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  • Réunion du groupe des eurosceptiques à Milan : entre dénonciation de l’Islam et prise de pouvoir

    Le groupe europarlementaire de Bruxelles, Europe des nations pour la liberté (ENF), s'est réuni à Milan, jeudi 28 et vendredi 29 janvier 2016

    Le groupe europarlementaire de Bruxelles, Europe des nations pour la liberté (ENF), s’est réuni à Milan, jeudi 28 et vendredi 29 janvier 2016

    A l’appel du jeune et charismatique chef de file de La Ligue du Nord, Matteo Salvini, le groupe europarlementaire de Bruxelles, Europe des nations pour la liberté (ENF), s’est réuni à Milan, jeudi 28 et vendredi 29 janvier 2016, pour une convention à laquelle participaient Marine Le Pen et Geert Wilders, le leader hollandais du Parti pour la Liberté,  afin de discuter de deux problèmes majeurs de l’Union Européenne : l’invasion migratoire et l’instauration d’une  Europe des nations.

    « Ici à notre table il y a ceux qui veulent libérer les peuples européens. » a expliqué Matteo Salvini. Et pour se faire Marine Le Pen a insisté sur le fait « que les partis eurosceptiques qui appartiennent au groupe ENF deviennent des forces de gouvernement dans leur pays fait partie du futur. Je ne crois absolument pas que ces forces comme le Front National, la Ligue du Nord, le PW et le FPO, soient destinées à une opposition pérenne. Notre lutte est difficile contre les partis qui s’allient entre eux. Mais une élection après l’autre, a-t-elle continué, les électeurs se fient toujours plus à nous. Notre arrivée au pouvoir dans nos pays fait partie du futur. Et l’unique allié dont nous avons besoin est le peuple. Je crois dans les nations, a souligné Marine Le Pen. Je crois qu’il peut exister des formes de coopérations transfrontalières, elles ont toujours existé et nous n’avons rien inventé. Mais je crois dans la Nation, dans l’Europe des Nations. » Affirmation qui a clôt d’ailleurs le débat interne sur une perspective de collaboration entre les régions de l’Europe.

    Il est vrai que Marine Le Pen peut d’autant plus espérer cette prise de pouvoir que la situation de l’Europe qui se débat dans une crise migratoire sans précédent et une crise financière dont nous ne voyons que le début,  qui doit faire face à l’échec patent de l’intégration tant vantée pendant des décennies, mais qui continue à soutenir pourtant l’invasion du vieux continent, donne amplement raison aux analyses et cris d’alerte tenus par le Front National et autres droites nationales européennes depuis les années 70.

    C’est donc bien l’inefficacité de l’Union Européen et le fiasco de toutes ses politiques, financière, économique, migratoire, qui ont été pointées du doigt et fermement condamnées. Et c’est à un retour à la souveraineté nationale comme moyen de contrôle des frontières et donc de l’immigration que les responsables politiques réunis à Milan ont appelé. 

    Pour tous ces leaders des droites nationales, Schengen est fini et « l’Islam, le vrai Islam du Coran, est incompatible avec notre liberté. » Bien plus, ils sont convaincus que l’Islam ne peut qu’être une menace pour l’Occident tout entier.

    Le problème de la crise migratoire a été un axe de la conférence de presse qui a clôt la réunion, vendredi après-midi. Pour le fougueux chef de la Ligue du Nord, qui parle sans fioritures, les responsables européens qui offrent de l’argent à la Turquie, ne défendent pas les frontières comme ils le prétendent mais soutiennent financièrement les terroristes islamiques : « Ils sont complices de ceux qui financent cette invasion, qui est décidée sur le papier. Le gouvernement est entrain d’aider essentiellement le terrorisme islamique. » Mais il va plus loin en accusant les potentats économiques « de mettre en place une substitution organisée de peuples afin d’avoir de nouveaux esclaves. » Pour Marine Le Pen, surfant sur la même idée :  « l’immigration de masse est l’ultime bras armé de l’européisme, c’est-à-dire appauvrir les nations d’Europe et tuer pour toujours la civilisation. »

    La conclusion de Salvini et de Le Pen : « Finalement Schengen s’est fini et l’UE est entrain de se désagrégée » pour leur plus grand plaisir et la survie, peut-être, de peuples européens déjà bien amochés. 

