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VAL D’ARAN : TEL EST PRIS QUI CROYAIT PRENDRE !
Le bloc-notes de Jean-Claude ROLINAT
Le Val d’Aran, vous connaissez ? Il s’agit d’une haute vallée des Pyrénées située au nord-ouest de la Principauté d’Andorre, rattachée à la province catalane de Lérida. Elle-même subdivision de la fameuse Catalogne qui s’est érigée le vendredi 27 octobre en « République indépendante » à la faveur d’un vote à bulletin secret de 70 de ses 135 parlementaires.
Faible, très faible majorité pour une telle décision majeure engageant l’avenir de plus de sept millions d’âmes. Un scrutin totalement illégal conduisant à une sédition condamnée par les plus hautes instances espagnoles, boycottée par tous les Etats membres de l’Union européenne. Mais, dans le feuilleton de cette indépendance virtuelle d’où émerge la séquence rocambolesque de la fuite du « Président » Carles Puigdemont et de 5 de ses ministres en Belgique, la menace aranaise est passée assez inaperçue.
C’est que la Généralité de Catalogne, « l’autre pays en Espagne », comme l’affichaient certaines publicités touristiques, a oublié qu’elle avait reconnu par sa loi du mois de février 2015, le droit à la communauté aranaise de décider de son avenir. Cette entité montagnarde de moins de 10 000 habitants* répartis sur le territoire de neuf communes totalisant à peine 600 Km2, dont la langue officielle est l’Aranais, proche du Gascon, dialecte tiré lui-même de l’Occitan, a décidé de faire sécession de la Généralité si cette dernière quittait l’Espagne.
C’est, un peu, la version pyrénéenne de l’arroseur arrosé ! En effet, le Consehl générau de 13 membres qui siège dans la « capitale » Viehla, bien plus connue comme station de sports d’hiver que comme siège politico-administratif, vient de se prononcer officiellement en ce sens. Si le drapeau du Val d’Aran, croix occitane d’or sur fond rouge, porte en son centre un blason marqué des 9 pals alternés rouges et jaunes du pavillon catalan, il ne faudrait pas beaucoup insister pour que cette comarca(division administrative espagnole) où la Garonne prend sa source, prenne le large en demandant son rattachement à une autre communauté autonome espagnole, la Navarre ou l’Aragon par exemple.
Les fous furieux de Barcelone n’y avaient pas pensé. Vont-ils envoyer les mossos de escuadra, leur fameuse police autonome forte de 17 000 hommes ? Impossible, désormais. Dans les faits, le Conseil exécutif de la Catalogne comme son parlement venant d’être dissous et l’administration reprise en main sous la houlette de dame Soraya de Santa Maria, vice-président du gouvernement central de Madrid.
Tel est pris qui croyait prendre. Un épisode politique en tout cas, qui n’empêchera sûrement pas les skieurs de descendre très bientôt les pistes enneigées du Val d’Aran !
* Là aussi, le phénomène migratoire est préoccupant : 3 000 étrangers, principalement Sud-américains et… Roumains y vivent !
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FAIRE SA FÊTE À MAI 68 ? CHICHE !
C’est la question haletante du jour, le suspense insoutenable, qui suscite autant de passions que le sexe du prochain enfant de la duchesse de Cambridge : Macron commémorera-t-il, oui ou non, Mai 68 ? Le JDD dit non – « Il a décidé de ne rien faire » -, Libération dit oui peut-être – « Mai 68 : Macron ne s’interdit rien. »
Las, si la duchesse de Cambridge peut avoir des jumeaux, Emmanuel Macron ne pourra pas « en même temps » commémorer et ne pas le faire.
Après un ballon d’essai, on a vu qu’il savait se mettre en marche… arrière. Quand la société, comme il dit, n’est pas prête.
Et est-elle prête, alors que le centenaire de la Grande Guerre n’est pas seulement terminé, à voir encenser ces sortes de poilus – pour ça, ils l’étaient indéniablement – et ranimer la flamme du baba (cool) inconnu ?
