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  • L’incertitude s’installe

    Après une phase d’hégémonie américaine, on assiste aujourd’hui à un "bras de fer" entre les forces déclinantes du bloc états-unien et celles, montantes, de l’alliance sino-russe; celle-ci atteint matériellement environ la moitié du potentiel US, mais davantage quant à la qualité des soldats (Washington envoie même au front des repris de justice !). Que va-t-il advenir ?

    Ici se posent des problèmes. Comment se dérouleront les guerres? Locales, régionales ou mondiales ? L’après-guerre, de 1947 à 1990, a coupé le monde en deux: entre les Etats-Unis et l’URSS; puis, jusqu’en 2007, un monde unipolaire dont la guerre des cinq jours en Géorgie a sonné le glas. En ce moment, et pour la première fois depuis 1945, le pire et le meilleur semblent à portée de main. Washington acceptera-t-elle de descendre du rang de superpuissance au rang de première puissance ?

    Les responsables US accepteront-ils la discussion, et les compromis, ou voudront-ils restaurer leur dictature mondiale? Nous l’ignorons. L’éventail des prévisions s’ouvre et des problèmes majeurs se posent aux dirigeants américains. Mais il en est d’autres pour Moscou et Pékin qui braveront peut-être d’éventuelles menaces; mais sauront-ils résister à des cadeaux?... Il est encore d’autres problèmes pour le reste de la planète: du moment que la puissance se redistribue, pourquoi ne pas saisir l’occasion et en ramasser des bribes, au risque même d’une guerre mondiale par le jeu des alliances, comme en 1914 à Sarajevo ?

    Dans ces perspectives, les grands thèmes de la vie prennent un sens nouveau. L’enfance, naguère la période heureuse – la seule souvent – s’évanouit: on scolarise les gosses dès quatre ans!... La jeunesse, abandonnée à elle-même par des parents professionnellement pris, cherche et trouve tous les sentiers de la révolte ou se berce dans un vague-à-l’âme amer… L’âge mûr, broyé par une machinerie toujours plus exigeante, arrive comme en un jour à la retraite… Et la vieillesse qui, au temps jadis, transmettait le trésor des contes (de fées, de géants ou de monstres), est comblée de biens matériels et priée de ne pas gêner les vivants. Ce n’est pas encore l’euthanasie, mais on y viendra peut-être.

    Le XXe siècle a, probablement à dessein, tranché un lien vital, le message des aînés, et privé ceux-ci de leur rôle culturel, historique et moral. Dès lors, les générations recommencent, avec l’illusion de la nouveauté, les conquêtes culturelles précédentes: du sur-place en croyant avancer, et avec l’effet pervers d’ignorer les conséquences lointaines d’une civilisation dont on ne voit que le moment présent. Et pourtant, l’effet lointain ne consisterait-il pas dans l’élimination de ceux qui n’auront pas su résoudre les problèmes?...  Les sociétés modernes ne fonceraient-elles pas "droit dans le mur" ?

    A l’heure où le sort de la planète se joue, dans les coulisses entre diplomates et sur le terrain entre armées, à l’heure où tout honnête homme devrait pouvoir proposer des solutions, un fouillis de lois muselle les peuples de nombreux pays: en France, les lois Gayssot et suivantes, en Suisse, l’article 261bis du Code pénal, ailleurs des normes de même type bâillonnent la plupart des opposants (tel père de famille se taira pour d’évidentes raisons). La loi suisse punit également quiconque discrimine des personnes en raison de leur race ou qui niera un génocide. (Ainsi les Africains et les Juifs bénéficient d’un seul et même article de loi, ce qui souligne bien une collusion politique  au niveau mondialiste.)

    Les bénéficiaires du système en place (sociaux-démocrates, industriels d’exportation, entre autres) s’efforceront de réduire les gêneurs au silence, sur­tout par le boycott économique et la répression politique. Dans un premier temps, ils semblent gagner la partie… Erreur: les problèmes, qu’ils ne savent pas résoudre, persisteront, s’aggraveront et mobiliseront des opposants qui, nouveaux, surprendront les maîtres momentanés d’un "ordre" fragile. Ces derniers temps, plusieurs "nouveaux" se sont soudain manifestés (comme en Italie). Les maîtres actuels peuvent gagner quelques parties,… ils perdront la dernière.

    Contrairement aux apparences les partis "nationaux" d’Europe forment une arrière-garde vouée à des combats retardateurs. L’avant-garde, elle, est représentée par des groupes locaux qui préféreront la diffusion d’idées (le long terme) à la lutte électorale (le court terme). En effet, on ne s’inquiète aujourd’hui presque plus des buts dépassant la durée d’une vie humaine mais décisifs pour la survie des peuples. A la limite, l’idée salvatrice s’incarnera dans un seul homme ou même disparaîtra momentanément pour renaître là où nul ne l’attend. Tels sont les "miracles de l’histoire"; mais en réalité les problèmes non résolus balaient les apprentis sorciers.

    La répression mondialiste en Europe occidentale a d’abord mis hors la loi la résistance à l’invasion allogène et, souvent aussi, à la négation ou même à la mise en doute de l’"holocauste". L’une et l’autre disposition, bâillonnant les opposants aux brassages ethniques et aux directives sionistes, ont conduit, ces dernières décennies, à l’arrivée d’effectifs non-européens, deux dispositions à première vue dissemblables, mais émanant des mêmes lobbies et produisant les mêmes effets: la submersion forcée d’une grande partie de notre continent par des populations allogènes.

