Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 52

  • L'écologiquement correct

    ☞ Variante du politiquement correct, il existe désormais un écologiquement-correct, qui n'a rien à voir avec le véritable respect de la nature. Malheur à qui ose dire que les nitrates ou les dioxines n'ont jamais tué personne, que le trou d'ozone n'existe pas ou que le réchauffement de la terre est naturel ! L'intégrisme vert aboutit ainsi à créer un climat étouffant dans les milieux scientifiques et industriels. Un livre récemment publié (1) revient fort opportunément sur la forme verte de la Terreur moderne...

    1) On nous dit : « L'amiante fera des millions de morts en France dans les années qui viennent. »
    Il existe deux types de fibres d'amiante, dont une seule, la crocidolite, est susceptible d'entraîner un cancer. Mais elle ne représente que 5 % de la consommation industrielle globale d'amiante. Seules peuvent être atteintes gravement dans leur santé les personnes qui ont travaillé pendant très longtemps dans des mines ou des usines de transformation de cette variété d'amiante. Sur le campus de Jussieu, haut lieu de la propagande anti-amiante, les taux mesurés sont de 0,1 fibre par litres, alors que la limite légale est de 5 : il y a moins d'amiante dans ces locaux que dans les rues alentour. Pourquoi tant de haine, alors ? Peut-être parce que le marché du désamiantage représente des milliards de francs ...

    2) On nous dit : « Les rejets industriels de CO₂ amplifient un effet de serre qui fait monter la température moyenne de la planète. »
    Contrairement aux déclarations des écologistes, les savants sont divisés sur les preuves d'un réchauffement atmosphérique d'origine humaine, et sur la question de savoir s'il constitue vraiment une menace. Ce réchauffement, attesté mais peut-être temporaire et sans conséquences particulières, pourrait tout aussi bien être dû à une variation naturelle du climat, liée aux modifications des émissions solaires, ou à l'augmentation des aérosols d'origine volcanique. Certes le CO₂ augmente dans l'atmosphère, et la terre se réchauffe. Mais cela ne signifie pas que les deux phénomènes sont liés, ni que ce réchauffement est dangereux, ni qu'il va le devenir en raison du dioxyde de carbone !

    3) On nous dit : « La couche d'ozone, qui nous protégeait des rayons cancérigènes, est désormais trouée par le gaz des aérosols. »
    Il n'existe pas de "trou" dans la couche d'ozone. C'est une simple image, évoquée pour faire peur. Le "trou" désigne une fluctuation saisonnière de la concentration d'ozone. due aux conditions physiques particulières de la stratosphère au-dessus des régions polaires. D'une année sur l'autre, la couche se reconstitue, et même si elle est à long terme légèrement moins épaisse, ce phénomène n'a pas l'ampleur que les écologistes lui prêtent. En réalité, l'interdiction des fameux CFC (gaz des aérosols) et leur remplacement par des produits de substitution est d'abord motivée par des considérations politico-commerciales ...

    4) On nous dit : « Les nitrates employés dans l'agriculture intensive polluent les nappes phréatiques. »
    Les nitrates sont un produit naturel, produit de la décomposition de l'humus et des matières organiques. C'est une mauvaise compréhension de leur action, dans les années d'après-guerre qui a conduit à fixer une norme (50 mgl/litre) qui n'a plus de raison d'être. À l'époque. une maladie grave du sang des nourrissons - la méthémoglobiménie - était attribuée aux nitrates dans l'eau. Pour améliorer la prévention de cette maladie, on a donc estimé nécessaire de déterminer un seuil maximal d'ingestion. Récemment, on a compris que ce sont les gastro-entérites qui sont probablement responsables de ces affections, et non les nitrates. Pour autant, le seuil n'a pas été revu, la lutte des écologistes contre les nitrates, probablement liée à d'autres considérations, n'a pas cessé.

    5) On nous dit : « Tchernobyl prouve la dangerosité mondiale du nucléaire: la catastrophe a provoqué des cancers en France. »
    Le drame de Tchernobyl n'est pas un accident dû à la nature même de l'énergie nucléaire, mais une conséquence du système soviétique : faible qualification des intervenants, insuffisance des précautions, vétusté des matériels. Si dans un rayon de 300 kilomètres autour de la centrale, les cancers de la tyroïde ont augmenté, il n'a jamais été démontré qu'en France ces affections, liées aux retombées de Tchernobyl, avaient notoirement crû  : dans notre pays, cet accroissement a commencé dix ans avant la catastrophe, et à partir de celle-ci, la progression a continué au même rythme ...
    (1) Pierre Kohler, L'imposture verte, Albin Michel, septembre 2002
    ✍ FDA décembre 2002

  • Immigration les arguments fallacieux

    À force d'être martelés, des arguments faux finissent par apparaître comme des vérités.
    Pour tout ce qui concerne l'immigration, plusieurs arguments mensongers sont inlassablement répétés et, à force d'être martelés, finissent par devenir la vérité officielle pour la plupart des individus.
    Quels sont-ils ?
    1- La France a connu les trente glorieuses, années de forte croissance après-guerre jusqu'en 1974 grâce à l'immigration. Qu'en est-il réellement ? Après la Seconde Guerre mondiale, il est vrai que l'économie française a eu besoin d'une main-d'œuvre supplémentaire considérable.
    Les deux réservoirs immenses ont été :
    - L'exode rural : des millions de paysans français ont quitté nos campagnes pour aller dans les villes et sont devenus ouvriers ou autres et ont donc contribué à notre formidable expansion industrielle, l'agriculture, en se mécanisant, n'ayant plus besoin d'eux.
    - La main-d'œuvre féminine : avant, les femmes, dans leur grande majorité, ne travaillaient pas ou tout au moins leur travail n'était pas compté dans la production économique officielle. Des millions de femmes françaises, après la Seconde Guerre, sont entrées dans le marché du travail et ont donc contribué à notre développement économique des trente glorieuses.
    En comparaison, les dizaines de milliers d'immigrés non européens, présents sur notre sol durant ces années, ne constituèrent donc qu'un pourcentage très faible. Il était même possible de s'en passer en modernisant l'appareil productif. Au-delà de toutes les fariboles humanitaristes, le grand patronat a fait appel à eux pour peser sur les salaires (en situation de plein emploi, les salariés français étant en position de force, pour négocier leurs salaires). Il est donc paradoxal de constater que la gauche française actuelle, en ce qui concerne l'immigration, défende les intérêts du grand patronat contre les ouvriers français.
    Immigration et chômage !
    2 - la comparaison avec l'Allemagne.
    M. Fodé Sylla, président de SOS-Racisme, écrit dans le Figaro du 20 septembre 1995 :  « Aucune corrélation entre taux de chômage et population immigrée n'a jamais été démontré scientifiquement. »
    Pour démontrer cette affirmation, M. Sylla donne comme cas particulier un exemple (ce qui n'a jamais été une démonstration), et qui plus est un très mauvais exemple. 
    « L'Allemagne qui, ayant plus d'immigrés, et moins de chômage. »
    La comparaison entre ces deux pays est sans signification, puisque ces deux États ne comptabilisent pas les immigrés de la même façon.
    En Allemagne, qui pratique le droit du sang pour la nationalité, un Turc de la troisième génération peut encore compter comme immigré. En France, où règne le plus grand laxisme en ce qui concerne la naturalisation, le nombre d'immigrés est donc très sous-évalué par rapport à celui de l'Allemagne.
    À ceci, il faut ajouter que l'immigration actuelle en Allemagne est, dans sa grande majorité, européenne  (Europe centrale ou de l'Est) ce qui n'est pas le cas en France.
    3 - La France a toujours été un pays d'immigration et, d'ailleurs, celle-ci n'a pas changé en pourcentage depuis toujours.
    La population française a toujours  été globalement celto-germanique, depuis la Gaule jusqu'au milieu du XIXe siècle (ce qui fait plus de 2 000 ans), avec quelques lbères dans le Sud-Ouest, auxquels certains attribuèrent une origine slave. Les derniers arrivants furent les Normands au XIe siècle. Il a donc fallu attendre le XIXe siècle pour avoir l'arrivée des Belges et Italiens.
    Ensuite, vinrent, au XXe siècle, les Polonais, Espagnols, Portugais, quelques Russes et Allemands... Jusqu'à la seconde guerre mondiale et même un peu après (les années 60), la population française a donc été dans sa quasi totalité européenne. L'immigration non européenne et non chrétienne est très récente par rapport à notre histoire et n'a rien à voir avec les précédentes.
    La dernière mode est de parler des douze millions de Français qui auraient un ancêtre étranger. Mais cet ancêtre, justement, avait souvent Ia particularité d'être là avant la Seconde Guerre et, dans les statistiques, on mélange toutes les origines.
    Lorsqu'on compare les 6,5 % d'immigrés d'aujourd'hui avec les 0,5 % de 1931, on gomme toutes ces différences fondamentales, en plus des très nombreuses naturalisations qui masquent statistiquement la réalité sociale et sociologique.
    PAR PATRICE GROS-SUAUDEAU (Figaro)

  • La Manif pour tous (bien) vue par la presse locale

    Retour sur trois articles sur les manifs de dimanche et lundi derniers.

