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  • Alain de Benoist a raison : « Pour les libéraux « occidentalistes », c’est plus que jamais la Bérézina »

    Cet entretien donné à Boulevard Voltaire [26.03] est intéressant à divers titres. Notamment parce qu'il traite de plusieurs sujet avec justesse, lucidité et pertinence. Il relève à juste titre la généralisation des régimes autoritaires, nationalistes et en un sens traditionalistes. Chacun selon sa tradition, naturellement. Et ceci, parmi les pays les plus puissants du monde. Les systèmes politiques faibles et sans réel soutien populaire d'Europe de l'Ouest - dont le nôtre - font seuls exception, ce qui explique leur déclin. Nous partageons globalement l'analyse d'Alain de Benoist sur ce point. Reste sa prise de position in fine pour l'indépendance de Mayotte. Au risque de choquer certains lecteurs, nous dirons que ce n'est pas pour nous une solution frappée d'interdit. Le patriotisme français a aujourd'hui de tout autres priorités que la défense de Mayotte. Donc, selon nous, cela se discuteLFAR   

    559049583.2.pngUne fois n’est pas coutume, il s’agit d’un tour d’horizon de l’actualité et non point d’un sujet spécifique. Que penser de la triomphale réélection de Vladimir Poutine, avec 76,6 % des voix dès le premier tour ?

    Je m’en réjouis, bien entendu. Mais le plus important, c’est de constater que les seuls concurrents de Poutine étaient les communistes de Pavel Groudinine (11,7 % des voix) et les ultra-nationalistes de Vladimir Jirinovski (5,6 %), tandis que l’unique candidat libéral, Ksenia Sobtchak, a décroché le score mirobolant de 1,6 % des suffrages : à peu près le score de Philippe Poutou à la présidentielle de 2017 ! Pour les libéraux « occidentalistes », c’est donc plus que jamais la Bérézina. Emmanuel Macron (24 % des voix au premier tour, trois fois moins que Poutine) se trouve maintenant face à un nouveau tsar en Russie, à un nouvel empereur en Chine, à un nouveau sultan en Turquie, tous trois au summum de leur popularité. Partie inégale.

    La tentative d’assassinat de l’ex-agent double Sergueï Skripal, dont les Anglais, immédiatement soutenus par Macron et par Donald Trump, ont immédiatement attribué la responsabilité à la Russie, n’a apparemment pas nui au maître du Kremlin ?

    Elle a, au contraire, encore renforcé sa popularité. Les Russes savent mieux que personne que si Poutine a sans doute des défauts, il est difficile de le considérer comme un idiot. J’ai, pour ma part, beaucoup de mal à imaginer que Vladimir Poutine n’avait vraiment rien de plus pressé, à la veille d’une élection présidentielle (pour ne rien dire de la Coupe du monde de football), que d’aller faire tuer un individu inactif depuis plus de cinq ans, en utilisant un gaz neurotoxique pointant vers le Kremlin. Comme l’a écrit Slobodan Despot, autant laisser sur place sa carte d’identité ! Je comprends, en revanche, fort bien comment pareil coup monté pouvait être utilisé contre lui, afin de servir la russophobie des gouvernements et des médias. Quant au sort de Sergueï Skripal, il m’indiffère : je n’ai pas de sympathie pour les traîtres.

    Nicolas Sarkozy mis en examen dans l’affaire d’un présumé financement libyen de sa campagne électorale ?

    Sarkozy s’est, à mon avis, déjà déshonoré deux fois : la première en réintégrant la France dans le giron de l’OTAN, dont le général de Gaulle l’avait fait sortir, la seconde en déclenchant contre la Libye une guerre criminelle dont nous n’avons pas fini de subir les conséquences. Sur l’affaire dont vous parlez, je ne suis pas dans le secret de l’instruction. Je ne ferai donc de procès d’intention à personne, non par respect de la présomption d’innocence (ainsi dénommée par antiphrase, puisque c’est au contraire quand on est suspecté d’être coupable que l’on est mis en examen), mais parce que je n’ai qu’une confiance très mesurée dans la Justice de mon pays. En tout état de cause, si les charges étaient avérées, ce serait un scandale d’État sans précédent.

