Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 8

  • Le Nouvel Ordre mondial espère la mort de la civilisation blanche européenne

    «Si vous ne pensez pas que tout ceci fait partie d’un énorme plan, vous êtes très, très naïf

    Des Etats-Unis à l’Europe, l’élite occidentale permet à un afflux massif d’étrangers d’entrer dans leurs pays, transformant radicalement le visage des sociétés occidentales dans la perspective de diviser, de conquérir et d’étendre son pouvoir militaire et financier sur une planète inconsciente.

    Angela Merkel a été récemment qualifiée par le Time’s Magazinede « Personnalité de l’année » pour avoir pris la tête du mouvement d’accueil des réfugiés dont l’arrivée menace de déchirer l’Union européenne.

    Malgré l’image créée par les médias d’une Europe prête à accepter des masses de réfugiés dans leurs sociétés conservatrices, l’histoire récente nous montre une tout autre face de la situation. Dès 2010, la chancelière allemande Angela Merkel, pour répondre à la montée de sentiments hostiles à l’immigration, choqua le monde en reconnaissant que les efforts de créer une société multiculturelle en Allemagne avaient « complètement échoué ».

    Aujourd’hui, Merkel a adopté un ton tout à fait différent face à la vague de réfugiés qui assaille l’Europe des quatre points cardinaux. Comptant sur l’absence de mémoire de l’opinion publique, le leader allemand a souhaité la bienvenue sur toute la longueur de la frontière de son pays, disant au monde que l’Allemagne accepte son destin en admettant plus d’un million d’arrivées nouvelles ; presque le même jour, 130 personnes étaient tuées par des gens se réclamant du fondamentalisme islamiste en région parisienne.

    Une partie du changement sentimental à l’égard des réfugiés est venue de l’histoire tragique d’Aylan Kurdis, l’enfant syrien dont le corps a été rejeté par les flots sur la côte de la Turquie, une fois que le bateau dans lequel il voyageait eut chaviré. Bien sûr, les médias détenus et contrôlés par de grands groupes, et jamais en reste pour parler d’un événement tragique (surtout s’il est accompagné de photos choquantes), l’ont publié sur la première page de tous les journaux européens. C’étaient les mêmes journaux qui ignoraient les malheurs des enfants du Moyen-Orient victimes des agressions de l’OTAN contre des pays souverains comme l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et maintenant la Syrie. Il suffit de lire le sous-titre de la première page du Sun, quotidien anglais, qui affirmait : « Bombardez la Syrie pour venger Aylan ». C’est ainsi qu’on instrumentalise une tragédie pour vendre à l’opinion la plus laide des politiques : la guerre.

    Alors que les Européens sont forcés, par une campagne médiatique permanente, à accepter les réfugiés syriens ou sinon paraître des néofascistes (un terme que peu d’Allemands arrivent à accepter en raison du souvenir atroce de l’Allemagne nazie, souvenir que les médias ravivent sans cesse dans le cœur des Allemands), les réfugiés sont attirés comme par un aimant par une Europe qui promet l’argent facile et des emplois à gogo. Notons toutefois qu’il est prouvé que la plupart des nouveaux arrivants en Europe ne viennent pas de Syrie mais d’autres pays déchirés par la guerre comme l’Afghanistan, l’Irak et la Libye.

    Les réfugiés reçoivent en Allemagne jusqu’à 345 euros par mois du gouvernement alors qu’en Suède ce chiffre est de 224 euros. Comparé à la situation des pays d’où viennent les réfugiés, la tentation de recevoir de l’argent automatiquement est impossible à ignorer.

    Ce chaos a-t-il été planifié ?

    Même si, en apparence, la crise des réfugiés sembla avoir pris les gouvernements occidentaux par surprise, en fait elle correspond à leur plan de domination mondiale (une domination tous azimuts) qui fut présenté par un groupe aujourd’hui disparu de néoconservateurs américains connu comme « le projet pour un nouveau siècle américain » (PNAC). En septembre 2000, le groupe a sorti un document qui a pour titre « Reconstruire la défense américaine, les stratégies, les forces et les ressources pour un nouveau siècle » dans lequel des individus assoiffés de volonté de puissance affirment leur but d’asseoir la puissance américaine dans le monde entier afin de rester la super-puissance mondiale suprême.

    Le PNAC identifie 5 nations comme « profondément hostiles à l’Amérique » : la Corée du Nord, l’Irak, l’Iran, la Libye et la Syrie (un peu plus tard l’ancien général américain Wesley Clark en ajoutait trois autres à cette liste : le Liban, la Somalie et le Soudan). On ne s’étonnera pas que deux de ces cinq pays ont déjà été victimes d’une occupation/capitulation dirigée par les Etats-Unis, tandis que la Syrie essaye encore de survivre, et ce uniquement grâce à l’intervention de la Russie. Moscou semble être arrivé à la juste conclusion que l’Etat Islamique est une armée créée et mandatée par les Etats-Unis pour détruire les murs de protection des Etats souverains.

    A en juger par l’ampleur de ces plans diaboliques, il est totalement impossible que les Etats-Unis n’aient pas prévu qu’un flot de réfugiés désespérés se dirigerait bientôt vers l’Union européenne à la recherche de leur survie. Mais, là encore, cela correspond à une partie du plan d’ensemble désiré par les élites américaines, car sinon ils n’affirmeraient pas aussi agressivement les droits des étrangers illégaux face aux droits de leurs citoyens de souche. C’est clair quand on voit les désastres provoqués par l’élite occidentale dans l’économie européenne où des nations comme la Grèce, l’Italie, le Portugal et d’autres sont au bord de la faillite, ne survivant que grâce à des prêts impossibles à rembourser imposés par le FMI et la Banque mondiale.

    Il est tentant d’appeler l’attention sur la vie pittoresque de Barack Hussein Obama – premier président américain noir d’origine kenyane dont on sait qu’il a des opinions bien précises sur la façon dont ont été et sont traitées les minorités – pour expliquer la destruction des frontières nationales dans le monde entier et surtout de façon frappante aux Etats-Unis et dans l’Union européenne. En fait, le milliardaire de l’immobilier Donald Trump semble avoir réussi à se faire nommer candidat des Républicains à l’élection présidentielle sur la seule promesse de construire un « mur gigantesque » pour séparer l’Amérique du Mexique. Alors, pourquoi Obama ne fait-il pas la même promesse pour faire taire une bonne fois pour toutes ce Trump menaçant ?

