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  • Un "ouragan maçonnique"

    Lu ici :

    "Le 28 octobre, la Grande Loge de Géorgie, au sud-est des Etats-Unis, a décidé d’interdire l’homosexualité dans ses rangs. Le Grand Maître Douglas W. McDonald a publié un édit, après approbation par le parlement de son obédience à une courte majorité, qui affirme que «l’homosexualité est contraire à la loi morale»… et une «offense à la discipline»!

    Cette décision réactionnaire n’est pas en tant que tel un événement au sud des Etats-Unis. L’événement majeur c’est que, cette fois, cet édit issu d’une obédience revendiquant 40000 frères provoque un tollé au sein du monde des “frères trois points” américains, un «ouragan maçonnique»

    Michel Janva

  • Gouverner par le chaos, ou savoir pour être libre

    Quel livre amèneriez-vous sur une île déserte ? Ou plutôt : quel ouvrage vous paraît-il être d’une urgente utilité dans le désert humain qu’est le Nouveau monde postmoderne ? Indiscutablement, Gouverner par le chaos, dont les auteurs se tiennent volontairement dans un anonymat constructif (la résistance se doit d’être collective), ne se donne pas uniquement comme une analyse concise, informée et solide, mais comme un instrument de lutte, une arme. Le parcourir, c’est non seulement acquérir du savoir, « bien connaître son ennemi », mais aussi, et par-là même, se rendre plus fort.

    De quoi s’agit-il ? La thèse part d’un postulat, qui est un constat logique : l’entreprise d’objectivation du monde, qui a commencé avec la révolution scientifique de Galilée et de Descartes, a investi le champ politique. Ce processus de technicisation de la chose publique, d’ingénierie sociale, culturelle, et de « management » des consciences, des corps et des cœurs, a débuté à la suite de la première guerre mondiale, dans les années vingt. La massification de la production et de la consommation a nécessité l’ « étude scientifique du comportement humain », notamment dans le champ de la réclame et du marketing. Très vite, par le truchement des disciplines liées à la psychologie (singulièrement le behaviourisme américain), aux sciences cognitives, à la sémiologie et à la sociologie, les spécialistes du politique ont abandonné l’axiome, devenu caduc, de la confrontation motivée de valeurs représentant des options réelles d’existence, mode opératoire qui prévalait avant la grande boucherie mondiale, pour adopter une approche ambitionnant de parfaire le contrôle et la surveillance des populations. Ce projet est celui, actuellement, de la classe transnationale, qui vise à instaurer un gouvernement mondial régnant sur un agglomérat d’êtres atomisés, déterritorialisés, pour ainsi dire dématérialisés, dont on aura anéanti non seulement toute envie de résister, mais l’idée même de révolte.

    Car l’astuce suprême de la tyrannie, comme l’avait bien vu Etienne de la Boétie, est de rendre désirable sa propre servitude, autrement dit de « fabriquer le consentement » à la dégradation radicale des conditions de vie, et même à la suppression de la vie-même, dans le sens où celle-ci se fonde sur l’imprévisibilité, et que le système a pour dessein de tout calculer, de tout anticiper en créant les conditions de la représentation, les causes des réactions, et l’intimité des êtres qu’il cherche à dominer.

    Ce petit livre, dense et clair, très didactique, sans concession ni littérature inutile, décrit par le menu les stratégies et les tactiques d’arraisonnement des gens, en fournissant parfois des exemples du cynisme de la caste mondialiste. Ainsi chaque technique est-elle exposée, avec ses conséquences : le marketing et le management, bien sûr, mais aussi la robotique, le cognitivisme, la neurolinguistique, le storytelling, le Social Learning, le reality-building, la RFID (Radio Frequency Identification), les implants corporels, la nanométrie, le profilage, le tatouage numérique, le tittytainment, la technique du pied-dans-la-porte, le Mind Control, le virtualisme etc., toute la panoplie d’un Meilleur des Monde susceptible d’octroyer à chacun le bonheur primitif de se laisser bercer dans les vastitudes de l’imbécillité la plus parfaite.
    On identifiera au passage certaines opérations, particulièrement actuelles, par exemple le tsunami propagandiste relatif à des offensives de l’empire, ou des crises économiques sciemment déclenchées, ou bien des actions terroristes chargées d’augmenter angoisse et haine. Car la clé est de parvenir à créer de tels problèmes que la société demande, comme issue, évidemment suggérée par les fauteurs de trouble, une solution chargées de davantage de chaînes et d’esclavage.

