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Guerre culturelle, « le balancier revient plutôt dans le bon sens »
Un peu moins de 40% des 8,3 millions d’électeurs Hongrois se sont rendus ce dimanche aux urnes pour participer au referendum sur l’accueil des « réfugiés », et répondre par oui ou par non à la question suivante: « Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l’approbation du Parlement hongrois? ». Selon l’opposition, des nationalistes de Jobbik aux partis de gauche en passant par l’UE et les officines immigrationnistes, c’est un échec personnel pour le Premier ministre hongrois Viktor Orban, à l’origine de cette consultation populaire, puisque le quorum légal de 50% de participants n’a pas été atteint. Pour autant, les électeurs qui se sont déplacés ont voté NON à l’arrivée de migrants à 98%. M. Orban a logiquement déclaré que l’Europe ne pourrait « pas ignorer la volonté des électeurs » et « imposer sa volonté à la Hongrie ». Dimitris Avramopoulos, commissaire aux migrations de l’UE, ne l’entend pas de cette oreille. Il avait de toute façon « prévenu », dixit Le Monde, que « le référendum n’aurait aucun impact juridique sur les engagements adoptés: Les États membres ont la responsabilité légale d’appliquer les décisions prises. Mais alors que le plan de répartition de 160 000 demandeurs d’asile entre les 28 États membres, adopté il y a un an, est à l’arrêt, les responsables européens craignaient que ce référendum ne porte un nouveau coup à l’UE »…
Sur le site de l’Obs, Jacques Rupnik, directeur de recherches à Sciences Po, spécialiste de l’Europe centrale, ex conseiller du président tchèque Vaclav Havel, a pointé le clivage existant entre d’un côté les tenants de l’idéologie dominante bruxelloise et, de l’autre, les partisans de l’Europe des nations, les pays dits du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, Slovaquie, République tchèque). Ceux-ci, « sur le plan culturel », « rejettent l’idéologie européiste sans frontière, le libéralisme politique (l’Etat de droit: la séparation des pouvoirs, la cour constitutionnelle, l’indépendance des médias - mais ces choses là sont-elles bien établies en France? NDLR-), économique (ils prônent un patriotisme économique relatif car ils se portent bien) et sociétal (ils s’opposent au multiculturalisme, au mariage gay, à l’avortement comme en Pologne). L’idée est de défendre la nation, l’identité, la tradition, les valeurs religieuses. C’est donc véritablement une guerre culturelle, qui ne se joue plus vraiment sur la ligne droite/gauche mais sur ces autres clivages, pour instaurer un modèle de démocratie non libérale, comme l’appellent les Américains. »
Il y a deux mois Gabriel Robin sur Boulevard Voltaire affirmait que « Quand Viktor Orbán protège ses frontières, il respecte à la lettre les accords de Schengen initiaux. Plus encore : il protège les autres pays d’Europe. En avril dernier, le Premier ministre hongrois déclarait fort justement que l’Europe ne pouvait devenir le nouveau logis de millions de nécessiteux à travers le monde. Mieux : il le faisait aux côtés de Helmut Kohl dans une déclaration commune. »
Désormais, « la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie sont en train de faire la démonstration qu’une autre Europe est peut-être possible. Une Europe soucieuse de l’identité de ses peuples, garante des libertés souveraines des nations qui la constituent et protectrice vis-à-vis des menaces extérieures, présentes et à venir. Demain, si Norbert Hofer gagne l’élection présidentielle autrichienne (…), il ne sera pas exclu que le V4 s’élargisse pour devenir une sorte de néo-Empire austro-hongrois. Après demain, une France émancipée d’une classe politique déconnectée pourrait s’associer à ces pays pour contrer l’influence néfaste de l’Allemagne de Merkel. »
Influence néfaste qui sévit aussi au sein de l’église catholique expliquait Jacques de Guillebon, aux lecteurs du site Causeur en fin de semaine, revenant sur la campagne de propagande menée par La Croix pour dissuader ses lecteurs de voter FN, et dont nous nous faisions l’écho jeudi.
Certes, Jacques de Guillebon, né en 1978, n’est pas en odeur de sainteté chez les prescripteurs du bon goût médiatique. L’inénarrable Bruno Roger-Petit (dans Challenges) a fustigé à de nombreuses reprises ce « philosophe chrétien intégriste post-maurrassien » (sic), éditorialiste dans la revue mensuelle catholique La Nef, « intellectuel catholique ultra qui serait devenu (l’ami et l’) inspirateur de Marion Maréchal-Le Pen. »
Dans son édito pour Causeur, M. de Guillebon rappelle « la longue tradition de défiance des structures ecclésiales françaises vis-à-vis de ce qu’elles qualifient d’extrême droite« ; « de la condamnation de l’Action française en 1926″, au « compagnonnage de route avec un Parti communiste français, pourtant fermement condamné par l’encyclique Divini Redemptoris de Pie XI en 37″, « aux années 80, quand derrière le cardinal Decourtray, archevêque de Lyon et primat des Gaules, les prélats se levèrent comme un seul homme pour fustiger la xénophobie et le rejet de l’étranger décelés dans le programme du Front National. C’était, étrangement, l’année de la création de SOS Racisme.«
Un étrangeté qui n’en est pas vraiment une ajouterons-nous, mais bien une chasse en meute contre le FN à laquelle ont pris part aux côtés des partis du Systéme, des loges maçonniques, les officines immigrationnistes, les groupuscules d’extréme gauche et autres associations mondialistes et communautaires, des évêques dits progressistes.
