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  • Réponse à Guillaume Lenormand au sujet du socialisme organique.

    Cher Guillaume,

    Je partage avec vous l’idée centrale de votre article consistant à mettre en exergue une faille majeure dans la plupart des milieux nationalistes concernant le peu d’intérêt pour l’économie.

    Or, me parait-il, on ne peut faire fonctionner une société sans argent. A commencer par les groupuscules pour lesquels, à moins de rester dans la figuration, le financement ou plus exactement l’auto-financement est nécessaire. Si très majoritairement les nationalistes, fustigent le nombre toujours croissant de taxes qui frappent les Français, on comprend bien que l’on ne peut limiter une politique économique dans le cadre d’une prise de pouvoir, à une simple suppression de ces taxes.

    Autant en matière de politique étrangère que de politique intérieure, l’histoire postérieure à la seconde guerre mondiale nous montre que le nationalisme révolutionnaire se réclame de la troisième voie, communément appelé tercérisme. Il y a donc depuis près de trois quarts de siècle une prise de conscience dans le cadre de cette idéologie, bien antérieure à celle de la plupart des autres que, et le communisme, et le capitalisme sont malsains. Chez les Nôtres, nous n’avons pas eu besoin d’attendre les écrits et protestations des dissidents soviétiques pour y voir clair. De la même façon, le regain d’intérêt pour le capitalisme qui s’est effectué voici environ 35 ans sur une bonne partie de la planète, consécutive à une nouvelle vague initiée aussi bien par Thatcher que par Reagan, dont on sait qu’il perdure, ne nous a pas séduits. Et d’ailleurs il faut bien remarquer que, ne serait-ce qu’en France, pays qui nous préoccupe au premier chef, ce néo-capitalisme (Giscard était durant les années 70 plus social-démocrate que libéral), les ravages ont déjà bien commencé.

    Tant que l’Ouest avait face à lui un système dont je reconnais volontiers qu’il n’était pas séduisant, il lui était nécessaire de ne pas être par trop caricatural. Tel n’est plus le cas depuis la levée du rideau de fer, le concurrent majeur ayant été défait. C’est justement peu après ce moment historique que le monde capitaliste a commencé à nous monter son véritable visage ; à titre d’exemple, bénéficiant d’une retraite dont on pouvait profiter dès l’âge de 60 ans, nous entendons seulement 30 ans plus tard, de plus en plus évoqué un recul de cet âge à 70. D’une certaine façon, la thèse de Montesquieu insistant sur l’équilibre des pouvoirs, s’avère tout aussi valide à l’échelle internationale : si une hyperpuissance exerce sa domination sans concurrents, elle écrase tout sur son passage. Alors que les interventions américaines étaient justifiées naguère, bien souvent de manière bien peu honnête, par le monde soviétique, on peut constater qu’aujourd’hui, alors que les Etats-Unis n’ont plus militairement de concurrents majeurs, qu’ils sont omniprésents à l’échelle mondiale et enchainant les interventions militaires. Voilà le capitalisme réel dévoilé, nous montrant son visage authentique.

    A mes yeux donc, le titre de l’ouvrage de Lénine, intitulé « l’impérialisme, stade suprême du capitalisme », se voit validé dans les faits.

    Croire aussi que la vie économique n’est qu’affaire d’argent est totalement faux. Le statut économique d’une personne a des influences sur le comportement mais aussi les pensées de la plupart des individus. Il va de soi, et le terme n’est pas dépourvu de sens, que la notion « d’intéressement » au travail a des conséquences sur le comportement des salariés. Si en revanche, quelle que soit la vitesse d’éxécution, on est rémunéré de façon similaire, la plupart des individus concernés, ne verront nullement l’intérêt de se presser.
    Entre le « laisser-faire, laisser-passer » du capitalisme qui laisse les personnes sans défense, et la chape de plomb communiste, une forme d’économie mixte sera toujours la bienvenue : ni tout public, ni tout privé, et l’on retrouve de nouveau la notion d’équilibre chère à Montesquieu. Peut être aussi serait-il souhaitable de distinguer nationalisation et étatisation que beaucoup, à tort, considèrent comme synonymes. Il me semble normal dans le cadre d’un pouvoir esercé par le nationalisme-révolutionnaire que les Français, économiquement comme politiquement, soient acteurs de leur montée en puissance.

    Des emplois en Europe, nous en avons beaucoup sous les yeux. Le phénomène de délocalisation dont on nous abreuve depuis peu, n’est pourtant pas du tout nouveau. Lorsque volontairement, les gouvernements ont décidé de fermer sidérurgie et textile, cela n’a pas signifié la fin de ces activités : elles se sont simplement déplacé vers l’Est asiatique lointain. L’une des premières actions d’un exécutif de type national-révolutionnaire, serait donc de mettre économiquement l’Europe sous un globe de pendule, la protégeant ainsi de la concurrence extra-européenne. Ce serait alors toutes les industries perdues depuis une quarantaine d’années qu’il faudrait alors relancer : on imagine la manne en matière d’emplois…

    Philippe Delbauvre. http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EFZyyuEppyirnBkfaJ.shtml

  • 15 aout 1769 : naissance de NAPOLÉON BONAPARTE

    Né le 15 août 1769 à Ajaccio (Corse), Louis Napoléon Bonaparte est le 2ème fils de Carlo Maria Buonoparte et de Letizia Ramolino. Son père, avocat au conseil supérieur de Corse, le reconnaît noble en 1771, assesseur de la juridiction royale des provinces et de la ville d’Ajaccio. Il fut aussi élu député de la noblesse de Corse auprès du roi en 1777.
    Bonaparte en 1792
    Le 1er janvier 1778, Napoléon et son frère Joseph entrent au collège d’Autun. Le 15 mai 1779, Napoléon est admis au collège militaire de Brienne. Il le quittera en 1784 pour l’école royale militaire de Paris.
    En 1785, alors qu’il n’a que seize ans, il devient lieutenant en second dans l’artillerie et est affecté en garnison à Valence. Mais son père meurt la même année et il est contraint de soutenir les intérêts familiaux et d’entretenir ses frères et sœurs.
    La nuit du 4 août 1789, l’abolition des privilèges ouvre toutes les portes d’une grande carrière militaire à Napoléon. Pourtant, comme son père, il s’engage dans les luttes politiques de l’île. Néanmoins il est réintégré dans l’armée royale et nommé capitaine tout en s’opposant, comme lieutenant-colonel de la Garde nationale d’Ajaccio, aux " paolistes " qui cherchent à établir l’indépendance de l’île avec l’appui des Anglais. En juin 1793, lors de la déclaration de l’indépendance de la Corse, il se rallie définitivement à la France. 
    Durant l’été 1793, la France, dirigée par le Directoire, est menacée par l’Europe des rois coalisés. Napoléon est nommé chef d’artillerie et affecté au siège de la ville de Toulon qui se trouve sous l’emprise des Anglais. Il contribue dès lors à sa prise le 17 décembre 1793. En récompense, il est nommé général de brigade par le Comité de Salut public.
    Le 5 octobre 1795, il est chargé par Barras de réprimer l’insurrection royaliste de Paris dirigée contre le Directoire. En récompense, il est nommé général de division et commandant de l’armée de l’Intérieur. Le 11 mars 1796, Napoléon part pour l’armée d’Italie dont il a reçu le commandement le 2 mars 1796 en tant que général en chef ; et ce jusqu’au 5 décembre 1797, date de son retour à Paris.
    Le 19 mai 1798, Napoléon Bonaparte s’embarque cette fois-ci pour l’Égypte. Il y restera jusqu’au 23 août 1799. Cette expédition achèvera de parfaire sa popularité. Les 9 et 10 novembre 1799 (18 et 19 brumaire de l’an VIII), les conjurés désignent un consulat provisoire à la tête duquel ils nomment le général Bonaparte assisté de Ducos et de Sieyès. Le 15 décembre 1799, Napoléon proclame la Constitution de l’an VIII, pour ensuite devenir 1er Consul muni d’un pouvoir considérable.
    En 1801, Napoléon signe le Concordat avec le pape Pie VII. Il obtient le droit de veto sur les nominations ecclésiastiques. Suite à ce rétablissement de l’Église et du culte catholique, Napoléon amnistie les émigrés le 26 avril 1802. Durant quatre ans, le 1er Consul pacifie le pays, réorganise l’administration, les finances, la Justice et l’Église, donne donc à la France de grandes institutions : il crée notamment la Banque de France, affirme la liberté d’entreprise, introduit un livret de travail, ainsi que le Code d’honneur et promulgue le Code civil le 21 mars 1804. À l’extérieur du pays, Napoléon part de campagnes en campagnes (Italie, Allemagne, Angleterre, Hollande, Suisse, Autriche,…).
    En 1802, assuré de tous les pouvoirs, la Constitution de l’an X le désigne Consul à vie. Jusqu’à son sacre d’Empereur en 1804, Napoléon ne cessera de s’investir dans sa fonction. Il deviendra d’ailleurs le médiateur de la Confédération suisse en 1803. Grâce à son prestige auprès du peuple et à son génie politique, le 18 mai 1804, le sénat vote à l’unanimité l’instauration du gouvernement impérial, proclamant ainsi Napoléon empereur héréditaire des Français. Finalement le 2 décembre 1804, Napoléon, désormais appelé Napoléon Ier, est sacré empereur par le pape Pie VII à Notre-Dame de Paris.
    Napoléon Bonaparte se popularise très vite par son génie militaire, ses capacités de général, sa science, sa bravoure et son sens stratégique. Durant les premières années de sa vie, il fut un enfant querelleur, orgueilleux, " corse de caractère et de nation ", turbulent, émotif et colérique par la suite.
    Au combat, son courage lui valait l’adoration des grognards. Toujours en première ligne et s’exposant volontiers au feu de l’ennemi, il risqua sa vie plusieurs fois. Il fut notamment touché au pied. La mort ne lui faisait pas peur ; il affirmait notamment " La mort n’est rien, mais vivre vaincu et sans gloire, c’est mourir tous les jours ". L’honneur et la gloire étaient pour lui les valeurs les plus importantes. On les retrouve toujours présentes dans ses paroles : " Tout homme qui estime la vie plus que la gloire nationale et l’estime de ses camarades ne doit pas faire partie de l’armée française " ou " L’armée c’est la nation ". Napoléon était un homme d’honneur et de nation.
    Seulement, il parlait très peu. Son caractère farouche d’insulaire le rendait insociable, frondeur, sauvage et silencieux avec ses condisciples, dans un milieu où il se sentit longtemps étranger. De plus, Napoléon, homme de pouvoir, se révèle souvent hésitant au moment de prendre des décisions, surtout lorsqu’il ne se trouve pas sur un terrain familier. Facilement porté à la dépression, il portait souvent un sachet de poison " au cas où ". Il tentera, semble-t-il, de se suicider en 1814.
    Réaliste et empiriste, Napoléon ne semblait pas avoir tenu à des principes arrêtés. Il était difficile de voir en lui, sur le plan religieux, un croyant. Sa conception de Dieu et de la religion rejoignait celle de Voltaire : le christianisme est un facteur d’ordre social. Rumeur ou certitude, il aurait été initié en Égypte à la franc-maçonnerie.
    Napoléon Bonaparte était doté d’une intelligence exceptionnelle. Doué en mathématiques, il inventa même un problème qu’il exposa devant l’Institut. Cependant, il n’en dévorait pas moins des traités d’art militaire, lisait les philosophes (comme Montesquieu, Rousseau et Voltaire) et les grands penseurs politiques (dont Mirabeau et Necker). Il était capable de travailler 18 heures par jour ! Pourtant, la seule matière qu’il ne parvint jamais à maîtriser fut l’orthographe. Apparemment, cette lacune ne l’a pas trop handicapé.
    Au physique, Bonaparte était maigre aux longs cheveux, mesurait 1,686 m, portait de petits chapeaux originaux et une redingote souvent rapiécée et faisait preuve d’une grande hygiène. Côté dépenses, il économisait la moitié de son salaire ; quant à la cour, malgré son faste, elle ne coûtait pas le quart de celle de Louis XVI. Le luxe lui était indifférent.
    Napoléon, soldat, lieutenant, capitaine, général, consul puis empereur, ses fonctions se sont sans cesse multipliées. Pourtant, ses qualités d’administrateur surpassaient celle de général. Pour les guerres nationales, les effets fondés sur la surprise ne jouèrent bientôt plus contre l’adversaire lorsque celui-ci eut compris la leçon. En revanche, il a imposé des conceptions administratives qui annoncent une nouvelle époque.
    Finalement le génie de Napoléon se conclut par son impressionnant sens de la propagande. Il utilisait la presse et l’image à son profit, comme aujourd’hui. " C’est le succès qui fait les grands hommes " disait-il. Ce nom même de Napoléon devint désormais le symbole du conquérant.¢

