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  • Les objectifs de l'ONU n'incluent pas l'avortement dans les critères de bonne santé maternelle

    Le démon se déchaîne à l'ONU contre l'enfant à naître, par le biais des groupes pro-mort, qui veulent impérativement que soient liés dans tous les pays la santé maternelle avec le prétendu "droit" à l'avortement. En effet, ces gens prétendent que là où l'avortement n'est pas permis, c'est la santé des mères qui en prend un coup (les avortements illégaux, qu'ils appellent "non sécurisés", feraient selon eux énormément de morts. Ils n'en feront cependant jamais autant que les avortements légaux, qui déciment les populations !)

    C'est ainsi que pour les avortueurs, le critère de réussite des pays dans le domaine de la santé maternelle devrait être lié à l'accès à l'avortement "sécurisé" dans les Objectifs de Développement Durable – un nouvel accord de l’ONU avec des objectifs sociaux, économiques, environnementaux universels, qui contrôleront des milliards de dollars dans l’aide au développement ces dix prochaines années.

    Facio-Zilinska-Raday(Mmes Facio, Zilinska et Raday, féministes gauchistes avortueuses de l'ONU, venues faire de la propagande pro-mort aux Etats-Unis, et contre lesquelles Austin Ruse pousse un "coup de gueule" bien mérité)

    Or, les Objectifs de Développement Durable de l'ONU n'incluent toujours pas l'avortement "sécurisé" comme condition impérative de la santé des femmes, tout simplement parce qu'il n'en est pas une, les conclusions de nombreux groupes de recherche dans le monde le prouvent. Ces groupes proposent que la lutte pour la santé des femmes s'oriente plutôt contre l'anémie dûe à une mauvaise nutrition, et vers des soins prénataux souvent inexistants, l'accès à des sages-femmes qualifiées, les soins obstétriques en cas d’urgence, la nutrition et l'hydratation.

    Le démon peut se rouler par terre de rage : le bon sens commence à prévaloir même à l'ONU, où l'on admet que l'accès à l'avortement légal ne change rien à la santé des femmes, qui s'améliore lorsque les bons investissements en matière de santé maternelle sont faits.

    Marie Bethanie

  • Canada – Mary Wagner, militante pro-vie, arrêtée pour la 6eme fois

    Canada – Il s’agit de sa sixième arrestation depuis qu’en 2000, elle s’est consacré à plein temps à essayer de sauver des vies en prévenant les avortements. Mary Wagner est l’une des militantes pro-vie les plus connues du Canada et du monde. Elle est de retour en prison après y avoir déjà passé quatre ans avec Linda Gibbons, une autre militante pro-vie en attente de procès. Cette fois, l’arrestation a eu lieu le 12 décembre quand Mary Wagner est allée à la clinique d’avortement située dans le complexe commercial de Bloor West Village au centre-ville de Toronto. Comme d’habitude, la militante est venue avec l’intention de persuader une mère de ne pas tuer son enfant, mais rapidement deux agents de police sont intervenus pour indiquer que si elle ne se retirait pas, ils l’arrêteraient de nouveau. Mary Wagner est restée près de la clinique, malgré la menace, ce qui lui vaut un nouveau séjour en prison et une accusation de dommages de près de 5000 $ (soit environ 4500 euros).

    Pendant le procès, Mary Wagner, qui a refusé l’avocat commis d’office et décidé de se défendre elle-même, a reconnu que la date choisie pour intervenir à la clinique n’avait pas été accidentelle, puisque c’était la fête de la Vierge de Guadalupe, qui est pour beaucoup la sainte patronne de l’enfant à naître.

