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  • La République des censeurs

    Entretien sur radio Courtoisie dans les Chroniques de vieille Europe avec Jean Bricmont pour son livre La République des censeurs, édition de L’Herne.

    De nombreux conflits en France sont « identitaires », par exemple sur l’Islam, le communautarisme, le sionisme et l’anti-sionisme, le racisme-sexisme-homophobie. Un des facteurs qui alimente ces conflits est que la notion de liberté d’expression et la séparation correcte privé-public n’est que très rarement comprise et encore plus rarement défendue. On aboutit à un climat généralisé de dénonciation mutuelle et une montée des antagonismes entre communautés.

     

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Les eurodéputés arrondissent leurs fins de mois

    Non seulement les députés qui sont censés gouverner l’UE n’y consacrent pas l’intégralité de leur temps, mais de plus, c’est souvent en conflit d’intérêt avec leur activité professionnelle.
    C’est pas beau la démocratie ?

  • Allocations familiales : c’est ça, la justice sociale ?

    Tous les œufs étant tondus, il ne semble plus possible d’augmenter encore l’impôt. Reste alors la solution de diminuer les prestations, familiales de préférence.   

    Comment tailler dans les dépenses quand on ne veut rogner sur rien ? Difficile. C’est pourtant ce à quoi prétend se livrer notre gouvernement, le président Hollande – malgré son air pataud – étant le champion des entrechats.

    Tous les œufs étant tondus, il ne semble plus possible d’augmenter encore l’impôt. Reste alors la solution de diminuer les prestations, familiales de préférence. C’est la piste que suggèrent des élus de la majorité, d’autant plus pressés d’indexer lesdites prestations sur les revenus que les familles nombreuses à très nombreuses se situent globalement aux deux bouts de l’échelle sociale : chez les CSP+ et chez les Groseille–, autrement dit la France chrétienne des beaux quartiers et la société polygame d’importation.

    Bref, disent les esprits simples, taxer les premières serait automatiquement favoriser les secondes et l’économie de marché aux fruits et légumes par la même occasion. D’ailleurs, madame Marie-Françoise Clergeau, la rapporteuse (je préfère « rapporteuse » à « rapporteure », ça me rajeunit…) socialiste de la partie famille du budget 2015 pour la Sécu, devrait proposer à ses collègues, en ce mardi après-midi, quelque 700 millions d’euros de coupes dans les allocations familiales, notamment en durcissant l’accès à « certaines allocations accessoires ».

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  • Syrie : des chrétiens s’organisent en milices

    Aaliyat est un village chrétien en Syrie, et pour le défendre, certains habitants ont pris les armes. 88 personnes, toutes chrétiennes de rite grec-catholique, gardent le village depuis huit mois. À Pâques, l’année dernière, le Front al-Nosra et l’ASL ont attaqué Dibeh, un village voisin qui aurait, depuis, été repris par les forces gouvernementales. Les rebelles voulaient passer par Aaliyat dans la foulée, mais après un échange de tirs, ils ont changé de route. Quatre check-points ont été installés dans le village. Chaque soir, des hommes y montent la garde. Parmi eux, le prêtre.

    Aaliyat n’est pas le seul village chrétien syrien à avoir pris des mesures d’autodéfense. Les syriaques, grecs-catholiques et grecs-orthodoxes à Fayrouzeh ont, eux aussi, pris les armes. Et dans la région de Wadi el-Nasara, à l’ouest de Homs, un homme qui a de bonnes relations avec le gouvernement a armé les chrétiens. Cette région abrite de nombreux couvents, dont ceux de Mar Gerios et de Mar Élias.

    Michel Janva

  • Video : une « chance pour la France » appelle ses congénères à massacrer les Français

    Cet individu vivant en France (et probablement à papiers français) est parti combattre dans les rangs de l’Etat Islamique. Il adresse un message aux musulmans de France :

    http://www.contre-info.com/

  • De Saïgon à Konabé...

    Au printemps 1975, je n’étais qu’un élève de 5ème qui donnait bien du souci à mes parents. Mais je lisais beaucoup, et je suivais l’actualité avec gourmandise, trouvant tous les matins, près du bol de chocolat et des tartines préparées par ma mère, le Ouest-France du jour et, le vendredi, le Paris-Match que mon père achetait à Poitiers avant que de reprendre le train pour Rennes, après ses journées de cours à l’université : c’est par ses deux journaux que j’ai découvert « l’histoire en direct » après celle d’hier et d’avant-hier que je parcourais en dévorant les collections de L’Illustration des années 1933 à 1944 rangées dans la bibliothèque familiale.