  • UNE MACHINE A FABRIQUER DES PAUVRES (2011)

    Tous smicards : ce n'est pas éventuellement l'objectif (encore que ?), mais c'est le résultat certain de l'extraordinaire machine à fabriquer des pauvres qu'est le Smic.
    Cette année encore la machine se remet en route. Au premier janvier, le Smic horaire va passer de 8,86 euros à 9 euros soit une augmentation de 1,58%. Cet accroissement est permanent depuis longtemps que ce soit sous les gouvernements de la fausse droite ou ceux de la vraie gauche. Depuis quelques années, il n'y a pas de « coups des pouce », lesquels représentaient une augmentation au-delà du minimum prévu par la loi et dont Villepin avait largement usé ; la renonciation au coup de pouce est une sorte d'aveu du pouvoir qui finit par comprendre que le Smic est néfaste sans aller toutefois jusqu'à le supprimer.
    L'intensité de l'augmentation dépend ainsi de l'humeur vagabonde et provisoire des politiques et syndicalistes « fraternellement » unis. Au même moment, ces jours-ci, est publiée la statistique du chômage qui reprend son ascension. Suivant l’OCDE, dans les pays qu’il analyse, 5 points de plus de SMIC donnent 1 point de plus de chômage ; l'Insee sort régulièrement des évaluations semblables.
    Aucun média, et pour cause, n' a mis en relief la coïncidence des deux faits, qui sont pourtant étroitement liés, et nous sommes probablement les seuls à le faire.
    Voici en quoi ce lien existe.
    UN PRIX ARBITRAIRE
    Le Smic est un prix imposé avec la brutalité habituelle des politiques et son évolution répond seulement du bon plaisir momentané des pouvoirs en place. Il fait donc violence aux marchés et, comme à l'habitude, les effets réels se retournent contre les conséquences prétendument recherchées. Le chômage, en particulier, est un de ces effets.
    Le premier effet mathématique est de détruire des emplois en général peu qualifiés. Les pauvres deviennent plus pauvres. Mettant le prix d’un travail au-dessus de la valeur de ce travail pour l’entreprise, il décourage de recruter et pousse, le cas échéant, au licenciement. L’employeur éventuel cherche d’autres solutions, soit investissement, soit renonciation au projet, soit délocalisation. Certaines indusies comme le textile ont été détruites par le Smic. Si le grand commerce ne peut être délocalisé, il investit énormément pour réduire le nombre de caissières.
    Le Smic est aussi une voiture balai qui ramasse progressivement ceux qui se trouvent dans son voisinage Cela explique l'augmentation régulière du nombre de smicards. En 1981, il y avait 840 000 smicards. En 1988, il s'en comptait 1 500 000, soit 8% des salariés, à présent il touche 2 300 000 personnes soit un cinquième des salariés .
    Si l'on ajoute les titulaires de minima sociaux l'on doit arriver à des chiffres effrayants ce qui mesure la cruauté du socialisme qui inspire tous ces systèmes. L'existence de ces minima sociaux complique et aggrave l'analyse. Dans la pyramide des allocations diverses, celles-ci s'accompagnent d'avantages divers non comptés dans les statistiques ; il en résultent que les titulaires n'ont aucune envie de se bouger pour aller travailler au Smic. Une autre conséquence est que le pouvoir, conscient de la calamité dont il est le seul auteur, imagine sans cesse de nouvelles usines à gaz administratives pour persuader les gens d'aller travailler et ceci dans le nuage habituel de complications.
    Voici un exemple de 2002, tout aussi valable aujourd’hui. Un couple marié au chômage avec deux enfants pouvait avec le RMI, l'allocation logement et les allocations familiales, toucher 7 200 francs par mois ou 1097 euros. Si un des conjoints retrouvait un emploi à mi-temps au Smic, le revenu familial était inchangé. S'il travaillait à temps complet, le revenu familial s'accroissait seulement de 600 F, soit 4 F par heure travaillée. Qui peut accepter de travailler pour 4 F ou 0,61 euros l’heure ?
    L'économie tirée vers le bas est alourdie en permanence.
    Autre effet négatif : l'écrasement de la hiérarchie des salaires. De proche en proche l'on arrive aux cadres qui malgré leurs mérites et leurs efforts pour améliorer leurs prestations n'en sont pas récompensés suffisamment. Au sommet de la hiérarchie, les personnes les mieux payées ont tendance, si elles en ont l'occasion, à émigrer pour échapper à l'enfer économique et fiscal français.
    Tout se passe comme si l'économie était tirée vers le bas.
    LES JUSTIFICATIONS
    La première explication qui vient à l'esprit, c'est la charité : il y a des gens que l'on ne peut laisser au bord de la route. Le malheur est que cette prétendue charité est mensongère, puisque, comme indiqué plus haut, beaucoup sont poussés justement en dehors de la route.
    Le Smic est organisé par la loi : la belle affaire. Ce qu'une loi peut faire une autre loi peut le défaire grâce en particulier à une communication adaptée. En Juillet 2007, le pouvoir disposait de tous les moyens et devait abroger beaucoup de lois perverses pour « Libérer » la France; au lieu de le faire il s'est engagé dans une activité législative démentielle noyant toute la partie productive de la nation dans ce torrent destructeur.
    Et aussi, bien sûr, est entendue la sempiternelle chanson du pouvoir d’achat ; distribuer de l’argent développerait de la demande et créerait des emplois ; l’argument est erroné, car il s'appuie sur le faux concept du PIB ; en plus avec la mondialisation une grande partie du pouvoir d’achat distribué va enrichir les travailleurs chinois ou autres travailleurs lointains.
    LES INTERETS
    Il reste évidemment les intérêts. Personne ne l'avouera jamais mais c'est un fait : politiques et syndicalistes cherchent à justifier leur richesse et leur gloire en s'agitant apparemment pour de prétendues bonnes causes.
    Or, ils ont des exemples. Il ne manque pas de pays comme la Suisse, entre autres, où l'absence pratique de Smic a une bonne influence sur la richesse générale avec un chômage modéré et des salaires très élevés.
    Toucher au Smic serait, toutefois, toucher à un tabou et la coalition des intérêts en France est assez forte pour empêcher toute abandon du tabou.
    Michel de Poncins  http://www.libeco.net

  • CELUI QUI CRAQUE À PERDU

    Dans une émission, Eve Ruggieri comparait le rapeur Joe Starr à Mozart. Faut-il comparer la ritournelle entendue sur les ondes à longueur de temps à du Baudelaire ?
    C'est le nouveau cri de guerre de la France qui a remplacé « Montjoie-Saint-Denis ». Cela n'a pas empêché l'équipe « citoyenne » d'être battue par l'équipe d'Italie en finale ...
    Chaque fois que Zidane marque un but, il faut bien réaliser que cela légitime l'arrivée en France d'un million d'immigrés supplémentaires vu la puissance symbolique du sport et du foot en particulier. Tous les lobbies immigrationistes utilisent cet argument avec cynisme. Si la France avait gagné la finale, dans l'euphorie on aurait régularisé les sans-papiers. Avant, les intellectuels considéraient avec raison le foot comme débile et un abrutissement des masses. Maintenant que les équipes sont constituées essentiellement d'immigrés parce qu'ils ne peuvent sans doute pas faire autre chose, II faut y voir la preuve de leur apport à la France et au sport français. Tout va donc très vite y compris pour la pensée de gauche qui s'adapte a la situation dans le but non avoué de la destruction du fait français.
    Besancenot, symbole minable de l'extrême gauche branchée ne déclarait-il pas : « La génération Zidane est celle qui incarne le mieux l'humanité », phrase très creuse en symbiose avec l'époque.
    Pourtant, en ce qui concerne le sport, il a toujours mieux valu en faire soi-même, c'est sans doute meilleur pour la santé que de payer pour regarder un abruti milliardaire taper dans un ballon.
    Toujours est-il, une équipe nationale de football est la vitrine d'un pays et les joueurs sont des « ambassadeurs ». À propos du coup de boule donné par Zidane à un Materazzi qui n'était pas sur ses gardes, il est devenu plus important que le match même. On a entendu beaucoup de commentaires de courageux de bistrot pour qui il avait bien fait de défendre « l'honneur » des « musulmans » ! La bien-pensance salivait déjà à l'idée que l'Italien ait proféré des injures racistes, ce qui ne semble pas avoir été le cas.
    Pourtant, Zidane a aussi insulté des joueurs sur le terrain et a même traité de « hijo de puta » (fils de pute) l'arbitre uruguayen pendant la demi-finale. Cela fait partie de la guerre psychologique, une petite musique que l'on n'entend pas. Celui qui craque a perdu ...
    Patrice Gros-Suaudeau National Hebdo (2010)

