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  • L'autre visage de Nicolas Sarközy

     

    L'autre visage de Nicolas Sarközy
    Est paru ce jour dans l'hebdomadaire Marianne, un sondage effectué par l'institut Louis Harris, consacré au second tour de l'élection présidentielle de 2017. On s'amusera bien volontiers du ridicule d'une enquête effectuée près de quatre ans avant l'échéance au motif que bien des sondages effectués six mois avant le résultat final, se sont avérés faux le jour du résultat.

    Pour autant, cette étude est bien loin de ne pas présenter d'intérêt.

    Peu nous importe qu'en ce début août 2013, ils soient 49% les Français à préférer voir élu Manuel Valls à Nicolas Sarközy (44%) à la mi 2017 puisque les chiffres vont évoluer et que nous n'avons aucune certitude à ce jour concernant la présence réelle des deux hommes lors d'un second tour qui se déroulera dans quatre ans. En revanche, le fait de les avoir fait s'opposer de façon virtuelle est éclairante: et Nicolas Sarközy et Manuel Valls sont déjà considérés comme acteurs majeurs dans les prochaines années à venir. Après tout, d'autres hommes politiques de gauche eurent pu être choisis à la place du ministre de l'intérieur et le fait que ce ne fut le cas, n'est nullement un hasard: Manuel Valls est aujourd'hui très probablement à gauche aujourd'hui celui qui pèse le plus lourd. On comprendra aussi, et en cela les sondages ne sont nullement sans effets, que le résultat de cette étude propulse, encore davantage, le ministre de l'intérieur sur les devants de la scène, les Français sachant désormais qu'il est très probablement en ce jour, le seul à gauche, à pouvoir battre la droite en 2017.

    Le statut de Manuel Valls nous montre à quel point la gauche aujourd'hui est paradoxalement défaite. Quand bien même gagnerait-il la présidentielle de 2017 que ce serait alors la consécration de la droite victorieuse. Afin d'imager, on peut noter qu'il fut un temps où le ministre de prédilection de l'électorat de gauche, quel que soit l 'homme, était celui qui de façon emblématique, se trouvait à la tête du ministère de la Justice. Que ce soit aujourd'hui un homme travaillant place Beauveau qui soit désormais le chouchou de l'électorat de gauche mais aussi d'ailleurs, en dit long sur l'évolution de l'état d'esprit au sein de l'électorat de gauche. De surcroît, on peut aussi constater que Manuel Valls, est situé au sein du parti socialiste anormalement à droite, au point même d'en être devenu franc-tireur. Souvenons nous aussi qu'il fut celui qui demanda dans le cadre d'une brocante sise au sein de sa ville d'Evry en date du 7 juin 2009, qu'on rajoute «quelques blancs, quelques white, quelques blancos». Il est très probable qu'à une autre période, il eut été au motif de ses propos, exclu du parti socialiste.

    Le parallèle avec Nicolas Sarközy en matière de psychologie comme de comportement est ici frappant: on trouve la même propension chez les deux hommes à verbaliser de façon définitive, comme si la phrase en elle même, suffisait à solutionner le problème. A titre d'exemple, le fait d'avoir promis comme l'a fait Nicolas Sarközy d'utiliser le karcher afin de nettoyer la cité des 4000 à la Courneuve ne fut nullement suivi dans les faits. Et de la même façon, le point de vue martial de Manuel Valls quant à la triple agression de policiers puis d'émeutes à Trappes très récemment, s'est concrétisé par la remise en liberté des principaux concernés: n'écoutons pas ce qu'ils disent, mais observons plutôt ce qu'ils font, ou plus exactement dans le cadre de l'exemple qui nous préoccupe, de ce qu'ils ne font pas. Au demeurant, le point de vue martial de Manuel Valls, s'est vu de suite relativisé par une autre déclaration effectuée peu de temps après, indiquant que "Il y a trop de mots, trop de gestes, trop d'hostilités qui visent aujourd'hui les musulmans de France". Après donc avoir rassuré l'électorat policier et français après Trappes, voilà notre homme reparti sur le mode de la séduction, sourire câlin adressé à la communauté musulmane; il faut d'ailleurs bien reconnaître que 87% des arabo-musulmans de France, ont choisi Hollande contre Sarközy en 2012...