    Et maintenant ? Restaurer la libre parole en Europe est la première condition de salut.
    G.-A. Amaudruz http://www.europaeische-aktion.org/Artikel/fr/Lincertitude-sinstalle_53.html
    Sources : Tiré du Courrier du Continent N° 550 (Juin 2013), page 12 (éditoriale)

  • En Allemagne, des terroristes tchétchènes « déguisés » en réfugiés

    Les forces de sécurité allemandes tirent la sonnette d’alarme : les « figures dirigeantes » de l’organisation terroriste Emirat du Caucase s’infiltrent dans le pays. Ils se font passer pour des réfugiés venus de Russie. Compte tenu de la récente menace de l’émir autoproclamé

    Dokou Oumarov – les Allemands l’appellent le « Ben Laden russe » – d’organiser des attentats dans la ville olympique de Sotchi, la police fédérale et le contrespionnage envisagent l’utilisation par les terroristes de la « base arrière allemande » dans ce but, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

    L’Office de protection de la constitution ne peut plus fermer les yeux sur ce risque. En se référant aux observations des renseignements, le Welt et le Frankfurter Allgemeine ont récemment publié les résultats d’une enquête sur ce phénomène étrange. Entre autres, le nombre de demandeurs d’asile venant de Russie en Allemagne est monté en flèche au premier semestre 2013 jusqu’à 10.000 requêtes. 90% d’entre eux sont originaires de Tchétchénie.

    Quel est le problème, sachant que récemment le président tchétchène a rendu compte au Kremlin de l’évolution prospère de sa république? Le Welt écrit que la « vague de réfugiés du Caucase a été provoquée par une information parue l’an dernier dans les journaux tchétchènes selon laquelle chaque demandeur d’asile en Allemagne recevait 4.000 euros à titre de bienvenue ». La rumeur court toujours et, selon la revue, pousse des milliers de Tchétchènes à immigrer. Il existe probablement d’autres raisons, y compris le bouche à oreille.

    Leur passeport russe permet de franchir sans problèmes le poste frontalier biélorusse de Brest, puis d’arriver en Pologne pour rejoindre l’Allemagne par tous les moyens. Certains passent également par la République tchèque. Selon la police allemande, il existe un réseau professionnel permettant de franchir la frontière. Ainsi que des instructeurs qui expliquent ce qu’il faut dire pour obtenir le statut de réfugié.

    Il n’est pas facile pour les services de renseignement et d’immigration de détecter les terroristes dans la masse. Leur présence ne fait pas l’ombre d’un doute. De plus, « pratiquement tous les leaders de l’Emirat du Caucase qui se trouvent en Allemagne sont arrivés dans le pays récemment en se faisant passer pour des réfugiés », a déclaré aux journalistes allemands un représentant de l’Office de protection de la constitution, en ajoutant que ces « réfugiés » ne restaient pas les bras croisés mais « récoltaient des dons pour la lutte dans le Caucase ou recrutaient des terroristes ».

    La prise de conscience du danger pousse les instances russes et allemandes à coopérer. D’après la presse berlinoise, le FSB a mis en garde les services allemands en mai contre d’éventuels attentats, car il était question d’une certaine « opération en Allemagne » dans les conversations téléphoniques des terroristes islamiques interceptées. L’un des terroristes supposés, un certain demandeur d’asile originaire de Tchétchénie âgé de 18 ans, a été placé en isolement par précaution pendant la visite à Berlin du président américain.

    A l’heure actuelle, le contrespionnage allemand a repéré près de 200 adeptes du leader terroriste tchétchène. Certains d’entre eux sont des extrémistes prêts à frapper et placés sous surveillance.

    Un éventuel réseau terroriste du Caucase installé en Allemagne représente autant une menace pour l’Allemagne que pour la Russie. Selon le Welt, cette question a été évoquée à plusieurs reprises par le renseignement des deux pays. Selon un haut représentant de l’Office de protection de la constitution, « personne ne voudrait permettre de planifier un attentat à Sotchi sur le sol allemand ». Espérons en effet que l’Allemagne ne le permettra pas.

    Source du texte : RIA NOVOSTI

    http://theatrum-belli.org/en-allemagne-des-terroristes-tchetchenes-deguises-en-refugies/

  • Le transport au service des individus

    Malgré toutes les réserves qu'elle appelait dès 2007, l'opération Vélib, "plus volés que jamais" (1)⇓, "une réussite et un cauchemar" (2)⇓ compte pour la seule ville de Paris plus de 240 000 abonnés. Ce succès quantitatif démontre au moins, à ceux qui en douteraient, que le besoin de transports est avant tout individuel.

    Le rôle des pouvoirs publics, locaux et nationaux, devrait et pourrait se limiter à l'entretien des voies et au code de la route. Mais les politiques ont progressivement, tout au long du XXe siècle, considéré qu'il leur incombait d'intervenir systématiquement dans la gestion des entreprises de transport collectif, puis dans la rééducation des populations en faveur des moyens de déplacements que l'État contrôle.

    C'est ainsi, par exemple que furent nationalisés à partir des années 1930 les chemins de fer, les métros, la plupart des lignes d'autobus, au point que dans l'esprit d'une large partie du public, ces "grandes conquêtes du front populaire" semblent des institutions irréversibles, incontestables, aussi intouchables que la représentativité de leurs syndicats est supposée "irréfragable".

    Dans le même esprit quand on prétend "penser" les futures métropoles, on fait essentiellement dessiner par des architectes urbanistes des schémas de transports collectifs. Et, pour les réaliser, on évalue des investissements colossaux à la charge des contribuables.

    Gorgées de subventions, toutes ces institutions, soigneusement protégées par des barrières anti-concurrentielles sont devenues des gouffres financiers. Aucun économiste sérieux ne peut douter que cette évolution se révèle par nature incorrigible et que, par conséquent, toutes les litotes et les demi-mesures destinées à enrayer ou masquer le désastre sont vouées à l'échec.

    Quand on entend, par exemple, le président de la SNCF (3)⇓ parler de "bénéfices" on doit s'interroger sur son sens de l'arithmétique, peut-être même sur son bon sens. Les utilisateurs captifs de son monopole ne devraient pas ignorer, par exemple, que les TER sont surfacturés à leurs autorités régionales. Les lecteurs les plus distraits des gazettes le savent en revanche : tous les échafaudages financiers et toutes les usines à gaz comptables seront menacés, à échéance proche, par la raréfaction des financements.

    La concurrence s'impose par nature. Telle municipalité a-t-elle entrepris, comme dans le Paris de M. Delanoé, de matraquer l'automobile, de stigmatiser son usage, de supprimer 90 000 places de stationnement, etc. ? Elle se trouve confrontée à une augmentation "imprévue" du nombre des motos et autres deux-roues.

    Certes, entre-temps, les clients du commerce parisien et les artisans se raréfiant, assurent à ces politiques utopiques un résultat tangible – malheureusement négatif.

