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  • Ukraine: les apprentis sorciers ?

    A trop présenter un peuple ukrainien uni contre un dictateur corrompu, on oublie un peu trop que la population de ce pays comporte une minorité russe, de culture et de langue, minorité qui devient majorité quand on considère le Sud et l'Est. Et cette minorité, tout comme la majorité du puissant voisin qui voit dans dans l'Ukraine son berceau historique (la Rouss de Kiev), n'est pas forcément enthousiasmée par le genre de démocratie qui lui est imposé ces derniers jours. Par analogie, avec mille précautions, on pourrait dire qu'une partie de l'Ukraine est à la Russie ce que le Kosovo est à la Serbie. Mais on peut aussi dire que Poutine n'est pas Milosevic. C'est en quelque sorte ce que rappelle Philippe Grasset dans l'analyse qu'il propose aujourd'hui au sujet des développements de la crise concernant la Crimée. Extrait.

    "Les idéologues mondains du bloc BAO, qui sortent peu de leurs conférences climatisées où résonnent les seuls dialectes anglo-saxons, ont une vision extrêmement surréaliste de la situation russe. Ainsi de Andrew Wilson, professeur des études ukrainiennes à l’University College de Londres et auteur de Ukraine’s Orange Revolution, le 23 février 2014 dans The Independent. Sa thèse est que l’évolution “démocratique” en Ukraine va susciter un “effet de domino” et entraîner une “évolution démocratique” en Russie et un cataclysme pour Poutine. Cette thèse étrange, qui ferait penser que la politique est devenue une annexe de ce qu’on nomme l’“art contemporain”, se résume dans ce paragraphe...

    Notre perception assez simple, sinon évidente, est qu’il s’agit à peu près de l’inverse. Si Poutine veut éviter des difficultés, il devra suivre une politique qui tienne compte des exigences du patriotisme et du nationalisme historique russes. C’est-à-dire que, quelle que puisse être sa volonté de compromis, si elle existe, Poutine ne pourra pas céder sur l’essentiel dans la crise ukrainienne ; et le maximalisme du bloc BAO autant que des extrémistes ukrainiens de l’Ouest font que cet “essentiel”-là ne cessera de grandir dans ses projections et dans ses exigences pour les Russes. Ainsi, comme le voit justement Justin Raimondo (Antiwar.com, le 24 février 2014), si Poutine était menacé chez lui, en Russie, ce serait bien plus par sa droite nationaliste que par le pseudo-courant démocratique et occidentaliste, et pour la cause d'absence de fermeté en face à l'Ukraine."

    Où cela nous mènera t'il ?

    Paula Corbulon

  • Les mères porteuses sont des esclaves

    Sylviane Agacinski, philosophe, professeur à l'EHESS, épouse de Lionel Jospin, était interrogée sur France Info à l'occcasion de la reparution de son livre "Corps en miettes", dans une version enrichie.

    "La désinformation et la propagande sont massives". "La question des mères porteuses revient sans arrêt sur le tapis et il m'a semblé nécessaire de redonner au citoyen tous les arguments et de l'appeler à résister."

    Michel Janva

  • Chronique de livre: Stefano Fabei, Le faisceau, la croix gammée et le croissant

    Stefano Fabei, Le faisceau, la croix gammée et le croissant, Akribéia, 2005.