    Se pose dès lors le problème du pourquoi du choix des électeurs que personne n'oblige à voter comme ils le font, choisissant candidats superficiels et arrivistes. Je persiste à penser que la plupart des hommes sont formatés par toute structure en place et qu'il est illusoire de pouvoir considérer que nous serions à l'abri, comme protégés par un globe de pendule, du monde dans lequel nous vivons. Celui qui veut poser un jugement objectif et rationnel ne parviendra jamais totalement à ses fins, marqué qu'il est, notamment inconsciemment, par le formatage qu'il a subi. Ainsi donc, ce choix de candidats indésirables, n'est nullement celui du corps électoral sain, mais d'individus, souvent de bonne foi d'ailleurs, plus ou moins marqués par la structure en place. Cette dernière a donc toute latitude pour que ce soit ses candidats que le corps électoral choisisse. Laissons donc aux adeptes du libre-arbitre, psychorigides et idéologues qu'ils sont, la possibilité de naïvement penser qu'ils votent pour qui ils veulent réellement.

    Quant à nous, nous savons très bien que 2017 est très loin et que même si déjà il faut y songer et s'y préparer, ce n'est nullement en ce jour que l'on peut proposer des orientations tactiques. Nous savons aussi que parmi les deux objectifs phares, il faut que le premier, présence du Front National au second tour, soit atteint. Il nous faudra alors choisir celui que nous souhaitons voir affronter lors du second tour, et ainsi agir de tel sorte que le second larron en soit exclu. En ce jour, ce sont bien sur municipales et européennes de 2014 qui doivent monopoliser notre attention, élections dont j'ai déjà écrit qu'elles allaient se traduire par un raz de marais du Front National.
    Alain Rebours http://www.voxnr.com/
  • Vers un nouveau militantisme (Partie 1)

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    LE SYSTEME EN PHASE DE TRANSITION

    J’écris cet article au moment ou le conseil des ministres prononce la dissolution de l’œuvre Française, une structure âgée de 50 ans, pierre angulaire du nationalisme français d’après-guerre. Que ce soit dit clairement, je ne partage que très peu de choses avec les aspirations, la doctrine et les objectifs de l’œuvre. En réalité, cette dissolution est emblématique, puisqu’elle s’inscrit dans une période de répression généralisée et de durcissement visible du système totalitaire français (et par delà mondialiste) à toute opposition nationaliste (mais aussi syndicale, anti-impérialiste, écologiste…). La dissolution de l’œuvre Française intervenant juste après celle de 3ème Voie, des JNR, de l’association Envie de rêver (mouvements opposés à l’œuvre, pourtant), le tout basé sur un motif déconnecté et futile, on est en devoir d’en tirer des conclusions.
    L’Etat, plus que jamais, est aux abois. Plus que jamais, la situation française est instable. En conséquent, de ‘’’la main de fer dans le gant de velours » », il ne reste plus que la main de fer, pour nous nationaliste et dissidents. La brutalité de la répression du mouvement pourtant fort présentable du « « printemps français » », les flics qui plaquent les mains sur les bouches des gens qui huent le Président le 14 Juillet, les tabassages, les escadrons de la milice de Paris, l’arrestation du père de famille Varg Vikernes sur une base de soupçon injustifié, sont autant d’éléments qui prouvent que :
    -le système a peur

    -le système est parano

    -le système tape sur tout ce qui bouge, et se fout de plus en plus que ce soit visible

    -le système peut même désormais taper « préventivement ».
    C'est-à-dire que virtuellement, nous pouvons être arrêtés et emprisonnés, dissous, interdits, neutralisés, à n’importe quel moment.
    Autrefois nous étions dans une « dictature molle ». Aujourd’hui nous allons vers une dictature assumée.
    On peut rajouter la collusion à visage quasi-découvert entre le gouvernement et des groupes d’actions comme les FEMEN, les antifas, ou encore les salafistes. Et peut être demain des faux patriotes ou des militants récupérés, manipulés dans des partis pro-système.

