Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 39

  • Coups de filet dans les milieux islamistes

    La vaste opération antiterroriste menée hier en Belgique a permis d'arrêter 13 personnes, dans le cadre du démantèlement d'un groupe qui s'apprêtait à commettre des attentats pour tuer des policiers. Deux autres personnes visées par l'enquête auraient été appréhendées en France. L'opération menée hier à Verviers a permis la saisie d'armes et d'explosifs ainsi que la découverte d'uniformes de la police.

    En France, le Quai des Orfèvres et la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) ont placé en garde à vue une douzaine de personnes soupçonnées d'être en lien avec Amedy Coulibaly et les frères Kouachi. Les suspects, pour la plupart bien connus des services de police, animaient un «réseau de soutien logistique très actif», susceptibles d'avoir notamment fourni des armes, des planques et des véhicules aux terroristes. Il s'agirait de huit hommes et de quatre femmes. Plusieurs perquisitions sont menées depuis vendredi matin, à Grigny et à Fleury-Mérogis (Essonne), à Montrouge (Hauts-de-Seine) ainsi qu'à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Les gardés à vue peuvent être entendus pendant une durée de 96 heures.

    Michel Janva

  • REFLECHISSONS et gardons raison !

    Ne bêlons pas lorsque les médias nous le demandent mais posons nous les bonnes questions ! Lorsque le temps de la prière pour le repos des victimes sera passé...

    QUI EST RESPONSABLE DE CETTE SITUATION ?

    - Un Etat qui depuis des années laisse s'installer la misère du monde sur notre territoire, appauvrissant un peu plus sa population qu'il devrait protéger
    - Un Etat dépassé et vide de substances, qui ne cherche pas à donner les vrais chances à une intégration pour ceux qui le désirent réellement
    - Un Etat qui autorise des "zones de non droit" dans lesquelles s'installent des commerces parallèles et des trafics
    - Un Etat qui tolère chaque jour des agressions, des viols, des trafics, des enlèvements, des braquages, des assassinats, des tortures
    - Un Etat qui laisse des armes de guerre circuler dans des endroits bien connus et dont nos commerces en sont, chaque jour, les victimes
    - Un Etat où la justice trouve continuellement des excuses à des agresseurs alors que la population souffre de ses incohérences
    - Un Etat qui par sa politique ubuesque laisse mourir chaque jour, que ce soit des civils (hommes, femmes et enfants), des policiers où des militaires, sans à aucun instant comprendre pourquoi cela arrive...
    - Un Etat qui au nom de faux principes, accompagné d'un guignol aux mains de sang, fait le gendarme du monde sur des charniers humains

    Bref cela fait trop longtemps que cette ripoublique se moque de notre peuple. Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles. Libérons-nous de cette caricature d'Etat qui chaque jour détruit tout ce qui nous est cher...
    Nous allons dans quelques jours, honorer un chef d'Etat qui, un 21 janvier, est mort par la main de terroristes, dont l'Etat ripoublicain qui nous gouverne aujourd'hui en est le fruit.

    Notre Jour Viendra !

    Frédéric Winkler  http://www.gar-reseau.info/

  • Amérique latine : Le libéralisme revient en force

    L’Alliance du Pacifique symbolise-t-elle la montée en puissance de la droite libérale et libre-échangiste dans la région, ou une simple réponse aux déçus des gauches, chaviste ou luliste ?

    En Amérique latine, les partisans du libre-échange ont désormais leur cénacle: l’Alliance du Pacifique (AP). Dernière née des multiples instances d’intégration régionale que le sous-continent n’a cessé de générer depuis les années 1960, cette alliance, qui regroupe quatre pays dotés d’une façade maritime sur le Pacifique –Mexique, Colombie, Pérou et Chili– est née à l’initiative de Lima en 2011, et a été officiellement créée en 2012.

    Contrairement à la plupart des blocs existants, plus ou moins politiques et plus ou moins efficaces (leMercosur, l’Alba, la CAN, l’Unasur et récemment laCelac…), les objectifs de départ de ces pays, surnommés «Pacific pumas», reposent avant tout sur la promotion du libre-échange avec, à la clé, la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes entre les quatre membres (déjà liés entre eux par des accords de libre échange) et le rapprochement économique avec la zone Asie Pacifique.

    Agrégeant 210 millions de consommateurs et 35% du PIB de l’Amérique latine, affichant une croissance moyenne de 5% en 2012, cette Alliance suscite depuis sa création un très grand intérêt dans la région et ailleurs. Le Costa Rica et le Panama pourraient bientôt y adhérer et elle compte déjà par ailleurs une trentaine de pays observateurs: quelques voisins latino-américains (dont le très peu libéral Equateur), mais aussi le Japon, le Canada, la Chine, la France ou le Maroc.

    «L’Alliance est un espace ouvert, dans lequel nous cherchons l’intégration, mais ce n’est pas un espace idéologique et c’est peut-être pour cela que nous avancerons: nous sommes pragmatiques, nous résoudrons les problèmes», a rappelé en juin 2014 le président péruvienOllanta Humala.

    Flexible et centrée sur le commerce, l’Alliance du Pacifique se défend de toute approche politique. Mais on ne peut s’empêcher d’y voir un regain des thèses libérales en Amérique latine après le virage à gauche du sous-continent au début des années 2000, initié par l’arrivée au pouvoir de Hugo Chávez en 1998 au Venezuela, suivie de l’élection d’Evo Morales en Bolivie, de Rafael Correa en Equateur, mais aussi de celle en 2003, du président brésilien Lula, porté certes par une gauche plus «pragmatique».

