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  • L'ambiguïté de l'appel du Conseil français du culte musulman pour les chrétiens d'Orient

    Dans son "Appel de Paris", le Conseil français du culte musulman rappelle, entre autres, le droit des chrétiens d'Orient à "pratiquer leur foi en toute liberté". Une formule ambiguë, que regrette Bernard Antony sur son blog :

    "Alors que dans tant de pays du monde islamique n’ont cessé de se dérouler, à notre époque aussi, tant et tant de massacres contre les chrétiens, l’horreur de la sauvagerie islamiste a enfin entraîné la vive réprobation du Conseil Français du Culte Musulman.

    Cela est bien.
     
    Mais hélas il n’y a pas un mot d’appel pour le respect d’une entière liberté religieuse dont les chrétiens ne jouissent dans aucun des pays d’islam (à l’exception du Liban, au moins sur le plan du droit). Dans aucun des 56 autres pays de l’Organisation de la Coopération Islamique la liberté de conversion n’est admise. Un musulman converti au christianisme risque en bien des pays, comme en Arabie Saoudite, au Soudan ou en Iran, de subir la peine de mort souvent précédée de l‘horrible application de cent coups de fouet.
     
    Se référer pour cette condamnation de barbarie des nouveaux « califats » à celle énoncée par l’Arabie Saoudite, c’est vraiment pratiquer une ironie au second degré, lorsqu’on sait que, en ce pays, non seulement la conversion de l‘islam vers le christianisme vaut la mort mais que le moindre signe d’appartenance chrétienne, le moindre culte en lieu privé y vaut les pires condamnations.

    Ce que l’on attend d’un islam pour notre temps, c’est que ses diverses autorités se prononcent clairement contre l’application de la charia totalitaire et pour l’abolition totale du régime discriminatoire de « dhimmitude » pour les gens dits du Livre, juifs et chrétiens."

    Louise Tudy

  • Les charognards contre les peuples

    Si les feux de l’actualité se focalisèrent au cours de cet été 2014 sur l’inquiétante épidémie du virus Ébola en Afrique de l’Ouest, la guerre civile en Ukraine, les avancées de l’État islamiste en Orient, la crise gouvernementale hexagonale ou les succès sportifs français, seule la presse écrite a largement commenté le brûlant litige entre l’Argentine et la finance internationale anonyme.

    À l’heure où se discutent en catimini les accords transatlantiques et que la « justice » étatsunienne condamne à 8,97 milliards de dollars le groupe bancaire français B.N.P. – Paribas parce qu’elle a commercé dans cette monnaie hors du territoire yankee avec des États (Cuba, Soudan, Iran) soumis à un embargo du fait de leur refus de s’écraser devant Washington, ce qui arrive à l’Argentine risque à brève échéance d’atteindre tous les États réfractaires au nouveau désordre mondialiste préparé par l’hyper-classe ploutocratique apatride.

    En 2001, Buenos Aires se déclara en défaut de paiement pour un montant de 82,2 milliards de dollars. De nombreux créanciers se retrouvèrent lésés si bien que le gouvernement argentin engagea des négociations qui aboutirent en 2005 et en 2010 à une restructuration de la dette. L’accord conclu stipule que 92 % des prêteurs abandonnent plus de 70 % de leurs créances. Seule une infime minorité l’a désavoué dont les « fonds vautours » qu’il serait plus judicieux de nommer « fonds charognards ». Aurelius Management et N.M.L. Capital, filiale d’Elliott Management fondé et présidé par l’Étatsunien Paul Singer, en sont d’excellents exemples.

    Incarnation d’une économie spéculative et improductive, Paul Singer se consacre à « l’achat de dette “ décotée ”. Il acquiert pour une bouchée de pain les créances d’États en difficulté, dont les propriétaires sont lassés d’attendre un hypothétique remboursement. Entre ensuite en scène une armada de juristes, banquiers et consultants pour contraindre le pays récalcitrant à honorer ses échéances. Par la négociation, mais surtout devant les tribunaux (1) ». Bref, c’est une sorte de Bernard Tapie à la puissance mille et à la voracité planétaire.

    L’Argentine endettée

    Puissance industrielle et rurale, l’Argentine a bénéficié entre 2002 et 2012 de la hausse du cours des matières premières agricoles. Elle régla dès  « 2003, par anticipation et en une seule fois, la totalité de ce qu’elle devait au Fonds monétaire internationale (F.M.I.), et dernièrement, le 28 juillet, au Club de Paris (2) ». Or, le 23 février 2012, un juge fédéral, octogénaire, du district de New York nommé en 1972 par Richard Nixon (3), Thomas Griesa, « interdit à l’Argentine d’honorer ses échéances sur sa nouvelle dette […] tant qu’elle ne remboursait pas, en parallèle, 1,33 milliard de dollars aux porteurs de sa vieille dette (4) », en l’occurrence les fonds charognards. « Entre 2005 et 2010, des fonds d’investissement spécialisés entre autres dans les titres obligataires, rachètent à des créanciers ayant refusé la restructuration de 2005 (donc parmi les 7 % restant) leurs titres de dette sur l’Argentine. N.M.L. Capital et Aurelius Management […] entrent alors en possession de ces titres (libellés en dollars américains), en les rachetant à prix cassés à des investisseurs en cessation de paiement. Ils se retournent ensuite contre l’Argentine pour en exiger le remboursement, par l’intervention de la justice américaine qui est en mesure d’agir, car la dette détenue par ces fonds est libellée en dollars et relève donc de sa juridiction (5). » Pis, au moment de l’acceptation de l’emprunt étranger, le « contrat stipule les obligations qui pèsent tant pour l’emprunteur, l’Argentine, que sur ses créanciers. Le contrat précise également la loi applicable, l’Argentine ayant choisi d’émettre sa dette, en fonction de différents critères (tel que le lieu d’émission), sous l’empire de quatre lois différentes : la sienne, la loi de l’État de New York, la loi anglaise et la loi japonaise. Ce contrat ajoute, enfin, que si un différend venait à opposer les parties, un juge aurait compétence pour le trancher (6) ».