    Beaucoup de gens ne comprennent pas l’attitude constante de l’activiste, qui pourrait, en restant plus éloignée des cliniques d’avortement, éviter la prison. Mary Wagner a clarifié sa position dans une lettre publiée dans divers médias:

    «Les gens me demandent souvent si je ne peux pas simplement rester en dehors de la zone qui m’est interdite et ainsi, éviter l’arrestation. Mais en soulevant cette question, on oublie quelque chose: c’est que les enfants de ce jour seront tués sans que personne ne puissent aller se battre pour eux. Allons-nous cesser d’aller dans les cliniques et les abandonner ainsi que leurs mères pour obéir à une restriction immorale imposée par les autorités? « .

    http://www.medias-presse.info/canada-mary-wagner-militante-pro-vie-arretee-pour-la-6eme-fois/45673

  • Anthropologie politique. Une société anti-humaine. Le lien professionnel

    Le lien professionnel constitue le troisième lien naturel de tout homme en ce sens que c'est par cette attache qu'il s'inscrit dans les structures économiques qui lui permettent d'assurer sa vie matérielle. Que l'homme mène une vie pastorale de subsistance, isolé dans une région de hauts plateaux, ou qu'il soit analyste financier dans un centre urbain majeur, qu'il soit médecin libéral, ou membre d'une chaîne de montage automobile, il est inscrit dans un tissu économique qui organise les rapports matériels de l'humanité.

    Cet enracinement dans le travail, non seulement est un besoin indispensable à la vie, mais c'est aussi une part de l'identité de l'homme. Il passe au travail la plus grande partie de sa vie, il y côtoie au moins la majorité des personnes de son quotidien, il y assume des missions qui constituent la reconnaissance sociale dont a besoin son équilibre psychologique. De même, ce travail lui permet de se positionner dans la société, mais aussi de disposer des fonds nécessaires à son quotidien ; et lorsque le salaire est digne, il y trouve également de quoi assurer son avenir, bon ou mauvais (achat d'une maison, ou traitement d'une maladie longue).

    Jusqu'au début du XIXe siècle, pour la plupart des hommes, le travail était indissociable de l'appartenance sociale, familiale et territoriale. Lorsqu'on était artisan, paysan ou commerçant dans une communauté villageoise, le métier faisait partie de la petite patrie qu'est le village et il s'insérait dans sa sociabilité relativement étroite. Le métier était le même toute la vie du travail. Dans les villes, le commerçant, l'artisan, l'ouvrier étaient membres de corporations, c'est-à-dire d'organisations professionnelles qui donnaient leurs règles au métier, en contrôlaient l'entrée ou la sortie de travailleurs, leur progression hiérarchique dans la profession, les règles de production et d'échange, mais aussi la mise en place de caisses de secours mutuel. Toute la vie professionnelle du travailleur était organisée par la corporation, donc. Les professions libres de toute tutelle étaient l'agriculture, tout à fait insérée en fait dans le tissu villageois ou la propriété seigneuriale, et la banque ultra-minoritaire. Là encore, on changeait peu de métier durant la vie.

    Ces conceptions économiques sont celles de l'Europe antique et médiévale, il serait insensé de vouloir les faire ressurgir telles quelles. En outre, leur rigidité était préjudiciable à la liberté d'entreprendre et celle de déplacement. Elles avaient cependant l'immense mérite de protéger le travailleur et de lui donner des repères sociaux, économiques et identitaires aisés.

    Depuis les révolutions politiques de la fin du XVIIIe siècle et la révolution industrielle du début du XIXe siècle, on a assisté à la désagrégation du tissu professionnel. Le travailleur est avant tout devenu un individu seul, dont les relations prioritaires sont celles entretenues avec son employeur ou son employé et non plus avec la communauté de travail du métier dans son ensemble. La fin des corporations et leur non remplacement pendant plusieurs décennies ont créé ce terrible isolement qui a brutalement fait s'effondrer les structures hiérarchiques des métiers, mais aussi les enracinements territoriaux et les logiques familiales qui s'étaient créées en leur sein. Si ce chamboulement a permis les enrichissements formidables de cette période, il a aussi donné naissance à un système d'exploitation industriel qui ne s'était jamais vu, à l'exception peut-être des esclaves agricoles deslatifundia romaines de l'antiquité…