  • Lettre ouverte à Julien Dray, par Le Crieur du Cœur

    Monsieur le député PS,

    Vous venez de devenir réputé et vous allez vous voir en ces lignes, réfuté !!!!!! et si  vous êtes honnête avec vous-même, vous serez bientôt dépité par les nombreuses réfutations possibles de votre apparent déni de la réalité et ce, par le fait même de la fausseté flagrante de la doctrine de base de votre récente apostrophe, aux sous-entendus d’autant plus virulents que le fondement même en est totalement, absolument, indiscutablement erroné !!!
    Selon ce qu’a annoncé une chaîne de télévision, vous avez déclaré, dans une interview au quotidien « Le Parisien » : « Cessez de relancer le débat sur le foulard islamique !!! » Or, une telle quasi-invective comporte plusieurs inexactitudes. Je vous en assène les plus graves.¢
    1.      Tout d’abord, vous dénigrez, par le fait même, tous les musulmans : ils ne sont pas tous des extrémistes islamiques, donc vous faites un amalgame anticlérical !
    2.      Sauf erreur, et contrairement à ce que sous-entend votre déclaration, la France est encore une démocratie libre et laïque, au sein de laquelle il est encore permis de débattre de points cruciaux de la vie sociétale française en France. Et ce, contrairement à la doctrine dite marxiste, les adeptes de laquelle se persuadent que quiconque croit avoir raison aurait le droit d’imposer ses opinions par tous les moyens (goulag y inclus).
    3.      Mais l’erreur fondamentale réside au tréfonds de votre affirmation (je n’ai pas dit  « raisonnement », vous comprendrez pourquoi). En effet, s’il y a débat, c’est, de toute évidence, qu’il y a un problème à débattre, ne croyez-vous pas ??? Or, si problème il y a – et c’est indéniable ! – le problème n’est pas dans la discussion qui en découle, mais dans les actes mêmes qui « relancent » ce problème. Et nos mœurs, nos us et coutumes, nos traditions, notre Histoire, notre langue, ne peuvent pas être pris en otages par des jeux de maux…
    4.      Je dois ici, par précaution élémentaire, rappeler à tous les échos toujours très intentionnés,  qu’il ne s’agit pas ici d’un stupidement et ignoblement prétendu « racisme », mais de votre prétendu « combat pour la liberté de religion », alors que vous n’oseriez pas affirmer que vous avez lu le Coran avant de proférer votre diatribe...
    5.      Mais, puisque vous avez porté ce très utile débat sur la « voix » publique,  je pense indispensable de vous rappeler que, dans toutes relations internationales (et il s’agit ici, notoirement, d’une religion voulue nationale), la réciprocité est la règle intangible. Sinon…
    6.      Hélas ! en ce domaine, pourriez-vous citer, pour la défense de votre interpellation, un seul pays musulman (je n’ai pas dit « islamiste »), dans lequel le port d’une croix, ou d’une étoile à six branches est autorisé, ou même seulement toléré dans l’espace public ???
    7.      L’Islam (« Soumission ») étant une religion qui englobe tous les aspects de la vie quotidienne et même intime, contrairement aux religions chrétiennes, pensez-vous vraiment qu’il peut sans problème ni débat (mot qui suppose réciprocité et compromis – alors que, sauf erreur, ce mot n’existe pas en tant que tel dans la langue arabe), s’implanter au cœur de pays de culture de type chrétien ???
    8.      Si vous ne pouvez pas répondre en toute sincérité à cette question d’importance vitale, alors, de grâce, cessez, vous, cessez de vous faire l’apôtre et le propagandiste et défenseur de l’islamisation de notre pays, dont les bases, depuis plus de deux mille ans, sont d’inspiration judéo-chrétienne !!!
    9.      Je respecte toute religion sincèrement vécue, mais je dois hélas constater que de nombreux musulmans sont, eux aussi, victimes d’extrémismes religieux : ignoreriez-vous les terribles combats au cœur des populations musulmanes ? Chiites, sunnites, alaouites, salafistes, et j’en passe, acceptent-ils « les autres » ?? Ne suivez-vous donc pas, vous, « représentant responsable » du peuple français (ou du moins, d’une fraction de celui-ci) et professionnel de la politique, ce qui se passe depuis des années, du Maghreb (Occident) au Mashrek (Orient) et jusqu’en Extrême Orient (Pakistan, Philippines, Cachemire) ???
    10.    L’Ancien Testament est, lui aussi, rempli de récits de combats et de punitions terribles ; mais, comme savent le faire tous les adeptes de la Bible, de nombreux musulmans considèrent les versets (sourates) du Coran,  comme issues de comportements difficiles à accepter de nos jours, dans nos pays. En Europe, les guerres de religion ne sont plus de mise. Il suffit – c’est cela même la laïcité, que chacun garde sa religion dans son domaine privé. C’est simple.
    11.    Si votre vision politicienne peut s’étendre loin, très loin, dans le temps et dans l’espace, bien au-delà de votre très limitée circonscription électorale ; à notre époque où le seul débat fondamental des religions humaines est celui de la proche découverte de traces de vie nous ayant précédé sur notre proche voisine, la planète « rouge », je ne peux que vous demander, très cordialement, dans l’intérêt de votre parti, de votre Patrie, et du genre humain, de ne plus vous cantonner dans des diatribes limitées et néfastes pour tous.
    Alors, comme je l’espère et vous le souhaite, vous pourrez, vous aussi, faire taire les mots d’ordre sectaires ou idéologisés, et laisser crier votre cœur, comme le fait, pour nous tous, l’ami de la vérité, Le Crieur du Cœur
  • L'immigration noire africaine : un phénomène qui s'ampliphie

    C’est le mérite de l’Institut de géopolitique des populations d’avoir consacré son colloque du 23 avril 2009 à « L’Afrique en Europe : causes, conséquences, perspectives ». La situation migratoire française se caractérise ainsi :

    - l’immigration maghrébine se poursuit ;

    - l’immigration chinoise commence ;

    - l’immigration noire africaine s’amplifie.

    L’immigration noire africaine : 1,1 million de personnes, plus de 40.000 entrées légales par an

    Les  chiffres parlent d’eux-mêmes :
    – Selon l’Institut national d’études démographiques (INED), les immigrés sub-sahariens n’étaient que 20.000 en 1962 ; ils passent à 570.000 en 2004, « soit une multiplication par 27 en plus de 40 ans ».
    – Abbas Bendali, économètre statisticien, ancien de Havas et fondateur du cabinet Solis Conseil, donne d’autres chiffres. En prenant en compte la deuxième génération, il estime à 1.080.000 le nombre de Noirs africains et à 757.000 les personnes originaires des DOM (TOM).
    Or cette population s’accroît d’autant plus rapidement que les entrées s’accélèrent et que celles-ci se féminisent.
    Le rapport de la Direction de la population et des migrations pour 2006 permet d’évaluer les entrées légales (études, migrations familiales, travail, statut accordé de réfugié et autres motifs de séjour, principalement la maladie) à 41.154 : 80% de ces immigrants venant des anciennes colonies françaises ; les autres, 20%, du reste de l’Afrique non maghrébine.
    Et la féminisation de cette immigration s’accentue :
    – parce que les femmes sont désormais concernées par l’immigration de travail (clandestine ou non) dans les services à la personne ;
    – parce qu’elles utilisent de plus en plus souvent le subterfuge de la demande d’asile politique ;
    – parce que l’ « immigration nuptiale » les concerne au premier chef.

    Or il s’agit généralement de l’entrée de femmes en âge d’être mères et au taux de fécondité élevé (plus de trois enfants par femme pour les primo arrivantes).
    Ceci est préoccupant : car, comme le montrent les difficultés scolaires, les violences de bandes dans les transports et les cités, sans même parler de la persistance de la polygamie (180.000 personnes concernées en France) et de l’excision, l’intégration des populations noires africaines se fait mal.
    Le principe de précaution devrait donc conduire à interrompre ce processus migratoire.
    Nous présentons ici la communication de Jean-Yves Le Gallou :

    « L’immigration noire africaine : un phénomène qui s’amplifie. »

    Pour introduire cette communication, permettez-moi quelques remarques liminaires :
    L’immigration noire, une immigration moins connue que l’immigration maghrébine.

    1/ Travail, famille, nuptialité : les trois vagues d’immigration

    D’abord l’immigration noire africaine est moins bien connue, moins documentée en tout cas, que l’immigration maghrébine ; celle-ci est de loin (je laisse ici de côté l’immigration européenne, bien sûr) la plus nombreuse et la plus ancienne. Il est toutefois intéressant de tirer brièvement des leçons historiques de cette immigration maghrébine.

    Cette immigration maghrébine a connu trois vagues successives :

    – une vague d’immigration de travail, à la fin des années 1960 et au début des années 1970 ; immigration pour partie régulière et pour partie clandestine ; la partie clandestine étant rapidement régularisée ;

    – une vague d’immigration familiale dans la foulée des décisions prises par le couple exécutif Giscard/Chirac (1) en 1975 ; les épouses, les enfants, les mères et les soeurs sont alors venus rejoindre en France les hommes précédemment immigrés ;

    – une vague d’immigration nuptiale, à partir des années 1992/95 ; arrivés à l’âge de se marier, beaucoup d’immigrés de la seconde génération (surtout les jeunes hommes d’ailleurs) vont chercher leur conjoint dans le pays d’origine de leurs parents et le font ensuite venir en France.

    L’immigration maghrébine reste en 2007 (2) la première immigration : avec 60.501 titres de séjour, soit très précisément le tiers des 180.736 nouveaux titres de séjour délivrés. Pour près des trois quarts (72%), ces droits au séjour sont accordés au titre de l’immigration nuptiale ou familiale.