    Le gouvernement argentin de Cristina Kirchner conteste la décision du juge Griesa devant la Cour suprême des États-Unis qui, le 16 juin 2014, refuse d’examiner l’affaire et rend dès lors le jugement exécutoire. « Mais l’État argentin s’est vu dans l’impossibilité d’honorer un remboursement de 539 millions de dollars à ces créanciers, car la Cour suprême américaine a bloqué dans le même temps tous les remboursements tant que les “ fonds vautours ” n’ont pas reçu prioritairement les 1,5 milliard de dollars exigés (7). » L’ordonnance de Thomas Griesa avertit que « les établissements financiers qui aideraient l’Argentine à passer outre cette interdiction pourraient être considérés comme complices (8) ». Qu’attendent donc les banques russes, mises sur liste noire par l’Occident, pour aider l’Argentine ? La Russie ferait là un beau pied-de-nez au B.O.A. (9). Par cette incroyable pression judiciaire, véritable précédent géopolitique, car « la remise en cause de la souveraineté de l’Argentine avec les fonds N.M.L. Capital et Aurelius Management envoie un signal assez inquiétant (10) », Thomas Griesa ne cache pas qu’il veut « en tant que juge, trouver un mécanisme légal qui empêche la République [d’Argentine] d’ignorer [s]es sentences (11) ».

    L’Argentine réplique à cette décision inique en estimant que cet individu « “ a outrepassé sa juridiction ”, parce qu’ “ un juge des États-Unis n’a pas compétence pour porter atteinte au recouvrement des titres régis par les lois de l’Angleterre et du Pays de Galles et payés en euros conformément à une procédure de règlement qui ne passe pas par les États-Unis ” (12) ». Cette argumentation juridique défense déplaît à Thomas Griesa qui « menace de poursuivre l’Argentine pour “ outrage ” si elle continue à diffuser des informations “ fausses et trompeuses ” (13) ». Il se permet ainsi d’intimider un gouvernement souverain ! L’impudence de ce petit personnel inféodé au Grand Capital paraît sans limites ! Conscient toutefois de sa témérité, Griesa revient néanmoins sur sa bravade. Néanmoins, « dans une ultime tentative, Buenos Aires a proposé de régler les fonds dans le pays plutôt qu’à New York. “ Illégal ”, a répondu l’inflexible juge (14) ». Le 7 août dernier, la présidente de la nation argentine a donc saisi la Cour internationale de justice installée à La Haye aux Pays-Bas. Or Washington ne la reconnaît pas !

    La justice comme arme décisive yankee

    Le démêlé entre l’Argentine et les charognards soutenus par l’Oncle Sam dépasse les seuls cadres juridique, financier et économique. Les États-Unis postulent depuis longtemps que leurs lois ont une portée internationale qui balaient les souverainetés étatiques. On a oublié que le 28 février 1990, par six voix contre trois, la Cour suprême autorisait sa police, en réalité le F.B.I., la C.I.A. et d’autres officines plus discrètes, à perquisitionner dans le monde entier ainsi qu’à arrêter tout non-Étatsunien poursuivi par les autorités et les tribunaux outre-Atlantique. Sous les présidences Bush fils et Obama, des citoyens étatsuniens ont même été assassinés à l’étranger par les drones. Par conséquent, « avec la décision de la Cour suprême, la situation devient encore plus simple : d’une part, les ressortissants étrangers, qui sont supposés obéir aux lois américaines, peuvent être arrêtés dans n’importe quel pays du monde, même sans le consentement du pays concerné et conduits de force aux États-Unis. […] D’autre part, s’ils doivent obéir à la lex americana, ils ne peuvent prétendre bénéficier des protections qu’elle prévoit pour les seuls citoyens des États-Unis (15) ». Il est plus que probable que le calamiteux traité transatlantique en préparation s’accompagnera de dispositions juridiques et sécuritaires qui rendront effectif un mandat d’arrêt transatlantique à l’encontre de tous les ennemis du B.O.A. Le juge Griesa y contribue à sa manière.

    Le fameux traité Union européenne travestie – États-Unis n’est que l’arbre qui cache une inquiétante forêt. Connaissez-vous le T.i.S.A. (Trade in Services Agreement) ou « Accord sur le commerce des services » qui se discute, hors d’une O.M.C. décatie, entre une cinquantaine d’États ? Ce T.i.S.A. entend réduire (effacer serait plus juste) les barrières réglementaires aux échanges internationaux de services (dans leur plus large acception). Bannissant toute préférence régionale, nationale ou continentale, le texte comporte deux modalités dangereuses défendues par les Anglo-Saxons : « La “standstill clause ”, ou clause du statu quo, interdirait ainsi aux pays d’établir dans le futur un niveau de régulation supérieur à celui en vigueur au moment de la signature de l’accord. Et selon la clause de cliquet (“ ratchet clause ”), toute nouvelle dérégulation établirait un plancher irréversible (16). »

    En dépit de ses velléités d’omnipotence, la justice étatsunienne n’est pas toute puissante, surtout si elle se confronte à la souveraineté revendiquée d’États volontaristes. Qu’on pense au Bélarus ! Et que vaudraient les sentences d’un Thomas Griesa face à la Chine, à la Russie, à la Corée du Nord, voire à l’Inde ? Certains croient que « la solution réside dans la création d’un Tribunal international des faillites d’État, conformément à la proposition élaborée par le F.M.I. en 2002 mais refusée par une alliance entre les États-Unis et les grands pays émergents (17) ».

