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  • "La gauche a beaucoup à apprendre du Mai 68 conservateur"

    Gaël Brustier, qui n'est pas précisément un allié de la Manif pour tous, lui consacre tout un ouvrage aux éditions du Cerf : "Un Mai 68 conservateur". Quand d'autres ont dépensé leur énergie à minimiser, ridiculiser, insulter le mouvement, cet universitaire proche de la gauche observe la lame de fond et s'en inquiète. Extraits de l'interview qu'il a accordé à La Vie :

    "(...) LMPT serait révélatrice de « paniques morales », dites-vous. De quoi voulez-vous parler ?

    Je préfère utiliser l'expression anglaise moral panic, qui est un concept en sociologie forgé par Stanley Cohen. En français, il peut paraître péjoratif. Ce sont des réactions disproportionnées de la population à l'égard d'une attitude minoritaire jugée dangereuse pour l'ordre social. (...) Jusqu'à présent, elles concernaient surtout la présence de l'islam. Quant aux catholiques, ils ont réagi au mariage pour tous, qui bouleversait un ordre symbolique clairement établi. Leur réaction s'explique aussi par le fait que les milieux catholiques engagés avaient déjà été travaillés par une vraie réflexion sur le rapport de l'homme à son avenir, à la naissance, à l'euthanasie, à la GPA et aussi à l’emprise du marché sur la vie humaine.

    Ce qui a donné la puissance à LMPT ?

    Oui. C'est d'autant plus évident quand on se rend compte que ceux qui ont manifesté représentent surtout la France la plus catholique, la plus messalisante et la plus socialisée. Une de ses matrices fut la critique de ladite théorie du gender ainsi que la question de la filiation. Par ailleurs, ce monde catholique pratiquant a aussi eu besoin de faire entendre sa voix au sein du catholicisme.

    Vous dites que LMPT carrément est « l'enfant paradoxal » de Vatican II et de Mai 68.

    Oui, les deux sont liés. Certains pensaient que LMPT allait à l'encontre de Vatican II. Je pense au contraire que c'est Vatican II et même Mai 68, qui l'ont permise. Pourquoi ? Parce que les deux correspondent à une même logique : l'autonomisation de l'individu et la mutation de la pratique, y compris des chrétiens engagés. Le Concile non seulement permet à l'Eglise de s'adapter à la mutation, il répond aussi à une aspiration des individus à être plus libres, à aller plus à fond dans leur engagement, ce qui a été accentué par Mai 68.

    Ainsi les communautés nouvelles, auxquelles vous accordez un rôle prépondérant au sein de LMPT.

    (...) Dans LMPT, on retrouve leurs mécanismes, par exemple un fort investissement personnel, individualisé et démonstratif des militants. On y retrouve aussi le conservatisme philosophique sur les questions bioéthiques et la famille. Ces thématiques ont été brassées depuis très longtemps par les rencontres et les sessions du Renouveau charismatique. Concrètement, des milliers de personnes ont participé pendant des semaines à des sessions à Paray-le-Monial sous la houlette de la communauté de l'Emmanuel, qui est la plus importante dans son genre. Parmi ces catholiques, on retrouve surtout des jeunes. Ce ne sont pas des chrétiens passifs. Ils vivent l'évangélisation au quotidien et ils apprennent à s'exprimer en public. Toute cette matrice trouve sa concrétisation dans des diocèses comme ceux de Toulon et de Bayonne, où se trouvent respectivement Mgr Rey, issu de l'Emmanuel, et Mgr Aillet, de la communauté Saint-Martin. Les deux se sont impliqués dans le mouvement. Au total, on peut soutenir que LMPT illustre la mutation du catholicisme.

    (...) « La gauche a beaucoup à apprendre du Mai 68 conservateur » estimez-vous dans la dernière phrase du livre. C'est-à-dire ?

    La gauche a à apprendre ce qu’est le combat culturel. Elle me semble « faiblarde » par rapport aux nouveaux conservateurs qui se sont mobilisés parce qu’ils ont, eux, une vision du monde, qui va de la naissance – voire de la conception - à la mort de l'individu, voire au-delà. Ils expliquent que le social n’est pas fait que de marché, de discussions techniques sur l’économie et de politiques publiques.

