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Cet antisémitisme a un nom : islamisme !
Le 21 novembre, lors de la séance des questions au gouvernement à l’assemblée nationale, le député LR Brigitte Kuster a interrogé le Premier ministre sur l’augmentation du nombre d’actes antisémites :
Mais de quel antisémitisme parlons-nous, monsieur le Premier ministre ? Vous ne le dites jamais. C’est comme si, derrière les statistiques, il n’y avait ni coupable, ni criminel. Bien sûr, toutes les formes d’antisémitisme sont à combattre sans relâche, celle des groupuscules néofascistes comme celle, plus sournoise, de certains militants pro-boycott. Mais ces mouvements sont-ils la cause principale de l’explosion de haine que nous connaissons actuellement ? Le doute est permis.
À l’inverse, il existe une forme d’antisémitisme qui procède d’un véritable système, qui agit à visage découvert et dont la dangerosité n’est plus à prouver. Cet antisémitisme tue : Mireille Knoll, Sarah Halimi et tant d’autres. Il chasse des familles de quartiers où elles vivaient depuis des générations et refuse, voire interdit, l’enseignement de la Shoah à l’école.
Cet antisémitisme a un nom, monsieur le Premier ministre : islamisme ! Et ce nom, jamais vous ne le prononcez !
Aussi, dans ce contexte, croyez-vous que les mesures que vous avez annoncées suffiront à combattre le fascisme islamiste ?
Réponse de Christophe Castaner, ministre de l’intérieur :
Madame la députée, l’antisémitisme n’a ni frontière, ni discernement et n’appartient à personne, mais il frappe. Il frappe très violemment à travers les attentats, et nous avons évoqué, il y a quelques jours à peine, les conséquences dramatiques de l’attentat de Pittsburgh.
Vous avez évoqué ces personnes, victimes, dans leur quotidien, de ces actes antisémites, ainsi que ces deux femmes, mortes de l’antisémitisme. Ce sujet doit évidemment tous nous mobiliser, et personne ici n’oublie les attentats, les assassinats, les violences, pas plus que l’antisémitisme du quotidien.
Il a de nombreuses sources, que nous connaissons. L’islamisme radical en est une, madame la députée. Mais elle n’est hélas pas la seule. Le populisme, l’extrême-droite et la banalisation du discours antisémite sur les réseaux sociaux contribuent à ce vent mauvais qui souffle sur la France.
https://www.lesalonbeige.fr/cet-antisemitisme-a-un-nom-islamisme/
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Jean Messiha : « Aucun patriote ne peut renoncer à sa souveraineté monétaire »
Jean Messiha, diplômé de l’IEP de Paris, ancien élève de l’ENA (promotion Romain Gary), docteur en économie, est l’un des quatre délégués nationaux chargé des études et argumentaires du Rassemblement national (il avait adhéré au Front national en 2016). Il est membre du bureau politique du RN, mais surtout il est le conseiller de Marine Le Pen pour les questions économiques.
Cette thématique est spécialement importante car, lors du fameux débat Le Pen-Macron du 3 mai 2017, les sujets économiques, et singulièrement la question de l’euro, et les réponses de la présidente du Front national, ont inquiété certains électeurs qui auraient pu voter pour le FN. Par ailleurs, Jean Messiha est haut fonctionnaire dans un ministère stratégique. Ses fonctions au sein du Rassemblement national sont purement militantes, et bénévoles.— Notre entretien est centré sur la question européenne et plus globalement sur les questions économiques. Mais ma première question sera personnelle : d’où vous vient cette passion politique qui vous anime ?