    Le tribunal d’arbitrage privé a cependant la préférence des banksters. Les contribuables français connaissent bien cette procédure qui leur a coûté la broutille de 403 millions d’euros lors du conflit entre Bernard Tapie et Le Crédit lyonnais aux temps de Sarközy président, cet autre Hollande. Les plus avertis de l’opinion publique savent que le traité de libre échange U.E. – U.S.A. en discussion s’inspire de l’accord – toujours pas entériné – entre l’U.E. et le Canada. L’Allemagne rechigne en effet sur certaines dispositions du traité, en particulier l’I.S.D.S. (Investor-State Dispute Settlement) que Britanniques, Étatsuniens et Canadiens jugent intouchable et non négociable. « Ce mécanisme de règlement des différends indique que les entreprises étrangères peuvent poursuivre des États si elles considèrent qu’un gouvernement enfreint les termes d’un accord commercial. En théorie, il veille à offrir un filet de sécurité juridique aux firmes investissant à l’étranger. […] L’I.S.D.S. indique […] que le désaccord doit être tranché par un tribunal arbitral international. L’instance privilégiée dans ce cas est le Centre international des règlements des différends liés à l’investissement, un organe dépendant de la Banque mondiale basée à Washington, dont les juges sont des professeurs de droit ou des avocats d’affaires nommés au cas par cas (18). »

    La vive résistance argentine décuple l’envie des cénacles financialistes de recourir systématiquement à la justice étatsunienne quand les tribunaux privés sans appel n’ont aucun effet. Les États-Unis sont instrumentalisés par la finance, car, – c’est le paradoxe -, « pour privatiser, pour déréguler, pour imposer la loi du profit, il faut un État fort, comme on le voit aux États-Unis ou en Chine (19) ». La motivation pécuniaire joue aussi son rôle. Les fonds charognards « exigent un remboursement à 100 %, quitte à entamer de longues procédures devant les tribunaux américains ou anglais, réputés protecteurs pour les créanciers. “ Quel investisseur acceptera maintenant la restructuration d’une dette souveraine sachant que tout le processus peut être bloqué par la justice ? ”, s’interroge Juan Carlos Rodado, économiste chez Natixis (20) ».

    Quel État voyou ?

    Pour sa part, Nicolas Baverez ose écrire que « l’Argentine est un État voyou qui a érigé en modèle économique la spoliation à intervalles réguliers des investisseurs et de ses créanciers publics et privés. Les fonds injustement qualifiés de “ vautours ” ont fait œuvre de salubrité publique en rappelant Buenos Aires au respect des ses obligations financières et de la règle de droit (21) ». Ainsi donc, c’est l’Argentine qui gèle les avoirs financiers russes, iraniens, syriens ou bélarussiens. L’éditorialiste ami du Siècle a une singulière vision de l’État voyou, lui qui côtoie en permanence la voyoucratie hexagonale en col blanc. Oui, il existe des États et des entités voyous : les États-Unis, la Grande-Bretagne, Israël, l’Union (pseudo-)européenne, la République hexagonale (qui bafoue sa propre signature), la Cour pénale internationale, le F.M.I., l’O.T.A.N., la Cour européenne des droits de l’homme, etc. Baverez a oublié (ou ne sait pas) qu’« au cours des années 1990, l’économie argentine se “ dollarise ” fortement et le gouvernement émet des obligations en devises étrangères, notamment en dollars américains (22) ». Il s’agit de l’héritage de Carlos Menem, le soi-disant péroniste-populiste qui détruisit l’idéal justicialiste pour la pourriture libérale. Sous sa présidence précocement « bling bling », « l’Argentine a appliqué un programme économique ultra-libéral (libéralisation brutale de l’ensemble des marchés allant jusqu’à l’abandon totale de sa souveraineté monétaire, le peso devenant égal au dollar), souligne Pierre Salama. Ce programme économique a eu un certain succès au début : fin de l’hyperinflation, croissance économique élevée mais très volatile, diminution de la pauvreté mais augmentation des inégalité. Le Fonds monétaire international (F.M.I.) avait alors désigné l’Argentine comme étant sa “ meilleure élève ” (23). »

    L’Argentine est surtout punie parce qu’elle pratique une économie protectionniste. « La croissance est évidente (le F.M.I. lui concède quand même un taux de croissance de 4,2 % pour 2012, mais du bout des lèvres), s’enthousiasme Aymeric Chauprade, et il faut être aveugle ou d’une grande mauvaise foi pour ne pas reconnaître que depuis que l’Argentine suit une voie protectionniste et nationaliste (comme la Russie et la Chine), elle va mille fois mieux que lorsqu’elle suivait les recettes libérales et pro-américaines du Libano-Argentin Menem (24). » On peut néanmoins regretter que cette politique audacieuse se confine au seul cadre national argentin et se détourne de toute concertation sérieuse avec ses partenaires du MERCOSUR afin de constituer un authentique protectionnisme continental. Washington profite des rivalités historiques, économiques et même sportives au sein du Marché commun sud-américain pour le désarmer et l’affaiblir.

    Certes, le gouvernement de Cristina Kirchner n’est pas exempt de critiques. Trahissant un péronisme bien mal en point pour une variante australe de la sociale-démocratie, la « Martine Aubry » de Buenos Aires a, elle aussi, appliqué un programme sociatéliste et gendériste. L’homoconjugalité y est reconnue en juillet 2010 tandis que le transsexualisme devient légal au printemps 2012. Il manque toujours au Cône Sud un chef charismatique capable d’unir autour de lui le peuple, l’armée et la nation contre le danger financier mondialiste. En attendant, « pour avoir choisi un traitement non orthodoxe de la gestion de sa dette, l’Argentine est punie par un tribunal nord-américain. Cette décision embarrasse nombre de pays avancés. Suivre la décision de ce tribunal, c’est précipiter la crise en Argentine, faire subir à une grande majorité d’Argentines une politique d’austérité insoutenable, c’est accepter qu’une décision d’un tribunal puisse prévaloir sur la souveraineté des États, c’est enfin accroître le risque d’une remise en cause des décisions prises pour restructurer la dette de la Grèce et celle d’autres pays (25) ».