    Et la pollution augmente du fait même des difficultés de la circulation.

    Il se peut, de la sorte, que l'on soit allé trop loin, ou trop vite, dans les années 1960, pour "adapter la ville à l'automobile." Il est en revanche indéniable que la démagogie et l'idéologie inverses aggravent depuis 10 ans les difficultés de l'existence de nos compatriotes : il est temps, par conséquent, de revenir à la raison en laissant les Français plus libres de leurs déplacements, et l'initiative privée développer l'offre de transport et de stationnement.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. cf. Libération du 13 août. 
    2. cf. Le Monde du 14 août. 
    3. M. Guillaume Pépy, 55 ans, célibataire, ancien élève de l'École alsacienne et de l'École nationale d'administration, promotion Louise Michel 1984.
  • Ecosse : 45 000 euros d’amende pour « diffamation homophobe »

    Aux fous !

    « Une cour écossaise a condamné à une forte somme de dommages et intérêts – quelque 45.000 euros ! – David Shuttleton, pour avoir posté sur Twitter un message qualifiant une promotrice lesbienne du « mariage » homosexuel de « danger pour les enfants ».
    L’antiquaire qui réside à Barrhead, près de Glasgow, avait été poursuivi pour diffamation par Jaye Richards-Hill qui est non seulement militante homosexuelle mais enseignante et conseillère du secrétaire écossais à l’Education Mike Russell.
    Shuttleton est également, selon la presse, l’auteur de plusieurs messages au Premier ministre Alex Salmond et au vice-Premier ministre Nicola Sturgeon faisant état de sa préoccupation par rapport à la place occupée par Mme Richards-Hill dans les instances éducatives officielles écossaises.
    L’énormité des dommages accordés résulte d’une application automatique de la loi, estime David Shuttleton, consécutive à des erreurs procédurales dans la présentation de sa défense : il entend faire appel de ce jugement par défaut, se disant confiant le voir réformé.
    Il souligne cependant « le scandale absolu » du pouvoir accordé aux homosexuels au sein de la société : « C’est un abus absolument scandaleux de nos lois », a-t-il déclaré à la presse locale, qualifiant ceux qui montrent ainsi leur désaccord avec sa campagne anti-gay de « normalphobes ».
    Au-delà d’un jugement aberrant par le montant des dommages accordés, il reste en effet la recevabilité de la procédure et le principe de protection légale du lobbying homosexuel qui autorisent la traque judiciaire de ceux qui ne sont pas d’accord. C’est la logique de la pénalisation de l’homophobie et il faut bien comprendre que toute la machinerie est en place.
    Et si Shuttleton peut espérer voir sa condamnation judiciaire réduite ou même annulée, il est déjà condamné par la presse écossaise. Les médias le qualifient d’« imbécile égaré », de « sectaire », de « fou », de « chrétien fanatique homophobe raciste », tandis que Jaye Richards-Hill est présentée comme « parent et enseignante respectée », « militante de premier plan pour le droit au mariage des couples gays ».
    Elle a selon la presse écossaise « épousée » sa partenaire lesbienne en Afrique du Sud, après avoir participé à une parodie de mariage avec la jeune femme lors d’une manifestation pour le « mariage » homosexuel devant le Parlement écossais l’an dernier. »
    Source : Jeanne Smits
  • Le matraquage fiscal des Français finance... des dépenses européennes !

    Les services de Bercy s’en vantent : de juin 2012 à juin 2013, les recettes du budget général de l’Etat ont progressé de 7,4 milliards d’euros (soit environ 5 %). Cette « amélioration des encaissements » s’est bien évidemment faite sur le dos des entreprises et ménages, qu’ils soient contribuables directs – via les impôts – ou indirects – avec la TVA, notamment.
    Les fruits des efforts demandés aux Français sont malheureusement déjà blets, puisque dans le même temps, le déficit s’est creusé de 2,6 milliards, passant de 56,7 à 59,3 milliards d’euros. La faute à l’impéritie gouvernementale dans la gestion des deniers publics certes, mais aussi à la contribution financière « exceptionnelle » de la France au fonctionnement de l’Union européenne. L’hydre technocratique a en effet englouti 4,9 milliards au titre des dotations au Mécanisme européen de stabilité (*) et à la Banque européenne d’investissement.
    Dans ces conditions, les sempiternels objectifs de croissance et de réduction du déficit de l’Etat restent plus que jamais d’obscurs objets d’un improbable désir. La Cour des comptes – comme l’INSEE et le FMI – a d’ores et déjà annoncé un probable dépassement des prévisions de déficit public pour l’année 2013 : au lieu des 3,7 % attendus, celui-ci devrait approcher les 4 % du Produit intérieur brut. Bien loin des 3 % prévus par le Pacte de stabilité européen.
    Pourtant, à Oui-Oui-Land, le président de la République continue d’appliquer la méthode Coué. Contre toute évidence, François Hollande maintient en effet que le déficit reviendra à 3 % en 2014, comme il assure que la courbe du chômage s’inversera d’ici à la fin de l’année en cours. Indécrottables socialistes…
    (*) Le MES, censé voler au secours des pays de l’union ruinés par leurs dirigeants, leurs banques ou… les exigences de Bruxelles !

    http://www.agoravox.fr

     

  • Marion Le Pen, la Tradition évolutive contre l’élite hostile

    Marion Le Pen est l’une des petites-filles de Jean-Marie Le Pen. Elle incarne très bien cette bizarre dynastie démocratique et elle a été élue à vingt-deux ans à la Chambre des Députés, où elle siège à la commission de la Culture et de l’Education. Militante chevronnée et convaincue, elle a brillamment défendu la position du peuple français contre le mariage pour tous. Oratrice née comme son grand-père, elle défend un monde que l’on veut oublier, fait de foi, de nation, de tradition et aussi de culture et de progrès. Nous lui avons posé un ensemble de questions destinées à éclairer sa personnalité déjà rayonnante et reconnue.