    Les manipulateurs, en guerre contre tous, sont en mesure, comme aux échecs de prévoir tous les coups, quand l’homme du commun ne peut que réagir.

    Cette entreprise, inédite dans l’humanité, du moins, à cette ampleur, projette d’achever enfin l’Histoire, c’est-à-dire le jeu aléatoire de la liberté humaine, laquelle devient seulement effective avec le choc des contradictions, la préservation des frontières, des limites et des altérités. Ce fantasme d’un contrôle universel de l’être ne peut qu’aboutir à l’éviction de la vie, du réel-même.

    Le livre se termine par le programme du Conseil de la Résistance (ce qui est beaucoup, en regard du triomphe libéral, mais encore peu par rapport à l’enjeu herculéen), ainsi que par le projet de s’organiser quasi militairement pour investir de façon clandestine les cercles du pouvoir.

    Claude Bourrinet
    notes

    Gouverner par le chaos, Max Milo Editions, Paris, 2010, 9,90€

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFFAVZFFlllMEKeTqy.shtml

  • Zemmour : Hollande parfait dans le rôle de la dame épouvantée par une souris… ridicule

    Devant la multiplication des couacs fiscaux du gouvernement, François Hollande adopte l’attitude « de la dame épouvantée par une souris », selon Éric Zemmour. « Elle hurle, court, monte sur une chaise, sans se rendre compte du ridicule de son attitude disproportionnée ». Hollande c’est « un président exaspéré, voire affolé, qui ordonne de tout arrêter, comme si le sort de son quinquennat en dépendait ».

    Le polémiste croque ce matin l’attitude ridicule du « président », quoi prend en main des dossiers fiscaux relevant plus d’un sous-directeur d’administration centrale à Bercy, comme si son sort en dépendait.
    C’est que Hollande a bien du mal a faire oublier le matraquage fiscal, multiplier les gestes clientélistes, personne ne le croit. « Personne n’a oublié l’avalanche fiscale de 2012 », martèle journaliste. « Hollande voulait alors apparaître homme de gauche en imposant les riches »
    Une fois encore les mandats de Hollande et Sarkozy font miroir, c’est aussi une décision fiscale prise dès son arrivée qui avait plombé le mandat de Sarkozy.
    Hollande, c’est Sarko en pire. Le président autoproclamé des pauvres… qui devient l’ami des patrons en leur rendant ce qu’il leur a pris.



    Couacs fiscaux du gouvernement : "François… par rtl-fr

    http://fr.novopress.info/194631/zemmour-hollande-parfait-role-dame-epouvantee-souris-ridicule/

  • Les entreprises françaises doivent être prioritaires pour les attributions de marchés publics régionaux !

    L’Union européenne fait régner la tyrannie de la « concurrence libre et non faussée ».
    Vous pouvez le trouver écrit noir sur blanc sur le site du Parlement européen : « Avant la mise en œuvre de la législation européenne y afférente, seuls 2 % des marchés publics étaient adjugés à des entreprises non nationales. » Depuis, nos entreprises sont soumises à une concurrence déloyale, et sortent souvent perdantes lors des attributions de marchés publics, notamment dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, de l’énergie, ou bien encore des télécommunications.
    L’Union européenne fait régner la tyrannie de la « concurrence libre et non faussée ». Pour attribuer les marchés publics, les pouvoirs adjudicateurs se fondent désormais uniquement sur l’offre économiquement la plus avantageuse, c’est-à-dire la moins chère. La qualité ? Ils s’en moquent. Le patriotisme économique ? Ils s’en moquent encore plus. Les normes sociales et environnementales ? Elles sont purement et simplement oubliées.

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  • «Occitanisme et réalité» Interview de Martial Roudier

    Martial Roudier, vous étiez présent dans le cortège de la manifestation occitaniste du 24 octobre à Montpellier, que faut-il en retenir une fois les clameurs retombées?