    Une étroite alliance transnationale

    Les effets se font déjà sentir ailleurs. « L’Europe agonise économiquement, et la finance, elle, se porte à merveille. On vit plus que jamais dans une économie casino. Le capitalisme global est complètement hors sol. Il n’a été que très partiellement affecté par la crise financière car aucune mesure n’a véritablement été prise pour enfin le réguler. […] La cécité des actionnaires et la politique de la courte vue prédominent. Plus que jamais l’idéologie qui domine est : “ Prends l’oseille et tire-toi ” (26). » La situation s’aggrave dans l’Hexagone. « La collusion entre certains politiques, la haute administration des finances et le système bancaire est un scandale. Résultat : les lois sont trop laxistes. Et les multinationales redistribuent des dividendes massifs alors que le patron de la Banque de France persiste à dire qu’il y a des risques pour le financement de l’économie (27). »

    Cette étroite complicité concerne aussi Elliott Management de Paul Singer (« Chanteur » en français). Ce « maître-chanteur » de très haut vol veut accroître sa fortune et celle de ses partenaires. Il subventionne les O.N.G. qui, plus que jamais, relèvent des forces mentales d’occupation qu’il faut combattre. Par exemple, « en 2006, dans ses efforts pour récupérer des créances du Congo-Brazzaville, Elliott accumule les preuves du train de vie luxueux du président Denis Sassou-Nguesso, avant de les faire fuiter auprès d’une O.N.G. Achetés moins de 20 millions de dollars, ses emprunts lui rapporteront 90 millions… […Pour l’Argentine] l’opération afficherait un rendement de 1 600 % (28) ». Mais ces prédateurs n’entendent pas les avertissements avisés de l’ancien Premier ministre malaysien, Mohamad Mahathir, pour qui « les États-Unis sont en faillite, mais les gens continuent d’accepter le dollar. C’est pourtant de la monnaie de singe ! Ils ont imprimé des milliards de dollars avec la quantitative easing mené par la Fed. Ce sont des bouts de papier sans valeur, mais les gens l’acceptent du fait de la puissance et des menaces américaines (29) ».

    Les initiatives nocives de Paul Singer ne s’arrêtent pas à l’extorsion (légale ?) des États. Elles sapent les fondements traditionnels de la société. « Une conception de la finance aussi égalitariste que libérale […] semble évidente à Paul Singer, soutien indéfectible du Parti républicain. L’homme a notamment contribué à l’élection de Rudolph Giulani à la mairie de New York, et compte parmi ses investisseurs Mitt Romney. Mais il a aussi consacré plus de 425 000 dollars au soutien du mariage gay, après le coming out de l’un de ses fils (30). » Qu’en pensent donc les zélés conservateurs libéraux qui mélangent dans leurs délires abjects le libéralisme, le conservatisme et le sociétalisme ? Dans son bloc-notes, Ivan Rioufol pérore sur « le choc des civilisations invitant à la solidarité avec le monde libre (31) ». Mais où se trouve ce « monde libre » ? Pense-t-il à l’O.T.A.N. belliciste et aventurière ? Considère-t-il l’Occident, les États-Unis et l’O.M.C. comme des joyaux à protéger ? Mensonges !  « L’Amérique ne se comporte pas d’une manière raisonnable, prévient Philippe de Villiers. Elle veut “ otaniser ” le monde entier et met le feu partout. Ce qu’elle désire, ce n’est pas seulement l’Ukraine dans l’O.T.A.N., c’est aussi abattre Poutine pour prendre la Russie et y installer son idéologie multiculturaliste, mondialiste et consumériste. Elle veut imposer son modèle de société, en particulier aux pays enracinés qui lui résistent (32). » Quitte à pratiquer une rhétorique digne de la Guerre froide, le plumitif néo-cons totalement ringard et vraiment à l’Ouest, continue encore son sale boulot de détourner de braves lecteurs vers des cibles secondaires, alors que l’ennemi principal demeure les États-Unis d’Amérique, leur hyper-classe, leurs nervis intercontinentaux et l’Oligarchie planétaire mondialiste. Voilà pourquoi les Européens épris d’identités charnelles et de justice sociale réelle se sentent tous maintenant Argentins ! Plus que jamais, America delenda est !

    Georges Feltin-Tracol

    Notes : 

    1 : Audrey Tonnelier, « Elliott, le fonds vautour qui fait trembler les États », dans Le Monde, le 29 juillet 2014.

    2 : Christine Legrand, « À Buenos Aires, les Argentins se réveillent sous le choc », dans Le Monde, le 1er août 2014.

    3 : Si, aux États-Unis, les juges locaux et fédérés sont élus, les juges fédéraux sont, eux, nommés par le président après l’accord du Sénat. Les plus intrigants termineront leur carrière à la Cour suprême.

    4 : Isabelle Chaperon, « Le combat de Buenos Aires contre les banques », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

    5 : Victor Lequillerier, « Un accord entre l’Argentine et ses créanciers est possible. La décision américaine est un épisode d’un long feuilleton », dans Le Monde, le 29 août 2014.

    6 : Alain Gauvin, « Buenos Aires est mauvais payeur, les sanctions judiciaires sont justifiées », dans Le Monde, le 29 août 2014.

    7 : Victor Lequillerier, art. cit.

    8 : Isabelle Chaperon, art. cit.

    9 : Sur son excellent site de defensa, Philippe Grasset a inventé le concept de B.A.O. pour « Bloc américaniste occidentaliste ». Cependant, B.O.A. (Bloc occidental atlantiste) paraît plus signifiant dans la guerre des idées avec l’image du lent étranglement des peuples libres par la finance gendériste, armée, multiculturaliste,  sécuritaire et sociétaliste.