    La reconstitution des syndicats professionnels s'est faite selon la logique d'isolement née au XIXe siècle. C'est-à-dire que ces syndicats ne sont plus par métiers, mais représentent les employés d'un côté, les cadres d'un autre, les employeurs dans un troisième camp et créent une opposition interne à la profession qui ne devrait pas avoir lieu, puisque le bien commun de ces trois groupes est justement l'entreprise ou le métier. Ces oppositions entretiennent le schéma d'exploitation individualiste né au XIXe siècle, préjudiciable au sens des hiérarchies mais aussi aux solidarités internes à la vie professionnelle. Rares sont les pays ou les métiers qui ont su passer outre cette division pour reconstituer d'authentiques ordres professionnels englobant tous leurs membres et les faisant dialoguer ensemble pour le bien du métier.

    A cette institutionnalisation de la lutte s'est ajoutée la volatilité professionnelle : un homme, si contrairement aux légendes actuellement répandues, restera toute sa vie dans le même secteur économique, changera plusieurs fois d'entreprise et parfois de lieu d'habitat à cause du changement d'emploi, augmentant son déracinement. Là encore, cette mobilité professionnelle touche différemment les milieux sociaux. Voulue souvent par les cadres supérieurs d'entreprises et s'inscrivant dans un schéma purement individualiste de progression de carrière, elle est subie le plus habituellement par les simples employés, ce qui augmente leur fragilité sociale, en la triplant du déracinement géographique et de l'instabilité familiale.

    Cette volatilité est sans doute inévitable dans l'état actuel de la vie économique, mais ses conséquences sont rendues désastreuses par l'absence de structures réellement protectrices au sein de la profession. En effet, un syndicat protège les intérêts catégoriels immédiats de son adhérent, mais il ne veille pas au bien commun de la profession toute hiérarchie professionnelle confondue, et donc il n'assure pas la réelle protection de long terme de son adhérent dans la négociation qui aurait pu permettre de lui conserver son emploi sous un régime différent, ou qui aurait pu le reclasser dans une autre entreprise du même métier et de la même commune, etc.

    En outre, cette opposition frontale des différents groupes professionnels, en entretenant la lutte stérile, a contribué à décrédibiliser les syndicats, jugés de moins en moins utiles et perdant donc leurs adhérents. C'est pourquoi le travailleur, aujourd'hui, est dans une situation de plus en plus individualiste et donc de plus en plus fragile pour les employés subalternes. Enfin, la protection sociale en pâtit, puisqu'elle est conçue dans cette logique d'opposition et de rapports de forces, qui fait que les indemnités ou le prélèvement des contributions sont le fruit de négociations nées de ces luttes et non pas de consensus professionnels. Il en ressort qu'elles sont défendues becs et ongles sans souplesse par les syndicats ou les électeurs, selon le régime de protection sociale en vigueur, au détriment de la nécessaire adaptabilité rapide face aux aléas de l'économie, bons ou mauvais. Cette rigidité est préjudiciable tant aux entreprises qu'aux travailleurs. Dans les régimes qui ont souhaité rompre avec cette logique, c'est l'individualisme qui a triomphé et non le consensus professionnel. En conséquence, de nouveau, les plus fragiles sont pénalisés.

    Rares sont les États du monde où le mutualisme professionnel organise vraiment la protection sociale, en général pour le plus grand bien tant de l'entreprise que du travailleur.

    En France, il existe une polarisation extrême du monde du travail entre l'hyper-individualisme et la crispation sur une protection sociale née de la lutte intra-professionnelle et non du consensus, les deux comportements se retrouvant le plus souvent dans les mêmes personnes ; en France donc, les structures professionnelles sont en rupture avec l'apport nécessaire du travail à l'homme, non pas seulement pour se nourrir, mais pour s'enraciner dans un lieu et un métier, pour développer une sociabilité professionnelle protectrice, points tous nécessaires à l'identité.

    A suivre….