    Bien que je pense qu’Obama est prédisposé à la fois par la couleur de sa peau et par son histoire à montrer de la compassion pour le sort des réfugiés et des minorités, et par conséquent peu enclin à fermer les frontières de l’Amérique, je ne pense pas que la race du président américain puisse tout expliquer (ce qui empêcherait d’ailleurs toute critique à son égard comme émanant d’un raciste). Le fait est là : Obama applique une ligne écrite il y a plusieurs années. Washington est sous la coupe de manipulateurs cachés trop puissants pour que le hasard intervienne de quelque façon que ce soit dans la politique des Etats-Unis.

    Selon le sociologue allemand Gunnar Heinsohn, au milieu du XXIe siècle, des millions de migrants en provenance d’Afrique et d’Asie (950 millions d’entre eux voudraient d’ores et déjà s’implanter dans l’Union européenne) vont plonger l’Europe dans un retour à la barbarie. N’est-ce pas exactement ce que Barack Obama, avec ses racines africaines, souhaite grâce à sa politique étrangère ?

    Ce serait une erreur de reprocher à l’individu Barack Hussein Obama de détruire la civilisation blanche européenne si fière dans le passé (qui ne tient plus qu’à un fil aujourd’hui dans quelques foyers de résistance tenace comme la Russie, la Hongrie et la Biélorussie). Le responsable est surtout le système maléfique que tout président américain est contraint d’accepter ou de combattre dès son arrivée dans le Bureau ovale (John F. Kennedy est peut-être la meilleure preuve de ce qui arrivera à tout président des Etats-Unis qui essaiera d’être indépendant et d’exiger un véritable changement).

    Nous ne pouvons plus nous permettre de nous faire des illusions sur ce qui se passe réellement dans le monde aujourd’hui. Les Etats-Unis s’activent pour détruire volontairement les vieilles nations, ce véritable ciment qui maintient l’unité des cultures et des civilisations. Peu importe si l’Etat est un ami ou non, chrétien ou musulman, riche ou pauvre. Le plan essentiel est de détruire toute homogénéité raciale et de la remplacer par un système unipolaire impérial dirigé par les Etats-Unis et reposant sur la force brutale pour maintenir « l’ordre et la paix ». Comme déjà dit, c’est plus facile si les citoyens n’ont plus rien de commun avec leurs voisins. Le microcosme de ce système démoniaque est déjà à l’œuvre auprès de l’Américain moyen, aux Etats-Unis, où la police vient de recevoir un armement militaire à user contre le peuple américain. Pendant ce temps, nos frontières restent ouvertes aux tueurs, aux violeurs et aux trafiquants de drogue d’Amérique du Sud.

    En Europe, exactement la même tragédie se joue comme un meurtre de sang-froid en plein jour. Comme le veut la téméraire politique étrangère américaine devenue folle après les attentats du 11 septembre, les pays de l’OTAN sont entraînés, impuissants, dans des batailles en dépit des cris et des protestations des peuples contre ces guerres illégales qui ont déjà eu lieu en Irak, en Afghanistan, en Libye et aujourd’hui en Syrie. Toutes ont abouti, ou aboutiront bientôt, à des Etats en faillite.

    Mais les véritables Etats faillis seront finalement ceux de la vieille Europe coloniale qui est sur la ligne de front du tsunami de réfugiés provoqué par les Etats-Unis qui ruine actuellement la région et menace de submerger toutes les villes, de Lisbonne à Helsinki. Ce développement se poursuit entre les mains de Washington tandis que les peuples d’Europe – de plus en plus terrifiés par les actes de guerre, le terrorisme et l’effondrement financier organisés et planifiés – sont à la recherche d’un sauveur pour venir à leur secours. Le moment venu, ils marcheront gaiement et aveuglément vers leur captivité, tels des agneaux sur le chemin de l’abattoir, croyant qu’ils sont libres jusqu’au moment final de leur destruction – autrement dit, quand le véritable visage du tyran mondial leur aura été révélé et qu’il sera trop tard pour inverser leur destin.

    Robert Bridge, Russia Insider, 20/12/2015

    Robert Bridge :
    http://russia-insider.com/en/robert_bridge

    Titre original :
    US Elites Are Trying to Destroy Europe with Immigrants
    http://russia-insider.com/en/politics/us-elites-are-trying-destroy-europe-immigrants/ri11942

    Source : Russia-Insider.com

    http://www.polemia.com/le-nouvel-ordre-mondial-espere-la-mort-de-la-civilisation-blanche-europeenne/

  • Un système financier propre à l'Eglise orthodoxe russe?

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

    ll y a vingt ans, pendant l'ère Eltsine, alors que la Russie était soumise à une hyperinflation provoquée par les contraintes du FMI et la multiplication d'initiatives spéculatives provenant autant des oligarques russes que de divers intérêts financiers siégeant à Wall Street, l'Église orthodoxe russe avait présenté une proposition visant à la mise en place sous son égide de services bancaires sans intérêts.
     
    En janvier 2015, au plus profond de la crise financière, avec un rouble valant la moitié de ce qu'il valait quelques mois plus tôt et des prix du pétrole en chute libre, le Patriarcat de Moscou avait réitéré sa proposition.

    Son conseiller juridique Dmitri Lubomudrov avait déclaré à l'époque qu'au nom de la Russie toute entière, l'Eglise orthodoxe voulait échapper à la domination du système financier occidental, en instaurant son propre système. Celui-ci reposerait, comme celui de la banque dite islamique s'étant auto-instaurée parallèlement dans les pays musulmans pour réinvestir les pétro-dollars, sur la moralité orthodoxe et les contributions que peuvent y trouver les hommes d'affaires en quête de sécurité. Parmi ses caractéristiques, il y aurait l'émission de crédit sans intérêt et l'interdiction des investissements dans les casinos ou dans des activités allant à l'encontre des valeurs morales de l'Eglise.

    Il faut rappeler qu'en Russie, celle-ci est de plus en plus présente et recrute un nombre croissant de fidèles. On peut les estimer à 70 % de la population, les athées proclamés ne dépassant pas les 10%, les musulmans pratiquant étant estimés à 20%. De plus, comme cela n'a échappé à personne, Vladimir Poutine et ceux qui se rassemblent derrière lui pour redresser la Russie, n'hésitent jamais à faire appel aux valeurs de l'Eglise orthodoxe pour cimenter l'identité de la société russe. Il n'hésite pas lui même à manifester des signes de pitié. Il est vrai que ses homologues aux Etats-Unis ont toujours fait de même concernant leur propre religion. En Europe et notamment en France, le principe de laïcité interdit de telles invocations.

