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  • Faux et truquages historiques : 200 photographies et documents commentés

    « C’est le faux dans ses applications quotidiennes, ban­caires, artisti­ques, commerciales, historiques, diplomatiques, qui est étalé et démontré dans ce livre, à l’aide de docu­ments photographiques » 

    (par Fabrice Dutilleul)

    Qui est l’auteur ?

    Paul Allard a été un soldat affecté aux service de la Censure durant la Grande Guerre. Durant l’Entre-deux-Guerres, il devient un auteur fort connu pour ses livres : Les secrets de la censure durant la guerre, Les dessous de la guerre et Les dessous du Traité de Versailles, tous écrits grâce à des documents recopiés dans les services de la censure. Il devient un publiciste des classes moyennes, opposé à l’inquisition fiscale.

    En 1941, il publie un excellent petit livre Les provocateurs à la guerre, où il dénonce pêle-mêle les Reynaud, Daladier, « Mandel »-Rothschild, Blum et Zay, les écrivains et journalistes bellicistes, juifs, marxistes et ni juifs ni marxistes (les Benda, Duhamel, « Pertinax », Kérillis, Tabouis, Bois, Buré, etc.)…

    Et que devient-il ?

    À la fin de la guerre, ce livre lui vaut d’être inscrit sur les deux listes « infâmantes » des vengeurs du Comité National des Écrivains (la liste du 19 septembre et celle du 21 octobre 1944).

    Arrêté, il meurt en prison, en 1945, avant d’avoir été jugé. Il a toujours été anti-communiste. Il est taxé « d’antisémitisme » pour avoir dénoncé, dans son livre de 1941, les politiciens, journalistes et écrivains juifs qui réclamaient depuis 1933 la guerre contre le Reich. (Il ne doit pas être confondu avec l’immigré italien Giulio Cerreti, communiste ayant fui l’Italie fasciste et devenu membre du Comité Central du PCF de 1932 à 1945 sous le pseudonyme de Paul Allard).

    De quand date la première éditon de Faux et truquages historiques et de quoi traite le livre précisément ?

    Il est paru en 1934 sous le titre Usines de faux. L’auteur y dénonceune industrie que n’atteint pas la crise : celle du faux ! Car c’est une industrie. Développée par le machinisme, elle possède ses techniciens. Favorisée par le capitalisme, par le mercantilisme, elle travaille à pleins bras, « en tous genres », rémunératrice, multiforme, et internatio­nale. Elle ne redoute pas la surproduction. Ses adeptes ne con­naissent pas le chômage, et, chaque jour, de nouveaux dé­bouchés lui sont offerts.

    C’est le faux dans ses applications quotidiennes, ban­caires, artisti­ques, commerciales, historiques, diplomatiques, qui est étalé et démontré dans ce livre, à l’aide de docu­ments photographiques. Certes, le faux est de toute éternité, et Paul Allard aurait pu remonter au déluge s’il s’était donné pour objet d’en retracer l’histoire intégrale. C’est un témoignage de son temps. La grande diffi­cul­té a été de choisir. La guerre a donné un essor considérable à l’industrie du faux. La guerre est le triomphe du mensonge.

    Sommaire : La fraude fiscale… Michel Chasles et Vrain-Lucas… La tiare de Saïtapharnès… Quelques gangsters du crédit… Retrouvons la monnaie… Truquages pour amateurs d’antiquités… Et l’affaire Stavisky ?… Le faux d’Utrecht… L’affaire Dreyfus… Les Protocoles de Sion… 200 photographies et documents sont ainsi commentés.

    Faux et truquages historiquesPaul Allard, en collaboration avec Jean loubèsÉditions Déterna, collection « Documents pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 230 pages, 25 euros.

    www.francephi.com

  • Quelle leçon tirer des européennes ? La proportionnelle, et vite !

    Notre système électoral a agi comme une cocotte-minute sans soupape de sécurité.   

    J’ai toujours été un chaud partisan du scrutin à la proportionnelle, même lorsque je votais encore pour un parti dit de gouvernement. Les arguments en faveur du scrutin majoritaire m’ont très tôt paru comme des sophismes adaptés à la sauce « républicaine » pour gruger l’électeur et consolider un bipartisme de façade. Depuis le week-end dernier, il n’y a plus de doute. Le scrutin majoritaire non seulement donne une représentation infidèle de l’opinion de la nation mais il produit en plus deux effets pervers redoutables :

    - Il conforte les majorités politiques dans une fausse sécurité qui finit par creuser le fossé avec l’opinion ;

    - Se sentant lésée, l’opinion publique est encouragée dans une attitude de défiance et se radicalise toujours davantage.

    En somme, notre système électoral a agi comme une cocotte-minute sans soupape de sécurité, d’où les résultats « explosifs » de l’UKIP en Grande-Bretagne et du FN en France lors de cette dernière élection à la proportionnelle, et les résultats beaucoup plus mitigés de l’opposition, observés en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne où ce mode de scrutin est la règle.

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  • Quelle leçon tirer des européennes ? La proportionnelle, et vite !

    Notre système électoral a agi comme une cocotte-minute sans soupape de sécurité.   