    Gabriel Privat

    Du même auteur :

    -          Publié le jeudi 17 septembre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. La Famille

    -          Publié le vendredi 16 octobre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. L'enracinement territorial

    http://www.vexilla-galliae.fr/points-de-vue/editoriaux/1642-anthropologie-politique-une-societe-anti-humaine-le-lien-professionnel

  • « Ceux qui ont combattu Kadhafi vont être sévèrement jugés par l’Histoire »

    Bernard Lugan analyse l’avancée de l’organisation État islamique dans le pays qu’a dirigé Mouammar Kadhafi jusqu’en 2011. Il s’inquiète de l’expansion possible de cette organisation sur tout le Maghreb et la bande subsahélienne.

  • Lectures de droite: autour d’un livre de Philippe Baillet

    3527910508.jpg« Portraits fidèles et lectures sans entraves »: le sous-titre de l’ouvrage décrit le propos de Philippe Baillet, qui a rassemblé en un volume des articles parus, pour la plupart, dans des magazines ou revues. Plusieurs de ces articles sont des portraits d’auteurs « de droite » ou des réflexions sur leur apport. Le livre s’affiche comme engagé: « L’érudition et la rigueur dans l’étude des sources sont ici une arme au service d’une conception intégrale de la culture » (p. 12), pour se « préparer au combat, non au débat » (p. 13).

    Je connais de longue date son auteur. Je sais tant ses convictions fortes que sa curiosité intellectuelle. Bien qu’étranger au système universitaire (et au « système » en général), car « inadapté profond à la modernité, qu’il exècre », mais ayant « pourtant miraculeusement survécu », nous avertit la quatrième page de couverture, il connaît les méthodes et suit les règles de l’analyse de textes et d’idées. Son style est clair et précis: il le met également au service de ses activités de traducteur à partir de l’italien. Ce livre m’a donc intrigué. Paru il y a deux ans déjà, son contenu n’est pas lié à l’actualité immédiate: il n’est pas trop tard pour en parler et évoquer fugacement des milieux intellectuels de droite.

    Le titre m’a surpris, et probablement l’effet était-il voulu: Pour la Contre-Révolution blanche. Cela pourrait  faire penser à un pamphlet, surtout publié chez un éditeur qui ne cultive pas la tiédeur dans le domaine politique. Le sous-titre cité plus haut paraît mieux en adéquation avec le contenu, à vrai dire, et plus encore le cabinet de lecture qui sert d’arrière-plan à la page de couverture. Le titre soulève cependant une question, sur laquelle je reviendrai en fin de compte rendu.

    La préface explique le cadre dans lequel les différents chapitres ont été rédigés. Elle justifie aussi le choix de l’étiquette de « contre-révolution »:

    « À l’âge de quinze, vingt ou trente ans, même quand on est viscéralement de droite, quand on déteste sans moyen terme le monde né avec la Révolution française, on succombe presque toujours à la magie des mots et l’on se dit ‘révolutionnaire’, en croyant que l’emploi d’un mot plutôt que d’un autre est parfaitement anodin. J’ai moi-même connu cette ivresse, mais il y a longtemps que je suis dégrisé. Quand on mûrit, on comprend que les mots ont une âme, que la guerre sémantique est importante et qu’il est préférable qu’il y ait adéquation du signifiant au signifié, en dehors de tout phénomène de mode et sans souci de ce qui est ‘ringard’ et de ce qui ne l’est pas. » (p. 15)