    livre 1.JPGLes éditions Akribéia avaient eu la bonne idée de traduire il y a quelques années cet intéressant livre de l’historien italien Stefano Fabei, paru initialement en 2002. Fabei est un spécialiste du monde musulman et des relations que celui-ci a entretenu avec les puissances de l’Axe avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale.  Dans Le faisceau, la croix gammée et le croissant, sont présentées dans le détail les relations qui se nouèrent entre les Arabes et l’Islam d’une part et l’Italie fasciste et l’Allemagne Nationale-Socialiste d’autre part. Ces relations furent très nombreuses et l’auteur apporte sur celle-ci un éclairage très détaillé, fruit d’un colossal travail de recherche dans les archives de nombreux pays. Le livre fourmille de détails et il serait évidemment impossible de tous les recenser ici, nous nous attacherons donc à ce qui nous paraît être l’essentiel. Les nationalistes arabes avaient combattu l’Empire Ottoman avec l’Entente durant la Grande Guerre, pensant qu’ils obtiendraient à l’issue de celle-ci leur indépendance. Las, le traité de Sèvres (1920) remplaça la tutelle ottomane par celle de la France et de l’Angleterre qui obtinrent des mandats sur cette zone (Syrie, Irak, Palestine, Liban, Arabie) au nom de la Société des Nations. Les nationalistes arabes rêvant d’indépendance furent donc très mécontents de la tournure des évènements, ce qui les poussa à chercher des soutiens ailleurs. Soulignons que ce combat pour l’indépendance fut, dans les années qui suivirent, le principal moteur de l’intérêt que portèrent les nationalistes arabes à l’Italie fasciste et à l’Allemagne Nationale-Socialiste, même si il n’en fut pas le seul facteur et que des accointances idéologiques jouèrent également leur rôle.
    Le nationalisme arabe trouva dans le fascisme des origines une sympathie à son égard que l’on peut expliquer par l’existence d’un courant anti-impérialiste au sein de celui-ci. Au début des années 1920, le mouvement fasciste soutient explicitement la lutte pour l’indépendance des Arabes. D’Annunzio et Mussolini n’hésitent pas à témoigner de leur sympathie aux mouvements de libération luttant contre les Anglais ou les Français et se proclament partisans de l’indépendance des pays arabes. Le Parti National Fasciste en fait en même en mai 1922. L’intérêt officiel porté par le PNF au nationalisme arabe va ensuite s’essouffler à cause principalement d’une frange très hostile aux idées pro-arabes (et qui le restera par la suite) : les catholiques, les conservateurs ainsi que les milieux monarchistes proches de la Cour. Cela n’empêchera pas Mussolini de témoigner de son soutien de principe aux Arabes. Ce n’est qu’à partir de 1930 que l’Italie fasciste nouera de vrais contacts avec les nationalistes arabes par le biais d’une politique dynamique portée par une action culturelle et économique dirigée vers le monde arabo-islamique. L’Italie veut propager dans les pays arabes une image positive et se rapprocher de ceux-ci. Cela se traduit par le développement de l’Instituto per l’Oriento, la publication dès 1932 du journal L’avenire arabo, la création d’une radio arabe… Alors que l’Italie développe une propagande explicite envers le monde arabe, elle entretient dès cette époque des liens avec des personnalités telles l’émir druze Arslan mais surtout avec le fameux Hadj Amine el-Husseini, Grand Mufti de Jérusalem, autorité religieuse et combattant infatigable de la cause arabe qui sera l’une des figures principales jusqu’à la fin de la guerre des relations entre l’Axe et les musulmans. Entre 1936 et 1938, Le Grand Mufti arrivera même à obtenir de Rome une aide financière dans sa lutte en Palestine contre les Anglais et les Juifs : la Grande révolte arabe. Rome, dans la seconde moitié des années 1930, a donc une politique arabophile dont l’un des buts majeurs est de renforcer son influence sur l’aire méditerranéenne et de faire pression, par l’intermédiaire des Arabes, sur les intérêts anglais et français. Cette pression était toutefois mesurée par le désir de ne pas trop envenimer les relations avec Londres et Paris, ce qui explique par exemple qu’aucune arme ne fut envoyée en Palestine malgré les demandes du Grand Mufti.
    L’Allemagne de cette époque entretient elle aussi de bonnes relations avec les nationalistes arabes. Si la question arabe était quasiment absente des centres d’intérêt du National-Socialisme des origines, il en est tout autrement dans les années 1930. Hitler se présente tôt comme un allié des Arabes dans leur lutte contre les Juifs et il partage avec Himmler bien des positions islamophiles. Les convergences idéologiques entre National-Socialisme et Islam sont en effet non négligeables : le danger représenté par la haute finance et l’usurocratie juive doit être combattu, les ennemis sont communs (Marxisme, Juifs…), le pouvoir du chef doit prévaloir sur la farce électorale que constitue la démocratie… Dès 1934, la propagande véhiculée par l’Office de Politique Extérieure d’Alfred Rosenberg envers les pays musulmans, tant du Maghreb que du Moyen-Orient, est intensive. L’Allemagne veille dans le même temps à sérieusement développer ses relations économiques avec les pays arabes. Sur son propre sol, elle accueille de nombreux étudiants et offre une situation privilégiée aux arabes résidants qui sont loin d’être des parias dans le Reich et ont de nombreuses associations et comités. Les Allemands firent d’ailleurs leur possible pour éviter toute forme de racisme à l’encontre des Arabes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Reich. Il faut bien dire que ces derniers avaient pour Hitler et le nazisme une grande admiration. Admiration qui s’explique par les convergences décrites plus haut mais aussi par la personnalité d’Hitler vu comme un champion de la lutte contre les Juifs (les lois de Nuremberg avaient été très bien accueillies par l’opinion publique arabe) et qui apparaîtra durant la guerre comme un prophète qui allait instaurer un nouvel ordre et aider les pays musulmans à gagner leur indépendance. Dès le milieu des années 1930, Mein Kampf avait été traduit en arabe et les bonnes paroles envers les musulmans et l’Islam (de la part d’Hitler ou d’autres membres éminents du régime) n’étaient pas rares. Le fait que l’Allemagne n’avait pas, à la différence de l’Italie, de visée colonisatrice voire hégémonique autour de la Méditerranée, ne faisait que renforcer son crédit auprès des Arabes. Le seul heurt d’importance que connut l’Allemagne dans ces années avec les nationalistes arabes fut autour de la question sioniste. En effet, en vertu de la signature du Pacte Germano-Sioniste de 1933, le régime nazi soutenait ardemment l’émigration des Juifs vers la Palestine. Cela ne plaisait pas aux Arabes de Palestine et au Grand Mufti qui ne voulaient pas non plus des Juifs. L’Allemagne changea de cap en 1937 quand on réalisa que la création d’un Etat juif en Palestine devenait possible (solution non envisagée sérieusement jusque là) en vertu du soutien anglais à cette idée. A partir de ce moment, l’Allemagne, réalisant que le problème juif n’était pas seulement intérieur mais aussi extérieur et qu’il pourrait devenir très épineux à terme, se mit à soutenir plus activement les nationalistes palestiniens, premier rempart à la création d’un Etat juif en Palestine. L’Allemagne, malgré toutes les accointances qu’elle pouvait avoir avec le monde arabo-musulman, mena tout de même durant ces années, à l’image de l’Italie, une politique raisonnable visant à ne pas mettre le feu aux poudres et se garda de faire aux nationalistes arabes des promesses trop poussées sur leurs désirs d’indépendance, ce qui n’empêcha pas la création de plusieurs mouvements arabes influencés par le nazisme.
    Dès le début de la Seconde Guerre Mondiale, les premières victoires de l’Axe ne font que renforcer les Arabes dans leurs sentiments pro-Allemands. C’est vers l’Allemagne plus que vers l’Italie qu’ils se tournent en considération de ses positions non-impérialistes. L’Allemagne, en effet, ne comptait pas s’investir dans les pays arabes autrement que politiquement, culturellement et économiquement. L’Allemagne avait d’ailleurs reconnu assez tôt à l’Italie la prédominance politique de l’espace méditerranéen.
    Retraçant l’histoire du conflit mondial dans les différents pays musulmans (Irak, Iran, Egypte…), Stefano Fabei relate surtout le déroulement des relations entre l’Axe et les grands dirigeants nationalistes arabes que sont le Grand Mufti  et Rachid Ali al Gaylani, ancien premier ministre irakien chassé du pouvoir par les Anglais en mai 1941. Nationaliste irakien recherchant le soutien de l’Allemagne à son projet indépendantiste arabe, deux fois premier ministre du pays avant de revenir au pouvoir à l’issue d’un coup d’Etat mené par le Carré d’Or - groupe de généraux irakiens pro-nazi dont il était membre- en avril 1941, il avait fini par sérieusement gêner les Anglais… En exil en Europe, le Mufti et Gaylani (considéré comme le chef du gouvernement irakien en exil) vont tout tenter pour amener les pays de l’Axe à soutenir leur politique indépendantiste mais vont avoir à faire face à plusieurs problèmes : une certaine rivalité entre l’Italie et l’Allemagne sur la politique à mener au Moyen Orient, ce qui conduisit à d’innombrables intrigues de cour ; un refus de l’Allemagne de trop promettre trop vite et de prendre des engagements officiels clairs sur la liberté et l’indépendance des pays musulmans (pour ne pas envenimer les relations avec Vichy etc) et enfin la rivalité larvée entre ces deux grandes figures désirant chacune prendre le pas sur l’autre en tant qu’interlocuteur privilégié sur les questions arabes auprès des autorités italiennes et allemandes. Le Mufti était en effet un religieux alors que Gaylani était un laïc. Souhaitant tout deux l’indépendance des pays arabes, le premier se prononçait pour une union de ceux-ci tandis que le second soutenait l’existence de plusieurs pays. Ils s’entendaient cependant sur le fait d’aider l’Axe par tous les moyens et sur la nécessité de contrer la création d’un Etat juif en Palestine. Gaylani et le Mufti ne furent pas, au milieu de ces relations avec l’Axe, toujours cordiales mais ô combien difficiles, de simples pions et ils jouèrent le jeu des intrigues entre l’Italie et l’Allemagne en se positionnant eux aussi selon leurs intérêts directs. Notons que durant cette période, le prestige de Gaylani et du Mufti étaient grands en Europe, reçus aussi bien par Mussolini que par Hitler, ils étaient des hôtes de marque. La presse du Reich ne tarissait pas d’éloges sur le Grand Mufti, décrit comme le héros de la libération arabe et comme le principal adversaire des Anglais et des Juifs en Orient, ce n’est pas rien, n’oublions pas qu’il avait appelé les musulmans au jihad contre les Anglais en 1941… Ce fut finalement le Grand Mufti, Hadj Amine el-Husseini, qui devint de fait l’interlocuteur privilégié de l’Axe, fort de son activisme incessant envers les pays islamiques et les minorités musulmanes (en Yougoslavie par exemple). Le Mufti était très actif, que ce soit dans le développement de la propagande pro-Axe ou dans ses efforts de recrutement de combattants musulmans (il collabora notamment au recrutement de la division de Waffen SS islamique Handschar).