    Le projet de réforme de la SNCF, incluant la remise en cause des privilèges des cheminots, et l’imposant programme de grèves annoncé par les syndicats ? 

    Les grèves des transports ne sont jamais très populaires, ce que l’on peut comprendre. Mais arrêtons de prendre pour boucs émissaires des cheminots dont les « privilèges » ne sont qu’une goutte d’eau face à ceux des grands patrons du CAC 40 ! Ce n’est pas la faute des cheminots si les trains n’arrivent plus à l’heure et si les lignes de chemin de fer ne sont plus entretenues. Ce ne sont pas eux qui sont responsables de la gestion désastreuse qui a transformé la SNCF en tonneau des Danaïdes (47 milliards de dettes). La seule vraie question qui se pose dans cette affaire est de savoir si la SNCF va rester un service public au service de tous les usagers, où qu’ils habitent, ou si l’on va s’orienter progressivement vers une privatisation dont les conséquences inéluctables seront une hausse des tarifs (+27 % en Angleterre depuis dix ans) et la suppression programmée de centaines de petites lignes à la rentabilité insuffisante, ce qui accentuera encore la coupure entre les métropoles et la France périphérique. 

    Macron n’aurait jamais été élu sans le soutien massif des retraités et des fonctionnaires, deux catégories l’une et l’autre protégées jusqu’ici des effets de la mondialisation. Dès son élection, il s’est attaqué aux premiers, il s’attaque maintenant aux seconds, qui représentent 22 % du salariat. Il scie donc lui-même la branche sur laquelle il est assis. Le jour où la classe moyenne, qui se trouve déjà en état d’insécurité culturelle, se retrouvera en état d’insécurité sociale, les choses basculeront.

    Les dernières élections italiennes ont vu la victoire massive des populistes de tous bords. Pour le moment, seule la France semble « résister » à cette vague en Europe. Pourquoi ?

    Elle n’y résiste pas tant que ça, puisque les grands partis de gouvernement ont déjà presque disparu, et que c’est pour faire face à la déferlante populiste que Macron a saisi cette occasion d’engager une recomposition générale du paysage politique. Mais vous avez raison : la déferlante en question pourrait être plus ample. Ce qui manque, c’est un homme (ou une femme) susceptible de l’incarner.

    Mayotte se trouve en première ligne face à l’immigration clandestine. Que faire ?

    L’indépendance me semble être une bonne solution.  

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
  • « Invasion migratoire » : l’expression demeure interdite par le système

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    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Sur signalement de la Licra, le parquet de Paris a requis mercredi 5.000 euros d’amende avec sursis contre Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La France, jugé pour provocation à la haine ou à la discrimination, pour avoir, dans un tweet de janvier 2017, évoqué une « invasion migratoire ».

    Le procureur a dénoncé « une thèse complotiste et raciste née dans les tréfonds de l’extrême droite française au début de la décennie précédente, la thèse du “grand remplacement” de Renaud Camus ».

    Partie civile, la Licra a notamment demandé 5.000 euros de dommages et intérêts. Délibéré le 6 juin.

  • LE SALAFISME EST UNE IDÉE, LA CRITIQUE DE L’IMMIGRATION UN CRIME ?

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    Mars dernier, le Premier ministre intervenait à l’Assemblée pour répondre aux questions des parlementaires sur les assassinats islamistes qui venaient d’être perpétrés dans l’Aude. Édouard Philippe répondit à ceux qui voulaient interdire l’islam radical, le salafisme. Il le fit avec componction, en s’appuyant, plein de dignité, sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dont il cita l’article 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. » Et en tira la conclusion suivante : « On ne peut interdire une idée mais sanctionner les comportements qu’elle entraîne s’ils sont contraires aux lois de la République. »