    Aujourd’hui, Chávez est mort et sa révolution bolivarienne bat de l’aile dans un Venezuela écrasé par la crise, les pénuries, la surinflation et, désormais, l’effondrement des cours du baril.  Son Alliance bolivarienne (Alba) ultra politique regroupant la gauche radicale[1] semble moribonde. Chacun à leur façon, la Bolivie et l’Equateur ont pris leurs distances avec ce «socialisme du XXIe siècle».

    35% du PIB de l’Amérique latine, 210 millions de consommateurs

    D’autre part, le Brésil triomphant de Lula a cédé la place à celui de Dilma Rousseff, à l’économie stagnante et qui a failli basculer à droite (ou, disons, au centre droit) lors de l’élection présidentielle d’octobre, lorsque Dilma n’a battu Aecio Neves que de justesse. Quant au Mercosur, union douanière regroupant Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Venezuela, il est quasi paralysé par les politiques protectionnistes de ses deux principaux membres.

    Enfin, la reprise historique des relations entre Cuba et Washington, annoncée le 17 décembre par Barack Obama, tourne une page majeure de l’histoire de la gauche latino-américaine.

    Orphelins des États-Unis

    La montée en puissance de l’Alliance du Pacifique marque-t-elle donc une volonté des droites latino-américaines de reprendre la main dans la région? Après tout, la Colombie est ancrée à droite depuis longtemps; le président mexicain Enrique Peña Nieto a fait voter depuis un an les réformes les plus libérales (pétrolière et fiscale) que le Mexique ait connues depuis longtemps; la société chilienne reste marquée par des décennies d’ultralibéralisme malgré le récent retour au pouvoir de la socialiste Michelle Bachelet. Et le président péruvien Ollanta Humala, soupçonné de chavisme lors de son élection en 2011, s’est très vite révélé un zélateur de l’économie de marché.

    Pour Mathieu Arès, professeur d’économie politique à l’Université de Sherbrooke (Québec) et co-directeur de l’Observatoire des Amériques, l’Alliance du Pacifique représente «la droite nostalgique du projet ZLEA, qui a avorté en 2005 au Sommet des Amériques de Mar del Plata». Ce projet de «zone de libre-échange des Amériques», en germe depuis 1994 et censé regrouper 34 pays, dont les États-Unis, le Canada et la quasi totalité de l’Amérique latine (hors Cuba), a fini par capoter face aux divergences.

    «Le Mexique, le Chili, la Colombie et le Pérou étaient ceux qui voulaient le plus ce rapprochement, ajoute Mathieu Arès. Ils se sont sentis orphelins des États-Unis.»

    Un sentiment alors très peu partagé dans le reste de la zone, où la volonté de s’affranchir de l’«impérialisme américain» dominait au contraire.

    Quant à l’Amérique d’Obama, elle s’est vite tournée vers l’Asie, via notamment l’Apec(Coopération économique pour l’Asie-Pacifique) ou l’accord de partenariat transpacifique (TPP)[2].

    «Ces pays latinos se sont sentis délaissés, dégradés, ils ont eu conscience que la partie se jouait ailleurs, poursuit Mathieu Arès.C’est pourquoi l’Alliance du Pacifique s’est créée au départ comme un forum entre pays libre-échangistes à forte croissance, autour d’une question: que fait-on avec la Chine?»

    Une question centrale alors que, souligne-t-il, la Chine a pris en quelques années des positions clés dans toute la région (les échanges Chine-Brésil ou Chine-Argentine sont d’ores et déjà pus importants que ceux entre l’Argentine et le Brésil).

    Le facteur chinois

    Pour le Chili, le Pérou et la Colombie, la Chine est avant tout le principal débouché de leurs matières premières. Le cas du Mexique est différent, puisque cette puissance industrielle émergente de 120 millions d’habitants voit plutôt la Chine comme un concurrent direct.

    Mais Mexico, dépendant des États-Unis depuis 20 ans via l’accord de libre échange de l’Alena, cherche un rééquilibrage vers l’Amérique latine, dont il fait culturellement partie.«Son adhésion à l’Alliance du Pacifique peut aussi être comprise comme sa volonté de prendre le leadership d’une droite latino pour contrebalancer un hégémonisme brésilien, écrasant pour tout le reste de la zone», estime le professeur canadien.

    Pour Olivier Dabène, professeur à Sciences Po, l’AP apparaît comme «une sorte d’anti-Mercosur», alors que «le Brésil et surtout l’Argentine rivalisent de mesures protectionnistes et se montrent réticents à négocier de nouveaux accords de libre-échange»[3].

    Mathieu Arès qualifie cette nouvelle droite latino-américaine de «post-ultralibérale», très volontariste en matière d’ouverture commerciale, mais plutôt centriste politiquement:

    «Les droites nationalistes et autoritaires issues des dictatures n’ont plus guère d’influence dans la région, la droite actuelle n’est, essentiellement, que commerçante.»

    Pour lui, l’AP est «une initiative porteuse et de long terme». Certes, sa volonté de réduire à zéro les droits de douane de 90% des produits échangés ne va pas bouleverser la donne puisqu’en vertu des accords mutuels de libre échange, ils étaient déjà résiduels. Mais le projet de l’Alliance, qui a installé de nombreux groupes de travail, va au-delà d’un marché commun.

    La capacité de parler de bloc à bloc avec l’Asean (Indonésie, Thaïlande, Vietnam et Singapour) ou l’Union européenne, est précieuse. Outre la suppression des visas à l’intérieur de l’Alliance, la création de consulats communs ou des projets communs d’infrastructures et d’énergie, «l’intégration en cours des Bourses nationales au sein du MILA est un acte très important», explique-t-il.