    J’ai toujours été un chaud partisan du scrutin à la proportionnelle, même lorsque je votais encore pour un parti dit de gouvernement. Les arguments en faveur du scrutin majoritaire m’ont très tôt paru comme des sophismes adaptés à la sauce « républicaine » pour gruger l’électeur et consolider un bipartisme de façade. Depuis le week-end dernier, il n’y a plus de doute. Le scrutin majoritaire non seulement donne une représentation infidèle de l’opinion de la nation mais il produit en plus deux effets pervers redoutables :

    - Il conforte les majorités politiques dans une fausse sécurité qui finit par creuser le fossé avec l’opinion ;

    - Se sentant lésée, l’opinion publique est encouragée dans une attitude de défiance et se radicalise toujours davantage.

    En somme, notre système électoral a agi comme une cocotte-minute sans soupape de sécurité, d’où les résultats « explosifs » de l’UKIP en Grande-Bretagne et du FN en France lors de cette dernière élection à la proportionnelle, et les résultats beaucoup plus mitigés de l’opposition, observés en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne où ce mode de scrutin est la règle.

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  • L’Union européenne contre l’Europe

    Le sentiment européen a pris son essor après 1945. L’Union européenne s’est alors construite autour d’un slogan : « L’Europe c’est la paix ». Aujourd’hui le souvenir des guerres entre Européens s’efface au moment où l’Union européenne multiplie les causes de friction entre Etats et entre peuples. « L’Europe c’est la paix » mais l’Union européenne c’est une source de multiples conflits. Explications.

    La confusion entre l’Union européenne (institution politico-bureaucratique politiquement correcte) et l’Europe (héritage culturel et mythologique) est un mensonge qui fait beaucoup de mal. Car ce qui va de travers est attribué à l’Europe alors que ce qui est en cause, c’est l’Union européenne et son idéologie néfaste.

    Destruction des frontières et conflits de frontières

    En fait, la destruction des frontières et la volonté générale de normalisation et de centralisation dressent les Européens les uns contre les autres :

    - ce sont l’Irlande et la Pologne qui s’opposent à propos des immigrés polonais en Irlande ; ou la Roumanie qui entre en conflit avec les autres pays à propos des Roms ;

    - ce sont l’Italie et la France qui se chamaillent à propos des migrants clandestins de Lampedusa ;

    - c’est le Danemark qui se fait gourmander quand il rétablit des contrôles à ses frontières ;

    - ce sont les pays du nord qui ne veulent pas payer pour les pays du sud, appelés avec mépris les pays de « Club Méd » ;

    - ce sont les pays du sud qui se sentent humiliés par les pays du nord qui veulent racheter leurs îles et leurs côtes ;

    - ce sont les petits pays qui regimbent devant les diktats des plus grands.

    « L’Europe c’est la paix » est un slogan qui parle encore aux générations qui ont connu la guerre. Mais dans la réalité d’aujourd’hui, c’est de la novlangue, car l’Union européenne – qui n’est pas l’Europe – est un multiplicateur de conflits entre Européens.

    L’euro et le retour de la germanophobie

    L’euro a imposé une monnaie unique à des pays qui ne constituaient pas une zone monétaire optimale. L’euro a imposé le même carcan monétaire à des pays de culture économique et monétaire différente. La monnaie commune était une idée heureuse, la monnaie unique une idée dangereuse.

    Aujourd’hui les craquements de l’euro – sorte de Mark continental – développent l’acrimonie entre Européens. Les Allemands se plaignent de l’irresponsabilité et de la nonchalance de leurs voisins. La France et les pays du sud répondent que le modèle allemand n’est pas généralisable : pour une raison simple, l’Allemagne réalise ses excédents commerciaux non sur le reste du monde (elle a eu, en 2009, 19 milliards de déficit commercial sur la Chine) mais sur les autres pays européens. Si les voisins de l’Allemagne s’alignaient sur le modèle allemand, l’Allemagne plongerait dans la déflation.

    Cette analyse objective s’accompagne souvent de commentaires germanophobes : sur le site Atlantico, l’essayiste Jean-Luc Schaffauser, qui se présente comme « Alsacien, Germain et Français », écrit : « Il revient à la France, avec l’appui de l’Espagne et l’Italie, et d’autres pays de l’Europe du Sud, de contenir le démon allemand. A défaut, l’Europe n’aura aucune chance de survie. Nous sommes, en effet, en train d’aller vers une Europe allemande, c’est-à-dire vers plus d’Europe du tout ! L’Allemagne, après avoir détruit deux fois l’Europe, risque fort de la détruire une troisième fois par la guerre des temps modernes, la guerre économique. L’Allemagne a besoin d’une correction ; sa correction, c’est la vérité sur sa politique ! ». « Europe allemande », « démon », « correction » : derrière une analyse économique rationnelle, c’est le retour d’un vocabulaire stigmatisant, culpabilisant et diabolisant, peu propice à l’amitié entre les peuples.

    Dans le même esprit un auteur des Echos avait sérieusement envisagé que l’Allemagne prenne en charge la dette grecque au titre de « réparations » dues pour la Seconde Guerre mondiale pourtant officiellement terminée il y a… deux tiers de siècle.