En juin 2011, nous l’évoquions sur notre blogue, le site du journal chrétien social La Vie, mettait en ligne un article de Jean Mercier dont le titre était emprunté à l’historien Émile Poulat: « le FN est né hors de l’Eglise et y restera à jamais » (sic). Il énumérait les noms de quelques-unes des figures militantes de l’antifrontisme épiscopal. « Albert Decourtray (…) lançant publiquement dés 1985 ses anathèmes contre la droite nationale ; Jean Balland l’archevêque de Reims, en août 1992, qui interdit l’accès des militants FN à sa cathédrale ; Albert Rouet l’évêque de Poitiers qui en 1998 refuse le baptême à un lepéniste. Mgr Kratz l’évêque auxiliaire de Strasbourg qui en 2005 demande sa démission à une enseignante de religion, candidate FN pour les législatives; la quinzaine d’évêques qui appellent à ne pas voter pour un parti qui fait l’apologie du racisme et de l’exclusion; le cardinal Jean-Marie Lustiger, qui ne cessera de dénoncer le néopaganisme du FN. »
Dans Causeur, Jacques de Guillebon note avec justesse qu’ « Ironie de l’histoire, ou plus sûrement, lâcheté de responsables et d’évêques soucieux de leurs bonnes relations avec les gouvernements et les partis républicainement corrects, depuis le Ralliement de Léon XIII, ce sont toujours les mouvances supposées réactionnaires et fortement catholiques qui ont subi les foudres de l’Eglise en France. » « Bizarrement encore, lesdits évêques reprochaient concomitamment au Front National d’avoir fait célébrer une messe dans un meeting, et d’être néo-païen. Quand l’extrême droite est catholique, ils la condamnent ; par contre, quand elle est païenne, ils la condamnent, comme dirait Péguy. »
« Au long des décennies suivantes, tout allait bien : le fascisme ne passerait pas, et le Front National demeurait infréquentable, l’on en parlait dans les salons de la banlieue ouest comme de la lèpre sous l’Empire romain. Et soudain tout s’est enrayé. La vieille garde des comiques troupiers Bernard Antony et Bruno Gollnisch a commencé de s’effacer (Pourquoi M. de Guillebon se sent-il obligé d’utiliser cette formule méprisante? Aucun ecclésiastique, favorable ou non, de droite ou de gauche, n’a jamais considéré Bernard Antony et Bruno Gollnisch comme des comiques troupiers. On peut dire au contraire qu’ils ont été pris très au sérieux, y compris par les plus hostiles…NDLR), remplacée par Marion Le Pen dont la séduction qu’elle exerce sur les catholiques n’a cessé de grandir. On l’a vu dans chaque Manif pour tous, à la messe, chanter les racines et la culture chrétiennes de la France, enfin être invitée à débattre par un diocèse. Scandale. L’antique discours du cordon sanitaire commence à balbutier. La peur monte, on ne sait plus quoi répondre quand une Marion Le Pen demande à un Hervé Mariton au nom de quoi son parti, qui dit-elle cherche à appliquer la doctrine sociale de l’Eglise, serait plus condamnable que tous les autres qui, par exemple, encouragent l’avortement ou le mariage gay. Pis : les enquêtes démontrent que le vote pour le Front National chez les catholiques pratiquants est passé de 4% en 2012 à 24% aux régionales de 2015. Du jamais vu. »
Du jamais vu qui ne fait que confirmer, à la lumière des évolutions menaçantes, des événements récents, la justesse des combats, des analyses portées historiquement par le Front National, justesse qui est perçue par les catholiques français, comme par nos autres compatriotes. En juin 2010, interrogé sur le Forum Catholique, Bruno Gollnisch expliquait: « Je ne préjuge pas de la mauvaise foi des hommes d’Eglise en général et des évêques en particulier. Certains sont sans doute sincères dans leur hostilité à notre égard, nourrie par la désinformation. D’autres sont assurément condamnables, portant des jugements téméraires et nous calomniant, parfois de façon insupportable (…). J’ai des contacts avec des hommes d’Eglise ; ils sont de nature très divers. J’ai pu constater des évolutions favorables chez plusieurs d’entre eux. En particulier mon ancien évêque de Lyon, feu le cardinal Decourtray (décédé en 1994, NDLR), que j’ai rencontré trois fois, et chez lequel j’avais noté une nette évolution. Je crois que d’une façon générale le balancier revient plutôt dans le bon sens, mais beaucoup reste à faire… »
Et d’ajouter encore à l’adresse des catholiques: « Le Front National reconnaît la valeur de l’apport du christianisme à la Civilisation française. Il l’honore de multiples façons (Jeanne d’Arc, commémoration du baptême de Clovis, etc. ) Il n’est cependant pas un parti confessionnel. Il y a des non-catholiques au FN, et même certainement des gens hostiles à la religion en général ou au catholicisme en particulier. Mais y-a-t-il une autre formation politique qui soit plus proche de la défense du droit naturel ? D’évidence, Non ! Dans ces conditions, les catholiques qui souhaitent s’engager en politique devraient lui apporter leur concours, quelles qu’en soient les imperfections. Il est évident que, s’ils désertent le combat politique, ils ne pourront se plaindre de ce que leur influence diminue ! » Ils sont nombreux à l’avoir compris et à nous rejoindre pour gagner ce qui est aussi en effet, et ô combien, une guerre culturelle.
http://gollnisch.com/2016/10/03/guerre-culturelle-balancier-revient-plutot-sens/
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Discours de Sébastien JALLAMION à Privas sur l'accueil des migrants
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Syrie : la Russie refuse de céder aux menaces des Etats-Unis
Syrie. La Russie, soutien des forces de Bachar Al-Assad, a annoncé hier jeudi 29 septembre le maintien de sa campagne de bombardements aériens. Une déclaration destinée au secrétaire d’Etat américain John Kerry qui avait, quelques heures plus tôt, menacé Moscou d’arrêter toute coopération si les bombardements ne prenaient pas fin à Alep.
Depuis une semaine et l’échec de la dernière trêve, les quartiers rebelles de la partie est d’Alep subissent les bombardements incessants du régime et de son allié russe. Ignorant les menaces des États-Unis, Moscou a affirmé le jeudi 29 septembre vouloir poursuivre cette campagne de bombardements aériens afin de « lutter contre le terrorisme en Syrie ».
En réponse au secrétaire d’Etat américain John Kerry qui avait menacé Moscou d’arrêter toute coopération en Syrie tout en qualifiant ses agissement de « crimes de guerre », Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a tenu à souligner que « les obligations que Washington [avait] accepté d’assumer n’avaient elles, pas été respectées ». La Russie exige donc que les Etats-Unis fassent pression sur les rebelles syriens afin qu’ils puissent enfin prendre leurs distances des groupes djihadistes tel que le Front Fateh Al-Cham.