    Certains, à gauche, partagent cette vision du monde et militent au sein de LMPT. Et d'ailleurs, celle-ci ne se définit pas comme un mouvement de droite.

    Bien sûr, mais la matrice idéologique de LMPT qui répond à la nouvelle configuration sociale aujourd’hui est inscrite dans une lignée de pensée conservatrice. Même si certains, à gauche, ont été influencés par ce mouvement. Par ailleurs, le propre d’un mouvement conservateur est de nier le clivage gauche-droite.

    On a l'impression que l'UMP y est particulièrement représentée. Est- ce exact?

    Oui, mais on y retrouve surtout ceux qui sont historiquement issus des familles UDF, plus que des familles RPR, qui s’est largement et très tôt déchristianisé. Beaucoup d'élus au sein du mouvement appartiennent à l'UDI. Certains militants sont frontistes. LMPT n'est pas un parti, mais un mouvement culturel, qui va essayer d'imposer ses thématiques, sa vision du monde et provoquer le consentement des gens. Dans l'immédiat, on peut constater que Sarkozy s'est inspiré dans ses discours des Veilleurs, un courant issu de LMPT. D’autre part, des cadres de l’UMP qui n’ont jamais été marqués par le catholicisme prennent soudainement la défense de ce mouvement. Ainsi Xavier Bertrand. Il dit maintenant qu’il reviendra sur le mariage pour tous. Même Alain Juppé fait des concessions. A travers Sens commun, associé à l'UMP, des jeunes issus de LMPT semblent vouloir faire de l'entrisme.

    En résumé, que dit LMPT sur notre pays?

    La France est plongée dans un état d’anxiété extrême. Dans le débat public, des solutions conservatrices sont avancées. Le pays est aujourd’hui plus enclin à écouter ce message qu’il y a quelques années. Ces conservateurs sont en position de domination culturelle. En ce qui concerne les catholiques français, on peut penser qu'il s'agit d'un paradoxe. On a l’impression que l’évolution prend une direction inverse au sein du Vatican, au vu du synode sur la famille, où les « progressistes » semblent avoir joué un rôle important. Mais la France a souvent cultivé sa particularité..."

    Louise Tudy

  • Ce grand remplacement qui s’impose

    Le ras le bol : les agriculteurs manifestent aujourd’hui un peu partout en France contre les taxes, les impôts, les directives étatiques et /ou  bruxelloises qui les étranglent, mais aussi contre la concurrence déloyale des produits des pays du  sud acheminés et consommés en France. Une zone euro qui est encore  la zone économique de plus faible croissance au monde, selon les prévisions économiques d’automne,  publiées mardi par la Commission européenne. Elle ne devrait pas dépasser 0,8% cette année et 1,1% en 2015. Le chômage devrait se situer à  un  taux à 11,6% cette année, 11,3% l’année prochaine. Même l’Allemagne, pour laquelle l’euro est pourtant taillé sur mesure,  a revu à la baisse ses prévisions de croissance à 1,3% cette année, 1,1% en 2015. Le miracle italien qui nous avait été vendu par tous les médias, en la personne du très euromondialiste Premier ministre Matteo Renzi, n’a pas eu lieu. La troisième économie de l’UE devrait rester en récession cette année pour la troisième année consécutive (-0,4%). La France s’enfonce dans la crise  ave une croissance de 0,3% cette année (1% prévu au printemps), 0,7% en 2015 (contre 1,5% prévu précédemment). Les deux phénomènes ne sont certainement pas sans lien,  à cet écroulement économique de la France  correspond un effacement  de son peuple  sous l’effet de l’immigration massive, au nom d’un multiculturalisme qui prend le visage d’une véritable  tiers-mondisation.

     C’est une des (mini) polémiques du moment, le site du JDD revient sur une  phrase de Marine Le Pen dans son dernier   entretien accordé à ce journal.  S’arrêtant sur la formule de l’écrivain Renaud Camus qui est entrée « chez nous »  dans le langage courant, celle du « grand remplacement », la présidente du FN estime que  cette « théorie »  relève du «complotisme». Beaucoup se sont émus de ce jugement, craignant que le FN recule sur la question de l’arrêt de l’immigration et/ou ne prenne pas (plus) la mesure du torrent migratoire auquel sont confrontés les Français.