    Cette manifestation « pour la langue occitane » s’inscrivait dans un cadre plus global de revendications linguistiques des différents peuples minorisés de France. Ces manifestations ont lieu de façon régulière sur notre territoire puisque la question linguistique en France est dans une impasse depuis de (trop) nombreuses années. Ainsi la dernière manifestation de Toulouse en 2012 avait réuni aux alentours de 30 000 participants.

    Ceux qui ont arpenté les rues de Montpellier samedi dernier n’ont pu que constater la maigreur des effectifs rassemblés. Les organisateurs attendaient les 30 000 participants de la session précédente mais hélas ce fut moins de la moitié, voire beaucoup moins, qui a défilé. Sans entrer dans la guéguerre des chiffres -4000 selon la police/15000 selon les organisateurs-, le Midi Libre, plutôt favorable à la manifestation, annonce 6 000 participants… Même si on atteint les 10 000 participants, la mobilisation peut être qualifiée de médiocre. Pas uniquement numériquement parlant, mais symboliquement. Il faut remettre en contexte ces manifestations linguistico-revendicatives dans un cadre international et plus précisément dans le cadre européen qui réunit des composantes socio-économiques similaires. Prenons exemple, et c’est l’objectif que devraient se fixer les fameux « occitanistes » les soi-disant défenseurs de l’identité occitane, prenons exemple donc sur ces deux petits peuples (numériquement parlant) que sont le peuple écossais et notre voisin, notre cousin le peuple catalan. 5 millions et 7 millions et demi de personnes qui poussent le processus d’auto-détermination depuis de longues années. Avec le succès heureux que nous connaissons… Contrairement à nous il faut oser le dire.

    N’avez-vous pas l’impression qu’au-delà de la défense de la langue, les organisateurs et le « premier cercle » mettent plus en avant des revendications corporatistes que franchement identitaires.

    Le terme de « corporatisme » est parfaitement choisi. Les revendications confèrent souvent à une schizophrénie politique et entretiennent en tous cas la confusion chez les identitaires de cœur. Prenons comme exemple la défiance, voire le rejet de tout ce qui touche à l’idée de Nation et aux frontières qui lui sont consubstantielles. La problématique de base réside dans la définition même de ce qu’être occitan signifie. Dès lors que vous rejetez d’emblée les notions d’identité, de peuple, de nation, d’histoire même -thèmes dont se défient les « occitanistes »-, sur quel socle va s’appuyer votre combat ?

    Ainsi les revendications portées par les manifestations occitanistes tournent toutes autour de négociations avec l’éducation nationale. Comme si grapillerquelques places de prof à l’IUFM allaient générer des locuteurs injustement privés de leur langue? Il est de coutume également d’entendre lors de certaines festivités à coloration occitane, festivités qui ressemblent à s’y méprendre à la fête de l’Huma, que l’occitanité est un choix. Comme argument plus inorganique, il n’y a pas mieux. Il est vrai qu’en tant que défenseur chez soi d’une culture minorisée, une certaine attirance vers des modes de vie alternatifs est absolument naturelle : le bio (le vrai, pas le commercial), les modes de vie en sociétés parallèles, les médecines alternatives, les quêtes spirituelles, la remise en question permanente des modes de consommation et j’en passe; mais il n’empêche qu’être d’un peuple c’est avant tout un héritage multi séculaire qui s’est forgé dans la terre et dans le sang. Le reste, à de très rares exceptions près, n’est que délire de consommateur de chanvre.

    Sur une banderole d’un groupe d’étudiants de l’Université Paul Valéry, on pouvait lire : «  Pas de frontièras, pas de nacions, pas de discriminacions » au-delà de la provocation de potache, sur quoi repose alors la revendication occitaniste ?