    Toulouse : Pourquoi les anti-mariage pour tous ne désarment pas (La Dépêche).

    "Sous un beau soleil de printemps, la «Manif pour tous» a fait du bruit, hier à Toulouse, entre le Fer à Cheval et les allées Jean-Jaurès, en passant par Esquirol. Un cortège accompagné de deux énormes podiums musicaux qui crachaient de la musique techno, juchés sur des semi-remorques.

    Un déploiement de moyens impressionnant, avec 120 membres de service d'ordre, 50 membres du service accueil, qui a tranché avec la maigre contre-manifestation rassemblée place Esquirol (lire ci-dessous).

    6 000 personnes selon la police, 15 000 selon les organisateurs, ont défilé contre le Mariage pour tous. C'est la 6e action à Toulouse, et la 2e manifestation d'ampleur depuis le 17 novembre 2012".

    Montpellier : Le succès de la Manif Pour tous était un jeu d'enfants (Tout Montpellier).

    "Dans une ville gay-friendly comme Montpellier, les opposants au mariage pour tous ont montré leur conviction dans la défense du modèle familial traditionnel : un père + une mère... et des enfants. Démonstration du propos avec les familles présentes en masse. Ce qui donnait des airs de départ de colonie de vacances aux jardins du Peyrou. A quelques détails près.

    Les enfants tiennent des drapeaux ou des pancartes et commencent à entonner des slogans. C'est sans doute en faisant défiler les siens, parfois encore dans leur poussette, que l'on défend les intérêts des enfants".

    Hérouville : une élue témoigne sur la répréssion de la manif pour tous (La Manche libre)

    "Christine Bonnissent est maire-adjointe d'Hérouville Saint-Clair, en charge de l'éducation et de la petite enfance. Son communiqué de presse consacré à l'attitude de la police lors de la visite de George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative, au collège lycée expérimental d'Hérouville le lundi 6 mai a fait couler beaucoup d'encre et... écrire beaucoup de tweets.

    Tendance Ouest a joint Christine Bonnissent par téléphone. Elle raconte ce qu'elle a vu et explique la raison pour laquelle elle a souhaité témoigner de cette "bousculade".

    Lahire  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Edouard Bernays et le bourrage de crâne démocratique

    C’est un des personnages les plus importants de l’histoire moderne, et on ne lui a pas suffisamment rendu hommage ! Il est le premier à avoir théorisé l’ingénierie du consensus et la définition du despotisme éclairé (la démocratie comme illusion laissée au peuple qu’il se gouverne lui-même).
    Edouard Bernays est un expert en contrôle mental et en conditionnement de masse. C’est un neveu viennois de Sigmund Freud, et comme son oncle un bon lecteur de Gustave Le Bon. Il émigre aux Etats-Unis, sans se préoccuper de ce qui va se passer à Vienne... Journaliste (dont le seul vrai rôle est de créer une opinion, de l’in-former au sens littéral), il travaille avec le président Wilson au Committee on Public Information, au cours de la première Guerre Mondiale. Dans les années Vingt, il applique à la marchandise et à la politique les leçons de la guerre et du conditionnement de masse ; c’est l’époque du spectaculaire diffus, comme dit Debord. A la fin de cette fascinante décennie, qui voit se conforter la société de consommation, le KKK en Amérique, le fascisme et le bolchévisme en Europe, qui voit progresser la radio, la presse illustrée et le cinéma, Bernays publie un très bon livre intitulé "Propagande" (la première congrégation de propagande vient de l’Eglise catholique, créée par Grégoire XV en 1622) où le plus normalement et le plus cyniquement du monde il dévoile ce qu’est la démocratie américaine moderne : un simple système de contrôle des foules à l’aide de moyens perfectionnés et primaires à la fois ; et une oligarchie, une cryptocratie plutôt où le sort de beaucoup d’hommes, pour prendre une formule célèbre, dépend d’un tout petit nombre de technocrates, d’oligarques, de conditionneurs et de faiseurs d’opinion. C’est Bernays qui a imposé la cigarette en public pour les femmes ou le bacon and eggs au petit déjeuner par exemple : dix ans plus tard les hygiénistes nazis interdisent aux femmes de fumer pour raison de santé. Au cours de la seconde guerre mondiale il travaille avec une autre cheville ouvrière d’importance, Walter Lippmann.
    On peut trouver facilement ce texte dans le web en anglais. En voici quelques extraits que je laisse en anglais car la langue de Bernays est très limpide (il faut lire en anglais car on s’ennuie trop sur le web en français) :
    « There are invisible rulers who control the destinies of millions. It is not generally realized to what extent the words and actions of our most influential public men are dictated by shrewd persons operating behind the scenes. »
    Bernays reprend l’image fameuse de Disraeli dans "Coningsby" : l’homme-manipulateur derrière la scène. C’est l’image du parrain, en fait un politicien, l’homme tireur de ficelles dont l’expert russe Ostrogorski a donné les détails et les recettes dans son classique sur les partis politiques publié en 1898, et qui est pour moi supérieur aux très bons Pareto ou Roberto Michels. Nous sommes dans une société technique, dominés par la machine (Cochin a récupéré aussi l’expression d’Ostrogorski) et les tireurs de ficelles, ou wire-pullers (souvenez-vous de l’affiche du Parrain, avec son montreur de marionnettes) ; ces hommes sont plus malins que nous, Bernays en conclut qu’il faut accepter leur pouvoir. La société sera ainsi plus smooth. On traduit ?