     Directeur de cabinet de Marine, Philippe Martel a très justement tenu à préciser que  la présidente du FN « ne dit pas qu’il n’y a pas de grand remplacement!». « Quand je dis que le grand remplacement n’est pas une théorie mais un phénomène démographique, poursuit-il, je suis complètement d’accord avec (Marine)  Je ne pense pas que les pauvres hères qui se noient en essayant de rejoindre Lampedusa aient un complot dans la tête, mais ils arrivent, c’est un fait. »

     Et réfutant les données de l’Insee et d’autres « chercheurs » qui à l’aide d’études orientées,  partielles, partiales ou bidonnées,  reprises dans les médias et qui tendent de persuader les Français que l’immigration extra européenne est faible,  stable et mesurée ,  Philippe Martel constate avec bon sens : « Moi, tous les matins je prends le métro, le RER et ensuite le bus, c’est mieux que l’Insee…»

    Français qui sont aussi en phase avec Marine quand elle constatait le mois dernier sur France Inter que «la réalité c’est que notre pays vit une immigration massive. A partir du moment où on met en place le multiculturalisme, on ne permet pas à deux sociétés de vivre. On prend le risque de la confrontation des cultures».  «Les sociétés multiculturelles sont des sociétés multiconflictuelles, toute l’histoire nous le dit. La culture de la France est la culture de la France et il faut s’y fondre. Il faut éradiquer de notre territoire l’Islam politique».

     A contrario,  ce sont les  mauvais  réflexes de «repli » et d’ « égoïsme»  de nos compatriotes que les grands prêtres de l’idéologie dominante veulent éradiquer. Le Bulletin d’André Noël  constate ainsi que  l’arrivée en France du site américain  Netflix a suscité l’émoi du gouvernement et du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).

     Ce site, qui permet  de visionner films et séries télévisées sortis il y a au moins trois ans, s’est dans un premier temps attiré les foudres du ministre de « la Culture» , Fleur Pellerin, qui « voulait que le siège de l’entreprise fût en France ou, tout au moins, qu’elle y paie ses impôts. Or, la firme américaine a choisi le Luxembourg, à la fiscalité plus douce. La France n’y peut rien puisque ses dirigeants, aujourd’hui comme hier, ont opté pour la liberté d’installation  dans l’Union européenne »…

     « Toutefois la plus importante des doléances est d’une autre nature. Ce que déplorent nos autorités, c’est qu’à travers ces nouveaux services, le citoyen puisse avoir des programmes télévisés à la carte et ainsi échapper à l’idéologie dominante, au  politiquement correct. »

     «Le président du CSA,  Olivier Schrameck, nommé à ce poste par François Hollande et ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin, déplorant l’arrivée de Netflix, a publié un communiqué dans lequel on peut lire : « « La télévision sur mesure fait peser une menace sur le modèle que nous défendons : celui d’un audiovisuel qui soit un lien social favorisant la diversité culturelle et le pluralisme politique. (…) ». Bref, il  « craint une télévision qui devienne un  bien de consommation taillé en fonction de votre personnalité supputée , aboutissant, assure-t-il, à un  enfermement  (bigre !) dans un  prolongement de l’espace privé  et non plus une télévision  fenêtre qui vous confronte à des réalités nouvelles  précisant que  les opérateurs comme Netflix ont une logique individuelle, différente de la nôtre, collective ».

     La  « vraie crainte » de M. Schrameck ? Vous l’avez compris,  « que nous échappions aux quotas ethniques, ce qu’il appelle la  diversité culturelle  de même qu’aux  réalités nouvelles,  c’est-à-dire, films, pièces, spectacles d’avant-garde de metteurs en scène subventionnés, généralement provocateurs. Il veut que nous soyons  confrontés à ces spectacles, qu’ils nous plaisent ou non. La logique individuelle  dans laquelle il accuse Netflix de vouloir nous enfermer, est en réalité la logique de la liberté : celle de choisir ce que l’on veut voir et ne pas voir ! La logique collective  à laquelle il veut nous soumettre, c’est celle de la culture officielle, la culture d’Etat qui promeut le politiquement correct !».