« On ne peut pas parvenir à la paix en Syrie en bombardant le chemin »
« Certains peuvent penser qu’ils peuvent conquérir Alep en bombardant l’est de la ville, mais ce n’est pas le cas. On ne peut pas parvenir à la paix en Syrie en bombardant le chemin », a déclaré, jeudi 29 septembre, Staffan de Mistura envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies en Syrie. « Nous prenons malheureusement note du caractère non constructif de la rhétorique de Washington ces derniers jours » a quant à lui répondu Dmitri Peskov. Un an après son entrée en guerre en Syrie, la Russie plus que jamais sous le feu des critiques occidentales reste déterminée face à des « partenaires [américains] qui se sont révélés incapables d’influencer la situation ».
http://www.voxnr.com/4058/syrie-russie-refuse-de-ceder-aux-menaces-etats-unis
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Terres de mission n°1
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"Vivre-ensemble": quand l'Etat dépossède la nation
Ex: http://ideocratie2012.blogspot.com
Nous reproduisons en intégralité une réflexion profonde et exigeante consacrée aux impératifs de l’être-en-commun. Loin des formules en vogue dans le marketing politique, tel le bien mièvre « vivre-ensemble », il rappelle que la relation vient en premier dans une société authentique, et rejaillit même en célébration dans la communauté de vie, tandis que le contrat tisse une toile artificielle dans laquelle l’Etat s’évertue à mettre en forme les individus normés (i.e. citoyens de droit) en fonction de sa logique comptable.
Comme François Hollande s'est toujours plus intéressé à l'état de l'opinion qu'à celui de la France, il affirmait sans rire, pendant l'été 2015 : « on voit bien qu'il y a des sujets qui s'installent, comme le terrorisme, la question de l'immigration, l'islam, etc ». Des sujets qui s'installent ! Derrière ces sujets se sont sans doute installées, préalablement, certaines réalités dont il est permis de penser qu'elles ont contribué au délitement des liens profonds de la nation et à l'inquiétude des Français. Les effets de ce délitement souterrain apparaissent désormais au grand jour, mais nos dirigeants se souciant fort peu d'en prendre l'exacte mesure, ils persistent dans les mêmes discours. Ainsi nous assène-t-on plus que jamais les prétendus mérites du fameux « vivre-ensemble ».
En ces temps de novlangue triomphante, personne n'ignore le sens idéologique de cette expression, dont la neutralité première est passée à l'arrière-plan depuis belle lurette. Le « vivre-ensemble » renvoie ainsi à un type de rassemblement, censé être pacifique, d'individus et de groupes disparates, en lieu et place d'un mode de socialité reposant sur le partage d'une « chose commune ». De fait, c'est un slogan politique. On pourrait le croire emprunté à une publicité vantant la convivialité de surface ayant cours entre membres d'un vulgaire club de vacances, tant il est proche de l'imaginaire puéril contemporain. Toujours est-il qu'il a désormais du mal à convaincre. Il semblerait en effet que de plus en plus de gens ne veulent plus vivre ensemble. Ce que traduisent à leur manière les communautarismes en plein essor, mais aussi le rejet de ceux-ci exprimé dans les urnes, ou encore les tensions multiples au quotidien. Pour autant, envers et contre tout, nos élites ne cessent de promouvoir la coexistence de communautés hétérogènes, la grande juxtaposition blafarde. Les différents communautarismes ne sont d'ailleurs perçus par une partie de ces « élites » que sous la forme d'une velléité passagère, d'une simple étape. Dans l'esprit des Attali, manifestement inspirés par des horizons inconnus à l'homme ordinaire, c'est l'atomisation nécessairement pacifique du corps social qui doit ainsi l'emporter à terme sur toutes velléités contraires, celles-ci étant momentanément utiles cependant pour affaiblir le sentiment du partage d'une « chose commune ».
Il est utile de le préciser, la notion de « chose commune », l'un des fondements du politique, n'est pas extensible à l'infini. N'en déplaise aux politiciens qui s'emparent parfois de l'expression dans le but étrange de justifier le mouvement vers l'universellement indifférencié, ce nivellement général dont les ravages s'étendent sous nos yeux. L'idée d'un ensemble humain indifférencié renvoie certes à un certain type de commun, de communauté, mais on peut se demander s’il s'agit là d'une communauté proprement humaine, c'est-à-dire dont les liens constitutifs sont d'une certaine qualité, ou si l’on n’est pas plutôt en présence d'un groupe d'individus dont les liens, à force d’être mécanisés, réifiés, relèvent en définitive d'un ordre infra-humain. Reconnaissons-le, loin de constituer un progrès, cette caricature du commun, son double parodique, nous ramène vers les temps les plus archaïques, vers cet état d'avant le devenir-homme tel que l'imaginait Vico au XVIIIe siècle : « l'infâme communauté des choses de l'âge bestial ». Pierre Manent, qui énonce cette citation dans « Les métamorphoses de la cité », prend soin d'ajouter : « quand tout était commun, rien n'était commun. » Le commun n'est possible que précédé par une activation du propre, du différencié, condition cruciale pour l'émergence, en chacun, des valeurs de l' « humanitas » selon les Anciens, autrement dit de l'humain parvenant à maturité. Il faut l'admettre en conséquence, le commun n'est possible que dans un cadre fini, doté de limites protégeant la naissance et l'essor de ce différencié.
La diversité contre la variété
Cela peut surprendre a priori, mais la marche actuelle vers l'indifférenciation générale est grandement servie par cette idée de diversité que martèlent à l'envi les tenants du « vivre-ensemble ». Pourtant, à l’examen, tout-à-fait cohérente s'avère la démarche des gens de Terra Nova, qui mettent en oeuvre, par leur rhétorique, une technique de fragmentation de la civilisation, un manuel de décomposition. Briser l'unité d'un ensemble vivant en ciblant la complexité de ses liens structurants. Puis, à partir des éléments épars et désormais perçus comme interchangeables, recréer d'autres liens, totalement artificiels. Car, il ne faut s'y tromper, ces déconstructeurs sont des constructivistes. C'est aussi le sens de l'incantation systématique de l' « autre » qui mène, au bout du compte, à la destruction de toute altérité et à la réorganisation implacable de tous sous une norme unique.