    Comme je l’ai dit, Bernays écrit simplement et cyniquement. On continue donc :
    « As civilization has become more complex, and as the need for invisible government has been increasingly demonstrated, the technical means have been invented and developed by which opinion may be regimented. »
    La complexité suppose des élites techniques, les managers dont parle Burnham dans un autre classique célèbre ("l’Ere des managers", préfacé en France par Léon Blum en 1946). Il faut régimenter l’opinion, comme au cours de la première guerre mondiale, qui n’aura servi qu’à cela (devenir communiste, anticommuniste, nihiliste et/ou consommateur de bourrage de crâne ; comme on sait le nazisme sera autre chose, d’hypermoderne, subtil et fascinant, avec sa conquête spatiale et son techno-charisme - modèle du rock moderne).
    ***
    L’ère des masses est aussi très bien décrite - mais pas comprise - par Ortega Y Gasset (il résume tout dans sa phrase célèbre ; « les terrasses des cafés sont pleines de consommateurs »...). Et cette expression, ère des masses, traduit tristement une standardisation des hommes qui acceptent humblement de se conformer et de devenir inertes (Tocqueville, Ostrogorski, Cochin aussi décrivaient ce phénomène).
    « From some ethical teacher, be it a minister, a favorite essayist, or merely prevailing opinion, we accept a standardized code of social conduct to which we conform most of the time. »
    La standardisation décrite à cette époque par Sinclair Lewis dans son fameux "Babbitt" touche tous les détails de la vie quotidienne : Babbitt semble un robot humain plus qu’un chrétien (il fait son Church-shopping à l’américaine d’ailleurs) elle est remarquablement rendue dans le cinéma comique de l’époque, ou tout est mécanique, y compris les gags. Bergson a bien parlé de ce mécanisme plaqué sur du vivant.
    Bernays :
    « The extraordinary, growing, and sane standardization of stores, offices, streets, hotels, clothes, and newspapers throughout the United States... »
    La capture de l’esprit humain est l’objectif du manipulateur d’opinion, du spécialiste en contrôle mental, cet héritier du magicien d’Oz.
    « There is consequently a vast and continuous effort going on to capture our minds in the interest of some policy or commodity or idea. »
    ***
    Concernant la première guerre mondiale, Bernays "révise" simplement l’Histoire en confiant que la croisade des démocraties contre l’Allemagne s’est fondée sur d’habituels clichés et mensonges ! Il a d’autant moins de complexes que c’est lui qui a mis cette propagande au point...
    « The manipulators of patriotic opinion made use of the mental clichés and the emotional habits of the public to produce mass reactions against the alleged atrocities, the terror and the tyranny of the enemy. »
    La standardisation s’applique bien sûr à la politique. Il ne faut pas là non plus trop compliquer les choses, écrit Bernays. On a trois poudres à lessive pour laver le linge, qui toutes appartiennent à Procter&Gamble (les producteurs de soap séries à la TV) ou à Unilever ; et bien on aura deux ou trois partis politiques, et deux ou trois programmes simplifiés !
    « Ever since then we have agreed, for the sake of simplicity and practicality, that party machines should narrow down the field of choice to two candidates, or at most three or four. »
    Bernays reprend ici l’expression de machine d’Ostrogorski, qui décrit l’impeccable appareil politique d’un gros boss. Ce qui est intéressant c’est de constater que la mécanique politique - celle qui a intéressé Cochin - vient d’avant la révolution industrielle. Le mot industrie désigne alors l’art du chat botté de Perrault, celui de tromper, d’enchanter - et de tuer ; l’élite des chats bottés de la politique, de la finance et de l’opinion est une élite d’experts se connaissant, souvent cooptés et pratiquant le prosélytisme. Suivons le guide en conspiration !
    « But clearly it is the intelligent minorities which need to make use of propaganda continuously and systematically. In the active proselytizing minorities in whom selfish interests and public interests coincide lie the progress and development of America. »
    Comme je l’ai dit, cette élite n’a pas besoin de prendre de gants, pas plus qu’Edouard Bernays. Il célèbre d’ailleurs son joyeux exercice de style ainsi :
    « THE conscious and intelligent manipulation of the organized habits and opinions of the masses is an important element in democratic society. Those who manipulate this unseen mechanism of society constitute an invisible government which is the true ruling power of our country. »
    La démocratie a un gouvernement invisible qui nous impose malgré nous notre politique et nos choix. Si on avait su...
    Après la Guerre Bernays inspirera le méphitique Tavistock Institute auquel notre ami Daniel Estulin a consacré un excellent (je dis bien excellent) ouvrage récemment.
    A suivre...
  • L’Allemagne et la Turquie veulent relancer l’adhésion d’Ankara à l’Union européenne

    L’Allemagne et la Turquie veulent relancer l’adhésion d’Ankara à l’Union européenne

     

    Logo du processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Crédit photo : DR

    BERLIN (NOVOpress) - Après le Portugal, c’est au tour de l’Allemagne de vouloir relancer le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Ainsi, dans une tribune commune à paraître dimanche dans la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, Les ministres allemand et turc des Affaires étrangères ont déclaré vouloir donner un “nouvel élan” au processus d’adhésion d’Ankara à l’Union européenne.

    “Nous voulons donner un nouvel élan à ce processus, que l’UE et la Turquie doivent faire avancer”, indiquent Guido Westerwelle et Ahmet Davutoglu.

    Ce dernier est à Berlin aujourd’hui et dimanche, jour où il rencontrera son homologue allemand pour le premier “dialogue stratégique germano-turc”, un nouveau cadre de consultations entre les deux pays qui couvrira toutes les questions bilatérales, européennes et de politique internationale.

    “La Turquie a lancé un vaste processus de réformes qu’elle poursuit avec détermination. Ces réformes vont dans le sens de nos valeurs communes: démocratie, droits de l’Homme et Etat de droit”, soulignent enfin les deux ministres.

    http://fr.novopress.info

  • Le Front al-Nosra, la face visible de l’iceberg de la « révolution » syrienne

    Le Front al-Nosra, la face visible de l’iceberg de la « révolution » syrienne
    Il y a encore une quinzaine de jours, François Hollande voulait nous les vendre comme les « combattants de la liberté » et souhaitait les armer en dépit de l'embargo européen. Mais ils sont aujourd'hui de moins en moins légitimes alors que le groupe armé le plus puissant de Syrie, le Front al-Nosra, vient de prêter allégeance à Ayman al-Zawahiri, successeur de Ben Laden à la tête d'Al-Qaïda, qui vit caché quelque part entre l'Afghanistan et le Pakistan. Ce rapprochement officialisé démontre une fois de plus une réalité du terrain qui a échappé totalement aux Occidentaux qui ont préféré bâtir leur propre réalité de papier. Car la vraie réalité est compliquée et « décevante » de leur point de vue.

    En effet, ni le Front du Nosra, ni son projet n’étaient en aucun cas secrets depuis sa « sortie » officielle diffusée sur le Net en janvier 2012. Dès le début, il a non seulement appelé à lutter contre le régime « rafidi, kafer, mécréant » de Bachar al-Assad, mais il a aussi annoncé vouloir instaurer « un État islamique jihadiste en Syrie » en vue du « rétablissement du califat islamique ». Tels propos ont été répétés à maintes reprises sur la chaine al-Manara al-Baydaa, la propre chaine du Nosra, qui diffuse aussi les communiqués et les vidéos des opérations militaires, y compris les attentas suicides.

    C’est ainsi que durant toute cette période longue de plus d’un an, cette réalité du terrain n’a pas trouvé sa place dans les médias occidentaux qui ont préféré des présentations hollywoodiennes, romancées, déconnectées de toute réalité en nous « vendant » une « révolution » de tout un peuple en lutte contre un clan. Le dernier article du journal Le Monde n’est qu’un petit exemple parmi beaucoup d’autres : « En Syrie, la révolution c’est aussi cela. C’est surtout cela », mis en ligne le 6 avril. C'est un fait et les « faits sont têtus » comme disait Lénine. L’imagination de l’opposition avec la complicité et l’habileté des médias sont allés jusqu’à nous prétendre que le Nosra pouvait être, à l'origine, une manipulation du régime syrien pour décrédibiliser la rébellion syrienne.

    Cette propagande éveille en nous de mauvais souvenirs, de l’Irak et de la Yougoslavie, puis de la Côte d’Ivoire et de la Libye. La même propagande, simpliste et belliciste, qui maquille, sous le nom de la défense de la démocratie et de la liberté, les intérêts géostratégiques des atlantistes et de leurs amis, suiveurs et clients.

    Mais l’habileté et l’imagination des Occidentaux ne peuvent tout de même plus continuer vaille que vaille à nous « vendre » cette « révolution » pour la liberté et la démocratie dirigée par des islamo-fanatiques, même avec la complicité des médias qui manipulent les cadavres aussi bien que les images, les statistiques et les événements. Une chose est sûre : la « révolte » syrienne telle qu’elle est présentée par les Occidentaux n’est plus la même depuis cette fameuse déclaration et elle risque bien de passer pour une révolte de « leurres ». Cela pour plusieurs raisons.

    Opposition armée composée dans sa majorité de jihadistes fanatiques obscurantistes

    En effet, la révolte qui a éclaté en mars 2011 risque de passer pour « un leurre » et l’allégeance que vient de prêter le Front al-Nosra au chef d’Al-Qaïda en est une preuve supplémentaire. Rappelons que la rentrée officielle du Nosra sur la scène syrienne a commencé en janvier 2012, c’est-à-dire dix mois après la « révolte », six à sept mois seulement après le massacre odieux de 120 policiers à Jisr al-Chougour (dans le nord-ouest) en juin 2011 et celui d'une vingtaine de leurs collègues d’Hama (centre) tués, mutilés et jetés dans l'Oronte en aout 2011. Massacres que les médias s’empressaient d'imputer au gouvernement syrien. Aucun média occidental n’a cherché à savoir qui a tué ces policiers de cette manière barbare. Pire, des civils ont été accusés d’être chabbihas. Le terme est utilisé pour désigner non seulement les supplétifs du régime, mais aussi toute personne qui n’est pas avec la « révolution », même celles qui sont neutres. Al-Bouti, le grand théologien sunnite assassiné dernièrement, était accusé d’être « chabbih ». C’est ainsi que des cadres syriens, médecins, chercheurs, enseignants, sportifs, journalistes, religieux (chrétiens ou musulmans), homme d’affaires ou parfois de simples fonctionnaires ou citoyens ont été assassinés froidement et dans le silence et le mépris des médias occidentaux sous prétexte qu’ils étaient chabbihas. Pour comprendre cette réalité du terrain, il faut prendre en compte certains éléments.

