- Page 55
-
-
Isolationisme et pan-interventionnisme
Ex: http://perignem.blogspot.com
L’essentiel réside dans les conséquences de cette attitude d’isolement par rapport au reste du monde. La prétention américaine de former un monde nouveau et non corrompu était tolérable pour les autres aussi longtemps qu’elle restait associée à un isolement conséquent. Une ligne globale qui divise le monde de manière binaire en termes de bien et de mal est une ligne fondée sur des valeurs morales. Quand elle ne se limite pas strictement à la défense et à l’auto-isolement, elle devient une provocation politique permanente pour l’autre partie de la planète. Ce n’est pas un simple problème de conséquence logique ou de pure logique conceptuelle, pas plus qu’un problème de convenance ou d’opportunité ou un thème de discussion juridique sur la question de savoir si la Doctrine de Monroe est un principe juridique (un legal principle) ou une maxime politique. La question réellement posée est un dilemme politique auquel personne, ni l’auteur de la ligne d’isolement ni le reste du monde, ne peut se soustraire. La ligne d’auto-isolement se transforme très précisément en son contraire dès l’instant où l’on en fait une ligne de discrimination ou de disqualification du reste du monde. La raison en étant que la neutralité juridique internationale qui correspond à cette ligne d’auto-isolement est dans le droit international européen de XVIIIe et XIXe siècles. Quand la neutralité absolue, qui est essentielle à l’auto-isolement, vient à faire défaut, l’isolation se transforme en un principe d’intervention illimitée qui embrasse sans distinction la Terre entière. Le gouvernement des États-Unis s’érige alors en juge de la Terre entière et s’arroge le droit de s’immiscer dans les affaires de tous les peuples et de tous les espaces. L’attitude défensive caractéristique de l’auto-isolement se transforme, d’une manière qui fait apparaître toutes ses contradictions internes, en un pan-interventionnisme étendu à l’infini, sans aucune limitation spatiale.
Carl Schmitt in Changement de structure du droit international (1943)
-
Que vaut la vie d’une institutrice pour la caste journalistique ?
Vendredi soir, le JT a donné plus d'importance à Benoît Duquesne et au foot. Cherchaient-ils à justifier leur réputation de caste nombriliste et déconnectée ?
Vendredi 4 juillet au soir, la France est éliminée en quart de finale par l’Allemagne. Le journal de Laurent Delahousse sur France 2, après avoir annoncé ses deux titres – élimination de la France du Mondial et institutrice poignardée à mort par une mère d’élève à Albi – ouvre en réalité sur une autre disparition: celle du journaliste Benoît Duquesne. L’émotion de Laurent Delahousse parlant de son confrère est palpable.
Puis on passe au foot : près d’un quart d’heure d’hystérie collective en direct de Rio, de Paris, de Marseille, de Berlin, et même du camping de la sœur de Mathieu Valbuena (sic).
20h13. On passe enfin à Albi, où là aussi l’émotion est au rendez-vous. Figurez-vous que c’est affreux car les enfants ont assisté à la scène qui s’est déroulée dans la salle de classe et qu’en plus c’est la veille des vacances. Mais rassurez-vous, braves gens, on a dépêché une cellule de soutien psychologique de vingt personnes, et surtout, c’est le ministre Benoît Hamon, venu sur place, qui nous le dit : il s’agit d’un acte isolé. La mère de famille, dont on ne saura pas le nom (on me souffle qu’elle se prénomme Rachida), souffrait de « troubles psychologiques ». On interroge ses voisines – des Musulmanes voilées – qui témoignent de leur consternation : « Elle était normale avec nous », « on n’ aurait jamais pu imaginer »…
Lien permanent Catégories : France et politique française, immigration, insécurité, lobby 0 commentaire -
Famille et islam
Une étude de La Petite Feuille Verte. Extrait :
- "L’islam encourage la natalité et soutient la famille, mais selon des représentations qui lui sont propres.
- Dans le mariage comme dans la parentalité, l’islam instaure une inégalité totale entre l’homme et la femme. L’autorité parentale reste le privilège du mari et exclut tout partage de responsabilité entre les époux.
- En islam, la loi de Dieu se confond totalement avec la loi civile. Les prescriptions relatives à la sexualité et à la natalité ne sont pas le fruit d’une anthropologie fondée sur la grandeur de l’amour humain et elles ne considèrent pas le sens moral des actes qui en découlent."
