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  • « L’essence de la France »

    « Vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France, c’est l’essence même de la France qu’on a sans doute voulu viser. » Il est assez rare que Manuel Valls prononce une vérité pour qu’on le signale. Hélas, qui sera dupe des manœuvres électoralo-sécuritaires d’un premier ministre qui dit tout et son contraire selon les saisons, trop seulement mû par l’amour du pouvoir, comme son modèle « de droite » Nicolas Sarkozy ?

     

    On se souvient que certains avaient voulu voir dans l’ancien et peut-être futur président de la République le Bonaparte du temps, qui rendrait à la religion catholique ses lettres de noblesse et sa place véritable dans la société. On était même allé jusqu’à en faire l’inspirateur de la Manif pour tous… En vérité, ces deux-là, Valls comme Sarkozy, ont sans doute en commun avec l’Empereur de vouloir des religions à leur botte, simples instruments de manœuvre sociale, réduisant judaïsme, islam et catholicisme à des lobbies, au même titre que les associations de chasse ou de rollers, réservoirs électoraux dans lesquels on pioche selon les besoins. Un concordat, ce peut être une bonne idée originairement, meilleure en tout cas que la « séparation » qui n’a jamais fait la preuve depuis 1905 de ses bienfaits, le surnaturel et son cortège de rites, de cérémonies, d’art de vivre, cascade évidente d’une foi quand l’on connaît l’homme, revenant au galop comme l’on sait. La France crève de sa dénégation de ce que l’on nomme affreusement le « fait religieux », qui désigne en réalité la nourriture la plus immédiate, substantielle et nécessaire de l’être humain. On n’a jamais vu qu’aucun peuple vive sans religion, fors ceux que l’on soumet au totalitarisme, totalitarisme désignant très exactement ceci, l’absorption de la conscience dans les règles de l’État. En ce sens-ci, la « République » telle que l’invoquent nos politiques actuels, et cela vaut depuis Mélenchon jusqu’à Marine Le Pen en passant par Hollande-Valls et Sarkozy (qui s’est récemment excusé d’avoir causé d’identité dans son mandat précédent, quand, dit-il, seule la République nous rassemble), revêt de plus en plus une symbolique totalitaire.

    Mais l’on nous fait accroire que parler d’abord et surtout de la France serait retomber dans le pétainisme ou la réaction, allergie athée qui se double d’une volonté de ne pas stigmatiser nos nouveaux concitoyens dont les racines auraient plus de poids que leur nationalité récente. Mais à force de n’en plus faire des Français, on n’en a pas fait non plus des « républicains ». Une République tout court, cela ne veut d’ailleurs rien dire, et l’on ne sait si l’on vit sous la Rome pré-impériale, dans l’Espagne anti-franquiste ou chez les fascistes de Salo, à prononcer le mot solitaire. Cela rappelle le mot du cinéaste Jean-Luc Godard sur les États-Unis disant que c’était un pays somme toute sans nom, tant on trouve d’« États-Unis » un peu partout dans le monde.

    Bref, à seriner république toute la sainte journée, on perd le moyen de continuer une société cohérente, une nation dont les habitants se sentent liés. On peut arguer de la langue, des mœurs, de la cuisine, du vêtement, qui feraient du Français un être à part le reste du monde. Malheureusement, on ne le voit que trop, tout ceci est en train de passer à grande vitesse, l’islam venant s’enter là où il n’y avait plus rien, et l’on assiste à des prières sur tapis de jeunes têtes blondes, peuple perdu sans église qui très naturellement et très évidemment se tourne vers la seule communauté qui tienne et qu’il découvre en ouvrant sa porte. [....]