    Or, loin de mieux s’intégrer au fur et à mesure que la durée de sa présence s’accroît, cette immigration maghrébine se rapproche, au contraire, et de plus en plus, de sa culture d’origine ; et ses revendications communautaires se multiplient : constructions de mosquées, exigences de repas hallal, pratique de plus en plus impérative du Ramadan, demandes de cimetières confessionnels.
    (« Les Musulmans en France, une minorité de plus en plus nombreuse et de plus en plus visible »http://www.polemia.com/article.php?id=1713

    2/ Immigration : les médias-mensonges rendent les faits difficiles à objectiver

    Ma deuxième remarque préliminaire soulignera la difficulté qu’il y a à apprécier objectivement les faits en matière d’immigration. Avec la complicité d’experts complaisants, l’opinion est constamment abreuvée de médias-mensonges, parfois contradictoires d’ailleurs. Ainsi, pour l’immigration maghrébine hier et pour l’immigration noire aujourd’hui, deux discours médiatiques se sont succédé :

    Premier discours : l’immigration est arrêtée et les immigrés s’ « intègrent » ; la première affirmation joue sur la confusion entre « étrangers » et « immigrés ». Or, quand il entre 180.000 étrangers supplémentaires (comme en 2007) et que 150.000 résidents étrangers accèdent à la nationalité française, le solde statistique du nombre des étrangers est quasiment nul ; mais la réalité de l’immigration, elle, a progressé ; surtout que, loin de s’assimiler à la société d’accueil, une large majorité des immigrés non européens se regroupent par affinités ethniques et civilisationnelles.

    Dans un deuxième temps, le média-mensonge s’inverse : les mêmes qui affirmaient que l’immigration est arrêtée se mettent brutalement à grossir les chiffres des « minorités visibles », c’est-à-dire non européennes, pour revendiquer pour elles des places au soleil.

    Ceci rend difficile une appréciation sereine de la réalité. Je vais pourtant m’efforcer de répondre à la question suivante : Combien y a-t-il de Noirs africains en France ?

    570.000 immigrés sub-sahariens, en 2004 ?

    Côté INED et INSEE, la tendance est toujours à l’euphémisation du phénomène migratoire. Paru en janvier 2009, le numéro 452 de Population et sociétés (3) titre « Les migrations d’Afrique sub-saharienne en Europe : un essor encore très limité » ; et d’affirmer qu’en 1999, clandestins compris, il y aurait eu en France 450.000 immigrés (c’est-à-dire étrangers et Français nés étrangers à l’étranger) sub-sahariens (4).

    Population et sociétés note toutefois une forte accélération du phénomène migratoire :

    – les immigrés sub-sahariens n’étaient que 20.000 en 1962 ; ils passent à 570.000 en 2004, « soit une multiplication par 27 en plus de 40 ans » ;
    – et « entre 1994 et 2004 la part des immigrations en provenance d’Afrique sub-saharienne est passée de 10% à 17% de l’ensemble des entrées », notamment du fait de nombreuses régularisations.

    Toutefois, ces chiffres ne représentent manifestement qu’une partie de la réalité : Le Monde du 25 novembre 2008 annonce que « fort de ces 100.000 ressortissants installés dans l’Hexagone, Bamako a toujours refusé (…) de signer l’accord sur l’immigration concertée que Paris lui propose avec insistance ». Il est vrai que Montreuil est la deuxième ville malienne du monde…

    1,1 million de Noirs africains, 2 millions de Noirs

    En fait, les statistiques officielles sur les « immigrés » ne représentent pas la réalité ethnoculturelle pour au moins trois raisons : elles sous-estiment le nombre des clandestins ; elles ne prennent pas en compte la seconde génération immigrée, née en France et binationale, française au regard du Code de la nationalité française, noire africaine au regard du Code de la nationalité du pays d’origine ; enfin, elles ignorent la troisième génération.

    Abbas Bendali, économètre statisticien, ancien de Havas et fondateur du cabinet Solis Conseil, donne d’autres chiffres (5). En partant des statistiques de l’INED et de l’INSEE mais en prenant en compte la deuxième génération, Abbas Bendali estime à 1.080.000 le nombre de Noirs africains et à 757.000 les personnes originaires des DOM (TOM) ; soit, si l’on accepte la terminologie du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France), 2 millions de Noirs présents en métropole.

    L’immigration noire africaine représenterait donc 3% de la population métropolitaine. Mais plus encore que son nombre en valeur absolue, c’est la dynamique de son développement qui doit être prise en compte :
    – c’est cinquante fois plus qu’en 1960 ;
    – et c’est une immigration qui se renforce rapidement.

    Plus de 40.000 entrées légales par an

    Observons d’abord que l’INED et l’INSEE estiment entre 9 et 11% le pourcentage d’immigrés, présents en France, en provenance d’Afrique sub-saharienne ; or, en 2004, ces mêmes immigrés représentaient 17% des entrées légales nouvelles.

    Des entrées qui semblent en voie d’accélération rapide. Le rapport de la Direction de la population et des migrations pour 2006 permet d’évaluer les entrées légales (études, migrations familiales, travail, statut accordé de réfugié et autres motifs de séjour, principalement la maladie) à 41.154 : 80% de ces immigrants venant des anciennes colonies françaises ; les autres 20% du reste de l’Afrique non maghrébine. Ce rapport, qui est encore disponible sur Internet (6) mais dont la version papier a été pilonnée, n’a pas d’équivalent aussi détaillé pour 2007 et 2008.

    La dynamique de l’immigration clandestine africaine

    Une partie de ces nouveaux immigrés légaux est issue de la clandestinité. Or celle-ci puise sa source :

    – dans les entrées de court séjour, non suivies de départ ; or le nombre de visas accordés à des ressortissants des pays africains, hors Maghreb, s’établit à un niveau élevé : 306.234 (7) en 2007, un chiffre voisin de celui accordé aux ressortissants des pays du Maghreb (337.734) ;

    – dans les demandes de statut d’asile politique ; statut refusé dans 80 à 90% des cas mais créant des « déboutés du droit d’asile » rarement reconduits à la frontière ; or les demandeurs d’asile africains sont très nombreux : 7.075 en 2007 (8) en prenant seulement en compte les principaux pays concernés : la Mauritanie, le Soudan, la Corne de l’Afrique, la Guinée Conakry, le Nigeria, l’Angola, la Côte d’Ivoire et surtout les deux républiques du Congo. Un phénomène qui semble avoir pris une ampleur supplémentaire en 2008 : sur les dix premiers mois de 2008, le nombre total de demandes reçues par l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a progressé de 15,4% par rapport à l’année précédente ; et les progressions les plus fortes concernent, là aussi, des pays d’Afrique : les Comores (par 15 fois), le Mali (par 6 fois), la Guinée (par 1,27 fois) (9).

    Le séjour irrégulier : une voie pérenne d’immigration

    S’agissant de l’Afrique Noire, le séjour irrégulier est une voie importante d’une immigration qui tend à devenir pérenne et croissante :

    – d’abord parce que les clandestins finissent souvent par être régularisés (à hauteur de 30.000 régularisations annuelles) : cette politique encourage la venue de nouveaux clandestins ;

    – ensuite parce que, dans le souci d’obtenir plus facilement des gouvernements africains des autorisations de réadmission (des clandestins reconduits à la frontière), le gouvernement français a négocié des accords avec certains pays  (le Gabon, le Sénégal, le Congo, le Bénin, le Burkina Faso) ; ces accords ouvrent de nouvelles voies d’immigration légale. Or il est faux de croire que les régularisations et l’immigration légale tarissent les flots d’immigrés clandestins ; en effet, la main d’oeuvre clandestine reste la plus docile et la moins payée, elle est donc économiquement la plus compétitive. Ainsi le gouvernement Jospin procéda de 1997 à 1999 à de nombreuses régularisations d’étrangers clandestins, en particulier africains ; cela s’accompagna d’une poursuite des entrées clandestines et d’un taux de chômage important des résidents légaux : à hauteur de 36,80% en 1999 pour les Africains des ex-colonies françaises (10).

    Une féminisation croissante de l’immigration africaine

    L’immigration africaine, qui est pour partie une immigration de travailleurs (clandestins ou non), reste à majorité masculine. Elle est toutefois plus fortement féminisée que l’immigration maghrébine à ses débuts, pour au moins trois raisons :

    – Les emplois occupés dans le bâtiment ou la restauration sont principalement masculins ; il n’en va pas de même dans les services à la personne (ménagers ou de soins) ; il y a là un important volant d’emplois africains féminins. D’ailleurs, les campagnes médiatiques en faveur de la régularisation des clandestins qui ont longtemps été centrées sur les hommes concernent désormais les femmes : Ana Azaria, présidente de Femmes-égalité, a triomphalement annoncé, le 8 mars dernier, la régularisation de 93 « travailleuses sans papiers » (11) et souligne que les demandes pour les emplois de gardes d’enfants et des personnes âgées étaient élevées ;

    – Les femmes sont de plus en plus nombreuses à être candidates à l’asile politique (plus de 35% des demandeurs), en particulier parmi les demandeurs en provenance de pays africains ; de nombreuses femmes font valoir leur demande d’asile au titre de la « protection subsidiaire » et avancent des risques de mariage forcé, de mariage polygame ou d’excision pour les fillettes, une « protection subsidiaire » qui pourrait avoir des conséquences démographiques considérables si les déclarations de Nicolas Sarkozy en date du 29 mai 2007 étaient mises en oeuvre : « A chaque femme martyrisée dans le monde, je veux que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française. »

    – enfin, l’ « immigration nuptiale » est la troisième cause de féminisation de l’immigration ; par « immigration nuptiale » nous entendons les « conjoints de Français » qui rejoignent leur épouse (ou plus généralement époux) en France, l’époux français étant généralement un binational qui a choisi de se marier avec un ressortissant du pays d’origine de ses parents. En 2005 plus de 80% des 13.974 (12) bénéficiaires africains (hors Maghreb) d’un titre de séjour « vie privée et familiale » étaient dans ce cas. Cette « immigration nuptiale » est en pleine explosion : ainsi, de 1994 à 2005, le nombre des mariages entre un Français et un(e) ressortissant(e) du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Mali ou du Sénégal a progressé de 288% (13). Ceci se conclut souvent par des accessions à la nationalité française : de 2003 à 2007, 13.989 Malgaches, Camerounais(es), Sénégalais(es) et Ivoirien(nes) ont ainsi accédé à la nationalité française.

    Cette féminisation globale de l’immigration africaine est lourde de conséquences démographiques car elle concerne principalement des jeunes femmes en âge d’être mères et avec un taux de fécondité, y compris en France, élevé (de l’ordre de 3 enfants par femme) (14).