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    La dernière partie du livre traite avec force détails des forces armées musulmanes qui combattirent aux côtés de l’Axe durant la Seconde Guerre Mondiale. En effet, dès 1941, le Grand Mufti avait appelé de ses vœux la création d’une légion arabe, il avait à cette fin démarché Mussolini et Hitler. On trouve des Arabes musulmans dès cette année-là engagés auprès de l’Axe, très majoritairement du côté allemand. Le noyau de base de ces premières unités était d’une part des étudiants arabes du Reich, formés idéologiquement, ainsi que des combattants arabes antibritanniques. Prêtant le double serment de fidélité au Führer et à la cause arabe (liberté et indépendance des Arabes), ils combattirent dans plusieurs unités au cours de la guerre et seront jusqu’à la fin aux côtés du Reich. Les musulmans d’Europe ne furent pas en reste non plus étant donné qu’à partir de 1943, sous l’impulsion d’Himmler et de son admiration des valeurs guerrières de l’Islam, la Waffen SS commença à les recruter. La division la plus célèbre fut évidemment la division Handschar formée de Bosniaques. Ceux-ci avaient leurs imams et portaient le fez. En plus des insignes nazis, ils portaient le Handschar (cimeterre) et le drapeau croate sur leur uniforme. A noter que la Handschar comportait un certain nombre de chrétiens à l’image d’une autre division SS musulmane : la division Skanderbeg, créée par Himmler en 1944 à l’instigation du Grand Mufti et composée pour sa part de Kosovars et d’Albanais. En URSS, sur le front de l’est, de très nombreux musulmans (mais pas exclusivement comme on le sait) vinrent combattre avec les Allemands : Caucasiens, Turkmènes, Tatars de Crimée… Pour ceux-ci, le but était de parvenir à défaire l’oppresseur soviétique qui les empêchait de pratiquer leur culte. Les Allemands participèrent ainsi à la réouverture de mosquées, ce qui leur amena d’énormes sympathies : plus de 300 000 volontaires musulmans d’URSS combattirent avec eux durant la guerre et pour la petite anecdote, 30 000 d’entre eux furent capturés en France à l’issue du débarquement des alliés.
    Finissons sur la France où les relations entre les Allemands et les Arabes se déroulèrent sans heurts entre 1940 et 1944. A titre d’exemple, 18 000 Arabes travaillèrent pour l’organisation Todt. Un certain nombre d’entre eux avait d’ailleurs adhéré aux partis de la collaboration (RNP, PPF…). Ce qui a été dit plus haut reste valable pour la France : les nationalistes arabes, notamment algériens, présents sur son sol soutenaient l’Axe qu’ils voyaient comme un garant de la future indépendance de leurs pays. Ceux-ci avaient d’ailleurs été combattus par Blum et Daladier avant la guerre, ils cherchèrent donc eux aussi d’autres appuis. La figure la plus marquante de cette époque est Mohammed el-Maadi qui est le collaborateur de l’Axe le plus connu en France. Dès les premiers temps de l’occupation, il entre en contact avec les Allemands. Comme le Grand Mufti, il allie travaux de propagande (son journal er-Rachid –tirant à 80 000 exemplaires- appelle de ses vœux l’indépendance des pays arabes et la victoire de l’Axe) et recrutement de volontaires pour combattre les alliés. Fuyant l’avancée alliée en 1944, el-Maadi trouva refuge lui aussi en Allemagne où il fut accueilli par le Grand Mufti.

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    Les causes arabes furent indéniablement soutenues par les Allemands et les Italiens. Goebbels ne déclarait-il pas durant la guerre qu’Allemands et Arabes luttaient contre la « tyrannie impérialiste et ploutocratique » du monde juif et anglo-américain ? Cependant, si les relations Arabes / Axe furent fructueuses d’un côté, elles souffrirent d’une différence de traitement entre les Allemands et les Italiens qui ne parvinrent jamais à trouver une politique commune sur cet aspect. Ces derniers voulaient renforcer leur présence en Méditerranée, ce qui effrayait bien des nationalistes arabes qui préféraient ainsi donner leur soutien à l’Allemagne qui, de son côté, refusait de donner sa parole en vain sur les lendemains incertains de la guerre. La politique arabe d’Hitler, qui ne s’intéressa que tardivement à ses débouchés réels, resta prudente trop longtemps d’une part pour ne pas mécontenter Vichy et les Italiens mais aussi car il était obnubilé par son illusion de pouvoir, un jour, trouver un terrain d’entente avec l’Angleterre. Se rendant compte trop tard de ses erreurs et de ce qu’elles avaient coûté dans les évolutions de la guerre, il déclara en février 1945 : « L’allié italien nous a gênés presque partout. Il nous a empêchés de conduire une politique révolutionnaire en Afrique du Nord. Seuls, nous aurions pu libérer les pays musulmans dominés par la France. Le phénomène aurait eu une répercussion énorme en Egypte et dans le Moyen-Orient asservis aux Anglais. Tout l’Islam vibrait à l’annonce de nos victoires. La présence des Italiens à nos côtés nous paralysait et créait un malaise chez nos amis islamiques qui voyaient en nous les complices, conscients ou non, de leurs oppresseurs. Le Duce avait une grande politique à mener vis-à-vis de l’Islam. Elle a échoué, comme tant de choses que nous avons manquées au nom de notre fidélité à l’allié italien ! »