    Le regroupement des places de Santiago, Bogota et Lima est acté, et celle de Mexico doit les rejoindre bientôt, pour faire du MILA le principal marché boursier d’Amérique latine.«L’épargne des retraites des classes moyennes émergentes y sera plus sécurisé que sur les Bourses nationales, trop petites et trop spécialisées», ajoute Mathieu Arès.

    Bien que très attentif, lui aussi, à cette initiative, Charles-Henry Chenut, avocat et président de la Commission Amérique latine des conseillers du commerce extérieur, est aujourd’hui plus circonspect.

    «Au-delà du PIB cumulé, quelle est vraiment la réalité économique et politique de cette alliance ?»

    Il constate une «promotion un peu hystérique de l’individualité de chaque membre à travers cette alliance», et se demande si le mariage du petit Pérou et du géant mexicain n’a pas  quelque chose de celui de la carpe et du lapin.

    S’il salue «l’absence de vision dogmatique» et reconnaît les méfaits d’une politisation excessive sur des blocs comme le Mercosur ou l’Alba, il se demande si le manque total «de vision et d’incarnation politique» ne risque pas de peser sur la pérennité de l’AP.

    Ouverture vers le Mercosur ?

    Cela dit, certains membres de l’AP ne sont nullement dénués de vision politique à long terme, à commencer par le Chili de Michelle Bachelet, dont le retour au pouvoir marque aussi celui du centre gauche. Depuis juin, elle a exhorté ses partenaires à s’ouvrir au Mercosur, dans un rapprochement paradoxal d’un bloc libéral vers un autre nettement protectionniste.

    Contre toute attente et malgré les réticences de départ, les discussions entre ces deux entités a priori rivales se sont ouvertes à l’automne, via des réunions ministérielles où les possibilités d’une «convergence graduelle et pragmatique», selon les termes du ministre des Affaires étrangères chilien, ont été évoquées, qu’il s’agisse de la circulation des personnes ou de projets communs en infrastructures. Mais le sujet des barrières douanières reste, pour le moment, totalement tabou.

    Bien des experts doutent de la faisabilité d’un tel rapprochement, mais d’autres y voient une occasion historique de faire enfin progresser l’intégration régionale.

    Il faut dire que la force de frappe du potentiel nouvel ensemble (comptant les sept premières économies latino-américaines) serait, sur le papier, impressionnante: 90% du PIB de la région, 80% de sa population, 80% de son commerce extérieur… La volonté commune de tous ces pays de se tourner vers l’Asie, et l’inquiétude que génère chez certains la baisse des cours des matières premières, constituent de puissants incitatifs.

    Pourtant, n’en déplaise aux plus libéraux de l’AP, cette convergence, si elle se concrétise, sera forcément politique. Autrement dit, ce n’est pas gagné.

    Notes:

    1 — Membres de l’ALBA : Venezuela , Cuba, Bolivie, Equateur, Nicaragua, Dominique, St Vincent et Grenadines, Antigua et Barbuda Retourner à l’article

    2 — Plusieurs membres  de l’AP sont  associés à ces deux blocs Retourner à l’article

    3 — «Les enjeux du développement en Amérique latine». AFD 2014 Retourner à l’article

    Slate

    http://fortune.fdesouche.com/371571-amerique-latine-le-liberalisme-revient-en-force#more-371571

  • Abécédaire de la liberté d’expression

    Tous les mots n’y sont pas, mais il est nécessaire d’inventorier ces mots dhimmisants, cette novlangue à double entrée qui musèle notre expression et libère celle des idiots utiles.

    AMALGAME – Délicate opération, très équivoque. Mohammed Merah, musulman franco-algérien (il a la double nationalité : amalgame ?) ayant tué trois soldats, un rabbin et trois enfants en tant que « combattant d’Al-Qaïda, pour défendre les enfants palestiniens » (déclaration pendant sa traque), il a paru primordial, à l’époque, de ne pas insister sur sa foi et de parler, déjà, de maladie mentale (Bernard Squarcini). Tout en déplorant le climat d’islamophobie qui régnait, déjà, en France, à cause des nationalistes. De la même manière, les vrais responsables des dix-sept morts de ces derniers jours sont vraisemblablement Éric Zemmour, Marine Le Pen et Michel Houellebecq, qui font régner un climat d’islamophobie (surtout chez ceux qui ne les lisent pas), mais il est important de ne pas parler de terrorisme musulman, ni même islamique, car on ne peut pas comparer raisonnablement un tueur musulman français opérant en France avec un tueur musulman afghan opérant en Afghanistan ou un tueur musulman algérien opérant en Algérie ou un tueur musulman syrien opérant en Syrie, ni même un tueur musulman irakien opérant en Irak. C’est différent. En revanche, un nationaliste belge de la N-VA qui propose de faire disparaître la Belgique et un nationaliste français du FN qui propose de redonner sa souveraineté à la France ont tout en commun. L’amalgame réussit ou ne réussit pas en fonction des intérêts électoraux de la classe dominante.

    CHARLIE – Figure mythique, autre nom du Peuple, divinité tutélaire de la liberté d’expression, synthèse de l’esprit français. La brève oraison “Je suis Charlie” signifie qu’on ne pratique pas l’amalgame entre assassins musulmans et islam, c’est-à-dire qu’on pose comme acte de foi que le terrorisme est le fruit d’une génération spontanée. En revanche, les hérétiques qui proclameraient “Je suis Éric” (puisque Zemmour, menacé de mort, ne tiendra plus de réunions publiques) seront exclus de la nouvelle Église.