    Questions de la Pravda et réponses de Marion Maréchal Le Pen

    - Melle Le Pen, vous êtes la plus jeune députée française, celle aussi qui a marqué une forte réticence au mariage pour tous. Vous avez tenu un beau discours à ce propos récemment place Dauphine à de jeunes chrétiens : pouvez-vous expliquer à notre lectorat russe les détails de votre position ? Et comment expliquer l’extravagante brutalité de la réaction du gouvernement français ?

    En effet, ce combat me tient particulièrement à coeur et je partage, avec cette jeunesse de France qui s’est levée ces derniers mois, la volonté de défendre le cadre indépassable de nos valeurs et du respect des lois naturelles. Nous avons assisté à la toute-puissance d’un "nano-lobby" qui, à lui seul, avec ses quelques centaines d’adhérents, a réussi à détruire l’institution du mariage comme cadre de la filiation et à mettre le désir individuel des adultes au-dessus de toute autre considération comme le bien-être de l’enfant adopté, et ce, contre l’avis de nombreux pédopsychiatres français reconnus. J’ai également tenu à dénoncer les nombreuses atteintes de la gauche libertaire à nos libertés individuelles : sous-estimation des chiffres de manifestants, centaines de gardes à vue arbitraires, recours excessifs à la violence policière, peine de prison pour délit d’opinion... La démocratie française se meurt sous nos yeux par la volonté d’une élite idéologue qui contraint le peuple français à abandonner toute attache à l’égard de la famille ou de la nation pour mieux imposer son utopie mondialiste. Heureusement, la résistance de ces derniers mois a montré que la conscience française n’était pas morte !

    - La loi Taubira s’applique sur le relativisme moderne et les progrès de la technoscience, et la science ne cesse de progresser en se libérant de toute éthique. Vous avez entendu parler des Google babies, dont les mères porteuses sont en Inde. Pensez-vous qu’une conscience chrétienne ou humaniste puisse encore intervenir dans ces circonstances ?

    En effet, nous arrivons aujourd’hui à l’aboutissement du nihilisme moderne où l’homme n’est finalement qu’une marchandise de plus dans ce règne du libre-échange. Leur conception du "progrès" social est calquée sur l’évolution du progrès technique. Leur étrange raisonnement par analogie les amène à considérer que les sociétés humaines, à l’instar des avancées technologiques, ne peuvent qu’évoluer vers toujours plus d’avancées sociales et donc vers toujours plus de bien. Le véritable danger de cette loi réside dans les dérives qu’elle va entraîner avec l’arrivée de la PMA pour les couples lesbiens puis de la GPA pour les hommes au nom de l’"égalité". L’humain et ses produits ne deviendront plus ainsi qu’un produit consommable parmi les autres au nom du progrès et de l’égalité. Les vrais féministes devraient s’insurger contre ce mépris de la femme.

    - Toujours pour notre lectorat, pouvez-vous nous donner une idée de votre parcours intellectuel et même familial (votre rapport à votre grand-père par exemple) ? Quelle est votre France modèle du passé, s’il y en a une ? Votre grande figure historique ?

    Je viens d’une célèbre famille politique française dont la figure historique Jean-Marie Le Pen déchaîna, durant de nombreuses années, les passions pour avoir porté à lui seul le courant national méprisé et combattu par nos élites au nom de la lutte contre "la haine nationaliste" et les "extrêmes". Ma vie personnelle m’a appris l’adversité, c’est pourquoi aujourd’hui, l’arène politique ne m’effraie pas. J’ai grandi dans l’amour de mon pays dont j’assume chaque erreur et chaque réussite. Comme disait Napoléon : « de Jehanne d’Arc à Robespierre, je prends tout ». Je ne défends pas un conservatisme béat mais un passéisme intelligent car un peuple qui oublie son passé oublie aussi ses erreurs et risque de les renouveler. Ma nation a plus de 1000 ans d’existence et il serait bien réducteur de commencer son histoire à la révolution de 1789. Il y a beaucoup de personnages historiques qui me plaisent ; je n’ai pas de référent particulier mais Jeanne d’Arc est certainement l’une de mes préférées, cette bergère guerrière de 19 ans portée par la Providence pour sauver le pays des Anglais.

    - On a coutume de se plaindre de la jeune génération depuis au moins cinquante ou soixante ans. Comment voyez-vous votre génération - qui est FN à 26 % en France ? Est-elle comme on le voudrait inculte, aliénée par la technologie, les Smartphones et possédée par les médias ? Ou est-elle au contraire plus insoumise et prête à accompagner le mouvement national au pouvoir en France ?

    Les faits sont têtus. Malgré le matraquage idéologique opéré à travers l’Education nationale depuis des années, la jeunesse de France est pleine de ressources. Aujourd’hui cette jeunesse fait le piteux bilan d’une révolution morale soixante-huitarde qui leur a fait bien du tort. La réalité les rattrape au quotidien : chômage de masse, insécurité généralisée, immigration massive. Nous payons les erreurs de nos aînés et la crise économique nous conduit à nous recentrer sur les protections naturelles que sont la famille et la communauté nationale. Le mouvement "Manif pour tous", qui a réuni des millions de personnes durant plusieurs mois, s’est caractérisé par la jeunesse des acteurs. Nous avons vu sortir du bois une jeunesse extrêmement déterminée avec une réelle conscience politique, ne craignant ni le jugement moralisateur de nos élites, ni la répression. Tout cela est extrêmement encourageant pour l’avenir et me donne beaucoup d’espoir car, avec eux, j’ai vu que nous ne serions pas seuls pour remettre sur pied la France de demain.

    - Le Front national que vous représentez monte mais il y a trente ans qu’il monte, alors que vous n’étiez pas même née ! Quels sont les facteurs qui pourraient amener votre parti au pouvoir dans les années sans doute décisives qui viennent ? Etes-vous prêts, alors que vous êtes un parti sans gros moyens ?

    Une des raisons de nos succès électoraux est que les Français voient que ce que nous disons depuis des années est vrai. Je dis souvent que nous avons eu, peut-être, raison trop tôt. Les Français ont désormais compris que le Front national est le seul mouvement qui peut apporter les solutions volontaires et courageuses que la situation actuelle exige ! Je crois que c’est l’effondrement des élites, fascinées par le pouvoir et l’argent, qui amène toujours plus de Français à voter pour nous. Nos adversaires ont échoué partout, sur tout, tout le temps avec une véritable constance. Mes compatriotes sont lassés de cette foire aux nuls. Nous avons moins de moyens que les autres mais cela ne veut pas dire aucun moyen. Nous faisons de la politique autrement et nous avons gardé la culture militante ; nous sommes donc beaucoup plus économes que nos adversaires du PS et de l’UMP.