    Jacques de Guillebon

    La suite sur La Nef

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-essence-de-la-France

  • Europe, ville ouverte (Présent 8355)

    « Pas un seul réfugié ou migrant intercepté en mer ne sera renvoyé contre son gré » : ainsi a répondu le ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne, Federica Mogherini, au gouvernement britannique qui demandait que les clandestins sauvés des eaux soient renvoyés chez eux. On croit rêver !
    Voilà un homme, qui a dû régler une somme colossale à des passeurs, toute sa famille s’étant cotisée pour le lui permettre, qui a risqué mille morts et souffert dans un rafiot où il a erré, maltraité, affamé, mais le voilà, enfin, sur les terres européennes. Et là, il est interrogé par un agent qui applique les consignes de Mme Mogherini qui lui dit : « Nous pourrions vous expulser, et même nous le devrions, sauf si vous vous y opposez. Alors que préférez-vous ? Retourner dans votre pays misérable ou être accueilli dans un des vingt-huit États de l’Union, où vous serez soigné, logé, nourri, doté d’un pécule mensuel (514 euros en France), peu après, vous pourrez faire venir votre famille et si vous êtes en France, au bout de cinq ans vous pourrez tous devenir Français ? »

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    Combien de « migrants » ou de « réfugiés » – jamais de clandestins – espère Federica Mogherini, vont-ils répondre : « Merci beaucoup, mais, finalement, tout bien réfléchi, le climat européen, un peu trop frisquet ne me convient pas, je préfère retourner au Mali à vos frais » ? Poser la question, c’est y répondre ! Est-ce angélisme ou cynisme pour dissimuler par une fausse compassion un scandaleux libéralisme qui déclare l’Europe ville ouverte aux clandestins ?

    Songeons à l’injustice que constitue cette lâche politique à l’égard des étrangers, en Afrique ou ailleurs, qui, eux aussi, rêvent d’Europe, mais qui essaient d’y accéder par des voies légales en demandant leur visa, parfois pendant des années, sans grand succès. Ils voient que ceux qui violent nos lois reçoivent une prime à la délinquance en étant accueillis après avoir forcé nos frontières. Comment ne seraient-ils pas encouragés à les imiter ?
    Installer dans les pays de l’Union ces individus interceptés sur les côtes italiennes, ce n’est qu’une « réponse » de Bruxelles au grand débarquement, l’autre devait être militaire, en frappant « à la source », là d’où partent les bateaux.
    Mais il y faut le feu vert de l’ONU. L’Union, en défendant sa résolution, envisageait des « moyens amphibies » et des Forces spéciales en vue « de la destruction aérienne, terrestre et maritime » d’objectifs sur le sol libyen, donc un débarquement. Or, la même Federica Mogherini, mercredi, angélique, mais aussi pacifiste, a reculé d’un grand pas en déclarant : « Ce que nous préparons est une opération navale, destinée à perturber le modèle économique, des trafiquants. Il n’y aura pas de troupes européennes sur le sol libyen. » Alors qu’il s’agissait, à l’origine, d’anéantir l’infrastructure des passeurs, voire ces derniers eux-mêmes, on va maintenant seulement « perturber » leur « modèle économique ». Et pourquoi pas, Mme Mogherini, pour « perturber » leur modèle financier envoyer à la place des soldats un commando d’huissiers pour procéder à une saisie-arrêt sur leur compte en banque ? Les trafiquants d’êtres humains ont donc de beaux jours devant eux. L’installation annoncée et inconditionnelle dans les pays de l’Union va relancer le marché et avec lui, hélas, la mort de milliers de pauvres hères, dont le ministre des Affaires étrangères de l’Union portera aussi la responsabilité, comme les chefs de gouvernement qui lui ont abandonné une part du destin de l’Europe.