    Les difficultés d’intégration de l’immigration noire africaine

    Dans Immigration : l’illusion de l’intégration, Polémia a montré que, loin de s’intégrer, beaucoup d’immigrés avaient tendance à se réenraciner dans leur culture et leur civilisation d’origine. Cela a été amplement démontré s’agissant des immigrations maghrébines :http://www.polemia.com/article.php?id=1730.
    Ceci est vrai aussi des populations noires africaines.

    Celles-ci contribuent, comme beaucoup de Maghrébins, au développement de l’islam et aux revendications identitaires islamiques : même si tous les Africains noirs ne sont pas musulmans – certains étant animistes, d’autres chrétiens, parfois catholiques, de plus en plus souvent baptistes –, néanmoins l’immigration africaine noire est l’une des causes du développement en France des sectes protestantes baptistes et de l’islam des banlieues.

    La polygamie concerne 180.000 personnes en France

    Certaines ethnies africaines apportent avec elles des pratiques qui ne vont pas sans poser de problèmes familiaux et sociaux ; tel est le cas de la polygamie qui concerne entre 8.000 et 15.000 ménages selon le ministère des Affaires sociales, 10.000 selon l’INED en 1995 ; de 10.000 à 20.000 selon le ministère de l’Intérieur ; des chiffres sous-estimés puisqu’en avril 2008 le Secrétariat général de l’immigration estime à 180.000 le nombre de personnes vivant en France dans des familles polygames (15). Un ministre de la République, Gérard Larcher, aujourd’hui président du Sénat, attribua même aux enfants des familles polygames une responsabilité majeure dans les émeutes de l’automne 2005. Quelle qu’ait été la réalité des faits, il est clair que la polygamie africaine ne va pas sans créer des difficultés aux bailleurs sociaux et aux habitants des HLM.

    L’excision : une pratique africaine présente en France

    D’autres ethnies africaines, venant du Mali, de Guinée, du Soudan ou de la Corne de l’Afrique ont apporté avec elles la pratique de l’excision qui heurte profondément les sensibilités européennes.

    Selon la revue de l’INED, Population et sociétés (16), « le nombre de femmes concernées en France reste mal connu ; les mutilations sexuelles touchent des migrantes mais aussi des enfants nés en France de parents originaires des pays où l’excision est encore pratiquée (…). Le seul chiffrage possible concerne la population adulte âgée de 18 ans ou plus. Moyennant quelques hypothèses, on peut estimer qu’il y a en France, en 2004, environ 50.000 femmes adultes excisées ». Et il reste courant que des fillettes nées en France soient encore aujourd’hui excisées, soit en France, soit dans le pays d’origine de leurs parents. Une dizaine d’hôpitaux et de cliniques françaises proposent même des chirurgies réparatrices. Le gouvernement a d’ailleurs lancé, le 14 avril 2009, une campagne nationale de communication pour lutter «contre les mariages forcés et les mutilations sexuelles». Malheureusement, la campagne gouvernementale contre ces « gestes de barbarie », commence par l’énoncé d’une contrevérité : fustigeant ces «archaïsmes» et ces «pratiques d’un autre âge», Valérie Letard, secrétaire d’Etat à la Solidarité, n’hésite pas à affirmer (17) : « Mariages forcés et mutilations sexuelles (…) ne sont pas l’apanage d’une culture particulière (…). Je me refuse à stigmatiser une catégorie sociale et religieuse. » Ce qui est évidemment un déni de réalité car ces pratiques mutilantes sont ethniquement identifiées comme étant celles de certaines populations d’Afrique Noire.

    Constances et diversités des cultures africaines

    Indépendamment de la polygamie et des mutilations sexuelles, la culture africaine présente des particularités qui, sans être spécialement choquantes pour un esprit européen, n’en posent pas moins des problèmes de cohabitation des mentalités.

    Ainsi la revue officielle du ministère de l’Intérieur, Civique (18), n’hésite pas à légender ainsi une photo : « Les prostituées africaines par peur de la magie ne parlent pas aux policiers. » Et dans une étude publiée par le ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, M. Kabangu Muanza (19), docteur en psychologie du travail, souligne les traits principaux de la culture africaine. Il évoque notamment : l’esprit communautaire, la domination masculine, la parenté élargie (plus sociale que biologique), l’oralité, le rapport incertain au temps. Tous ces traits sont en soi respectables mais leur confrontation avec la société française individualiste, de règle écrite, à parenté réduite et à maîtrise du temps ne sont pas sans poser des problèmes : tant dans les rapports de voisinage que d’emploi.

    A fortiori par rapport aux normes légales : ainsi l’exigence d’un séjour régulier, limité dans le temps, fondé sur des écrits authentiques et n’ouvrant des prestations qu’à des individus dûment répertoriés, se comprend bien dans une logique française ; beaucoup plus mal dans une logique africaine. La clandestinité pénalement répréhensible au regard des lois françaises n’est pas forcément comprise de la même manière par beaucoup d’immigrés africains. D’où de nombreuses fraudes sociales et la sur-occupation de nombreux appartements créant évidemment des conflits avec la population d’accueil.

    Immigration noire africaine, irrespect de la loi et violences

    Selon les statistiques pénitentiaires, au 31 décembre 2006 il y avait dans les prisons françaises 1.827 étrangers africains (hors Maghreb) (20) détenus, soit 3% de la population pénale. Or, selon les statistiques officielles, les étrangers noirs africains ne représentent que 0,6% de la population française. Ils ont donc un taux de détention cinq fois supérieur à la moyenne des résidents français. Toutefois ces chiffres mesurent imparfaitement la situation. En effet, toujours selon les statistiques pénales, les étrangers non européens représentent moins de 15% des détenus… alors que plus de 50% des prisonniers sont musulmans (21). Dans les faits, les prisons françaises sont très fortement occupées par les immigrés de la seconde, voire de la troisième génération, juridiquement français grâce à la bi-nationalité mais principalement d’origine maghrébine ou noire.

    Lors des émeutes de 2005 (à la suite de la mort accidentelle de deux jeunes immigrés entrés frauduleusement dans un transformateur électrique) comme de 2007 (à la suite de la mort dans une collision de la route de deux jeunes immigrés conduisant illégalement une mini-moto), les jeunes Noirs africains furent nombreux parmi les émeutiers. L’un des ministres du gouvernement Villepin, Gérard Larcher, fit indirectement allusion à l’origine raciale de beaucoup d’émeutiers en parlant « d’enfants de polygames ».

    La réalité est effectivement là : dans les émeutes qui bouleversèrent les banlieues en 2005 (affaire de Clichy-sous-Bois) et en 2007 (affaire de Villiers-le-Bel) beaucoup de jeunes originaires d’Afrique Noire jouèrent un rôle important. Tout comme dans les bagarres de bandes et les agressions de lycée, ce qui explique l’évocation fréquente dans les faits divers d’armes exotiques comme la machette. Il y a là incontestablement un souci majeur en termes de sécurité publique qu’un nouveau dispositif législatif ne parviendra pas à régler.

    Immigration noire africaine : emprise physique des bandes et domination psychologique

    Même si le phénomène est difficile à quantifier, tout concourt à créer le sentiment d’une domination physique africaine dans les banlieues et les transports publics.

    Il y a d’abord, dans les collèges, une plus grande précocité physiologique des jeunes Africains par rapport à leurs condisciples européens. Il y a aussi le regroupement fréquent des jeunes Africains en bandes. Certes, il arrive que certaines bandes soient ethniquement mixtes mais elles ont comme chef un immigré d’origine dans la quasi-totalité des cas.

    A cela il faut ajouter le recrutement préférentiel par les grandes surfaces commerciales de vigiles d’origine africaine. Tout se passe comme si, au nom de « l’antiracisme », un Blanc pouvait difficilement surveiller un Noir alors qu’a contrario un Européen pouvait difficilement se soustraire au contrôle d’un Africain, sauf à courir le risque de s’exposer à l’accusation de racisme.

    Ajoutons qu’il y a souvent une relation entre les vigiles et les bandes, les supermarchés et les sociétés de sécurité recrutant parfois leurs gardiens parmi les groupes susceptibles de les spolier, et dont ils achètent ainsi la « protection », renforçant de fait l’emprise des bandes sur les territoires, et au-delà même de leurs territoires puisque les magasins situés dans les quartiers à large majorité européenne sont aussi souvent « protégés » par des agents de sécurité noirs. A contrario, les jeunes Blancs se trouvent de fait éliminés des métiers de la protection et de la sécurité et n’ont pas l’occasion d’acquérir les techniques de défense.

    Ce déséquilibre est renforcé par les images véhiculées par les médias : notamment lors des spectacles sportifs qui mettent délibérément en avant les joueurs issus d’Afrique, sans que cela soit techniquement justifié. Ainsi, lors de la Coupe du monde de 2002, l’équipe de France principalement composée de joueurs noirs avait été éliminée par l’équipe du Danemark exclusivement composée de joueurs européens.

    L’impact des vedettes sportives est ensuite démultiplié par les images publicitaires qui les marchandisent. Ainsi, alors que la société européenne se féminise (22), tout est fait pour associer l’image du Noir et celle de la virilité, les attitudes viriles des jeunes Blancs, quand elles subsistent, étant souvent l’objet d’une stigmatisation de la part des médias et de l’appareil d’Etat, au nom, là encore, de la lutte contre le racisme. Les rares bandes ethniques blanches, vite qualifiées de « skinheads », sont l’objet d’une répression sélective particulièrement sévère.

    Immigration noire : culpabilisation et emprise sur les esprits 

    La présence en France d’une population noire de plus en plus nombreuse s’accompagne d’une culpabilisation croissante des Français au nom du souvenir de la colonisation et de l’esclavage. Député de Guyane, Christiane Taubira a même fait voter une loi mémorielle sur le modèle de la loi Gayssot. Et le CRAN (Conseil représentatif des associations noires) s’est constitué sur le modèle du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). Les éléments les plus actifs, ou les plus visibles médiatiquement, de la population noire développent désormais une logique victimaire culpabilisatrice et revendicatrice.