    On a ainsi vu que tout mouvement construit et déclaré, même s’il est le plus légal, le plus irréprochable possible, est passible de dissolution arbitraire. Même quand la raison officielle de cette dissolution est complètement déconnectée de la réalité (un militant de 3V se défend contre une agression = un mouvement pétainiste ennemi de 3V est dissout). Que ce mouvement ne soit pas réellement dangereux pour le système n’est même pas une garantie. La conjoncture politique peut faire qu’un ministre soit obligé de taper sur les « fachos », les « rouges » ou « les bougnouls » pour répondre à l’actualité du moment. Nul ne peut prévoir les raisons et les exigences de la politique.
    Cela ne servant à rien de créer un mouvement officiel si ce n’est pour lutter et grandir, et tout mouvement de ce type qui connaît le succès (ou pas) étant condamné à être dissout un jour ou l’autre, il nous faut repenser tout notre militantisme.

    BILAN RAPIDE DES METHODES NATIONALISTES FRANCAISES

    . Si je me démarque aujourd’hui du milieu nationaliste français (définition trop limitée à mon gout), les propositions que je ferais ici lui sont destinées en premier lieu, car j’ai pu observer et vivre ses traditions militantes.
    En quoi se résume essentiellement l’activité des nationalistes français ? (hors-FN)
    -Des partis hiérarchiques dont la tête est souvent fixée à Paris.

    -Un chef charismatique, un intellectuel ou un militant historique.
    -Chez les groupuscules plus réduit, une implantation géographique limitée à une seule région (NB dans le sud, Autonomes en Lorraine, etc).

    -une doctrine (que le militant de base ne connaît pas souvent).

    -un sigle et une esthétique (esthétique parfois contraire à la doctrine, et toujours sujette à conflit et à critique de la part des autres nationalistes qui confondent les deux).
    -des sections publiques, avec des membres. Sois on « en est » et on prend sa carte, sois on « en est pas ».
    -Des ordres qui tombent d’en haut, et souvent sans explication (même quand ils sont intelligents).

    Par ailleurs, ces partis nationalistes n’ayant aucune visée électorale, leur militantisme consiste en :

    -coller et tracter, de manière irrégulière, avec des textes dénonciateurs, mais sans solutions ou alors très vagues.
    -des actions romantiques (amusantes et parfois utiles, mais toujours aléatoires et déconnectées de toute stratégie globale) : baston contre les « ennemis », trollage de conférence, contre-manifestation bordeliques, actions symboliques visant à faire le buzz et toujours en réaction à l’actualité.

    -organisation de conférences (déjà plus intéressant), mais trop souvent réservées aux intellos fafs, en langage imbitable, ou alors encore une fois sur des thèmes romantiques très généralistes et déconnectés du quotidien).

    -« manifestations » ou plutôt défilés nationalistes, soit pour commémorer (un mort, un évènement historique) soit pour s’opposer à quelque chose (l’islamisme, l’immigration ou la mondialisation dans les cas les plus audacieux). Malheureusement, les thèmes de ces défilés (sauf quelques tentatives audacieuses, mais isolées) restent conscrits au même domaine culturel et civilisationnel, rarement à l’économie ou au social.

    -participation déclarée ou non à des manifestations générales, très rares et toujours sur un thème culturel et « de droite ». Fait exceptionnel résumé par la mobilisation contre le mariage homosexuel, qui reste malheureusement encrée « à droite » et dont les nationalistes ont été la chaire à canon et non le cerveau.