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/187640/europe-ville-ouverte-present-8355/

  • Tour de France pour la famille : le 20 mai à Bordeaux

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  • Chronique de livre: Charles Robin "La gauche du capital"

    Charles Robin, La gauche du capital, libéralisme culturel et idéologie du marché

    Krisis, 2014

    Dernièrement, on a beaucoup entendu parler de Charles Robin dans nos sphères, que ce soit dans Eléments ou lors de la récente et passionnante émission deMéridien Zéro (émission 214 du 26 décembre 2014 ; voir ici) qui était consacrée au présent essai et m’a convaincu de l’acheter et de le lire. Charles Robin est un jeune enseignant de l’Université Paul Valéry de Montpellier dont les travaux s’inspirent et complètent ceux de Jean-Claude Michéa sur le libéralisme en tant que « double pensée ». L’auteur démontre dans La gauche du capital que le libéralisme est loin de n’être qu’un projet économique mais constitue, au contraire, un « programme philosophique global », ce qui n’est jamais mentionné par l’extrême-gauche qui, par ses positionnements idéologiques, se fait le complice numéro un de la domination capitaliste qu’elle pense combattre.

    Pour comprendre le libéralisme et son emprise sur nos sociétés, l’auteur nous convie à décortiquer ses origines philosophiques qui sont avant tout politiques et s’enracinent dans les Lumières du XVIIIème siècle. Les idées d’alors font de plus en plus de place à l’individu et à ses aspirations personnelles (dont le bonheur et la liberté). L’homme doit devenir libre de vivre selon ses valeurs et ses conceptions du vrai, du beau, du bien sans devoir rendre de compte à l’Etat sur ses choix de vie. L’Etat n’a plus à montrer l’exemple ni à imposer ses normes, il doit respecter les conceptions de tous les individus. Il devient « axiologiquement neutre ». S’il s’avise de vouloir décider à la place de son sujet, il nie celui-ci et porte atteinte à sa liberté, qui est fondamentale et lui sert à s’affranchir de toute dépendance et de « l’état de tutelle » pour reprendre Kant. On le constate ici : la philosophie libérale place la liberté individuelle au-dessus de toutes les formes de conventions sociales, de toutes les formes de « grands signifiants » (morale, religion, identité, valeurs…). De cette liberté personnelle et politique découle logiquement la liberté économique, bien souvent considérée à tort comme le seul apanage du capitalisme…  La philosophie libérale du XVIIIème siècle considère logiquement l’intérêt individuel comme clé de voute de son système de valeurs. Chaque homme est, selon elle, foncièrement égoïste et recherche son intérêt et la satisfaction de ses désirs avant tout. Cela ne devrait pas vraiment faciliter les choses de base mais, miracle !, les libéraux, à l’instar d’Adam Smith ou plus tard de John Stuart Mill, estiment que la recherche par chacun de son intérêt particulier concourt à l’intérêt général et donc au bonheur du plus grand nombre ! Il est donc évident pour ce courant de pensée d’avoir le marché le plus ouvert possible car chacun pourra y poursuivre son intérêt propre et satisfaire ses désirs. Le commerce mènerait ainsi à la paix et « aux mœurs douces », en conséquence à un monde idéal de joie, de bonheur personnel et de prospérité. Les entraves et les barrières au marché, à la croissance doivent donc être écartées pour atteindre cet idéal étranger à la limite et à la frontière. Et ces barrières au commerce sont ? Les sociétés enracinées et traditionnelles, les Etats forts et indépendants, les systèmes de valeurs, les religions, l’autorité familiale…  On comprend donc aisément que libéralisme politique et libéralisme social et économique travaillent de concert et se nourrissent l’un l’autre et permettent la domination capitaliste totale que nous connaissons. Michéa résume d’ailleurs la situation avec une grande clarté : « il apparaît évident que l’accumulation du capital (ou « croissance ») ne pourrait se poursuivre très longtemps si elle devait s’accommoder en permanence de l’austérité religieuse, du culte des valeurs familiales, de l’indifférence à la mode ou de l’idéal patriotique ». On suivra donc allégrement Charles Robin dans son analyse de la doctrine libérale comme source des plus profondes mutations que connaît notre époque.