    Le gouvernement syrien a toujours soutenu que la majeure partie des combats et des atrocités est menée par ces entités extrémistes, venues de l'étranger et financées par une coalition de pays ennemis. Selon le gouvernement, il n’y a pas de guerre civile. Soit, nous ne sommes pas là pour relayer la thèse du régime. Mais il y a des faits sur terrain. En Occident, personne ne crut bon de prêter attention à « la propagande du régime ». Des images et des informations seront donc censurées même si certains médias osent s’interroger, ne fût-ce que benoîtement, comme c’était le cas avec le quotidien Ouest-France dans sa brève publiée, le 8 avril 2011, c’est-à-dire trois semaines à peine après le déclenchement du « soulèvement syrien », « 19 morts et 75 blessés parmi les forces de l’ordre à Deraa ? »

    Le Front al-Nosra est connu non seulement pour ses attentats suicides, mais il est aussi le groupe le mieux armé et le mieux structuré. Pire, c’est le groupe qui occupe le terrain et les zones « libérées », à Alep, Idleb, Deir Ezzor, Ras al-Aïn ou à Raqqa, et la majorité de leurs combattants sont des étrangers venus des quatre coins du monde. Du plus, ce groupe gère les « régions libérées » « comme un vrai État » sous la forme d’une cour islamique avec d’autres groupes jihadistes malgré une certaine rivalité. D’ailleurs « face à ces rebelles sans foi ni loi, c’est le Nosra qui fait la loi […], car ce sont les seuls qui ont la force suffisante », explique un combattant dans un reportage de l’AFP mis en ligne le 11 avril.

    Et sous cette bannière se sont, en effet, regroupées les plus importantes forces rebelles d’Alep, avec à leur tête les jihadistes du Front Al-Nosra et les salafistes d’Ahrar al-Cham, ainsi que Liwa al-Tawhid.

    Cependant, ces trois groupes suscitent aussi des questionnements, car leur radicalisme religieux fait peur : « Le problème avec nos frères d’Al-Nosra, c’est qu’ils veulent du jour au lendemain voiler nos femmes comme en Afghanistan », juge le chef d’une brigade rebelle d’origine kurde. « Nous n’avons jamais vécu comme cela, on ne peut pas nous imposer la charia comme ça d’un coup ».

    De plus, c’est la bannière du Front al-Nosra qui a été déployée lors de la prise de la base aérienne de Taftanaz (aux environs d'Idlib, en janvier dernier), de la base de Cheikh Souleymane, de la ville de Raqqa ou Deir Ezzor, même le drapeau des révolutionnaires a laissé sa place à celui du Nosra.

    D’autres groupes djihadistes se composent aussi des étrangers

    En effet, le Nosra ne fait pas exception et d’autres groupes jihadistes sont aussi constitués en majeure partie par des étrangers comme le célèbre Ghuraba al-Cham (nom qui veut dire en arabe « les Étrangers du Levant (Syrie) ». Ce groupe mène des opérations en commun avec le Nosra, notamment dans le nord-est de la Syrie, dans les villes frontalières avec la Turquie et avec la complicité de celle-ci, comme à Ras al-Aïn, une ville à majorité kurde avec une population arabe chrétienne et arménienne. Nous pouvons dire la même chose concernant le groupe al-Mouhajirine (nom arabe qui veut dire « les immigrés » en référence aux Mecquois qui ont quitté la Mecque pour Médine à l’époque de Mahomet pour fuir les « mécréants » mecquois). À vrai dire, tous les groupes jihadistes acceptent n’importe quel étranger dans leurs rangs. La mort, dimanche dernier, dans le nord, d’un Français de 38 ans, Raphaël Gendron, alors qu’il combattait au seinde la brigade salafiste, Souqour al-Cham (Les Faucons du Cham), dirigée par Abdelrahman Ayachi, fils de l'imam radical Bassam Ayachi, n’est qu’un petit exemple parmi d’autres (Article de Georges Malbrunot du Figaro du 15 avril).

    Le Nosra avec les autres groupes jihadistes ont pratiqué et pratiquent toujours des atrocités

    Des atrocités sont constamment pratiquées non seulement contre les soldats de l’armée syrienne, mais aussi contre les civils syriens, notamment les minorités : épuration ethnique, destruction des lieux de culte, villages et quartiers chrétiens, chiites, alaouites entièrement vidés de leur population à Alep et à Jisr al-Choughour en passant par Idleb jusqu’à Ras al-Aïn. Rien qu’à Homs (centre), plus de 80 000 chrétiens ont été déplacés et leurs biens confisqués comme butin de guerre selon la charia. Sans parler de la destruction de leurs églises, notamment dans leur quartier historique al-Hamidyeh, célèbre pour son église Oum al-Zennar, vieille de presque deux mille ans. Rappelons que l’usine de chlore et des dépôts ont été pris par le Nosra en août dernier. Cette usine située à 50 km à l’est d’Alep sur la route de Raqqa est toujours sous le contrôle du Nosra qui est probablement responsable de l’attaque chimique contre Khan al-Assal à Alep le mois dernier.

    Cependant, ces faits n’ont pas empêché Georges Malbrunot du Figaro d’essayer de nous « vendre » une image assez « propre » de cette branche d’Al-Qaïda : « En Syrie, al-Nosra cherche à n'attaquer au contraire que les soldats et les responsables du régime », écrit-il ainsi dans son article du 10 avril dernier gardant le silence sur des attentats suicides très spectaculaires qui ont coûté la vie à des centaines des civils syriens à Damas comme à Alep, attentats revendiqués par ce même groupe.

    Et si nous parlions des massacres à vocation diplomatique, ceux perpétrés avant chaque réunion de l’ONU ou de la Ligue arabe et que les gouvernements et médias occidentaux s'empressent d'attribuer au régime ? Houla, Treimseh, Aqrab… et la liste est longue !

    ASL et le Front al-Nosra, même armée, même combat

    Dans un reportage diffusé dans la région de Houran (sud de la Syrie, proche de la frontière jordanienne) par les rebelles, le 14 avril (donc après la déclaration de l’allégeance du Nosra au chef d’Al-Qaïda), le commentateur dit que l’ASL mène une opération en commun avec le Nosra contre l’armée syrienne. Il explique que cette opération consiste « à bloquer la route internationale liant cette région à Damas pour empêcher l’avancée de l’armée syrienne ».

    De même, vendredi 12 avril, sur la chaine saoudienne al-Arabia, Abdel-Kader Saleh, le chef de la brigade salafiste al-Tawhid, l’une des plus grandes brigades dans la région d’Alep, soutenue par le Nosra et les Frères musulmans et très active dans le nord, refuse de considérer le Nosra comme organisme terroriste.

    Il y a quelques semaines, le chef de l’ASL, le colonel Riyad al-Assaad avait ouvertement affiché son soutien au groupe djihadiste refusant que le Front al-Nosra soit qualifié d’ « organisation terroriste » par Washington. Mouaz al-Khatib, président de la Coalition, a fait la même chose. Il a demandé il y a peu à Washington de reconsidérer la position du Nosra sur la liste des organisations terroristes.

    De plus, cette coopération entre les djihadistes et l’ASL vient d’être confirmée sans surprise par Louaï Mikdad, porte-parole de l’armée syrienne libre (ASL), tout en refusant « l’idéologie d’Al-Qaïda » : « L’ASL n’adopte pas l’idéologie d’Al-Qaïda, mais la coopération avec le Front Al-Nosra a été imposée par la situation sur le terrain ». C’est ainsi que l’opposition reste fidèle à son habituelle et naturelle divergence au sein même de son appareil militaire qu'est l’ASL.