    Francesca de Villasmundo

    http://www.medias-presse.info/reunion-du-groupe-des-eurosceptiques-a-milan-entre-denonciation-de-lislam-et-prise-de-pouvoir/48282

  • Italie : un curé dénonce « la discrimination raciale » pro-immigrés

    En Italie, un curé a dénoncé le racisme dont sont victimes… les Italiens, défavorisés par rapport aux clandestins.

    Un curé qui s’indigne de la préférence étrangère et a le courage de protester publiquement, voilà qui n’est pas courant. L’altercation, devant les caméras de la chaîne régionale Telenorba, entre le maire de Tarente, dans les Pouilles, Ippazio Stefano, et le curé de la paroisse du Sacré Cœur, l’abbé Luigi Larizza, a donc fait sensation en Italie.

    Il faut dire que le maire, qui appartient au petit parti ultra-immigrationniste SEL (Gauche, écologie et liberté), a hautement affiché ses prédilections. D’un côté, il est allé en grande pompe apporter des croissants chauds aux immigrés clandestins dans leur centre d’accueil. De l’autre, il n’a toujours rien fait pour douze familles italiennes de la ville (environ quarante personnes), devenues SDF depuis l’effondrement de leur immeuble, il y a quinze jours, et réduites à dormir sous un porche, dans l’attente d’un relogement.

    Le curé, qui avait passé la nuit sur le parvis de l’église avec les SDF italiens, est donc allé voir le maire dans son luxueux bureau de l’Hôtel de Ville et l’a vivement apostrophé, après lui avoir rappelé ses croissants aux clandestins : « C’est de la discrimination raciale au détriment des citoyens italiens ». Le maire tente de le culpabiliser : « Vous parlez un langage qui vraiment me bouleverse, par rapport à votre mission ». Et il a recours à l’habituel canard immigrationniste : les clandestins sont « des enfants qui fuient la guerre et la torture ». Mais le curé ne se laisse pas intimider : « Je parle l’italien et je dis la vérité. Démissionnez de votre mandat de maire ! »

    Comme on pouvait s’y attendre, l’archevêque de Tarente a immédiatement désavoué le courageux curé dans un communiqué : « Il n’y a aucun doute que ce qui est arrivé déforme l’attitude de charité du diocèse qui ne voit devant lui que les pauvres, sans distinctions éthiques [sic, pour ethniques ?] et religieuses. Cela se vérifie aisément dans l’activité quotidienne des sections paroissiales de la Caritas [le Secours catholique italien] et des associations. Tarente est une cité accueillante et généreuse. Nous continuerons dans l’assistance aux pauvres et dans l’accueil de ces frères [immigrés clandestins] qui fuient la guerre et la famine ».
    Une illustration de plus de l’opposition fondamentale, dans toute l’Europe, entre le catholicisme des gens et celui des prélats, fauteurs de l’invasion.


  • Taubira, Ruquier: voulez-vous vivre ensemble?

    Christiane Taubira  s’était rendue célèbre dans ses harangues à l’assemblée nationale par son ton emphatique, ampoulé, son style «pompier»,  caractéristique  de  cette femme   irascible qui a découragé cinq directeurs de cabinet en moins de trois ans et demi à passés à la tête de son ministère. L’ex militante indépendantiste sort aujourd’hui, «par surprise» -seul François Hollande avait été prévenu-, un «livre-réquisitoire», intitulé Murmures à la jeunesse, contre la déchéance de nationalité et évoquant le basculement de certains jeunes dans  le terrorisme islamique.  A écouter ou a lire Mme Taubira  on hésite souvent entre la consternation et le fou rire. Trouvera-t-on les acheteurs pour les 40 000 exemplaires déjà imprimés? A l’écrit commue à l’oral, si l’on en croit les extraits publiés dans la presse, les boursouflures stylistiques sont en tout cas au rendez-vous pour camoufler la platitude gauchisante et  l’indigence de la pensée. Quelques exemples : «Il faut comprendre pour anticiper et aussi pour ramener du sens au monde. Que les cris des tyranneaux de la pensée cessent de tétaniser nos esprits. Sinon, par omission, nous aurons laissé s’installer de nouvelles frustrations grosses d’exaltations macabres, nous aurons arrosé le terreau où poussent ces contentieux passionnels… ». Ou encore:  «Céder à la coulée d’angoisse et se laisser entraîner, au lieu d’endiguer, signe la fin du Politique et de la politique. Le glas. Plus fatal que l’hallali »…  