    L’auteur s’attache à retrouver les conséquences de cette philosophie libérale dans le monde moderne et, en premier lieu, dans le discours d’extrême gauche qui avalise, comme on le sait, toutes les « avancées » sociales et sociétales possibles, ne comprenant pas qu’elles sont une condition incontournable pour l’extension infinie du système libéral (qui serait, selon elle, caractérisé uniquement par la liberté économique et le marché ouvert). Cette extrême-gauche moderne milite en effet, sous l’égide de la sacro-sainte liberté, pour l’abrogation de toutes les barrières idéologiques (religion, autorité, structure familiale, identités…) et soutient toutes les transgressions possibles et imaginables (sexuelles notamment) en vertu du combat pour les droits individuels de chacun (homosexuels, féministes et immigrés en tête !). Olivier Besancenot ne dit d’ailleurs pas autre chose, en témoigne cette citation psychédélique : « les révolutionnaires se sont toujours battus pour l’épanouissement individuel »... C’est d’ailleurs pour cela que Mai 68 est, pour eux, un élément phare de leur mythologie. Beuglant qu’il fallait « jouir sans entraves », ils se faisaient les alliés de poids d’un changement sociétal total guidé par l’édification des valeurs du capitalisme moderne. L’individu devant se soustraire de toute norme culturelle ou morale, il devient prêt à répondre à ses envies et à ses pulsions, celles-ci étant de plus en plus guidées par l’idée de transgression à tous niveaux… Transgressions dont le marché offre toujours une version « consommable ». Il suffit de regarder autour de nous pour vérifier toute la véracité de la chose ou d’aller voir ce que dit Charles Robin à propos de la manière dont on considère le sex-toy au NPA de Besancenot ! Désormais, tous les désirs de l’individu sont dirigés vers le marché, celui-ci n’existe que par ce qu’il consomme. Il est l’homo œconomicus parfait, sans attache, nomade (comme le veut Attali !), seul au milieu de tous, affranchi de toute communauté qui aurait brimé ses désirs. Il peut même jouer le provocateur ou le révolutionnaires comme la plupart des militants d’extrême-gauche qui se trouvent bien résumés dans leur pseudo-combat par cette phrase de Michel Clouscard : « Consommer, c’est s’émanciper ; transgresser, c’est être libre ; jouir, c’est être révolutionnaire ». L’extrême-gauche a comme idéologie première la recherche de l’intérêt individuel et participe ainsi activement à la domination du capital. La situation est d’ailleurs bien représentée par la couverture de l’ouvrage où les deux personnages, le capitaliste et le gauchiste, l’air satisfait, se partagent quasiment tout l’espace disponible (en noir) et ne laissent que peu de marge de manœuvre (le blanc) à ceux qui les combattent et qui devront, pour être efficaces, apporter une réponse globale et radicale à l’idéologie libérale. Cet essai fondamental de Charles Robin devrait les y aider de par sa richesse et l’étendue de la réflexion qui y est proposée et que je n’ai fait ici que survoler.

    Rüdiger / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2015/05/09/chronique-de-livre-charles-robin-la-gauche-du-capital-5619062.html

  • Un recours contre le nom «Les Républicains» sera examiné en justice

    Des organisations et élus de gauche ont obtenu vendredi de la justice qu'elle se penche en urgence sur la légalité de l'utilisation du nom qui doit remplacer l'UMP.

    Le collectif d'avocats mené par Christophe Lèguevaques, inscrit au barreau de Paris, a fini par mettre ses menaces à exécution ce vendredi: il a déposé un recours en justice pour faire invalider l'utilisation du nom «Les Républicains» pour qualifier la nouvelle UMP.

    Les avocats étaient mandatés par les signataires d'une pétition contre «l'accaparement» du terme «républicains»: parmi eux, d'anciens ministres comme Jean-Louis Bianco, Christian Sautter ou Jean-Pierre Chevènement, et des associations comme la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR), liée au PS, ou Génération République, un collectif proche du MRC. Le recours sera examiné par le tribunal des référés de Paris vendredi prochain à 13h30.

    Lors d'une conférence de presse, le 5 mai, le collectif d'avocats avait affirmé vouloir «empêcher l'exploitation commerciale du mot ‘républicain'». Pour Christophe Lèguevaques, «les Républicains, ce sont les Français. On ne peut pas prétendre exclure les autres Français, qui ne sont pas de droite, ou à l'UMP».