    Tout simplement sur le fait de parler ou non la langue d’oc ou à la rigueur, l’une de ses variantes (gasconne, provençale…) Ce dernier point ne faisant pas l’unanimité à cause du jacobinisme languedocien de l’IEO et des structures affiliées. La question de l’usage de la langue est une bonne chose en soi mais le problème réside dans le fait que ce concept est malheureusement périmé. Lorsque tout le peuple résidant dans les pays d’Oc est « occitanophone », la langue est d’évidence le premier paramètre qui définit ce peuple mais lorsque ce même peuple est privé d’expression par le biais de réformes successives et d’une éducation nationale qui n’est pas de la même langue, cette dernière devient une exception. Mais le peuple lui, est toujours présent sur son sol! Il faut apporter un bémol à ce postulat et parler également du problème de l’immigration. Encore un énorme tabou chez les dirigeants du mouvement occitan. L’immigration, quand elle revêt des proportions démesurées, déstructure les fondements d’un peuple dans son essence même. D’un point de vue culturel, psychique, physique, la nature même des peuples peuvent changer. Rarement dans le bon sens malheureusement… Quand on parle des conséquences néfastes de l’immigration, on pense évidemment à l’immigration maghrébine mais il faut également prendre en compte l’immigration interne au territoire national français et à l’Europe. Car nous sommes devenus le coin de terre où l’on vient finir ses vieux jours au soleil, voire y toucher son RSA… tranquille pépère. Une maison de retraite doublée d’un pôle emploi!

    Vous semblez n’avoir pas une grande estime pour la méthode qui inspire les organisateurs de cette manifestation… avez-vous d’autres reproches à leur faire ?

    D’autres travers plombent la revendication occitane. Ils sont nombreux mais certains sont des freins structurels colossaux intrinsèques à l’organisation du milieu « occitaniste ». Le cursus scolaire de la maternelle à la faculté ressemble à l’usine de cadres formatés idéologiquement dont les dictatures communistes ont le secret. Tous les responsables politiques culturels et associatifs sont de gôche, d’ailleurs ils le revendiquent. Qui chez les Verts, qui chez les socialos, qui plutôt anar, telle professeure de fac carrément marxiste… N’oublions pas la collusion entre les partis de gauche nationaux et leurs homologues sudistes… Clientélisme et occitanisme font bon ménage. Et puis les cultureux doivent bien gameller eux aussi, il ne faut donc pas mordre la main qui nourrit tout ce petit monde.

    On voit le résultat sur la scène culturelle occitane: 2 pauvres groupes de musique qui se battent en duel, une quasi inexistence de production littéraire. L’absence de visibilité dans la sphère publique en est directement la conséquence. Nous assistons à une professionnalisation de la chose culturelle. Une réserve folklorique à ciel ouvert. Une mise sous perfusion bien orchestrée par Paris mais avec l’assentiment pervers d’une classe dirigeante locale. Le peuple lui, pendant ce temps là, s’acculture complètement et ne sait plus d’où il vient. Parfait petit pion mondialisé sans racines ni rêves. Car, pour citer Mistral, sans la langue, pas de clef.

    Pour remonter la pente quelle est la première mesure que doit prendre le « mouvement occitaniste » ?

    Les dirigeants du mouvement occitaniste sont issus d’une caste très fermée dont le terreau culturel politique se situe dans la pire des extrêmes gauches françaises qui se renouvelle filialement.

    Les penseurs et donc ceux qui impriment la direction du mouvement sont, pour la plupart, issus du corps professoral et par conséquent touchent leur salaire directement de l’Etat français, auxquels ils devraient en principe s’opposer. On assiste donc à un jeu de dupes où ce sont les amoureux de la culture occitane qui se retrouvent cocus. Comme un ouvrier qui délègue sa défense à un syndicat chargé de lutter à sa place contre le méchant patron. On sait très bien que les collusions syndicat/patronat sont bien rodées…

    Pour tout ceci et pour tant d’autres choses encore, il apparaît nécessaire de « décapiter » la direction du mouvement occitaniste et de la remplacer par de vrais acteurs de la vie locale, eux, sincères patriotes. Il est peut être encore temps…

    Lengadoc-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • De Socrate à Spinoza

    La philosophie, en Occident, se donne volontiers pour une activité autonome de la raison, libre à l’égard des autorités et ne rendant de compte qu’à elle-même. Chacun serait seul responsable de sa propre pensée, et non pas héritier d’une tradition ou d’une opinion. Le symbole en est Socrate, tel qu’on le voit dans les premiers dialogues de Platon, refusant le rapport de maître à disciple, n’enseignant pas une doctrine préétablie, et se contentant de vérifier la solidité des opinions de son interlocuteur. L’accord de deux personnes, s’il est fondé en vérité, apparaît alors comme supérieur à l’approbation d’une multitude, si elle ne s’appuie que sur le vraisemblable.