La vérité – et il l’a sans doute compris – est que la droite, philosophiquement, s’indigne mais, politiquement, se réjouit. À l’instar de Laurent Wauquiez, si « les bras [lui] en tombent », elle se frotte par avance les moignons : commémorer Mai 68 ? Chiche, on va lui faire sa fête. Et dans les grandes largeurs. Comme il le mérite. Bras dessus, bras dessous, car c’est un des rares sujets sur lequel toutes les consistances de la droite (de molle à dure) semblent à peu près d’accord. Qui sait ? La Manif pour tous fera peut-être figure de pique-nique paroissial à côté de la mobilisation contre cette guerre des boutons (d’acné) vieille d’un demi-siècle qui a tout engendré – ou presque.
Car le mariage gay, puisqu’on en parle, la PMA, la GPA et tutti quanti ne sont que l’application stricto sensu du décalogue Mai 68 : tu n’interdiras point.
Et le « Balance ton porc », aussi. La libération sexuelle, la fin du savoir-vivre, de la galanterie n’ont-elles pas ouvert l’auge à deux battants ? Il paraît que notre société corsetée était tellement hypocrite ! Mais posons la question aux femmes : que préfèrent-elles ? Un Weinstein qui rêve de leur sauter dessus mais se borne à leur faire, avec une déférence feinte, mille courbettes, ou un Weinstein qui rêve de leur sauter dessus… et le fait aussi sec, parce qu’au moins, il n’est pas faux cul, il faut lui reconnaître ce mérite ?
Samedi, cent femmes célèbres, par une lettre ouverte, ont appelé Emmanuel Macron à agir contre les violences sexuelles. Elles demandent notamment, au collège, « un brevet de la non-violence sur le modèle du brevet de la sécurité routière »… et sont à deux doigts d’inventer la bonne éducation : on ne frappe pas une fille, même avec une rose. Amies de l’eau tiède et du fil à couper le beurre, bonsoir.
On continue à tirer le fil, justement ?
Si les petites villes de la France périphérique sont boudées, n’est-ce pas, entre autres, parce que leur modèle messe-dominicale-blanquette-de-veau-sur-la-nappe-en-percale a été vendu, par Mai 68, au mieux comme le summum de l’ennui, au pire comme un lieu de duplicité inouïe ?
Si l’ascenseur social, le vrai, celui qui dure, est en panne, n’est-ce pas parce que l’école de Mai 68 – décérébrée, technicisée, où l’on apprend à gagner plus pour penser moins – fait de vous, au mieux, un pauvre gars acculturé au portefeuille bien garni ?
Si la France est incapable d’assimiler, n’est-ce pas parce qu’acquérir une nationalité, c’est aussi s’imprégner de ses codes, ses usages – façon de se vêtir, langage, culture, art de la table, etc. – et que les soixante-huitards, jugeant ceux-ci détestables, les ont tous mis au feu, avec la politesse (fine fleur du vivre ensemble) au milieu. Est-ce un hasard si seule l’armée, qui a gardé ses rites, est encore capable de créer de vrai Français ?
On pourrait continuer à l’infini. Alors, oui, qu’Emmanuel Macronfasse son cador et ouvre la boîte de Pandore, qu’on la retourne une bonne fois sur la table pour faire enfin l’inventaire.
Avec le risque que courent tous les monarques quand ils convoquent, la mémoire comme les états généraux : l’issue n’est jamais certaine.
