence (involontaire) aurait mérité d'être partagée par tous, on a le mérite de mettre les points sur les i (comme islam), et il faut loué la ferveur furieuse avec laquelle tout cela est asséné (Heureux les simples d'esprit!).
Ainsi prédit-on : « Seule une révolution populaire peut encore sauver la France d’une islamisation fatale. » Fichtre ! Voilà qui est clair, et l'auteur ne nous cache pas la situation tragique (« fatale») dans laquelle nous nous trouvons.
Les arguments de l'auteur de ce brûlot ne peuvent, évidemment, qu'anéantir tout contradicteur : après avoir invoqué Jules Ferry, qui se targuait de civiliser les « races inférieures » (autrement dit, en « langage politiquement correct » - et l'on a là tout l'enfumage propagandiste d'un Occident conquérant ! - : « Les civilisations avancées (notamment sur les droits de l’homme) ont le droit et le devoir d’amener à leur niveau d’évolution celles qui sont en retard. ») (dixit), il nous livre une concaténation impressionnante (à la manière d'Obertone), et pour tout dire assommante : « la construction de mosquées et leur inauguration officielle par le ministre socialiste de l’intérieur », « la construction d’un Institut des Cultures d’Islam (doublon de l’Institut du Monde Arabe déjà existant) par la mairie socialiste de Paris », « la célébration officielle de l’Aïd également par la mairie socialiste de Paris », « la rupture du jeûne par des ministres socialistes du gouvernement Hollande », « les forces de l’ordre désavouées lorsqu’elles sont agressées par des musulmans (émeute pour une niqabée à Marseille il y a quelques jours) », etc., « l’islam, idéologie guerrière et criminogène » (!), « aimant la mort comme nous aimons la vie » (dixit!), « homophobe, antisémite, sexiste, pédophile et esclavagiste, idolâtre (la Pierre Noire de la Qaâba), sectaire (apostasie punie de mort) et totalitaire, cruelle envers les animaux (abattage rituel halal, maltraitance des chiens…), cruelle envers les humains (égorgements, lapidations, mains coupées, mutilations sexuelles…), par conséquent barbare, barbare dans son texte fondateur le Coran, barbare dans les recueils de la Sunna (Hadiths et autres) », « Mahomet, assassin, violeur, pédophile, voleur de caravanes, rétrograde sur tous les plans, en retard de 1400 ans sur les avancées sociales et humanistes de notre civilisation ». On appréciera la finesse et la pertinence de ces élucubrations de fous, mais on se dit qu'on ne fait pas un tueur avec du raffinement (hormis sans doute dans l'art d'occire).
D'où la conséquence : « Seul un soulèvement populaire, voire une révolution, pourrait, aux yeux de certains, nous permettre de sauvegarder nos acquis républicains ».
Stratégiquement, sous quelle forme cette « révolution » peut-elle s'effectuer ?
« Le réseau informel qui relie les résistants […] pourrait permettre une action commune imprévisible ». « Un réseau informel s’est établi, une sorte de maquis virtuel de résistants, sans leader, échappant à tout contrôle ». « Il suffirait peut-être d’un mot d’ordre relayé instantanément par Internet à tous ces résistants pour les entraîner dans des actions simultanées pour une Reconquista du pays, et en premier lieu pour renverser le pouvoir collaborateur en place ».
On aura noté la référence terminologique à la Résistance, usurpation significative de la confusion idéologique présente (par exemple un Sarkozy rendant hommage au maquis du Vercors, lui qui a contribué au démantèlement, avec son successeur, du programme social du Conseil National de la Résistance), ainsi que l'imitation (volontaire?) du fameux pamphlet « L'insurrection qui vient ».
Usurpation parce que, si la racaille de banlieue est loin d'être une « chance pour la France », on en conviendra, et que l'immigration a grevé l'économie française et déséquilibré ses relations sociales et culturelles, il s'en faut de beaucoup que les musulmans et leurs associations aient quelque ressemblance avec les troupes de SS et la Gestapo ! Il faut vraiment être de mauvaise foi pour prétendre que les troubles de quartier et les trafics nauséabonds rappellent les « heures sombres de notre Histoire », et que Christine Tasin, Notre Dame des égouts, a l'envergure et la grandeur, sinon l'intelligence, d'un Charles de Gaulle, pour ne parler que du plus prestigieux des résistants au pétainisme, mouvement avec lequel Riposte laïque a probablement davantage d'accointances !