    Bien sûr l’obsession du FN est toujours présente chez l’ex ministre : «Il est des choses trop inflammables pour s’en approcher sans méfiance avec deux silex à la main», écrit encoreChristiane Taubira. «L’un des silex est cette déchéance de nationalité visant des Français de naissance binationaux, l’autre est la triste et possible capacité pour la cheffe d’un juteux négoce familial d’accéder au pouvoir suprême.»

    Une chose est sûre cette radicale de gauche, elle, ne fait guère d’étincelles auprès des Français qui rejettent massivement le personnage  et son  laxisme pathétique. Pour autant cette radicalité antinationale, ce gauchissement des esprits débordent  le cadre des apparatchiks socialistes si l’on en juge par les déclarations récurrentes de pipoles, parfois catalogués sarkozystes comme Enrico Macias. 

    Dans un entretien  donné au magazine Télé Obs, comme M. Macias, Yannick Noah,  Dany Boon, Arthur, Patrick Bruel, Nagui ou Guy Bedos, l’animateur Laurent Ruquier a fait part de son rejet du  FN. «Si le Front National passe, je prends mes cliques et mes claques, et je me tire. Je m’en fous. J’ai 53 balais, j’ai gagné ma vie, je n’ai pas de problème ».  En 2017, «Je suis capable de voter Juppé ou Bayrou. Hollande? Ça m’emmerderait. Mais peut-être. Je suis comme beaucoup de Français: j’espère qu’un candidat surgira de nulle part» (sic).

    Non content de cracher son mépris des vilains qui votent FN, il a tenu aussi une nouvelle fois à se justifier  d’avoir commis  l’irréparable : avoir donné  chaque semaine la parole dans son émission àEric Zemmour. «Ça fait cinq ans (que M. Zemmour)  n’y est plus (à l’antenne, NDLR)! Maintenant, allez dire aux sympathisants du Front National que je fais le jeu de l’extrême droite, ils vont se marrer! Pour eux, je suis un gauchiste. » Gauchiste ?  Non, M Ruquier, ce n’est pas forcément  le qualificatif  qui nous viendrait  spontanément à l’esprit.

    Une montée du FN analyse-t-il,  qui est non seulement due à «l’inefficacité des gouvernements qui se succèdent» mais «surtout»  au « gouvernement de gauche qui, depuis 2012, n’a pas su satisfaire l’électorat qui a voté pour lui».

    Insatisfaction, frustration,lassitude, peur, colère… autant de mots qui reviennent comme une litanie dans les études sur le moral des Français. Nous citions jeudi  dernier la  toute récente étude duCevipof dans laquelle 67% des personnes interrogées estiment que la démocratie ne fonctionne pas bien,  81% expriment leur désenchantement à l’égard des politiciens, 82% ont une vision négative de la politique, 88%  affirment que les responsables politiques ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme eux».

    Le patron du Cevipof expliquait que cette étude renvoyait «l’image d’une société peu confiante, mais qui ne se délite pas». Pas encore diront les plus pessimistes alors que lecommunautarisme,  la séparation sur une base  ethnico-religieuse que l’on voit à l’oeuvre  dans  toutes les sociétés plurielles, multiculturelles à travers le monde,  semble  encore gagner du train.