     Pour le président du CSA « il faut également que nous regardions des films français, même s’ils sont mauvais ; cela fait partie de notre politique culturelle  qui établit des quotas à respecter : 40 % d’œuvres françaises et 60 % d’européennes ».

     Ce vœu, assure Bruno Gollnisch, pourrait être totalement légitime dans une  optique de résistance culturelle à la déferlante hollywoodienne. Encore faudrait-il que  les œuvres en question ne soient  pas seulement «françaises» ou «européennes» de nom,  mais de qualité,   porteuses de sens, de  valeurs positives. A cette aune,  il est souvent préférable de regarder un film africain, chinois ou indien, lesquels  réservent parfois de jolies surprises, qu’une daube atroce financée par « notre» Commission d’avance sur recettes.

     Le site Breizh Info le résumait à sa manière : « si les Français portent moins d’intérêt au cinéma et aux productions françaises peut-être faudrait-il avant tout s’interroger sur le contenu et la qualité de ces productions ? Du fiasco du film culpabilisant Samba à l’arrêt anticipée de la pièce de théâtre surmédiatisée de Bernard Henry Levy Hôtel Europe  en passant par le livre d’Eric Zemmour Le suicide Français devenu à contrario un best-seller, c’est désormais un océan qui semble séparer une majorité des Français de ses dirigeants ».

     Or, plus la rupture entre le peuple et la caste au pouvoir grandit, plus la tentation de reprise en main totalitaire est forte. Le Bulletin d’André Noël le dit aussi : « Finalement, l’idéal du socialiste Schrameck, c’est la télé sous De Gaulle, celle que Mitterrand combattait – mais  aussi les nationaux – quand il n’y avait qu’une seule chaîne et que le ministre de l’Information en personne dictait le menu  du journal télévisé… ».

     En attendant le déluge,  le commissaire politique Schrameck, nous l’évoquions sur ce blogue l’année dernière,  touche touche un salaire de 100.500 euros par an, salaire… qui a été doublé puisque en 2012 , l’indemnité du président du CSA était de 55.300 euros. Un bonheur n’arrivant jamais seul, cette grande conscience de gauche  fit aussi partie l’année dernière d’ une « Commission de rénovation et de déontologie de la vie publique » -ça ne s’invente pas !!!-, plus connue sous le nom de Commission Jospin, l’ex Premier ministre en  étant le président.

     Une Commission Jospin (son président étant rémunéré à hauteur de  122 000 euros) , dans laquelle siègeait  quinze membres, dont M. Schrameck et Roselyne Bachelot (rémunérée à hauteur de 90 000 euros, 80 000 euros pour les autres membres), qui indemnise 34 consultants (35 000 euros pour leurs conseils),dont Sylviane Agacinski épouse de M. Jospin et Pierre Bachelot, fils de Mme Bachelot, qui a coûté  2 444 000 euros aux contribuables . Pourquoi se gêner,  ce sont les Français qui payent !

     Encore un ruineux  et scandaleux programme de la production UMPS, un type d’ astuce pour  régaler les copains,  assure Bruno Gollnisch,  auquel le FN s’engage à  mettre fin quand il  sera au pouvoir …ce grand remplacement  politique qui s’impose !

    http://gollnisch.com/2014/11/05/ce-grand-remplacement-simpose/

  • Comment on fabrique un citoyen

    Recension de l’ouvrage paru aux éditions Via Romana, Histoire du citoyen, de Jean de Viguerie

    Le grand historien des Lumières a encore frappé. Après, entre autres, Les pédagogues et Les deux patries, Jean de Viguerie se penche cet automne sur un mot d’emploi trop fréquent. Hommes politiques, journalistes, responsables associatifs, artistes, tous en usent et abusent, tantôt comme substantif, tantôt comme adjectif. Sept lettres, claquant comme un étendard : « citoyen » !