    La Chambre de commerce et d'industrie russe

    Tout récemment, le projet d'un système bancaire orthodoxe a reçu le soutien de Sergei Katyrin, à la tête de la Chambre de commerce et d'industrie russe. Il s'est dit prêt à en discuter de façon plus approfondie. L'initiative visant à mettre en place des prêts sans intérêts présente pour lui une possibilité de réduire la dépendance de la Russie au système bancaire américano-européen, machine de guerre, a-t-il dit pour obliger la Russie à choisir le camp occidental.

    Tout comme les modèles bancaires islamiques ont interdit l'usure, le système financier orthodoxe ne permettrait pas d'intérêts sur ses prêts. Les participants à ces systèmes partagent les risques, les profits et les pertes. Tout comportement spéculatif est interdit, ainsi que comme indiqué ci-dessus, les investissements dans le jeu, la drogue et d'autres entreprises qui ne respectent pas les valeurs chrétiennes orthodoxes.

    Il conviendrait pour cela de créer une nouvelle banque réservant ses crédits aux opérations à faible risque, de façon à ne pas mettre en danger les fonds qui lui seraient confiés par les institutions et les épargnants privés. Cette banque viserait en priorité le financement d'opérations dans le secteur dit « réel » de l'économie, de préférence aux investissements financiers dits virtuels. Les investissements recommandés par le gouvernement bénéficieraient en premier lieu de ces financements.

    Il s'agirait dans une certaine mesure de la mise en place d'une banque de dépôts finançant des dépenses constructives, se distinguant d'une banque spéculative à risque intervenant sur le marché spéculatif international. Ainsi serait recréée la distinction entre banques de dépôts et banques d'investissements à risque, que le système bancaire et financier international s'est toujours refusé à remettre en vigueur depuis l'abrogation aux Etats-Unis en 1999 du Glass-Stegall Act de 1933 imposant cette distinction.

    Un certain scepticisme

    Malgré la sympathie qu'elle recueille, la proposition de Finance orthodoxe éveille en Russie même beaucoup de réserves. Ne donnerait-elle pas un poids excessif à cette Eglise, au risque d'en faire le moment venu un acteur essentiel pour s'opposer à Vladimir Poutine et aux modernistes. Ceci d'autant plus qu'interpréter au regard de la morale de l'Eglise orthodoxe tous les investissements scientifiques et technologies futurs de la Russie compromettrait le rôle que celle-ci veut se donner au sein du Brics et de l'Organisation de Shanghai. Par ailleurs, le financement de grands projets par les institutions financières actuellement en cours de mise en place, notamment par l'AIIB, pourrait être jugé « non-orthodoxe ». L'exemple du détournement au profit des mouvements terroristes de beaucoup d'investissements financés par la Banque islamiste n'a rien de rassurant.

    La volonté d'échapper à la tyrannie de Wall Street et à la domination du monde par les intérêts financiers transnationaux, si elle était véritablement assumée par les autorités russes, supposerait cependant que des structures bancaires et financières nouvelles soient mise en place. La tentative actuelle de créer un réseau interbancaire alternatif à Swift dominé par les intérêts anglo-saxon en fournit un exemple. Mais pour cela il faut ne pas se limiter à la seule Russie, mais intéresser un grand nombre de nations, non seulement celles du Brics mais d'autres qui dans le monde veulent s'affranchir de la domination américaine.

    Ce projet pourrait alors en cas de succès intéresser un certain nombre de pays européens voulant échapper au malthusianisme imposé par l'euro ou l'Union européenne afin de retrouver un minimum de souveraineté. Nous avons ici même plusieurs fois proposé à l'initiative d'un de nos experts le projet d'un fonds européen d'investissements stratégiques capables de faire appel à l'épargne européenne sous forme d'Obligations à Durée Indéterminée. Un tel projet pourrait certainement converger avec des initiatives russes analogues. Mais en Europe la référence au Patriarcat de Moscou et de toute la Russie, selon le nom qu'il se donne, pourrait inquiéter beaucoup de petits et moyens épargnants dont les valeurs morales ne seraient pas pour autant discutables au regard d'une conception plus universelle de ce que pourrait être la morale.

  • Que cache la polémique des crèches ?

    Libre Journal des Débats du 23 décembre 2015, dirigé par Charles de Meyer surRadio courtoisie présenté par Charles de Meyer avait pour thème :

    "Que cache la polémique des crèches ? De la laïcité à la haine se soi."

    Invités :

    • Charlotte d'Ornellas (Boulevard Voltaire)
    • Hubert Champrun (Monde & Vie)
    • Michel Janva

    Pour (ré)écouter l'émission :

    Libre journal des débats 23.12.15

    Michel Janva

  • À propos du "catholicisme avancé" - faits et hypothèses

    Il existe incontestablement un "style", un "ton", une atmosphère "catholique avancé", on pourrait aussi parler de "nouvelle culture catholique".

    Je vais proposer quelques pistes pour situer l'histoire et l'actualité de ce "nouveau catholicisme". Les éléments que je présente ne prétendent évidemment pas épuiser le sujet : ils sont à croiser avec beaucoup d'autres acquis pour tenter d'obtenir un schéma explicatif complet de l'histoire récente de l'Eglise.

    Je vais d'abord exposer quelques faits, qui pourront peut être apparaître assez disparates. J'essaierai ensuite de montrer que l'on peut proposer une théorisation permettant d'expliquer ces différents constats. 

    1 - Le dialogue et la réconciliation comme méthodes

    René Rémond, ancien dirigeant national de la JEC, président de l'Université de Nanterre et du Centre catholique des intellectuels français : « Le Centre des intellectuels catholiques a d'emblée été conçu comme un lieu de rencontre, un trait d'union entre les chrétiens et les incroyants, l'intelligence et la foi. La perspective initiale était celle du dialogue, d'une confrontation qui permette de formuler le contenu de la foi en termes recevables pour des exigences intellectuelles et, inversement, de transmettre à l'Eglise les questions que les progrès de la réflexion -par exemple le développement des sciences de l'homme- peuvent poser à l'intelligence de la foi. L'intelligence devait tenir dans la culture chrétienne de chacun et dans la vie de l'Eglise une place importante (...) il ne devait pas y avoir de contradiction entre la foi et le mouvement des idées ; il fallait travailler à les rapprocher, à les réconcilier si d'aventure les hasards de l'histoire les avaient séparés ou rendus antagonistes »

    2 - Un exemple : le dialogue avec la psychanalyse

    L'Eglise ne pouvait par exemple rester indifférente face à l'apparition et au développement de la psychanalyse. C'est un cas complexe : 

         -la psychanalyse met en ordre et "rationalise" dans une certaine mesure des connaissances empiriques autour du psychisme (refoulement, sublimation), ce que les directeurs de conscience ne peuvent négliger ; 

         -mais elle se pose aussi en quelque sorte en "concurrente" vis à vis de la direction de conscience ; 

         -elle prend par ailleurs des formes mondaines et dilettantes peu défendables ; 

         -enfin elle envahit la vie quotidienne (médecine scolaire, médecine du travail, vulgarisation par les médias), son usage est alors parfois purement idéologique (les problèmes les plus divers sont transmutés en "complexes" ou en "problèmes personnels"). 