    - De plus en plus on assiste à un problème étonnant en France, en Europe de l’ouest, dans l’occident tout entier, celui des élites hostiles. Les parlementaires n’aiment pas les gens qu’ils représentent, les bureaucrates ne les servent pas, les journalistes et les médias les méprisent. Comment analysez-vous ce problème des élites hostiles ?

    J’aime beaucoup votre concept "d’élites hostiles" ! Cela résume très bien ce que nous vivons aujourd’hui. La population est, en effet, devenue la variable d’ajustement de la guerre pour plus de pouvoir. Mais un pouvoir non pour servir mais pour se servir. Ces élites se combattent et s’admirent dans le même temps, chacun voulant ce que l’autre possède. Nous sommes dans une satisfaction de l’immédiateté et une volonté échevelée du plaisir égotique sans contrainte. Les peuples sont des enjeux commerciaux et plus du tout idéologiques. Les Trotskistes et les Maoïstes des années 70 sont devenus des rois de la com’ et des média, les gourous de la mondialisation, les grand prêtres de la financiarisation de l’économie. L’Hostilité des élites vient du fait qu’elles ne poursuivent plus les mêmes buts et les mêmes espérances que les peuples. Pire même, ces derniers, parce qu’ils s’accrochent à leur modes de vies, leurs racines deviennent un obstacle aux rêves de toute puissances des maniaques de la globalisation.

    - Dans le même ordre d’idées, comment contrôler l’immigration qui est devenu non plus un problème français (que M. Le Pen soulevait dès les années 70) mais mondial ?

    L’affaire du "Bulldozer de Vitry" a été le chant du cygne du communisme à la française. Le Parti Communiste Français, qui dénonçait l’immigration de masse comme « l’armée de réserve du capital », a cédé aux sirènes du pouvoir avec l’arrivée de François Mitterrand en 1981. Le PCF s’est, petit à petit, marginalisé pour devenir aujourd’hui le porte-parole "des luttes", c’est-à-dire tous les combats des minorités, des sans-papiers, des minorités sans papier. Le peuple a tourné le dos au PCF et, au lieu de faire son examen de conscience, le "parti" à décidé de défendre tout ce qui n’est pas le peuple. Le Front National défend véritablement ceux qui sont les plus fragiles car les plus exposés à l’insécurité, au déclassement et à la folie de la mondialisation. C’est, à mon sens, la raison de notre succès auprès des couches populaires.

    - Quelles seraient vos propositions pour concilier la liberté de mouvement et la préservation des nations ?

    Avant tout, il nous faut sortir immédiatement de l’espace Schengen. Il faut stopper les pompes aspirantes de l’immigration en réservant notre modèle social à nos nationaux et ainsi cesser d’en faire bénéficier le monde entier. Il faut arrêter de fabriquer du Français à tour de bras, sans aucune condition, par le droit du sol qui crée des situations d’immigration intenables, notamment dans nos départements et territoires d’outre-mer. Il faut durcir les conditions d’octroi et de déchéance de la nationalité française. Il faut qu’un étranger qui arrive en France comprenne qu’il doit subvenir seul à ses besoins car la France n’a plus les moyens de le soigner, de le nourrir, de le loger, souvent au détriment de ses nationaux... Et évidemment, pour cela, il faut faire respecter la loi en redonnant aux forces de l’ordre les moyens de mener à bien leur mission.

    - L’Europe est un projet qui a d’abord séduit au temps du général de Gaulle et d’Adenauer, puis effrayé - lorsque vous étiez enfant, et qui enfin vire à l’aigre. Peut-on sortir la France du piège européen ? Et dans quelle condition, sous peine d’éviter d’autres soubresauts plus nationaux ?

    L’idée était de garantir la paix et de permettre aux nations européennes de partager des ressources et des savoirs-faire. L’Union Européenne et sa commission n’ont plus rien à voir avec l’idée fondatrice. Nous allons vers une construction fédérale alors que celle du général de Gaulle était confédérale. Certains vous disent que c’est la même chose. Mais non, cela n’a rien à voir ! La confédération est une union de pays indépendants or le projet de l’actuelle commission a pour but de transférer le plus de compétences possible, comprenez souveraineté, à un groupe sans légitimité populaire.

     

    - Dans la lutte contre le mondialisme et le politiquement correct, Vladimir Poutine est souvent ciblé par la hargne des groupes médiatiques occidentaux. Rêvez-vous comme le général de Gaulle et votre grand-père d’une Europe boréale de l’Atlantique à l’Oural et même au-delà ?

    Il est certain que nous avons beaucoup en commun et beaucoup à partager. Ce qui est sûr c’est que nous avons les moyens et les ressources de proposer une alternative au mondialisme. Notre histoire diplomatique tranche avec celle de l’Angleterre et de l’Allemagne. L’Angleterre, car elle pousse vers le "grand large", comme disait Churchill, et l’Allemagne car elle est toujours dans son idée de Mitteleuropa. Ces deux visions sont assez en contradiction avec les intérêts de la France. Ces deux nations nous verraient très bien relégués dans ce qu’elles considèrent comme la seconde division de l’Europe et qu’elles nomment avec dédain : le Club Méditerranée (France, Italie, Espagne, Grèce...). La vieille Europe est bien compliquée mais je suis persuadée que la France et la Russie ont un intérêt commun à se tendre la main car toutes deux ont la tradition du respect des grands équilibres et de la non-ingérence.

    - Quelle est votre position sur le conflit syrien et le trop fameux printemps arabe ?