    10 : Victor Lequillerier, art. cit.

    11 : Isabelle Piquer, « Thomas Griesa, un juge anti-système aujourd’hui très fatigué », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

    12 : Isabelle Chaperon, art. cit.

    13 : Christian Losson, « Fonds vautours : l’Argentine à la relance », dans Libération, le 11 août 2014.

    14 : Fabrice Rousselot, « L’imperturbable juge qui défie l’Argentine », dans Libération, les 23 et 24 août 2014.

    15 : Jan Krauze, « La Cour suprême confirme le droit de la police américaine de perquisitionner à l’étranger », dans Le Monde, le 2 mars 1990.

    16 : Marie Charrel, « Huis clos autour de la libéralisation des services », dans Le Monde, 5 août 2014. On lira aussi Raoul Marc Jennar, « Cinquante États négocient en secret la libéralisation des services », dans Le Monde diplomatique, septembre 2014. On attend aussi sur ce sujet l’essai d’Arnaud Raffard de Brienne consacré au traité transatlantique à paraître aux Bouquins de Synthèse nationale.

    17 : Nicolas Baverez, « Les dettes se paient toujours », dans Le Point, le 10 juillet 2014.

    18 : Marie Charrel, « L’Allemagne, trouble-fête des négociations transatlantiques », dans Le Monde, 5 août 2014.

    19 : « Le temps du “ commun ”. Entretien avec Pierre Dardot et Christian Laval », dans Le Nouvel Observateur, le 31 juillet 2014.

    20 : Donald Hébert avec Tancrède Bonora, « Après l’Argentine, à qui le tour ? », dans Le Nouvel Observateur, le 14 août 2014.

    21 : Nicolas Baverez, art. cit.

    22 : Victor Lequillerier, art. cit.

    23 : Pierre Salama, « La justice américaine cherche à punir l’Argentine pour l’exemple. Buenos Aires sanctionné pour la gestion non orthodoxe de sa dette », dans Le Monde, le 21 août 2014.

    24 : Aymeric Chauprade, « Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine », mis en ligne sur Carnet de bord d’Aymeric Chauprade. Le blog de la géopolitique multipolaire, le 21 avril 2012.

    25 : Pierre Salama, art. cit.

    26 : Benjamin Coriat, « On vit dans une économie casino », dans Libération, le 20 juillet 2014.

    27 : Jean-Paul Pollin, « La France se plie aux règles de la finance », dans Libération, le 20 juillet 2014.

    28 : Audrey Tonnelier, art. cit.

    29 : dans Le Monde, le 14 août 2014.

    30 : Audrey Tonnelier, art. cit.

    31 : dans Le Figaro, le 29 août 2014.

    32 : « L’Amérique veut abattre Poutine pour installer son modèle de société en Russie. Entretien avec Philippe de Villiers », dans Le Figaro, le 18 août 2014.

    http://www.europemaxima.com/?p=3938

  • Charles de Gaulle exprime la position de la France par rapport à l’Otan

  • La GPA divise la gauche

    La gestation pour autrui (GPA) ? Le gouvernement vous a pourtant répété qu’il n’en serait pas question, que ce n’était pas à l’ordre du jour. Il n’empêche que tout le monde en débat, y compris au sein même de la gauche au pouvoir.

    D’un côté, il y a ceux qui ont déjà, à un moment ou l’autre, pris position publique en faveur de la GPA : Pierre Bergé, bien sûr, grand financier de la gauche, mais aussi Najat Vallaud-Belkacem, Aurélie Filipetti, Alain Vidalies,…

    En face, ils sont de plus en plus nombreux à s’exprimer, preuve que le sujet est bien d’actualité. En juillet, ils ont signé un appel dans Libération. On y retrouvait Lionel Jospin (ancien premier ministre), Jacques Delors (ex-président de la Commission européenne), Bernard Poignant (conseiller du président), Yvette Roudy (ancien ministre),… Depuis, les déclarations se multiplient.

    « Il ne faut pas reculer d’un millimètre dans ce combat contre la marchandisation du corps. On ne peut pas acheter le ventre d’une femme et un enfant. Reconnaître les enfants nés d’une mère porteuse à l’état civil, c’est dire que cet achat est acceptable.  » (Marie-Georges Buffet, député Gauche Démocrate et Républicaine)

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  • Famille : le gouvernement lorgne du côté des allocations

    L’Etat cherche de l’argent. Toujours plus d’argent pour combler l’abysse sans fond de la dette française. Et pour le prochain coup de rabot, il semblerait que le gouvernement ait bien envie de se pencher sur la branche famille de la Sécurité sociale. Cette partie qui accorde des primes lorsque survient la naissance d’enfants et qui permet également aux mères de prendre un congé parental lorsqu’elles le souhaitent. Entre autre. Apparemment tout cela  coûte trop cher puisque des économies sont envisagées dans ce secteur.Objectif : 800 millions d’économie. Ce qui n’est pas une plume…

    Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales, a beau dire que rien n’est encore acté, les familles ont de quoi s’inquiéter. En effet, l’une des principales solutions envisagée pour réduire les dépenses serait la réduction de la prime de naissance ou encore la diminution de la durée du congé parental. Alors qu’il est, jusqu’à aujourd’hui, possible de prendre un congé maternité de trois ans à partir du deuxième enfant, celui-ci se retrouverait réduit à un an maximum. C’est en tout cas ce que révélait le journal Les Echos, le 8 septembre dernier. En prenant de telles mesures, l’Etat espère faire une économie allant de 300 à 400 millions d’euros. Il voudrait obliger les femmes à travailler et les empêcher de s’occuper de leurs enfants qu’il ne s’y prendrait pas autrement !

    De telles mesures contribueraient encore davantage à étouffer les familles déjà lourdement sollicitées par l’Etat. Il est à craindre également, que la natalité française n’en souffre. Et par ce biais tout notre pays, car quand la base souffre, on ne peut s’étonner que le reste de la société s’en ressente.