Quasiment élevée au rang de dogme, cette idée de diversité constitue la contrefaçon d'une notion apparemment semblable mais qu'un abîme sépare, la « varietas », surgie dans le monde gréco-romain (poïkilia, en grec, déjà présente chez Homère). Utilisée surtout dans le domaine esthétique, parfois dans le domaine politique, cette dernière a constitué chez les Anciens l'une des toiles de fond cognitives sur laquelle a pu s'esquisser la notion de commun, qu'elle contient en germe. Sous le soleil antique, « varietas » et commun se répondent dans une féconde complémentarité. Ainsi, selon cette vision des choses qui doit beaucoup à l'observation du vivant, l'unité émane de la pluralité parce que la pluralité en question ne se conçoit elle-même qu'ordonnée de l'intérieur. Elle n'est pas chaotique mais intimement harmonique. La « varietas » recèle donc un ordre à la fois souple et ferme, riche et ouvert, mais non ouvert à tous les vents, comme c'est le cas avec la « diversité » propre au « vivre-ensemble ». Cet ordre intérieur, se situant à égale distance du chaos et de l'uniformité, échappe donc à ces deux fléaux, qui sont eux aussi complémentaires dans le système que nous subissons. A l'évidence, ce souci d'équilibre harmonique, pourtant au tréfonds de la psyché européenne, a fini par s'affaiblir au fil des siècles au profit de l'esprit de géométrie. La vigueur séculaire de la notion de commun en politique s’en est trouvée atteinte.
De fait, le sentiment du commun dans la population diminue aujourd'hui à vue d'oeil, et comme l'esprit du « vivre-ensemble », censé le remplacer, suscite quelque résistance, le ciment réel de la société française consiste finalement en une situation passive de concorde générale. Par nature instable, ce simple état de non-conflictualité, de plus en plus relatif au demeurant, s'appuie surtout sur les intérêts à court terme des volontés individuelles, aveuglément réglées sur les multiples passions étroites qu'érigent en habitus les stimulations du système marchand. Constat désormais bien établi. Comment remédier alors au déséquilibre inhérent à un tel état de dissociété, avec sa dialectique entre concorde et discorde, la seconde venant sans cesse saper la part encore traditionnelle des bases de la première, c'est-à-dire les divers liens de solidarité fondés sur le temps long, un territoire donné et le consentement à une commune perception du monde ? Dès lors que l'on ne fait pas le choix de changer de paradigme en mettant l'accent sur ces liens sociaux véritables, il n'est d'autre voie que la fuite en avant idéologique.
Solution d'une difficulté croissante pour les gouvernants, tant s'exacerbent sur le terrain le mouvement des atomes en concurrence et celui des groupes en voie de sécession culturelle. Acheter la paix civile par toutes sortes de concessions ne suffit plus. Il faut alors envisager les choses selon la perspective d'une véritable ingénierie sociale (et faire toute leur place aux idées de Terra Nova). De ce point de vue, la mise en oeuvre, sans cesse renouvelée, de la même idéologie, à chaque fois plus précise, constitue un choix moins absurde qu'il n'y paraît. Bien pesée et inscrite dans un projet cohérent de remodelage du corps social, telle se révèle à la longue cette injonction du « vivre-ensemble », lancée à une population qui la reçoit pourtant de moins en moins docilement, comprenant peut-être enfin qu'il s'agit là d'un commandement.
Un commandement ? Au-delà de la surface rhétorique, c'est le rapport entre gouvernants et gouvernés, autrement dit la dialectique politique réellement existante aujourd'hui, qui sous-tend la politique du « vivre-ensemble ». Décidée au sommet pour maintenir artificiellement la concorde et imposée au pays sans énoncer clairement le choix radical dont elle procède, cette politique traduit avec force la dynamique de plus en plus unilatérale de l'Etat moderne. On sait que Tocqueville avait noté la nature « tutélaire » de ce dernier, et avec le temps, force est de constater la permanence de cette empreinte génétique. C’est là un point essentiel, qui fait néanmoins l'objet de malentendus. Il arrive en effet que le caractère unilatéral en question soit assimilé, à tort, avec la souveraineté et avec le principe vertical d'autorité assurant l'exercice des fonctions régaliennes. Sur les soubassements de cet unilatéralisme, quelques précisions s'imposent donc.
Caractère hybride de l'Etat et unilatéralisme
Il n'est évidemment pas question ici de définir ce qu'est l'Etat ni d'en tracer la généalogie, mais de clarifier quelques points élémentaires liés à notre sujet. Ainsi, on ne confondra pas la spécificité de l'Etat moderne avec les caractéristiques de la cité, cette dernière entendue dans notre propos au sens de forme politique traditionnelle (ou « Etat traditionnel ») et non, à la différence de Pierre Manent, au sens de forme politique historique (même si, par ailleurs, cette forme traditionnelle provient essentiellement de la « res publica » romaine). Distinction d'autant plus nécessaire que les deux structures sont étroitement imbriquées depuis des siècles et couramment prises l'une pour l'autre, bien que relevant de logiques différentes. Il faut en prendre acte, l'Etat en France a une nature hybride.
Rappelons simplement que l'Etat moderne en tant que tel, fondé historiquement, entre autres notions juridiques, sur celle de « persona ficta » et adossé au principe de représentation politique, phagocyte le modèle de la cité. Ce dernier repose, quant à lui, sur le souci initial d'une « chose commune » et sur l'exigence de sa maîtrise par une communauté concrète (c'est-à-dire par une « Gemeinschaft » et non par une « Gesellschaft », selon les catégories de Tönnies). La cité naît même de l'exigence d'une telle maîtrise, comme l'indique Cicéron qui, dans une période troublée où le politique semblait privé de boussole, rappelait dans le « De republica » que « la cité est l'institution collective (con-stitutio) de la communauté (populus) ». C'est la communauté qui institue la cité et non l'inverse. Laissons de côté le fait qu'en pratique, la genèse de la cité et celle de la communauté qui en est l'assise sont des processus complexes qui interagissent. L'idée principale réside ici dans cette conscience vive, chez l'illustre sénateur, que la dynamique politique se déploie dans un sens précis, c'est-à-dire à partir des solides liens internes d'une communauté humaine donnée, avec son territoire, ses coutumes et ses représentations mentales collectives (toutes choses auxquelles renvoie la notion de « populus » dans le droit public romain) et que, dans les moments de crise institutionnelle, c'est sur cette base qu'il faut reprendre appui avant de procéder aux réformes nécessaires. Dans la cité, le rapport entre gouvernés et gouvernants est déterminé par la communauté politique qui, de ce fait, maîtrise ses choix. Sans que le régime soit nécessairement démocratique pour autant (de fait, il l'a peu été) et sans que fasse défaut la verticalité du principe d'autorité, bien au contraire.