    Nous sommes à la remorque de l’Union Européenne qui, elle-même, prend ses ordres à Washington. Nous avons renoncé à une vision géostratégique propre. Le résultat est la montée en puissance des mouvements islamistes les plus radicaux. La Libye et la Syrie sont la preuve du décalage flagrant entre émotion et raison. Ni Kadhafi, ni Assad ne sont de grands démocrates et je ne les défends pas, mais nous devons faire de la prospective. Que nous disent les faits ? Les conflits libyen et syrien ont démontré que l’éclatement d’un état fort crée les conditions de confrontations ethnico-religieuses sans fin et ayant pour toile de fond la montée des groupes djihadistes. Les pays de l’Union Européenne ne cessent de pousser à une déflagration dans le Maghreb et le Machrek. C’est, à mon sens, un aveuglement idéologique coupable. Je crois sincèrement que, d’une erreur de constat, nous sommes aujourd’hui dans l’irrationnel.

    - Vous êtes très jeune et encore bien seule à votre Parlement. Dans le lugubre contexte français, pensez-vous rester en politique très longtemps et à quelles conditions ?

    On ne choisit pas de faire de la politique, ce sont les électeurs qui choisissent ! Malgré tout, je ne suis pas de ceux qui se contentent d’être les spectateurs de leur époque ; je pense donc toujours oeuvrer d’une manière ou d’une autre pour mon pays. Il y a bien des manières de faire de la politique et je ne pourrais pas vous dire celle qui pourrait être la mienne après mon mandat de député. Je n’ai pas de plan de carrière alors j’irai là où ma contribution pourra être la plus utile.

    par Tatiana Popova, <pravda.ru> http://www.france-courtoise.info/?p=1481
  • La situation est-elle prérévolutionnaire ? Six thèses sur les bouleversements politiques

    1/ Contrairement à ce que soutiennent les historiens et les sociologues, les bouleversements politiques, et notamment les révolutions, sont imprévisibles :
    Il faut se méfier en effet de la tendance contemporaine à rationaliser a postériori des évènements, pour y plaquer une grille de lecture idéologique et souvent moralisante, sinon religieuse : l’histoire est alors perçue comme fatalité ou comme châtiment des « fautes » commises par ceux qui perdent le pouvoir. On se souvient de l’ouvrage de Tocqueville L’Ancien Régime et la Révolution, emblématique du genre, puisque son auteur conclut que c’est la monarchie centralisatrice qui est responsable de la Révolution.
    Mais cette approche idéologique sert en général surtout à légitimer le nouveau pouvoir issu de ces mêmes bouleversements et accessoirement à valoriser auprès des nouveaux maîtres, celui qui se livre à cette lecture rétrospective de l’histoire. Les universitaires sont passés maîtres en la matière. Ces analyses a posteriori expriment aussi la croyance dans le sens de l’histoire que des esprits « éclairés » pourraient décrypter.
    En réalité très rares sont ceux qui sont capables de prévoir de tels évènements : ils sont surtout incapables de les dater. Ils ne sont en outre jamais écoutés.
    L’exemple de la chute de l’URSS est éclairant : on peut certes trouver de bons auteurs qui ont annoncé sa décadence ou sa fin (comme par exemple G. Le Bon et son analyse de l’utopie) : mais personne n’a prévu exactement les circonstances ni encore moins la date où elles se sont produites. Sans parler de tous ceux qui se sont trompés quant aux modalités (ex. H. Carrère d’Encausse).
    2/ Il est extrêmement rare en outre que les acteurs, sans parler des spectateurs, de ces bouleversements aient conscience de ce qui se produit vraiment :
    La lecture des « journaux » rédigés par les contemporains de bouleversements politiques majeurs est éclairante sur ce plan : tels Fabrice à Waterloo, ils ne relèvent souvent que des détails insignifiants qui ne permettent pas d’avoir une vue d’ensemble de ce qui se passe vraiment. De fait comme le dit la sagesse populaire « l’histoire est comme l’herbe : on ne la voit pas pousser ». On se souvient que Lénine fait une conférence à Zurich au début de 1917 pour faire le constat que la révolution n’éclatera pas ! Quelques semaines plus tard il est à Petrograd.
    En outre ces témoignages passent à côté d’un phénomène politique essentiel mis en lumière par J.Monnerot : l’hétérotélie qui fait que les acteurs politiques conduisent souvent sous le poids des circonstances des politiques contraires à leurs intentions déclarées. Bien rares sont ceux qui veulent le reconnaître. Qui aurait prévu que le Général De Gaulle serait l’artisan d’un rapprochement franco-allemand ? Certainement pas en 1940 !
    3/ Les explications économiques et sociales des bouleversements politiques sont en général dénuées de fondement :
    Ce type d’explications a posteriori des bouleversements révolutionnaires est réductionniste et traduit  l’influence de la sociologie marxiste de l‘histoire, très en vogue depuis le XXème siècle dans l’université et la recherche : les révolutions seraient la conséquence de l’exploitation sociale, devenue insupportable aux masses (comme le fascisme en Europe serait la conséquence de la crise de 1929 et de l’inflation). Le triomphe du capitalisme en Occident conduit en outre à survaloriser les facteurs économiques par rapport à tous les autres.
    Il est pourtant contestable que la pauvreté ou la misère conduise toujours à la révolte et surtout débouchent sur des bouleversements politiques durables. Ils conduisent tout autant à l’apathie et au repli sur soi. Les révolutions ont comme moteur l’espoir en un monde meilleur. La grande misère débouche tout aussi bien sur le désespoir.
    En outre les pauvres sont en général fragiles : ils sont dès lors peu capables d’ébranler à eux seuls un ordre politique, encore moins un état moderne. Ces concepts sont enfin extrêmement relatifs : un chômeur aujourd’hui n’est pas dans la situation d’un chômeur dans les années 30.
    On peut surtout défendre tout aussi bien le point de vue inverse : les révolutions sont plutôt le fait de ceux qui veulent préserver leur situation ou qui veulent renforcer leur position. Comme le dit l’adage « les mutineries éclatent à l’arrière, jamais au front » : c’est-à-dire qu’elles sont en général le fait de ceux qui ont peur d’aller au front.
    L’analyse de l’origine sociale des principaux acteurs révolutionnaires du XVIIIème au XXème siècle est d’ailleurs éclairante : ils étaient avant tout originaires de la petite ou moyenne bourgeoisie provinciale et non pas des miséreux et très rarement des « travailleurs manuels ».
    Beaucoup de bouleversements politiques ont été initiés en réalité par l’action de certaines élites à l’encontre des aristocraties en place, plus que par une révolte populaire : par exemple la révolution anglaise a été provoquée par la petite noblesse soucieuse de préserver ses libertés locales face au pouvoir royal. Et ce sont les libéraux qui ont conduit par leurs intrigues le tsar, l’empereur d’Allemagne ou le roi d’Espagne à l’abdication, ouvrant la voie à la révolution. La Révolution française aurait-elle eu lieu si Louis XVI et la Cour n’avaient pas été si sensibles aux Lumières ? Ne vivons nous pas justement aujourd’hui la « révolte des élites » en Occident, selon l’expression de Ch .Lasch ? Le poisson ne pourrit-il pas d’abord « par la tête » ?
    4/ Les révolutions frappent tout aussi bien  les régimes et les Etats réputés jusqu’alors solides et forts, que les plus instables :
    C’est l’autre aspect de leur caractère imprévisible.
    En Europe tous les pays ont connu des révolutions politiques plus ou moins violentes. Les plus brutales ont touchées des Etats considérés alors comme puissants: France en 1789, Russie en 1917, Allemagne en 1919.
    Le phénomène révolutionnaire a pour caractéristique en effet l’implosion rapide de tout le système institutionnel : les régiments se mutinent, la police disparaît du jour au lendemain, les fonctionnaires n’obéissent plus, les usines s’arrêtent, les amis d’hier se haïssent.
    Mais jusqu’au moment fatal rien ne le laissait vraiment prévoir. Ce qui prouve que les révolutions ont avant tout des causes psychologiques et morales.
    À l’époque contemporaine la France a connu un temps ce phénomène étrange : en mai 1968, avant le retour de Baden-Baden de De Gaulle, qui a justement réussi à interrompre le processus d’implosion.
    5/ C’est la combinaison catastrophique de multiples causes qui conduit aux révolutions :
    Le propre d’une catastrophe est de combiner différentes causes normalement indépendantes mais qui brusquement produisent des effets convergents et inattendus.
    Le Titanic coule sans secours parce que le commandant veut naviguer vite de nuit (sans radar..) dans une zone d’icebergs, parce qu’un iceberg est de forme biscornue, parce que toutes les cloisons étanches ne sont pas posées et parce qu’aucun bateau alentours n’interprète correctement les signaux de détresse qu’il émet.
    Il en va de même des bouleversements politiques qui sont assimilables à des catastrophes. Ils ne peuvent se réduire à une cause unique.
    Car l’accumulation de petites causes peut produire de grands effets comme le savait la sagesse populaire et comme le redécouvre la théorie du chaos. C’est aussi ce qui rend difficile les prévisions politiques car les régimes sont des systèmes complexes.
    Plus grande la complexité, plus élevé le risque de conjonction imprévue.
    Souvent un évènement joue à lui seul le rôle de catalyseur de la crise politique : dans l’histoire il s’agit souvent d’un évènement extérieur (défaite militaire notamment). Il est intéressant de relever d’ailleurs que les républiques en France ont toutes chuté à l’occasion de conflits extérieurs.
    6/ Malgré les apparences, on ne doit donc pas exclure l’occurrence de bouleversements politiques majeurs dans les sociétés occidentales d’aujourd’hui :
    Les sociétés occidentales modernes sont certes dotées d’appareils de répression et de sidération de l’opinion – en particulier grâce au pouvoir médiatique – formidables et qui paraissent sans précédent dans l’histoire. Les citoyens sont en général réduits au silence (« majorités silencieuses ») car ces sociétés sont devenues de puissantes oligarchies.
    Mais ne disait-on pas la même chose de tous les puissants empires qui se sont pourtant effondrés ?
    On ne doit pas oublier en outre que ces sociétés sont de plus en plus hétérogènes, en particulier du fait de l’immigration de masse, donc plus complexes. La domination des valeurs marchandes a conduit en outre à l’atomisation sociale. Sous l’influence des médias ces sociétés deviennent composées de foules psychologiques, aux réactions sentimentales imprévisibles.
    Pour l’instant le Système qui s’est imposé en Occident paraît inexpugnable. Mais pour combien de temps ?
    Michel Geoffroy, 07/05/09 http://www.polemia.com