Gabrielle Cluzel Ecrivain, journaliste Son blog -
Ni Delphine, ni Danièle…
Emmanuel Macron ne convainc toujours pas et si l’on en croit les enquêtes d’opinion il suscite un rejet d’une ampleur similaire à celui qui frappa son mentor François Hollande dés le début de son quinquennat. Selon le dernier baromètre KantarSofres-Onepoint pour Le Figaro Magazine, l’ex employé de la banque Rothschild a vu sa cote de confiance chuter de 19 points depuis le mois de juin ( de 57 % à 38 %). Dire que les maladresses de son entourage n’arrangent pas les inquiétudes générées par ses annonces politiques relève de l’euphémisme. Dernier épisode en date, la visite de son Premier ministre hier à Saint-Martin. Interpellé par une habitante de l’île sur l’incapacité du gouvernement à intervenir rapidement, efficacement pour débloquer les fonds nécessaires afin d’aider nos compatriotes sinistrés par le passage du cyclone, Edouard Philippe lui a rétorqué sur un ton hautain bien maladroit qu’il « ( n’était) pas (son) assureur » ! Réponse qui a été coupée au montage dans le reportage diffusé hier soir par le JT de TF1 relatant cette visite… Si M. Philippe estime que c’est déchoir que d’aller sur le terrain pour se colleter aux questions triviales des Français (qui ne sont pas tous des enfants), il fallait qu’il reste dans son ministère et refile la tâche au préfet ou à un membre de son cabinet…
D’un malaise l’autre, le journaliste Frédéric Taddeï a fait part du sien dans les colonnes du Monde au sujet de la présidence de France télévisions, confiée depuis 2015 aux bons soins d’une macroniste de choc, Delphine Ernotte. M. Taddeï, qui pilote aujourd’hui l’émission Social Club sur Europe 1, a présenté avec brio et intelligence pendant dix ans Ce soir (ou jamais !) sur France 2 et France 3. Elle permettait d’entendre des personnalités couvrant (quasiment) tout le spectre du champ politique et idéologique, très peu ou jamais invitées sur d’autres antennes. Autant de raisons qui ont entraîné la relégation à des heures tardives puis la suppression de son émission….
Il a dénoncé dans cet entretien « le gâchis » engendré par la gestion de « Delphine Ernotte (qui) ne connaît rien à la télé et est en train de casser le groupe. » Mme Ernotte « prend aujourd’hui les gens pour des imbéciles » et « fait une télé en fonction de ce critère ». « Plutôt que d’imaginer une nouvelle chaîne culturelle sur le web, les responsables devraient programmer des émissions culturelles sur France 2 ou France 3 à une heure décente. » Le journaliste rappelle au passage que sa dernière émission en date sur le service public Hier, aujourd’hui, demain, qui s’est arrêtée au printemps , a été délibérément supprimée elle aussi. « Visiblement, cette émission intellectuelle dérangeait la direction. Elle était ambitieuse et faite pour être diffusée à 22 h 30. Elle ne l’a jamais été avant minuit ! Les patrons de chaînes pensent que les gens intelligents regardent de moins en moins la télé. Ce n’est donc pas la peine d’offrir des programmes exigeants. Je crois qu’ils ont tort ! »
M. Taddeï a eu droit aussi au coup de pied de l’âne de Manuel Valls lors de son passage le 5 novembre au Grand Rendez-Vous Europe 1/Les Échos/ CNews. Le député de l’Essonne apparenté LREM, interrogé sur l’affaire Tariq Ramadan, en a profité pour faire aussi le procès du journaliste. « Quand une partie de la presse progressistes, une presse de qualité – je pense aux Inrockuptibles, au Bondy Blog – quand on reçoit et quand on a reçu Tariq Ramadan, y compris sur Europe 1 et c’est toujours le même journaliste Frédéric Taddeï qui le reçoit depuis des années comme avant il avait reçu des personnalités comme Dieudonné ou Soral, alors on abdique » a estimé l’ex Premier ministre.
Inviter des personnalités de toutes sensibilités, par souci de pluralisme, volonté d’exposer aux auditeurs toutes les facettes, tous les acteurs participant au débat d’idées serait donc une abdication ? Quel aveu ! Quel sectarisme ! Et surtout une nouvelle fois quel mépris en effet pour l’intelligence des Français constate Bruno Gollnisch.
Au nombre des figures clivantes –et on le serait à moins- !- qui fut elle aussi invitée en son temps dans l’émission de Frédéric Taddeï sur France télévisions, se trouve la franco-algérienne Houria Bouteldja,porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR). Sa fiche wikipedia la présente comme « une militante antiraciste engagée contre l’islamophobie et le néocolonialisme »…mais elle est décrite également, y compris au sein de la galaxie antiraciste, comme excitant au racisme antiblanc, dont l’antisionisme cacherait même un antisémitisme ( anijudaïsme) rabique selon ses contempteurs.