En ce qui le concerne, l'Etat moderne utilise, dès ses prémisses médiévales, des institutions héritées de la cité en les englobant dans une structure unilatérale qui les nie peu à peu, tant sa démarche est autre. Volonté d'imposer un ordre de l'extérieur, désir de symétrie forcée, cet unilatéralisme en mouvement se traduit lentement mais sûrement par un principe d'uniformité qui tourne le dos à la « varietas » traditionnelle. On le sait, le déroulement de ce processus historique n’a nullement été paisible. Les populations ont souvent résisté à ce qu'elles percevaient comme une atteinte à la chose commune, garantie alors par les principes coutumiers. D'où les appels incessants à la « reformatio » (littéralement, retour - de ce qui est devenu informe - à une forme). Depuis le XIVe siècle et la réaffirmation aristocratique des libertés normandes face aux audaces inédites de l'administration centrale, suivie des premières grandes révoltes populaires, nombre des secousses politiques de notre histoire ont été des réactions à ce phénomène, vivement ressenti à tous les échelons. Mais ce n'est que parvenu à un stade avancé de son évolution que l'Etat déploie toutes les conséquences de ce caractère unilatéral. Il faut d’ailleurs le noter, ce dernier n'a pas toujours été bien discerné, puisque, même après Hobbes, même après Hegel, observateurs conscients d'une telle évolution, nombreux sont les auteurs qui ont traité pertinemment des propriétés de l'Etat moderne sans avoir pris la mesure d'une telle singularité. Pour établir ce point avec un minimum de justesse, compte tenu de l'interpénétration des deux modèles d'Etat dans la réalité empirique, il est souhaitable d’user d'instruments d'analyse multiples et bien coordonnés. Retenons, à ce titre, l'intérêt du droit public romain, sur lequel nous reviendrons.
En observant la structure politique globale de la nation à l’échelle du temps long, on constate donc que la dynamique unilatérale marque des points et l'emporte peu à peu sur la logique communautaire. Sous ce rapport, les fameux « légistes » médiévaux ont finalement gagné et, dans leur sillage, la Révolution et la centralisation napoléonienne ont constitué des jalons décisifs bien connus. A l'issue de ce long processus, il apparaît alors qu'un Etat moderne est ce que devient un Etat traditionnel qui ne s'appartient plus. De ce phénomène de dépossession, la situation actuelle est hélas riche en symptômes alarmants, parmi lesquels l'impuissance de l'Etat à maîtriser ses frontières et à garantir la sécurité intérieure de façon satisfaisante, autrement dit à assurer les premières de ses missions régaliennes. Le fait que cette impuissance se double par ailleurs d'un contrôle renforcé de la population, accentuant par là le hiatus entre l'institution étatique et la communauté nationale, est un indice significatif de la nature intrinsèque de cette étonnante dépossession des fonctions légitimes de l'Etat par l'Etat : une dépossession de volonté politique. Grave préjudice, s'il en est, dont il faut préciser qu'il s'est produit techniquement au niveau du mode de formation de la volonté commune nationale. Au terme d'un cycle séculaire, la nation s'est vu confisquer la maîtrise réelle des décisions qu'une communauté doit prendre pour persévérer dans son être. En matière de consentement, il ne lui reste plus, dès lors, que l'adhésion aux orientations décidées à l'extérieur de son être propre. Par ailleurs, l'effort constant déployé par le pouvoir et ses relais, pour formater l'esprit public en vue de cette adhésion, confirme l'unilatéralisme en cause. Il faut, d'une manière ou d'une autre, que le peuple consente aux choix d'en-haut et, un jour, rien n'empêchera peut-être que la mise en scène de cette adhésion puisse tenir lieu d'adhésion réelle.
Vice du consentement politique
Cette subversion du consentement qui aboutit aujourd'hui à l'impératif du « vivre-ensemble », sa phase la plus avancée, n'est donc possible, on le voit, que parce que la communauté nationale se trouve préalablement privée de la formation effective de sa volonté propre. Lorsqu'on parle de formation de volonté, on touche un point essentiel dont nous avons en partie perdu le sens. Aussi ne voyons-nous plus clairement que solliciter l'expression d'une volonté qui n'a pas pu se former vraiment, faute des conditions requises, relève d'un vice du consentement. Lequel est cause de nullité en droit privé. Les choses se présentent sous un jour spécifique en droit public, avec le procédé de la représentation. La formation de la volonté commune y est tenue pour acquise par le simple fait de son expression, réduite en l'occurrence à la désignation de représentants dont les décisions ne sont pas soumises à validation. Ce qui suscite depuis longtemps une interrogation devenue classique sur la nature réelle du débat démocratique. Devant la crise actuelle du concept de représentation, sans solution pour l'heure (la notion vague de démocratie participative étant plus un révélateur de cette crise qu'un début de solution), une partie de la doctrine parle d'un « blocage théorique ». Dans ce contexte, il est utile de prêter attention à la critique radicale de certains universitaires italiens spécialistes de droit romain, qui se livrent à une rigoureuse analyse des mécanismes en question.
Les concepts du droit romain, produits d'une longue maturation qui a fait d'eux des outils « inactuels », au sens nietzschéen, s'avèrent en effet précieux. Ils permettent notamment de faire surgir l'alternative existant entre les grands types de processus décisionnels relatifs aux communautés, publiques ou privées, au-delà des modalités variant selon époques et contextes. Giovanni Lobrano oppose ainsi aux organisations humaines modernes régies par le principe de personnalité juridique (la « persona ficta » théorisée et mise en oeuvre à partir du XIIIe siècle, d'où est sortie la « persona artificialis » du Léviathan de Hobbes au XVIIe siècle) celles qui sont régies par le principe sociétaire, fondé quant à lui sur le très classique et très romain contrat de société (que l'on ne confondra évidemment pas avec l'idée moderne de contrat social). Il fait observer que le modèle sociétaire a le mérite d'être construit sur la nécessité d'une « communio » entre les membres de la « societas » concernée, c'est-à-dire sur des liens internes forts, conçus par analogie aux liens intrafamiliaux (mais sur un mode libre et volontaire permettant de constituer des consortiums gérant des biens, des organisations professionnelles, des sociétés commerciales). Ce modèle, étranger au contractualisme, s'enracine dans une réalité anthropologique, toute « relatio » tirant sa validité du « mos majorum » (les mœurs, l’éthique commune des ancêtres) et n’étant ainsi pas réduite au pur intérêt calculé des modernes. A l’opposé d’un tel enracinement surgit le principe de personne juridique, création artificielle de la loi.