    Les Lumières, berceau du citoyen

    La filiation du citoyen n’est pas à chercher dans les ruines majestueuses de la Ville éternelle, mais dans l’agitation des salons parisiens de la fin du XVIIIè. Le citoyen n’est alors qu’en gestation. Ses géniteurs se nomment Montesquieu, Rousseau, ou encore Mably. A leurs yeux, le citoyen est un « être nouveau », rien de moins : un individu librement associé à ses semblables, par le truchement d’un pacte social. Ce contrat transforme l’individu, devenu citoyen. Ce dernier, bénéficiaire de droits, participe à l’autorité souveraine, obéit à la volonté générale et doit porter les armes. Porter les armes ? Oui, et ce d’autant plus que les philosophes ignorent la distinction entre le citoyen et le soldat. Tous deux ne doivent faire qu’un : un citoyen digne de ce nom doit rester en alerte. Construction philosophique, concept quasi-religieux du faux culte des Lumières, l’idée du citoyen se répand dans le public via le Catéchisme du citoyen de Joseph Saige et les pamphlets de l’abbé Sieyès : Délibérations à prendre pour les assemblées de bailliage et surtout Qu’est-ce que le Tiers Etat ?

    Le citoyen, créature soumise et baptisée dans le sang

    Réunie en trois ordres le 27 juin 1789, l’Assemblée devient constituante le 9 juillet. Dans la capitale, un autre assemblée se forme : celle des électeurs de Paris. C’est elle qui dirigera la révolte du 14 juillet. Du 10 au 17 juillet, ces deux assemblées forcent l’accouchement du citoyen. Dieu avait façonné le Monde en sept jours. Dans un laps de temps identique, les révolutionnaires façonnent leur créature, le citoyen, baptisée dans le sang des défenseurs de la Bastille. Tel Minerve sortant casquée de la cuisse de Jupiter, le citoyen naît armé. Sa lame est déjà souillée. La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen porte au pinacle l’être nouveau. Derrière la poésie de la Déclaration, se cache une étrange dualité entre l’homme et le citoyen. Si l’homme est défini par ses droits (résistance à l’oppression, liberté de communication, etc.), le citoyen, lui, se caractérise par sa soumission. Soumis à la loi, il est tenu de concourir à la formation de celle-ci, expression de la volonté générale. Mieux : il doit lui « obéir à l’instant ». Jean de Viguerie résume : « fruit de la philosophie des Lumières et de l’imagination des constituants, il a été imaginé pour imposer à un homme très diminué, réduit à un « sous-homme » (Xavier Martin), la dictature de la loi révolutionnaire ». Citoyen rime avec droit de cité ; ce dernier n’est pas octroyé à tous. Femmes, enfants, pauvres, en sont exclus, mais pas seulement. Dans un paradigme où la société politique se confond avec la « grande association », ignorant familles, provinces et corps intermédiaires, l’accomplissement du citoyen passe par l’épuration. Ainsi, après avoir mélangé christianisme et civisme en 1790, la Révolution épurera la religion. D’abord par la lettre – Constitution civile du clergé en octobre 1791 – puis par le fer : les massacres de septembre 1792 n’en sont qu’une tragique illustration. Le citoyen soldat est désormais massacreur. Dans le même temps, la proclamation de la République (22 septembre 1792) fait automatiquement du citoyen un républicain. Cette jeune République n’est pas qu’un simple régime ; elle est surtout un esprit régénérateur, s’exprimant dans un contexte de peur et d’hystérie.[...]

    La suite sur Le Rouge et le Noir

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Comment-on-fabrique-un-citoyen

  • Crise financière : quand le FMI fait son mea culpa…

    Le FMI bat sa coulpe. Les remèdes préconisés en 2010 par l’institution monétaire pour relancer l’activité après la crise financière ont été “loin d’être efficaces” et ont focalisé trop tôt sur des mesures d’austérité budgétaire, selon un audit interne publié mardi 4 novembre.

    “Le cocktail de mesures (promu par le Fonds) a été loin d’être efficace dans le soutien à la reprise et a contribué à la volatilité des flux de capitaux sur les marchés émergents“, écrit le bureau d’évaluation indépendant (IEO) du Fonds monétaire international.