    Stefano Fabei a écrit ici un livre d’importance et d’une grande richesse pour la compréhension de ces relations méconnues entre le faisceau, la croix gammée et le croissant. On regrettera simplement l’aspect trop détaillé de certaines parties qui perdent le lecteur entre la multitude de noms, de lieux et d’organismes divers et variés. L’auteur a depuis continué ses recherches sur ce thème et publié d’autres livres, non disponibles en français à ce jour.
    Rüdiger

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2013/01/14/chronique-de-livre-stefano-fabei-le-faisceau-la-croix-gammee.html

     

     

  • L’extrême droite est partout ! – La formule préférée de Manuel Valls…

    Mis en difficulté à l’Assemblée nationale à propos de sa complaisance à l’égard des nervis anarcho-communistes qui ont dévasté le quartier dans lequel se déroulait la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Manuel Valls a riposté par une pirouette, accusant le député UMP Claude Goasguen d’être un ancien militant d’extrême droite. « M. Goasguen, vous en venez, vous, de l’extrême droite », a lancé le ministre de l’Intérieur au député-maire du 16e arrondissement de Paris.

    Bruno Le Roux, chef du groupe des députés PS, a ensuite fait allusion au fait que Claude Goasguen aurait été membre d’Occident durant sa jeunesse, comme Alain Madelin, Gérard Longuet, Patrick Devedjian. Ce que Goasguen dément, tout en précisant qu’ayant été « partisan de l’Algérie française », il avait soutenu l’avocat Jean-Louis Tixier-Vignancourt, qui avait été le candidat du nationalisme français aux élections présidentielles.

    Reste que la technique d’enfumage de Manuel Valls a fonctionné : il a ainsi détourné l’attention de sa complaisance manifeste pour les milices d’extrême gauche. Et il a utilisé son discours favori : l’extrême droite est partout…

    http://medias-presse.info/lextreme-droite-est-partout-la-formule-preferee-de-manuel-valls/6900

  • Pierre-Antoine Cousteau : « Fidèle à ses idées, à ses amitiés, à son passé, » (Le Monde)

    « Collaborateur au journal Je suis partout
    en compagnie de Lucien Rebatet et de Robert Brasillach,
    Pierre-Antoine Cousteau (PAC)
    dirigera ce journal jusqu’en 1944.

    C'est un « ultra de la Collaboration ».
    Libéré en 1954, après neuf ans de bagne,il est accueilli à l’hebdomadaire Rivarol.
    Au lendemain de sa mort de (1906-1958),
    le journal Le Monde écrivait :
    « Fidèle à ses idées, à ses amitiés, à son passé,
    il avait conservé tout son talent de polémiste. »

     (propos sélectionnés par Fabrice Dutilleul)

    Comment Pierre-Antoine Cousteau (PAC) a-t-il appris sa condamnation à mort ?

    « Le 23 novembre 1946, un grand monsieur glabre, revêtu d’une ravissante robe rouge agrémentée de lapin blanc m’annonça assez sèchement que j’étais condamné à mort. C’était déplaisant, mais c’était sérieux. Très sérieux. Je ne connais rien de plus sérieux que des canons de fusil convenablement orientés.

    Cinq mois plus tard, un petit monsieur glabre – mais sans robe, celui-là – vint m’informer dans ma cellule que, tout bien réfléchi, la République ferait l’économie de ses douze balles et que ma peine était commuée en travaux forcés à perpétuité.

    C’était plaisant. Mais ça n’était pas sérieux. Plus sérieux du tout. Avec cette « grâce », on retombait lourdement dans les fariboles. Le langage de mes tourmenteurs avait cessé d’être plausible. Je pouvais croire à la réalité du peloton d’exécution. Je ne pouvais pas croire à ma « perpétuité » : à moins d’endosser la bure à un âge très avancé, on finit bien par sortir du bagne. »

    PAC a donc été épargné par l’épuration sauvage de 1944-45

    « À la minute même où le petit monsieur m’annonça que j’allais vivre (et finir ma vie au bagne, mais cela c’était tout à fait incroyable), je compris que, dans mon cas du moins, l’épuration était ratée. Dès cette minute, il était clair que, dès ma levée d’écrou, je récidiverais. Non point – je me hâte de le dire – par ressentiment : cette longue détention m’a plutôt flatté qu’aigri. Et point, non plus, dans l’espoir tout à fait utopique de dissiper les ténèbres contemporaines. Simplement parce que je suis ainsi fait qu’à la longue j’en arrive à ne plus pouvoir supporter d’entendre rabâcher que la terre est plate et que j’éprouve l’irrésistible besoin d’affirmer qu’elle est ronde. »

    PAC n’est pas devenu démocrate pour autant…

    « C’est cela, la démocratie : le rabâchaqe tenace d’un copieux assortiment de contre-vérités. C’est de cela que la France s’alimente depuis près de deux siècles. C’est de cela qu’elle a fini par se pénétrer à force d’entendre les pontifes présenter comme des évidences ce que rejetterait le simple bon sens d’un gamin de dix ans ou d’un « bon » sauvage.

    Des contre-vérités de base – celles des immortels principes – découlent au surplus, tout naturellement, d’autres contre-vérités circonstancielles que leur actualité rend encore moins comestibles, mais qu’il faut avaler en vrac avec tout le reste. Car les mythomanes ne font pas le détail. Du même souffle, ils nous assènent que les triangles ont quatre angles, que De Gaulle est intelligent, que les hommes sont naturellement bons, que Paris s’est libéré tout seul, que les Russes protègent la Hongrie, que les Boches ont la tête carrée, qu’un cannibale vaut bien un Breton, que le parlement est une auguste institution, que les Anglais sont nos amis, que la gué-guerre de 39 était indispensable et qu’une majorité d’imbéciles a toujours raison.

    Les éditions Déterna ont réédités les 3 principaux livres de Pierre-Antoine Cousteau dans la collection « En ce temps-là », dirigée par Marc Laudelout.

    En ce temps-là…, 224 pages, 23 euros.

    Publié un an après sa disparition prématurée, contient, outre ses souvenirs de journaliste, son journal de condamné à mort. Un document rare, réédité pour la première fois avec, en guise de préface, ce poignant « Testament et tombeau de Pierre-Antoine Cousteau » dû à son compagnon d’infortune, Lucien Rebatet.