  • Pourquoi il ne faut plus compter sur la croissance des pays émergents

    Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Turquie… Les grands pays en croissance ralentissent. Un trou d’air qui pourrait s’avérer durable.

    François Hollande comptait sur la croissance mondiale pour entraîner vers le haut l’économie française. Le rebond américain devait se combiner au dynamisme des pays émergents pour aider la zone euro à sortir de la crise économique. Las. À en croire le Fonds monétaire international (FMI), ce scénario optimiste est caduc. Cette année, la richesse mondiale devrait progresser de 3,1 % seulement, pas plus qu’en 2012. Les désormais fameux Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ainsi que d’autres économies du monde en forte croissance, comme la Turquie, ralentissent.

    Dans la dernière livraison de ses perspectives de l’économie mondiale, le FMI note que la croissance dans les pays émergents et les pays en développement devrait ralentir à 5 % en 2013 et à environ 5,5 % en 2014, soit environ un quart de point de pourcentage de moins que prévu dans les PEM d’avril 2013. Cette année, la hausse du PIB ne devrait pas dépasser 2,5 % au Brésil et en Russie.

    Évidemment, les émergents exportateurs n’ont pas été insensibles à la crise de croissance dans les pays riches. Mais cela n’explique qu’une petite partie de leurs difficultés. Au Brésil par exemple, les deux tiers de la croissance sont portés par le marché intérieur.

    Des politiques monétaires déstabilisantes

    Paradoxalement, c’est l’hypothèse d’une sortie de la politique monétaire ultra-accommodante aux États-Unis qui a fait réaliser aux investisseurs les risques liés à certaines économies. Gavés de dollars par la banque centrale, les investisseurs (banques, fonds de pension, fonds monétaires américains, hedge funds) ont longtemps misé sur les pays émergents pour s’assurer de confortables rendements, alimentant la hausse de leurs indices boursiers. Mais la perspective de voir cette source de financement se tarir les incite maintenant à retirer leur argent, pour l’investir sous des cieux considérés comme moins risqués, comme aux États-Unis. Conséquence de cette fuite des capitaux étrangers : les cours de Bourse baissent, tout comme les monnaies locales. En trois mois, la roupie indienne, le réal brésilien et le rand sud-africain ont chuté de plus de 10 % par rapport au dollar.