    Dans l'argumentaire, la convention de Paris et «Je Suis Charlie»

    our assurer la recevabilité de leur recours, les requérants s'appuient de plusieurs points. Selon eux, la convention de Paris, signée en 1883 et révisée depuis, interdit aux marques d'utiliser des «emblèmes d'Etat, signes officiels de contrôles et emblèmes d'organisation intergouvernementales». Cette convention interdit aussi l'utilisation de «sigles ou dénominations». Dans les logos déposés en 2014, les plaignants estiment que «l'utilisation du drapeau tricolore national est manifeste», affirme le recours, que le Scan a pu consulter.

    Le référé évoque également le cas de la marque «Je Suis Charlie», que l'Inpi avait refusé d'enregistrer «du fait de sa large utilisation par la collectivité». De plus, tous les mouvements associés au recours contiennent le mot «républicain» dans leur nom. Or, selon le texte, l'Inpi stipule que le nom d'une association «est protégé par le droit d'usage pour l'activité déclarée à la préfecture».

    L'agence de com' des Républicains également visée

    Dans le recours, il est précisé que la plainte concerne l'utilisation du mot «Républicains» par l'UMP, mais aussi l'agence de communication Aubert & Storch, qui est en charge de la communication du parti politique de droite et qui a réalisé le logo du nouveau parti.

    Akhillé Aercke Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFEZEuklFeiGMivar.shtml

  • La loi protège mieux les squatteurs que les propriétaires

    Suite à l'affaire Maryvonne, cette octogénaire à la rue suite au squat de sa propriété, Marion Maréchal-Le Pen attire l’attention du ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur l’occupation illégale d’une propriété :

    "La loi n°2007-290 du 5 mars 2007, « instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale », s’avère porter de graves préjudices pour le droit du propriétaire d’un domicile. En effet, lorsqu’un propriétaire n’a pas entrepris de démarches dans les 48 heures suivant l’installation de squatteurs, ces derniers peuvent invoquer la loi DALO.

    L’article 38 de la loi suscitée est censé faciliter l’expulsion des squatteurs. Or il est matériellement très difficile pour le propriétaire de réunir toutes les conditions inscrites dans l’article sous 48 heures pour mettre fin à l’intrusion illicite. Passé ce délai, le flagrant délit ne peut plus être caractérisé et la police ne peut plus procéder à l’expulsion immédiate des squatteurs. Dès lors, les occupants illégaux ne peuvent être contraints de libérer les lieux, selon l’article 61 de la loi du 9 juillet 1991, uniquement via une décision de justice. Les délais de décision de justice, le recours des squatteurs et l’application de la décision par le préfet engagent le propriétaire spolié de son bien dans un marathon judiciaire d’une à deux années. Ainsi, ces derniers jours une retraitée âgée de 83 ans n’a pas pu rentrer chez elle après que des individus aient dégradé sa demeure en abattant des cloisons, en taguant les murs, en érigeant des barbelés grâce à un scandale juridique leur permettant de se déclarer occupants légaux. Si la propriétaire avait pénétrer dans sa propre maison, cela lui aurait valu d’enfreindre la loi en commettant une violation de domicile.

    Le propriétaire se retrouve à la rue, le plus souvent sans proposition d’hébergement d’urgence et sans aide juridictionnelle, pourtant nécessaire au regard de la longueur et de la complexité de la procédure. Les squatteurs étant insolvables, il revient à la victime du préjudice de financer le coût des réparations. Au combat juridique, s’ajoutent des préjudices moraux et financiers dévastateurs.

    C’est pourquoi elle demande s’il est prévu de revenir sur le délai de flagrant délit d’occupation sans titre d’un logement afin de faciliter l’expulsion des squatteurs. De même, elle demande s’il est envisagé de revoir la politique du logement afin que les individus entrés par effraction ne puissent plus se targuer d’être dans la légalité."