    Mines de rien, 138 pages, 21 euros.

    Il y a des mystifications qui aboutissent à des apothéoses, dans les hymnes, les drapeaux, les processions, les défilés, les discours, etc. C’est de ces « plaisanteries » que Pierre-Antoine Cousteau, nous entretient ici…

    Après le déluge, 350 pages, 31 euros.

    Libéré en 1954, après neuf ans de bagne, P.-A. Cousteau est accueilli par René Malliavin à Rivarol qu’il a fondé après les Écrits de Paris, en 1950. La prose est plus apaisée, mais, dégagée d’un combat plus immédiat, l’esprit ruisselle, sans la moindre amertume.

    www.francephi.com.

  • Les gauchistes voulaient la plage sous les pavés : ils ont eu Paris Plages !

    Entretien avec Alain de Benoist

    Nouvelle antienne de la droite de la droite, que de dénoncer la gauche de la gauche. Mais aujourd’hui, que représente exactement le « gauchisme » ?

    Pas grand-chose. Ce qu’on appelle de façon sommaire les organisations « gauchistes » (situées à la gauche du PC) ont connu leur heure de gloire à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Dès 1974, les obsèques de Pierre Overney, militant maoïste tué aux portes des usines Renault de Boulogne-Billancourt, avaient marqué la fin d’une époque. Certaines de ces organisations étaient bien structurées, beaucoup s’inscrivaient dans une filiation remontant à l’entre-deux-guerres. Il n’en reste presque plus rien. Le maoïsme a disparu, à la possible exception d’Alain Badiou. Les sectes trotskistes parlent de moins en moins de Trotski, et bien des anarchistes se sont coupés de ce qu’il y avait de meilleur dans la tradition libertaire. En marge de ces marges, il y a aujourd’hui des petits groupes d’« antifas », des jeunes gens qui se trompent d’époque (ils n’ont toujours pas compris que nous sommes sortis des années 30) et qui ont recours à la violence pour dissimuler leur absence d’audience dans l’opinion. Ils se font objectivement les chiens de garde de l’ordre en place, c’est-à-dire du désordre établi, voire la police supplétive du ministère de l’Intérieur. Dimension historique de leurs psychodrames : néant.

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  • L’“école Hillary” (Clinton): du féminisme au Système