    Effectivement, l'Eglise va approcher très tôt, dès le début de son institutionnalisation en France, le monde de la psychanalyse. Des religieux prédisposés par leur formation (psychologie ou médecine) à aborder ce domaine participeront à des colloques, séminaires, revues de psychanalyse. Un espace de dialogue très étroit (cela concerne peut être une trentaine de personnes) entre le catholicisme et la psychanalyse va se constituer. Une sorte de petite avant garde de la nouvelle cure des âmes, si l'on ose dire.

    Quels vont être les résultats de ce "dialogue" entre l'Eglise et la psychanalyse ? C'est particulièrement difficile à estimer, car c'est très "impalpable". Il convient de distinguer les deux faces du problème : l'influence de la psychanalyse sur l'Eglise, l'influence de l'Eglise sur le monde de la psychanalyse.

    1 - Il est notoire que les acquis de la psychanalyse sont mis en oeuvre depuis longtemps pour le discernement des vocations, notamment le repérage des personnalités "névrotiques".

    Question beaucoup plus délicate : la morale catholique est-elle désormais teintée de psychanalyse ? On sait que les notions de faute, de culpabilité et de pêché ont été largement liquidées, du moins dans la pastorale sinon dans les textes. Il est certain que la psychanalyse a apporté une caution "scientifique" à cette liquidation et à l'aggiornamento de la morale catholique : une certaine lecture "scientifique" des actes autrefois condamnés moralement a contribué implicitement à dissoudre les prescriptions morales de l'Eglise traditionnelle.

    2 - Un aspect moins évident est tout aussi important : certains groupes de psychanalystes d'avant garde ont été amenés à considérer à nouveaux frais la place de la religion dans l'histoire et à s'interroger sur les limites d'un certain scientisme. De nombreux travaux de tendance spiritualiste témoignent de cet intérêt des psychanalystes pour les religions.

    3 - Le prophétisme des trente glorieuses

    C'est un aspect très méconnu mais sans doute essentiel du "dialogue catholique" des trente glorieuses. Dans certains cercles de militants catholiques avancés, à l'intersection du discours économique et technocratique très optimiste des aterrennées 1960 et du syncrétisme teilhardien va se constituer une sorte de "prophétisme théologico-économique", une sorte d'apologie naïve de l'économie capitaliste et de la technocratie dont nous subissons peut être encore les effets.

    Il convient cependant de préciser que les grands commis de l'Etat qui ont écrit sur ces sujets vers 1960 glorifiaient un capitalisme réglementé voire planifié et non le libéralisme mondialiste sans freins qui n'apparaîtra en France qu'avec l'arrivée au pouvoir des "cathos de gauche", c'est à dire après 1981.

    Cette apologie de l'économie capitaliste et de la technocratie constitue-t-elle une étape fondatrice de ce qui deviendra quelques décennies plus tard un prophétisme économique mondialiste généralisé au sein duquel l'Eglise jouera une partition importante ? Je n'ai pas trouvé de travaux évoquant cet éventuel enchaînement, et laisse donc cette question en suspens, tout en soulignant qu'elle me semble fondamentale.

    Dans le monde rural, la JAC adhérera également dès les années 1950 à un prophétisme progressiste et activiste du plus mauvais aloi. Mise en place de l'horreur de l'élevage industriel, remembrement frénétique, recherche débridée de la productivité, et donc indifférence à la souffrance animale et à la destruction de la nature : la rupture avec l'histoire organique qui sous-tendait le monde paysan et le tissu paroissial rural français va être totale. Et le monde rural ne survivra pas à cet activisme qui semble bien "branché" là encore sur l'économie mondialisé en cours d'installation...

    4 - Un anticléricalisme spécifique dans l'Eglise

    A l'intérieur de l'Eglise on trouve un étrange anticléricalisme rampant développé par des "laïcs avancés" qui rêvent de dicter leur conception de l'Eglise et de la place respective des clercs et des laïcs à la hiérarchie catholique.

    On sait que depuis 1960 environ des "militants" laïcs ont mené une longue lutte contre l'ancienne hiérarchie catholique. Une lutte au cours de laquelle ils ont engagé tous leurs nouveaux savoirs religieux, mêlant théologie et sciences humaines. 

    Aujourd'hui, ces prétendants à un nouveau genre de service religieux sont confortés dans leur volonté de changement par les multiples formations à la théologie qui sont désormais proposées aux laïcs. Suite à l'effondrement des vocations à la prêtrise, de nombreuses institutions catholiques forment en effet les laïcs aux sciences religieuses. Certains ont donc développé, à l'intérieur de l'Eglise et avec les moyens de l'Eglise (formation, cours du soir) un anticléricalisme savant, un anticléricalisme "fondé" : ils alignent imperturbablement textes et références bibliques, exégétiques, herméneutiques... 

    Toutes ces virtuosités théologiques, liturgiques, esthétiques sont évidemment des formes discrètes de manipulation douce de l'Eglise "ancien style" et donc des fidèles "naïfs". 

    Ce qu'il est donc important de relever, c'est que cet anticléricalisme savant est totalement différent de l'ancien anticléricalisme "laïque". C'est de l'intérieur de l'Eglise et au nom d'une religion plus pure et plus savante que les fonctions cléricales classiques sont "interrogées", "mises en question"...

    5 - Un énorme paradoxe du nouveau catholicisme

    Le discours des nouveaux catholiques ne manque jamais d'évoquer le dépouillement, la simplicité, le retour aux origines. l'absence d'ostentation. Un peu comme si une nouvelle ère de reconquête des âmes inspirée par l'époque apostolique allait s'ouvrir.

    Visiblement, cela n'a pas marché. Par exemple en France entre 1980 et 1990, 70 % des pratiquants (70 % ! ) quittent l'Eglise. Mais ce discours était-il fait pour "marcher" et pour "retrouver" réellement la ferveur et la "simplicité" de l'Eglise des origines ? Evidemment non. Sous cette rhétorique se mettait en place bien au contraire un nouveau catholicisme élitiste, anti-populaire, hautain et méprisant.

    Rien n'est plus élitiste que cette littérature croisant la théologie et les sciences humaines, rien n'est plus anti-populaire que cette relégation des ornements et du décorum "sulpiciens" et leur remplacement par du mobilier design et des oeuvres d'art contemporain, rien n'est plus brutal que cette suppression des dévotions les plus traditionnelles que les croyants "simples" aimaient.