-
"Je commence à être fatigué des leçons de M Juppé"
Henri Guaino a dit tout le mal qu'il pense de l'ancien repris de justice ;
"Pour donner des leçons de morale, il faut être exemplaire". "Je commence à être fatigué des leçons de M Juppé". "Je croyais que les épreuves de la vie avaient enfin débarrassé Alain Juppé de cette épouvantable arrogance, cet insupportable mépris dont il accable depuis toujours ceux qui sont en désaccord avec lui. Force est de constater que non".
-
Forces armées : débat avec Etienne Chouard et Laurent Henninger
-
Pénible avènement du compte pénibilité
D'excellents auteurs considèrent l'homme comme impropre au travail. Ils en donnent pour preuve qu'une telle activité le fatigue. Que le gouvernement Valls ait donc fait, plus ou moins, machine arrière sur la question de la "pénibilité" n'étonnera que deux catégories de citoyens. Cela surprend d'une part ceux qui, permanents syndicaux ou journalistes, n'exercent plus, depuis longtemps ou depuis toujours, la moindre tâche physiquement astreignante.
Mais on ne doit pas écarter la deuxième catégorie, qui croit encore au souffle d'énergie de la nouvelle combinaison ministérielle. Soulignons en effet que, coiffée par le surmâle catalan, elle n'a, malgré ses grands airs, n'a rien accompli depuis sa nomination le 31 mars. Elle demeure, quoi qu'on en pense essentiellement arrimée au char mou du successeur d'Armand Fallières, glorieux président de la Troisième république et des derniers Mérovingiens, ceux qu'on appelait les rois fainéants.
Si l'on entend en revenir au dossier du travail dit "pénible", on doit se plonger dans l'observation du monde réel, ce qui implique de sortir tant soit peu des romans et sermons de Victor Hugo ou Jean Jaurès.
Le monde réel c'est celui du marché libre, dont la logique économique finit toujours pour s'imposer contre toutes les utopies sociales en chambre.
Dans l'Humanité du 12 octobre 1950, par exemple, on pouvait lire en première page un grand discours de Kim Il-sung, que le journal appelait alors "Kim Ir-sen", président du gouvernement coréen et commandant en chef de l'armée "populaire". Photographié en complet veston il déclarait de façon martiale : "combattez farouchement, malgré toutes les difficultés jusqu'à la victoire finale." En observant aujourd'hui les images de son petit-fils Kim Jong-il héritier du trône nord-coréen et dirigeant inoxydable du parti communiste, on peut se demander quand même quel rapport ces gens-là ont jamais pu entretenir avec le travail "pénible". La réponse se trouve dans les concepts fabriqués par la propagande communiste et ses prolongements littéraires misérabilistes.
Dans les trois colonnes voisines, en effet, sur cette première page, le lecteur de "L'Huma" pouvait lire l'annonce, d'un "important rapport de Benoît Frachon au comité national de la CGT".
Rappelons-le, à ceux qui l'ignoreraient aujourd'hui, que le secrétaire général de la Centrale syndicale siégeait à cette époque de façon clandestine au bureau politique du parti communiste. Que recommandait alors, en cet automne 1950, le syndicaliste et militant stalinien ? Certes dans le corps du texte, en page 4 sur 5 colonnes on retrouve, contre le plan Marshall mots pour mots les même arguments que l'on utilise aujourd'hui contre le projet de traité transatlantique. Mais sa première préoccupation allait à la défense de Henri Martin. Et à l'autre bout de la même première page du même quotidien, on apprenait en effet que "les travailleurs parisiens se rendront nombreux, demain soir à la Mutualité, pour attester leur solidarité avec Henri Martin… Ils exigeront que l'on mette fin sans délai à l'expédition inconstitutionnelle contre le Viêt-Nam." Certains se demanderont d'ailleurs si la grande salle de la Mutualité, qui ne contient de nos jours 2 500 personnes qu'avec difficulté, n'a pas quelque peu rétrécis en 60 ans, à moins que les "travailleurs parisiens", affectés n'en doutons pas à des tâches [très] pénibles, n'aient, dès cette époque répondu qu'à une définition métaphorique : dans le discours marxiste on a toujours appelé classe ouvrière l'ensemble de ceux qui témoignent d'une conscience prolétarienne, même s'ils n'ont jamais pointé à l'usine usine. Dans "Les Temps modernes", Jean-Paul Sartre, qui lui-même n'avait jamais travaillé de ses mains laissait ainsi le glorieux porteur de valise du FLN Francis Jeanson, qui n'a jamais, quant à lui, pensé qu'avec ses pieds théoriser brillamment le sujet..