    Cette attitude de libre examen n’exclut cependant pas une certaine structure magistrale, inséparable de l’idée que la philosophie produit de la vérité. À la fin de son dialogue Phèdre, Platon raconte l’histoire de Teuth et Thamous. Le dieu égyptien Teuth (Toth, le fondateur des arts), entre autres découvertes, a inventé l’écriture ; il l’apporte au roi Thamous, en escomptant des félicitations. Le roi le félicite, en effet, pour certaines de ses inventions, le blâme pour d’autres ; mais, à propos de l’écriture, il lui reproche vertement d’avoir fait le contraire de ce qu’il s’était promis : il voulait lutter contre l’oubli, or voilà que les hommes vont perdre leur mémoire parce qu’ils feront confiance aux textes déposés dans des lettres inanimées.

    Et Socrate, qui raconte l’histoire, approuve : un texte écrit est orphelin, c’est un discours sans père que nul ne vient défendre. On ne peut lui demander d’explication supplémentaire comme à un interlocuteur ; il est d’autant plus désarmé qu’il est livré à tout un chacun : « quand une fois pour toutes il a été écrit, chaque discours s’en va rouler de droite et de gauche, indifféremment auprès de ceux qui s’y connaissent et, pareillement, auprès de ceux dont ce n’est point l’affaire et il ne sait pas quels sont ceux auxquels justement il doit ou non s’adresser ».

    Du devin au chef d’école

    La fable ne tient donc que par une certaine idée de la vérité, à savoir que celle-ci, loin de valoir par elle-même, n’a de consistance que sous-tendue par la parole d’un maître. Ni Thamous, ni Socrate n’accusent le discours écrit d’être faux. Il peut être vrai, mais cette vérité est errante : il lui faut quelqu’un pour l’orienter, pour savoir à qui l’enseigner et de qui la préserver. Pour savoir, aussi, comment l’enseigner : car l’enseignement ne consiste pas seulement à la réciter, mais à la défendre et à l’expliquer face aux objections que l’écrit ne peut prévoir. L’auditeur se trouve ainsi placé dans la position du disciple ; le discours doit non seulement lui dire le vrai, mais le lui dire comme il faut, quand il faut. Il n’est donc pas de vérité sans magistère.

    Cette position livre une clef de la structure des dialogues de Platon, ceux qui suivent le Phèdre comme ceux qui le précèdent. Dans les derniers dialogues, Socrate (ou l’étranger d’Athènes qui le remplace) énonce une doctrine : il enseigne ce qu’est le bien, ce qu’il en est du plaisir, comment construire une Cité juste. Dans les premiers dialogues, Socrate, à défaut de dire le vrai, énonce les conditions de l’accord d’où le vrai sortira : c’est lorsque nous serons d’accord, dit-il, que nous admettrons une thèse comme exacte.

    Ainsi Socrate qui n’écrit pas, qui n’enseigne pas, apparaît-il comme le maître de la vérité, moins par ce qu’elle contient que par les conditions dans lesquelles elle s’obtient. Il incarne là une situation caractéristique de la pensée grecque, antérieure même au platonisme. Dès la période homérique, le poète joue un rôle d’énonciateur du vrai, comme aussi le devin et le roi : sa parole n’a pas besoin d’être démontrée ou contestée, la qualité seule de celui qui l’énonce, comme le souligne l’helléniste français Marcel Détienne, suffit à la fonder. La pensée apparaît ainsi comme liée à certains hommes, eux-mêmes liés à des fonctions sociales — l’exercice du pouvoir ou l’administration du sacré.

    Cette structure se développe ensuite sous d’autres formes lorsque la philosophie devient autonome. La nouveauté, de taille il est vrai, tient au fait que les maîtres du vrai n’ont plus d’autre fonction sociale que cette véracité. Alors le philosophe ne tire plus sa garantie d’un devin ou d’un poète ; mais souvent il la tire d’un chef d’école. Pour penser, il faudra se ranger parmi les aristotéliciens, ou les stoïciens, ou les cyniques, ou les sceptiques. Les oppositions des écoles, avec leur succession de chefs, les “scholarques”, leur perpétuelle référence au fondateur, deviennent la caractéristique de la pensée hellénistique, puis de l’héritage romain.