    Le chef du gouvernement se trompait ici par les deux bouts. D’abord, si une idée peut être interdite lorsqu’elle menace les lois de la République, alors le salafisme peut et doit être interdit, puisque le salafisme s’appuie sur le texte fondamental de l’islam, le Coran, et sur les pratiques initiales du prophète et de ses compagnons, relevés dans les hadiths. Il exige l’application des préceptes et l’imitation des modèles qui y figurent. Il est alors facile de montrer que le meurtre des mécréants, des chrétiens et des juifs, bref, de tous ceux qui résistent à la conversion et à la soumission, y est encouragé. L’infériorité de la femme, l’esclavage, la prise de butin, l’humiliation des vaincus, voire l’extermination des hommes et le partage de leurs femmes et de leurs enfants, sont manifestement tenus pour choses normales. Bref, il y a une totale incompatibilité entre ces idées et les lois de la République. Alors, le grand légiste de Matignon dira qu’il s’agit d’idées et non de comportements, frappé d’une curieuse amnésie qui lui fait oublier les horreurs commises par les djihadistes.

    Mais ce qui rend ce discours grotesque ou odieux, c’est l’extraordinaire aveuglement qui conduit Édouard Philippe à prétendre, à propos du salafisme, qu’on ne peut punir une idée mais seulement des comportements, alors que l’évolution de plus en plus pernicieuse de la loi sur la liberté de la presse, non seulement permet de sanctionner les idées et ceux qui les émettent, mais autorise des associations à jouer le rôle de chiens de garde du système répressif de l’opinion qui a, ainsi, été instauré. C’est ainsi que Nicolas Dupont-Aignan s’est retrouvé, après beaucoup d’autres, devant les juges pour avoir osé parler « d’invasion migratoire ». Il risque une amende de 5.000 euros, avec sursis.

    Il faut dénoncer vigoureusement cette aberration française qui, en l’occurrence, additionne cinq scandales. Premier scandale : il s’agit d’une opinion sur un fait objectif. Qu’un citoyen y soit opposé fait partie de la libre expression des idées dans une démocratie authentique. Deuxième scandale : le droit pénal doit être précis et ne pas laisser place à des interprétations tendancieuses. L’appel à la haine et à la discrimination est une formule déjà trop large, mais les magistrats se permettent de l’interpréter pour poursuivre des intentions cachées. Dire qu’il y a trop d’immigrés n’appelle nullement à la haine ni à la discrimination. C’est un constat. Troisième scandale : le terme « invasion » est une figure de style, ce que la caricature est au dessin. L’absurdité dans laquelle nous sommes tombés va nous conduire à défendre le dessinateur qui n’a pas de légitimité particulière, mais à condamner le représentant du peuple lorsqu’il force un peu le trait d’un discours : c’est le monde à l’envers. Quatrième scandale : Nicolas Dupont-Aignan est député. Le pouvoir actuel tente déjà de jouer de la démagogie antiparlementaire, mais en permettant à un fonctionnaire de justice de faire la leçon à un député sur ce qu’il doit dire, il ébranle un pilier essentiel de la démocratie. Cinquième scandale, enfin : les propos du parquet ne sont pas de nature juridique, mais politique. C’est ainsi que le procureur ose stigmatiser la critique parfaitement légitime d’un opposant politique envers la politique migratoire des socialistes. Il la dénonce, comme « reprenant tranquillement à son compte une théorie complotiste et raciste née dans le tréfonds de l’extrême droite » et considère qu’on doit la sanctionner pour « ne pas ouvrir les vannes à la parole raciste décomplexée ». C’est un condensé d’idéologie : les amalgames sémantiques, les termes volontairement péjoratifs, la discrimination politique. Tout y est.

    Ce n’est pas du droit mais de la politique. En quoi est-ce un complot de voir la montée de l’immigration ? Est-il question de race ? De quel droit interdire aux idées d’extrême droite de s’exprimer ? La Justice a-t-elle le souci de protéger les Français ?

    http://www.bvoltaire.fr/salafisme-idee-critique-de-limmigration-crime/

  • La signature prévue dans la salle du Centre Charlier le mercredi 11 avril est annulée

    Le Cercle du Livre choisi vient d’apprendre par le secrétariat de Jean-Marie Le Pen que, pour raisons de santé, ce dernier devait annuler tous ses rendez-vous pour la semaine prochaine.