    En ce printemps-là, je suivais la progression des troupes communistes du Vietnam du Nord qui, depuis l’hiver, semblait irrésistible. Mais j’avais l’espoir que, en définitive, l’histoire tournerait bien et que les « bons », c’est-à-dire les Sud-Vietnamiens l’emporteraient finalement, justement parce qu’ils étaient « les bons »... Naïveté d’enfant, sans doute, vite démentie par l’actualité du moment : j’apprenais, à cette occasion, que d’autres que moi considéraient les Nord-Vietnamiens communistes comme étant « les bons », ce qui me navrait et me laissait perplexe. C’est bien plus tard que je compris la complexité des engagements et la plasticité des arguments pour définir ceux qui étaient « les bons » et ceux qui étaient « les autres » ou « les mauvais » : en 1975, je n’en étais pas là ! Je sentais juste, sans doute aussi en écoutant les discussions familiales, que les communistes n’étaient guère rassurants et plutôt massacreurs...

    Bientôt, Saïgon tomba aux mains des Nord-Vietnamiens : le communisme triomphait, et j’en éprouvais un grand désappointement parce que l’histoire se finissait mal, même si j’avais encore l’espoir d’une résistance qui renverserait, un jour, le cours des choses, comme je le lisais dans les livres du Colonel Rémy.

    Aujourd’hui, c’est le sort de Konabé que je suis, jour après jour, dans la presse et sur les sites d’information : ce dimanche, cette ville kurde de Syrie à la frontière turque semble condamnée à subir le sort de Saïgon ou, pire encore, le sort de Varsovie en 1944, quand les Russes, à quelques kilomètres de la capitale polonaise, laissèrent les troupes allemandes écraser la résistance intérieure nationale avant que, une fois le « sale boulot » fait, de se décider à chasser les Allemands de l’endroit dévasté. Si les hommes de l’YPG (armée des Kurdes de Syrie) résistent encore, il semble néanmoins que les troupes de l’État Islamique (« Daech », comme l’appellent les autorités françaises) gagnent toujours du terrain, constamment renforcés par des renforts en hommes et en armes et cela malgré les quelques frappes des avions états-uniens qui apparaissent bien dérisoires et, plus grave, malhabiles au regard de leurs maigres résultats.

    Mais qui se soucie de Konabé ? Qui se rappelle encore de Mossoul ou de Qaraqosh, et de leurs habitants chrétiens, yézidis ou chiites, aujourd’hui condamnés à un exil qui risque bien d’être définitif, après, pour certaines de ses communautés, plus de 2000 ans d’installation sur ces terres désormais dévastées et occupées par l’État islamique et ses drapeaux noirs ? Les manifestations de solidarité envers ces populations déplacées et menacées de mort n’intéressent guère les médias et la SNCF, à Rennes, n’a rien trouvé de mieux cette semaine que de déposer plainte après l’occupation de quelques minutes de la gare par des manifestants kurdes qui demandaient juste un peu d’attention de la part de l’Opinion publique et des autorités politiques de notre pays... La SNCF met pourtant beaucoup moins d’empressement à se plaindre quand ce sont ses propres personnels ou des étudiants « de gauche » qui descendent sur les voies et bloquent le trafic ! Mais qui se soucie de quelques Kurdes qui, là-bas, si loin, sont massacrés par des djihadistes décidés à établir pour longtemps le règne de leur califat sur les terres d’Orient ? [...]

    La suite sur le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Soumettre l’enfant à la toute-puissance de l’École est une forme de totalitarisme !

    Votre souhait de soumettre l’enfant à la toute-puissance de l’école n’est rien d’autre que ce qu’ont fait tous les totalitarismes.   

    Monsieur Denoel, jetez le masque ! Votre article intitulé « Du rôle de la famille dans l’éducation » comporte la définition même du totalitarisme. Étant capable d’écrire, et de vous faire publier sur un site dont la règle est la liberté d’expression, vous avez sans aucun doute la capacité d’aboutir à la même conclusion.