    Cette conception du vrai comme enseignement d’un maître confère certains traits communs à toutes les écoles, même lorsqu’elles divergent dans la doctrine : personnalisation, remémoration, orthodoxie. Le rapport d’apprentissage rejoue la relation de maître à disciple à un autre niveau : ainsi les élèves d’Épictète focalisent sur lui l’idéal du stoïcisme ; chaque maître intermédiaire vient assumer transitoirement la figure du maître fondateur ; il faut reprendre et repenser les arguments. Il faut s’imprégner de la philosophie avant de philosopher. Apprendre semble être le meilleur moyen de découvrir, et imiter une voie sûre pour apprendre.

    La parole intérieure

    On peut voir là une culture de l’épigone ; mais aussi une pensée de la tradition, et la preuve que la cohérence d’une pensée ne s’identifie pas nécessairement avec une fondation radicalement individuelle. C’est là un schéma que l’on retrouve à d’autres moments de l’histoire de la pensée occidentale : dans les commentaires scolastiques ou, plus tard, dans les écoles cartésiennes, kantiennes, hégéliennes, qui perpétuent un système et le diffusent dans les universités. Les religions du livre vont-elles renoncer à ce schéma ? Elles vont parfois le reconduire et le perpétuer ; elles vont surtout, plus fondamentalement, l’intérioriser.

    Ce que nous enseigne un maître humain, c’est la vérité, mais cette vérité ne peut pénétrer en nous, remarque saint Augustin, que si elle est déjà attendue par la vérité interne, laquelle est la présence de Dieu au fond de notre être. Le refus de l’hétéronomie mène ici à la découverte d’un autre maître, autrement savant et convaincant : « Quand par leurs paroles les maîtres ont expliqué toutes ces sciences qu’ils font profession d’enseigner, même la vertu et la sagesse, ceux qu’on appelle disciples examinent au fond d’eux mêmes si ces propos sont vrais en regardant selon leurs forces cette vérité intérieure » (Saint Augustin, De Magistro, XIV).

    C’est alors qu’ils apprennent, et les louanges qu’ils adressent à leurs maîtres extérieurs vont tout autant à ce maître qu’ils ont en eux. Ici s’instaure une autre pratique de la philosophie : celle qui prend plutôt la forme de la méditation ou de la confession. Au lieu de se tourner, dans sa réflexion, vers celui qui l’a précédé, l’homme s’approche des secrets de son âme : toute une part de la démarche philosophique consiste à écarter l’inessentiel pour cheminer vers l’«âme de l’âme» — là où se découvre la règle cachée de ses pensées et de ses actions. L’âme est le lieu où réside le Maître, qui, à ce déplacement, a gagné en puissance.

    La vérité sans attaches

    Est-il possible de penser le vrai sans se conformer aux paroles d’un maître ? ou sans se donner soi-même comme maître ? C’est ce qu’ont tenté de faire les philosophies du XVIIe siècle, comme le montre en particulier celle de Spinoza. Le soin avec lequel le philosophe hollandais efface son nom de ses œuvres est déjà révélateur. On peut y voir, certes, un souci de prudence : Spinoza, sachant que sa doctrine entre en contradiction avec celle des Églises de son temps, ne veut pas s’attirer de persécution. Le principal livre qu’il publie de son vivant, le Traité théologico-politique, ne comporte pas de nom d’auteur et ses indications de lieu et d’éditeur, pour déjouer les recherches, sont fausses.

    Mais l’intention va plus loin puisque les œuvres posthumes paraissent aussi de façon anonyme (n’y sont imprimées que ses initiales). Quant à la prudence, ce n’est pas un argument : Spinoza, sa correspondance en témoigne, n’a jamais hésité à afficher ses convictions, ni à défendre fermement ses opinions. Cet anonymat répond en fait chez lui, au-delà du circonstanciel ou du psychologique, à une conception théorique : dans la recherche de la gloire, Spinoza voit un refuge de la passion sous sa forme intellectuelle. Dans l’Éthique, il raille ceux qui écrivent des traités sur le mépris de la gloire et n’oublient jamais d’y inscrire leur nom. C’est là une citation de Cicéron. Mais ce qui chez l’orateur et philosophe romain n’était qu’un trait de prédication morale s’insère ici dans une analyse des règles de l’opacité passionnelle : aussi longtemps qu’un homme est possédé par le désir, il est mû par l’attachement à sa propre image, que toutes les autres passions viennent renforcer. Le désir étant l’essence de l’individu, la production de la pensée, chaque fois qu’on la considère dans son origine ou son occasion individuelle, ne peut que revêtir cette forme affective. Seul, pourrait-on dire, le passionnel a un nom singulier ; seul il peut donc assumer la figure du maître.