    La faute de l’Union européenne : ne pas s’être (op)posée face au reste du monde

    L’Union européenne a un marché unique et une monnaie unique mais elle n’a pas de politique commerciale face au reste du monde. L’Union européenne est la zone économique la plus ouverte du monde ; son déficit commercial n’est pas dû à ses faiblesses économiques mais à ses faiblesses politiques. Son tort est d’accepter le dumping social et environnemental des pays émergents ; son tort est d’accepter les pratiques commerciales déloyales de ses principaux concurrents ; son tort est d’accepter sans réagir la politique mercantiliste de la Chine qui impose un yuan sous-évalué tout en exigeant des exportateurs européens qu’ils transfèrent leur technologie et abandonnent, de facto, leurs droits de propriété intellectuelle.

    L’Union européenne a une monnaie unique mais elle n’a pas de politique financière commune. Elle se trouve donc exposée aux pratiques prédatrices de la finance anglo-saxonne. Les déficits budgétaires américains et britanniques sont supérieurs à ceux de l’Italie et de la France ; leur endettement public et privé est aussi supérieur : pourtant la spéculation (« les marchés ») s’attaque à l’Italie et à la France, non, pour le moment du moins, aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne. La raison en est simple : les banques centrales anglo-saxonnes rachètent la dette des Etats anglo-saxons ; la Banque centrale européenne ne rachète pas (elle n’en a d’ailleurs pas le droit) les dettes des Etats européens. Résultat : la masse monétaire créée par les Anglo-Saxons est disponible pour spéculer sur les dettes européennes. Inspiré par l’Allemagne, le modèle monétaire de la BCE est sans doute vertueux mais il n’est pas tenable dans un monde complètement ouvert. L’Union européenne devra choisir : réglementer et protéger son marché financier ou faire, comme les autres, fonctionner la planche à billets.

    L’Union européenne cherche à construire un gouvernement économique commun mais les personnalités mises en avant appartiennent toutes à la superclasse mondiale : le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, est un homme du Bilderberg et de la Trilatérale ; comme l’est Mario Monti, le nouveau premier ministre italien, par ailleurs ancien de Goldman Sachs ; tout comme Mario Draghi, le nouveau président de la BCE. Ce qu’on appelle la « gouvernance européenne » est de fait au service de la finance mondialisée.

    L’Europe, une figure singulière face aux trois impérialismes : américain, musulman, chinois

    Les peuples et les nations européennes sont en train de reprendre leurs chicaneries.

    Pour deux raisons 

    - l’Union européenne veut leur imposer des règles communes qui ne leur conviennent pas ;

    - et dans le même temps l’Union européenne les livre pieds et poings liés à trois impérialismes :

        l’impérialisme financier des Etats-Unis et de la superclasse mondiale ;

        l’impérialisme commercial des Chinois ;

        l’impérialisme migratoire et civilisationnel des musulmans.

    En face de cela, l’Europe ne peut survivre qu’en retrouvant le sens de son identité, de ses frontières et de ses intérêts. L’Europe a des concurrents, des adversaires, des prédateurs et même des ennemis. Son problème c’est que l’Union européenne ne veut pas en tenir compte.

    Andrea Massari, 23/11/201

    http://www.polemia.com/lunion-europeenne-contre-leurope/

  • Georges Clemenceau (1841 - 1929)On l'appelait « le Tigre »

     

    Georges Clemenceau (*) est une figure majeure des débuts de la IIIe République et de la Première Guerre mondiale.

    Il fut aussi une personnalité d'exception dans tous les sens du terme : journaliste hyperactif et spirituel, grand voyageur, collectionneur d'art féru d'Histoire ancienne et de spiritualité asiatique, amateur de femmes, duelliste etc.

    Élu de gauche ou d'extrême-gauche, contestataire-né et laïc militant, il dénonça les conquêtes coloniales et l'influence du clergé.

    Mais c'est seulement à 65 ans qu'il entra au gouvernement et il attendit encore quelques mois pour en prendre la tête... Songeons que c'est au même âge qu'une autre personnalité d'exception,Winston Churchill, devint Premier ministre.

    Au gouvernement, Georges Clemenceau se montra un farouche partisan de l'ordreet réprima sévèrement les manifestations de mineurs ou de viticulteurs tout en déployant une intense activité réformatrice en vue d'améliorer la condition ouvrière. Il négocia aussi la séparation des Églises et de l'État 

    Il donna enfin sa pleine mesure à la fin de la Grande Guerre, quand, appelé une nouvelle fois à la présidence du Conseil, il rassembla toutes les énergies en vue de la victoire finale.

    André Larané

    Un médecin en politique

    Georges Clemenceau est né à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) le 28 septembre 1841. Enfant, il séjourne dans le manoir médiéval de l'Aubraie. Son père, médecin, laïc et ardent républicain, par ailleurs peintre et dessinateur talentueux, le rallie très tôt à ses idées.

    Étudiant à Paris, le jeune homme bénéficie de la protection d'Étienne Arago, un ami de la famille.

    Il est emprisonné pendant dix semaines, sous le Second Empire, pour avoir tenté de commémorer avec ses amis l'insurrection républicainede février 1848. Incarcéré dans la prison de Mazas, sur le boulevard Diderot, à Paris, cela lui donne l'occasion de faire la connaissance d'Auguste Blanqui, un éternel insoumis.