    Michel Janva

  • « La Marche des lemmings/ La deuxième mort de Charlie Hebdo » de Serge Federbusch

    Interview de Serge Federbusch sur Atlantico pour la sortie de La Marche des lemmings.

    ♦ Serge Federbusch, président du Parti des Libertés et fondateur de Delanopolis, site indépendant d’informations en ligne sur l’actualité politique parisienne, est l’auteur d’un livre paru le 6 mai : La Marche des lemmings, consacré à l’affaire Charlie-Hebdo.

    Il y explique « comment le pouvoir socialiste a manipulé l’opinion au moment des attentats de janvier pour escamoter ses faillites et sa responsabilité ; et comment la manifestation monstre du 11 janvier résulte elle aussi d’un conditionnement pour dévier l’émotion populaire vers le “pas d’amalgame” en niant l’évidence des progrès du fondamentalisme musulman en France ».

    Charlie-Hebdo, la manipulation du siècle ? Au lecteur de juger.

    Polémia.


    Question : La manipulation du siècle, vous n’y allez pas un peu fort !?

    Réponse : C’est vrai, ce siècle n’a que quinze ans, comme dirait Victor Hugo. Pourtant, nous avons assisté à un cas d’école de manipulation qui restera dans l’Histoire.

    Q. Laquelle précisément ?

    R. A toutes les étapes de cette affaire, l’opinion a été trompée. D’abord, il y a eu un dysfonctionnement majeur des services de renseignement.

    Savez vous qu’il a fallu attendre le 3 avril dernier pour qu’enfin un journal national, Le Monde pour ne pas le citer, indique que le ministère de l’Intérieur avait intoxiqué la presse en lui faisant croire que la surveillance des frères Kouachi avait été interrompue à la demande de la «Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité» ?

    En réalité cette instance où siègent des hauts magistrats a publié le 12 janvier, au lendemain donc de la grande manifestation, un communiqué pour expliquer qu’ « à aucun moment (elle) n’avait manifesté d’opposition … les affirmations contraires sont au mieux une inexactitude, au pire une manipulation ».

    Mesurez-vous l’ampleur du scandale ? Une commission officielle parle de manipulation, forcément du ministère de l’Intérieur, dans une affaire qui ébranle la République. Et ce communiqué, qui aurait dû exploser comme une bombe, a été soufflé par la déflagration de la manifestation des Charlie !

    Tout est à l’avenant dans cette affaire.

    La protection du siège de Charlie était indigente, largement pour faire des économies de bouts de chandelle alors que, deux semaines plus tôt, Valls disait dans un discours officiel que le péril djihadiste n’avait jamais été aussi élevé en France.

    La cavale des Kouachi fut extravagante et témoigne d’une faillite complète des services de police. Une demi-heure de fusillade au centre de Paris, douze morts, des véhicules de police qui reculent et des tueurs qui s’évaporent Porte de Pantin après avoir braqué une autre voiture ! Si on n’avait pas eu affaire à un commando suicide sans plan de fuite ou de planque, il aurait pu disparaître dans la nature et, aujourd’hui, pas un jour ne se passerait sans que l’UMP et le FN ne réclament la démission de Hollande. Tout cela est expliqué dans le détail dans mon livre.

    Q. Et l’esprit du 11 janvier, la grande marche, des manipulations aussi ?

    R. L’émotion populaire était indéniable. Mais tout a été orchestré pour que les responsabilités du pouvoir ne soient pas mises en cause et pour protéger les musulmans, électorat cher au pouvoir, d’un accès de courroux populaire au nom du « pas d’amalgame ».

    La désopilante marche des dirigeants, présentée sur le moment comme prenant la tête du cortège et qui en réalité a eu lieu en vase clos, les transports gratuits, l’appel à manifester de tous les médias sans exception ou presque … et surtout la date choisie.