    En raison de leur destination d’origine, la plupart des chapitres sont courts ou de longueur moyenne. Nous y voyons défiler le jésuite Augustin Barruel (1741-1820), auteur des Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme – dont le rôle fut crucial dans la formulation des thèses sur les complots préparant la Révolution française – à l’occasion de la biographie que lui consacra le P. Michel Riquet, s.j. (1898-1993); Donoso Cortès (1809-1853), passé d’un libéralisme conservateur à un catholicisme intransigeant, qui a droit à deux chapitres; Henri Rollin (1885-1955), auteur de L’Apocalypse de notre temps (1939), « étude consacrée au plus célèbre faux de l’histoire moderne et contemporaine, les Protocoles des Sages de Sion » (p. 43); Boris Souvarine (1895-1984), qui « avait magistralement démonté les mécanismes du système stalinien » (p. 53); le médiéviste Ernst Kantorowicz (1895-1963), « né dans une famille juive mais devenu un ardent nationaliste allemand », avant de se résoudre finalement à l’exil en 1938; le philosophe Augusto del Noce (1910-1989), catholique grand connaisseur du marxisme, qui a étudié l’expansion de l’athéisme dans l’histoire de l’Occident. Pour chaque auteur, Baillet brosse une esquisse de biographie tout en commentant certains traits de l’œuvre.

    D’autres textes encore, par exemple l’un sur Nietzsche comme « sujet dangereux » et – de façon plus inattendue – trois chapitres sur des « esprits libres d’outre-Atlantique ». Cela nous vaut une analyse élogieuse des thèses de Samuel Huntington (1927-2008): Baillet perçoit souvent chez lui « des accents spengleriens » (p. 85), mais doute que la plupart des acheteurs français de ses ouvrages l’aient lu attentivement – ce qui est probable. Il y a aussi un chapitre particulièrement intéressant sur la radicalisation du conservatisme américain: Baillet pense avant tout ici au « courant traditionaliste » du paléoconservatisme américain, en contraste avec le libertarianisme et le populisme. Il prête particulièrement attention à la mouvance « racialiste » américaine de milieux conservateurs intellectuels, qu’il prend soin de distinguer « de la lunatic fringe, d’une extrême-droite underground » (du type Ku Klux Klan ou milices) (p. 101).

    Je dois dire qu’un chapitre m’a particulièrement intéressé, même s’il1767409486.gif n’attirera pas prioritairement l’attention de la plupart des lecteurs: celui que Baillet a consacré à un personnage quasiment inconnu, mais que j’avais rencontré en sa compagnie il y a longtemps. Il s’agit de Bernard Dubant, probablement né entre 1945 et 1947, qui « serait mort d’une crise cardiaque en 2006 » (p. 157). Dubant était un catholique traditionaliste intéressé par l’œuvre de René Guénon (1886-1951), qui participa à l’éphémèreNarthex (1974-1978), publication de l’Association pour l’étude et la défense de la culture traditionnelle, « toute petite revue consacrée à la symbolique chrétienne et ouverte à la perspective ‘traditionnelle' » (p. 158), dont je lui achetai d’ailleurs la série. Dubant était un personnage original et cultivé, hors normes et que l’on écoutait avec plaisir. Je ne résiste pas à la tentation de citer la description de son mode de vie:

    « Quand je fis sa connaissance, Dubant logeait dans une chambre de bonne, qui était en quelque sorte sa base arrière parisienne. Dans la capitale, il travaillait occasionnellement comme veilleur de nuit. Et quand il n’était pas à Paris, il allait se mettre au vert dans des châteaux ou manoirs, propriétés de ces descendants encore nombreux que l’on trouvait alors dans les milieux catholiques traditionalistes. Il était engagé par eux comme homme à tout faire, gardant la propriété, tondant la pelouse et s’occupant de petites réparations. Ce mode de vie lui convenait, même s’il ne lui rapportait pas grand-chose.

    « Son activité de veilleur de nuit connut un prolongement inattendu et bénévole lorsque, le 27 février 1977, des catholiques traditionalistes occupèrent par la force l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet. En effet, dans les jours et semaines qui suivirent, il fit partie de ceux qui, se relayant jour et nuit, préservèrent l’église de toute intrusion étrangère et hostile. » (p. 159)

    Comme Baillet qui en esquisse la biographie, un personnage indépendant et réticent à tout embrigadement:

    « Bernard Dubant réunissait en sa personne un tempérament lyrique et un goût prononcé du sarcasme, l’amour de la poésie élégiaque et un sens aigu de la dérision. […] Il détestait la pose et les poseurs, estimant avec raison que les milieux dits d’extrême droite en comptaient beaucoup trop. Il évitait les niais et la niaiserie, qui lui étaient proprement insupportables. » (p. 160)