De cette différence cruciale, il résulte que, d'un modèle à l'autre, le rapport fondamental entre l'un et le multiple est quasiment inversé. Dans la communauté régie par le principe sociétaire, ce sont les liens internes, faits d'obligations réciproques, qui sont le ferment de l'unité rassemblant cette pluralité d'hommes et qui déterminent la formation de la volonté commune. Aussi les dirigeants issus de l'expression de cette volonté restent-ils subordonnés à cette dernière dans l'exercice de leur charge, tout en disposant de larges pouvoirs d'initiative et d'exécution. Quels que puissent être leur pouvoir et le prestige de leur titre, ils restent des délégués. L’administrateur d’une société privée, mais aussi le consul, l’empereur, le roi de France (bien que pris entre deux logiques) se considèrent comme des dépositaires. Au contraire, dans la communauté régie par le principe de personnalité juridique (ou fictive), l'unité de la pluralité d'hommes qui la constituent est assurée de l'extérieur. C'est la fonction de la « persona » comme structure englobante, avec ce qu'elle recèle d'irrémédiablement arbitraire et de malléable et qui, à son tour, détermine les conditions de formation de la volonté commune. Celle-ci peut alors se voir absorbée par le mécanisme de la représentation, issu d'une distorsion de la notion romaine de mandat, en l'occurrence d'une distorsion du lien entre mandant et mandataire. A cet égard, Lobrano montre, au moyen d'une analyse acérée, que représentation et personnalité fictive procèdent de la même matrice conceptuelle : ces principes ont été élaborés pour fonctionner ensemble. On constate que les dirigeants qui émanent de ce dispositif, véritable saut quantique par rapport à la conception ancienne en matière de gestion de toute affaire commune, bénéficient d'une autonomie inouïe, puisqu'en pratique, la volonté du représentant se substitue à celle du représenté (la communauté).
Dans ce domaine, ce qui vaut en droit privé vaut aussi en droit public. Le passage du régime sociétaire au régime de la personnalité juridique-représentation bouleverse structure interne et mode de gestion, autant pour la communauté nationale que pour une simple entreprise. La nation a connu cette évolution complexe, prise dans la dynamique un Etat moderne (la « persona artificialis » et ses représentants) qui n'a désormais de cesse de liquider ce qui reste de l'ancestrale politique du bien commun : elle s'en trouve profondément affectée dans sa substance. En définitive, on doit tenir pour essentiel le phénomène suivant : les modes de formation de la volonté commune rétroagissent sur la nature des liens internes de la communauté. La réciproque est vraie, comme l'atteste le triste spectacle offert par la nation : son état de dissolution interne la rend toujours plus vulnérable et passive face aux politiques imposées, notamment celles qui travaillent au remodelage de la population et accentuent ainsi cette dissolution. Telle est la spirale infernale du « vivre-ensemble ». A ce titre, on s’aperçoit que ce processus aboutit finalement à l’inversion de l’ordonnancement que décrivait Cicéron. Ce n’est plus le peuple (la communauté politique) qui institue la cité, c’est l’Etat qui veut instituer le peuple, le recréer de toutes pièces.
Pour tenter de sortir de cette spirale, accordons quelque attention aux mécanismes de dépossession en jeu. L'édifice national menace ruine. Il est temps de s'occuper des murs porteurs et de la manière dont ils sont agencés. Plaider pour une politique du bien commun et pour une souveraineté digne de ce nom, sans se soucier de leurs conditions profondes, c'est en rester au stade des voeux. Une voie plus conséquente consisterait à puiser des forces dans une volonté commune réellement formée, non subvertie, pour renforcer, dans le même mouvement, les liens de la communauté nationale et les prérogatives régaliennes. Il ne s'agit pas de miser sur les prétendues vertus de la démocratie directe mais de libérer le consentement par la mise en œuvre réelle du principe de subsidiarité. Un tel changement est envisageable à faible coût, l’objectif étant de « désétatiser le bien commun » pour mieux assurer ce bien commun. A la fois souple et ferme comme un muscle puissant, l' « Etat subsidiaire », pour employer l'expression de Chantal Delsol, est de nature à offrir un cadre approprié au modèle sociétaire et à la décision vigoureuse qu’il permet. Il apparaît bien ainsi comme la condition d'un « hard power » qui serait enfin à la hauteur des enjeux présents. Il n'y a pas de remède miracle, seulement des données cruciales à prendre en compte si l'on pense qu'un redressement est possible. Le cadre et la structure de la volonté commune, conditionnant la qualité de la décision, comptent au nombre de ces données. Aussi, convient-il d’en être conscient pour pouvoir opposer un jour, avec succès, aux tenants du « vivre-ensemble » les exigences toujours vives de l'être-ensemble, ce rapport existentiel d'une population avec son passé et son territoire.
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On nous cache tout, on nous dit rien?
Selon la formule consacrée « les grands de ce monde » sont ce vendredi à Jérusalem pour les obsèques d’une figure, d’un des pères fondateurs de de l’Etat d’Israêl, l’ancien président et Premier ministre Shimon Peres, décédé dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 93 ans. François Hollande et Nicolas Sarkozy sont tous deux présents à cette cérémonie. Les deux hommes ont rencontré plusieurs fois M.Peres. MM. Sarkozy et Peres avaient notamment lancé en 2010, à l’initiative de de la fondation France-Israël, une « Maison commune Europe-Israël ». Prix Nobel de la paix en 1994, M. Peres, qui suscitait la défiance de nombreux Israéliens, était auréolé par les accords d’Oslo dont il fut l’un des initiateurs. Accords qui esquissaient timidement les bases d’une autonomie politique palestinienne et faisaient espérer une solution pacifique à l’affrontement israélo-palestinien. « Malgré Oslo et la conversion à la paix de cet ancien faucon, les Palestiniens ont une image bien plus sombre de lui, en instigateur de la colonisation juive et en homme de guerre et de l’occupation. Ainsi était-il Premier ministre quand l’aviation israélienne a bombardé le village libanais de Cana, tuant 106 civils en avril 1996 » a rappelé Le Parisien.