— Je suis d’origine égyptienne (copte) et je n’ai découvert la France qu’à l’âge de huit ans. Ma langue maternelle n’était pas le français. Mon père était diplomate. Et, de ce fait, les affaires de l’Etat m’ont toujours passionné. J’ai été élevé dans l’amour de la France, dans le culte de ses grands hommes, de son histoire, de sa littérature, de ses artistes. J’ai découvert plus tard le fossé qui séparait ma vision de la France, l’image que je m’en faisais, de la réalité, et surtout du ressenti des Français eux-mêmes sur leur propre pays. Mon engagement vient en quelque sorte d’une volonté de combler ce fossé, de recoller l’image à la réalité, un peu comme une rivière qui sort de son lit et qu’on veut aider à revenir à son cours naturel. Remettre la France dans son sillon historique : voilà la quintessence de mon engagement.
— Dans l’une de vos analyses récentes concernant la monnaie unique, vous maintenez qu’il faut « sortir du piège de l’euro ». Qu’entendez-vous par là ?
— Comme le disait de Gaulle, « il n’est de politique que de circonstance ». Les circonstances ont évolué. En 2017, si Marine Le Pen avait été élue, nous nous serions retrouvés seuls en Europe sur cette position de retour à la souveraineté nationale. L’Europe des nations, on ne peut la faire seuls, contre l’avis des autres pays européens. Et la seule solution, en 2017, était une sortie de l’euro. Nous n’avions pas le choix, si nous voulions être fidèles à nos convictions. Mais il aurait en toute hypothèse été utopique d’imaginer qu’on puisse en sortir du jour au lendemain.
En dix-huit mois, les choses ont considérablement évolué : l’Autriche, l’Italie, le groupe de Visegrad, la montée en puissance de l’AFD en Allemagne, des Démocrates de Suède, et un peu partout des partis souverainistes et patriotes, nous poussent à penser qu’il y a désormais la possibilité d’une approche pragmatique, qu’une période de transition est possible. L’Europe qui sortira des urnes en mai 2019 sera, dans tous les cas, beaucoup plus ouverte aux thématiques souverainistes et identitaires. La voix des patriotes d’Europe sera plus forte. En fait, un nouveau paradigme est en gestation, orienté sur de nouvelles idées-forces : la patrie, l’identité, la volonté politique. Ce paradigme est mondial et fait basculer les pays les uns après les autres (Brexit, Etats-Unis, Inde, Brésil, Italie…).
Du même coup, la sortie de l’euro n’apparaît plus comme une impérieuse nécessité mais plutôt comme une hypothèse de travail, pour un avenir plus lointain. Il n’empêche qu’aucun patriote ne peut renoncer à sa souveraineté monétaire. La question n’est donc pas de savoir si nous devons renoncer à jamais à cette souveraineté monétaire, mais de savoir comment la récupérer, et quand. L’euro était un piège, mais il est désormais possible de penser qu’on pourra en sortir en douceur. A partir du moment où les peuples européens se réapproprient leurs identités – et c’est ce que montreront les élections de mai –, à partir du moment où l’Europe rejoint nos positions, cesse de penser contre nous, ce qui était urgent hier l’est moins aujourd’hui et, en tout état de cause, il est possible d’arriver à ses fins nationales sans nécessairement utiliser les mêmes moyens.
Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut bâtir une coopération monétaire nouvelle en six mois. Un éventuel retour vers les monnaies nationales est un long chemin, d’autant qu’il nécessite un consensus. Il s’est écoulé près de dix ans entre l’entrée en vigueur du traité de Maastricht et la mise en place de l’euro. Il serait utopique – et dangereux – de détricoter ce dispositif dans des délais très courts, qui ne tiendraient compte ni de la complexité monétaire ni des phénomènes propres aux marchés financiers (spéculation, etc.).
Les rapports de force, en mai prochain, ne rendront plus nécessaire la sortie de l’euro, en tout cas dans l’immédiat. On mesure déjà l’effet du changement de paradigme quand on voit l’Italie, la Pologne ou la Hongrie résister sereinement aux ukases de Bruxelles. Les chars européens vont-ils envahir ces pays pour les mettre au pas ? Non, bien entendu. Il devient plus facile de rester dans cette Europe-là tout en se réappropriant sa souveraineté. Les importants effets pervers que nous subissons de l’Union européenne doivent plus à l’impuissance et à l’abandon de nos dirigeants qu’à la toute-puissance de Bruxelles. Restaurons d’abord le volontarisme politique et remettons nos intérêts nationaux au centre de notre stratégie européenne, et voyons ce que cela donne. Gageons que cela donnera déjà beaucoup.