    C’est en tout cas une certitude constate Bruno Gollnisch,  si l’on en croit une étude IPSOS sur le vivre-ensemble réalisée à la  demande de la Fondation du judaïsme français, présidée par Ariel Goldmann. L’objet, l’opportunité même de cette étude ont été sévèrement critiqués et remis en cause, au nom du refus de toute classification par ethnie ou religion des Français,  par le socialo-trotskyste Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche ou encore  par  le porte-parole sarkozyste et  maire LR de Tourcoing, Gérald Darmanin.

    Le JDD a publié le résultat de cette enquête détonante consacrée largement, mais pas que,  à la perception de la  communauté juive.  Ainsi, si «les Français considèrent massivement que les juifs sont bien intégrés, plus d’un sondé sur deux (56 %) estime qu’ils ont  beaucoup de pouvoir, ou qu’ils sont plus riches que la moyenne des Français. Pour 41 %, ils sont même  un peu trop présents dans les médias et 60 % pensent qu’ils ont leur part de responsabilité dans la montée de l’antisémitisme. Résultat : pour plus d’un sondé sur dix (13 %),  il y a un peu trop de juifs en France».

    «Un résultat qui monte à 18 % chez les musulmans, pour qui les juifs sont aussi trop présents dans les médias (67 %) et plus riches que la moyenne des Français (66 %). D’ailleurs, pour 29 % d’entre eux, ils ne se sont  pas vraiment des Français comme les autres ».

    Autre sacré coup de bambou sur la tête des inlassables propagandistes du vivre-ensemble, idéologie qui irrigue aussi bien l’Education  dite nationale que  nombre de séries télévisées, l’arrivée massive sur notre sol  de populations non européennes, afro ou arabo-musulmanes, est considérée majoritairement comme un problème par les sondés:  «54 % des personnes interrogées estiment que l’immigration n’est pas une source d’enrichissement pour la France.»  30 %  affirment qu’ une réaction raciste peut se justifier. «Moins d’un sondé sur trois estime que les personnes d’origine musulmane ou d’Afrique subsaharienne sont bien intégrées dans le pays. 53 % se disent agacés de voir des femmes porter un voile couvrant l’ensemble de leur visage. » 56 % avouent qu’ils  réagiraient mal  si leur fille  épousait un musulman ».  Last but not least,  29 % estiment avoir rencontré des problèmes avec des personnes d’origine maghrébine et 26 %, avec des personnes de confession musulmane, contre seulement 4 % en ce qui concerne des problèmes avec des juifs. »

    Une enquête dont les questions posées, les  résultats peuvent  irriter mais qui ne fait que confirmer la tonalité de sondages antérieurs.  Sociétés multiculturelles sociétés multiconflictuelles, sociétés multiraciales sociétés multiracistes  affirme l’adage. Comme disaitLénine, «les faits sont têtus»…quand bien même vont-ils à l’encontre des souhaits de MM.  Corbière et Darmanin, quand bien même  sont-ils le résultats des politiques des  Sarkozy, Hollande ou Juppé.

    http://gollnisch.com/2016/02/01/taubira-ruquier-voulez-vous-vivre-ensemble/

  • Entretien avec Robert Steuckers sur la « révolution conservatrice » allemande

    Propos recueillis par Rémi Tremblay pour le magazine canadien "Le Harfang" (Québec)