    Révolution islamo-nihiliste à coup de répression et épuration politico-religieuse

    Mais le facteur le plus important, c’est le visage de cette révolution islamo-wahhabite et leurs destructions en tous genres. Ce sont les acquis les plus immédiats de la « libération » apportée par ces révolutionnaires fanatiques payés par les pétropotentats. Il y a les morts, les appels au génocide des minorités, notamment les alaouites... « Alaouites au cercueil, chrétiens à Beyrouth » clament des slogans incitant à la haine confessionnelle et prononcés par l’icône de la « révolution » syrienne, le footballeur, Abdel-Basset Saroute, filmé l’année dernière, sans le savoir à Khaldiyeh (Homs) par la chaine française : « Nous sommes tous des jihadistes. Homs a pris sa décision : nous voulons exterminer les alaouites ! »

    Au dixième jour à peine du « printemps syrien », soit le 25 mars 2011, une foule rassemblée devant la mosquée Abou Bakr al-Siddiq à Jableh, crie non seulement la notion de la foi musulmane « Il n’y a de Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète ! », mais surtout « Nous ne voulons pas des chiites, non à l’Iran, non au Hezbollah ! » comme on peut le voir et l’entendre dans la vidéo.

    Un mois après, le cheikh wahhabite Saleh Lahidan, et il n’est pas le seul, demande aux Syriens de continuer « la révolution contre Bachar, le nussairit mécréant et sa secte … même s’il faut tuer le tiers des Syriens selon le théologien, ibn Malik ». Ibn Malik (711-795) est le fondateur de l’école Malikite, la plus ancienne des quatre écoles officielles du droit musulman sunnite. Elle est suivie par environ 20 % des musulmans dans le monde. C'est la troisième école en nombre de pratiquants ; en France, elle est la première.

    Pire, pour justifier le massacre des alaouites, le cheikh wahhabite Saleh Lahidan utilise une vieille fatwa moyenâgeuse d’Ibn Taymiyya, inspirateur du wahhabisme et du djihadisme moderne, tout en insistant sur le fait que « l’islam interdit les manifestations sauf si le gouverneur est “mécréant” comme c'est le cas de Bachar al-Assad ». Il ajoute que « les djihadistes en Syrie doivent combattre pour Allah et sa religion et non pour établir un État laïc ». Mais comment le cheikh sait-il qu’il y a des jihadistes en Syrie à peine un mois après le début du « printemps syrien » ?

    Il a fallu attendre la fin de 2012 pour que même les articles sur la Syrie d'un site franco(néo) conservateur Atlantico connaissent une évolution sensible, n’hésitant plus à dénoncer le caractère peu démocratique et franchement extrémiste de la « révolution » syrienne et mettant du coup en cause la désinformation pratiquée par les plus prestigieux des médias français. Par exemple, l’article très critique contre la couverture de la guerre en Syrie, mis en ligne mardi 18 décembre, en s’appuyant sur les témoignages de deux reporters anglo-saxons, l’Irlandais, Patrick Cockbun, trois prix internationaux en 2005, 2006 et 2009, et Élisabeth Kennedy. Cockbun a livré ses impressions au quotidien anglais, généraliste et plutôt politiquement centriste, The Independent.

    D’ailleurs, l’essence même du wahhabisme takfirit combat non seulement l’islam modéré, mais surtout les minorités. Wahhabisme et minorités ne peuvent pas coexister. Il suffit d’écouter les chaines wahhabo-salafistes, notamment Wissal et Safa, appelant à égorger les impies pour gagner le paradis.

    Et voici un appel général au djihad en tant que devoir pour tout musulman pour protéger « les sunnites massacrés par les mécréants alaouites, gangs de Bachar al-Assad ! » Cet appel a été lancé par les soit-disant « savants et théologiens de Bilad al-Cham, le Levant » nous présentant la « révolution » syrienne comme une guerre religieuse contre une minorité « mécréante », aidée par les « mécréants chiites d’Iran et du Hezbollah » qui extermine une majorité sunnite.

    Position ambigüe et sans réel poids de l’opposition fantoche de la Coalition syrienne

    Cette opposition fantoche, sans aucune base populaire en Syrie et non élue par le peuple, a déjà critiqué en décembre dernier la décision américaine d'inscrire al-Nosra sur la liste des organisations terroristes. Elle dit désormais tout faire pour « convaincre al-Nosra de confiner son combat dans les limites du nationalisme syrien, loin du califat sur l'ensemble du Levant qu'Al-Qaïda souhaite établir, après la chute d'Assad » (sic). Comme si cette Coalition avait son mot à dire ! Et comme nous avons vu plus haut que sur le terrain, les passerelles sont nombreuses entre al-Nosra, d’autres groupes djihadistes et l’ASL qui se battent sans armes sophistiquées, ces derniers risquent de continuer à faire pâle figure face aux combattants expérimentés et bien payés d'al-Nosra.

    Au-delà de ces précisions, l'allégeance du Nosra à Al-Qaïda affaiblirait le front anti-Assad, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Syrie. La France, la Grande-Bretagne et le Qatar veulent armer non seulement une rébellion islamiste, mais aussi les fils de Ben Laden à travers le Front du Nosra. En outre, cette affaire rend finalement service au régime qui a la chance de pouvoir compter sur des adversaires aussi obligeants que stupides et qui n’ont qu’une seule obsession : faire tomber le régime quelque soit le moyen utilisé et même si cela doit prendre vingt ans.

    « Il est clair aujourd'hui que la France et l'Angleterre ne peuvent décemment pas fournir des armes sophistiquées à l'opposition syrienne en sachant qu'il y a un fort risque qu'elles tombent entre les mains de groupes djihadistes comme le Front Al-Nosra qui pourraient les retourner contre les intérêts des Occidentaux et d'autres pays de la région », explique Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, interrogé par FRANCE 24. C’est la voix de la sagesse, mais Hollande, frappé du sceau du conformisme anti-Bachar et pro rébellion, est-il prêt à l’entendre ? A-t-il entendu parler du trafic de drogue afghane pour financer quelque 20 000 mercenaires en Syrie ?

    « Jusqu'à 20.000 mercenaires opérant en Syrie sont financés avec l'argent provenant du trafic de drogue afghane », a déclaré jeudi 11 avril aux journalistes le directeur du Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants, Viktor Ivanov.

    Et combien sont ceux financés par les pétrodollars ?

    De même, Finian Cunningham, journaliste et écrivain irlandais, dénonce les médias « mainstream » qui utilisent le terme rebelle au lieu de terroriste lorsqu'il s'agit de qualifier les mercenaires qui opèrent en Syrie : « Ce sont des gens qui revendiquent les méthodes terroristes. Ils commettent les pires exactions et nos médias les justifient au nom de la démocratie », conclut-il dans son article, mis en ligne le 14 avril par la Fondation de la Culture stratégique.

    Et il continue : « C’est un fait bien perceptible. La crise syrienne est le résultat des actes perfides des gouvernements occidentaux à l'aide de leur appareil médiatique. Les médias en Occident ne disent guère la vérité sur ce qui se passe réellement en Syrie, sur le fait que l'impérialisme occidental est à l'origine de la crise humanitaire dans ce pays. Tout porte à croire que les Occidentaux cherchent à dessein à prolonger les violences, quitte à en tirer le prétexte nécessaire à la multiplication de leurs équipées guerrières dans le Moyen-Orient ».

    Il est rare qu'une fondation à vocation culturelle aux États-Unis brise les barrières de la censure et parle ouvertement de la guerre internationale menée depuis plus de deux ans contre la Syrie.

    Terrorisme et révolution sont-ils compatibles ?

    Un regard diagnostique sur la crise syrienne nous démontre que le temps et les islamistes travaillent pour Bachar. En effet, après plus de deux ans d’un conflit de plus en plus disputé et sanglant, Bachar et son gouvernement sont loin d’être finis. Le président syrien peut toujours compter sur une armée loyale composée de milliers de troupes sans parler de son monopole de la puissance aérienne. De plus, une connaissance minimale du terrain et de la société syrienne nous démontre que la grande majorité de ce peuple n’est en aucun cas tentée par le projet de califat ou de chaos « porté » par les bandes armées islamo-ASL.