— S’il y a impossibilité à court terme de retrouver notre souveraineté monétaire et si, en outre, il devient possible de résister avec succès à Bruxelles, il suffit donc laisser les choses en l’état ?
— Non, face à la déliquescence tous azimuts de notre pays, sinon voulue du moins subie par nos élites dirigeantes, nous ne pouvons pas rester l’arme au pied. La France subit en effet un déclassement sans précédent, international, économique, commercial et industriel. Et malgré toutes les incantations que l’on entend depuis des décennies sur le pouvoir de l’UE à nous protéger et à démultiplier notre puissance, on voit bien que rien de tout cela n’a ne serait-ce qu’un début de concrétisation. L’Europe ne se défend pas ou se défend mal, en économie mondialisée. A cet égard, la « guerre économique » que dénoncent régulièrement nos dirigeants dans le sillage des récentes mesures protectionnistes américaines, n’est rien d’autre que la volonté d’un pays – les Etats-Unis en l’occurrence – de refuser d’être le dindon de la farce du commerce mondial en restant ouvert à tous les vents. Le monde s’est en effet habitué à ce que les pays occidentaux se déclarent « pays ouvert » sans frontières et sans résistances, pendant que la terre entière protège ses frontières et fait valoir les intérêts nationaux. Désormais, de plus en plus en plus de pays occidentaux disent non à la poursuite du suicide commercial et industriel. L’UE reste quant à elle corsetée par des schémas surannés et des poncifs idéologiques éculés, s’entêtant à défendre un modèle dont la page se tourne désormais partout… Nous affirmons le droit de la France à se protéger, à protéger son industrie, son marché national, comme font les autres pays.
Notre souveraineté retrouvée doit s’accompagner d’un redressement de notre compétitivité. Cela nécessite que l’on baisse massivement les charges sociales, puisque nous ne pouvons pratiquer de dévaluation. Ce fut la recette miracle de l’Allemagne de Schroeder. Aujourd’hui, tous secteurs confondus, nos coûts de production sont parmi les plus élevés d’Europe, nous sommes même plus chers que nos voisins allemands, alors que le pouvoir d’achat des Français est inférieur à celui des Allemands. C’est bien pourquoi nous sommes incapables de sauver notre industrie. Nos employés ne sont pas trop payés, mais les charges sont trop lourdes et écrasent notre économie. Mais, contrairement à ce que propose la droite LR, nous n’entendons pas compenser cette baisse par une hausse de la TVA ou d’autres types de taxes. Le bonneteau fiscal auquel se livrent tous les gouvernements successifs n’est pas notre stratégie. Nous allons baisser les charges en les compensant par des ponctions sur ceux qui profitent de la France : des mesures fiscales et tarifaires sur les importations de produits en provenance de pays nous infligeant des déficits abyssaux (à l’instar de la Chine), une réduction substantielle de notre contribution annuelle à l’Union européenne, la baisse drastique des dépenses liées à l’immigration, la lutte contre la fraude fiscale ou encore la mise à plat des niches fiscales (qui coûte plus de 100 milliards d’euros chaque année au budget national). Certaines de ces mesures nécessiteront probablement un bras de fer avec Bruxelles, mais ce bras de fer est désormais possible, comme nous le démontrent nos amis italiens notamment, d’autant que, sans la France, l’Union européenne et l’euro n’existeraient plus ; il est donc peu probable que nous n’obtenions pas gain de cause.
Propos recueillis par Francis Bergeron
Article paru dans Présent daté du 20 novembre 2018
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