    Ex: http://www.dedefensa.org
    Dans un article sur PressTV.ir (le 9 novembre 2014), Finian Cunningham, scientifique britannique devenu journaliste et commentateur de combat, et antisystème certes, aborde un thème intéressant : celui des femmes en position de pouvoir (exécutif) dans l’ensemble de sécurité nationale du système de l’américanisme, singulièrement rassemblées ces dernières années au sein du département d’État. Ces femmes se révèlent d’un extrémisme extraordinairement agressif et impudent, un extrémisme exprimé furieusement et sans frein, un extrémisme illégal par les actions qu’il engendre mais présenté avec ce qui peut paraître une sorte de “bonne conscience” et de certitude de la légitimité de leur action qui laissent loin derrière celle de leurs pairs masculins.
    Cette présence de femmes dans des postes de responsabilité à la tête de la diplomatie US est évidemment une nouveauté, due aussi bien jusqu'il y a peu à l’aspect “machiste” et unisexe de cette grande démocratie moderne, particulièrement dans les affaires diplomatique et de sécurité nationale, qu’aux exigences “sociétale” désormais impératives du féminisme avec sa philosophie des quotas et du politically correct. Cunningham prend comme argument de départ l’intervention extraordinaire de Victoria Nuland (ou Nuland-Fuck : voir le 7 février 2014) dans une conversation avec l’ambassadeur Pyatt à Kiev, interceptée par des moyens techniques qui n’ont pas fini d’étonner et de préoccuper les spécialistes du genre du bloc BAO ; il ajoute celui de Wendy Sherman, n°3 du département d’État, dans la même veine de l’extrémisme, cette fois contre l’Iran.
    «What is it about America's women diplomats? They seem so hard and cloned – bereft of any humanity or intelligence. Presumably, these women are supposed to represent social advance for the female gender. But, far from displaying female independence, they are just a pathetic copy of the worst traits in American male politicians – aggressive, arrogant and completely arrant in their views.
    »Take Victoria Nuland … […]
    »Next up is Wendy Sherman, the Under Secretary for Political Affairs, who is also Washington's top negotiator in the P5+1 nuclear talks with Iran. Sherman is another flinty-eyed female specimen of the American political class, who, like Nuland, seems to have a block of ice for a heart and a frozen Popsicle for a brain. Again, like Nuland, Sherman aims to excel in her political career by sounding even more macho, morose and moronic than her male American peers.
    »Last week, Sherman was giving testimony before the US Senate foreign affairs committee on the upcoming negotiations with Iran over the interim nuclear agreement. The panel was chaired by the warmongering Democrat Senator Robert Menendez, who wants to immediately ramp up more sanctions on Iran, as well as back the Israeli regime in any preemptive military strike on the Islamic Republic.
    »Sherman's performance was a craven display of someone who has been brainwashed to mouth a mantra of falsehoods with no apparent ability to think for herself. It's scary that such people comprise the government of the most nuclear-armed-and-dangerous state in the world…»
    Le cas de Nuland est suffisamment documenté. Celui de Wendy Sherman peut être largement renforcé par un rappel d’un article récent sur les USA et l’Iran, où nous introduisions comme exemple de l’argument développé, une intervention de Sherman particulièrement extraordinaire par son aspect suprématiste (plutôt que raciste), exposée devant une commission sénatoriale impavide, ès qualité dans son importante fonction de n°3 du département d’État. Nous écrivions le 25 novembre 2014 :
    «On peut rappeler à cet égard le cas éclairant, y compris pour la façon dont sera traité cet accord avec l’Iran, de Wendy Sherman, sous-Secrétaire d’État et représentante permanente des USA aux négociations P5+1, qui se trouvait au côté de Kerry lors des négociations qui ont conduit à l’accord. Les époux Leverett, ces excellents commentateurs des questions iraniennes, avaient relevé, le 3 novembre 2013 sur leur site, l’intervention de Wendy Sherman, en octobre, au Congrès, parlant des Iraniens, “Nous savons que la tromperie fait partie de leur ADN” (“We know that deception is part of the DNA.”). Enchaînant sur cette très-édifiante illustration à la fois de notre haut niveau civilisationnel et de l’état d’esprit présidant aux relations avec l’Iran, les Leverett observaient ceci : “This statement goes beyond orientalist stereotyping; it is, in the most literal sense, racist. And it evidently was not a mere ‘slip of the tongue’: a former Obama administration senior official told us that Sherman has used such language before about Iranians.»
    »If a senior U.S. government official made public statements about “deception” or some other negative character trait being “part of the DNA” of Jews, people of African origin, or most other ethnic groups, that official would—rightly—be fired or forced to resign, and would probably not be allowed back into “polite society” until after multiple groveling apologies and a long period of penance. But a senior U.S. official can make such a statement about Iranians—or almost certainly about any other ethnic group a majority of whose members are Muslim—and that’s just fine...»
    Il s’agit bien, ici, de mettre en évidence l’extrémisme affiché, déclaré et développé officiellement par ces hauts fonctionnaire du genre féminin dans l’appareil de la diplomatie/de la sécurité nationale US. Les exemples sont nombreux depuis la fin de la guerre froide : Madeleine Albright, secrétaire d’État lors du deuxième mandat de l’administration Clinton, avait ouvert la voie, et de cette présence féminine, et de cet extrémisme cruel dont on parle en répondant quelque chose comme “le jeu en vaut la chandelle” à un journaliste qui l’interrogeait sur les évaluations de 500.000 enfants et nourrissons morts en Irak des suites de l’embargo de l’ONU initié par les USA. Condoleeza Rice, directrice du NSC puis secrétaire d’État montra plus de retenue entre 2001 et 2009, – on reviendra sur la signification de la chose, – mais c’est vraiment avec Hillary Clinton devenue secrétaire d’État en 2009 que s’établit la situation qu’on décrit ici. (Cela, au point qu’on peut parler d’une véritable “école Hillary” à cet égard.) Les femmes maximalistes, extrémistes, occupant des postes important au département d’État (ou au NSC, qui est dans ce cas une organisation similaire), sont en nombre respectable aujourd’hui : Susan Rice (ambassadrice à l’ONU puis directrice du NSC), Samantha Powers (ambassadrice à l’ONU), Nuland passant de la position de porte-parole à celle d’adjointe au secrétaire d’Etat pour les affaires européennes et caucasiennes, Wendy Sherman… Il s’agit de postes à haute visibilité, disposant de pouvoirs considérables, traitant d’affaires extrêmement importantes et agitées par des crises de première importance.
    Un point remarquable est le mélange des genre : le féminisme, qui est d’inspiration de gauche et surtout développée chez les démocrates comme affichage de leur prétendue option progressiste et humanitaire, et l’extrémisme de tendance à la fois belliciste et humanitariste. (L’“humanitaire” désigne une forme conceptuelle vertueuse dans ce cas, l’humanitarisme devient une doctrine d’interventionnisme armée au nom de l’humanitaire que des esprits soupçonneux verraient comme un faux-nez pour l’interventionnisme pathologique et illégal, et complètement déstructurant, du bloc BAO.) Le cas Condoleeza Rice, qui était loin d’être la plus extrémiste dans l’administration Bush et qui avait été choisie essentiellement pour sa proximité avec le président, échappe au schéma général. De même ne peut-on guère la placer dans le courant “belliciste-humanitaire” (ou liberal hawks), qui est absolument la marque d’Hillary Clinton et de l’“école Hillary”. Même une Nuland, cataloguée comme neocon, et donc en théorie proche (tactiquement) du courant de l’administration Bush, ne l’est pas vraiment et doit plutôt entrer dans ce moule “belliciste-humanitaire” qui prétend absolument afficher sa philosophie “sociétale” renvoyant au féminisme et à une opinion “libérale” (“progressiste”). (Cela rejoint parfaitement le jugement de William S. Lind sur les USA (voir le 12 février 2014  : «The world has turned upside down. America, condemning and even attacking other countries to push “democracy” and Jacobinical definitions of human rights, is becoming the leader of the international Left.»)
    Cette “école Hillary” est donc cantonnée à la “diplomatie” et à la nébuleuse du département d’État, mais contribuant à faire de ce département d’État un foyer extrémiste et belliciste absolument remarquable. Au contraire, il n’y a pas eu et il n’y a pas de femmes aux vrais postes de responsabilité au Pentagone, – secrétaire à la défense, adjoint au secrétaire et sous-secrétaire, les n°1, 2 et 3  – les plus hautes fonctions atteintes par des femmes étant les sous-ministères des trois armes, USAF, Army et Navy, sans réel pouvoir et aucun pouvoir politique, ou celui de sous-secrétaire pour la politique qu'occupa Michèle Flournoy, de 2009 à 2012. (Il y eut aussi le cas de Darleen A. Druyun, occupant dans les années 1990 un poste très important de direction de l’attribution des contrats, mais celui-ci restant très technique quoique d'un pouvoir important, et l’aventure de la pauvre Druyun se terminant dans la corruption et une condamnation à la prison, – comme un vulgaire “mec” [voir le 25 novembre 2004].) On a parlé un temps de Hillary Clinton comme secrétaire à la défense, mais cela n’alla pas loin ; le Pentagone est beaucoup trop soft pour ces dames, beaucoup trop prudent et réticent vis-à-vis des interventions extérieures...
    En Europe, il y a quelques équivalents aux positions US dans le domaine de la sécurité nationale, mais les cas montrent un comportement d’une certaine modération, – comme Bonnano en Italie, aux affaires étrangères, – traduisant un reste de comportement traditionnel des genres, quand ceux-ci étaient encore victimes des différenciations de “sexes”. Le cas le plus remarquable à cet égard est la française Alliot-Marie (MAM pour Michelle) à la défense, qui fut une “première française” en la matière d’une femme à la tête d’un ministère régalien ayant dans son inventaire des forces nucléaires. Elle se montra excellente administratrice des forces, imposant son autorité, mais surtout elle montra une maestria diplomatique dans un sens opposé à ses consœurs US : c’est elle qui mata Rumsfeld le belliciste lors d’un échange fameux à la Wehrkunde de Munich en février 2003 (voir le 9 septembre 2003) et c’est pourtant elle qui réussit à raccommoder en bonne partie les relations France-US en allant voir au Pentagone, en 2005, le même Rumsfeld, qu’elle avait manifestement subjugué sinon charmé, ce qui est un exploit qu’il est juste de saluer. MAM n’est guère aimée des féministes et n’est nullement brandie comme un fanion de l’émancipation du genre.
    Ces développements montrent une différence entre les cas US et ceux qu’on rencontre en Europe. (Mais nous dirions aussi bien que la tendance en Europe, si elle a le temps de s’affirmer, devrait se “durcir” selon les canons du féminisme pour cause d’américanisation-Système et de radicalisation sociétale, – deux expressions qui désignent d’ailleurs une même évolution.) La tradition occidentale, exclusivement européenne, qui existe et qui est solide malgré l’absence désespérante du féminisme dans ces temps reculés et affreusement rétrogrades, était liée au système de succession ou de régence allant avec le régime monarchique, montra le plus souvent des dirigeantes du genre féminin habiles, maniant le compromis et la fermeté d’une façon équilibrée, bâtissant une autorité et une légitimité remarquables en usant des caractères féminins, sans jamais dédaigner ni le cynisme ni l’arbitraire quand cela s’imposait ; en mettant à part le cas de Jeanne, qui est si singulier et hors des normes, on cite les deux Médicis et Anne d’Autriche en France, la Grande Elisabeth d’Angleterre, la Grande Catherine de Russie, Christine du Suède, etc., qui déployaient des qualités d’affirmation d’autorité sans qu’il soit nécessaire du soutien du féminisme dans sa dimension idéologique liée à la phase terminale du postmodernisme démocratique. Aujourd’hui, c’est manifestement cette force d’origine “sociétale” mais en réalité complètement idéologisée qui est le moteur de cette affirmation du genre féminin. S’il a pris la tournure qu’on voit aux USA, belliciste sans le moindre frein, furieuse sinon hystérique, etc., – alors que le féminisme en politique était d’abord annoncé comme l’apport d’une sagesse réaliste et d’une retenue pacificatrice qu’on attribuait aux femmes dans les temps anciens, – c’est parce qu’il se marie complètement avec l’américanisme, d’une part avec ses tendances matriarcales revues par la modernité, d’autre part par sa psychologie si particulière que nous rappelions dans le texte du 7 février 2014 sur Victoria Nuland-Fuck, mais sans utiliser pour ce cas l’argument pour le féminisme et dont on découvre qu’il lui va si parfaitement :
    «Cette attitude relève moins d’une sorte d’hypocrisie ou d’une tactique délibérée, ou d'une arrogance suprématiste, ou de l’hybris enfin, – même si tout cela est présent à doses diverses, – que d’une conviction absolue, comme le suggère Malic. Nous avons depuis longtemps identifié ce qui, selon nous, constitue le moteur de l’attitude des USA dans ce sens, c’est-à-dire une psychologie spécifique qui oriente absolument la pensée, le jugement, l ‘orientation de l’action, etc., en recouvrant tout cela d’un onguent d’une moralité absolument impeccable et indestructible –dito l’inculpabilité et l’indéfectibilité (voir aussi le 7 mai 2011), comme fondements de cette psychologie. Il s’agit de l’incapacité absolue pour la psychologie américaniste de concevoir qu’elle puisse faire quelque chose de mauvais (de moralement mauvais), et l’impossibilité pour la même de concevoir que l’américanisme ne puisse pas être victorieux. (D'autre part, on peut aussi considérer que ces traits divers s'opérationnalisant dans la “conviction absolue” mentionnée plus haut n'est rien d'autre que l’hybris devenue partie intégrante de la psychologie. Cela n'étonnerait en rien, en offrant une interprétation complètement satisfaisante de l'essence même de l'américanisme et de tout ce qui en découle.)»
    Cette description correspond encore plus pour les dames dont nous parlons, ce qui montre leur parfaite adéquation aux exigences du Système, avec le mariage du fait sociétal du féminisme et de la psychologie américaniste, comme si l’un était complètement accompli avec l’autre. Par ailleurs, on sait que, pour nous, cette psychologie américaniste est en fait la psychologie-Système par définition (voir le 28 janvier 2013). Certains craignent avec le féminisme une “féminisation” de la politique (c’est la thèse d’Eric Zemmour), mais nous aurions une autre analyse. Quelles qu’aient été au départ les bonnes intentions du féminisme et une certaine justification objective, ce n’est pas à une “féminisation” de la politique qu’on assiste avec son application mais à un degré de plus de l'intégration de ses adeptes dans le Système. Cette fréquentation intégrée ôte à celles qui en usent toute réflexion de doute, toute mesure du monde et des possibilités d’actions harmonieuses et équilibrées (ce qui était le cas pour les grandes souveraines du passé), au profit d’une assurance aveugle et d’une arrogance impérative qui ne peuvent s’expliquer que par le caractère de surpuissance, également aveugle et impératif, du Système. On ajoutera, pour le genre en question, une capacité remarquable d’adaptation à l’affectivité et à l’infraresponsabilité.
    Ainsi la démonstration est-elle faite que l’évolution sociétale, qui pourrait revendiquer le titre de “révolution sociétale” est devenue, presto subito, une arme du Système (voir le 30 avril 2013), – si elle ne le fut dès le départ, pour mieux soumettre les sapiens en employés-Système, et dans ce cas en employées-Système. Piètre situation de l’émancipation des femmes, – vraiment, l’épaisse Victoria Nuland (elle a pris du poids, à l’image de son époux Robert Kagan) n’est même pas en-dessous de la cheville de la massive et considérable Catherine de Médicis dans l’exercice et la finesse de l’art de la politique. Notre chance est que le Système rend stupide, à l’image de sa propre stupidité. (Référence obligée à René Guénon, déjà cité : «On dit même que le diable, quand il veut, est fort bon théologien ; il est vrai, pourtant, qu’il ne peut s’empêcher de laisser échapper toujours quelque sottise, qui est comme sa signature…»)
    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/02/21/l-ecole-hillary-clinton-du-feminisme-au-systeme.html