    L’IMPASSE

    L’opposition radicale et révolutionnaire actuelle, quelle qu’elle soit, est dans une impasse, comme nous l’a montré l’exemple nationaliste. Le groupe politique non-électoral mais déclaré n’a que ces options peu ragoutantes :
    -Il peut servir d’idiot utile par le gouvernement pour taper sur les vrais dissidents (à l’intérieur de son propre courant politique, tel les antifas attaquant Michel Colon, ou en face), ou encore pour mener des actions inutiles mais choquant l’opinion publique (et justifiant des lois répressives ou autres mesures dictatoriales).
    -Il peut végéter sur le long terme avec un effectif stagnant et une relative discrétion, se bornant à des activités culturelles.
    -Dans les deux cas il peut être dissout à tout moment, sans justification, et ses membres persécutés sans raison, de manière « préventive ».
    Conclusion : même si parfois, ces partis accomplissent un réel progrès idéologique ou militant, ils sont tous condamnés à l’écroulement ou à la disparition le plus aléatoire et le plus imprévisible. Le travail est perdu, les militants se dispersent, se regroupent dans un autre parti, parfois même opposé à celui de la veille, sans trop savoir pourquoi. Certains se complaisent à ne plus rien faire, d’autres virent vers l’intellectualisme.
    Le système a parfaitement compris que la dissidence (nationaliste ou sociale) a un boulevard face à elle. Il a donc établi un solide barrage pour l’empêcher de prendre ce boulevard, et elle se retrouve donc enfermée dans une impasse.
    Puisqu’on ne peut pas briser le barrage, il faut le contourner ou arriver par d’autres rues.

    Guillaume Lenormand http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

    Source : Rouge & Noir

  • Défense : le choix de la décadence

     

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    Abordant la question du budget militaire dans mon petit livre préconisant la "Libération fiscale" (1)⇓, une chose me semblait évidente, un argument me paraissait indiscutable, un aspect s'imposait à mon esprit : la corrélation entre l'invasion étatiste dans nos sociétés et nos économies, ce que les statisticiens traduisent par la part de plus en plus monstrueuse de la dépense publique dans le produit intérieur brut – et le déclin des fonctions régaliennes de l'État : la justice, la police et la défense nationale.

    L'État nous coûte de plus en plus cher et il fait de moins en moins son vrai métier.

    Les travaux en Commission de la défense de l'assemblée nationale, que je citais alors, faisaient apparaître qu'en 2011, déjà, l'Armée française en était réduite à opérer des "arbitrages" entre le niveau d'urgence des factures à payer, selon le degré de besoin qu'elle évaluait de ses fournisseurs.

    Aujourd'hui la nouvelle loi de programmation militaire, adoptée en conseil des ministres, reflète l'aggravation de cette situation – qui, je le répète, ne doit rien à la crise, rien aux engagements monétaires européens, rien à l'environnement international, mais tout à la lâcheté, à l'aveuglement et à la démagogie de nos dirigeants.

    On a maquillé le recul évident que constitue la baisse dramatique des effectifs, en choix techniques. On nous dit que la France investira dans des drones, dans des moyens supplémentaires pour le Renseignement, qu'on maintiendra la force de dissuasion : très bien. Mais, globalement et de toute évidence la loi 2014-2019, ne fera qu'aggraver celle de la période antérieure qui, en 2009, prévoyait déjà la fermeture d'environ 80 unités militaires, le transfert d'une trentaine d'autres et la suppression de 54 000 emplois militaires et civils sur 320 000. Ceci se décidait dans le cadre d'une enveloppe annoncée de 185 milliards d'euros sur 5 ans. La nouvelle période quinquennale devra se contenter de 179 milliards et entamer une nouvelle baisse d'effectifs de 24 000 personnels.

    On notera que le programme Rafale continue à la fois d'obérer les choix stratégiques et de stagner. Sur 286 prévus initialement, on est passé désormais à 200. Les livraisons, ralenties au rythme de 11 par an, passeront dans deux ans à 4 puis à 0. Cet avion "multirôle", "le meilleur du monde", – selon son constructeur, – serait à partir de 2016 exclusivement destiné aux Indiens, si le contrat se concrétise, peut-être aux Qataris, ces "amis qui nous veulent du bien" de plus en plus indispensables et à "d'autres pays" (lesquels ?).

    On prétend maintenir le potentiel de production et de recherche de nos industries de défense, mais rien ne garantit plus que les besoins annoncés seront couverts, que les programmes seront suivis, que les investissements seront amortis.