    Vous placez la genèse de la Révolution conservatrice allemande au  XIXème siècle. Qui en furent les précurseurs et à quelles idées se ralliaient-ils ?
    En effet, il me paraît très important de replacer la révolution conservatrice allemande dans un contexte temporel plus vaste et plus profond, comme d’ailleurs Armin Mohler lui-même l’avait envisagé, suite à la publication des travaux de Zeev Sternhell sur la droite révolutionnaire française d’après 1870, qui représente une réaction musclée, une volonté de redresser la nation vaincue : après la défaite de 1918 et le Traité de Versailles de juin 1919, c’est ce modèle français qu’évoquait explicitement l’Alsacien Eduard Stadtler, un ultra-nationaliste allemand, bilingue, issu du Zentrum démocrate-chrétien, fondateur du Stahlhelm paramilitaire et compagnon de Moeller van den Bruck dans son combat métapolitique de 1918 à 1925. L’Allemagne devait susciter en son sein l’émergence d’un réseau de cercles intellectuels et politiques, d’associations diverses, de sociétés de pensée et de groupes paramilitaires pour redonner au Reich vaincu un statut de pleine souveraineté sur la scène européenne et internationale.
    Mohler étudie la révolution conservatrice pour la seule période qui va de la défaite allemande de 1918 à l’année 1932, celle qui précède l’accession d’Hitler au pouvoir. Cette révolution conservatrice n’est pourtant pas envisageable intellectuellement si l’on fait abstraction du 19ème siècle allemand, de la postérité des « autres Lumières » de Herder, de l’inflexion vers le religieux et l’organique qu’impulse la philosophie de Schelling, des démarches philologiques explorant lettres et passés nationaux des peuples, perçus comme entités vivantes, auxquelles il serait navrant et criminel d’imposer des abstractions, a fortiori si elles sont étrangères. Nul mieux que le Britannique Peter Watson, dans son épais volume consacré au « German Genius », n’a su démontrer, récemment, que les démarches philosophiques, scientifiques, musicales, artistiques allemandes ont constitué une « troisième renaissance » européenne, après les renaissances carolingienne et italienne. Avant lui, le professeur strasbourgeois Georges Gusdorf, dans ses volumes sur la pensée romantique, expliquait, sans jargon, quel avait été l’apport des pensées allemandes avant 1850 : cet apport était organique, était l’avènement d’une pensée organique hostile aux mécanicismes et aux constructivismes simplistes, dont ceux des vulgates édulcorées et répétitives, issues des idéologèmes de la révolution française. Dilthey va systématiser ultérieurement, sur les plans philosophique et sociologique, l’herméneutique du Verstehen, mode d’appréhension du réel non matériel, propre aux forces et instances vivantes qui animent les communautés humaines. La lecture des volumes de Gusdorf sur le romantisme allemand est un must pour tout francophone qui veut entrer dans le vif du sujet.