    Ils bénéficient aussi de puissants relais politiques et médiatiques. Signataire de l’ « appel pour l’égalité réelle des chances », Carla Bruni-Sarkozy affirme : « Oui, il faut faire émerger l’immense potentiel de la nouvelle France. Pendant des années j’ai été une marraine de SOS-Racisme, j’ai aimé cette société multiculturelle, cette mini-France des potes. (…) La reconnaissance des cités par le pouvoir ne suffit pas. Les gens des cités doivent devenir le pouvoir, eux aussi. » (23)

    La politique de discrimination positive y contribue, notamment dans le domaine médiatique. C’est ainsi qu’en septembre 2006, Harry Roselmack fut choisi comme présentateur du Journal du soir de TF1, en tant que Noir. Dans le prolongement de cette logique, la politique de discrimination positive est intensément pratiquée au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Michel Boyon, son président, se félicite ainsi de sa composition : « Aujourd’hui, cinq de ses membres [du CSA] sont des femmes : trois sont issues de la diversité » (24). Effectivement, Christine Kelly et Emmanuel Gabla ont été choisis en tant que Noirs. Représentants 3% de la population française, les Noirs détiennent ainsi 22% de la représentation au CSA. Une situation dont le CRAN et le Club Averroès se sont félicités.

    Certains toutefois trouvent qu’il faut aller plus loin encore. Claire Frachon, coordinatrice de l’ouvrage Médias et diversité, explique ainsi au site français Afrik.com : « Il faut (…) encourager les fictions. Encourager (…) des comédies qui mettent en scène des personnages issus de la diversité et qui traitent avec humour des sujets sensibles (…). Il faudrait donc faire changer les contenus. » (25). La volonté de prise de contrôle des esprits est ainsi clairement affichée.

    L’immigration noire apparaît ainsi en pleine expansion : démographique et psychologique, sociologique et politique. On comprend, dans ces conditions, qu’à peine nommé ministre de l’Immigration M. Besson ait pu, dans l’une de ses toutes premières déclarations, parlé de « l’invasion venue d’Afrique » (26). Un lapsus révélateur !

    Un changement de politique est-il possible ?

    Oui : mais à condition de revenir au réel et de changer de paradigmes idéologiques. Voici les lignes de force qui devraient être retenues :

    – Regarder la réalité honnêtement ;
    – Appliquer le principe de précaution aux politiques migratoires ;
    – Eviter l’intégration à rebours et protéger les « minorités majoritaires » ;
    – Affirmer sans complexe les valeurs civilisationnelles de la majorité des Français.

    Jean-Yves Le Gallou
    Institut de géopolitique des populations
    Communication du 23 avril 2009 http://www.polemia.com

    Notes : (1) Voir Yves-Marie Laulan, Le Couple Giscard-Chirac/ Deux années de plomb qui amorcent le déclin : 1974/1976 :http://www.polemia.com/article.php?id=1850(2) Rapport au Parlement du Comité interministériel de contrôle de l’immigration pour 2007 :http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/094000036/0000.pdf(3) http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/publications/pop_so(4) Compte tenu des différences de définition statistique nous évoquerons dans cette étude les Africains hors Maghreb comme sub-sahariens ou nous distinguerons hors Maghreb les ressortissants des ex-colonies françaises et les autres Africains.(5) http://www.afrik.com/article16248.html(6) http://dl.free.fr/getfile.pl?file=/KhhYbZSh(7) Rapport au Parlement, op. cit. (8) Rapport au Parlement, op. cit.(9) Rapport annuel de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) :http://www.ofpra.gouv.fr/documents/Rapport_OFPRA_2007_BD.pdfhttp://www.ofpra.gouv.fr/documents/OFPRA_Rapport_2005.pdf(10) INSEE, Recensement de population.(11) AFP, 9 mars 2009.(12) Haut Conseil à l’Intégration. Rapport statistique pour 2005 :http://www.hci.gouv.fr/IMG/pdf/RAPPORTStat2006.pdf(13) Rapport au Parlement sur le contrôle de l’immigration pour 2007 :http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/074000232/0000.pdf(14) « Des indices de fécondité différenciés selon les communautés d’origine : facteurs et conséquences », par Philippe Bourcier de Carbon : http://www.polemia.com/article.php?id=1272(15) Selon Francis Etienne, directeur de l’Immigration, déclaration devant les anciens élèves de l’ENA, le 23 mars 2009.(16) N° 438, octobre 2007.(17) http://www.travail-solidarite.gouv.fr/actualite-presse/breves/presentation-campagne-communication-lutte-contre-mariages-forces-excision.html(18) Numéro de juin/juillet 2008.(19) « L’immigration africaine en France : ses diversités et ses constantes culturelles »http://casnav.scola.ac-paris.fr/util/telechargement.php?chemin=conf&Fichier_a_telecharger=immigration_africaine.pdf(20) Statistiques pénitentiaires.(21) Selon Pascal Clément, garde des Sceaux, le 16 septembre 2006.(22) Voir Eric Zemmour, Le Premier Sexe :http://www.polemia.com/article.php?id=1196(23) Le Journal du dimanche, 8 novembre 2008 :http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200845/carla-bruni-sarkozy-il-faut-aider-les-elites-a-changer_163651.html(24) Le Figaro, 3 février 2008.(25) http://www.afrik.com/article16286.html(26) Le 25 janvier 2009 :http://www.liberation.fr/politiques/0101314791-l-invasion-venue-d-afrique-le-vilain-lapsus-d-eric-besson

  • Relocalisons la révolution !

    Les idées du localisme et de la démondialisation sont séduisantes, elles connaissent actuellement un vogue liée à la crise du système globalisé. Mais il faut s'entendre sur les mots, et ne pas se laisser berner par des politiciens qui les récupèrent pour mieux les dénaturer.

    Relocaliser pour produire différemment

    Le fait de relocaliser la production industrielle en Europe n'est pas une utopie aussi folle qu'elle peut paraître aux yeux des dirigeants des multinationales. Elle est nécessaire pour redonner à la France et à l'Europe la maîtrise de son économie et garantir son indépendance. Mais ce retour doit se faire en rupture avec la logique du profit capitaliste et impliquer une transformation radicale du système économique et social.

    Jouant sur les législations nationales ou régionales, les tenants de l'ultra-compétitivité misent déjà sur la désunion des travailleurs européens pour mieux les exploiter. L'Union Européenne a ainsi permis la libre concurrence en son sein, permettant aux grands groupes (mais aussi à des PME) de délocaliser en son sein des secteurs entiers de la production.

    Le cas récent des travailleurs de FRALIB, l'usine des thés "Eléphant", dont la lutte contre la délocalisation de leur usine proche de Martigues, vers la Pologne, éclaire ce mauvais tour. «Ils nous proposaient 5600 euros de salaire pour aller travailler à Katowice en Pologne, se souvient un ouvrier. On s'est dit, c'est énorme. En fait, c'était le salaire annuel, soit 460 euros par mois». Un autre fait le calcul simple de la logique de l'opération : «La part salariale de FRALIB coûte actuellement 15 centimes par paquet de thé. En Pologne, ça passe à 6 centimes. Ils veulent supprimer 182 emplois pour économiser 9 centimes par boîte ?».

    Lors des événements en Tunisie, certains chefs d'entreprises du secteur textile ont évoqué l'éventualité de relocaliser en France une partie de leur production pour éviter les risques d'arrêts de celle-ci. Mais ils l'ont fait en demandant qu'une partie de leurs personnels tunisiens soit autorisée à immigrer en France pour continuer à produire avec les mêmes législations qu'en Tunisie (c'est-à-dire des salaires de misère et des rythmes de travail très souples pour les employeurs). L'Etat n'a pas donné suite à la démarche, mais l'idée est lancée.

    On l'a compris, la relocalisation vers l'Europe pour avoir une impact positif doit être l'oeuvre d'un pouvoir qui serait au service du peuple. Elle doit servir les intérêts de la communauté et non le patronat. Il est d'ailleurs illusoire de croire que dans le cadre local, le capitalisme soit moins vorace. Au contraire, l'Histoire prouve que les «petits patrons» nationaux peuvent devenir de véritables prédateurs de leurs congénères, soumis qu'ils restent aux impératifs de la concurrence, dictés par la nature même du fonctionnement du capitalisme. Lorsqu'on voit la «success story» du groupe Leclerc, on est vacciné quant à l'éloge de la petite boutique.

    La socialisation et le localisme

    «Produire français pour exploiter français», non merci ! Dans le cadre d'une socialisation de la France et de l'Europe, nous devrons veiller à mettre en place un mode de production qui soit adapté aux besoins réels des populations européennes. Cela implique que l'activité productive soit dirigée vers le bien commun, qu'elle prenne en compte la préservation de la santé des travailleurs et la préservation de la nature. Une production qui pose aussi le problème du dépassement du salariat et donc de sa réorientation vers des finalités non mercantiles.

    La socialisation se fonde sur l'assujettissement de l'économique au politique, la direction politique de l'économie nationale à travers la planification, la transformation des formes de la propriété et la considération du travail comme un service à la communauté générateur de droits politiques.

    Cette situation n'est envisageable que dans la mesure où le rapport de force entre les classes commence à s'inverser en faveur des prolétaires à l'échelle de plusieurs pays européens. A partir de là, des mesures de gratuité, de réappropriation de moyens de production et de distribution deviennent possibles.

    Le localisme doit être lié au socialisme pour porter un projet alternatif de société. Suivant le principe de subsidiarité, une Europe et une France authentiquement socialistes auront besoin d'être indépendantes dans un monde multi-polaire envers lequel s'appliquerait une politique aux antipodes des rapports de force impérialistes actuels. Pour ce faire une étroite collaboration devrait être envisagée avec les nations de tous les continents s'opposant au modèle de domination mondialiste.

    Dans cette optique, l'Europe devra redéfinir ses propres besoins en se donnant les moyens adéquats de les satisfaire. Une planification de l'économie et un développement harmonieux devront s'appuyer sur un vaste réseau de communautés locales qui viseront à une participation collective à la vie économique, sociale et politique. Nous ne considérons pas la production économique comme un programme élaboré par des organismes bureaucratiques ou technocratiques. Comme pour le domaine de la souveraineté politique, des articulations nouvelles seront à créer afin de permettre l'élaboration d'un tissu social riche et vivant.

    De nouveaux liens seront tissés entre les individus sur leurs lieux de vie et de travail. D'anciennes solidarités seront ranimées par une volonté de construire un avenir commun.