  • Polémiques et diversions

    Les journalistes en ont été étonnés (désappointés), Marine Le Pen a reçu hier un accueil particulièrement  chaleureux au Salon de l’Agriculture. Une visite effectuée en compagnie de  Marion Maréchal Le Pen,  du candidat   à la Mairie de Paris Wallerand de Saint-Just, du vice-président Louis Aliot,  du conseiller  de la présidente du FN sur les questions agricoles Leif Blanc…Lors de la conférence de presse qu’elle a tenu le même jour sur le stand de la Brasserie française, Marine a largement évoqué « la guerre » qui sera menée par le FN contre l’inique « grand marché transatlantique » qui va « organiser un dumping systématique » de notre production agricole pour le grand profit des Etats-Unis –voir les articles publiés, les réactions de Bruno Gollnisch à ce sujet sur ce blog. Un  « traité de libre-échange transatlantique » qui est  combattu résolument par les députés frontistes au parlement européen et qui le sera encore plus demain a assuré Marine,  avec l’arrivée probable  en juin prochain d’élus  patriotes encore plus nombreux. Une question ô combien essentielle, d’une toute autre importance  que la passe d’arme qui  opposé hier à l’Assemblée Manuel Valls et le député maire UMP du XVIème arrondissement, Claude Goasguen.