    Roxane Dulac

    http://medias-presse.info/famille-le-gouvernement-lorgne-du-cote-des-allocations/15032

  • Faits & Documents n°381 du 1er au 15 septembre 2014 – Portrait : François Rebsamen

     Le nouveau numéro de Faits & Documents du 1er au 15 septembre 2014 vient de paraître, avec (entre autres) un portrait de François Rebsamen, apparatchik socialiste et ministre du Travail, “de l’Emploi et du Dialogue social”.

    Faits & Documents n°381 du 1er au 15 septembre 2014 - Portrait : François Rebsamen

    Faits & Documents n°381 du 1er au 15 septembre 2014 – Portrait : François Rebsamen

     

    Depuis toujours, le duc de Bourgogne, considéré comme le « bras armé de François Hollande », rêvait de la place Beauvau mais Manuel Valls a retoqué ce protégé du président de la République, préférant conserver de fait le ministère de l’Intérieur en y parachutant le bien pâle Bernard Cazeneuve. Le haut représentant des loges (il est un pilier du Grand Orient de France) a dû se contenter d’un beau portefeuille quand même, celui de ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social et figurait en huitième place des ministres par rang protocolaire.

     

    François Rebsamen est un fonctionnaire territorial et apparatchik socialiste né le 25 juin 1951 à Dijon (Côte-d’Or). Libération (15 mai 2003) indique que son père était « alsacien » et « fonctionnaire protestant » et sa mère, une « catholique de Perpignan ». Le Huffington Post (2 avril 2014) le décrit comme issu d’une « famille “prolo” du côté du père, un ouvrier alsacien devenu directeur commercial d’une société dijonnaise, et “bourgeoise” du côté de la mère, femme d’origine catalane dont le père chirurgien devint notable de Dijon […] Pendant la Seconde guerre, le père passe de Mulhouse à Bâle et devient Suisse pour échapper au sort des “malgré nous”, Alsaciens incorporés de force dans la Wehrmacht, avant de s’installer à Dijon. François Rebsamen a hérité du passeport suisse (de son père). » À noter que ce type de naturalisation rapide en Suisse durant la Seconde Guerre mondiale devait être très rare.

     

     

     

    François Rebsamen a toujours été d’une extrême discrétion sur ses origines familiales, puisqu’il ne fait pas figurer au Who’s Who les noms et prénoms de sa mère ou de son père, ce qui a alimenté les hypothèses les plus extravagantes, souvent reprises par les médias. Notant qu’« on n’en saura guère plus : l’homme protège jalousement sa vie privée »Le Point (8 septembre 2011) indique quand même : « François Rebsamen a eu un grand-père qui l’a précédé à la mairie de Dijon. Le professeur Agron, le père de sa mère, radical-socialiste, a en effet siégé comme conseiller municipal pendant le Front populaire, seule époque avant 2001 où la ville fut dirigée par la gauche. » Aujourd’hui Wikipedia indique, sans mise au point de l’intéressé, que « François Rebsamen est le fils d’Eric Gottfried Rebsamen, né à Stuttgart le 9 janvier 1917 et décédé à Dijon le 19 février 1974 (NDA : fils lui-même d’Ernst Rebsamen, cuisinier suisse au restaurant Lugano de Mulhouse), directeur commercial, qui s’installe à Dijon où il épouse la fille du professeur Edouard Agron ».

     

    Un flou artistique sur ses origines familiales, que François Rebsamen entretient, sa version personnelle de ces données étant systématiquement relayée par les journalistes. À l’origine, semble-t-il, c’est Rivarol (31 mai 2002) qui devait lever un étrange lièvre. Dans un article intitulé D’un Rebsamen l’autre (qui ne fut jamais poursuivi par la famille Rebsamen), on apprenait qu’un certain « Erich Rebsamen » fut « très connu à Dijon » durant l’Occupation allemande. Il s’agissait d’un Allemand, né à Stuttgart en 1917, mais naturalisé Suisse, qui était arrivé en novembre 1939 à Dijon pour y occuper le poste de mécanicien puis de (…)

     

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    http://fr.novopress.info/174578/faits-documents-n381-du-1er-au-15-septembre-2014-portrait-francois-rebsamen/#more-174578

     

  • Donald Tusk

    par Jean-Paul Baquiast

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

    Ce nom est celui de la personnalité qui prendra le 1er décembre la tête du Conseil européen. Mais qu'est-ce que le Conseil européen?

    Ses réunions prennent la forme de sommets rassemblant les chefs d'État ou de gouvernement de l'Union Européenne. Ils décident en principe des priorités politiques générales et des grandes initiatives à prendre au plan de l'Union. Le Conseil se réunit généralement quatre fois par an, sous la présidence d'un président permanent. Ce président sera jusqu'au 1er décembre le belge Herman Van Rompuy. Lui succédera ensuite le polonais Donald Tusk, qui vient d'être élu à ce poste fin août.

    Seuls les fins connaisseurs de la mécanique bruxelloise peuvent dire avec précision en quoi la voix du Conseil européen se distingue de celle des grands Etats membres, notamment de celle de l'Allemagne – ou de celle des Etats-Unis . Récemment, il a décidé d'accroitre les sanctions contre la Russie. Belle initiative, prise sans doute sous les pressions américaines alors que beaucoup de gouvernements européens commencent à douter de l'opportunité de ces sanctions, dont par ailleurs les répercussions négatives pèsent de plus en plus sur leurs économies. Mais autant que l'on sache, le Conseil n'a guère débattu de l'opportunité de cette mesure.