    A la fin du siècle, l’Europe, par le truchement de ces « sciences allemandes », dispose d’une masse de connaissances en tous domaines qui dépassent les petits mondes étriqués des politiques politiciennes, des rabâchages de la caste des juristes, des calculs mesquins du monde économique. Rien n’a changé sur ce plan. Quant à la révolution conservatrice proprement dite, qui veut débarrasser les sociétés européennes de toutes ces scories accumulées par avocats et financiers, politicards et spéculateurs, prêtres sans mystique et bourgeois égoïstes, elle démarre essentiellement par l’initiative que prend en 1896 l’éditeur Eugen Diederichs. Il cultivait l’ambition de proposer à la lecture et à la réflexion une formidable batterie d’idées innovantes capables, à terme, de modeler une société nouvelle, enclenchant de la sorte une révolution véritable qui ne suggère aucune table rase mais au contraire entend ré-enchanter les racines, étouffées sous les scories des conformismes. La même année, le jeune romantique Karl Fischer fonde le mouvement des Wandervögel, dont l’objectif est d’arracher la jeunesse à tous les conformismes et aussi de la sortir des sinistres quartiers surpeuplés des villes devenues tentaculaires suite à la révolution industrielle. Eugen Diederichs veut un socialisme non matérialiste, une religion nouvelle puisant dans la mémoire du peuple et renouant avec les mystiques médiévales (Maître Eckhart, Ruusbroec, Nicolas de Cues, etc.), une libéralisation sexuelle, un néo-romantisme inspiré par des sources allemandes, russes, flamandes ou scandinaves.
    Ces idées sont propulsées dans le paysage intellectuel allemand par une politique éditoriale moderne et dynamique qui propose à la réflexion du plus grand nombre possible, sur un mode équilibré, serein et doux, toutes ces idées jusqu’en 1914. La première guerre mondiale va ruiner ces projets de rénovation tout à la fois révolutionnaire et conservatrice des sociétés européennes. C’est bel et bien la fin de la « Belle Epoque ». Socialistes, anarchisants, lecteurs des productions de Diederichs, Wandervögel, néoromantiques germanisants, « médiévisants » mystiques, nietzschéens de toutes moutures, artistes avant-gardistes avaient rêvé calmement de transformer nos sociétés en un monde plus juste, plus enraciné dans son passé idéalisé, plus religieux, plus esthétique. La guerre ruine la possibilité d’accéder à ce monde nouveau par le biais d’une transition douce, laquelle, il faut l’avouer, par manque de rudesse, risquait de bien vite s’enliser en un magma sans levain ou en des parodies parfois bouffonnes. Un grand nombre d’idéalistes mystiques, germanisants, nietzschéens vont alors penser, entre autres avec les futuristes italiens, que la guerre constituera une hygiène, favorisera une sorte de grande lessive qui, après des carnages que l’on imaginait héroïques et chevaleresques, permettrait enfin l’avènement de ce « règne de l’esprit » (envisagé par Merejkovski et Moeller van den Bruck).
    Au lendemain de la défaite, les Allemands se rendent compte qu’ils ne sont plus considérés dans le monde comme les porteurs de cette « troisième renaissance européenne », dont les composantes, pourtant sublimes, ont été décrites comme les expressions d’une barbarie intrinsèque par les propagandes alliées. Balayé par les horreurs de la guerre, l’idéalisme d’avant 1914 subit une transformation après la défaite : plus tragique, plus âpre aussi, il accentuera son nietzschéisme, non plus en se référant au nietzschéisme des artistes (moqué par les droites et adulé par les sociaux-démocrates avant la Grande Guerre) mais à un Nietzsche plus « démasqueur », plus incisif et offensif. Le communisme bolchevique est désormais un facteur avec lequel il faut compter ; la radicalité communiste n’est plus marginale et intérieure, elle a désormais pour instrument une grande puissance politique aux dimensions impériales. Les mécontents, qui n’admettent pas la défaite ni les capitulations qu’elle implique, prennent des positions ambivalentes : ils posent le communisme comme inacceptable à l’intérieur du Reich mais la nouvelle Union Soviétique de Lénine comme un allié potentiel contre un Occident qui impose des réparations impossibles à satisfaire.

    Les penseurs les plus audacieux, en l’occurrence Ernst et Friedrich-Georg Jünger, élaborent un « nationalisme révolutionnaire », soit un radicalisme forcené à connotations communisantes et collectivistes, doublé de l’affirmation d’un nationalisme porté par une phalange inébranlable de combattants politiques soudés, par des liens de camaraderie extrêmement forts, comme l’étaient les Stosstruppen, les troupes d’assaut, lors de la Grande Guerre. Les frères Jünger, leurs homologues au sein du « nationalisme soldatique » comme Franz Schauwecker ou Werner Beumelburg, le penseur Friedrich Hielscher, etc. caresseront l’espoir de voir se déclencher un putsch militaire (par Corps Francs interposés, comme la phalange orchestrée par le Capitaine Ehrhardt) qui porterait au pouvoir une élite de combattants issus des Stosstruppen. Cette élite aurait eu pour tâche historique de créer un système politique radicalement différent des héritages politiciens du 19ème , de l’époque de Guillaume II et de la nouvelle République de Weimar, de la démocratie occidentale et de ses dérives rationalistes ou ploutocratiques (France, Angleterre), tout en dépassant la radicalité bolchevique russe et en renouant avec la fougue iconoclaste d’un Marinetti ou avec les projets audacieux et grandioses des architectes futuristes, avec les fureurs d’un Léon Bloy fustigeant les dévots au nom d’une foi incandescente, non pas au nom d’un voltairisme réactualisé mais d’un feu intérieur mystique qui n’accepte pas que le religieux s’enlise dans un conformisme quelconque, dans un pharisaïsme sec et ridicule.
    Les traités de Locarno et de Berlin ramènent un espoir de paix en Europe qui isole les partisans de cette révolution incandescente des combattants, des futuristes, des bolcheviques non matérialistes et des mystiques enflammés. Locarno et Berlin sonnent le glas des idéalismes révolutionnaires : à ceux-ci, que l’ouvrage Le Travailleur d’Ernst Jünger illustre pleinement, succèdera un néonationalisme plus apte à s’inscrire dans les luttes politiques balisées par les institutions de la République de Weimar.