    Selon ce rapport à la tonalité très critique, le Fonds a certes d’abord apporté une réponse appropriée à la récession mondiale de 2008-2009 en appelant à une relance budgétaire massive dans les pays riches.

    “Mais son appel en 2010-2011 à un basculement vers la consolidation budgétaire (réduction des déficits, ndlr) dans quelques-unes des plus grandes économies était prématuré“, a écrit l’IEO.

    L’audit note également que le Fonds a alors appelé les grandes banques centrales à adopter des politiques monétaires extrêmement accommodantes, mêlant taux d’intérêts bas et rachats d’actifs, afin de soutenir l’activité.

    Ce mélange n’était pas “approprié“, la relance monétaire étant “relativement inapte” à doper la demande après une crise financière, assure l’audit interne, qui note que le Fonds n’a pas prêté assez tôt attention aux effets néfastes de ces politiques sur les pays émergents (volatilité financière, chute des devises…).

    Pour l’avenir, le rapport affirme également que le mécanisme censé permettre au FMI de détecter les nouveaux risques financiers est devenu “trop complexe“.

    “La quantité d’analyses est très difficile à absorber, pour les dirigeants politiques comme pour les équipes du FMI“, assure l’audit.

    En réponse, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a salué un rapport “équilibré” tout en ssurant ne “pas partager” le diagnostic sur le remède anti-crise du FMI.

    “Je crois profondément que conseiller aux économies ayant un fardeau croissant de dette de s’orienter vers une consolidation budgétaire était la bonne décision à prendre“, déclare-t-elle dans un communiqué distinct.

    Challenges

    http://fortune.fdesouche.com/360969-crise-financiere-quand-le-fmi-fait-son-mea-culpa

  • Sondage: Marine Le Pen largement en tête dans tous les cas de figure au premier tour. L’écart se creuse

    Sondage Ifop-Fiducial pour iTELE sur la présidentielle de 2017  

    Quelques chiffres tirés de ce sondage montrent le désaveu explosif des Français pour la classe politique du système:

    Au premier tour:

    Marine Le Pen serait largement en tête  de l’élection présidentielle si elle avait lieu dimanche prochain, dans tous les cas de figure, quel que soit les candidats de droite comme de gauche:

    Nicolas Sarkozy ferait le meilleur score derrière Marine Le Pen avec 25 % contre 28 % pour elle.
    Alain Juppé ferait 24 % contre 30 % pour MLP.
    François Fillon n’ obtiendrait que 17 % contre 32 % pour Marine Le Pen.

    La domination de Marine Le Pen est encore plus nette dans ce sondage face aux candidats de gauche:

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  • L’UMP Ciotti fait trembler les djihadistes !

    En souhaitant supprimer le RSA aux jeunes qui partent faire le djihad, Éric Ciotti a choqué la direction de l’État islamique.

    La décision les a stupéfaits. Interrompu par ses lieutenants en pleine séance d’arrachage de globes oculaires, Abou Bakr al-Baghdadi a réuni en urgence les instances de Daech. Le calife, visiblement démoralisé, a déclaré que – grâce au prophète en soit rendue – les soldats de l’islam sauront répliquer à la menace.

    La menace, en effet, est littéralement effroyable : le député UMP Éric Ciotti envisage de supprimer les droits au RSA pour les jeunes Français partis faire le djihad. Martial, vêtu de son légendaire treillis de campagne, le président du conseil général des Alpes-Maritimes a posté sur Twitter sa déclaration de guerre :

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  • Faut-il se libérer du libéralisme ?

    La question, que certains n'ont pas manqué de poser à la suite de la crise financière de 2008, est d'autant plus complexe à traiter que le terme "libéralisme" recouvre différentes acceptions : politique, économique, philosophique. C'est justement parce qu'il s'agit d'une réalité ambivalente complexe que la Nef a lancé, en partenariat avec l'Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon, une vaste enquête à ce sujet. Une quarantaine d'analystes, la plupart chrétiens, aux vues différentes voire opposées, ont été contactés par le mensuel, qui publiera leurs contributions tout au long de l'année.