    On sait que le nouveau style adopté dans l'Eglise tend à estomper l'opposition entre clercs et laïcs. Certes, mais à l'inverse il met très nettement en place de nouvelles barrières apparaissant pour le moins incongrues dans l'Eglise catholique : des barrières entre initiés et non initiés aux nouveaux cultes, à la nouvelle esthétique, à la nouvelle morale. On aboutit donc, dans les cas extrêmes, à constituer des églises de militants, pour ne pas dire de complices, desquelles le croyant "ordinaire", celui qui n'est pas un "chrétien en recherche" et qui ne connait pas les codes, est implicitement exclu...

    6 - Les cathos de gauche contre le catholicisme populaire, et contre le Parti communiste

    Après leur prise de pouvoir en 1981 les cathos de gauche, les bobos se sont empressés d'infiltrer et de détruire le Parti communiste. Pourquoi ?

    Examinons d'un peu près l'argumentation développée par les "chrétiens de gauche" contre le communisme. C'est la même que celle qu'ils développent contre l'Eglise : critique des "appareils" et de la "bureaucratie" !  Ceci confirme donc que ces groupes développent une sorte de "nouvelle morale" anti-institutionnelle et surtout anti-populaire, qu'ils appliquent partout...

    Et à ce propos, on doit considérer ceci : en France, les militants de base du Parti communiste, et même une bonne partie des cadres, n'ont jamais donné dans l'athéisme militant, ni même dans l'anticléricalisme.  

    Et ce sont bel et bien les "cathos de gauche" qui vont détruire le catholicisme populaire, qui n'avait jamais été sérieusement mis à mal par les communistes...

    L'avant garde qui a détruit l'Eglise en France n'est pas du tout teintée de marxisme comme on l'affirme très souvent sans considérer la réalité des faits : cette même avant garde s'est en effet précipitée pour détruire aussi le Parti communiste : une avant garde qui détruit à la fois le catholicisme populaire et le communisme présente inévitablement des dispositions mentales et sociales spécifiques qu'il faudrait identifier si l'on voulait vraiment commencer à comprendre sérieusement l'histoire récente.   

    7 - La base "catho de gauche" dépassée par l'intellectualisation

    Georges Montaron, directeur de Témoignage chrétien, ancien dirigeant fédéral de la JOC : " Il est temps de s'opposer à l'intellectualisation de l'Eglise. Quand l'Eglise catholique transforme sa liturgie pour la rendre plus proche du peuple, j'applaudis. Je n'oublie pas que j'ai dû subir, pendant près de quarante ans, la dictature du latin, langue dont j'ignorais tout et qui m'était parfaitement étrangère (...). En revanche, quand j'assiste à certaines cérémonies d'aujourd'hui où le prêtre multiplie les lectures, les commentaires, exégèses, gloses, paraphrases et autres explications de textes, dans des églises aussi dépouillées que des tombeaux, et où chacun, sans mot ni geste, s'abîme dans les réflexions les plus profondes et les cogitations les plus interminables, je me demande si l'on peut encore partager sa foi sans avoir une licence de théologie dogmatique."

    8 - Saturation d'intellectualisme et retour à la tradition

    On commence à saisir que, dans le nouveau catholicisme, la volonté de se distinguer des croyants ordinaires peut prendre les formes les plus paradoxales et les plus inattendues. C'est ainsi que saturés d'intellectualisation certains "croyants avancés", jusqu'alors non pratiquants ou "pratiquants distanciés" pourront se tourner, toujours par recherche d'originalité vers...le catholicisme le plus traditionnel et le plus orthodoxe. On jettera aux orties tout ce qu'on a lu sur l’exégèse, l'herméneutique, l'anthropologie religieuse et l'on retrouvera la tradition catholique. Pour un temps tout au moins, peut être jusqu'à une prochaine lubie spirituelle... 

    9 - Catholicisme, moralisme confus et politique

    Il est certainement inexact d'affirmer que le catholicisme est exclu du monde du pouvoir en France. On peut penser au contraire qu'il est très présent. Mais sous des formes très spécifiques, essentiellement ce qu'on nomme le "catholicisme de gauche". Catholicisme activiste, volontariste, progressiste, faussement naïf. On sait que de très nombreux élus sont issus de l'Action catholique spécialisée

    On doit considérer que ce catholicisme militant qui d'ailleurs ne s'avance pas toujours sous sa véritable identité, imbibe des milieux très différents. Mais est-ce encore le catholicisme ? C'est un activisme, c'est un moralisme, ce n'est peut être plus une religion, ce n'est peut être plus qu'un discours moral fabriqué, avec des fragments de christianisme, mais pas seulement des fragments de christianisme, ce n'est peut être qu'une sorte de magma moral constitué de bric et de broc. Mais évidemment tout à fait adapté au capitalisme mondialisé.

    A ce propos il est pathétique de constater que le moralisme de plomb que nous subissons, omniprésent, confus et insaisissable n'a guère été étudié sérieusement et n'a pas même reçu de dénomination claire et univoque. On gémit beaucoup sous le joug de ce moralisme fabriqué par le mondialisme, mais on ne cherche guère à l'étudier, à saisir son origine et ses caractéristiques.

    10 - De l'école catho à l'école catho branchée 

    Il convient de ne pas confondre l'école catholique et l'école catholique avancée

    L'école catholique avancée s'oppose à la fois à l'école catholique attardée (vous savez celle où l'on apprenait le catéchisme) et à l'école laïque républicaine banale. Comment expliquer cela ? C'est que, pour le catholique avancé, l'école catholique et l'école laïque sont l'une et l'autre "dépassées", "ringardes", "vieux jeu".

    Soyons attentifs : l'école laïque, républicaine et obligatoire a-t-elle bonne presse dans les groupes dominants ? Pas du tout ! Elle est implicitement raillée et moquée pour son moralisme d'un autre âge, son scientisme daté. Seuls de vieux instituteurs osent peut être encore avouer publiquement leur nostalgie de "la laïque". L'école laïque est raillée de même qu'est raillée et moquée l'école catholique "à l'ancienne".

    Que se passe-t-il donc ? Les catholiques avancés, en compagnie d'autres groupes, sont à la recherche de l'école et de la morale adaptées au mondialisme et renvoient l'école catholique et l'école laïque à leur provincialisme, à leur passéisme, à leur moralisme naïf. On est passé à un schéma comportant trois acteurs :

         -l'école catholique traditionnelle

         -l'école laïque 

         -la nouvelle école catholique avancée, l'école "cathos de gauche" 

    L'école catholique et l'école laïque "du passé" se trouvent ainsi surplombées par un autre type d'école, par de nouvelles conceptions éthiques et esthétiques répondant aux exigences du capitalisme mondialisé. La nouvelle classe mondialisée trahit à la fois la religion et la "laïcité" "à l'ancienne" en inventant de nouvelles donnes, dans l'ordre esthétique surtout. 