    De même, l’impasse diplomatique et l’entêtement de vouloir à tout prix et sans aucune lucidité politique le départ d’Assad, refusant tout dialogue avec lui, servent objectivement le régime syrien. Ils lui donnent surtout une « certaine marge de manœuvre » militaire et politique et font peut-être de lui un héros de la résistance nationale contre les projets atlantistes. Il est d'ailleurs vu ainsi par une bonne partie de la population syrienne.

    En effet, le terrorisme d’Al-Qaïda est une notion malléable, liée à la géopolitique et aux alliances. Lorsqu’Al-Qaïda sert les intérêts des atlantistes, ceux-ci ferment les yeux. Nous avons le meilleur exemple avec un Hollande qui combat les islamistes au Mali, mais veut les armer en Syrie. Cherchez l’erreur !

    Pour le journal syrien al-Watan, proche du régime, les prises de position d’Al-Qaïda confirment le fait que l’armée arabe syrienne « lutte contre des terroristes » et de ce fait, Assad peut les frapper là où il estime nécessaire, car, à présent et aux yeux du monde entier, il combat Al-Qaïda.

    Bref, rien de nouveau sous le soleil diplomatique : on reconnait que le Nosra est une organisation terroriste liée à Al-Qaïda, mais on refuse tout dialogue avec le régime cultivant l’illusion d’une victoire militaire des rebelles islamistes ou d'un changement de la position russe. « Les succès militaires engrangés par la rébellion syrienne pourraient obliger Moscou à réévaluer sa position à l’égard du régime de Damas » (sic), nous annonce le Figaro dans son numéro du 5 décembre alors que la réalité est tout autre, aujourd’hui comme hier.

    Tout cela ne fait que prolonger la souffrance de tout un peuple et donne le feu vert à la poursuite de la destruction massive et programmée de la Syrie. Pourtant, indépendamment de toutes considérations militaires, le projet de société de ces islamo-fanatiques leur interdit tout espoir de succès en Syrie. Sans parler de leur nature idéologique et psychologique de fanatiques obscurantistes bien illustrée depuis deux ans déjà…
    Cécilia
    Source : Investig'Action

  • Les défis géopolitiques du catholicisme

    AcAnalyse très fine d'Aymeric Chauprade qui s'achève ainsi :

    "Contrairement à ce qu’ont soutenu nombre d’intellectuels ouest-européens (comme le Français Marcel Gauchet) le « désenchantement du monde » ne concerne que l’Europe et non le reste du monde. Partout au contraire, dans ce nouveau monde des émergents (les BRICS) et de la multipolarité, la religion prend une place croissante dans les relations internationales. Là encore Benoît XVI est un précurseur : il affirme depuis longtemps qu’il n’y a pas de « crise de la foi » mais une « crise de la raison occidentale ». D’où le fait que les religions qui ont cherché à s’aligner sur la modernité comme « religion de la raison » sont en crise et que celles qui (islam, judaïsme orthodoxe, hindouisme fondamentaliste, évangélisme protestant), ont au contraire maintenu un « supernaturalisme réactionnaire » sont en expansion. Jean-Paul II, puis Benoît XVI ont refusé la modernisation du catholicisme et affirmé au contraire la nécessaire catholicisation de la modernité. Si Benoît XVI a réintégré la grande majorité des traditionalistes dans la famille catholique, c’est précisément parce qu’il savait qu’une grande partie des jeunes prêtres ordonnés en Europe l’était dans la Tradition.

    Mais logiquement ce choix a valu à ces papes volontaires le déclenchement d’une formidable entreprise de désinformation menée par les serviteurs de ce que l’on finira bien par appeler la Dictature mondiale du relativisme. C’est sur cette scène de la désinformation mondiale orchestrée par une armée de hyènes grimaçantes que fait son entrée, avec son sourire plein de bonté, le Pape François. Que ses ennemis ne s’y fient pas. Les Jésuites ont largement contribué à l’expansion géopolitique du catholicisme romain!"

    Lahire  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • 12 Mai 2013 : Dépôt de gerbe à Sainte Jeanne d’Arc à Nantes

     Le Dimanche 12 Mai 2013 à 11 h 30, l’Union Royaliste Bretagne Vendée Militaire et le Centre Pierre Juhel organisent un dépôt de gerbe en hommage à Sainte Jeanne d’Arc.

    Rendez vous donc à 11 h 30 devant la statue de Sainte Jeanne d’Arc, Place des enfants nantais, devant l’Eglise Saint Donatien de Nantes.

    Dépôt de gerbe à Nantes

    Pour plus de renseignements : urbvm@hotmail.fr

    http://urbvm.com/

  • Démographie, valeurs, idéal : la modernité à l’épreuve du Katholik Park

    Rien n’agace plus notre système et sa police de la pensée que d’avoir crié trop tôt victoire ; et d’avoir pensé en avoir terminé avec un ennemi qui ne finit pas de renaître - puisqu’il fait des enfants avec amour et illustre le droit à la vie. C’est ennemi c’est le christianisme et il a des ventres qui ne sont pas à vendre mais à louanger. Et ce ventre fécond insupporte la Bête.

    J’ai déjà donné à méditer ces lignes de Paul Hazard ; le début du siècle dit des Lumières pensait aussi en avoir terminé avec son vieil ennemi. Et puis voilà...

    « Jamais sans doute les croyances sur lesquelles reposait la société ancienne n’ont subi pareil assaut, et en particulier le Christianisme. Swift, en 1717, se livre à un des accès d’ironie dont il est coutumier. Il est dangereux, écrit-il, il est imprudent, d’argumenter contre l’abolition du Christianisme, à une époque où tous les partis sont unanimement déterminés à l’anéantir, ainsi qu’ils le prouvent par leurs discours, leurs écrits, et leurs actes. »

    ***

    Une certaine Marie L., qui écrit un français de fast-food (le Nouvel Obs était pourtant le journal de Roland Barthes qui dans ses profondes "Mythologies" respectait son Eglise !) s’acharne ainsi le 3 mai contre cet ennemi qui n’en finit pas de renaître :

    « Dans une église bondée, les jeunes gens, moyenne d’âge 20-25 ans, s’agenouillent devant le saint sacrement comme les bigotes d’autrefois. L’encens brouille la vue, et le choeur entonne un chant latin repris par une assemblée sagement recueillie. Non, nous ne sommes pas chez les traditionalistes de la Fraternité Saint-Pie-X, mais à l’une des cérémonies dominicales destinées à la jeunesse francilienne. »

    On pourrait faire marquer à cette distraite journaliste que l’encens brouille moins la vue que les pots d’échappement et qu’aujourd’hui les douairières sont les anciennes soixante-huitardes ; ou que les rois, les chevaliers, les dames ou les croisés s’agenouillaient aussi devant le Saint-Sacrement, quel que fût leur jeune âge. Mais c’est peut-être aller trop vite en besogne. On va se faire reprocher les rois, les chevaliers et les croisés ! Et les dames en hennin, et les paysannes pèlerines !

    La surprise du chef est là, en tout cas : le christianisme est là, bien jeune et combatif. Qui avait dit de laisser venir à lui les enfants ? Vous croyiez que c’était Walt Disney ? Les vendeurs de sucreries ?

    Puis vient l’aveu bien aigri de la plumitive non repentie ; il est difficile dans un journal de gauche de faire la différence entre le militant et l’informateur (mot bien choisi) :

    « On les croyait effacés, et de fait ils nous étaient devenus invisibles. Depuis six mois, on les découvre par centaines de milliers battant le pavé sans relâche contre le mariage gay, veillant à la lumière des bougies sur les Invalides, créant happening sur happening grâce à la force de leurs réseaux, formant le gros des troupes de ces défenseurs acharnés de la famille dite traditionnelle. »

    La famille dite traditionnelle : on appréciera... Pour le reste on appréciera l’usage sémantique incertain (tout cet article sent l’abribus, comme je l’ai déjà dit) du mot troupe, à ceci près qu’une troupe est là pour maintenir l’ordre PS ou pour exécuter de plus basses tâches encore, alors que cette communauté rassemblée accepte de se faire battre - et même coffrer. Pour des acharnés...

    On fait alors recours au témoignage crétin classique, celui qui depuis cent ans, a honte d’être chrétien et ne se revendique chrétien que pour dénoncer et criminaliser - courageusement, avec les médias et les puissants du jour - sa propre croyance.