    Votre pensée semble – autant qu’on puisse en juger en un court article – assez relativiste. En clair, vous déniez à quiconque le droit d’inculquer à nos enfants des principes, et semblez considérer que tout enseignement relève de la propagande (l’histoire de France), de la caporalisation (le respect envers l’instituteur) et de l’embrigadement (l’enseignement catholique et la Manif pour tous). Et, comme tout relativisme, le vôtre se mort la queue très rapidement. Toujours cette vieille question qu’on a presque honte de poser : « Est-il vrai que la vérité n’existe pas ? »

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  • Les familles ne peuvent pas être les variables d’ajustement de l’incapacité à réformer

    Des députés UMP ont publié une tribune dans Le Figaro de ce jour :

    "Depuis 1945, la politique familiale fait consensus au-delà des clivages partisans ou syndicaux. Le consensus a porté ses fruits : la politique familiale est une réussite française. Depuis l’élection de  François Hollande, l’idéologie est au pouvoir et les familles en sont les victimes.

    Au-delà même del’attaque contre l’institution du mariage, du soutien implicite à la marchandisation du corps des femmes, ou de la promotion rampante de la théorie du genre,c’est le coeur de la politique d’aide aux familles qui est aujourd’hui ébranlé par les décisions gouvernementales.

    Le gouvernement et sa majorité ont réduit à deux reprises lequotient familial. Or le quotient familial est un outil puissant de solidarité entre les familles avec enfant et les familles sans enfant. À revenus égaux, le quotient familial tient compte du coût de l’éducation d’un enfant. Nous, députés de l’UMP, considérons qu’un enfant vaut toujours un autre enfant.De retour au pouvoir, nous devons revenir sur cette baisse du quotient familial. Nous devrons refonder la politique familiale si durement atteinte depuis deux ans.

    Notre principe d’action est simple : nous refusons d’établir une distinction entre les enfants selon les ressources de leurs parents. Nous considérons comme un acquis sacré l’universalité de la politique familiale. Voilà pourquoinous nous opposerons à l’avenir de toutes nos forces à la mise sous condition de ressources des allocations familiales qui est une véritable déclaration de guerre aux familles.

    Le gouvernement vient de franchir une autre ligne rouge en présentant son budget 2015 pour la branche famille de la Sécurité sociale.

    En 2003, notre famille politique a fondé la Paje, la prestation d’accueil du jeune enfant. Toutes les familles de France savent ce qu’elles doivent à cette  prestation qui garantit le libre choix de mode de garde et le libre choix d’activité pour les parents.

    Parmi toutes les mesures décidées par le gouvernement,le partage paritaire du congé parental entre la mère et le père est sans doute la mesure la plus pernicieuse. Le gouvernement doit cesser de se mêler de la vie des couples et des familles. Les familles sont libres de choisir pour elles mêmes. Le  système actuel a prouvé son efficacité. La France a aujourd’hui un taux de fécondité élevé à l’échelle de l’Europe et un taux d’activité des femmes élevé.

    S’il persiste dans cette voie, le gouvernement prend à nos yeux trois risques majeurs :
    - celui debaisser encore davantage le pouvoir d’achatdes familles ;
    - celui d’affaiblir la solidarité nationale, car qu’est-ce qui justifiera demain que les familles soutiennent le régime des retraites par répartition? Ce sont en effet les enfants de demain qui paieront la  retraite des actifs d’aujourd’hui. En s’attaquant aux familles, c’est tout l’édifice de notre protection sociale que le gouvernement attaque ;
    - celui, enfin, gravissime pour l’avenir du pays, d’uneffondrement du taux de fécondité.

    Les familles ne peuvent pas être les variables d’ajustement du manque de courage et de l’incapacité à réformer notre pays. Il est grand temps que cela cesse, la révolte gronde. Le président de la République doit savoir que les familles, qui sont la France de demain ne pourront longtemps encore payer le prix de l’irresponsabilité de sa politique."