    Suite à une peine de coeur, il prend le bateau pour les États-Unis en 1865. Il va y séjourner quatre ans comme professeur de français et d'équitation et correspondant du journal Le Temps. Il en revient quatre ans plus tard avec une bonne connaissance de la langue anglaise (rarissime chez les Français de sa génération) et une jeune épouse américaine, Mary Plummer, dont il se montre très amoureux, au moins dans les premières années du mariage.

    À 29 ans, il s'apprête comme son père à suivre une carrière de médecin, « monte » à Paris et ouvre un cabinet à Montmartre, 23, rue des Trois-Frères. À cette occasion, il se lie d'amitié avec Louise Michel, institutrice dans le quartier. Mais la guerre le rattrape.

    Après la défaite de Sedan, l'amitié d'Étienne Arago lui vaut d'être nommé maire provisoire de Montmartre par le gouvernement de la Défense nationale, en septembre 1870. Il dénonce l'armistice de janvier 1871 qui consacre la défaite de la France face aux armées prussiennes et affiche une proclamation où l'on peut lire : « On vous a livrés sans merci. Toute résistance a été rendue impossible ».

    Le 18 mars 1871, il assiste, impuissant, au massacre des généraux Lecomte et Clément-Thomas par la populace de Montmartre. De ce massacre va sortir laCommune. Révulsé par la violence de la foule, Clemenceau en comprend néanmoins l'origine : les souffrances du siège et l'exaspération devant le défaitisme des dirigeants. Il va dès lors plaider pour l'amnistie des Communards, sans cacher son mépris pour « Monsieur Thiers », propagandiste de la République conservatrice.

    Un leader radical

    Sous la IIIe République, en 1876, Clemenceau se fait élire député de Paris sans interrompre son activité de médecin. Grâce à ses talents d'orateur, il prend la tête de la gauche que l'on dit « intransigeante » ou« radicale ».

    À cette place, il s'en tient longtemps à un rôle d'opposant actif qui lui vaut le surnom de « tombeur de ministères ». Ainsi combat-il avec succès les gouvernements « opportunistes » de Jules Ferry.

    Injustement soupçonné d'avoir reçu de l'argent de Cornelius Herz, lors duscandale de Panama, il est battu aux élections et doit vendre une bonne partie de ses collections d'art asiatique pour rembourser ses dettes. 

    Il se consacre dès lors au journalisme mais revient en grâce avec l'Affaire Dreyfus. Convaincu de l'innocence du capitaine par son frère Mathieu Dreyfus, il s'engage résolument dans le camp dreyfusard et, lors d'une conférence de rédaction épique, donne à l'article d'Émile Zola, dans son journal L'Aurore, le titre qui fera sa célébrité : J'Accuse !

    Clemenceau retrouve enfin une tribune en étant élu sénateur du Var en 1902 et s'impose comme le chef du mouvement radical, à l'extrême-gauche de l'échiquier politique, sans pour autant s'affilier au nouveau « parti républicain radical » (ni à aucun autre parti d'ailleurs).

    Le 13 mars 1906, à 65 ans, le « tombeur de ministères » accède pour la première fois à un poste ministériel.

    Ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Ferdinand Sarrien, il est aussitôt mis à l'épreuve par la catastrophe de Courrières survenue trois jours plus tôt : après avoir courageusement tenté de raisonner les mineurs éprouvés par le drame, il fait donner la troupe pour éviter que leur grève ne paralyse le pays.

    Sept mois plus tard, le 18 octobre 1906, Clemenceau forme enfin l'un des plus longs ministères de la IIIe République, du 18 octobre 1906 au 20 juillet 1909 (trente-trois mois ! un exploit sous la IIIe République). L'énergie qu'il met dans la modernisation de la police et la lutte contre les malfrats lui vaut le surnom de « Tigre » (et c'est encore le profil d'un tigre et de Clemenceau qui figure dans le logo de la police nationale !).

    Dans son équipe figure pour la première fois un ministre du Travail, le socialiste René Viviani. Le ministre de la Guerre n'est autre que le général Picquart, quelques années plus tôt sanctionné par sa hiérarchie pour avoir pris fait et cause en faveur de Dreyfus.

    Le président du Conseil confirme son sens particulier du dialogue social lors des manifestations de vignerons languedociens victimes de la surproduction et de la mévente du vin. Il mène aussi à son terme la séparation des Églises et de l'État avec Aristide Briand, ministre de l'Instruction publique et des Cultes.

    Son ministre des Finances, Joseph Caillaux, qui deviendra pendant la guerre son ennemi inexpiable, propose l'impôt progressif sur le revenu mais le projet est bloqué par le Sénat.

    Va-t-en-guerre  

    De retour dans l'opposition, pendant les années qui précèdent la Grande Guerre, Clemenceau trouve le temps de faire un grand voyage en Amérique latine, notamment en Argentine et au Brésil, en 1910, où il est accueilli en héros. Mais de retour en France, il s'applique à préparer le pays à un nouveau conflit avec l'Allemagne.