    La signature prévue dans la salle du Centre Charlier le mercredi 11 avril ne pourra donc pas avoir lieu. Le Cercle du livre choisi en est désolé. Bernard Antony déclare :

    "J’avais naturellement prévu en compagnie de son éditeur Guillaume de Thieulloy d’accueillir en nos locaux du Centre Charlier ce mercredi Jean-Marie Le Pen invité à y dédicacer son livre. Je regrette qu’il ne puisse venir et lui souhaite de retrouver vite une bonne santé.

    Après avoir dû renoncer à un transport aérien (préavis de grève d’Air France) et acheter un billet de TGV, de Toulouse à Paris pour pouvoir être là, je ne l’annule pas, ayant à animer à partir de 19 h une causerie suivie de débat pour le Cercle d’analyse et de prospective de jeunes du Centre Charlier sur le thème, bien d’actualité, de « mai 68 et ses métastases à notre époque ».

    Cet après-midi-là, nous laisserons néanmoins à la vente le livre de Jean-Marie Le Pen pour ceux qui n’auraient pas lu l’annonce de son indisponibilité. Je signerai volontiers aussi les miens et sera vendu également notre DVD : « Cent ans de crimes communistes ».

    Cela, pourvu qu’au moins cette journée de « non-grève » soit respectée. Quoi qu’il puisse en être, Anne Cognac et Didier Rochard seront là accueillir les visiteurs."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le samedi politique avec Nicolas Dupont-Aignan : La justice veut nous faire taire !

  • Sans arme, ni haine, ni violence

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    Ex: http://www.autochtonisme.com

    Pour le pouvoir en place, les Français de souche n’ont aucune existence juridique et le peuple autochtone n’existe pas. Or, dire d’un peuple qu’il n’existe pas est d’une violence inouïe, d’autant que les ressorts psychologiques de cette négation sont toujours à rechercher dans le désir malsain d’effacer physiquement le peuple en question. La négation généralisée du droit à l’existence des peuples autochtones européens est une extermination symbolique qui se double d’une extermination réelle puisque ceux-ci tendent à disparaître sous l’effet d’une submersion migratoire organisée. La question de la contestation du régime politique en place revêt donc un caractère vital pour les peuples autochtones. Mais quelle forme doit prendre concrètement la lutte ? Doit-elle être aussi violente que peut l’être le régime ou doit-elle, au contraire, faire appel à une forme de « désobéissance civile » ? Notre position sur le sujet est sans ambigüité : nous considérons que l’usage de la violence est à bannir absolument. Cela pour plusieurs raisons :

    Premièrement, les Européens ont été largement domestiqués. Ils furent autrefois des conquérants  capables de soumettre le monde, mais force est de constater qu’ils n’ont plus qu’une lointaine ressemblance avec leurs ancêtres. On ne doit rien attendre de gens qui laissent sans réagir leurs femmes se faire violer, comme à Cologne en décembre 2015. L’Européen type est un quinquagénaire isolé qui n’aspire plus qu’à une retraite paisible. Autant en être conscient.

     Deuxièmement, les Etats supranationaux européens se sont dotés de moyens qui les rendent indestructibles frontalement : arsenal juridique (loi sur le renseignement, lois contre le terrorisme…), capacités techniques (satellites, logiciels espions, « boîtes noires »…), moyens de renseignement  (écoutes, balises, indicateurs…), militarisation du cadre urbain (plan Vigipirate, opération sentinelle), forces de police efficaces et soumises, paramétrages des moyens militaires pour répondre à la violence civile (« opération ronces »), etc.

    Troisièmement, notre peuple ne se relèverait pas d’une défaite. En cas de défaite « à domicile », face à l’Etat  supranational, face aux communautés allochtones, voire, ce qui est le plus probable, face aux deux réunis contre lui, la dilution de notre peuple s’accélèrerait inéluctablement.