Mme Bouteldja se retrouve sous les feux de l’actualité par le biais de l’inénarrable député de La France Insoumise (LFI), Danièle Obono. Lors de son passage sur l’antenne communautaire Radio J, l’« altermondialiste», « afroféministe » et « antiraciste » Obono , attaquée par M. Valls pour sa « dérive islamo-gauchiste » et sa proximité supposée avec l’humoriste Dieudonné, a pris grand soin de conspuer ce dernier le décrivant comme un « raciste » et un « antisémite. » Mais Mme Obono, a suscité la gêne, la réprobation d’autres soutiens de Jean-Luc Mélenchon, à l’instar du délicat Thomas Guénolé. Elle a en effet refusé de dénoncer clairement les propos de sa « camarade (qu’elle a connue) dans le mouvement antiraciste» Houria Bouteldja, qui lui ont été soumis sur l’antenne de Radio J: « les juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe. » A dire vrai, il est exposé dans le dernier livre commis par Mme Bouteldja, Les Blancs, les Juifs et nous, des jugements encore beaucoup plus radicaux, et ceux qui ne voudraient pas payer pour voir, peuvent écouter avec profit l’excellente notre de lecture sous forme vidéo que Michel Drac a fait de cet ouvrage.
Pour le reste, les atermoiements de Daniel Obono ne sont pas une gaffe de plus. Les déclarations de cette militante antinationale ont leur cohérence et illustrent d’ailleurs plus largement en quoi cette extrême gauche incarnée aujourd’hui principalement par les socialo-trotskystes de LFI est foncièrement antifrançaise, antipatriotique rejoignant en cela le mondialisme libéral. Elle est même condamnée à en rajouter sur ce terrain là, faute d’un réel soutien populaire de laFrance d’en bas. Nous l’écrivions déjà il y a un mois, le parti de Mélenchon ne peut prospérer qu’en agrégeant un certain électorat issu de l’immigration, en flattant les ressentiments, une certaine haine de la France française bien réelle chez beaucoup de Français de papier.
Une réalité qui ne doit pas conduire à museler cette extrême gauche là, mais à l’affronter sur le terrain des idées, lors de débats donnant aussi la parole au camp d’en face et pas seulement aux journalistes et politiciens du sérail . C’est aussi en ce sens que des émissions du calibre de celle qu’animait M. Taddeï sur le service public ont toute leur utilité en lieu et place de cette pasteurisation-uniformisation-neutralisation qui certes promet un bel avenir aux médias alternatifs qui ne pataugent pas dans la pensée dominante. Pour le pire parfois, on le voit, mais aussi pour le meilleur.
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BILAN SEMESTRIEL DE MACRON : UN MONARQUE QUI MÉPRISE SON PEUPLE
Si je devais faire un bilan des six premiers mois du mandat d’Emmanuel Macron, je serais bien embarrassé. Non que j’hésite à me prononcer : j’aurais tendance à dire qu’il est globalement négatif. Encore faut-il le prouver par des arguments, sinon irréfutables, du moins rationnels, et ne céder ni à la subjectivité ni aux apparences trompeuses.
L’exercice n’est guère facile, d’autant plus que notre Président abuse de la communication, ce qui pourrait conduire à juger sa politique internationale sur sa poignée de main virile à Donald Trump ou sa conception de la famille sur le modèle livré clefs en main qui lui permet d’être en même temps époux, père et grand-père, ce qui, à trente-neuf ans, est un exploit digne du Quiz des records.
Je retiendrais volontiers son arrogance, qui le conduit régulièrement à des dérapages verbaux : même si l’on n’est pas un inconditionnel des théories de Freud, ils sont révélateurs de son être profond. Il en avait déjà donné l’exemple comme candidat, traitant en Algérie la colonisation de « crime contre l’humanité », et comme ministre, déclarant à un ouvrier gréviste que « la meilleure façon de se payer un costard est de travailler ».