    En 1913, il fonde un journal L'Homme libre. On peut y lire un article intitulé « Vivre ou mourir » avec cette adresse aux jeunes (lui-même a 72 ans) : « Un jour, au plus beau moment où fleurit l'espérance... tu t'en iras... au-devant de la mort affreuse qui fauchera des vies humaines en un effroyable ouragan de fer. Et voilà qu'à ce moment suprême... ta cause te paraîtra si belle, tu seras si fier de tout donner pour elle que, blessé ou frappé à mort, tu tomberas content ! »

    Dès le début de la Grande Guerre, il ne se prive pas de critiquer le gouvernement et l'état-major, l'un et l'autre trop soumis à l'autorité du général Joffre. Le 7 octobre 1914, son journal L'Homme libre devient L'Homme enchaîné, en guise de protestation contre la censure. Mais lui-même multiplie les visites sur le front, ce qui lui vaut un regain de popularité chez les combattants. 

    À l'automne 1917, à un moment crucial de la guerre, son vieux rival le président Raymond Poincaré se résout à l'appeller à la tête du gouvernement, prenant acte de sa détermination à poursuivre la guerre jusqu'à la victoire totale. Georges Clemenceau rassemble alors toutes les énergies du pays en vue de lavictoire, ce qui lui vaut un nouveau surnom, « Le Père de la Victoire ». Avec affection, les combattants des tranchées l'appellent plus simplement « Le Vieux ».Jusqu'au-boutiste

    Clemenceau, qui veut combattre jusqu'à l'écrasement de l'adversaire, n'hésite pas à poursuivre en justice les partisans d'une paix de compromis, tel Joseph Caillaux. Il torpille aussi les négociations de paix du jeune empereur d'Autriche Charles 1er en publiant ses lettres secrètes échangées avec le quai d'Orsay.

    Mais à l'heure de la victoire, il décide, contre l'avis du président Poincaré, de signer l'armistice sans délai, renonçant à pénétrer en Allemagne, voire à gagner Berlin. Scrupule humanitaire ? Ou crainte que les Américains ne volent la victoire aux Français en arrivant les premiers à Berlin ? Les nationalistes allemands tireront plus tard argument de ce que leur territoire n'a pas été envahi pour attribuer la défaite à un « coup de poignard dans le dos » porté par des traîtres, essentiellement juifs...

    Une fois le conflit terminé, Clemenceau introduit dans le traité de paix de Versailles des termes humiliants qui, à son corps défendant, serviront, plus tard, les desseins d'Adolf Hitler. Sous la pression des négociateurs anglais et américains, il ne peut  empêcher d'autre part l'éclatement de l'Autriche-Hongrie en une myriade de petits États indéfendables qui se révèleront des proies idéales pour le IIIe Reich hitlérien.

    Il doit malgré tout essuyer des critiques de ceux qui lui reprochent d'avoir été trop modéré dans les négociations de paix avec les vaincus et le qualifient ironiquement de  « Perd-la-Victoire ».

    Immensément populaire, Georges Clemenceau est élu par acclamation à l'Académie française - où il ne siègera jamais - et va rester à la tête du gouvernement jusqu'au 18 janvier 1920. L'attentat manqué d'un jeune anarchiste, Émile Cottin, lui vaut un surcroît de popularité... et une balle dans le poumon, qui ne sera jamais extraite. Retraite active

    Quand ses amis évoquent une possible candidature à la présidence de la République, il ne s'y oppose pas car il pense de la sorte pouvoir veiller à l'application stricte du traité de Versailles, face au laxisme supposé des Anglo-Saxons. Mais comme ni la droite, ni les socialistes et Briand ne veulent de lui, il renonce à présenter sa candidature et laisse la place à Paul Deschanel. Celui-ci devra démissionner neuf mois plus tard pour raisons de santé.

    Clemenceau se retire en Vendée, à Saint-Vincent-sur-Jard, dans sa « bicoque » de Bélébat, face à l'océan.

    Il effectue aussi d'ultimes et grands voyages. D'abord en Orient de septembre 1920 à avril 1921, s'arrêtant dans la vallée du Nil puis traversant de bout en bout les Indes britanniques et les Indes néerlandaises (Indonésie), de Peshawar à Bali avec un détour par Ceylan et une halte aux grottes d'Ajanta (haut lieu du bouddhisme) ! Au printemps 1921, il rend visite en Angleterre à Churchill et Kipling. À l'automne 1922, il est invité aux États-Unis et acclamé par les foules.

    Globe-trotter impénitent, il ne va toutefois jamais atteindre le Japon en dépit de sa passion pour le bouddhisme et la culture nippone, en phase avec le « japonisme » de son époque.

    Cette passion remonte à ses années d'études, quand il se lia d'amitié avec Saionji Kinmochi, un étudiant japonais qui allait devenir lui aussi le chef du gouvernement de son pays et retrouver Clemenceau à la table de négociations du traité de Versailles, en 1919 !

    Après que le « Tigre », dans ses années de jeunesse, se fut battu en duel avec un énergumène qui avait craché sur l'Olympia de Manet, il se lia avec le milieu artistique et noua une amitié durable avec le critique d'art Gustave Geoffroy.