    Quatrièmement, voulons-nous la Syrie pour nos enfants, si d’autres solutions sont possibles ? La violence est toujours réciproque. Décider de l’employer est un acte grave dont il faut bien peser les conséquences sur soi, sa famille et son peuple.

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    En d’autres termes, la violence, en l’état actuel des choses, n’est pas envisageable. Il faut faire face au régime avec réalisme et ne pas l’attaquer sur son point fort. La population autochtone est une masse d’individus isolés, incapables d’agir ensemble, ne se faisant pas confiance, inconscients parfois de la situation, bref, pour tout dire : incapables de résister. Le premier travail consistera donc à rassembler le « reste pur » de la population (les « Réfractaires ») puis à organiser celui-ci de manière à agréger progressivement toute la population. Ce premier travail, non-violent par définition, devra se concrétiser par la formation d’un Etat parallèle, d’un gouvernement parallèle et de communautés autochtones. La proto-nation autochtone ainsi formée et structurée sera une puissante force de résistance au régime en place, à condition de ne pas faire le jeu d’un régime paramétré pour vaincre toute opposition frontale et d’adopter une forme de « désobéissance civile ».

    « La désobéissance civile est le refus assumé et public de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir jugé inique par ceux qui le contestent, tout en faisant de ce refus une arme de combat pacifique » (Wikipedia). La désobéissance civile s’adresse au sens de la justice de la majorité au nom de « principes supérieurs » qui ont été violés. On parlera ici du droit à l’existence du peuple autochtone, droit ouvertement bafoué par le pouvoir républicain.

    La désobéissance civile n’est pas la passivité. C’est un combat. Comme tout combat, la désobéissance civile a une stratégie et mène des actions. Que ces actions soient non-violentes ne changent rien à leur nature. Elles devront tenir compte des « ressources » disponibles (ressources humaines, financières, médiatiques…), de la situation (rapport de force…) et de l’état de conscience de la population (l’action sera-t-elle comprise ?). Elles devront aussi trouver leur place et leur justification par leur conformité à la stratégie choisie.

    La référence absolue en matière de lutte non-violente est le politologue américain Gene Sharp. Celui que certains nomment le « Machiavel de la non-violence » n’est certes pas un ami des peuples autochtones. L’Albert Einstein Institution fondée par Sharp en 1983 est la vitrine séduisante de la CIA et de l’OTAN. Financée par la National Endowment for Democracy (CIA), l’Albert Einstein Institution travaille en étroite collaboration avec d’autres officines spécialisées dans « l’ingérence démocratique » comme l’USAID, Freedom House, ou l’Open Society de Georges Soros.

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    Il est admis par l’ensemble des analystes que les théories de Gene Sharp sont à l’origine des révolutions de couleurs. L’Albert Einstein Institution revendique d’ailleurs la « révolution originelle » (sic) en Serbie (2000), la « révolution orange » en Ukraine (2004), la « révolution des tulipes » au Kirghizistan (2005) auxquelles nous pouvons ajouter la « révolution des roses » en Géorgie (2003), la  « révolution bleue » en Biélorussie (2005) et même le « printemps arabe » en Tunisie, Egypte et  Syrie durant les premières semaines (2010-2012).

    Le lecteur accoutumé à ce blog aura compris que conformément à ce qu’énonce Gene Sharp, nous avons défini une « stratégie globale » (libérer le peuple autochtone du « corps d’associés » qui l’étouffe et du régime qui l’opprime) et des stratégies plus limitées se situant dans la stratégie globale (rassembler et organiser ; lutter pour les droits).