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  • Controverse d’experts : l’opération militaire « Barkhane » est-elle utile ?

    Le journaliste Jean-dominique Merchet du blog Secret Défense et l’africaniste Bernard Lugan ont échangé leurs points de vue divergents concernant l’opération Barkhane dans la bande saharo-sahélienne. Pour Merchet c’est un échec au même titre que Sentinelle en France, pour Lugan c’est impératif de renforcer le dispositif pour encore plus d’efficacité. Débat passionnant.

    L’article de Jean-Dominique Merchet : Ouagadougou : l’opération française Barkhane à nouveau contournée

    Après Bamako le 20 novembre, Ouagadougou le 15 janvier : Barkhane, l’opération militaire française au Sahel, a une nouvelle fois été contournée par son principal ennemi, le groupe Mourabitoune de Mokhtar Belmokhatar, proche d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique). Au moins une vingtaine de personnes ont trouvé la mort la nuit dernière au cours d’une attaque terroriste dans la capitale du Burkina. Les forces spéciales françaises sont intervenues.

    Lire l’intégralité de l’article…

    La réponse de Bernard Lugan : La critique de Barkhane procède d’une erreur d’analyse

    Les sanglantes attaques terroristes menées à Bamako le 20 novembre 2015 et à Ouagadougou le 15 janvier 2016, font dire à certains journalistes spécialisés dans les questions militaires[2] que « l’opération Barkhane a été contournée » et que la question à la fois de son coût -700 millions par an-, et de son terme, doit donc être posée.

    Lire l’intégralité de la réponse…

    http://www.contre-info.com/controverse-dexperts-loperation-militaire-barkhane-est-elle-utile

  • Effondrement des cours du pétrole : où sont passés les sous ?

    Entre autres nouvelles, plus ou moins agréables, mais toujours fort attendues, le mois de janvier amène rituellement la publication des indices économiques de l’An vieux.
    Nul n’est étonné d’apprendre, s’il l’ignorait encore que, pour la énième année consécutive, le chômage s’est accru. Mais nos brillants « chefs » ayant promis, juré d’en « inverser la courbe », il suffit de leur faire confiance et… de patienter.
    La conjonction de deux autres indices est déjà plus étonnante : la croissance économique française fut de 1,1% en 2015, alors que pour la première fois depuis des lustres l’inflation a été NULLE. Or nos beaux théoriciens, à la suite de l’ambigu Lord John Maynard Keynes, sont formels : c’est l’inflation qui stimule la croissance. Sous Giscard, nous avions peu ou prou 10 à 15% d’inflation annuelle et une croissance très basse à partir de 1974. À l’inverse, le IIIe Reich maudit, où – c’est un dogme estampillé d’origine universitaire, c’est dire s’il est solide comme l’acier de chez Krupp – les dirigeants étaient « des ignares en matière d’économie », le PIB avait augmenté de 50% de 1933 à 1938, avec seulement une inflation cumulée de 6% en 6 années (elle fut de 19% en 1933-34 aux USA et de 44% en 1936-37 en France, avec des valeurs négatives de croissance). Bref, l’histoire réelle – qui n’est pas forcément celle enseignée dans les écoles et les universités – nous apporte parfois de petites joies, qui en outre permettent de rejeter l’hydre de l’inflation qui ne rapporte qu’aux vendeurs et aux spéculateurs.
    Mais tout cela n’est que fariboles en comparaison du séisme économique et financier des seconds semestres de l’An 2014 et de 2015 – un cru décidément maudit : l’effondrement des cours du baril de pétrole et des produits dérivés de même origine. De janvier 2011 au joli mois de mai 2014, le prix moyen – une fois corrigées les minimes variations mensuelles – avoisinait les 110 dollars US ($, si l’on préfère). En six mois, le cours chute de 100 à 60 $ et reste à ce niveau, de janvier 2015 jusqu’au début juin. Au début de l’automne 2015, il est à 45 $ et se retrouve négocié entre 33 et 35 $ en janvier 2016. En clair, il a perdu 45% de sa valeur en un an (et 65% en 18 mois).
    Or, les indices des prix français à la consommation pour l’année 2015 tombent en ce même mois de janvier 2016. Et l’on constate que les prix de l’énergie n’ont chuté que de 4,7% pour le pékin de base ; les prix des articles textiles ont également un peu chuté (par diminution des coûts du transport maritime entre l’Orient producteur et l’Occident consommateur et ce grâce à la chute du prix du gas-oil, ou gazole). À l’inverse (et alors que nos braves paysans hurlent sur tous les tons qu’ils vendent à trop bas prix leurs productions), les prix alimentaires ont augmenté de 0,4% pour le consommateur (c’est beaucoup plus d’ailleurs pour certains produits, mais l’indice est forcément chose globale) et que les services ont augmenté de 1,2%.
    Alors une question se pose. Qui s’est goinfré ? Qui a profité de la baisse vertigineuse des cours du pétrole ; sûrement pas l’automobiliste dont le carburant n’a pas chuté des deux tiers, ni même de 50% ou de 40%. L’État, grande puissance taxatrice, n’a pas répercuté la baisse de la matière première. Qui donc s’est également servi ? Puisqu’à l’évidence, il existe une marge énorme entre une baisse de 65% du coût de la matière première énergétique N°1 de la planète et son prix au détail. C’est une excellente question, à laquelle nos honnêtes politiciens, démocrates comme ils s’en vantent tous, vont répondre incessamment.