    Il conserva des rapports étroits avec les artistes de son temps comme Bourdelle ou Rodin et défendit avec la dernière énergie la peinture de son vieil ami Claude Monet, lequel, reconnaissant, offrit les Nymphéas à la République française après la Grande Guerre. Cette série de toiles monumentales bénéficie aujourd'hui d'un écrin lumineux à l'Orangerie des Tuileries (Paris) où elle a été installée officiellement le 17 mai 1927.

    Georges Clemenceau meurt le 24 novembre 1929, dans son appartement parisien, 8, rue Benjamin Franklin. Inhumé dans le parc de la maison familiale de Mouchamps, auprès de son père, il emporte dans la  tombe un bouquet de fleurs que lui ont remis des poilus lors d'une visite du front et qui ne l'a jamais quitté.À la retraite, le vieil homme trouve encore le temps d'écrire. Il rédige Grandeurs et misères d'une victoire pour justifier son intervention au traité de Versailles, et également une biographie de Démosthène, sur une suggestion de sa dernière amie de coeur, Marguerite Baldensperger.

    Une personnalité explosive

    Georges Clemenceau ne fut pas seulement un homme d'État exceptionnel mais aussi une personnalité explosive et caustique, connue pour ses bons mots. Redoutable bretteur et doté d'un grand courage physique, Clemenceau ne rechignait pas à convoquer sur le pré ses adversaires. Il se battit ainsi en duel, au sabre ou au pistolet, avec Déroulède, Drumont et également le pauvre Deschanel.

    Clemenceau nourrissait par ailleurs une grande tendresse pour les femmes, même s'il n'a pas eu autant de liaisons que lui en prête la rumeur. Il n'est que de considérer le volumineux recueil de ses Lettres à une amie, adressées dans son grand âge à Marguerite Baldensperger. Lui-même ne s'est jamais vanté de ses succès féminins et son biographe Jean-Baptiste Duroselle relève qu'aucune femme, y compris parmi les comédiennes de son entourage, n'a confessé une liaison avec le grand homme.

    Il ne pardonna pas pour autant à sa propre épouse, dont il vivait séparé de fait, une fugace liaison avec le jeune précepteur normalien de ses enfants : en personne, il conduisit la police dans la chambre d'hôtel où les deux amants s'étaient réfugiés et permit que l'épouse infidèle fut envoyée en prison. Après quoi, en mars 1892, ayant obtenu le divorce et sans laisser à la pauvre Mary le temps de rentrer chez elle et voir leurs trois enfants, il la renvoya aux États-Unis avec un billet de troisième classe.

    On peut lire bien évidemment de nombreuses biographies sur le « Tigre », dont celles de Jean-Baptiste Duroselle (de loin la plus complète et la plus dense) et de Michel Winock, qui met l'accent sur la personnalité du Tigre (Perrin, 2007). La biographie de Philippe Erlanger (Grasset, 1968) est sans doute la plus caustique de toutes.

    Citons également un ouvrage très richement illustré : Portrait d’un homme libre (Mengès, 2005), par Jean-Noël Jeanneney, dont le grand-père Jules Jeanneney fut un proche collaborateur de Clemenceau et participa à son gouvernement de guerre.. Jean-Noël Jeanneney a aussi préfacé la réédition de Grandeurs et misères d'une victoire (Perrin, 2010).

    Clemenceau et Churchill, deux génies de la guerre

    À trois décennies d'écart l'un de l'autre, trois hommes d'exception ont croisé le destin de leur pays respectif, à un moment clé de l'Histoire : Lincoln (1809-1865), qui mena son camp à la victoire dans la guerre de Sécession, Clemenceau (1841-1929) dans la Grande Guerre, Churchill (1874-1965) dans la Seconde Guerre mondiale.

    Il est piquant de recenser les fortes similitudes entre le Français et le Britannique... L'un et l'autre ont témoigné tout au long de leur longue vie d'une énergie hors du commun. Ils ont gagné la notoriété grâce à leurs articles et leurs livres et ont accédé enfin à un rôle historique à l'heure où la plupart des gens avaient déjà pris leur retraite.
    - Clemenceau devint ministre à 65 ans et c'est à 76 ans seulement, en 1917, qu'il assuma la charge de chef de guerre qui lui valut la reconnaissance éternelle de ses concitoyens,
    - Churchill accéda aux postes ministériels beaucoup plus tôt mais c'est à 66 ans, en 1940, qu'il dut à lui tout seul contenir la furie hitlérienne. 
    Quelques mois décisifs ont suffi à l'un et l'autre pour gagner une place de premier plan dans l'Histoire, le premier avec le surnom de « Tigre », le second avec celui de « Vieux Lion » (en référence au symbole héraldique de la monarchie anglaise !

    Relevons tout de même aussi ce qui les différencie : Clemenceau, issu d'une vieille famille de la bourgeoisie de province, a mené un train de vie honorable et sans ostentation ; Churchill, cadet d'une famille ducale, a mené un train de vie de grand aristocrate - mais avec les revenus de ses livres bien plus que de ses héritages. Le premier était opposé aux conquêtes coloniales, le second un fervent partisan de l'Empire britannique. Enfin, il semble que le premier était beaucoup plus enclin aux aventures féminines que le second
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    http://www.herodote.net/On_l_appelait_le_Tigre_-synthese-205-430.php

     

  • Malgré l'effondrement du PS, l'exploit de l'UMP

    Alors que l'effondrement du PS laisse peu de cartes dans la main de François Hollande, qui a déjà utilisé celle du remplacement de Premier ministre, l'UMP commet l'exploit de focaliser l'attention médiatique sur son financement.