    11 - L'espace de l'Eglise d'avant garde

    Il faudrait étudier comment cette appropriation de l'Eglise par des groupes sociaux acquis au mondialisme transforme, consciemment ou inconsciemment, la vision du monde de la hiérarchie catholique. 

    On peut penser que les campagnes des pays européens n'intéressent déjà plus une Eglise acquise au prophétisme mondialiste : à quoi bon envoyer à nouveau des missionnaires dans ces régions où ne survivent que des ploucs ruinés et désespérés, blancs et perspicaces de surcroît. Les villes "culturelles" d'importance mondiale retiennent au contraire toute son attention, ce sont les véritables "nefs" de l'Eglise branchée. Mais le plus intéressant à relever, ce sont les nouveaux lieux de culte de l'Eglise mondialiste en représentation, les nouveaux "choeurs" de l'Eglise : les tribunes des grands institutions internationales.

    12 - Une tentative d'explication

    Nous avons réuni un certain nombre de faits, il faut tenter d'avancer maintenant un schéma explicatif général.

    La "nouvelle Eglise" semble issue de la rencontre, dès avant 1950, entre une "avant garde intellectuelle" du bas-clergé, inquiète et mal placée, surtout constituée d’aumôniers des mouvements d'Action catholique, cherchant à adapter la fonction cléricale aux nouvelles donnes de la société et des groupes sociaux ayant des dispositions mentales analogues, "avancées". Clercs et laïcs "avancés" vont confronter leurs visions critiques de l'Eglise et leurs revendications et les nouvelles conceptions du catholicisme vont émerger de ces rencontres. 

    1 - L'Eglise deviendra d'abord dans les années 1950 une église de militants. De militants activistes méprisant les "attardés". On n'insistera jamais assez sur ce point. Les militants de l'Action catholique vont "foncer" avec un optimisme déroutant dans les domaines les plus divers, rompant en quelques années avec toute la tradition donnant la primauté à la contemplation et à la voie mystique... La rupture fondamentale est sans doute là. Faut-il ajouter qu"ils vont foncer sous les ordres du capitalisme mondialiste en cours d'installation ? J'aurais tendance à le penser.

    2 - En ce qui concerne le sommet de la hiérarchie de l'Eglise, les intellectuels issus de la mouvance personnaliste vont occuper après Vatican II les positions essentielles dans l'Eglise et dans le monde des médias, de la presse et de l'édition catholiques. 

    3- Mais cette "ancienne avant garde" consacrée par l'Eglise installée va se trouver à son tour rapidement dépassée et "ringardisée". L'ancienne avant garde personnaliste a investi l'Eglise, mais dès que ses exigences sont devenues la norme, d'autres revendications se sont profilées à l'horizon, en particulier dans le domaine esthétique. 

    L'activisme ayant joué son rôle, l"éradication du catholicisme rural et populaire, l'Eglise a été quasiment accaparée par un nouveau groupe social.

    En un mot, on pourrait dire que l'on est passé après 1980 de l'activisme et du personnalisme à l'esthétisme.

    Les mentalités étranges qui sont alors apparues dans l'Eglise vers 1980 chez nombre de croyants des grandes villes et chez beaucoup de prêtres ne les croisent-on pas aussi hors de l'Eglise ? Ne sont-elles pas spécifiques de certaines populations urbaines qui, précisément, se disent et se pensent "avancées " ?

    Mais oui : les mentalités des "nouveaux catholiques" actuels évoquent irrésistiblement les mentalités développées dans le monde "arty" et "bourgeois bohème". Ce sont les mêmes dispositions mentales qui sont investies là dans la religion, ici dans l'art : refus du commun, recherche de l'originalité, calculée et stratégique, goût pour la "provocation", mépris des gens simples.

    C'est donc bel et bien l'apparition d'un nouveau groupe social, d'une "nouvelle bourgeoisie" qui explique ce processus de distanciation appliqué au catholicisme, mais aussi à d'innombrables domaines, en fait à tous les domaines. Les "nouveaux bourgeois" ne réservent pas leur attitude sceptique et distante au catholicisme : ils la mettent en oeuvre aussi dans les domaines dans l'art, dans leur style de vie, dans la politique... 

    Cette nouvelle mentalité n'est pas facile à décrire en quelques mots : c'est un mélange inédit d'assurance, d'opportunisme, d'hypocrisie, de masochisme, de mépris des classes populaires... Distanciation, esthétisation, ironisation, dilettantisme, provocations... Ces jeux autour et "au dessus" du catholicisme seront sans fin, le refus du sérieux étant constitutif de la mentalité de cette classe.

    4 - Un processus de prises de distances avec l'Eglise traditionnelle semble donc irrémédiablement installé. 

    Ce processus de distanciation est un processus de fond qui touche tous les domaines de la vie religieuse et qui prend toujours plus d'ampleur, on ne peut donc essayer de le schématiser en quelques lignes. On peut seulement évoquer quelques grands faits évidents :

         -la distanciation face aux pratiques de dévotion "populaires" (récitation du chapelet, pratique des ex-voto) ;    

         -la distanciation face à la littérature édifiante ou hagiographique (ouvrages de piété, vies de saints "naïves") ; 

         -la distanciation face à l'esthétique traditionnelle de l'Eglise (ornements, mobilier d'église) ;

         -l'intégration des sciences humaines aux données traditionnelles de la foi : 

                 -d'abord le personnalisme,

                 -puis les disciplines universitaires, les sciences humaines proprement dites (anthropologie, sociologie, linguistique, psychanalyse).

    On voit que l'on a ainsi une sorte d'arborescence de nouvelles conceptions de la foi et de nouvelles pratiques religieuses à partir du fond historique du catholicisme, un développement de nouvelles conceptions du catholicisme en ombelle à partir de sa tige historique, si l'on préfère cette autre image botanique.

    C'est donc l'apparition d'un nouveau groupe social développant des dispositions mentales très spécifiques (vision distanciée, sceptique, ironique, blasée du monde), parfaitement adaptées au fonctionnement du marché mondial, qui explique en grande partie l'histoire récente de l'Eglise. L'apparition de ce groupe et la généralisation de ces dispositions mentales ont évidemment elles-mêmes des causes profondes. Mais il s'agit là d'un autre sujet.