    Docteur Bernard Plouvier

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuVukEZkpASyLxuJsY.shtml

  • Sur Méridien zéro, Roland Hélie nous parle des Cahiers d'Histoire du nationalisme et de la 9e Journée de Synthèse nationale

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    Ecoutez Méridien zéro cliquez ici

    Les Cahiers d'Histoire du nationalisme cliquez là

    La 9e Journée de Synthèse nationale cliquez ici
    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2015/10/02/ce-soir-sur-meridien-zero-roland-helie-nous-parle-des-cahier-5693886.html

  • Calais, la France et ses territoires perdus : esquisse d’une doctrine de résistance

    Quelle méthode de résistance serait à la fois plus efficace, plus légale et plus systématique ?
    L’homme au fusil de Calais pourrait être poursuivi par la justice et a d’ores et déjà son avocat : Maître Collard. Courageuse, son attitude l’est sûrement. Mais quelle méthode de résistance serait à la fois plus efficace, plus légale et plus systématique ?
    Il ne s’agit pas de déployer des bannières lors d’une énième manifestation. Il ne s’agit pas plus d’espérer d’un chef charismatique qu’il organise la lutte : l’attente de l’homme providentiel légitime l’inaction. En outre, l’organisation ne saurait être apparente et hiérarchique : elle serait aisément dissoute et réprimée car illégale, en plus d’être pesante et peu réactive. La solution passe à la fois par le haut – le vote souverainiste – et par le bas – la résistance au quotidien.
    Il nous faut mener des actions limitées et réalistes, défensives et légitimes. À mi-chemin entre l’héroïsme romantique et la capitulation honteuse. Ce qu’il faut, c’est un état d’esprit défensif et solidaire. Un réflexe de groupe. Une structure horizontale, réticulaire et pragmatique. Pour reprendre une expression états-unienne : une « coalition des volontaires », qui entraînerait les plus frileux. Nous devons nous organiser à l’échelle de l’immeuble, de la rue, du quartier. Non pas chercher à frapper un grand coup, mais à nous défendre contre les multiples nuisances et agressions du quotidien : des racailles qui squattent une cage d’escalier, qui dépouillent des collégiens ou qui harcèlent nos filles. Des résidents qui descendent pour chasser des individus du hall d’entrée n’est pas un effort surhumain. Mais il est libérateur : l’individu isolé et apeuré réintègre le groupe pour défendre son territoire.

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