    DJIHAD – Dans La Voie du musulman, édité en avril 2014 et vendu chez Carrefour et à la Fnac , le cheikh algérien Abu Bakr Al-Jazairi propose « des solutions conformes aux exigences du monde moderne ». Par exemple : « Le djihad a pour but de comprendre et de contenir les mécréants, ennemis de l’islam et de la communauté musulmane. C’est un devoir pour tout musulman que tous les croyants sont appelés à accomplir. […] Les musulmans doivent aussi se perfectionner et s’améliorer dans l’art militaire défensif et offensif pour se défendre ou attaquer au moment opportun pour que le verbe de Dieu triomphe. » Mais pour le cabinet de Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, « ce n’est pas un délit de prôner le djihad, ce n’est pénalement pas répréhensible ». Donc, tout va bien.

    EXPRESSION LIBRE – Il n’y a pas de liberté d’expression absolue en France. Et en tout cas, cette liberté d’expression n’est ni républicaine, ni sacrée. Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, a récemment demandé aux médias de ne plus parler de Zemmour (« Il est temps que les plateaux télé et les colonnes des journaux cessent d’abriter de tels propos », 16 décembre 2014), et Edwy Plenel, directeur de Mediapart, le 7 janvier, reprochait à ses confrères d’accorder une quelconque importance au livre de Houellebecq. Ce sont deux exemples récents, vérifiables, incontestables, de ce que des républicains pensent de la liberté d’expression en matière de journalisme. Charb, c’est bien, Konk, c’est mal. Plantu, c’est cool, Miège, c’est les boules. D’ailleurs, qui connaît Miège ?

    FORCE – « — Moi, ma position c’est que ce qui est juste, c’est ce que dit la loi. Voilà, c’est tout. Et la loi, elle ne se réfère pas à un ordre naturel, elle se réfère à un rapport de forces à un moment donné et – et point final. — Ah oui… ! Donc, le fondement du juste, c’est le rapport de forces ? », questionne didactiquement Thibaud Collin, philosophe catholique auditionné par le Sénat. « — C’est mon point de vue, c’est le point de vue marxiste de la loi. » conclut l’(ex-)sénateur Jean-Pierre Michel, tout satisfait d’être en position de force en ce 16 février 2013. Jean-Pierre Michel (ou Pépère Michou, comme nous aimons l’appeler), ancien magistrat, membre du Syndicat de la magistrature (vous savez, le Mur des cons), qui est à l’origine de l’article 20 de la loi du 15 janvier 1990 sur le financement des partis politiques, article permettant aux députés de s’autoamnistier dans les affaires de corruption. Voilà qui est rassurant sur le rôle des lois et sur ceux qui les font.

    HAINE – La liberté d’expression est libre, elle permet à Charlie Hebdo et à Dieudonné, dont les fanatismes ne sont pas si antagonistes, dont les intellects fonctionnent de la même façon, dont les manières sont aussi brutales, grotesques et haineuses les unes que les autres, de tenir des propos stupides, irresponsables et volontairement méchants et odieux – dans la grande tradition de la haine voltairienne et du mépris des conséquences. N’oublions pas que la Gestapo a pu, à peine arrivée en France, bénéficier du remarquable travail de fichage des étrangers et des Français juifs auquel s’était livré avec délices la IIIe République (La République xénophobe, J.-P. Deschodt et F. Huguenin, JC Lattès, 2001).

    ISLAMOPHOBIE – Concept intéressant forgé par l’Organisation de la Conférence islamique, l’OCI, créée en 1969, « deuxième plus grande organisation intergouvernementale après les Nations Unies avec cinquante-sept États membres éparpillés dans quatre continents » (http://www.oic-oci.org/, OCI en bref). Sont réputés islamophobes toute tentative de débat sur l’islam, ses principes, son histoire et ses actions, et tout critique de l’islam. Seuls les musulmans sont autorisés à parler de l’islam, ce qui permet de pratiquer une lecture rétroactive de toute l’histoire des pays actuellement musulmans, de toute l’histoire des rapports entre civilisations, de la Bible, etc. La grande peur de passer pour islamophobe aboutit à refuser “tout amalgame”, ce qui signifie que des assassins formés dans des pays islamiques, de confession islamique, exécutant des ordres islamiques, prononçant des discours islamiques, sont réputés n’avoir rien à voir avec l’islam, quand bien même l’islam ensanglante le monde entier depuis plusieurs dizaines d’années (après un grand massacre turc au XXe siècle, quelques exactions au XVIIIe, quelques invasions au XVIe, etc.). L’un des effets les plus navrants de l’islamophobie vient de se produire en Belgique, où Kawtar Riahi Idrissi, candidate à l’élection de Miss Belgique, n’a pas été élue. « J’ai été victime de l’affaire Charlie Hebdo », a-t-elle analysé avec perspicacité (http://www.7sur7.be/). Car l’islamophobie a mille visages, abjects et anodins. Soyez vigilants.

    JUSTICE-POLICE – La justice française, à Mayotte, le 17 septembre 2014, a condamné à de la prison ferme, pour « provocation à la discrimination en raison de l’appartenance à une religion par un emblème », des personnes ayant déposé une tête de cochon dans une mosquée ; cependant que les Femen peuvent pénétrer dans les églises, vandaliser des cloches et mimer des avortements sur un autel avec du foie de veau (intéressant sujet d’examen : la tête de cochon est-elle plus illégale qu’un foie de veau ?) en étant relaxées ou condamnées à des peines très légères. Voilà comment la justice française et républicaine, sur ce seul exemple qu’on pourrait multiplier à loisir, traite la liberté d’expression en matière de contestation des religions. Vous aurez remarqué au passage qu’être un simple citoyen français ou appartenir à un mouvement (qui plus est si proche du PS, parti au pouvoir, qu’une ex-militante Femen, Loubna Mélianen se retrouve sur les listes électorales de Valls pour les régionales de 2015) déséquilibre complètement votre rapport à la justice et le regard que la justice porte sur vous. Voilà ce que l’égalité républicaine et démocratique propose à notre songeuse réflexion.