    Le modèle mathématique

    Dans ces conditions, qu’est-ce qui remplace le maître et permet de se passer de lui ? Le modèle mathématique. L’Éthique, principal ouvrage de Spinoza, indique par son sous-titre qu’elle est exposée « à la façon des géomètres » (more geometrico). Effectivement, elle se présente sous la forme d’une longue suite d’axiomes, de théorèmes et de démonstrations ; mais surtout, plus profondément, elle cherche à enraciner sa rigueur dans un repérage des propriétés des choses qui s’inspire de l’analyse géométrique.

    On pourrait objecter que ce modèle est aussi une sorte de maître. Non, car ce modèle ne contrôle pas ses effets. Il met en jeu une puissance (celle de la démonstration), mais cette puissance est offerte à qui veut s’en servir : il y a quelque chose de public dans le raisonnement mathématique, qui l’arrache à la relation duelle, personnalisée, où se tient le rapport de maître à disciple. Certes, il peut y avoir des professeurs de mathématiques. Mais l’apprentissage ne s’y fait pas sous le couvert de la distinction entre l’ésotérique et l’exotérique : seules les capacités et l’avancement de l’élève décident de ce qu’il comprendra. Les mathématiques, en ce sens, viennent occuper l’exacte position assignée à l’écrit par le Phèdre. Il peut paraître étonnant d’opposer les mathématiques à Platon, qui s’en réclamait aussi. Mais si Spinoza et Platon concordent pour reconnaître leur importance, ils divergent radicalement sur le point d’ancrage de la philosophie à leur égard. Ce qu’en retient Spinoza d’abord, c’est la puissance de décrire les causes sans chercher les fins.

    Cet anonymat fonde, lui aussi, une autre pratique de la philosophie. On le retrouve chez les libertins de l’âge classique et de l’époque des Lumières, où l’on passe souvent de la philosophie anonyme à la philosophie clandestine : textes sans auteur avoué, circulation des textes et des thèmes, collage des écrits. Les manuscrits qui se diffusent aux XVIIe et XVIIIe siècles sont eux aussi, par force, sans nom d’auteur, pour éviter censure et emprisonnement. Mais au-delà de ces raisons, c’est un nouvel éclatement du magistère qu’ils marquent : leur auteur ignore qui les lira, par quels canaux ils circuleront, qui s’en emparera pour en placer des morceaux dans un nouvel écrit, qui en orientera peut-être différemment les conclusions.

    En somme, cette littérature n’est clandestine que parce qu’elle est ouverte. La multiplicité des voies d’accès et de diffusion du vrai exclut la relation spéculaire entre deux sujets — celle de maître à disciple.

    ► Pierre-François Moreau, Le Courrier de l'UNESCO n°9/1992.

    http://www.archiveseroe.eu/recent/32

  • Le Renouveau Français porte plainte contre le CRIF et SOS Racisme

    Communiqué de l’organisation nationaliste :

    « L’action symbolique menée samedi 31 octobre devant le Café de Flore pour dénoncer les agissements de Bernard-Henri Lévy nous a valu de très nombreux messages de félicitations et d’encouragement. Il n’y eut que très peu de réactions hostiles, venant pour partie de l’étranger.
    Le « philosophe milliardaire » semble faire l’unanimité contre lui parmi la population.

    Comparativement à l’influence politico-médiatique de ce « faiseur de guerres », se manifeste d’autant mieux la fracture entre le « pays réel » et le « pays légal », entre l’oligarchie aux commandes et la France réelle.