    Voici celle deDenis Sureau, responsable de la revue Transmettre et de la lettre Chrétiens dans la cité, parue dans lenumérotout frais du mois d'octobre. Sa thèse : le libéralisme est un étatisme.

    "Face à l’omnipotence d’un État toujours plus spoliateur, absorbant la majorité des richesses du pays, multipliant les contraintes légales et réglementaires de toute sorte, certains de nos contemporains se croient libéraux parce qu’ils aspirent à davantage de libertés concrètes. Dans le même temps, face aux immenses dégâts politiques, économiques, culturels, sociaux et écologiques causés par la dérégulation des marchés et une mondialisation prédatrice, d’autres s’imaginent « chrétiens sociaux » en prônant un État fort.
    Or les uns comme les autres ont tort, car le libéralisme est un étatisme, si bien que l’État ne saurait être la solution aux problèmes provoqués par le système libéral. Un petit rappel historique s’impose. L’invention de l’État et sa structuration entre 1450 et 1650 sont certes antérieures à l’apparition du libéralisme et s’expliquent par une multitude de causes – principalement le financement des guerres – que nous ne pouvons détailler ici (1). Toutefois, ce sont les fondateurs du libéralisme qui vont penser sa légitimité, Hobbes et Locke les premiers. Plus explicitement, le passage de la souveraineté monarchique à la souveraineté populaire va radicaliser cette évolution.L’individualisme possessif qui fonde le libéralisme utilise l’État, d’abord sous sa forme de « monarchie absolue », ensuite en tant que produit du système démocratique, pour détruire la société dans ses diverses composantes (famille élargie, clans, domaines, seigneuries, corporations, paroisses, municipalités, provinces, universités, ordres, cours de justice…). L’objectif est de créer un espace social simple à la place de l’espace complexe (cette distinction est de John Milbank) propre aux sociétés traditionnelles. Simple parce qu’à terme seuls doivent subsister l’individu et l’État reliés directement. D’ailleurs la société n’existe pas (Margaret Thatcher dixit), et la justice sociale n’est qu’un mirage (Hayek).

    L’application du projet libéral de mise en concurrence et de marchandisation de toutes les activités humaines (y compris l’éducation, la santé) nécessite un État fort : les exemples des États-Unis, du Chili de Pinochet (laboratoire des thèses de Milton Friedmann) et, plus récemment, de la Chine, sont très éclairants.Après avoir réussi à vider les pays des libertés concrètes de leurs communautés constitutives, le libéral-étatisme accompagne au XXe siècle le stade ultime de cette évolution, avec l’érosion des libertés nationales au profit du grand marché global. C’est là bien l’œuvre des grandes institutions internationales (Union européenne, OMC, FMI, Banque mondiale…) qui s’emploient à démanteler les frontières pour assurer la plus parfaite circulation des ressources financières, commerciales et humaines. Inutile d’imaginer des conspirations : ce sont les États eux-mêmes qui organisent ce processus. (On notera en passant l’incohérence souverainiste qui justifie la première étape de simplification de l’espace social national au nom du mythe de l’État-nation, mais se cabre contre la constitution d’un espace unitaire planétaire procédant de l’eurojacobinisme et du mondialisme qui n’est pourtant que son extension logique.)

    Tentons d’exposer autrement le mécanisme libéral-étatiste. À la base du grand récit libéral, on trouve l’individu, libre, mû par son propre intérêt. Cependant, il doit établir des relations avec ses semblables et dépasser le stade mortel de la guerre de tous contre tous. Le contrat social grâce auquel les contrats privés pourront être garantis est le mécanisme qui permet de transcender les volontés individuelles dans une volonté générale. Je me protège de l’appétit des voisins en transférant ma volonté individuelle au souverain. Or l’État est l’institution chargée de la protection de ce grand pacte social. Les individus se libèrent de leurs dépendances et interférences mutuelles, hier organisées au sein de leurs communautés. Où l’on voit ici que les droits de l’homme peuvent être utilisés contre les droits ou libertés des communautés d’appartenance et provoquer leur atomisation. Après la ruine des réseaux transversaux de solidarité, l’État devient l’unique garant de ces droits et, pour assurer cette mission, se dote d’un immense appareil symbolique, idéologique (école, médias), bureaucratique et coercitif de contrôle d’une société qui tend à fusionner avec lui.
    Le mouvement Communion et libération organise des conférences sur la subsidiarité ayant pour accroche Moins d’État, plus de société. Il me semble urgent que les chrétiens d’aujourd’hui renouent avec cette grande vision qui est à la base d’une doctrine sociale de l’Église droitement interprétée. Nous devons dénoncer le caractère intrinsèquement pervers de l’État tel que nous le connaissons (radicalement différent d’une authentique autorité politique), nous opposer avec la même détermination à toute forme du libéralisme, et dans le même temps contribuer au développement de communautés vivantes qui sauront le moment venu – si Dieu veut – recréer d’en-bas, subsidiarité oblige, de nouvelles formes d’autorité légitime. Alors le libéralisme dépérira et les libertés renaîtront."