    LOIS – De Gayssot à Taubira, la France entend réglementer l’expression, interdire certains propos et même pénaliser les opinions : pas l’apologie du terrorisme (ce qui est évident), mais la défense de la vie, par exemple. Vallaud-Belkacem voulait étendre le délit d’entrave à l’avortement aux sites d’information dès lors que cette information peut être estimée défavorable à l’avortement. Nous vivons dans une république qui veut interdire à ses citoyens de fumer dans une voiture s’il y a un enfant de moins de douze ans, qui veut réglementer le niveau sonore des écouteurs, qui entend interdire d’allumer un feu de cheminée, dans un pays si soucieux de nos corps et de nos esprits qu’il en rogne sans cesse le libre usage, par la loi. Censée être absolue quand elle impose une idéologie (Taubira), censée être relative quand elle s’oppose aux intérêts électoraux (Bartolone : « Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la gauche ne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme », à propos de l’affaire Léonarda, 16 octobre 2013).

    LOUP SOLITAIRE DÉSÉQUILIBRÉ – N’importe quel djihadiste qui ne peut pas prouver de façon formelle qu’il appartient à la Confrérie internationale des terroristes répertoriés (CITR) est un loup solitaire déséquilibré. Le fait qu’il se réclame d’une religion existante, prosélyte et guerrière, en adoptant les comportements dictés par certains de ses chefs religieux et en utilisant des filières criminelles plus ou moins confessionnelles sur lesquelles la police enquête, ça ne veut rien dire. En revanche, n’importe quel intellectuel de droite est à lui seul l’éclatante preuve d’une Internationale fasciste regroupant, sur simple désignation par le Syndicat des Authentiques Porteurs de Vérité, ceux qui ne pensent pas bien. Il n’a rien de solitaire (et il n’est pas déséquilibré, même pas Breivik) et tout ce qu’il dit et écrit est la preuve que des millions de populistes dangereux sont prêts à faire déferler la haine et l’exclusion – et il doit donc être, lui, immédiatement muselé et le peuple, tenu en suspicion.

    NIGERIA – Pays qui n’est pas « le centre du monde », contrairement à la France, selon François Hollande. Car, certes, Boko Haram (abréviation de“Groupe sunnite pour la prédication et le djihad”, mais pas d’amalgame, rien à voir avec l’islam) ravage, incendie, pille, viole, asservit et massacre des Nigériens, mais ils n’ont aucun talent particulier. Dommage, #NousNeSommesPasBaga.

    PIGEON – Le pigeon Vaillant, à Verdun, a sa plaque commémorative et sa citation. Un pigeon anonyme, dimanche 11 janvier, a chié sur François Hollande, discret héros dans une lutte inégale entre le petit peuple et les puissants, entre l’alliance des démocrates mondiaux qui refusent de considérer le danger islamique et l’immense piétaille de ceux qui vivent sans être protégés.

    RESPECT – François Hollande déclarait le 27 mai 2013 à propos de LMPT (la Manif pour tous) : « Les mots ont toujours un sens. Il faut leur donner leur signification. La Résistance, c’était par rapport au nazisme, à l’Occupation. La Collaboration, c’était des Français qui étaient avec l’occupant. Et le fascisme, le nazisme, la dictature, c’était une époque qui heureusement est révolue. Donc nul n’a le droit d’utiliser ces mots pour défendre des idées – si on peut appeler ça des idées – d’aujourd’hui. » Bel exemple de respect des idées d’autrui. Manuel Valls, le jeudi 7 janvier, déclarait sur RTL : « la France, ça n’est pas la soumission, ce n’est pas Michel Houellebecq », après avoir sous-entendu auparavant que Zemmour « ne mérit[ait] pas d’être lu ». La fraternité et le respect républicains sont les sources de l’unité nationale.

    UNITÉ NATIONALE – Le Défenseur des droits a pu établir qu’une “circulaire” (la note n°05-13 relative à la cérémonie gouvernementale du 14 juillet 2013 émanant de la Direction de l’ordre public et de la circulation – DOPC – de la Préfecture de Police de Paris) interdisait « les banderoles, affiches et tout autre support portant une revendication » dans le périmètre de sécurité, ce qui a permis aux policiers d’arrêter les porteurs de T-shirts et drapeaux LMPT et de leur confisquer ce dangereux “matériel militant”. En effet, la préfecture de police « avait interdit, en raison d’un contexte particulièrement sensible, toute banderole, affiche ou support divers portant une revendication des opposants à la loi Taubira, notamment de la part de militants des mouvements du Printemps français et des Homens. Les mesures de la préfecture avaient aussi pour objectif de préserver la connotation festive et d’unité nationale de l’événement. » Un millier d’interpellations ont eu lieu en 2013. Voilà comment un gouvernement républicain traite certains de ses opposants, cependant que dans le même temps les manifs antifas peuvent défiler avec des pancartes stipulant “un flic, une balle, justice sociale” – préservant ainsi le caractère festif de la chose.