    Source: Rébellion

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Les économistes et l’illusion d’un boom pétrolier

    Le mythe du boom pétrolier a la vie dure. Depuis le début de 2012, les économistes et les analystes financiers occupent l’espace média avec un discours triomphant : grâce à l’exploitation des schistes, nous allons nager dans le pétrole et les prix vont bientôt s’effondrer. La plus récente déclaration du genre : celle du président de Gulf Oil, Joe Petrowski, qui déclarait mardi avec une belle assurance que le baril de pétrole se négocierait à 50 $ le baril d’ici la fin de 2013.

    Une certitude d’autant plus étonnante que Gulf ne produit plus elle-même de pétrole – elle se contente maintenant de distribuer des produits pétroliers. Et Joe Petrowski ne peut pas ignorer que la production de sa société mère, Chevron, a atteint son sommet en 2000 et qu’elle a décliné de 7 % depuis, malgré un léger sursaut en 2010. Il sait très bien aussi que le prix du pétrole a augmenté – et non pas diminué – de 20 % depuis trois mois.

    Mettons les chiffres au clair : la production mondiale de pétrole est remarquablement stable depuis 2005, à environ 75 millions de barils par jour, alors qu’elle augmentait de 2 % par année auparavant.

    Depuis 2007, la production américaine, il est vrai, est passée de 5 à 7,5 millions de barils par jour (dont deux millions de barils de pétrole de schiste). Mais cette production dépassait déjà les 9,4 millions de barils en 1970 et quant aux besoins quotidiens des États-Unis, ils sont actuellement de l’ordre de 19 millions de barils. La « révolution » est donc bien limitée et l’indépendance énergétique des Américains reste une vue de l’esprit.

     

    Quand l’économie ignore la géologie

    Bien que les données brutes soient implacables, les économistes et les analystes financiers continuent à nous prédire des océans de pétrole, n’hésitant pas à citer les mises en garde des géologues pétroliers à l’appui de leurs belles projections. Le dernier épisode de ce petit jeu remonte à la parution, le 9 juillet, d’un article intitulé « Peak Oil and Energy Independance : Myth and Reality » dans EOS, le bulletin de l’Union géophysique américaine.

    Dans leur conclusion, les auteurs écrivent notamment : « Alors, l’idée d’un pic pétrolier est-elle un mythe? Si les lecteurs s’attendent à une chute abrupte de la production pétrolière, oui, elle l’est. » La presse économique s’est emparée de cet extrait pour claironner partout que le pic pétrolier n’était qu’un mythe, dans une unanimité dont s’inquiétait cette semaine le Journal britannique The Guardian.

    Fin de l’histoire? Pas du tout, car les auteurs de l’étude, plus nuancés, ajoutent que : « Dans la mesure où la production de pétrole conventionnel a atteint un plateau et où de coûteuses sources non conventionnelles demeurent le seul moyen d’augmenter la production à court terme, il est clair que nos sociétés font face à un dilemme. Le prix restera-t-il assez élevé pour développer les sources non conventionnelles et, du coup, limiter la croissance économique? Même si c’est le cas, le rythme de production du pétrole non conventionnel pourra-t-il un jour suffire à matérialiser le concept d’une révolution énergique, sans parler d’une quelconque indépendance pétrolière? »

    Les mises en garde des géologues

    En fait, l’article de trois pages multiplie les mises en garde. Il rappelle que la production pétrolière reste plafonnée et que la croissance du pétrole de schiste américain ne fait que compenser le déclin rapide (de 5 % par année environ) des puits conventionnels ailleurs dans le monde. Il souligne aussi que l’exploitation de ce pétrole n’est rentable qu’en raison des prix élevés et que malgré l’explosion du prix du pétrole depuis 15 ans, l’offre ne parvient pas à suivre la demande.

    De plus, l’exploitation du pétrole non conventionnel exige énormément de travail et d’argent. « Dans le secteur de Bakken dans le Dakota du Nord, écrivent les auteurs, il faut forer 100 nouveaux puits par mois seulement pour maintenir la production au niveau actuel. En mars 2013, 5 047 puits produisaient 705 000 barils par jour à Bakken, soit une production moyenne par puits de 140 barils par jour. Ces chiffres sont insignifiants quand on les rapproche de ceux des puits conventionnels, qui produisent habituellement au rythme de milliers de barils par jour. De plus, il s’agit d’un pétrole coûteux, dont on estime le seuil de rentabilité commerciale entre 80 et 90 $ par baril. »

    Débordant du cadre strict de la géologie, l’article souligne qu’à partir de 110 $ le baril, le prix du pétrole semble provoquer une forte baisse de la demande. Il est donc possible que la production chute un jour non pas en raison de l’épuisement des réserves, mais faute d’acheteurs solvables – un facteur dont les économistes ne tiennent jamais compte. Dans l’état actuel des choses, le plafonnement de la production mondiale entrave également le retour de la croissance économique.

    La société industrielle marche sur la corde raide. D’une part, il faut maintenant garantir des prix de 80 à 90 $ le baril pour que la production de pétrole soit rentable, un prix plancher qui augmentera au fur et à mesure que s’épuiseront les ressources les plus faciles d’accès. Mais d’autre part, la demande plonge sérieusement à partir de 110 $ le baril et en 2008, le pétrole à 150 $ a littéralement démoli l’économie mondiale. Diminuez les prix un peu et la production s’effondrera; augmentez-les un peu et c’est l’économie qui s’effondrera. Mais pour les économistes, tout va pour le mieux.

    voir.ca  

    http://fortune.fdesouche.com/316967-les-economistes-et-lillusion-dun-boom-petrolier#more-316967

  • Mini «Orange mécanique» dans le TGV Paris-Sud-Est

    Le titre est du Progrès de Lyon :

    "Après 48 heures de garde à vue, les « potes » de Levallois-Perret affichaient, lundi, dans le box des comparutions immédiates des gueules d’ange alors que samedi ils ont mis en émoi toute une rame TGV et pour deux d’entre eux se sont rebellés contre les policiers de la PAF (Police aux frontières).

    Partis tôt de la gare Lyon à Paris, la bande comptait aller piquer une tête dans la grande bleue. Direction Montpellier sans billet en poche mais joints au bec. Malheur à ceux qui dans le wagon ont émis quelques protestations. Sous l’effet du cannabis, de la toute-puissance mais aussi de l’alcool, les garçons de vingt ans déjà connus pour des incivilités ont vite réglé le problème à leur façon.

    Baladeur arraché des oreilles d’un passager, termes orduriers adressés à une femme et même une gifle envoyée à une jeune fille. Quand les contrôleurs ont montré le bout de leurs casquettes ils ont été accueillis avec une bordée d’injures et de menaces.

    Face à une situation ne pouvant qu’empirer la décision initiale d’effectuer une exfiltration en gare de Nimes a été abandonnée et c’est tout le TGV qui a été détourné sur Lyon.

    L’interpellation par les agents de la PAF ne s’est faite sans heurts et la garde à vue n’a pas été non plus un long fleuve tranquille. Avec au final des condamnations allant de 1 à 3 mois de prison sans maintien en détention donc aménageables."

    Il vaut donc mieux traumatiser les passagers d'un train que de contester la loi Taubira.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le chant de Walther, étonnant témoignage sur l’époque des grandes invasions

    La chanson des Nibelungen est au coeur de la culture allemande. L'hypothèse des historiens est qu'elle serait une réminiscence de l'époque troublée des Vème et VIème siècles qui a vu le royaume burgonde au sommet de sa gloire puis sombrer. Une réminiscence, certes, mais réécrite en y ajoutant des éléments plus récents, sublimée en outre dans une vision romantique qui caractérise la littérature et les moeurs de la société féodale.

    Je reprends le fil de mon raisonnement dans la suite de mes articles précédents. (1)

    Tout commence avec le chant de Walther. Je le fais remonter au Vème siècle, avant la bataille des champs catalauniques de 451 qui n'a pas encore eu lieu au moment où il est écrit. Je résume ma thèse. 
    En 413, les Burgondes avaient été installés par les Romains en tant que troupes fédérées pour garder la frontière du Rhin dans ce qu'on appelle le royaume de Worms. Or ceux qui étaient installés à l'est du Rhin, les plus exposés, étaient constamment harcelés par les incursions des Huns (2) (évidemment, parce que ce sont eux qui tenaient le limes en avant du fleuve).
    En 428/429, Gondicaire, roi des Burgondes, réussit à les vaincre. Leur chef Octar, (Optar ou encore Oktar), oncle d'Attila perdit la vie dans cette campagne (2). Cet affrontement correspond, à mon avis, au passage du chant où il est dit au vers 170 "qu'une des nations récemment domptées se mettait en révolte".
    En 436/437, Aétius vainquit Gundicaire roi des Burgondes habitants en Gaule, et accorda la paix à ses supplications, mais celle-ci fut de courte durée puisque les Huns l'anéantirent avec son peuple (3). Les Burgondes avaient tenté d'agrandir leur territoire dans l'arrière-pays. Ils furent battus par le général romain Aetius qui, néanmoins, leur accorda la paix. La deuxième partie de la phrase concerne un autre événement, la bataille qu'ils perdirent contre les Huns, apparemment sur la rive droite du Rhin. C'est cette bataille que pourrait relater le chant de Walther... les javelots volent drus et incessants de part et d'autre. Le frêne et le cornouiller prennent les mêmes ébats, et le fer projeté brille comme l'éclair... A l'exemple de son chef, la forte armée des Huns s'élance avec furie et multiplie le carnage. On brise toute résistance, on écrase les fuyards, jusqu'à ce qu'on soit certain d'une victoire complète. Puis on se jette sur les morts et on les dépouille tous...(4). Les historiens estiment que c'est à la suite de cette défaite que les Burgondes durent se replier en Bourgogne abandonnant leur royaume et la ville royale de Worms.
    Remarque 1. La description que l'auteur donne de cette bataille pourrait, certes, tout aussi bien s'appliquer à la bataille des champs catalauniques (grande plaine du champ de bataille)... hypothèse peu crédible. Ici, c'est Walther qui commande et il a gagné ; aux champs catalauniques, c'est Attila et il a apparemment perdu.
    Remarque 2. On peut m'objecter qu'il n'est pas possible que Walther ait livré bataille contre des Burgondes alors que sa fiancé burgonde Hildegonde est encore en otage auprès d'Attila et alors que ses ennemis sont Francs. Je réponds en faisant l'hypothèse d'un peuple burgonde divisé en deux, l'un à Cabillo, dont est issue Hildegonde, l'autre à Worms, que les chroniqueurs considèrent toujours comme burgonde mais que l'auteur du chant considère comme passé - vendu - aux Francs. 
    Toutes choses égales d'ailleurs, constatons que dans le chant, les Huns sont conduits au combat par un héros nommé Walther. Mon hypothèse est que ce Walther y désigne l'ancienne noblesse germaine de Germanie. C'est un Goth. Attila l'a mis à la tête de ses troupes, mais il est vassal, ayant reconnu en Attila son suzerrain et protecteur depuis que ce dernier a conquis le pays. L'auteur du chant le dit Aquitain, originaire d'Aquitaine, né en Aquitaine, mais il se contredit au vers 580. Je m'explique : candidat à l'immigration en Gaule, le Goth Walther déclare au poste frontière : je suis né en Aquitaine (wisigothe), je suis donc Aquitain et veux retourner au pays où je suis né. Très logiquement, l'autorité chargée de la garde aux frontières répond : Qu'on aille d'abord lui demander quelle est sa race, sa patrie, son nom, le lieu d'où il vient, s'il veut avoir la paix sans effusion de sang en livrant son trésor. Par la réponse nous connaîtrons l'homme, et si Walther n'a pas changé...(4) Et le candidat se fait refouler, à moins de glisser la "pièce" (son trésor) au gardien.
    Les combats héroïques et homériques que mène ce Walther contre les douze chevaliers qui gardent la frontière du Rhin illustrent les multiples tentatives germaines de franchissement. Ces douze chevaliers représentent les différentes unités franques réparties tout au long du limes pour le défendre (Metz, Strasbourg etc).
    Comme je viens de l'expliquer, pour l'auteur du chant, le Gunther qui règne à Worms n'est plus burgonde mais franc. Il dispose à sa botte d'un fidèle vassal, Hagen. J'ai écrit, dans mes précédents articles que Hagen était un Franc. J'en doute, bien qu'à la fin du poème, il semble l'être (vers 1299 et 1446). Au début, le chant le dit d'origine troyenne (5) et à la fin, Sicambre. Mon avis est qu'il est descendant des Gaulois belges, chevalerie autochtone d'élite toujours existante. De même que le Goth Walther est vassal d'Attila, le Gaulois Hagen est vassal du roi franc Gunther, ayant reconnu en lui son suzerrain et protecteur depuis que les Romains ont installé les dits Francs en Gaule - ancienne Gaule belge - au titre de peuples fédérés. La preuve en est l'extraordinaire tentative de subversion des vers 1237 à 1279, dans lesquels le Goth rappelle l'ancienne ancienne amitié gallo-germaine (du temps de Civilis ?), tout en dénigrant au vers 1413 l'occupant franc Gunther. Pour parler clairement, disons que le Goth demande au Gaulois de changer de camp, de rompre avec le Franc et de s'allier à lui.