    « C’est au contraire une vraie lame de fond, assure l’historienne Christine Pedotti, nouvelle rédactrice en chef de la revue "Témoignage chrétien". Ces jeunes militants, réactionnaires, obéissant à la hiérarchie ecclésiale, accros aux valeurs familiales et aux génuflexions, sont le nouveau visage de l’Eglise. Et le mariage pour tous leur a permis de réaliser l’"union sacrée". »

    C’est vrai : pourquoi réactionnaires, alors qu’ils pourraient être actionnaires, comme le fils à Fabius ? Pourquoi "militants", alors qu’ils sont croyants ? On fait des piges pour Orwell ? On aimera toujours ces faux savants, ces Trissotin déguisés en membres du clergé qui viennent s’affoler devant les médias de la montée des périls - c’est-à-dire la jeune catholicité ! Plus objectif, un expert penaud avoue d’une voix qu’on devine angoissée :

    « "Il y a effectivement une montée identitaire du catholicisme français. C’est une mutation historique majeure, portée par une jeunesse à la fois conservatrice et moderne, qui fait l’effet d’un continent exotique", observe le philosophe Marcel Gauchet. »

    Ils sont tellement modernes que la journaliste leur reproche d’utiliser Internet et d’avoir des blogs. Quel zèle, elle a vraiment peur de se faire renvoyer ! Blague à part, on retombe après sur une femme savante, qui ne sait comment, comme dans la pièce d’Ionesco, se débarrasser du cadavre - ou du prétendu tel :

    « Pour la soeur Nathalie Becquart, directrice du Service national pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les Vocations à la Conférence des Evêques, "les comprendre revient à explorer la Papouasie pour un missionnaire". Les "cathos 2.0" possèdent en effet leurs propres codes, leurs revendications, leurs modes de communication - parfois ébouriffants. »

    La religion de Jésus une religion de papou ? Vraiment, ma soeur ? Mais alors nous sommes devenus enfin des bons sauvages ! Joie, joie ! Que ne recevons-nous alors le traitement qui va avec ! Horrifiée quand même cette Xavière, pas Tibéri, révèle des usages d’un autre temps : pour prier on se met à genoux. Sans rire :

    « Cette religieuse de 43 ans, appartenant à la congrégation des Xavières (version féminine des Jésuites), diplômée de HEC et ex-consultante en marketing et en communication, connaît pourtant bien son sujet. Ancienne responsable de l’aumônerie des étudiants de Créteil et accompagnatrice spirituelle, en cinq ans la soeur Nathalie a été frappée par la progression des pratiques, même auprès de jeunes issus de l’immigration et des quartiers populaires : "A la fin, ils étaient tous à genoux." »

    Sans commentaire. Mais qu’est-ce qu’on ne fera pas pour se faire bien dans les journaux tout de même... La femme savante de témoignage crétin reprend une plume du pas de l’oie, en insultant cette fois :

    « Dans une société d’incertitudes, les cathos de 2013 sont "en demande d’autorité", d’après Christine Pedotti. Ultralégitimistes, papophiles voire papolâtres, ils vomissent la génération 68, véritable figure repoussoir, coupable à leurs yeux de la déliquescence de l’Eglise. "Ils font même de l’obéissance le premier critère de leur foi, quitte à entrer en contradiction avec eux-mêmes quand ils se révèlent incapables de suivre les normes strictes de l’institution. Plutôt avoir tort soi-même que de réfuter la règle", explique l’intellectuelle. »

    Encore Mai 68, explique "l’intellectuelle"... est-ce que notre femme savante est capable par-delà son tissu d’aberrations de se souvenir d’un écrivain nommé Houellebecq par exemple, qui il y a quinze ans avait attaqué dans ses "Particules élémentaires" la collusion du capitalisme dérégulé et du libertarisme de Mai 68 ? A l’époque toute la gauche avait fait des bons de joie, le Nouvel Obs et les Inrocks les premiers ! Aujourd’hui on sait que c’est Apple et Goldman Sachs qui veulent cette loi et l’adoption pour tous. Sans oublier les fondés de pouvoir du PS, syndics de faillite de la France aux abois, et témoignage crétin, bien sûr ! On remarque aussi dans cet interview bas de gamme que l’interrogée s’interroge sur la notion d’obéissance, notion très étrangère selon elle au christianisme, comme celles - par exemple - de chasteté ou de pauvreté - à transmettre aux collectionneurs de montres, Ferrari et personnel de Sofitel.

    Après, on nous fait bien sûr le coup du modernisme, avec une métaphore pas très heureuse.

    « "Quand vous n’avez plus de colonne vertébrale, il vous faut une cuirasse, c’est le complexe du homard", résume le prêtre et sociologue Nicolas de Brémond d’Ars, qui regrette que face à eux les plus progressistes n’aient plus vraiment voix au chapitre. »

    Quel esprit de synthèse ! Quelle largeur d’esprit ! Les progressistes n’ont pas droit au chapitre ? On demande à voir, la télé et les médias leur sont ouverts que l’on sache ! Le seul problème est qu’il n’y a plus de modernistes. Quel intérêt d’être socialo et chrétien quand on peut être socialo ? C’est plus court, cela va droit au but. On se demande ce qu’il a sous sa cuirasse ce sociologue. Léon Bloy demandait des prêtres, la télé a des sociologues.

    ***

    Il faut ignorer la farce postmoderne du catho identitaire ; ne pas même l’évoquer. Le gros problème, que ne soulève pas cet article, et qui motive sa haine rance, c’est la natalité des catholiques, la natalité de ce Katholik Park fondé sur l’amour, notion aussi dépassée que la famille, l’autorité, l’obéissance, la tradition et tout le reste (on nous faisait déjà le coup à l’époque de Pierre Bayle). Et là, l’ennemi n’est pas content : il n’a pas d’enfants, ou peu, ou mal élevés, et il découvre même que le christianisme peut convertir les musulmans abhorrés par nos médias bien-aimés. Il peut bien sûr confisquer ces enfants, interdire comme en Angleterre les adoptions hétéros (au pays de Bentham et d’Huxley tout est toujours possible, y compris d’ailleurs le retour des combats de boxe pour petits), supprimer les allocations, décourager les vocations, faire fabriquer sur mesure des kit-kids en vente libre, et faire braire les médias.

    On pourrait enlever les enfants à leurs familles, comme dans certains länder allemands (les parents sont en prison pour résistance chrétienne aux programmes scolaires !), et leur laver le cerveau pour éviter le pire. Mais cela risque de ne pas suffire. Pensez au Québec : 80 000 colons sous Louis XV ; six millions de francophones au XXe siècle pour écouter le discours du général deux siècles plus tard. Dans un monde voué au génocide bienveillant et au contrôle des naissances, il y a de quoi faire bondir la machine à imprimer de la dette publique !

    La famille est le seul Etat qui crée et aime ses citoyens, dit Chesterton. C’est bien pourquoi le système veut la détruire. Mais rendez-vous dans cent ans et même avant. On verra si les bonnes âmes avec leur odeur de soufre pourront encore nous faire le coup de la sphère réac et catho qui répond enfin aux prophéties de Bernanos après la Guerre. Car la jeunesse de France se relève et elle en a assez de la vieillissante modernité.

    Et ce ventre fécond insupporte la Bête.

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info

  • Hollande ne pèse pas lourd au sein de l’UE

    Un an après l'élection de François Hollande, la France peine à se faire entendre dans une Union européenne où, paradoxalement, son message sur la nécessité d'équilibrer réduction des déficits et relance de l'activité semble désormais largement partagé. Cause majeure : l’insignifiance d’un « président » prisonnier de l’imposture de sa campagne électorale.