Je ne m’attarderais pas sur sa chute dans les sondages, avec une cote de confiance de 38 %, car elle correspond à peu près à son électorat réel. Emmanuel Macron se moque des Français quand il prétend que ses grandes mesures politiques ont été approuvées par la majorité d’entre eux. Ou alors il se moque de la démocratie, ce qui pose un problème dans une république.
Je lui reconnaîtrais d’avoir brouillé les cartes, en assurant qu’il ferait en même temps une politique de droite et de gauche. S’il a pu brouiller les cartes, c’est parce que le système était en crise et qu’à droite et à gauche, des médiocres ou des ambitieux – parfois les deux à la fois – se sont ralliés à lui pour sortir de l’ombre ou assouvir plus rapidement leur soif de pouvoir.
Je lui reconnaîtrais surtout d’avoir choisi le camp de la mondialisation et de jouer au matamore face aux puissants de ce monde, qui le regardent avec condescendance ou le flattent pour lui faire croire qu’il est pour quelque chose dans la marche du monde. Il s’imagine mobiliser les optimistes contre le fatalisme, alors qu’il renforce partout les assises de la finance.
Je constaterais qu’il est bien le Président des riches, comme le montre sa politique fiscale, le Président des « winners », comme on dit dans cette langue des affaires qu’il affectionne, et qu’il méprise « les petits, les obscurs, les sans-grade » qui triment pour vivre modestement, pour élever leurs enfants et leur donner une situation.
Macron apparaît de plus en plus comme fidèle à la ligne technocratique qui l’a porté au pouvoir. Il n’a pour cap politique que de redresser l’économie à tout prix, fût-ce en fragilisant davantage les plus vulnérables ou en leur faisant l’aumône – par exemple, en supprimant progressivement leur taxe d’habitation qu’il compense par d’autres prélèvements.
Macron nous promet une société sans âme, une France sans racines, un monde des échanges commerciaux. Son horizon, comme sa conception du mérite, se restreint à la réussite matérielle. Rien qui puisse susciter l’enthousiasme des Français ni leur donner envie d’aller de l’avant.
Le bilan de Macron au bout de six mois ? Un monarque qui méprise son peuple, qui préfère l’Europe à la France, le monde à l’Europe et n’aime, finalement, que lui-même.
http://www.bvoltaire.fr/bilan-semestriel-de-macron-monarque-meprise-peuple/
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Entretien d’octobre 2017 de la Revue Militant
L’entretien nationaliste en format vidéo numéro 15 pour octobre 2017 de la revue Militant en présence de son rédacteur en chef M. André Gandillon et accompagné de M. Florian Rouanet et de Mlle. Blandine :
Sommaire sectionnable :
– 0:55 – Quelle est l’histoire espagnol chronologiquement ?
– 41:36 – Qu’en est-il aujourd’hui de l’héritage franquiste ?
– 47:58 – Quelle est l’actualité qui frappe l’Espagne ?
– 1:25:06 – Quelle sera son futur national proche ?https://florianrouanet.wordpress.com/2017/10/21/entretien-doctobre-2017-de-la-revue-militant/
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Le Pen chez les kiwis
Georges Feltin-Tracol
Le 23 septembre dernier, les électeurs néo-zélandais choisissaient une nouvelle Chambre des représentants. Le mode de scrutin de ce pays s’apparente au système électoral allemand auquel s’ajoutent sept circonscriptions réservées aux Maoris. En effet, contrairement à leur voisin australien où les Aborigènes subissent les affres de la misère, du chômage, de l’alcoolisme, de la toxicomanie et de la délinquance, les autochtones de Nouvelle-Zélande ont su préserver leurs traditions culturelles.
Le Parti national conservateur-libéral du Premier ministre sortant Bill English arrive en tête avec 44,45% des suffrages et 56 sièges sans toutefois atteindre la majorité absolue. Les travaillistes obtiennent 36,89% des voix (46 sièges), ce qui est une surprise, car Jacinda Ardern, seulement âgée de 37 ans, a pris la direction de ce parti au mois d’août, suite à la démission fracassante d’Andrew Little. Après plusieurs semaines de tractations secrètes, Ardern est devenue Premier ministre grâce à un accord avec le Parti vert (6,27% et 8 sièges) et, surtout, New Zealand First (« Nouvelle-Zélande d’abord ») de Winston Peters (7,20%, 9 sièges).