    Gunther est-il un individu ou un conseil ? Un conseil, pourquoi pas ? Voyez la représentation d'un conseil germain sur la colonne de Marc-Aurèle (cf Wikimédia). Remarquez les sept sages assis : un conseil de gouvernement de sept membres ? Deuxième indice, je rappelle la fin du poème montrant les héros blessés et réconciliés. Le roi franc Gunther a perdu sa jambe, Hagen, son oeil droit et Walther sa main. Cela suggère, bien évidemment, des pertes subies par des groupes ou des ensembles. Mais il s'y trouve aussi un autre sens, car la perte d'une jambe pour le roi, c'est une condamnation à l'impuissance à gouverner alors que Hagen et Walther restent frais et dispos. La perte d'un oeil pour Hagen, c'est l'engagement de fermer plus ou moins les yeux quand passent les clandestins. La perte de la main droite de Walther, c'est l'engagement réciproque de renoncer aux harcèlements répétés des postes militaires du limes. A noter que Hagen, bien que qualifié de Sicambre, est bien Gaulois par la plaisanterie au sanglier que lui balance Walther au vers 1436.

    Mais revenons à la période d'avant l'an 428, au temps où, selon le chant, les nations étaient encore sous la coupe d'Attila. Les Huns de plus en plus puissants commencent à exiger des tributs de leurs riches voisins. S'ils ne paient pas, ils lancent des razzias qui rapportent autant si ce n'est plus de butin (6).
    Renonçant à se battre, les notables francs avaient préfèré livrer en otage Hagen, l'un d'entre eux, d'origine troyenne, avec le tribut exigé. Le roi goth de l'Aquitaine, Alpher, avait pris la même décision. Il préféra payer tribut et livrer son fils Walther en otage

    Pour légitimer son manifeste - bis repetita - tout en laissant entendre qu'il plaisante, l'auteur du chant imagine que Walther est un Aquitain originaire d'une Aquitaine, pourtant wisigothe, emmené en otage par Attila au cours d'une de ses courses et dont le retour en Gaule se justifie par le désir de retrouver son pays d'origine. Le même périple invoqué pour Hagen suppose une reconnaissance tributaire des Francs envers les Huns et son retour en Gaule, la rupture de cette reconnaissance.
    Quant aux Burgondes du castrum de Chalon-sur-Saône qui ont donné la belle Hildegonde en otage à Attila, il faut comprendre qu'ils avaient, de par l'histoire de la cité, un quelque chose que les deux autres n'avaient pas à ce niveau de qualité.

    Qui était la belle Hildegonde ? Si son père, Herrich est un individu, c'est une personne, mieux, une personne royale, unique héritière, accompagnée de toute une suite. Mais alors, pourquoi Attila ne l'épouse-t-il pas pour récupérer l'héritage ? Comment se fait-il qu'une femme aussi noble assure le guet alors que Walther se repose au vers 504 ? Tout cela est très bizarre ! Herrich est un nom qu'il faut très probablement rapprocher d'Hendinos. Or, en latin, le suffixe hend est en rapport avec le chiffre onze. Il s'agirait donc là d'un conseil de onze membres qui pourrait s'élever à douze si on lui ajoute le grand prêtre nommé "sinistus". Il est bien entendu que ce système de gouvernement collégial n'a pas perduré (7) mais il n'en reste pas moins qu'à cette date, on ne voit pas comment un conseil pourrait avoir engendré une fille comme on le pense.
    La belle Hildegonde est une énigme. C'est, au Vème siècle, une énigme à l'image de la nouvelle société burgonde qui se met en place, une société qui préfigure déjà la société chevaleresque du moyen-âge, chevaleresque mais néanmoins toujours combattante.
    Je suis très étonné que, dans les flots de sang répandus de ce chant, les commentateurs ne mettent pas en exergue l'absence totale de pitié et de compassion qui s'y trouve. Mais où est la douceur des évangiles ? Où est l'Eglise ? Quel est ce Jésus, curieusement absent, auquel, à la dernière ligne, on lui demande seulement qu'il vous, qu'il nous maintienne en vie ? .. Vos salvet Iesus
    Certes, il ne fait pas de doute que le public des châteaux, où ce poème était chanté, y voyait surtout l'image idéale du chevalier et de sa dame, vertueuse, fidèle, aimante et effacée (comme les hommes les aiment) ; mais l'énigme n'est pas là. Pour la percer, je pense qu'il faudrait accepter de me suivre dans la lecture des chapiteaux que je propose dans mes ouvrages, à Mont-Saint-Vincent, Gourdon, Chalon, Autun, Vézelay, Notre-Dame-du-Port, etc...
    Nous sommes en présence d'une société émergente, d'une société dont l'auteur du chant est partie prenante. J'en ai eu le pressentiment et la conviction dès le moment où j'ai commencé à écrire mes ouvrages dans les années 80, tout en sachant que ce que j'écrivais ne serait pas accepté par la communauté dite scientifique. Je cite : Je suis le pauvre trouvère. Personne ne m'écoute, personne ne m'entend et personne ne me croit. Je marche dans le brouillard et dans la nuit et je chante...Je chante pour les âmes de tous ceux qui ont vécu ici... à Mont-Saint-Vincent, l'illustre Bibracte gauloise... Ils s'appelaient : les Nibelungen, les fils du brouillard.(8)
     
    Et encore, ce commentaire très amusant qui me concerne, de la part d'un journaliste pas très doué : « Un franc-tireur dans la bataille de Gergovie : un lieutenant-colonel de Zouaves à la retraite soutient que c’est au Crest, à l’extrémité de la montagne de la Serre qu’il faut situer l’oppidum gaulois défendu par Vercingétorix. Dans son livre "Histoire de Gergovie", il avance également l’hypothèse que Gergovie serait l’Atlantide terrestre... L’auteur ne se revendique ni historien ni archéologue, mais poète » (Journal "La Montagne" du 9.12.1993)

    Aujourd'hui, après avoir racheté ce qui restait des ruines de l'ancien oppidum de Cabillo - ce que j'ignorais - je foule la même terre que l'auteur de ce chant a foulée. J'y ai remis au jour l'ancien castrum du roi franco-burgonde Gontran. J'y ai imaginé les anciens rois burgondes qui l'ont précédé, le roi Clovis venant demander la main de la Burgonde Clotilde, la reine Brunehilde, alias Brunehaut, née Wisigothe. Non loin de là, j'ai retrouvé les basiliques franco-burgondes à Châtenoy-le-Royal et à Sevrey. J'ai redonné à la splendide cathédrale de la ville des bords de Saône son illustre origine, extraordinaire témoignage du III ème siècle, le plus beau temple de l'univers selon le rhéteur Eumène (9).

    Mais rien n'y fait. La ministre de la Culture continue d'apporter sa caution aux archéologues d'un mont Beuvray en déficit chronique, foulant au pied la récente promesse de transparence du Président de la République et condamnant notre tourisme à la médiocrité et à l'enfantillage.(10)
    Madame la Ministre de la Culture, où est Bibracte ?
    Emile Mourey, château de Taisey, le 21 mai 2013
    Renvois :
    2. Socrate, Historia Ecclesiastica 7, 30.
    3. Prosper Tiro d'Aquitaine, Chroniques, 1322
    4. http://remacle.org/bloodwolf/histor.... Traduction Adrien Vendel, vers 173
    6. La stratégie du tribut, http://fr.wikipedia.org/wiki/Attila
    7. Le nom générique du roi chez ce peuple est Hendinos (Ammien Marcelin, Histoire, Livre XXVIII)
    8. Histoire de Bibracte, l'épée flamboyante, chap 13, dépôt légal avril 1995.
    9. Panégyrique de Constantin Auguste, vers 312 après J.C. 
    10. La dernière gauloiserie du musée : une maison romaine en pierre de taille sur ce faux site de Bibracte où les Romains n'ont jamais mis les pieds. http://www.agoravox.fr/tribune-libr...