    VOLTAIRE – Son Traité sur la tolérance se vend comme des petits pains. Et tout le monde roule des yeux responsables et vertueux en citant le cher vieil antisémite anticlérical (qui est entré au Panthéon en 1791) : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire. » Mais la formule date de 1906 et est anglaise (perfide Albion !). Voltaire a toujours combattu ses adversaires sans s’embarrasser de vertu tolérante et en se réjouissant de leur élimination et de leur censure – comme le journaliste Fréron, fréquemment censuré par Lamoignon de Malesherbes, ami de Voltaire. Cette figure transcendante de la vertu de tolérance républicaine vomissait les Juifs, les musulmans, les étrangers, les noirs et les homosexuels mais les éditions contemporaines de ses œuvres sont expurgées (vraisemblablement au nom de la vérité historique et de la liberté d’expression. Tout est là : http://www.lepoint.fr/livres/la-fac...)

    Philippe Mesnard

    Article paru dans l’Action Française 2000 n° 2901 du 15 janvier 2015

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Abecedaire-de-la-liberte-d

  • 21 JANVIER 2015 : Marche en hommage à Louis XVI

    A l’heure où la république finissante et ses serviteurs abandonnent par pans entiers les intérêts de la France à la fortune anonyme et vagabonde, l’Action Française invite tous les Français à venir témoigner de leur fidélité au roi, victime d’avoir trop aimé son peuple : Rendez-vous devant l’Eglise de la Madeleine à 19H45 précises.

     

    tract_louis_xvi_-_2015.jpg

     

  • Trois militants anti-esclavagisme mauritaniens condamnés à deux ans de prison

    Trois militants anti-esclavagistes de Mauritanie, dont l'ex-candidat à  la présidentielle Biram Ould Dah Ould Abeid (photo), ont été condamnés hier à deux ans de prison  ferme.

    Président de l'Initiative pour la résurgence du mouvement     abolitionniste, Biram Dah Abeid dénonce la subsistance de pratiques     esclavagistes en Mauritanie. Il n'hésite pas à dénoncer le fait que les Maures, largement minoritaires en Mauritanie, se considèrent comme des blancs, des "beïdane", et appellent les noirs les "soudan", terme synonyme d'esclave. 

    Est-il besoin de rappeler que la Mauritanie est un Etat islamique fondé sur un islam sunnite de rite malékite, ayant en préambule de sa constitution les termes suivants :

    • « La Mauritanie est une République islamique » 
    • « L'Islam est la religion du peuple et de l'État » 
    • « Le chef de l'État est de religion musulmane ».

    L'esclavage avait été aboli en 1905 dans une Mauritanie alors colonie française, puis en 1960 lors de l’accession à l’indépendance du pays. Cette pratique est cependant toujours d'actualité, classant la Mauritanie en tête des pays esclavagistes du monde africain. Un gouvernement... islamique, qui cautionne une pratique... islamique : quoi de plus normal ? Mais attention, soyons sérieux, padamalgam.

    Marie Bethanie

  • C’est pas pour rire

    Marseillaise entonnée à l’assemblée (une première depuis 1918 !); discours martial  et républicain sur le  vivre ensemble  de Manuel Valls, ovationné  debout par les députés; Najat Vallaud-Belkacem applaudit par les mêmes pour le simple fait d’avoir (enfin!!!) réclamé le retour d’un peu d’autorité à l’école et pour n’avoir pu nier  les centaines d’incidents qui ont émaillé dans les établissements scolaires pluriels la minute de silence en mémoire des vicitmes des attentats;  François Hollande exaltant la « fierté d’être Français » et sa « fierté » devant la mobilisation de nos compatriotes …Le chef de l’Etat, la majorité, et plus largement les partis du Système, c’est dans l’ordre des choses,   vont tenter de surfer le plus longtemps possible la vague de l’unité. Il s’agit de  faire oublier leurs échecs, leurs  responsabilités, leurs turpitudes…et d’essayer de re-ghettoïser le FN, de le maintenir « à distance » de cette concorde nationale. Il est tout aussi logique, dans ce contexte de réflexe régimiste qui suit généralement une attaque majeure, une tentative de déstabilisation de notre pays , que le Premier ministre ait enregistré une progression de sa cote de popularité (41%, + 7 points) dans le  dernier  sondage TNS Sofres/Figaro Magazine. Pour les mêmes raisons, le « premier flic de France », le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, gagne 12 points et François Hollande 5. La gestion de la crise par  ce triumvirat  est saluée par plus de 80% des Français dans le sondage Harris Interactive publié également mardi. Pour autant,  il n’y aura pas de miracle à attendre  pour l’exécutif,  dans notre pays, plongé dans une crise profonde, multiforme dont le pire est certainement à venir. Ainsi selon un sondage CSA pour BFMTV,  pour 67% des personnes interrogées, les attentats de la semaine dernière  n’ont rien changé à l’image (mauvaise)  qu’ils avaient du chef de l’Etat.

    Florian Philippot, l’a dit, étant « un des responsables de la situation actuelle, avec ses camarades de l’UMPS, Valls ne mérit(ait) (hier à l’assemblée)  aucun applaudissement». Le secrétaire général du FN, Nicolas Bay,  était tout  aussi fondé à relever  que  «Valls fait son numéro. L’UMP applaudit. Rien de nouveau à l’horizon: maintien de Schengen, immigration massive, laxisme judiciaire».