    Valls et Hollande ont décidé en effet du report d’un jour pour permettre la scénarisation du défilé et ont fait ce choix dès le 8 janvier, avant que les Kouachi ne soient mis hors d’état de nuire et avant même les meurtres de Coulibaly Porte de Vincennes. Le pouvoir a fait courir des risques inconsidérés à la population pour organiser son dérivatif. Il a eu beaucoup de chance, à la différence des victimes des assassins.

    Q. Cela ne remet pas forcément en cause le souci de ne pas faire d’amalgame. Vous ne croyez pas à la thèse de la séparation entre islamistes et musulmans ?

    R. C’est une distinction destinée à ne pas effrayer l’opinion. Il y a une différence de degré et pas de nature entre les deux. Le Coran est un peu une auberge espagnole avec des passages plus ou moins agressifs et on peut y trouver ce qu’on y cherche.

    Diriez-vous que le régime saoudien, qui décapite hardiment et où la femme est discriminée, incarne un islam modéré ? Pourtant, il s’oppose à Al Qaïda. La situation est beaucoup plus complexe que le monde binaire pour bobos-bisounours décrit par Joffrin à longueur d’éditoriaux dans Libération.

    La réalité est que le fondamentalisme fait des progrès constants en France et que la classe dirigeante nie l’évidence par lâcheté et/ou clientélisme. Ecoutons le député socialiste Malek Boutih, qui nous appelle à l’intransigeance face à cette peste, plutôt que les prêches du vivre-ensemble.

    Q. Vous semblez dire dans votre livre qu’au fond les frères Kouachi ont gagné, que le pouvoir recule face au fondamentalisme ?

    R. Depuis le 11 janvier, il y a eu au moins dix cas d’événements annulés, d’expositions amputées, de festivals écourtés par peur d’attentats.

    Quand, il y a cinq jours, Luz vous explique qu’il n’a plus envie de caricaturer Mahomet, vous sentez comme un parfum de dhimmicratie dans l’air…

    Q. Et les médias, vous ne les épargnez pas ?

    R. Certes pas. Ils ont pour la plupart servi de courroies de transmission à cette gigantesque manipulation. Une semaine après les attentats, certains vous expliquaient que les vrais responsables s’appelaient Eric Zemmour et Renaud Camus !

    Q. Pourquoi « La Marche des lemmings » ?

    R. Ces mignons petits rongeurs ne savent pas canaliser leur instinct grégaire, se regroupent et, dans leur transhumance, nombre d’entre eux périssent dans des bousculades. C’est une image pour montrer comment la manifestation, partant d’un bon mais irréfléchi sentiment, se retourne à la fin contre ses participants.

    Q. Que pensez-vous du livre d’Emmanuel Todd sur le sujet ?

    R. Il sort demain, je vous en parlerai quand je l’aurais lu. Dans ces interviews, il me semble céder à une sorte de normalisation paradoxale de son propos. Il tire la conclusion qu’il ne faut pas stigmatiser, c’est ce que le Système attend de lui.

    Q. Et l’avenir ?

    R. Franchement, il est sombre. Le Système politique et médiatique fera tout pour éviter d’affronter le problème du fondamentalisme musulman en face. Avez-vous remarqué que les voiles prolifèrent dans les rues depuis janvier ?

    Salafistes, wahhabistes et autres ultra-conservateurs semblent prendre le contrôle de la communauté. Les musulmans français cherchent de plus en plus à affirmer leur identité par une pratique religieuse régressive. C’est un retour catastrophique en arrière.

    Dans ma jeunesse, j’ai eu plusieurs amies et quelques petites amies musulmanes qui adoraient le whisky, le rouge à lèvres et le slow langoureux. Sont-ce leurs filles qui portent le voile aujourd’hui ? J’ai peine à le croire et à comprendre comment nous sommes arrivés à ce désastre.

    Atlantico.fr, 6/05/2015

    Source : atlantico.fr

    http://www.polemia.com/la-marche-des-lemmings-la-deuxieme-mort-de-charlie-hebdo-de-serge-federbusch-2/