    L'ex-directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy a reconnu de fausses facturations au nom de l'UMP pour «absorber» les frais de campagne de l'ex-président. Jean-François Copé va répondre aux critiques lors d'un bureau UMP à l'Assemblée réunissant les ténors du parti.

    Jérôme Lavrilleux a ainsi reconnu que des meetings de Nicolas Sarkozy ont été indûment facturés à l'UMP par la société Bygmalion, au cours d'une interview sur BFMTV, lundi 26 mai, au cours de laquelle on a pu le voir en larmes. 

    "Les dépenses de la campagne (...) ont explosé et (...) ont été beaucoup plus importantes. Tout ceci a coûté de l'argent que ne permettait pas d'absorber des comptes de campagne. Une partie a été mise sur les comptes de campagne (...) L'autre partie a été absorbée par l'UMP. (...) Il y a eu un dérapage sur le nombre, non pas sur la valeur, mais sur le nombre d'événements qui ont été organisés dans cette campagne. J'ai pas eu le courage de dire stop, on en fait trop, on va dans le mur. J'ai commis cette erreur. J'ai fait part de mon sentiment. Je n'en ai fait part ni à Nicolas Sarkozy, ni à Jean-François Copé. Jean-François Copé n'a pas été mis au courant de cette dérive en volume de dépense."

    "La facturation sur ces événements, c'était une manière de ventiler les dépenses qui auraient dû l'être sur les comptes de campagne. On a une législation sur les comptes de campagne qui est totalement à côté de la plaque (...) Tous les partis politiques, notamment les deux qui vont au second tour, sont obligés d'user d'expédients.  Il n'y a pas besoin d'avoir fait sciences-po pour s'en rendre compte. (...) Je note qu'on s'interroge souvent sur nous, et très peu sur l'autre."

    Maître Patrick Maisonneuve, l'avocat de la société Bygmalion qui a lancé les accusations de factures bidons contre Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé et l'UMP, est un membre du Parti Socialiste dont il a déjà auparavant défendu plusieurs de ses ténors dont Henri Emmanuelli et Jean-Noël Guérini. Moins de 5 minutes après que ce même Patrick Maisonneuve eut lancé ses accusations contre l'UMP, la police était déjà sur place pour perquisitionner le siège de l'UMP. Le PS sait se défendre.

    Michel Janva

  • Discours historique de Marine Le Pen, élections européennes, 25 mai 2014

  • Jean-François Copé démissionne, c’est fait !

    L’information est tombée. A la suite de l’affaire Bygmalion, le bureau politique extraordinaire de l’UMP vient d’obtenir la démission de Jean-François Copé de la présidence du parti. La démission prendra officiellement cours le 15 juin. L’ensemble de la direction de l’UMP présentera également sa démission.

    Une direction par intérim sera assurée par Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon, trois anciens premiers ministres de l’UMP.

    Mais que reste-t-il de l’UMP ce matin, si ce n’est un incroyable naufrage…

    http://medias-presse.info/jean-francois-cope-demissionne-cest-fait/10515

  • Allemagne – Sept députés européens pour le parti anti-euro AfD

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    Allemagne – Alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne) est un parti eurosceptique créé en 2013. Six mois à peine après sa fondation, l’AfD créait la surprise en obtenant plus de 2 millions de voix aux élections de septembre 2013, ne ratant que de peu l’entrée au Bundestag avec un score de 4,7 %.

    Mais l’Afd réitère l’effet de surprise en obtenant 6,5 % des voix lors des élections européennes, ce qui lui accorderait 7 députés européens.

    L’Afd est classé comme parti « populiste ». Il se revendique plutôt comme anti-establishment et anti-euro (l’AfD milite pour le retour au Deutsche Mark) mais non anti-Europe. L’AfD prône également l’utilisation du référendum pour les décisions politiques importantes, tant au niveau national qu’européen.

    http://medias-presse.info/allemagne-sept-deputes-europeens-pour-le-parti-anti-euro-afd/10490

  • Tourisme ou immigration sauvage ? La Commission Européenne veut encore assouplir les règles de délivrance des visas.

    Les médias se sont évertués à évacuer du débat électoral européen la question de l’immigration. Une attitude d’ autant plus choquante que la Commission européenne veut faciliter la délivrance des visas (ec.europa.eu)). Ainsi, sous  prétexte de développer le tourisme, la commission de Bruxelles a remis en chantier le règlement européen sur les visas qu’elle veut réformer dans un sens laxiste. En feignant d’oublier que les visas de courte durée sont l’une des filières (avec la demande d’asile) de l’immigration clandestine et du grand remplacement. Andre Posokhow fait le point pour Polémia.

    Une réglementation européenne des visas qui a été modifiée et qui se veut stricte

    Le règlement  du Parlement européen et du Conseil du 13 juillet 2009 a  établi un code communautaire des visas. Il a pour objectif de fixer les conditions et les procédures de délivrance des visas de court séjour (durée maximale de trois mois) et du transit par les États membres de l’Union européenne . Il concerne tout ressortissant de pays tiers, qui doit être muni d’un visa lors du franchissement des frontières extérieures de l’Union.