    La « stratégie globale » détermine l’objectif à atteindre (la libération du peuple autochtone). Elle coordonne l’action de l’ensemble des organisations, des communautés, des institutions autochtones de manière à atteindre cet objectif. Les stratégies limitées, ou intermédiaires, ont un niveau de planification plus restreint. Nous en déterminons deux :

    • Une « stratégie de conservation » : rassembler, organiser et protéger ce qui subsiste (le peuple autochtone, l’identité autochtone,  les terres autochtones…). L’Etat parallèle autochtone et les communautés autochtones sont à la fois des buts et des moyens dédiés à cette stratégie.
    • Une « stratégie d’expansion » : lutter pour obtenir des droits collectifs croissants, jusqu’au droit à l’existence nationale. La désobéissance civile non-violente est, selon nous, le moyen à privilégier pour atteindre les objectifs de cette stratégie.

    Les stratégies de conservation et d’expansion ont chacune leurs propres objectifs. Ceux-ci doivent être en cohérence avec la stratégie globale retenue. Pour atteindre ces objectifs stratégiques, il est nécessaire de procéder par étapes en utilisant des « tactiques » appropriées en fonction des ressources disponibles, du contexte et des opportunités. Les engagements tactiques mobilisent un ensemble de moyens sur une période courte, des domaines spécifiques et des objectifs mineurs (campagne de sensibilisation à l’antijaphétisme, campagne de boycott de produits…) . Les gains tactiques obtenus réalisent progressivement les buts stratégiques fixés. Au contraire de la stratégie qui détermine des objectifs plus ou moins lointains et généraux, la tactique vise donc des actions limitées et des objectifs restreints à la portée d’un mouvement de libération.

    Les engagements tactiques utilisent des « méthodes », c’est-à-dire des formes d’action pour atteindre leurs objectifs. Ces « méthodes » sont multiples et doivent toujours, selon nous, être non-violentes. Dans son manuel, De la dictature à la démocratie (L’Harmattan 2009), Gene Sharp répertorie près de 200 méthodes d’actions non-violentes. Le politologue les classe en trois catégories :

    1. Les méthodes de protestation et de persuasion non-violentes :

    • Parades, marches, veillées…
    • Communications à de larges audiences (journaux, livres, sites internet…)
    • Groupes de pression
    • Pressions sur les individus (fonctionnaires, journalistes, politiciens…)
    • Défilés de voitures, sons symboliques, port de symboles, fausses funérailles, hommage sur une tombe…
    • Rassemblements publics, silence, action de « tourner le dos »
    • Enseignement et formation
    • Etc.

    2. Les méthodes de non-coopération

    • Non-coopération sociale : ostracisme de personnes, boycott social sélectif, excommunication…
    • Non-coopération avec évènements, coutumes et institutions sociales 
    • Boycott économique : boycott de produits, d’enseignes, de commerces, de films, refus de payer les loyers, Retraits de dépôts bancaires, refus de déclaration de revenus…
    • Grèves
    • Non-coopération politique : Rejet de l’autorité : rejet d’allégeance, refus de soutien public, désobéissance déguisée, docilité réticente et lente
    • Boycott des élections
    • Retrait du système scolaire d’Etat
    • Boycott des institutions, associations, structures ayant un soutien d’Etat
    • Blocage de lignes de communication ou d’information
    • Non-coopération administrative, judiciaire, retards, obstructions, report des tâches…
    • Etc.

    3. Les méthodes d’intervention non-violentes

    •  interventions psychologiques : jeûnes de pression morale, harcèlements, exposition volontaire aux éléments…
    • Interventions physiques : sit-in, occupation d’espaces, invasion non-violente, obstruction non-violente, occupation avec voitures…
    • Interventions sociales : engorgement de services, institutions sociales alternatives, interventions orales en public, travail au ralenti…
    • Interventions économiques : grève, prise de contrôle non-violente d’un terrain, marchés alternatifs, institutions économiques alternatives…
    • Interventions politiques : surcharge de systèmes administratifs, double pouvoir et gouvernement parallèle…

    Dans cette optique, la résistance autochtone peut mener une multitude d’actions non-violentes : blocages momentanés de certains nœuds routiers, autoroutiers ou ferroviaires ; résistance fiscale ; boycott des élections ; lobbying ; constitution de ZAD identitaires ; interpellation d’élus républicains ;  sit-in ; occupation d’écoles ; manifestations ; harcèlement ; etc.  Il n’y a de limites que notre imagination… et l’étendue du Grand Rassemblement, c’est-à-dire des forces disponibles.