    Tout cela confirme hélas une tendance décadentielle, et disons-le : irresponsable, qui vient de très loin, dans notre société de consommation. Dans les années 1960, les dirigeants parisiens ont fait le choix de l'armée technocratique. Dès les années 1970 la baisse constante, qui dure par conséquent depuis un demi-siècle, de la part de la défense nationale dans les préoccupations de la nation a commencé par se traduire par le déclin et la quasi-disparition de la Marine. Dans les années 1980, la gauche socialo-communiste a su alourdir la tendance. La priorité est alors passée aux dépenses que socialistes et communistes aiment à flatter, sans préjudice de leur stérilité ou de leur illégitimité.

    En 1996 la réforme Millon, voulue par Chirac au nom de la vieille lubie gaulliste de "l'armée de métier", portait un nouveau coup aux moyens de défense, et cela a continué sous les gouvernements Jospin, Raffarin, Villepin, Fillon, sous la présidence Sarkozy. On imaginait mal "Pépère" rompant avec cette attitude de déclin. Toute cela rendra de moins en moins possible la moindre participation à aucune opération extérieure, alors même que les dangers s'accumulent et se rapprochent.

    Les Français ne devraient jamais perdre de vue que le choix du renoncement aux moyens de défense c'est la voie la plus sûre qui mène à la servitude.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

     1 cf. "Pour une Libération fiscale".
  • Etats-Unis : ils recherchent « cocotte-minute » et « sac à dos » sur internet, la police débarque !

    NEW YORK (NOVOpress) – Nouvel exemple du flicage d’internet par le pouvoir américain. Pour avoir tapé sur Google les mots-clés « sac à dos » et « cocotte-minute », un couple de New-Yorkais a vu débarquer chez lui six policiers, tôt le matin du 31 juillet.

    Les agents ont fouillé les pièces, le jardin, le garage… Ils ont feuilleté les livres dans la bibliothèque et demandé au père de la famille s’il possédait des bombes.

     

    L’affaire tourne au grotesque ensuite. Car la police a demandé s’il y avait une cocotte-minute au domicile du couple. Le père a répondu négativement, mais indiqué qu’ils avaient un appareil pour cuire, notamment, le riz. Les agents ont alors demandé si l’engin pouvait être utilisé pour fabriquer une bombe. L’homme a dû préciser que sa famille s’en servait pour cuire le quinoa. Pour le prouver, il a communiqué la recette à ses visiteurs matinaux pour préparer cet aliment ! Les policiers ont reconnu qu’ils effectuaient de telles intrusions une centaine de fois par semaine… Les Etats-Unis, la plus grande démocratie au monde ?

    http://fr.novopress.info

  • Jean Raspail : « La hache des steppes »

    Avec sa moustache arverne et sa prunelle wisigothique, Jean Raspail évoque irrésistiblement ces grands guerriers dont le poil blond virait au roux à la lueur des incendies joyeusement allumés. Surgis de leurs forêts et de leurs marécages, ils ne brûlaient des monastères que pour élever des cathédrales… Leur sang bouillonnant et contradictoire incite leur héritier à se proclamer « catholique romain » tout en se découvrant – et un peu plus chaque jour – « mystique- païen ».

    Curieux personnage que ce Languedocien qui fêtera cette année, avec ses cinquante ans, son treizième livre. Au lendemain de la guerre, il ressemble à ces jeunes gens impatients du film de Becker, Rendez-vous de juillet : il veut devenir explorateur. Comme on prétend que tous les paysages sont inventoriés, il s’intéresse aux tribus. Le voici ethnologue. Mais pas du genre pontifiant. Il ne dissèque pas la mentalité primitive au bistouri freudomarxiste. Il se contente de vivre au milieu des populations parquées à l’écart de la société industrielle. Il n’en conclut pas à leur supériorité ni à la nôtre. Il découvre seulement une évidence : prenant les peuples dits « sauvages » pour ce qu’ils sont, on ne peut que désirer soi-même redevenir ce que l’on est. Jean Raspail, sur le terrain, à la dure, loin de Saint-Germain-des-Prés et de l’UNESCO, découvre que l’homme universel et partout semblable n’est qu’une dangereuse fumisterie. L’éminente dignité de la personne humaine, c’est, au contraire, l’individualisme irréductible des ethnies et des hommes. Jean Raspail s’élève donc contre la colonialisation de l’univers « sauvage » par notre civilisation. Mais il dénonce tout autant la colonialisation du monde civilisé par la « sauvagerie », ce qui est certes un péché capital aux yeux des renégats de l’Occident. « Défenseur de toutes les races menacées, y compris la race blanche » voici une bien explosive étiquette à coller sur sa carte de visite !