    Jacques-Yves Rossignol

  • Ça se corse

    «À force de vouloir couper l’herbe sous le pied du FN, on risque d’appliquer son programme» feignait (?) de s’alarmer l’ex-ministre écolo-gauchiste Cécile Duflot ces derniers jours. Elle réagissait à la décision annoncée mercredi à l’issue du conseil des ministres,  et qui suscite la grogne de l’aile gauche du PS (Hamon, Dray, Cherki…), d’introduire la possibilité de déchoir de leur nationalité française les binationaux condamnés pour des actes de terrorisme. Un souhait formulé de longue date par le FN. Cependant, «l’efficacité ici (…) n’est pas l’enjeu premier», «c’est une mesure à caractère hautement symbolique» s’est  justifié Manuel Valls.  Il est vrai que pour des djihadistes rejetant le concept même de nationalité, a fortiori quand celle-ci est celle d’une nation impie, lesquels ne reconnaissent plus largement que l’appartenance à la oumma islamique, la menace de ladite déchéance, certes, n’empêchera pas le passage  à l’acte. Mais la réflexion de M. Valls est  aussi susceptible d’une autre  lecture, à savoir que  sous le règne de la gauche, les Français de papier, fabriqués à la chaîne par des lois uniques,  n’ont pas grand chose à craindre, notamment quand ils privilégient les violences et les trafics «classiques» à la lutte « au nom d’Allah le miséricordieux »…

    Le poids du FN s’est fait aussi  sentir,   quelques jours avant Noël, dans  la proposition exprimée à l’Assemblée nationale  par le député LR Bernard Debré  visant à  supprimer en France la binationalité. Propos qui intervient après le vœu exprimé par son collègue Thierry Mariani d’en finir avec  la binationalité  des ministres et/ou du personnel politique concourant aux suffrages des électeurs. «Je trouve que, lorsqu’on est un élu national, la moindre des choses me semble de n’avoir qu’une seule nationalité. On dénonce souvent les conflits d’intérêts qu’il peut y avoir sur le plan économique, il y en a aussi lorsqu’un ministre négocie des accords avec un pays voisin», a-t-il expliqué au Scan d’Europe 1.

    Le député UDI franco-israélien Meyer Habib n’a pas apprécié cette sortie : «Serais-je plus compétent en ayant qu’une seule nationalité ? Absolument pas.» «J’entends les débats mais dans un monde en train de s’ouvrir, doit-on vraiment remettre le couvert avec ces questions?», s’interroge-t-il.Dans un monde en train de s’ouvrir,  la question peut paraître  au contraire on ne peut plus légitime et d’actualité et ce, quel que soit son niveau supposé de compétence

    Compétents, les médias l’ont été… dans l’utilisation de la novlangue habituelle pour décrire l’agression subie par des pompiers et des policiers dans le quartier Jardins de l’Empereur àAjaccio le soir de Noël qui, incidemment,  coïncidait cette année avec  le Mouled, la fête musulmane qui commémore la naissance de Mahomet.  Des soldats du feu et des membres des  forces de l’ordre ont été sérieusement blessés dans une double  embuscade tendue par environ 80 racailles cagoulées, armées de batte de base-ball et munies de projectiles.

    Un quartier  où se concentre quasi exclusivement  une population maghrébine, décrit par les  médias sous le vocable bien   hypocrite de «quartier populaire» ; même  si l’on a jamais vu en France  le populo s’en prendre gratuitement  à des   policiers  ou  des pompiers qui n’hésitent pas à risquer leur  vie pour en sauver d’autres et assurer la sécurité de tous.

    La Corse ayant ses «spécificités», cet incident tristement, odieusement banal sur le «continent»,  n’a pas été accueilli avec la placidité, ou, diront certains, avec la  léthargie, la peur, ou la résignation habituelles par les de souche de l’Ile de Beauté.  Vendredi et samedi, plusieurs centaines  de Corses ont   défilé dans ce quartier, scandant «On est chez nous», voire  «Arabes dehors»; un kebab a été mis à sac et une mosquée a été  vandalisée.

    Une violence que déplore bien évidemment le FN, d’autant que les mahométans qui fréquentent les lieux de culte, ne sont pas tous, très loin s’en faut, des délinquants, et en sont même souvent la parfaite antithèse, ni même bien sur des terroristes en puissance. Bruno Gollnisch le rappelait dans ses vœux  de fin d’année, c’est aussi   la déréliction des valeurs  au sein des  familles  immigrées,  la perte des repères traditionnels, l’absence d’éducation qui conduisent à toutes les dérives, extrémistes,  délinquantes, islamo-mafieuses…

    Dans un communiqué, le Front National a estimé que «quand les citoyens ont le sentiment légitime que l’Etat ne fait plus régner l’ordre républicain, quand ils voient des pompiers et des policiers pris en embuscade dans un des innombrables ghettos que compte la France, il y a le risque évident qu’ils veuillent se faire justice eux-mêmes (…)».

    Le préfet de Corse,  Christophe Mirmand, a pris «un arrêté d’interdiction de manifester dans ce quartier»  publié   dimanche. Sans grand effet car il n’a pas empêché hier le maintien du rassemblement prévu en soutien aux policiers et pompiers agressés, qui a réuni de plusieurs centaines de Corses.

    Sans grande surprise, Manuel Valls  a dénoncé une «agression intolérable de pompiers» et une «profanation inacceptable d’un lieu de prière musulman».  Bernard Cazeneuve  s’est focalisé sur la réponse des Corses exaspérés par cette agression,  évoquant  «(des) exactions intolérables, aux relents de racisme et de xénophobie, (qui) ne sauraient rester impunies». Même son de cloche de   Christiane Taubira qui a assuré que  «la lumière sera faite, les auteurs en répondront».

    Jean-Luc Mélenchon a pointé du doigt pour sa part  le «nationalisme exacerbé et  la culture de la violence» sur l’île,  «(l’)ivresse ethniciste» des dirigeants « nationalistes » (de gauche) nouvellement élus à la tête de   la collectivité territoriale de Corse.

    Ces derniers ont condamné pourtant les violences. Président du conseil exécutif, Gilles Simeoni,a parlé d’une «agression initiale scandaleuse» affirmant «(qu’)il est impensable d’imaginer qu’il existe des zones de non droit dans l’île» mais  a stigmatisé les «dérapages racistes. Ces agissements sont contraires aux valeurs du peuple corse». Le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, s’est élevé sur Twitter et dimanche matin sur RTL contre «un  nationalisme ethnico-racialiste », «l’importation d’idéologies complètement étrangères à la tradition politique corse».