Le site communautaire musulman Oumma.com, via un communiqué d’Europalestine, a été plus cinglant encore en insistant sur sa participation à « des coalitions gouvernementales avec des criminels assumés, comme le terroriste du groupe Stern Yitzhak Shamir devenu Premier ministre dans les années 1980, ou le tristement célèbre Ariel Sharon lors de la terrible vague de répression du peuple palestinien (plusieurs milliers de morts) au début des années 2000. Jamais hostile à la colonisation des territoires palestiniens, malgré des légendes sur ce point diffusées à l’international, Peres a bien servi jusqu’à ses derniers jours, dans une astucieuse répartition des rôles, en vendant une image floue de colombe, tandis que ses collègues (Netanyahou, Lieberman, etc) revendiquent leur rôle de brutes. »
Un portrait de Shimon Peres, qui prononça une allocution officielle devant le Parlement européenen 2013 pour demander que le Hezbollah pro iranien soit placé sur la liste des organisations terroristes, avait dressé un réquisitoire implacable contre l’Iran et rejeté toutes les critiques sur la politique de colonisation de la Cisjordanie, qui n’était pas partagé majoritairement sous nos latitudes. C’est d’ailleurs lors de la seconde édition de la conférence organisée sous l’égide de Shimon Peres, Facing Tomorrow, qui se déroula en octobre 2009 en Israël, que Javier Solana, ex secrétaire général de l’OTAN, ancien Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne, avait déclaré: « Israël permettez-moi de le dire, est un membre de l’Union européenne sans être membre de ses institutions ».
En matière de surenchère, Donald Trump , certes en campagne électorale, a franchi une étape dimanche dernier, dans l’espoir (?) d’attirer à lui les votes des juifs américains qui lui seraient pour l’instant plutôt hostiles. Un vote communautaire moins important que celui des latinos, mais qui pèse dans un Etat clé (swing state) comme la Floride et sa ville de Miami, qui peut faire basculer l’élection.
Ainsi, lors de sa rencontre le 25 septembre à son domicile new yorkais avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, la veille de son premier débat avec Hillary Clinton (qui fut moins saignant qu’attendu), M. Trump a déclaré que « Jérusalem (était) la capitale éternelle du peuple juif depuis plus de trois mille ans ». Les États-Unis reconnaîtront Jérusalem comme la capitale indivisible de l’État d’Israël, non reconnue comme telle par la communauté internationale, si il devient président a-t-il promis.
Une déclaration retentissante qui na pas été relayée par nos médias avec la même force que les habituelles accusations de racisme, de sexisme, de démagogie, d’amateurisme qui sont faites au candidat populiste.
Aux Etats-Unis, l’état d’esprit n’est pas forcément le même chez les électeurs. Le site Cyceon a relayé ainsi les propos du sergent Leo Dunson, un « noir américain, » « vétéran de l’U.S. Army », « multi-décoré qui fut déployé en Irak dans une unité de combat », » un artiste musical et un écrivain vivant à Las Vegas ». « Lui et beaucoup d’autres ont expliqué à Cyceon ce qui a été ignoré par les médias jusqu’à maintenant : beaucoup de Noirs Américains vont voter pour Donald Trump parce qu’ils veulent un emploi, ils veulent prospérer, ils veulent vivre comme n’importe quel autre Américain et participer pleinement au mode de vie américain. Ils sont fâchés d’être réduits à des problématiques comme la criminalité et l’Etat-providence et s’affirment de plus en plus en désaccord avec la façon dont les Démocrates les voient. »
Trump dit-il, « a juré de détruire l’Etat Islamique (EI), et même de travailler à réparer les relations avec la Russie. De l’autre côté, Hillary Clinton veut augmenter les impôts ou les maintenir comme ils sont, veut plus de régulation sur les entreprises et les industries qui luttent déjà – comme l’industrie minière du charbon – et elle est aussi tentée d’emprunter de l’argent à dépenser pour nous sortir du trou dans lequel nous sommes. C’est grosso modo son programme économique. En matière de sécurité, tout ce que vous voyez dans le monde aujourd’hui est essentiellement la conséquence de la politique étrangère d’Hillary Clinton : Libye, Egypte, Syrie, Irak, Iran. Hillary a eu une main dans tout cela, je crois personnellement qu’elle avait de bonnes intentions, mais je pense que les décisions qu’elle a prises causent un chaos inutile. »
Le site d’E&R relayait dernièrement l’article d’Ignacio Ramonet , ancien directeur du très à gauche Monde diplomatique, fondateur d’Attac. Il fustige le réactionnaire Trump, » raciste, populacier, manichéen et réductionniste qui sollicite les plus bas instincts de certaines catégories sociales ». Mais il évoque aussi sur le blogue de son association Mémoire des Luttes, « Les 7 propositions de Donald Trump que les grands médias nous cachent« . Les sept raisons dit-il de la véritable hostilité dont Trump est vicitme de la part du mcirocosme politico-médiatique.
« En premier lieu, les journalistes ne lui pardonnent pas ses attaques frontales contre le pouvoir médiatique. Ils lui reprochent d’encourager régulièrement son public à huer les médias malhonnêtes (…). Une autre cause des attaques médiatiques contre Trump : sa dénonciation de la globalisation économique qu’il tient pour responsable de la destruction des classes moyennes (…). » Trump note-t-il encore, » est un fervent protectionniste. Il propose d’augmenter les taxes sur tous les produits importés. Et se dit prêt, s’il arrive au pouvoir, à établir des droits de douanes de 40% sur les produits chinois (…). Partisan du Brexit, il a déclaré que, s’il était élu, il ferait sortir les Etats-Unis de l’Accord de libre échange nord-américain (ALENA). Il s’est également attaqué au Traité Trans-Pacifique (TPP) et a confirmé que, une fois élu, il retirerait les Etats-Unis de l’accord (…). Evidemment, s’il est élu, il stopperait aussi les négociations en cours avec l’Union européenne. Il va même plus loin : Nous allons renégocier ou sortir de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Ces accords commerciaux sont un désastre. » Il est aussi rappelle Bruno Gollnisch, opposé au Marché transatlantique que combat le FN.