    Après s’être longtemps plaint de la surévaluation du réal, sous l’effet des politiques monétaires des pays riches, le Brésil subit une situation inverse. L’effet est bien sûr positif sur les exportations, mais cela renchérit surtout le coût des importations dans un pays où la balance commerciale (le solde entre exportations et importations) est déjà déficitaire et l’industrie encore assez peu développée. Résultat, la banque centrale doit augmenter les taux d’intérêt pour retenir l’argent étranger et ne pas trop déstabiliser les entreprises, au risque d’étouffer une activité déjà fragile.

    L’inflation guette

    Autre exemple, la Turquie. La banque centrale a été obligée d’augmenter en juillet son taux d’intérêt malgré l’approche des élections municipales et présidentielles de 2014 : la fuite des capitaux inquiète, dans un pays très dépendant de l’étranger pour financer sa forte expansion. D’autant que la baisse de la monnaie, en renchérissant le prix des importations, contribue à entretenir une inflation de 8 % en 2012, au moment où le Premier ministre islamiste Recip Tayyip Erdogan doit faire face à une contestation contre son projet de détruire le parc Gezi à Istanbul.

    En Inde, la baisse de la roupie entraîne le renchérissement de nombreux biens de première nécessité, comme l’huile, frappant les populations les plus défavorisées. Face à ce phénomène, la capacité de la banque centrale à intervenir sur le marché des changes ainsi que les réserves de change sont limitées : selon des analystes cités par l’Agence France-Presse, elle disposait début juillet de seulement 7 mois de réserve de devises étrangères pour financer ses importations, soit son plus faible niveau depuis… 13 ans.

    Un ralentissement structurel ?

    Mais le retournement annoncé de la politique monétaire américaine, dont le rythme est encore sujet à interprétation sur les marchés, n’explique pas tout. Dans les années 2000, la forte croissance des pays émergents et les bonnes performances de leur place financière – après une période marquée par des crises à répétitions – ont été tirées par l’intégration de la Chine dans le commerce mondial, ce qui a stimulé les exportations des autres pays ; la hausse continue du prix des matières premières (hydrocarbures, minerais, produits agricoles) ; la baisse des taux d’intérêt qui ont amélioré leur condition de financement et la maîtrise de l’inflation, énumère Goldman Sachs dans une note de juin 2013.

    Or ces facteurs ne devraient plus jouer favorablement, prédit la banque d’affaires américaine. D’abord, l’impulsion liée à l’intégration de la Chine dans le commerce mondial s’atténue. De 10 % par an, la croissance chinoise tourne maintenant autour de 7,5 %, selon les chiffres officiels, probablement surévalués. Les autorités de Pékin doivent gérer le développement incontrôlé du système bancaire parallèle, qui a multiplié les créances opaques, ainsi que le rééquilibrage du modèle de croissance vers la consommation intérieure, ce qui devrait prendre du temps. Ensuite, la période de forte hausse des matières premières “est probablement terminée”. Les pays qui ont dilapidé cette ressource plutôt que de l’investir risquent d’en souffrir (Russie). D’autant que l’inflation ne devrait pas continuer à baisser aussi fortement que pendant la période précédente. Malgré le ralentissement de la croissance, elle pourrait même rester élevée dans certains pays comme la Turquie, le Brésil ou l’Inde (deux pays où les défaillances dans les infrastructures comme les transports entretiennent la hausse des prix et, par ricochet, des salaires), anticipe Goldman Sachs. En Afrique du Sud par exemple, les mineurs font régulièrement la grève pour obtenir une revalorisation à deux chiffres de leur salaire, rogné par une inflation supérieure à 5 %. Quant aux taux de financement, ils ne peuvent que remonter avec la normalisation des politiques monétaires des pays riches. La conclusion de la banque est sans appel : dans leur ensemble, les marchés émergents seront moins profitables aux investisseurs à l’avenir.

    Gérer les mécontentements

    La conduite de la politique économique dans les pays émergents s’annonce donc délicate. D’un côté, les gouvernements doivent attirer les capitaux ; de l’autre, ils ne peuvent pas étouffer la croissance avec des taux d’intérêt trop élevés. Ils vont surtout devoir arbitrer entre leur volonté de soutenir une activité en berne et la lutte contre l’inflation, un dilemme plus cornélien encore depuis l’émergence d’une classe moyenne qui a gagné du pouvoir d’achat – souvent en s’endettant – et qui subit aujourd’hui de plein fouet la hausse des prix. Les émeutes liées à l’augmentation du prix des tickets de bus à Rio n’en sont que l’illustration la plus médiatique.

    Lepoint.fr   http://fortune.fdesouche.com/

  • Nigéria : malgré les persécutions, les chrétiens restent courageux

    Lu sur le site de l'AED :

    "Malgré la menace permanente émanant d’actes terroristes de l’organisation islamiste « Boko Haram », les fidèles du diocèse de Maiduguri, au nord du Nigeria, sont « très courageux et n’ont pas peur », d’après Mgr Oliver Dashe Doeme, évêque de Maiduguri, dans une interview accordée à l’Aide à l’Église en détresse. Son diocèse a beau avoir été sévèrement touché par les violences perpétrées contre les chrétiens, les croyants témoignent « publiquement de leur foi avec beaucoup de courage ». Même peu après les attentats terroristes contre des églises, les gens continuent de venir « en grand nombre » aux offices religieux.

    La fidélité de ses prêtres est aussi pour lui « un grand appui » affirme l’évêque qui poursuit : « Malgré le danger de mort et les menaces permanentes, nos prêtres restent dans leurs paroisses et continuent d’assurer leur service ». Le nombre de vocations est également très réjouissant. Actuellement, 30 aspirants à la prêtrise vivent au séminaire de Maiduguri. Dernièrement, son diocèse a célébré l’ordination de huit prêtres. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/