    Mais voilà que plusieurs officines extrémistes de sinistre réputation (SOS Racisme, UEJF, CRIF…), ne représentant là aussi qu’elles-mêmes bien qu’elles jouissent d’une influence disproportionnée, se sont laissées aller à un déchaînement verbal grossier envers le Renouveau français.
    Jouant sur la peur, l’amalgame et la caricature, elles partent du principe que critiquer « BHL » serait en soi une monstrueuse démonstration d’antisémitisme… Une méthode malhonnête et usée qui n’impressionne plus personne.

    Le CRIF a même eu l’outrecuidance d’intimer au Ministère de l’Intérieur l’ordre « de diligenter une enquête » à notre encontre. Ce sera l’occasion de mesurer le degré de soumission des autorités politiques à des groupements d’intérêts particuliers.

    Quoiqu’il en soit, le RF entend porter plainte contre ces personnes (BHL, Dominique Sopo, etc.) et officines liberticides suite à leurs dérapages inadmissibles.

    Nous vous tiendrons informés des suites et proposons à ceux qui le désirent de nous aider dans ce combat judiciaire, en nous adressant un don (avec mention « affaire BHL »).
    Le temps de la crainte est révolu et les Français se réveillent.
    C’en est fini de la soumission ! »

    Source : Renouveau Francais

    http://www.contre-info.com/

  • Gerer l’incertitude

    Depuis quelques temps de nombreuses sources en provenance du Moyen Orient et en particulier du Liban, nous y avons des amis, nous mettent en garde… La lecture de Wiki-Leaks, par ailleurs, conforte une prise de conscience sur la stratégie de Daesh qui n’aurait qu’une seule obsession, un seul but : détruire radicalement notre chrétienté, protestants, orthodoxes et catholiques confondus et la France, « Fille Aînée de l’Eglise », en premier. Dans le même temps, la mondialisation de la finance et celle de l’économie jette de plus en plus d’individus dans les brouillards épais de l’ignorance. Serait-ce pour mieux les manipuler par une désinformation quasi permanente et si besoin est, afin de diminuer leurs facultés de réflexion, en leur vendant une nourriture préfabriquée, en sachets, d’où on éliminera les oligoéléments revendus très chers en pharmacie ?…

    La « déséducation » nationale participe à cette déstructuration cérébrale, puisqu’elle n’enseigne plus les fondamentaux : savoir lire et écrire le Français, connaître l’Histoire et la Géographie de son pays, nos racines. La seule liberté que l’on ne puisse nous arracher, jusqu’à présent, est celle de penser, de réfléchir et de dire ! A moins que l’on ne veuille transformer les jeunes générations à venir et les rendre semblables à des escargots hermaphrodites !!!

    L’étude de l’Histoire, celle de la géographie et même celles des climats, de la géologie et en général de la Nature, sont sources de merveilleux renseignements sur la diversité des peuples, car l’égalité, à ce niveau, est une utopie « rousseauiste » que la tant et si belle révolution française a tenté d’exporter par le force, bien trop souvent et ce à travers le Monde. C’est ainsi que l’on est arrivé à l’aberration du droit d’ingérence afin de protéger les peuples de leurs « mauvais » dictateurs, car pour ces révolutionnaires, idéologues de pacotille, il y a aussi de bons dictateurs avec les quels il est admis de tirer des profits économiques et financiers. C’est ainsi que l’Occident et son leader aux multiples étoiles ont déstabilisé le Moyen-Orient et la France en fit de même en lançant la « catastrophique » idée du printemps en Libye.

    Nous avons réveillé l’islam… L’islam sombre, noir comme une nuit sans étoiles, l’islam du moyen âge, l’islam de la secte des « Haschichin » ( des Assassins) et leurs héritiers les salafistes actuels… Nous sommes dans une guerre totale, guerre de religion, guerre économique, guerre de civilisation et pour l’instant nous, l’Europe, sommes les agressés, et aucune stratégie ne pointe à l’horizon, si ce n’est d’ouvrir nos frontières aux marées humaines qui s’infiltrent partout. Sur ce fantastique jeu d’échec mondial il est impératif d’analyser les forces en présence et de comprendre tous les paramètres historiques, géographiques, économiques et bien sûr humains. Sans préjugés. Si l’on ne désire pas perdre la partie, c’est à dire mourir et disparaître, il est urgent d’oublier l’utopie des Grands Principes de la révolution française, car on ne peut plus, à notre époque, bâtir une stratégie sur des idéologies dépassées. [....]

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