    Connu pour des romans, des nouvelles et des récits de voyage, Jean Raspail fait scandale, il y a deux ans, avec Le camp des saints. Il faut bien avouer que cet ethnologue romantique reste un incorrigible naïf. Poser clairement le problème qui, selon lui, va dominer les décennies futures, dérange tous les conformismes. S’il n’a que sarcasme pour les progressistes de salon, Jean Raspail n’éprouve que mépris pour les néo-racistes de brasserie : le monde des sectaires et des idéologues lui est étranger.

    Ce voyageur solitaire nous donne dans son dernier livre, La hache des Steppes1, une nouvelle approche de son univers sentimental.

    Autant Le camp évoquait quelque épopée dérisoire et hallucinante, autant La hache s’en tient à l’univers intime de l’auteur. C’est dire que l’on y voyage autour de sa chambre et que l’on y vagabonde à travers le vaste monde. En quelque sorte, ce roman foisonnant est une sorte de riposte individuelle à l’invasion du délire universel. Il nous montre où se trouve véritablement notre prochain : non pas dans le monde horizontal qui nous enchaînerait à quelques milliards d’humanoïdes, mais dans le monde vertical qui nous unit à nos ancêtres. Ils ne sont pas si nombreux que nous puissions ignorer leur présence et leur message.

    Jean Raspail s’attache à la pérennité de l’homme : « Vers l’avenir, c’est le vide sidéral, peuple de foules en suspens, livré aux plèbes… Tandis qu’à l’opposé, combien la chaîne se révèle solide, si toutefois on veut bien s’aviser de son existence ». Il s’interroge sur cette chaîne qui unit chaque homme à ses ancêtres : « En cinquante générations seulement, nous avons rejoint Charlemagne et ses successeurs immédiats, le Débonnaire, le Chauve et le Bègue, et nous ne sommes pas encore des Français ! Cinquante ancêtres dont le petit homme ni personne ne savent rien et vous allez me dire qu’il a toutes les excuses ! Il est inexcusable. Cinquante, c’est peu, avouez-le. Dans sa vie quotidienne, le petit homme connaît au moins cinquante personnes par leur nom, avec quelque chose autour, métier, famille. Et pourquoi pas cinquante ancêtres ? Pour une mémoire normale, je ne vois pas la différence ».

    Ce passage illustre bien le propos de Jean Raspail et la « philosophie » de son livre. Il n’est pas possible de le raconter ni de le résumer. Il suffit de savoir qu’il se passe en différentes parties du monde et qu’on y retrouve une certaine hache qui est bien aujourd’hui le plus nécessaire des bâtons de pèlerins.

    Jean Mabire, Éléments n°8-9, 1974.

    1. Jean Raspail, La Hache des Steppes, Robert Laffont, 1974.

    http://grece-fr.com

  • Des « fractures françaises » à la guerre civile ?

    Etudiant les Fractures françaises  et leurs conséquences, le géographe Christophe Guilluy écrit dans son dernier livre : « La “guerre civile” n’est pas l’horizon le plus probable, en revanche le retour du “conflit” paraît, lui, assuré. » Une thèse qui a suscité une levée de boucliers.
    C’est un réflexe pavlovien : chaque fois qu’un chercheur aborde sans œillères la question de l’immigration, les bons esprits l’accusent de « faire le lit du Front national ». Ce fut hier le cas avec le sociologue Sébastien Roché, puis la démographe Michèle Tribalat coupable d’avoir fustigé dans un livre paru en mars dernier chez Denoël ceux qui veulent garder Les yeux grands fermés devant la substitution de population (la France abriterait 15 millions d’allogènes selon l’ancien ministre chiraquien Azouz Begag) et ses conséquences. C’est donc aujourd’hui Christophe Guilluy qui se trouve sous les feux du lobby antiraciste.