    Il s’agit  d’un dispositif de contrôle de l’immigration qui se veut strict et apparait en théorie rigoureux et contraignant.

    Le tourisme  a bon dos

    Selon la Commission, en 2011, les touristes de pays tiers ont dépensé environ 400 milliards d’euros dans l’Union européenne et ce chiffre devrait atteindre 500 milliards d’euros d’ici à 2020

    Cependant de nouveaux touristes potentiels seraient souvent découragés par la bureaucratie et les difficultés pratiques et, en particulier, par les procédures jugées longues et complexes, nécessaires pour obtenir un visa leur permettant d’entrer dans l’UE. Observons que les procédures européennes ne peuvent pas être plus contraignantes que celles des Etats Unis ce qui n’empêche pas ce pays d’être la première ou la deuxième destination touristique mondiale

    De récentes études indiqueraient que l’assouplissement des règles de visas permettrait la création d’un demi-million d’emplois dans le secteur du tourisme, à ceci près qu’une grande partie de ces emplois est assuré par des immigrés. Nous serions dans l’exemple type où les migrations créent de l’immigration.

     La Commission veut rendre  la délivrance des visas plus facile

    En novembre 2012, la Commission européenne a annoncé une modification de la politique des visas et a  noté que, pour exploiter le potentiel du secteur européen du tourisme, cette politique européenne -historiquement axée sur les préoccupations de sécurité- devait aussi tenir compte des implications économiques.

    Certes il est indiqué que la révision du régime des visas devra continuer à respecter totalement les aspects liés à la sécurité. La réforme mettra cependant l’accent sur l’introduction, pour les personnes qui se rendent régulièrement dans l’espace Schengen, de mesures de simplification obligatoires, comme la délivrance automatique de visas à entrées multiples.

    A deux mois des élections européennes la Commission européenne a proposé le 1er avril 2014 d’apporter des modifications substantielles aux règles de délivrance des visas. L’ensemble des mesures proposées comporte dans le « Volapuck » à multiples entrées dont les instances européennes ont le secret:

    -un rapport sur “Une politique des visas plus intelligente au service de la croissance économique” qui évalue l’application du code des visas par les États membres ;

    -une proposition de règlement relatif aucode des visas de l’Union ;

    -une proposition de règlement portant « création d’un visa d’itinérance ». Il sera intéressant de savoir ce que recouvre ce nouveau concept. Les 600 000 migrants qui attendent sur les côtes libyennes en bénéficieront ils ?

    -des statistiques sur les visas.

    Tourisme et immigration illégale

    Que de bonnes intentions ! Quelle bonheur d’espérer un déferlement de touristes chinois et indiens déferler sur notre pays pour donner un coup de fouet à notre économie ! Et les vilains souverainistes osent soutenir que la Commission ne s’occupe pas des intérêts des pays membres sauf de ceux de l’Allemagne ! Ainsi la France pourrait, après avoir perdu son industrie du fait des bienfaits de l’euro, après le bradage de son patrimoine déjà bien avancé, après l’écrasement de son agriculture grâce au futur traité transatlantique, réaliser enfin son vrai destin : devenir le grand parc Astérix du monde euro atlantique.

    Le problème que pose cet objectif touristique de rencontre entre les peuples est que les visas courts dits touristiques, constituent depuis longtemps une des modalités de l’immigration illégale.

    Selon le rapport sénatorial de 2005 (déjà), en France, la méthode la plus courante de l’immigration illégale est le visa court de tourisme valable trois mois. Puis le «  touriste » reste en se fondant dans la masse ou en faisant une demande d’asile à l’OFPRA (Office français pour les réfugiés et les apatrides). Le récépissé de la demande donne au migrant le droit de rester jusqu’à la décision de l’Office à son sujet, ce qui prend au moins un an… plus tous les recours administratifs ! Précisons que pendant ce temps le migrant n’a en principe pas le droit de postuler à un emploi mais que cette disposition est allégrement violée.

    En définitive, le visa court dit de tourisme constitue une des voies de l’immigration illégale au sein des pays de l’Europe passoire. Il n’est pas possible de ne pas faire un rapprochement entre les propos de M.Schultz sur ce que sera la politique d’immigration de l’Europe des prochaines années avec cette simplification des procédures de visas. L’un des procédés les plus révoltants de l’oligarchie mondiale, européenne et française est bien l’utilisation du pouvoir réglementaire pour tout déréguler que ce soit en matière financière, d’énergies renouvelables ou d’immigration. En fait cette ouverture facilitera ce qui est la vraie politique d’immigration de l’UE : encore et encore des dizaines de millions de nouveaux immigrants en vue du grand remplacement. Comment ne pas rapprocher cette démarche de la Commission des propos de H Proglio président d’EDF qui eut la langue trop longue devant des ministres et qui laissaient entendre que la France accueillerait quatre millions d d’immigrés primo-arrivants de plus d’ici 2025.

    http://www.polemia.com/tourisme-ou-immigration-sauvage-la-commission-europeenne-veut-encore-assouplir-les-regles-de-delivrance-des-visas/