    Il connut par la suite une étonnante évolution: « Ce fut vers la fin des années 1980 que s’opéra chez Bernard Dubant le grand changement qui devait le conduire des rangs catholiques traditionalistes à l’engouement pour le chamanisme des Indiens d’Amérique et à la défense des ‘religions naturelles’. Son intérêt pour les doctrines traditionnelles extrême-orientales, qui ne datait pas de la veille, lui avait ouvert des perspectives extra-chrétiennes. » (pp. 165-166) Il devint « un ‘païen’ défendant farouchement les ‘religions ethniques' » (p. 163). Il est surprenant de voir comment, même pour des hommes qui se veulent enracinés dans une vision traditionnelle du monde, notre époque encourage des réorientations individuelles en quête de réponses, d’expériences ou de repères: car les vieilles frontières ne sont plus gardées. Le cas de Dubant est loin d’être unique, bien qu’atypique et frappant par l’originalité du parcours et la radicalité du tournant.

    Cette figure marginale et originale serait tombée dans l’oubli le plus complet sans l’hommage posthume et en même temps lucide que lui rend Baillet.

    J’en viens, finalement, à ce titre, qui aura probablement attiré aussi vers le livre des lecteurs qui n’y auront pas trouvé ce qu’ils attendaient. Baillet présente, dans sa préface, Pour la Contre-Révolution blanche comme « un livre de combat »: il l’est, mais pas dans le sens que l’on entend habituellement. La fin de la préface explique le titre. C’est d’abord une manière pour Baillet de refuser « la guerre sémantique appliquée au ‘racisme' », écrit-il, mais aussi ce qu’il perçoit, à la suite du sociologue Jules Monnerot (1908-1995), comme un « projet funeste » de « modifier la teneur de la population française » (p. 15). Face à cette perspective, Baillet entrevoit que « notre seule chance de survie est liée à l’apparition d’un nouveau type humain de race blanche dans les guerres civilisationnelles et ethniques qui s’annoncent » (p. 16). Il ne développe pas ce point, même si le thème surgit dans l’un ou l’autre chapitre (notamment celui sur le conservatisme américain) et si la remarque permet de mieux comprendre l’attention accordée à Huntington.

    Plus confusément que sous la plume de Baillet, ce sont des préoccupations ou sentiments exprimés aujourd’hui plus largement qu’on ne le soupçonne, si l’on tend un peu l’oreille. Ce n’est pas sans quelques arguments que Huntington avait développé sa thèse sur le « choc des civilisations », malgré des aspects de l’analyse qui prêtent à discussion. Dans certaines circonstances, comme nous l’ont montré des conflits « ethniques » ou l’histoire des nationalismes, les signes de ralliement sont finalement des marqueurs « clairs », essentialisés: la race, l’ethnie, la religion. Cela peut atteindre la forme extrême de guerres, comme celles que Baillet entrevoit à l’horizon, dans un avenir encore indéterminé; mais ces attitudes peuvent également se manifester sous des formes moins virulentes, en reprenant ces identités élémentaires comme autant d’étendards permettant de se démarquer d’autres groupes et de tenter de préserver une identité que l’on sent menacée.

    Observateur pessimiste du monde contemporain tout en essayant de discerner ici et là des raisons d’espérer, esprit curieux mais sans goût pour le compromis ou la tiédeur dans le monde des idées et de la politique, Baillet est un bon exemple de ces auteurs résolument de droite, mais indépendants de toutes les chapelles.