Né en 1945, cet ancien diplomate, fils d’un Maori et d’une Écossaise, a quitté en 1993 le Parti national pour fonder New Zealand First, un mouvement protectionniste hostile à l’immigration asiatique et musulmane. Propulsée troisième force politique de Nouvelle-Zélande, New Zealand First a participé à des coalitions avec la droite et avec la gauche. Considéré comme le « Le Pen des Antipodes », Winston Peters fut ainsi vice-Premier ministre entre décembre 1996 et août 1998, puis ministre des Affaires étrangères d’octobre 2005 à août 2008. S’il a maintenant choisi de gouverner avec le Parti travailliste, c’est parce qu’au cours de la campagne, Peters et Ardern ont défendu une réduction draconienne des flux migratoires, une politique économique plus protectionniste, la renégociation du Traité Transpacifique, la limitation de la spéculation immobilière et l’interdiction imposée aux étrangers d’acquérir des terrains néo-zélandais.
La nouvelle alliance gouvernementale aurait pu être instable du fait des relations exécrables entre le Parti vertet New Zealand First. Cette difficulté a été contournée. Si Winston Peters devient vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, New Zealand First prend les ministères de la Défense, des Infrastructures et de l’Intérieur (c’est-à-dire de l’état civil). Le Parti vertobtient quatre postes hors du Cabinet et donc non soumis à la solidarité ministérielle.
New Zealand First revient donc au pouvoir malgré des résultats décevants : 1,5% de moins et la perte de trois sièges. Les Néo-Zélandais ont saisi la complémentarité cruciale des questions sociale, identitaire et écologique. Après le cas slovaque où le Président socialiste du gouvernement Robert Fico dirige avec les nationalistes du Parti national slovaque, c’est un nouveau précédent pour les belles âmes qui savent que Jacinda Ardern présida en 2008 l’Union internationale de la jeunesse socialiste. En Autriche, le conservateur Sebastian Kurz a commencé à discuter avec les nationaux-libéraux du FPÖ. Mais, en cas d’échec, le FPÖ pourrait très bien s’entendre avec les sociaux-démocrates…
Un certain parti politique français bien malmené cette année aurait tout intérêt à observer avec attention ces quelques exemples de dépassement des clivages politiques habituels à la plus grande fureur des stipendiés du Capital anonyme et vagabond.
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°51, diffusée sur Radio-Libertés, le 3 novembre 2017.
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Les Iles Fidji qui président la COP23 sont-elles en situation de vulnérabilité ?
La COP23 a démarré avec son lot de contrevérités. Louis Daufresne a invité Stanislas de Larminat comme grand témoin sur Radio-Notre Dame ce 7 novembre. Une émission à réécouter en différé.
Stanislas de Larminat a expliqué pourquoi la cause humaine des variations climatiques est loin d'être démontrée. Il a révélé pendant son émission que l’Académie Pontificale avait refusé tout débat contradictoire sur la question climatique.
Les Iles Fidji qui président la COP23 sont-elles en situation de vulnérabilité ? L’invité de RND a mis en perspective l’idée de la hausse des océans. Certes quand ils se réchauffent, les océans se dilatent. Mais les mesures satellitaires chiffrent à quelques 1,8 ou 3,1 mm la dite hausse. Mais dans le même temps,
- dans un mouvement horizontal, la dérive des continents les font se déplacer de 12 cm /an soit cent fois plus.
- dans un mouvement vertical, un séisme peut les faire se soulever de 50 cm, puis rebaisser lentement au fil des années de 12 cm. C’est ce qui est arrivé après le séisme de 1997 et jusqu’en 2009
- dans des mouvements oscillatoires, El Nino fait varier le niveau des océans le faisant passer périodiquement de 50 cm entre l’est et l’ouest du pacifique.
Le niveau de la mer est loin d’être homogène.
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Philippot 2022 - Journal du mardi 7 novembre 2017
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Toulouse - Nomades contre sédentaires par Lionel Rondouin