     Les actes terroristes sanglants de la semaine dernière vont être utilisés jusqu’a la corde nous l’avons dit,  pour tenter de marginaliser le FN qui a eu le grand tort de ne pas avoir trompé les Français, d’avoir prévenu depuis plus de trente ans des conséquences  des politiques menées par la droite et la gauche au pouvoir . Cela n’a pas empêché d’ores et déjà   le  Front National  d’ enregistrer  ces derniers jours  une vague  record d’adhésion…

     Bruno Gollnisch le notait dans Présent et le souligne de nouveau dans son entretien vidéo  depuis le Parlement européen mise en ligne hier sur notre blogue,   l’un des « objectifs » de la manifestation de  dimanche était de « préparer à une union sacrée de nature à contrer la montée du Front National ».

     Ancien responsable de l’officine antinationale SOS racisme, député PS, Malek Boutih en en fait l’aveu implicite. Dans un entretien accordé au site du Point, il  déroule  les éléments de langage qui seront ceux de la campagne anti FN de ces prochains mois.

     «  Je ne crois pas à l’automaticité de la montée du FN dit-il. Au contraire, le drame que nous venons de vivre vient complètement perturber sa conquête politique. Elle (Marine, NDLR) avait son plan. Et, en quelques heures, elle a dû décider si elle se joignait à la marche républicaine ou pas. Première erreur : elle a refusé de défiler à Paris. C’est qu’elle n’a pas compris ce qui se passait. Elle n’a pas mesuré le sursaut républicain, ce besoin d’être ensemble et de se parler. Marine Le Pen a commis une erreur stratégique à un moment où les Français sont attentifs à la moindre fausse note politique. Sa faute est lourde, car elle survient à un moment historique. Par son attitude, elle a démontré qu’elle n’avait pas encore la dimension de son ambition. Et elle commet une deuxième faute en préférant défiler en province, brouillant ainsi son message initial… Hollande n’est pas tombé dans le piège de la division. Il l’a reçue à l’Élysée. Elle va ramer maintenant… ».

     Une grille le lecture dont M. Boutih ne paraît pas pourtant si convaincu puisqu’il confesse quelques lignes plus bas, juste avant de tresser des lauriers à Sarkozy pour son antifascisme, son angoisse de ne pas voir se vœux se réaliser : «L’esprit des Français est disponible à une offre politique nouvelle, à nous d’être à la hauteur. Et si la classe politique actuelle n’apporte pas les réponses, c’est le FN qui le fera »…

     Sociologue, politologue, spécialiste es FN, Sylvain Crépon douche plus lucidement les espoirs antifrontistes de l’UMPS dans l’entretien accordé au site du Nouvel Obs.  « Passés la sidération dit-il, le deuil et les réflexions sur ce qu’il s’est passé, le FN va revenir à ses thématiques et récupérer ses électeurs. Si les élections avaient lieu demain, peut-être que François Hollande ferait un meilleur score mais je ne pense pas que ça aura d’incidence (…).La symbolique et la concorde nationale ne nuisent pas au Front National ».

    Lui nuisent d’autant moins ajouterons nous, que les Français qui sont descendus dans la rue ne l’ont pas fait tant pour défendre la ligne éditoriale de Charlie hebdo  que pour dire ni non au chantage du terrorisme islamiste et oui à la liberté  d’expression. Ce sont ces dernières raisons qui ont conduit nos compatriotes à se ruer sur le nouveau numéro de Charlie mis en kiosque mercredi pour, à travers cet achat,  manifester symboliquement  leur résistance à l’agression .

     Mais pour faire de la liberté d’expression  un bien commun, il convient de parler le même langage,  de partager peu ou prou la même vision du monde. Et c’est là toute la difficulté dans une France à laquelle les belles âmes antiracistes, cosmopolites, immigrationnistes, internationalistes refusent  son identité helléno-chrétienne,  mais qu’elles veulent  « pluriculturelle » et « métissée ».  Mots magiques, mantras répétés sur tous les tons comme un gage de progrès et d’avenir indépassable. Dans les faits, une France  qui ne parvient plus à assimiler des populations  immigrées trop nombreuses,  en voie de babélisation, multiconflictuelle,  dont les communautés ne partagent pas (plus) forcement les mêmes valeurs, les mêmes repères mais que les dogmes  républicains, la laïcité,  sont censés réunir, fédérer.

     Pour autant,  aujourd’hui, c’est la doxa libérale-libertaire célébrée au sein de notre république post soixante-huitarde, largement responsable du déclin français, qui  heurte la sensibilité, l’intelligence, le bon sens de très nombreux Français. Elle  est d’ailleurs  encore plus  largement inaudible et /ou choquante pour une large partie de l’humanité…que «nous» avons invité à venir s’installer et vivre  chez nous.

     RFI a interrogé à travers le monde des personnes afin qu’elles réagissent  à la sortie de Charlie Hebdo dans les kiosques et à sa Une mettant en scène le prophète. La réponse d’un étudiant malien, mise en ligne sur le site de cette radio,  résume assez bien un jugement très répandu dans les pays musulmans: «Je condamne ce qui s’est passé. On ne doit pas aller assassiner des innocents parce qu’ils ont fait des dessins. Mais d’un autre côté, ce n’est pas bon, dans la religion musulmane, que les gens fassent des caricatures du prophète Mahomet. Ça heurte les sensibilités. Il faut aussi respecter, parce que la liberté d’expression a aussi ses limites. »

     Des « limites» ou plus exactement d’absence de limites, il était question dans la chronique qu’Eric Zemmour a consacrée jeudi 8  janvier  sur RTL à la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo. Il y voyait la fin d’un cycle,  « notre 11 septembre »,  l’acte de décès de « la parenthèse enchantée » dixit Françoise Giroud, «née en 68 ». «Charlie Hebdo symbolisait cette volonté farouche d’oublier le tragique de l’Histoire, incarnait l’esprit pacifique,  l’utopie libertaire, désireuse de s’affranchir de toutes les contraintes, de repousser  toutes les limites ». «Depuis quarante ans on n’avait  pas refermé cette parenthèse,  quitte à prendre tous les risques, à entretenir toutes les illusions, a refuser tous les  avertissements, a brûler tous les prophètes… ».