    Philippe Baillet, Pour la Contre-Révolution blanche. Portraits fidèles et lectures sans entraves, Saint-Genis-Laval, Éd. Akribeia, 2010, 188 p.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/12/26/lectures-de-droite-autour-d-un-livre-de-philippe-baillet.html

  • Louis XVI 2016 • Gilbert Collard, le 21 janvier 2012, à Marseille, parle du combat à mener

    En ce lendemain de Noël, où nous devons déjà préparer le 21 janvier 2016, nous vous proposons d'écouter - ou réécouter, après quatre ans, l'intervention de Gilbert Collard [18 minutes] au repas-conférence du 21 janvier 2012, organisé par la Fédération Royaliste Provençale à Marseille. Il avait annoncé le 15 janvier sa candidature aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Gard. Il y sera élu député le 17 juin suivant.

    Cette vidéo vous confirmera que nous sommes fondés à dire que les manifestations organisées en France autour du 21 janvier, en souvenir de l'exécution du roi Louis XVI, ne sont pas, ne doivent pas être, seulement des commémorations. Entre la situation où se trouvent aujourd'hui la France, l'Europe et le monde, et la Révolution française, matrice de toutes les autres, qui l'ont suivie avec leur cortège d'horreurs, il y a une évidente filiation. Elle doit être mise en évidence. Et cette mise en évidence doit servir à la compréhension des drames présents. Servir aussi à en sortir. A définir et créer les conditions d'une renaissance.

    La France de 2015-2016 est en guerre extérieure et intérieure. Elle est en Etat d'urgence. Elle vit sous la menace terroriste. Et sous la menace pire encore de perdre son identité et de disparaître. 

    Dans cet esprit, les messes et manifestations du 21 janvier ne pourront pas être de simples commémorations, pour légitimes que soient ces dernières.

    Ainsi, « D'une Terreur l'autre », sera le le thème développé cette année à Marseille, le 21 janvier 2016, au cours d'un nouveau dîner-conférence, dont le programme doit être donné dans les prochains jours.

    Partout en France, ce 21 janvier 2016 doit donner lieu à des messes, commémorations et manifestations de la plus grande ampleur possible. Nous sommes certains que ce sera compris et que l'on s'y rendra en grand nombre.•       

    Gilbert Collard au dîner-conférence du 21 janvier 2012 - Marseille - Lafautearousseau

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Le peuple et les élites : pourquoi ce divorce ?