De ce point de vue donc, le concept de pénibilité, tel qu'on cherche à l'introduire en ce moment dans la nième pseudo-réforme des retraites étatisées, doit être tenue pour une simple variante de la même rhétorique.
Concrètement sur un marché libre et contractuel du travail la rémunération spécifique des tâches les plus difficiles se résout dans le niveau plus élevé des salaires.
Notre pensée ne doit donc pas aller aux petits bureaucrates du syndicalisme subventionnaire à la française. On citera ici plutôt l'exemple des mineurs de cuivre chiliens. Leur tâche se révèle infiniment plus pénible et dangereuse que celles jamais accomplies par les négociateurs de la conférence sociale française qui se réunira en cette fin de semaine sous la houlette de François Hollande. En contrepartie ils sont les travailleurs les mieux payés de leur pays.
Arrêtons-nous évidemment, de peur d'être accusé de faire l'apologie d'un pays "ultralibéral". Son économie n'a-t-elle pas été redressée par les [affreux] Chicago Boys de 1975 ? Leurs réformes produisent, cependant, depuis bientôt 40 ans leurs effets positifs, au point qu'elles paraissent intangibles, pour l'essentiel, même aux yeux de la présidente actuelle [socialiste] Mme Bachelet.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/07/penible-avenement-du-compte-penibilite.html
Remarque
Un de mes lecteurs et amis, sur Face Book, me faisant remarquer que "les mineurs chiliens sont des salariés du gouvernement, les mines lui appartenant." Je répond que certes dès 1966 la Codelco avait été rachetée à 51&bsp;% par le gouvernement (démocrate chrétien) chilien, avant Allende, pour des raisons indépendantes du prétendu "modèle social". Depuis le XIXe siècle, les revenus miniers (royalties ou bénéfices) constituent une ressource essentielle de l'État chilien. Cela ne change rien au fait que les mineurs ne sont pas considérés en fonction d'un "compte pénibilité en vue de la retraite" mais rémunérés par des salaires élevés et justifiés. Ce sont de véritables travailleurs. Ils n'ont pas été fonctionnarisés. Je citais cet exemple en pensant à l'image très forte de leur navette entre Santiago et le désert d'Atacama, qui me venait à l'esprit au fil de la plume. On pourrait en donner de bien meilleurs, ils sont innombrables dans le monde. On voudra bien excuser la superficialité de cet article de humeur. J'ajoute quand même que la très importante "Mine d'Escondida", par exemple, est privée et rapporte beaucoup d'argent à l'État chilien sous forme d'impôts.
-
Expulsion des grévistes de la faim à l'hôpital de Garches
Michel évoquait il y a quelques jours, cette initiative lancée par des parents d'enfants hospitalisés au service pédiatrique d'oncologie de l'hôpital de Garches. Cette grève de la faim a pour objectif d'obtenir une issue à la situation dans laquelle se trouve les enfants qui sont suivis aujourd'hui par le professeur Nicole Delépine dans un service qui doit fermer ses portes sans alternative autre que d'intégrer les services classiques qui ne proposent pas le même traitement.
Ce matin, les forces de l'ordre sont venus les expulser de la chapelle où les quatre personnes étaient venues se réfugier, après 10 jours passés à subir le harcèlement de l'APHP. Les parents sont choqués de voir que la seule réponse à leur demande est désormais la force. Plusieurs enfants en rémission ou guéris par le traitement utilisé par Madame Delépine sont venus soutenir ce matin les grévistes, et se sont retrouvés bloqués aux grilles d'enceintes. Parmi les soutiens, certains parents sont entrés pour voir leurs enfants hospitalisés mais ont été repris par les CRS présents sur place et évacués.
Ce réflexe d'envoyer la police expulser ceux qui défendent pacifiquement les enfants commence à être récurrent chez ce gouvernement. Espérons que le geste de ces personnes soit entendu, et qu'un réel débat soit mené pour permettre aux parents le choix du traitement qu'ils souhaitent pour leurs enfants, et leur permettre également le refus des expérimentations menées sur les enfants dans le cadre des protocoles proposés partout ailleurs en France.
-
Entretien avec Laurent Glauzy sur son dernier livre
« Les Géants et l’Atlantide » (disponible ici) :
-
Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n°368