    Qui peut dire par ailleurs dans quels autres domaines il se fait remarquer par l'originalité et l'audace de ses prises de positions? Nous pensons en particulier à la question de la relance des investissements productifs et de la recherche scientifique en Europe, comme au rôle que pourrait avoir la Banque centrale européenne en soutien de telles mesures. Aussi bien les présidents successifs du Conseil européen ne se sont pas fait remarquer par leur fortes personnalités, l'audace de leur propositions. Par charité n'insistons pas.

    Le nouveau président, Donald Tusk, va-t-il faire exception? Autrement dit, trouvera-t-on quelqu'un au bout de la ligne lorsque l'on fera le n° de téléphone de l'Europe? Va-t-il porter haut et fort la parole européenne dans toutes les graves crises qui s'annoncent, diplomatiques, politiques, économiques, environnementales? Disons que, s'il s'est heureusement différencié, comme chef du gouvernement polonais, des deux inénarrables et dangereux frères qui l'avaient précédé, il ne laissera pas de traces mémorables dans l'histoire récente de la Pologne. Ou alors, quelque chose nous aura échappé.

    Ce n'est pas être méchant de penser que, s'il a été choisi, ce fut pour donner enfin, dix ans après l'entrée des pays de l'Est dans l'Union, une place au plus important et symbolique d'entre eux, la Pologne. Mais, une raison bien moins bonne à nos yeux s'y est ajoutée. Le surgissement de la crise ukrainienne et la volonté des Etats-Unis de trouver un soutien sans faille à leur politique dans cette région a beaucoup joué. L'appel à un responsable polonais s'imposait alors. La Pologne, encore mal guérie de ses années de résistance à l'URSS, n'a pas compris que la Russie d'aujourd'hui n'est plus celle de Staline. Elle est systématiquement à l'avant garde des initiatives les plus aventureuses et dangereuses de l'Otan. Plus en profondeur, pays profondément catholique, elle ne désespère pas de pouvoir faire reculer l'Eglise orthodoxe russe, son ennemie séculaire depuis des siècles.

    Les nations plus prudentes à l'égard des initiatives américaines et plus ouvertes à la coopération avec la Russie, d'abord, avec les pays du BRICS ensuite, ne trouveront sans doute pas en Donald Tusk la voix un peu audacieuse dont elles auraient besoin pour se faire entendre. Ce sera dommage, non seulement pour elles, mais pour l'Europe toute entière – y compris pour la Pologne, que nous aimons tous bien en France.

    PS au 02/09. On lira, au sujet de l'élection de Donald Tusk, un article plus détaillé que le nôtre de Philippe Grasset. On y trouvera aussi une appréciation sur le futur rôle possible de la remplaçante de Catherine Ashton, l'Italienne Mogherini dont nous n'avions pas parlé, faute d'éléments suffisants. Mais nous y reviendrons sûrement..

    Voir http://www.dedefensa.org/article l_ue_en_ordre_de_bataille_mais_quelle_bataille__01_09_2014.html

     Jean Paul Baquiast

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/09/04/donald-tusk.html

  • Théorie du complot : en fait, Marine Le Pen n’existe pas

    Dans les « grands » médias, l’offensive contre la réalité passe en mode agressif. Les différents sondages donnant le Front national largement en tête du premier tour de la présidentielle ont provoqué une réaction d’autodéfense spectaculaire de ce qu’on peut appeler le « système ».

    Ce dimanche, après le discours de la présidente du Front à Fréjus, le politologue Thomas Guénolé, a ainsi pu déclarer sur BFM TV : « Il faut le dire [sourire entendu], le Front national est un parti qui ne progresse pas. » Les journalistes présents sur le plateau ne purent réprimer un air gêné devant l’affirmation stupéfiante de « l’expert ». D’autant que, dans les minutes qui suivirent, Guénolé réalisa la performance de pronostiquer une victoire écrasante du FN lors des prochaines régionales… Un peu comme si le loustic nous parlait de réchauffement climatique emmitouflé dans une combinaison polaire.

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  • Leur « république exemplaire » et nous

    Petits arrangements entre amis. Jérôme Lavrilleux, une figure centrale du scandale Bygmalion, avait menacé de tout déballer s’il était exclu de l’UMP. Une exclusion qui  n’est « curieusement  » plus à l’ordre du jour, elle était pourtant annoncée a rappelé Florian Philippot sur BFM TV ce matin…Les Français ne comprennent pas non plus que Thomas Thévenoud, le donneur de leçons-redresseur de torts qui « oublie » de déclarer ses impôts pendant trois ans, ne remette pas en jeu, par simple décence, honnêteté, respect des électeurs qui l’ont élu, son mandat. Le PS a finalement opté pour une pitoyable manœuvre. M. Thévenoud reste député mais ne siégera pas au sein du groupe PS dont il est exclu, à l’instar de la désormais « célèbre » Sylvie Andrieux… Ce qui permet au PS, à un député prés, de rester majoritaire à l’Assemblée à quelques jours d’un vote de confiance qui s’annonce compliqué. Voilà la conception de la « République exemplaire » défendue par François Hollande et son parti…

    Dans ce climat délétère, Manuel Valls tente de rallier une gauche qui se rebiffe à son panache euromondialiste en faisant du chantage: soutenez notre politique anti-sociale ou le pire est à craindre . Nous l’évoquions précédemment sur ce blogue, le Premier ministre a agité samedi la probabilité d’une victoire de Marine en cas de  mise en minorité du gouvernement, suivie d’une dissolution de l’Assemblée. C’est lors d’un meeting commun àBologne (italie) à la Fête de l’Unita , le symbole est parlant, en compagnie du  chef du gouvernement italien,  l’eurolibéral de gauche Matteo Renzi, que M. Valls a prononcé cet avertissement solennel.