    Derrière les résultats des dernières élections et le simple constat de la montée du FN se cache, une réalité bien plus inquiétante : un fossé toujours plus grand entre le peuple et ses classes dirigeantes.
    La grande nouveauté du scrutin régional n'est pas la montée du Front national, qui n'est en vérité qu'une conséquence d'un phénomène primaire : le clivage devenu fossé, le fossé devenu abîme entre le peuple et ses classes dirigeantes.
    D'abord un constat à l'état brut : le peuple et les élites n'ont plus les mêmes valeurs ni les mêmes priorités.
    1. Pour le peuple, le danger principal est le terrorisme islamiste. Pour les élites, c'est le fascisme d'extrême droite. La preuve, c'est qu'avec un programme à peu près semblable les scores lilliputiens de la gauche radicale contrastent avec la poussée qui paraît irrésistible de la droite extrême... Un programme à peu près semblable, sauf un point de divergence essentiel : la question de l'immigration. C'est là que se fait la différence. Tandis que Claude Bartolone racialise le scrutin et stigmatise Neuilly avant d'aller s'y faire soigner, que Clémentine Autain invite Tarek Ramadan à l'un de ses meetings préélectoraux et que toute la gauche crie au fascisme, au nazisme, au totalitarisme, et même à Daech à propos du FN, celui-ci capitalise sur les massacres du 13 novembre.
    2. Pour le peuple, l'objectif principal est la sécurité : Sécurité sociale, sécurité de l'emploi, sécurité individuelle. Pour les élites, l'objectif principal est le progrès, grâce à la mondialisation, le commerce, les droits de l'homme. Le peuple se reconnaît dans la nation, comme en témoigne la floraison tricolore du mois dernier, tandis que les élites continuent d'espérer en l'Europe. La rupture entre le peuple et l'idée de progrès, dont la liaison fut constitutive de la gauche au XIXe siècle, est, hélas, le grand événement en fait de culture politique au XXIe.
    3. Le peuple rêve d'un gouvernement de l'intérêt général. Il a la nostalgie de l'unité, comme sous la Révolution française. Il vomit les partis dans lesquels il voit des mafias au service d'intérêts particuliers. Les élites à l'inverse restent attachées à ces partis qui symbolisent et garantissent la sauvegarde de leurs privilèges. Au lendemain du scrutin des régionales, beaucoup de leaders politiques préconisaient, pour favoriser le « renouvellemen t» des élites, le retour à la représentation proportionnelle qui signifie, nul n'en peut douter, le renforcement de l'emprise des partis sur la vie politique ! On croit rêver.
    Le discrédit des partis n'est pas propre à notre époque ; le décalage entre les électeurs et les élus est en quelque sorte constitutif de la démocratie. Le fait nouveau, c'est qu'il n'est plus toléré.
    Il n'est pas non plus propre à la France. En Grèce et en Espagne, il s'est traduit d'abord par des percées d'extrême gauche (Syriza) ; dans une grande partie de l'Europe, il prend la forme de partis d'extrême droite populistes nationalistes et xénophobes comme le FPO fondé par Jorg Haider en Autriche, le Jobbik en Hongrie, voire l'Ukip de Nigel Farage au Royaume-Uni, et bien entendu le Front national en France ; il peut même se donner des allures centristes, comme le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo en Italie. La forme, la dimension, les orientations de ces partis contestataires varient d'un pays à l'autre, en fonction du contexte local. Mais trois griefs reviennent un peu partout.
    1. Les partis traditionnels confondent leurs intérêts particuliers avec l'intérêt général ; ils estiment que tout va bien quand ils gagnent en puissance et confondent leur prospérité avec celle du pays. Or, en bonne démocratie, le critère de réussite d'un parti ne saurait être sa puissance, mais sa contribution à l'intérêt général, fût-ce au détriment de sa popularité. Les partis sont censés contribuer, selon les termes de notre Constitution, à l'expression du suffrage. Dans les faits, ils ont pour unique souci de le confisquer.
    2. Les partis traditionnels sont fermés comme les castes de l'Ancien Régime, verrouillés sur eux-mêmes ; imperméables aux influences extérieures. Lors de leur formation à la fin du XIXe siècle, les grands partis de la social-démocratie européenne reflétaient la diversité de la société civile, exprimée par les syndicats, les coopératives, les mouvements de pensée, les associations particulières. Aujourd'hui, ils se contentent d'être le milieu nourricier des ambitions et le lieu exclusif de recrutement du personnel politique. En stigmatisant l'UMPS, rebaptisée Erpès (Républicains + PS), le Front national tape dans le mille. Il oublie seulement de s'inclure dans ce système quasi mafieux, lui qui fonctionne selon le principe dynastique autour de la famille Le Pen.
    3. Les partis traditionnels, expression de la démocratie représentative, sont structurellement inadaptés à la démocratie d'opinion actuelle. La première ne soumettait les élus au contrôle des électeurs qu'une fois tous les cinq ans. La seconde implique un contrôle permanent par les canaux d'Internet et des sondages d'opinion. L'ère de la toute-puissance des partis quasi dépositaires de la souveraineté nationale dans l'intervalle de deux élections est terminée.
    Conclusion : pour venir à bout du Front national, il ne suffit pas de critiquer son programme ou ses intentions cachées. C'est la structure de la démocratie partisane qui est à réviser en profondeur. Chacun en appelle à un renouvellement. Cela suppose des sacrifices dans la classe politique régnante. En 1791, sur proposition de Du Pont de Nemours, la Constituante décida que la totalité de ses membres seraient inéligibles dans la prochaine Assemblée. Chiche !

    Jacques Julliard  Marianne :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuVEEFlVlZacPRoWrZ.shtml

  • Piero San Giorgio - Témoignage à propos de la manifestation "Sauvage" à Genève du 19 Décembre 2015