    Du Fonds monétaire international (FMI) à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en passant par le G20, Washington et nombre d'économistes, les diagnostics se rejoignent: trop d'austérité pour réduire la dette des pays membres conduit l'Union européenne à la récession.¢ 
    Les Pays-Bas, État parmi les plus vertueux de l'UE, ont reporté d'un an le retour de leurs déficits publics à 3% du PIB. La Commission européenne s'est résignée à voir la France faire de même. La Banque centrale européenne a baissé jeudi ses taux d'intérêt. Même la chancelière allemande Angela Merkel admet que consolidation budgétaire et croissance doivent aller de pair.
    Les faits paraissent donc donner raison à retardement à un président français dont le message n'a guère eu de succès quand il le martelait au début de son mandat.
    "L'Europe, à l'époque, n'était pas prête à entendre ce genre de chose", estime l'économiste Jean Pisani-Ferry, ex-directeur du centre de réflexion bruxellois Bruegel.
    Pour Dominique Moïsi, de l'Institut français des relations internationales (Ifri), "le message sort renforcé mais le messager affaibli et cette contradiction est le problème majeur de la France".
    Le 6 mai 2012, le deuxième président socialiste de la Ve République est élu sur la base d'un programme dans lequel il promet de renégocier le nouveau pacte budgétaire européen pour y faire une place plus grande à la croissance et l'emploi.
    Il s'engage à défendre la création d'euro-obligations et un budget européen 2014-2020 au service de la croissance.
    Un engagement qui ne sera pas respecté puisque le pacte budgétaire européen adopté est le même que celui déjà « négocié » par Sarkozy.
    RAPPORT DE FORCES
    Très vite, cependant, le principe de réalité et un rapport de forces politiques à l'avantage de l'Allemagne et des pays budgétairement "vertueux" d'Europe du Nord s'imposent à lui.
    Dans un mémorandum adressé à ses partenaires, le successeur de Nicolas Sarkozy renvoie à 10 ans la création d'obligations européennes à laquelle Berlin est hostile.
    Le Conseil européen de juin 2012 adopte certes un plan de 120 milliards d'euros pour relancer les investissements et la croissance dans l'UE, en complément du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) signé le 2 mars 2012.
    Mais François Hollande doit se résoudre à faire voter ce pacte budgétaire par le Parlement français sans modification, au grand dam d'une partie de sa majorité, dont plusieurs dizaines d'élus s'abstiennent ou votent contre. Le volet croissance, en général jugé insuffisant, tarde, lui, à produire des effets.
    Pas plus que son prédécesseur de droite, le nouveau président français n'a réussi jusqu'à présent à faire avancer l'idée d'une taxe carbone aux frontières de l'UE.
    Et en février, il doit se résigner, face à une alliance germano-britannique de circonstance, à un budget pluriannuel européen inférieur aux ambitions initialement affichées, malgré le soutien d'un Parlement européen auquel il a promis quelques jours avant, à Strasbourg, de pousser les feux de l'intégration.
    "Sa contribution la plus marquante aura sans doute été de faire émerger et avancer le dossier de l'union bancaire", estime Jean Pisani-Ferry. Mais depuis l'accord de juin 2012, Berlin freine sa mise en œuvre des quatre fers.
    L'affaiblissement de la voix de la France est largement dû au décrochage de son économie, illustré par une croissance nulle et un chômage record, par rapport à une Allemagne que sa santé relative dans une Europe en crise place en position dominante.
    ALLIANCE AVORTÉE AVEC MONTI
    "Si la voix de François Hollande est un peu inaudible, c'est parce que la perception d'une France affaiblie gagne l'ensemble des pays européens, sinon le monde", estime Dominique Moïsi. "Il est le représentant d'un pays affaibli qui doute de lui-même."
    Cet affaiblissement n'est pas nouveau, souligne Jean Pisani-Ferry. "Sarkozy tentait de le masquer en collant à Merkel. Hollande a tenté d'y répondre en se rapprochant de Mario Monti et Mariano Rajoy", rappelle l'ex-directeur de Bruegel.
    Le prédécesseur de droite de François Hollande formait avec la chancelière allemande une sorte de G2, le "Merkozy", qui a orienté la politique de l'UE et de la zone euro cinq ans durant.
    François Hollande est loin d'afficher la même complicité, même s'il est passé au tutoiement public avec Angela Merkel lors du 50e anniversaire du traité de l'Élysée, en janvier à Berlin.
    Il a en revanche tenté de sortir du face à face exclusif avec Berlin en cherchant l'appui de l'Italie de Mario Monti et de l'Espagne de Mariano Rajoy -alliance qui a permis de sceller l'accord de juin sur l'union bancaire.
    Mais Mario Monti a été emporté par les soubresauts de la vie politique italienne et Mariano Rajoy s'avère un allié de peu de poids. En s'érigeant en « chef de file » des pays du sud de l'Europe du sud, François Hollande a en outre pris le risque de voir la France assimilée à ces "hommes malades" de l'UE.
    L'opération militaire française au Mali est pratiquement la seule fois où la France a eu une action internationale décisive depuis un an. Mais Paris n'a pas pu entraîner des partenaires européens dans cette intervention, ce qui peut également être interprété comme le signe d'une influence déclinante.
    AFFAIBLISSEMENT INTÉRIEUR
    Les analystes pointent d'autres facteurs, dont la chute vertigineuse de la cote du chef de l'État dans les sondages, comparée à la popularité exceptionnelle d'Angela Merkel.
    "D'abord, il y a l'affaiblissement du président à l'intérieur (...) On a l'impression qu'il ne fait pas le poids face à la chancelière allemande", souligne Dominique Moïsi.
    François Hollande souffre en matière de politique européenne comme dans d'autres domaines d'une image de dirigeant indécis et soucieux avant tout de ménager les équilibres de sa majorité.
    Sa faiblesse, estime le chercheur de l'Ifri, est de donner le sentiment d'être "assis entre deux chaises et (d'avoir) peur d'un côté des critiques de sa gauche et de l'autre des marchés".
    "Il y a un déficit de courage et un calcul politique qui l'empêchent de faire ce qu'il devrait et le fait arriver toujours en retard", ajoute, sévère, Dominique Moïsi.
    Ce calcul était manifeste dès la formation du gouvernement: ce sont deux chefs de file du "non" au projet de Constitution européenne en 2005, Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve, qui ont été nommés ministres des Affaires étrangères et européennes.
    Le départ de Bernard Cazeneuve au Budget après la démission de Jérôme Cahuzac, emporté par le scandale de son compte suisse, en mars, n'a pas corrigé la donne: son successeur, Thierry Repentin, jusque-là chargé de la formation professionnelle, n'est pas connu pour sa connaissance des dossiers européens et n'aurait accepté qu'à reculons ses nouvelles responsabilités.
    Quant au ministre des Finances, Pierre Moscovici, dont les convictions européennes ne font aucun doute, il n'est pas jugé assez fort par des analystes comme Dominique Moïsi pour tenir tête, par exemple, à son homologue allemand Wolfgang Schäuble.
    SENTIMENT D'INFÉRIORITÉ
    Cet affaiblissement de la voix de la France nourrit un sentiment d'infériorité vis-à-vis de l'Allemagne et un discours très critique à l'encontre de Berlin et de l'UE dans une partie de la majorité et même du gouvernement.
    Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a ainsi prôné la "confrontation" face à l'Allemagne et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a invité le chef de l'État à "ouvrir les hostilités avec l'Union européenne" pour obtenir une réorientation de la politique de l'UE.
    Le Parti socialiste a pour sa part taxé Angela Merkel d'"égoïsme" dans un projet de texte, édulcoré par la suite mais qui n'en dénonce pas moins "l'intransigeance libérale de la droite allemande", sans nommer la chancelière.
    François Hollande, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et plusieurs ministres ont désavoué ces déclarations et protesté de la volonté de Paris de renforcer sa coopération avec Berlin, sans dissiper une impression de cacophonie.
    "La position de la France manque d'allant et de fermeté vis-à-vis de l'extérieur parce que le pays et la gauche sont profondément divisés à l'intérieur", souligne Jean Pisani-Ferry.
    Pour d'autres analystes, la France ne sera crédible que lorsqu'elle a aura redressé ses finances publiques et engagé des réformes susceptibles d'améliorer sa compétitivité.
    "C'est vrai que les Allemands ont une politique économique pas très favorable au reste de l'Europe", dit ainsi un grand patron, qui a requis l'anonymat. "Mais pour le dire et être écouté, il faut d'abord mettre de l'ordre chez soi."
    "Tant qu'il apparaîtra aux Allemands que la confrontation annoncée est un moyen pour les Français de ne pas régler leurs problèmes, la confrontation n'ira pas loin", ajoute-t-il.¢