    Ce sont en effet les ressources humaines disponibles qui conditionneront en grande partie la nature et l’ampleur des actions entreprises. Tout plan d’action devra au préalable évaluer le plus précisément possible la situation et les possibilités d’action. Une action réussie est une action qui aura d’une part entamé la légitimité du régime et qui aura d’autre part propagé parmi les Autochtones l’idée de sécession et de rassemblement. Gene Sharp établit que les actions initiales devront comporter peu de risques, surtout si la population est craintive et se sent impuissante, ce qui est le cas pour le peuple autochtone. Il faudra alors limiter l’action à des protestations symboliques ou à des actes de non-coopération limités et temporaires (dépose de fleurs dans un emplacement symbolique, veillées, boycotts…).  L’important est de fixer des objectifs intermédiaires réalisables dont le succès ne peut qu’encourager à la répétition. Il n’y a rien de plus facile que d’engorger le standard téléphonique d’une municipalité hostile, que d’harceler la permanence d’un politicien, que de donner de la voix lors de la projection d’un film antijaphite. Répété 1000 fois, « sans haine, sans violence et sans armes », ces petites actions uniront le peuple autochtone et abattront le régime en place.   

    Antonin Campana

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Le Pen, c’est un peu de notre patrimoine. C’est la dernière bête (immonde, bien sûr) de scène.

    Arnaud Florac Boulevard Voltaire cliquez ici

    Tout ou presque a été dit, écrit, raconté sur lesdits Mémoires, que ce soit avant, pendant ou après la sortie. Souvent, l’auteur s’est lui-même chargé de la promotion de son ouvrage, avec le talent (immense) qu’on lui connaît : c’est toujours, sur les plateaux de télévision, la même silhouette d’ours érudit, la même gourmandise visible à incarner le diable en personne, la même rhétorique fluide et robuste ; l’homme et son masque n’ont pas pris beaucoup de rides. On commence même à le laisser parler quand il est interrogé : il faut dire qu’avoir eu raison avant tout le monde, cela vous pose un homme, fût-il nonagénaire. Reconnaissance tardive, mais c’est déjà ça.

    Ses Mémoires surprennent. Bien sûr, il y a une quantité de choses que l’on s’attendait à y trouver, et pour lesquelles on peut acheter le livre. Les pages de Jean-Marie Le Pen sur l’amour de la France, sa condition de pupille de la Nation, son engagement en Algérie et sa vie étudiante dans le quartier Latin relèvent maintenant du chromo, et elles sont à ses discours ce qu’une cascade en hélicoptère était à un film de Belmondo : on l’attend, on ne s’en lasse pas et c’est même pour ça qu’on paie sa place.

    On s’attend aussi à un exercice de sincérité ; là encore, on en a pour son argent. Sur De Gaulle (hautain, moche, narcissique, menteur etc.) et Pétain, sur les communistes français (leur lâcheté, leur omniprésence dans les médias du temps, leur aveuglement), sur la presse en général, Le Pen travaille au scalpel, avec beaucoup de justesse et une froideur clinique. À mon humble avis, tout est vrai.

    Mais, au-delà de ce que l’on s’attendait à trouver, il y a aussi et peut-être surtout un ton, une voix, un véritable style d’écrivain (eh oui !). L’éducation des jésuites, me direz-vous, qui obligeaient les petits Vannetais du collège où étudiait le jeune Le Pen à apprendre des centaines de vers grecs, latins et français chaque trimestre. Cela forge, certes, davantage que les Pokémon. Mais, à mon sens, cela ne suffit pas à expliquer la richesse et la finesse de ces Mémoires : tour à tour lyrique, grandiose, tendre, émouvant, truculent ou rigolard, le vieux briscard de la droite est incroyable. Tout bonnement. Il ne semble pas y avoir de recomposition, de réinvention des faits dans ces pages. On ne voit pas les coutures, tout est parfaitement exécuté ; on partage son émotion (à son départ de l’Indochine par exemple), ses emportements, ses joies et ses admirations. Ne serait-ce que pour le style, ces Mémoiresméritent déjà amplement d’être lus.