    Dans le même registre, le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a abondé dans le même sens que l’UMP, nous allons le voir, en affirmant qu’une victoire du FN  entraînerait « le chaos en France« . « C’est un régime qui n’est pas national-socialiste tel qu’il existait dans les années 30, mais c’est un régime d’apartheid », a-t-il assuré lundi sur LCI et Radio ClassiqueLes ténors socialistes se rendent-ils comptent du décalage qui ne cesse de se creuser entre eux et les Français, du fait de leur politique, de leurs magouilles, de leurs discours délirants déconnectées du réel, de leurs mauvais tour de passe-passe? Ce n’est même pas sûr.

    A « droite » , le spectacle est tout aussi pitoyable. Candidat à la primaire de l’UMP pour la candidature à la présidentielle, Alain Juppé entonne le même mantra. Il a estimé de samedi àla Baule que son parti devait « attaquer beaucoup plus fermement » les idées « pernicieuses » du FN ». «  Moi je ne veux pas d’une France barricadée, fermée à l’étranger comme on la propose » (sic) a affirmé l’ex calamiteux Premier ministre de Chirac et ministre des Affaires étrangères de Sarkozy. Le député Bernard Debré a lui aussi appelé à lutter contre l’oppostion nationale et patriotique: « Je suis sur la ligne Juppé ». Le secrétaire général de l’UMP et ex très mauvais ministre de l’Education Luc Chatel a tenu à réaffirmer pareillement que son parti de droite euromondialiste « est le seul rempart possible face au FN ».

    L’ancien ministre UMP Éric Woerth, lui aussi un temps rattrapé par « les affaires »,  a estimé de son côté que le Front National « est un problème pour la France », comprendre en faitun problème  pour la Caste qui la dirige si mal.

    Même son de cloche, mais est-ce vraiment étonnant, d’un « proche » de Nicolas Sarkozy, son conseiller Franck Louvrier. Dans un entretien publié samedi dans Presse Océan il explique que l’ex chef de l’Etat dans le collimateur de la justice dans de nombreux dossiers, était « de (son) point de vue le seul à pouvoir rassembler le pays face à la montée des extrêmes (…). Le premier ennemi de Marine le Pen, c’est Nicolas Sarkozy, car s’il est candidat, elle risque de ne pas passer ».

    Lundi matin, le président du MoDem,  François Bayrou,  interrogé par France Info, n’a pas brillé par son originalité. Lui qui doit son élection à la mairie de Pau au soutien de l’UMP a déclaré que le FN est un « poison » dont les idées sur l’Europe et l’euro précipiteraient la France « dans l’abîme« . Quelle audace…

    Bis repetita placent, une « bonne » synthèse » de cette longue éructation contre le FN, sans jamais que la parole soit donnée à la défense, a été faite de nouveau par Bernard-Henry Lévy, invité de l’émission de Laurent Ruquier, diffusé samedi soir sur France 2 -Bruno Gollnisch s’en est indigné sur tweeter . Le philosophe pipo(le) a cependant noté avec justesse, au milieu de son flot d’invectives et de poncifs, que le vote FN est  un vote effectué en « conscience ». Un vote d’adhésion.

    « Je crois qu’il y a un moment a-t-il déclaré, où il faut arrêter de prendre les gens pour des cons. Il faut arrêter de faire comme si c’était des enfants qui avaient été endormis par des marchands de sable maléfique (…). Il y a aujourd’hui 25 % de gens qui votent en connaissance de cause pour un parti politique qui, à tous égards, n’est pas tout à fait dans l’ordre et le cercle démocratique. » Pas tout à fait surtout dans l’idée que s’en font BHL et ses amis, ce qui est bien sûr très différent!

    Et Bernard-Henry Lévy de se désoler encore de l’efficacité dialectique des militants frontistes, qui sont des gens « extrêmement précis, compétents, obsédés par les statistiques, drogués aux chiffres, drogués aux chaînes d’information ». Non pas tant « drogués » d’infos  qu’attachés au réel et à la manifestation de la vérité précise Bruno Gollnisch.

    Aujourd’hui , sur slate.frEric Dupin a lui tenté d’expliquer les raisons de la montée en puissance du FN:  » La double thématique anti-libérale du parti mariniste (hostile au libéralisme économique autant qu’au libéralisme culturel) entre en résonance avec l’état l’esprit d’une large partie de la population, simultanément frappée par la crise économique et déboussolée par les mutations du monde ». Une population française « déboussolée »? Surtout décidée à conserver-recouvrer tout simplement son identité, sa souveraineté, ses valeurs, sa prospérité, qui sont  confisquées, attaquées, bafouées par la caste euromondialiste.

    Et l’électorat qui votait jusqu’alors encore à gauche en prend de plus en plus conscience et vient renforcer l’hemorragie qui frappe les partis du Systéme. Sur son blogue, Nicolas Bourgoin le soulignait ces derniers jours: « Croissance nulle, augmentation quasi-continue du chômage (le nombre d’inscrits à pole emploi a dépassé la barre de 5 millions) ainsi que des impôts directs et indirects pour les ménages à laquelle s’ajoute une stagnation des salaires composent un cocktail explosif. Conséquence attendue : les déficits dérapent et ça ne devrait pas s’arranger dans les prochains mois car l’Allemagne, attachée à un euro fort, reste sourde aux demandes de François Hollande pour une politique de relance économique. Englué dans les contraintes de l’Europe communautaire, le gouvernement n’a d’autre choix que de taper toujours plus sur les salariés et de pressurer les classes moyennes… faisant ainsi diminuer la demande solvable et reculer toute perspective de reprise économique (…) ».

    « Pacte de responsabilité d’une main, ABCD de l’égalité de l’autre… les élites du PS ont compris que le marché n’est jamais aussi fort que lorsqu’il a face à lui non des collectifs mais des individus atomisés et déstructurés, sans racines ni identité sexuée et totalement désaffiliés… » Des Français l’ont compris se félicite Bruno Gollnisch, de gauche, de droite, d’ailleurs… plus nombreux qu’hier mais bien moins que demain.

    http://gollnisch.com/2014/09/09/republique-exemplaire/