     Titillé par M. Goasguen sur la quasi impunité dont ont bénéficié les milices d’extrême gauche  antifas  qui ont ravagé le centre-ville de Nantes  –coût estimé du saccage du mobilier urbain, un million d’euros…-  M. Valls a renvoyé le député UMP  à son passé de militant au sein du Mouvement Occident.

     « Je n’ai jamais été membre d’Occident, contrairement à des proches comme Alain Madelin, Gérard Longuet, Patrick Devedjian, mais président de la corpo d’Assas. (…) Etant alors partisan de l’Algérie française, j’ai soutenu Jean-Louis Tixier-Vignancourt (lors de la présidentielle de 1965, NDLR). Mais tous ceux qui défendaient l’Algérie française n’avaient pas une démarche d’extrême droite. M. Valls perd les pédales » s’est défendu Claude Goasguen qui a tenu aussi à préciser qu’il « n’a jamais pactisé (sic) avec le FN ».

     Dans son  livre plutôt étayé et sérieux consacré à cette défunte formation d’extrême droite,    Génération Occident  paru en 2005,  Frédéric Charpier  indiquait que Claude Goasguen était bien « l’un des hommes qui comptent à Occident », affirmation qui à notre connaissance n’avait pas  été alors réfutée par l’intéressé…ni par ses « proches ». La colère (feinte ?) d’un Christian Jacob (président du groupe UMP à l’Assemblée)  fustigeant « les propos ignobles » (sic) du ministre de l’Intérieur n’en en est que plus grotesque…

     Pas de quoi en tout état de cause en faire un fromage ou en tirer des conclusions définitives, notamment eu égard aux trajectoires bien policées de la plupart de ses anciens membres qui ont fait une carrière politique sous les couleurs de la droite courbe. Comme l’a relevé  aussi Bruno Gollnisch dans un tweet, « Et alors ? » Cette petite diversion  de M. Valls, aidée en cela par l’attitude ridicule du groupe UMP quittant l’hémicycle,  ne doit pas faire oublier  «  tous les députés socialistes ou écolos venant de l’extrême-gauche » …Elus socialo-écolo-gauchistes ralliés eux aussi très massivement à l’ultra libre échangiste d’essence euromondialiste, projet  il est vrai qui poursuit le vieux rêve internationaliste de destruction des Etats- nations et des peuples enracinés…

     Ne nous y trompons pas, les polémiques stériles montées en épingle pour faire accroire au Français que fondamentalement  « le PS  et l’UMP  c’est pas pareil » bénéficient en fait au Front National. Journaliste politique au Point, Charlotte Chaffanjon indique  aujourd’hui sur le site de cet hebdomadaire que « le pouvoir est impopulaire comme jamais. Contrairement à ce qu’avait dit François Hollande, les résultats de sa politique ne se font toujours pas sentir dans la vie quotidienne. Quant à l’UMP, elle est empêtrée dans sa guéguerre interne, dans ses contradictions de fond. Le bilan de tout ça, c’est que l’électorat de gauche est déçu et que l’électorat de droite est perdu ».

     Elle note que  la dernière polémique (lancée par Jean-François Copé)  sur le livre Tous à poil ! (confidentiel,  pas diffusé dans les classes et qui a  l’insigne avantage de détourner l’attention  sur le  ralliement de M Coppé  et d’une très large fraction des dirigeants de l’UMP au mariage et à l’adoption pour les couples homos NDLR),  rappelle la précédente sur les pains au chocolat arrachés à l’école ». Là aussi un petit prurit médiatique qui occultait le fait que l’UMP n’a jamais souhaité revenir franchement sur le catastrophique   regroupement familial, le droit du sol  et plus  largement remettre en cause   les pompes aspirantes de l’immigration.

     Cette hypocrisie de  l’UMP est flagrante chez un Claude Goasguen affirme même le  patron du groupe communiste au Conseil de Paris,   Ian Brossat, rallié à la candidature d’Anne Hidalgo. Le Parisien, rappelait   début févier qu’ en octobre 2013,  « l’élu communiste a soumis au vote du Conseil de Paris un vœu proposant la création d’un village d’insertion des Roms dans le XVIe arrondissement de Paris ». Et « en juin 2010 il  avait accusé (M. Goasguen)  de s’opposer systématiquement au logement social, dénonçant sa méfiance vis-à-vis de l’autre et son égoïsme social. Le principal intéressé avait (…)  provoqué un tollé en lançant : Vous n’avez qu’à nous mettre une étoile jaune et marquer XVIe arrondissement dessus!». Un tacle visant l’histoire familiale de M. Brossat  « petit-fils du physicien israélien Marcus Klingberg, condamné à 20 ans de prison par la justice israélienne pour espionnage au profit de l’Union soviétique » (Faits & Documents, septembre 2013).

      Ces dernières semaines Ian Brossat   a attaqué  M. Goasguen  sur son attribution de  2000 €  « à l’association Porte d’Auteuil Environnement montée, selon le communiste, «de toutes pièces pour empêcher la construction de logements sociaux dans le XVIe».« C’est une association qui ne se bat pas contre les logements sociaux mais contre un programme mixte à la gare d’Auteuil lequel prévoit des immeubles de dix étages en face de chez eux», avait  répliqué   M.  Goasguen, déclarant « (être)  bien plus choqué quand (il voit)  certains députés financer des syndicats étudiants comme l’Unef, en référence aux 70 000 € versés au syndicat par le député-maire PS du XIVe, Pascal Cherki ».

     Vu sous cet angle la réponse de M Goasguen fait mouche mais l’accusation sous-jacente portée par M Brossat est  bien évidemment  que le député-maire UMP  craindrait  l’arrivée d’un électorat non  acquis à son parti  et/ou immigré…

     Les bourgeois de gauche et de droite préfèrent il est vrai généralement  l’entre soi sur leur lieu de résidence  et scolariser leurs enfants dans des  écoles « homogènes ». Car pour tous ces gens là,   l’immigration de peuplement  c’est bon et bénéfique uniquement pour les Français « d’en bas ».  Alors oui, cette hypocrisie là, écœurante, révoltante même, elle sera, devra être résolument  sanctionnée affirme Bruno Gollnisch,   par nos compatriotes en mars et juin prochains !

    http://gollnisch.com/2014/02/26/polemiques-diversions/