Quatrième raison de ce tir de barrage contre l’atypique candidat républicain, « son refus des réductions budgétaires néolibérales en matière de sécurité sociale. De nombreux électeurs républicains victimes de la crise économique, et tous ceux qui ont plus de 65 ans, ont besoin de la Social Security (retraite) et du Medicare (assurance maladie) mis en place par le président Barack Obama que les autres dirigeants républicains veulent supprimer. Trump a promis ne pas revenir sur ces avancées sociales. Il a aussi promis de diminuer les prix des médicaments, d’aider à régler les problèmes des SDF, de réformer la fiscalité des petits contribuables, et de supprimer un impôt fédéral qui touche 73 millions de foyers modestes. »
Trump dénonce aussi « l’arrogance de Wall Street«, « propose également d’augmenter de manière significative les impôts des traders spécialisés dans les hedge funds (fonds spéculatifs) qui gagnent des fortunes. Il promet le rétablissement de la loi Glass-Steagall (votée en 1933 pendant la Dépression et abrogée en 1999 par William Clinton), qui séparait la banque traditionnelle de la banque d’affaires pour éviter que celle-ci puisse mettre en péril l’épargne populaire par des investissements à haut risque. Evidemment, l’ensemble du secteur financier est vent debout contre Trump et s’oppose au rétablissement de cette loi. »
« En matière de politique internationale, Trump s’est fait fort de trouver des terrains d’entente à la fois avec la Russie et avec la Chine. Il veut notamment signer une alliance avec Vladimir Poutine et la Russie pour combattre efficacement l’organisation Etat islamique (Daesh) même si pour l’établir Washington doit accepter l’annexion de la Crimée par Moscou. »
« Enfin, Trump estime qu’avec son énorme dette souveraine, l’Amérique n’a plus les moyens d’une politique étrangère interventionniste tous azimuts (…) , il veut changer l’OTAN : Il n’y aura plus – affirme-t-il – de garantie d’une protection automatique des Etats-Unis envers les pays membres de l’OTAN. »
Autant de raisons qui expliquent qu’un Sarkozy, qu’un Juppé, que l’ensemble des ténors du PS affichent leur préférence pour la candidate démocrate, là ou Marine Le Pen a justement expliqué que, « Pour l’intérêt de la France, « c’est tout sauf Hillary Clinton! »
http://gollnisch.com/2016/09/30/on-nous-cache-tout-on-nous-dit-rien/
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Discours de Jean-Marie Le Pen à la 10ème jounée nationale et identitaire
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Plus de 1 300 patriotes hier à Rungis pour les 10 ans de Synthèse nationale
Trois mois de préparation pour une réussite totale. Tel est le bilan de cette dixième Journée nationale et identitaire organisée ce dimanche 2 octobre à Rungis pour les dix ans de Synthèse nationale.
Réussite totale au niveau de la fréquentation d'abord puisque 1 300 entrées ont été enregistrées, ce qui fait de cette réunion annuelle que nous organisons la plus fréquentée. Un public nombreux et surtout un public enthousiaste. Il l'a prouvé tout au long de la journée en applaudissant les différents intervenants qui se sont succédés et surtout lors de la standing ovation qui, pendant plusieurs minutes, ponctua le discours magnifique de notre invité d'honneur, Jean-Marie Le Pen.
Réussite totale au niveau des interventions puisque toutes les sensibilités de notre famille d'idée étaient présentes et se sont exprimées, dans le respect mutuel, pour finalement arriver à la même conclusion. A savoir, le nécessaire combat contre le mondialisme broyeur des identités et contre l'islamisation, conséquence directe de l'immigration.
Réussite totale au niveau de l'organisation, puisque aucun incident majeur ne vint troubler le bon déroulement des choses. Je profite de cet article pour remercier toutes celles et tout ceux qui ont contribué à cette réussite sur le plan organisationnel, qu'il s'agisse des responsables de stands, du service de restauration et du bar (plus de 700 repas ont été servis), qu'il s'agisse de la sono, qu'il s'agisse du service d'ordre, discret mais efficace, qu'il s'agisse de l'accueil et du stand de Synthèse nationale. Merci aussi à la direction et au personnel de l'Espace Jean Monnet pour son professionnalisme.
Réussite totale au niveau des stands (plus de 60), puisque tous ont bien vendu ce qu'ils proposaient. Notons cette année la présence de plusieurs entreprises commerciales qui, de leur propre aveu, n'ont pas regretté d'être venues.
Réussite totale de la partie festive de la journée. Pinatel d'abord qui suscita avec son Pinatel show, l'hilarité du public. Docteur Merlin en début d'après-midi qui interpréta, outre ses classiques, les chansons de son dernier album. Les Brigandes, nos Chères Brigandes, enfin, qui, après le meeting politique, nous offrirent un concert d'une grande qualité qui fut acclamé par le public emballé.
Réussite totale au niveau de Synthèse nationale, puisque près de 60 abonnements à nos revues furent enregistrés.
Je tiens à remercier les intervenants, Hervé Van Leathem (Nation Belgique), Gabriele Adinolfi (Polaris Rome), Thierry Bouzard, Richard Roudier (Ligue du Midi), Arnaud Raffard de Brienne), Serge Ayoub, Hugues Bouchu, Pierre Vial, Pierre Cassen, Alain Escada, Luc Pécharman, Roger Holeindre, Carl Lang, Jean-Paul Chayrigues de Olmetta, Filip Dewinter et Jean-Marie Le Pen bien sûr, pour leurs interventions et leurs témoignages d'amitié.
Toute la semaine des articles sur cette journée seront publiés sur ce site.
En route vers la XIe Journée nationale et identitaire l'an prochain...
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Référendum en Hongrie : 98% de non à l'immigration
Le premier ministre hongrois Viktor Orban a qualifié les résultats du réferendum sur les migrants d'"exceptionnels".
"Bruxelles ne pourra pas imposer sa volonté à la Hongrie".
Après dépouillement de 99,7% des suffrages, le camp du non recueille 98,3%, avec seulement 39,8% de suffrages exprimés par rapport au nombre d'inscrits, ce qui invalide la consultation qui devait arriver à 50%.
Les médias ricanent sur un pseudo échec de Viktor Orban, qui n'a pas réussi à mobiliser 50% de son corps électoral. Pourtant, en nombre de voix, jamais autant de Hongrois ne l’ont soutenu dans les urnes (3,23 millions). Surtout, Viktor Orban souligne que le chiffre est supérieur à celui de 2003, lorsque les citoyens de ce petit pays d’Europe centrale avaient validé leur entrée dans l’Union européenne (3,05 millions).
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