     Egalement journaliste, écrivain et essayiste, Jean-Michel Vernochet,  sur Kontre Kulture,  poursuivait la réflexion  là ou Eric Zemmour s’était arrêté,  sachant que « l’esprit pacifique » de Charlie  évoqué par ce dernier était tout de même fortement à géométrie variable…

     « Faire de l’humour ce n’est pas humilier» dit-il, un constat que  le pape François a rappelé  hier aux médias qui l’interrogeait, dans l’avion qui le conduisait   aux Philippines.  La liberté d’expression est un «droit fondamental», a-t-il souligné. «Tuer au nom de Dieu est une aberration». Mais la liberté d’expression n’autorise pas tout et elle doit s’exercer «sans offenser».  «Car si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision!», a-t-il insisté.

     Or, explique M. Vernochet  «Charlie hebdo humiliait les musulmans.  Cela n’excuse en rien (cette tuerie épouvantable, NDLR)  mais il faut comprendre que parfois il y a des relations de cause à effet». Est-il nécessaire de rappeler, ouvrons ici une parenthèse, qu’au nombre des dessins parus dans l’hebdomadaire, qui concentrait quasi exclusivement ses attaques  les plus salissantes sur les catholiques, la papauté, l’islam,  celui représentant le prophéte dans une posture sexuelle avec une tête de porc? Comment cela peut-il être appréhendé, même par le croyant le plus modéré, le plus  pacifique?  Comme de l’humour potache?

     « La ligne éditoriale de Charlie avance  encore Jean-Michel Vernochet, n’était pas celle de véritables journalistes mais de  gens qui justement prêchaient la haine, creusaient la fracture sociale, entretenaient une certaine forme d’islamophobie et ce n’est pas républicain. On nous dit que Charlie hebdo n’était pas politiquement correct. Or Charlie était profondément,  absolument et totalement politiquement correct». D’où «la mobilisation» (financière notamment) de «l’Etat» au profit d’un journal soutenu par  le  « groupe Lagardère qui est une vaste entreprise commerciale privée  -supercapitaliste Arnaud Lagardère qui est déjà au nombre des mécènes du quotidien L’Humanité, NDLR-  et qui jouait sur l’obscénité et la provocation». Alors «ceci n’excuse pas cela, cela ne justifie pas cela, déplorons les morts mais attention à ceux qui veulent jouer avec le feu surtout quand les braises sont tout à fait ardentes.»

    La responsabilité et l’honneur  du Front National résident dans ce refus de hurler avec les loups et d’attiser les tensions rappelle Bruno Gollnisch. Un FN qui n’a jamais attaqué les immigrés, pas plus que leur religion, mais qui continuera à dénoncer la folle politique d’immigration et les extrémistes, de toute obédience, qui entendent s’attaquer à la France et à son âme pour en détruire  la nature et la physionomie.

    http://gollnisch.com/2015/01/16/cest-pas-pour-rire/

  • Syrie. Pourquoi l'Occident s'est trompé, de Frédéric Pichon

    Cette recension a été publiée dans le numéro 3 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro au format numérique, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.

     

    Tel un pavé dans la mare, la parution au printemps 2014 de ce livre coup de poing a créé un précédent. Membre fondateur de la rédaction de Conflits, auteur d’une thèse de doctorat consacrée aux chrétiens de Maaloula en Syrie, pays où il a réalisé de nombreux séjours, le géopoliticien Frédéric Pichon signe un essai coup de poing à contre courant des nombreux opus écrits à l’encre de l’émotion sur la situation en Syrie.

    L’auteur y dénonce la gestion calamiteuse du conflit syrien par les chancelleries occidentales, diplomatie française en tête. Car si Paris s’est illustrée dès le début du déclenchement de la crise en mars 2011 par son comportement extrêmement offensif, son activisme tous azimuts, mêlant indignation morale et agressivité verbale, son impuissance militaire et son attitude timorée auront les conséquences que nous connaissons. Grisé par l’euphorie médiatisée des « printemps arabes » notre pays a mis plus d’un an pour admettre et reconnaître du bout des lèvres que ses interlocuteurs de l’opposition offshore du Conseil national syrien (CNS), qu’elle s’était empressée de reconnaître en novembre 2011, ne faisaient pas le poids face au rouleau compresseur islamiste. Pis ! La France, qui ne méconnaissait pas la réalité des rapports de force au sein de cette opposition hétéroclite, n’a cessé de décourager les initiatives pacifiques émanant des opposants de l’intérieur. Agissant de concert avec ses alliés saoudiens et qatari, elle aurait en janvier 2012 tout fait pour entraver la mission des Observateurs de la Ligue arabe, misant à tort sur un renversement rapide du régime.

    La tragédie syrienne dont le pays s’est mué en champ de bataille pour les islamistes du monde entier, c’est aussi celle de la dérive nos grands médias français et d’une couverture partisane du conflit. Plus qu’un regrettable aveuglément, c’est le récit de cette faute historique d’une France rabaissée entre errements et contradictions que nous raconte Frédéric Pichon, trois ans et 150 000 morts après le déclenchement d’une guerre pour les autres.

    Syrie. Pourquoi l’Occident s’est trompé , Frédéric Pichon, Éditions du Rocher, 132 pages, 13,50 €

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Syrie-Pourquoi-l-occident-s-est