    La mondialisation, matrice de l’insécurité sociale et … du populisme
    Il est vrai que dans son nouveau livre, Fractures françaises (1), ce géographe né en 1964 et déjà coauteur avec Christophe Noyé d’un édifiant Atlas des nouvelles fractures sociales françaises en France / Les classes moyennes oubliées et précarisées, ne mâche pas ses mots. Appuyé sur une solide documentation, il accuse de manipulation ceux qu’il nomme les « prescripteurs d’opinion », et de « gâtisme » les prétendues élites qui « chaussent les lunettes des années 1970 » pour analyser la situation des banlieues. Lesquelles ne relèvent plus de la question sociale comme ce fut longtemps le cas pour la « ceinture rouge ». Leur « fonction principale » est au contraire d’être devenues « des sas entre le Nord et le Sud », un « constat que les politiques répugnent à assumer ».
    Sans doute parce qu’ils acceptent tous peu ou prou l’inévitabilité, voire la nécessité, de la mondialisation libérale alors que, loin de la traditionnelle opposition gauche-droite, pour Christophe Guilluy — qui adresse ses conseils aux dirigeants socialistes mais, il est vrai, monte sur ce point un vieux cheval de bataille du Front national — « les questions de la mondialisation et du multiculturalisme sont les plus socialement clivantes ».
    La mode est à la dénonciation du populisme. Mais qui ne voit que celui-ci prospère en Europe au rythme de la mondialisation ? Or celle-ci, en détruisant les emplois industriels, ce qui ruine les autochtones, et en encourageant l’immigration — y compris sauvage car elle fournit à très court terme une masse corvéable — favorise « les fractures sociales et culturelles » et multiplie donc les sources de « conflits ». « L’accentuation de l’insécurité sociale et plus généralement la dégradation des conditions de vie des couches populaires des pays développés », écrit-il, « aboutit inexorablement à une critique majoritaire d’un modèle de développement mondialisé et sous influence du capitalisme financier. La mise en concurrence des couches populaires “d’ici” avec les travailleurs de “là-bas” et le dumping social exercé par l’immigration sont en train d’atteindre leurs limites ». D’autant que « les évolutions démographiques vont également aider à cette prise de conscience ».

    Substitution de population : finie la douceur angevine
    Ces évolutions sont en effet vertigineuses. Toujours pour citer notre géographe, « entre 1968 et 2005, la part des jeunes d’origine étrangère est passée de 22 à 76% à Clichy-sous-Bois, de 23 à 75% à Aubervilliers, de 22 à 74 % à La Courneuve » etc., mais la trop célèbre Seine-Saint-Denis n’est pas la seule concernée. Le phénomène est également sensible dans le Rhône (« à Vaulx-en-Velin, la part des jeunes d’origine étrangère est passée de 41 à 61% ») mais aussi dans la France profonde, nullement épargnée par ce que Valery Giscard appelait « l’immigration-invasion ». Ainsi la progression de la part des jeunes allogènes « dépasse en moyenne les 40 % dans les régions du Grand Ouest ». Mieux, ou pis, qu’en aurait pensé le poète Joachim du Bellay qui, de Rome, disait aimer « Plus mon Loire Gaulois que le Tibre Latin/Plus mon petit Liré que le mont Palatin/Et plus que l’air marin la douceur Angevine » ? Près de cinq cents ans plus tard, « plus de 7 % des jeunes Angevins sont d’origine maghrébine et un peu plus de 4% d’origine subsaharienne (soit à peu près comme à Lyon) ». De même, « très présents en Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Rhône-Alpes et dans le sud de l’Ile-de-France, les jeunes d’origine turque voient leur part sensiblement augmenter dans le Limousin et en Bretagne».