    Michel Janva

  • Sortir l’Europe de l’impolitique par Georges FELTIN-TRACOL

    Impolitique est un adjectif de la langue soutenue qui se rapporte à un manque d’habilité dans une situation où des intérêts sont en jeu. Dans un nouvel essai, L’effacement du politique, Pierre Le Vigan ne l’utilise pas et, pourtant, l’actuelle politogenèse (pseudo-)européenne ou « construction euro-atlantiste » à vocation mondialiste et d’ambition oligarchique correspond parfaitement à cette définition. Pis, elle la dépasse en excluant le politique de son champ d’horizon. L’auteur constate en effet que « notre continent est sans existence politique, sans volonté, sans défense. Un embryon de gouvernement européen existe, mais en fait, ce sont des équipes de technocrates. Le pouvoir européen n’a pas de légitimité démocratique. Il n’a pas non plus acquis une légitimité par son efficacité. Il a beaucoup réglementé mais n’a guère construit (pp. 21 – 22) ». A contrario, «  tout vrai projet politique repose sur la vision d’une singularité de civilisation. C’est pourquoi il est absurde de dire que seule la politique extérieure compte. Extérieure à quoi ? De quel intérieur est-elle l’envers ? C’est toujours la question à se poser. Politique intérieure et politique extérieure sont toujours profondément liées (p. 121) ». Mieux encore, « il n’y a pas de politique sans identités collectives (p. 27) ».
    La phobie du politique qu’il discerne dans les discours et les actes officiels de la bureaucratie euro-atlantiste provient en droite ligne du refus d’affirmer l’identité propre de l’Europe. « L’Europe actuelle se veut d’abord universaliste. Sa seule identité serait d’être le réceptacle des identités des autres. On y célèbre tout ce qui n’est pas nôtre (p. 22). » Il faut reconnaître, à sa décharge, que « l’Europe a eu comme destin l’Occident, qui a fini par nier l’Europe elle-même. C’est-à-dire que l’Europe a eu comme destin la démesure, l’hubris. […] L’occidentalisation du monde est devenue la déseuropéanisation de l’Europe. L’Europe n’a pas vocation à offrir un modèle au monde (p. 159) ».
    Mais comment définir alors l’identité européenne ? « La géographie donne des indications (Bornéo, non, ce n’est décidément pas l’Europe) mais pas de réponses indiscutables à la question des frontières. C’est le politique qui doit trancher (p. 61). » Il examine ensuite d’autres critères comme le fait ethnique. Sur ce point, Pierre Le Vigan dénie l’ancestralité indo-européenne et rejette la thèse du foyer boréen originel circumpolaire qu’il trouve absurde. Il passe ensuite l’Europe au crible de la religion, puis des valeurs sans, finalement, les estimer déterminantes. Aucune définition ne lui convient parfaitement. En fait, l’auteur récuse toute idée essentialiste de l’Europe. Si une délimitation floue demeure concernant les frontières orientales de l’Europe, l’identité fondamentale européenne repose sur un riche patrimoine spirituel commun et une anthropologie évidente d’ordre bio-culturel partagée entre des peuples issus du même terreau auxquels se rattachèrent d’autres peuples européanisés (Finnois, Estoniens, Lapons, Hongrois, Gagaouzes, etc.). Si son présent est certes marqué par l’impuissance et l’affliction mémorielle, son avenir peut être riche en espoir ou… en désespérance.
    Cette désespérance semble prendre le pas sur toutes les tentatives, vénielles et partielles, de renaissance continentale. Du fait de la sécularisation, « le pouvoir politique va s’obliger à ne croire en rien d’ultime. Il va se restreindre à une croyance évidente et minimale : que les hommes veulent la liberté et le bonheur. L’État va donc devenir l’État garant des droits de l’homme (p. 43) ». Désormais, « le processus démocratique consiste en une production sans fin de nouveaux droits de l’homme (p. 90) » si bien que « c’est l’homme qui déclare ses propres droits (p. 87) ». Cette lourde tendance fait que « notre société n’est plus régulée que par le Droit et par le Marché (p. 156) » d’autant que « la pensée libérale est du côté du commerce, et des puissances maritimes. Elle privilégie la morale et l’économie par rapport au politique et à l’État (p. 80) ». La conséquence la plus visible est, à part l’hypertrophie du secteur médiatique au point qu’il phagocyte le minable petit personnel politicien, l’exagération du «  pouvoir judiciaire [qui] est une façon de ne pas faire de la politique ou plutôt de la laisser faire par les juges, car il ne suffit pas de nier le politique pour le dissoudre (p. 136) ». Parallèlement, la neutralisation du politique bouleverse la fonction même de l’État. « L’État est fort pour assurer un certain nombre de missions. S’il ne le fait pas, il perd sa légitimité (p. 132). » À croire qu’on arrive au terme d’un cycle     historique !