    Et puis, enfin, Le Pen, c’est un peu de notre patrimoine. C’est la dernière bête (immonde, bien sûr) de scène. Avant le triomphe des loukoums de sous-préfecture et des petits banquiers gommeux, il y avait des tribuns et nous l’avons oublié. Ca cognait dur, ça buvait apparemment ferme, on s’emportait avec des formules à la française (l’éloquence et la gouaille, l’argot, la métrique et la culture classique : comme un Audiard, quoi) ; la politique était un métier d’excessifs, le genre dangereux, du brutal.

    En refermant ce premier tome, on attend impatiemment le deuxième, bien sûr, sonné par le destin et la faconde du vieux chef. Clou du spectacle, une discrète métaphore nous est peut-être livrée à la page 55 : « J’ai même persuadé ma mère que nous avions découvert un trésor et, de guerre lasse, pour ne plus m’entendre, pour me confondre (ou l’avais-je à moitié convaincue ?), elle m’a accompagné le chercher. Il n’y avait rien, bien sûr. »

    Eh non, chers électeurs, il n’y avait rien. Peut-être. Mais c’était rudement bien raconté.

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  • Si les progressistes espéraient que les pro-famille s’étaient rendormis, ils peuvent constater qu’il n’en est rien

    6a00d83451619c69e201b8d2e8c086970c-800wi.jpgInterrogée dans Valeurs Actuelles, Ludovine de la Rochère explique l'engouement des défenseurs de la famille lors des Etats-généraux de la bioéthique :

    "Je pense que « le réveil des Français », comme certains l’ont appelé, a conduit à une prise de conscience massive et irréversible des risques anthropologiques liés aux revendications que nous connaissons. Autrement dit, si les progressistes espéraient que les Français qui défendent le respect de l’altérité sexuelle et de l’intérêt supérieur de l’enfant s’étaient rendormis, ils peuvent constater avec les états généraux de la bioéthique qu’il n’en est rien.

    Au tout début des états généraux d’ailleurs, les animateurs des « débats-citoyens » ouvraient les réunions sur les modalités d’application de la PMA sans père : clairement, au vu de certains sondages largement relayés juste avant, ils pensaient que tout le monde approuvait et avait acté le fait que la PMA sans père serait légalisée. En réalité, les différents sondages publiés ces derniers mois montrent que selon la formulation des questions, 40 à 70% des Français sont opposés à la PMA sans père. Et le fait est que les participants ont été très nombreux à intervenir d’emblée pour que le curseur des débats soient bien remis sur les enjeux des projets envisagés, ce qui s’est finalement produit.

    Nous avons ensuite constaté tout le temps et partout, de la plus petite à la plus grande ville, sur les dizaines et dizaines de réunions, cette volonté largement partagée que la France respecte les besoins et les droits de l’enfant, défende la finalité de la médecine, protège l’humain de la marchandisation, ne crée pas d’inégalité entre les enfants, etc. C’est finalement après plus de deux mois de ce processus que les médias ont effet rendu compte de ce qui se passe. [...]

    La réalité, c’est aussi que les personnes qui veulent la légalisation de la PMA sans père sont une ultra-minorité. Si elles sont parfois présentes dans les « débats-citoyens », c’est donc en très petit nombre. Et hélas, elles y ont très rarement fait part de leurs réflexions et arguments, exprimant leur refus du débat, qu’elles perturbent alors, souvent par des insultes. [...]

    Ce qui est certain, en tout cas, c’est que la condition posée par Emmanuel Macron n’est pas et ne sera pas remplie, loin s’en faut : il a en effet beaucoup insisté sur la nécessité d’un « large consensus » pour envisager de légaliser la PMA sans père. Ce consensus n’existe pas et n’existera pas, c’est très net !"

    Michel Janva

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