    Comment naît la conscience ethnique
    Ce mitage du territoire, et les nuisances qu’il engendre (délinquance, baisse du niveau scolaire, discrimination étatique des indigènes dans la course à l’emploi toujours soumis à la « discrimination positive ») finissent, déplore Ch. Guilluy dans un chapitre drôlement intitulé « Comment je suis devenu blanc », par donner « une existence ethnique à une “minorité invisible”, celle qui tend à disparaître des quartiers les plus sensibles ». Non par racisme comme le répètent les chantres de l’immigrationnisme, mais par simple attachement à des valeurs séculaires, bien antérieures aux tant serinées « valeurs de la République » et aussi parce qu’appartenir à une minorité est très inconfortable. Or, cette « ethnicisation de l’autre », dont les « Blancs » — ou « Gaulois », voire « Colons » comme les nomment les « lascars » — ne sont en rien responsables, se produit très précisément au « moment où le sentiment d’appartenance à la Nation recule ».

    Les petits Blancs, orphelins de la république
    Ce recul du sentiment national s’explique évidemment par l’afflux croissant de « primo-arrivants » exotiques qui ne voient dans la France qu’une pompe à phynances et à aides sociales mais aussi par la doxa martelée depuis des décennies par l’Ecole et l’Eglise aux nouvelles générations — « le nationalisme et même le patriotisme, c’est la guerre et d’ailleurs c’est ringard ». On y verrait volontiers une autre cause : la conviction de plus en plus de nos compatriotes que la mère patrie n’est en fait qu’une marâtre, préférant toujours l’Autre à ses enfants. On arrose de pleurs — et de subventions — les « quartiers » paraît-il délaissés, mais que dire des communes de province ? Ch. Guilluy se réfère à une étude comparative du sociologue Dominique Morin entre une banlieue de Verdun et la cité ultra-sensible de Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne, théâtre d’émeutes endémiques), les Hautes-Noues. Alors même que le revenu par habitant y est « de 20 % supérieur à celui de Verdun », « le programme de réhabilitation dont bénéficie le quartier des Hautes-Noues prévoit une dotation de 12 450 euros par habitant tandis que le contrat de ville mis en place dans les quartiers de Verdun n’alloue que 11,80 euros par habitant ».
    Devant cet « ordre social inégalitaire et communautariste », comment les « Gaulois » ne se sentiraient-ils pas orphelins, et petits Blancs avant que d’être français ?

    La grande misère des classes moyennes
    Ajoutée à la prolétarisation croissante des classes dites moyennes dans une régression telle que la France n’en avait jamais connu, à l’obligation qui leur est faite par un marché immobilier surtendu de s’exiler toujours plus loin des villes (et donc des réservoirs d’emplois), l’ethnicisation découlant du multiculturalisme imposé par ceux-là mêmes qui, tels Nicolas Sarkozy et ses ministres, feignent de condamner et de combattre le communautarisme, « contribue mécaniquement à la résurgence d’une France populaire que tout oppose aux choix des élites », conclut Ch. Guilluy. « Ce retour ne sera pas le fruit d’un messianisme révolutionnaire mais d’abord d’une instabilité sociale et culturelle que le système ne peut plus occulter sous peine d’un ébranlement de la société tout entière » et donc d’un conflit.
    Celui-ci sera-t-il seulement social, ou également racial ? Au terme d’un état des lieux foncièrement pessimiste puisqu’il rejoint et confirme celui établi depuis des décennies déjà par les plus lucides de nos compatriotes (systématiquement décrédibilisés comme réactionnaires et xénophobes), l’auteur ne se prononce pas, estimant de manière assez sibylline que « qu’on le veuille ou non, le peuple détient les clefs de l’avenir ».
    Reste à savoir si, atomisé, réduit à une minorité sur des pans entiers du territoire, lobotomisé dès la crèche par les « prescripteurs d’opinion », privé de relais médiatiques sauf lorsqu’il s’agit de revendications sur les retraites ou autres questions subalternes, « le peuple » a encore conscience de la puissance. Et comprendra-t-il enfin que les « clefs de l’avenir » sont tout bonnement celles de la survie de la nation française, au sens originel du terme ?
    Claude Lorne http://www.polemia.com
    18/12/2010
    (1) Ch. Guilluy, Fractures françaises, Bourin Editeur coll. Politique, octobre 2010, 206 pages, 19 €.

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