    « Au Moyen Âge, les Européens avaient le choix entre trois formes politiques : la Cité, l’Empire, l’Église. La Cité était trop petite, l’Empire trop grand, l’Église trop universelle. Ils ont choisi une forme nouvelle : la nation (p. 136). » Aujourd’hui, le concept de nation apparaît comme une coquille vide, voire comme le serviteur zélé du mondialisme. L’exemple le plus flagrant de ce détournement n’est pas les États-Unis d’Amérique, cette aire peuplé par des strates successives d’immigration, mais la France pervertie par les sottes idées d’une république mortifère. « Les intellectuels de la pensée dominante pensent, non seulement que tout le monde peut devenir français, mais que tout le monde doit souhaiter le devenir, devenir citoyen du “ pays des droits de l’homme ” donc de la seule patrie qui n’est pas une patrie. Ils ont pour le coup raison puisque, être français au sens actuel du terme, cela veut dire : être membre de “ la patrie de la sortie de toutes les patries ”. C’est le comble de l’hypermodernité (ou archimodernité), et par là même c’est le comble de l’humanité. Pourquoi ? Parce que c’est là le stade suprême du dessaisissement de soi, de la rupture avec tous les attachements. C’est la victoire du présentisme intégral (pp. 99 – 100). »
    Pierre Le Vigan concède volontiers que « l’Europe actuelle apparaît […] une prison des peuples, une négation de la souveraineté populaire (p. 160) ». En revanche, il assure que « l’Europe actuelle n’est pas fédérale, c’est là l’équivoque qu’il convient de dissiper. Elle est faussement fédérale (p. 162) ». Par cette mise au point, il exprime son attachement à la vocation d’une d’Europe à la fois unie et diverses, d’une Europe politique, véritable garante des procédures démocratiques authentiques. C’est pour l’heure une gageure, « mais qu’entendent les élites par démocratie ? Moins le gouvernement du peuple par lui-même (les élites globalisées ne comprennent tout simplement pas ce que veut dire la notion de “ peuple ”) que le respect de procédures, et des droits individuels : la démocratie, c’est les droits de l’homme. La démocratie selon les élites devient donc un processus de déliaison par rapport au politique : c’est plus de droits de l’homme et moins de droits des citoyens (pp. 58 – 59) » à un moment crucial où « nous vivons une stasis : à la fois une guerre civile interne, moléculaire, et une dissolution de l’intérieur (p. 23) ».
    Au terme de son raisonnement de philosophie politique, il considère que la réponse idoine aux défis du XXIe siècle s’appelle l’Empire. Il ne s’agit pas pour lui de relever les vieux slogans totalitaires du XXe. À la suite du philosophe Philippe Lacoue-Labarthe qui appréhendait le national-socialisme hitlérien comme un humanisme, Pierre Le Vigan, Pierre Le Vigan pense que « le nazisme était essentiellement un vitalisme (p. 124) » et qu’il « était, à sa façon, un progressisme (p. 125) ».
    Pourquoi donc l’Empire ? Peut-être parce qu’il « est porteur d’un sacré et d’un universel (p. 51) ». Universel et non universaliste, cela a son importance. Le retour du politique passerait-il nécessairement par un compromis post-moderne entre le holisme d’antan et l’individualisme présent ? Pierre Le Vigan le suppose, lui qui voit en Jean-Jacques Rousseau, le seul penseur apte à dépasser cet antagonisme (cette aporie ?) : « Être libre peut pourtant vouloir dire être libre de s’engager, voire libre d’aliéner sa liberté apparente pour une liberté intérieure plus profonde. Mais la modernité refuse cette forme de liberté. La modernité voit l’engagé convaincu comme un aliéné. Il ne faut que des engagements de circonstances et surtout, des engagements qui n’engagent à rien (p. 94). »
    Nul doute que L’effacement du politique de Pierre Le Vigan est un essai qui fera date, au-delà des querelles désuètes et déplacées entre un européisme aveugle et un souverainisme réductionniste.
    Georges Feltin-Tracol
    • Pierre Le Vigan, L’effacement du politique. La philosophie politique et la genèse de l’impuissance de l’Europe, préface d’Éric Maulin, La Barque d’or (12, rue Léon-Blum, 94600 Choisy-le-Roi), 2014, 163 p., 15 € + 4 € de port.