    Ce qui a été surtout  importée  en Corse ces dernières décennies, dans des proportions extrêmement  importantes au regard de la population de l’île,  c’est une immigration mal contrôlée, inassimilée ou inassimilable. Nous ne pensons tout de même  pas que les nationalistes MM. Siméoni et Talamoni l’apprennent aujourd’hui…

    Dans  ce contexte il n’est pas inutile de rappeler l’écho donné en  2006 dans les médias  aux procès des jeunes gens du groupe dit Clandestini Corsi, qui avait commis une série d’attentats deux ans auparavant, sans faire de victimes, au nom de la lutte «contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine». Tout avait été fait alors  pour acclimater dans l’opinion  l’image d’une « Corse raciste ».

    Lors de sa venue  sur l’île en octobre 2006, dans le cadre de sa campagne présidentielle, Jean-Marie Le Pen avait noté que cette affaire «(révélait)  aussi la méfiance et même l’hostilité des élites en place pour l’identité corse, comme d’ailleurs pour toutes les identités constituées.Elle met en exergue la conception que l’oligarchie dirigeante se fait de la République, nécessairement déracinée, cosmopolite, mondialisée, à l’encontre d’ailleurs des idéaux républicains de toujours».

    «L’idéologie dominante  c’est celle qui veut abolir les traditions, les identités et les cultures au nom du brassage, de la libre circulation et du consommateur-roi. Cette idéologie, c’est aussi, largement, l’idéologie jacobine qui pervertit la République en privant l’homme de toute référence terrienne ou culturelle, en l’amputant de ses attaches locales, régionales ou nationales (…). Cette idéologie, c’est celle qui définit les collectivités humaines comme des communautés de destin plutôt que comme des communautés de culture ».

    Certes, «le Front National ne justifie pas ces réactions de xénophobie» précisait très justement Jean-Marie Le Pen qui a toujours  clairement condamné le terrorisme. «Nous avons toujours dit qu’il fallait s’en prendre à la politique d’immigration des pouvoirs publics, et non à la personne des immigrés, car les vrais responsables sont les premiers et pas les seconds ».

    Puissent nos compatriotes ne pas l’oublier car ne doutons pas que le Système n’hésitera pas  à se servir de tous débordements,  voire  à alimenter une stratégie de la tension,  pour attiser les peurs et se maintenir au pouvoir. Nous le savons, Bruno Gollnisch l’a redit,  le Système gère très mal la France mais se défend bien… et par tous les moyens.

    http://gollnisch.com/2015/12/28/ca-se-corse/

  • Présidentielles : les grosses manœuvres du PS

    L’objectif du Parti socialiste est très clair : faire du FN la seule alternative possible pour être réélu en 2017.
    Le 16 décembre dernier, l’Assemblée nationale a débattu d’une proposition de loi socialiste soutenue par le gouvernement, visant prétendument à « moderniser » l’élection présidentielle. Or, cette proposition est une dégénérescence démocratique sans précédent !
    C’est surtout un leurre visant à camoufler tous les vrais problèmes des Français : chômage de masse, insécurité, flux migratoires incontrôlés. Problèmes auxquels la gauche est incapable de s’attaquer.
    Elle préfère, à travers cette proposition de loi, porter un grand coup à notre démocratie.
    Comment ?

    Si l’on en croit les dispositions de cette proposition, les candidats ne pourront plus aller récupérer les parrainages chez les maires comme ils le faisaient autrefois. En effet, les maires devront adresser lesdits parrainages par voie postale au Conseil constitutionnel. Et le Conseil constitutionnel publiera deux fois par semaine la liste des maires ayant parrainé chaque candidat. Chacun aura compris qu’en rendant publics ces parrainages, on oblige les élus à se prononcer officiellement, ce qui constitue à l’évidence un frein pour certains élus qui ne veulent pas mettre en avant leur parrainage.

    Lire la suite

  • C'est confirmé : la "mosquée" d'Ajaccio est bien clandestine

    Europe 1, qui accuse à tort FDesouche de désinformation, confirme :

    "Officiellement, c’est effectivement une "association marocaine sportive et culturelle" qui siège rue du Colonnel Colonna d’Ornano, dans le quartier sensible Saint-Jean d’Ajaccio. Ses statuts, loi 1901 et déposés à la préfecture en janvier 2003 précisent son objet social, vaste : "promouvoir, soutenir et favoriser l’intégration des jeunes issus de l’immigration, l'insertion sociale, la prévention et la lutte contre la délinquance des jeunes et l’exclusion". 

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/12/cest-confirm%C3%A9-la-mosqu%C3%A9e-dajaccio-est-bien-clandestine.html

  • Vers un "état d’urgence à volonté" + un "grand parti central à vocation majoritaire permanente" ?

    Institutionnaliser l’état d’urgence est la nouvelle « feuille de route » : il s’agit d’utiliser la peur du terrorisme pour donner à l’exécutif des pouvoirs exorbitants qu’il utilisera dans tous les domaines. La lutte contre « Daech » devient un prétexte pour autre chose. 

    Contre les écologistes et les alternatifs (par exemple), on a vu des débordements à la veille de la COP 21. De nouvelles affaires-de-Tarnac vont se multiplier sous les yeux des populations, inquiètes, par ailleurs, de l’absence de résultats dans la lutte anti-jihadistes : 2898 perquisitions administratives hors de tout cadre judiciaire, 384 assignations à résidence (dont peu concernaient le jihad) avec méprises souvent ubuesques, comme l’interpellation pour « salafisme terroriste » d’un Toulousain catholique qui revenait de Lourdes avec ses enfants *... Cette déferlante attrape-tout n’a fourni au parquet anti-terroriste que la matière de trois enquêtes seulement, et d’une seule mise en examen « en relation (mais vague) avec le terrorisme » – puisque le terrorisme n’était pas la cible unique... ni peut-être la cible principale.

    « De toute façon on fait ce qu’on veut, on est en état d’urgence », explique un policier à une femme dont on vient d’enfoncer la porte sans raison valable (Le Monde 22/12). Ce que confirme un policier du renseignement territorial : « On profite de l’état d’urgence pour faire du boulot de police basique. Pour se couvrir, on dit qu’il y a un lien entre terrorisme jihadiste et banditisme »**. Le « banditisme » a le dos large, quand on perquisitionne chez des maraîchers bio de Dordogne parce qu’ils ont défilé pour Notre-Dame-des-Landes en 2012 ! [....]

    Patrice de Plunkett

    La suite sur Patrice de Plunkett : le blog

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Vers-un-etat-d-urgence-a-volonte

  • Thierry Meyssan / Jean Loup Izambert / Gearoid O'Colmain sur les attentats de Paris / Meta TV 1/2