Mais des « faits divers » aussi « significatifs » que la révolte contre la présence de Roms sont aussi invoqués, par exemple par Robert Ménard, dans son article du 5 novembre, pour annoncer les prémices de la guerre civile (à Marseille, dans la cité des Créneaux, des heurts entre cette communauté et des résidents maghrébins excédés, et dans les rues de Hellemme, en banlieue de Lille, la révolte des habitants contre un maire trop complaisant...).
Guerre civile, ou guerre ethnique, donc ?
La libanisation se profilerait. Les références à notre passé deviendraient alors obsolètes, et nous tendrions alors vers un état qui se généralise sous le signe du « choc des civilisations », réalité sans doute envisageable, si les représentants de la « diversité » étaient, dans leur ensemble, autre chose que des aspirants à la consommation de masse, comme tout français de souche américanisé, et que la racaille banlieusarde, loin d'être islamisée, n'était pas adepte d'une sous-culture importée de Nouillorque, comme la sous-culture bobo nous vient de Los Angeles.
Un autre facteur de « Guerre civile », beaucoup plus convaincant, est souligné : la crise, la paupérisation progressive du peuple, la précarisation des personnes, et, parallèlement, la perte d'identité d'un peuple ancien, européen, chrétien, de tradition gréco-latine, l'abandon, par les élites, de la souveraineté de la Nation, de son indépendance, de sa puissance, au profit des multinationales, de la finance apatride, et de l'hyper puissance américaine.
Indéniablement, s'il faut chercher la genèse du malaise qui réduit les Français à la « désespérance », il est sans doute nécessaire de la trouver dans ce traumatisme, souvent inconscient, qui traduit le contrecoup d'une chute dans les abîmes de l'oubli historique, « destinal », et le déshonneur de l'asservissement et de la vassalisation.
Car la guerre existe, elle est bien là, dans la vie publique, mais aussi dans notre vie quotidienne, et jusque dans nos consciences et nos cœurs. Les Français ne le savent pas, mais ils éprouvent cette guerre, comme les mélancoliques, les « déprimés », comme l'on dit, subissent dans leur corps et leur esprit, les douleurs de leur existence, ou de l'anéantissement de celle-ci.
A l'échelle nationale, c'est bien là notre fatalité. Il ne sert de rien de chercher pathétiquement un bouc émissaire à notre chagrin, à notre auto-destruction. S'en prendre aux immigrés, fantasmer sur l'islam (qu'on connaît mal), s'engluer les méninges dans les écumes de haine et de mépris, ne nous sortiront pas d'un pas de notre malheur. La France, héritière de l'humanisme antique et de la générosité catholique, et, admettons, de la Révolution, ne saurait, sans se renier, verser dans le ressentiment et la lâcheté. C'est là le véritable esprit de la Résistance.
Mais peut-être au fond ces stratégies d'affrontement ne visent-elle qu'une chose : tout en éludant les vraies causes de la désintégration (libérale), elles servent à jeter les bases d'un Etat sécuritaire démagogique, manipulant les masses, et assurant le maintien et l'omnipotence de ceux qui veulent, in fine, universaliser le règne de la marchandise (confondu avec une certaine laïcité) et instaurer, en Occident, dans un premier temps, un Etat transnational, « humaniste », capable de rétablir l' « ordre », comme le shérif, Manuel Valls hypertrophié, dans un village du Far West, où les habitants ont la fâcheuse habitude de s'étriper. La rhétorique de la Guerre civile aura, dans cette optique, été d'un utile secours...Claude Bourrinet http://www.voxnr.com/
-
Défilé de Jeanne d’Arc : discours de Thibaut de Chassey
L’allocution de Thibaut de Chassey, président du Renouveau français, à l’issue du défilé du mouvement pour la fête de Jeanne d’Arc 2013, fait le point sur la situation française, et place notre combat sous l’égide la sainte de la patrie, peu perméable aux compromissions :