    Déjà parues également, les contributions deFalk van Gaver, initiateur et maître d'oeuvre du projet de la Nef, et de l'économisteJacques Sapir, "Qu'est-ce que le libéralisme ?".

    Louise Tudy

  • Les potentialités énergétiques de la France sont-elles bien exploitées ?

    Dans Alternatives économiques de l’été 2014, Guillaume Duval, tout en rappelant que la paix en Europe, même si elle nous semblait historiquement acquise, n’était pas forcément « un acquis irréversible », insistait sur d’autres réalités incontournables que nos sociétés et les États d’Europe semblent dangereusement méconnaître, au risque d’en payer un prix très lourd demain : « Au regard des véritables enjeux du XXIe siècle, les historiens, et nos enfants, jugeront en effet probablement sévèrement les heures, les mois, les années perdus dans ces discussions byzantines autour des 3 % de déficit...

    La grande affaire de l’Europe, c’est, ou plutôt cela devrait être, d’accélérer enfin la conversion écologique de son économie. (…) Ici et maintenant, parce que nous sommes la zone au monde la plus dépendante de ressources extérieures qui vont être de plus en plus rares et chères (…). Nous occupons en effet l’espace le plus anciennement industrialisé de la planète et nous sommes pour cette raison ceux qui ont déjà le plus épuisé les ressources minières et les énergies fossiles de leur sol. L’économie européenne ne se redressera jamais durablement si nous ne sommes pas capables de réduire drastiquement et rapidement cette dépendance.

    Or, un des effets les plus marquants de l’obsession « austéritaire » qui s’est emparée des Européens, y compris lorsqu’ils sont de gauche comme les dirigeants français actuels, c’est de freiner cette conversion en limitant et en retardant les investissements nécessaires. » Et de souligner, en conclusion de cet article et à propos du projet de loi sur la transition énergétique présentée par Mme Royal que « dans le contexte actuel, il paraît peu probable que les moyens dégagés puissent être à la hauteur des ambitions affichées », ce qui est confirmé par le débat parlementaire de ces semaines dernières sur ce sujet et les réactions qu’il a suscitées parmi ceux qui s’inquiètent des enjeux écologiques de demain pour la France comme pour le reste du monde. Au moment même où le GIEC tire le signal d’alarme sur un réchauffement climatique qui semble s’accélérer, non pour des raisons naturelles mais du fait des activités humaines, industrielles comme individuelles, c’est regrettable...

    En fait, ce n’est pas tant l’abandon de l’écotaxe, abandon plutôt bienvenu au regard des conditions de sa récolte laissée à une société privée... autoroutière (70 % des parts d’Ecomouv’ sont détenues par la société italienne Autostrade, ce qui est plutôt surprenant au regard de la taxe elle-même !), qui est le plus ennuyeux dans cette affaire de réchauffement climatique et de transition écologique (même si c’est de cela dont on a beaucoup parlé ces jours derniers) : ce qui est le plus inquiétant, c’est le flou des moyens pour atteindre les objectifs annoncés et la faiblesse de ces derniers au regard des enjeux. La montagne semble bien avoir accouché d’une souris...[....]

    La suite sur le blog de Jean-Philippe Chauvin

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Les-potentialites-energetiques-de