Alexandre del Valle recevait Éric Zemmour sur le thème de « l’Europe et le retour des Nations ». au Multipolar World Institute de Bruxelles.
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Élections européennes 2019 : les 79 candidats du Rassemblement National.
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Wikileaks : Julien Assange hospitalisé en prison, “sa santé se détériore”
Alors que devait se tenir une audience hier jeudi 30 mai, concernant une possible extradition aux États-Unis, Julian Assange n’a pas pu comparaître pour des raisons de santé, ont indiqué ses avocats. L’audience est donc reportée à la semaine du 12 juin. Le lanceur d’alerte, Julien Assange, vient d’être transféré dans le service hospitalisé de la prison de Belmarsh, au Royaume-Uni, où il est détenu depuis le mois dernier.
L’information a été donné par l’organisation Wikileaks qui a exprimé sa préoccupation quand à la santé de son fondateur. Dans un communiqué, WikiLeaks a annoncé que l’état de santé de l’accusé « s’était gravement détérioré après ces sept années passées à l’ambassade équatorienne » où il avait été accueilli en tant que réfugié pour échapper à la justice britannique.
« Au cours des sept semaines passées à Belmarsh, sa santé a continué à se détériorer, il a fortement maigri. La décision des autorités de la prison de le transférer à l’hôpital en dit long », a ajouté WikiLeaks.
Vendredi dernier, son avocat Per Samuelson avait déclaré que l’Australien dont l’état de santé s’est fortement dégradé, à tel point qu’il était « impossible de mener avec lui une conversation normale ».
La justice américaine réclame son extradition en vertu des lois anti-espionnage. Il lui est reproché d’avoir mis en danger la sécurité nationale américaine et certaines sources qui ont été révélées par WikiLeaks lors de la publication d’environ 500.000 documents confidentiels et de 250.000 câbles diplomatiques, tous sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.
Julian Assange est emprisonné en Grande-Bretagne après son arrestation le 11 avril. Il a été condamné à 50 semaines de prison le 1er mai pour avoir violé ses conditions de liberté provisoire.
Pour l’instant aucun gouvernement occidental ne lui propose ce fameux droit d’asile dont les immigrationnistes rêvent pour tous les clandestins !
Francesca de Villasmundo
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Journal du chaos
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Dijon (21) : découverte de pièces de monnaie « rarissimes » datant du Moyen Âge
C’est un véritable trésor, qui a été exhumé en janvier dernier : un dépôt métallique consistant en une série de 34 monnaies, dont 10 en or, le reste en argent. Il était contenu dans une petite boîte modeste en bronze dont quelques vestiges subsistent. Il a été trouvé à l’occasion d’un diagnostic archéologique réalisé avant la construction d’un immeuble. Les monnaies seront présentées à Dijon le 15 juin, lors des Journées nationales de l’archéologie. Et, à terme, elles seront exposées au musée archéologique de Dijon.[…] Ce dépôt est d’un grand intérêt numismatique. […] Les monnaies présentent une certaine homogénéité. Chronologiquement, leur année d’émission les place dans la deuxième moitié du XVe siècle. La plus ancienne est une monnaie en or du Brabant (actuelle Belgique), émise entre 1432 et 1467. La plus récente est une monnaie en or d’Innocent VIII, Pape de 1484 à 1492.
« À cette époque, le roi de France Charles VIII, avait interdit les monnaies étrangères dont il espérait récupérer le métal précieux pour financer ses guerres, rappelle Stéphane Alix. Toutes ces pièces, fabriquées en argent pur ou présentant un taux d’or très élevé, avaient donc été cachées pour leur valeur métallique. »
La plupart semblent avoir très peu circulé. La majorité de ces pièces a été émise hors de Bourgogne, dans les états du Saint-Empire (Brabant, duché de Savoie, Palatinat) et les principautés italiennes (Milan, États pontificaux, Ferrare, Venise). Une seule pièce du royaume de France a été identifiée (Louis XI). On retrouve une grande proportion de monnaies italiennes, en particulier des pièces lourdes appelées testons, en argent milanais des Sforza.
Ces monnaies témoignent souvent, en particulier chez les princes italiens, d’une forte personnalisation de l’iconographie, héritée pour partie des codes de l’Empire romain. Ce renouveau iconographique participe des styles de la Renaissance italienne. Il s’agit également souvent de pièces lourdes, qui montrent la puissance de ces seigneurs et leur volonté d’en faire des monnaies de référence. […]
L’ensemble constitue également un précieux témoignage sur la fréquentation du lieu à la fin du XVe siècle. L’origine des monnaies, la relative richesse du lot – peut-être des économies familiales réalisées petit à petit, sur une période d’une quinzaine d’années – renvoient à la sphère sociale marchande, au monde du négoce européen. Les lieux d’émission couvrent des territoires qui jouent un rôle moteur dans le commerce européen de l’époque ou qui sont en connexion avec le monde bourguignon (Brabant, Italie du Nord).
Le pendentif associé au dépôt évoque, lui, la sphère privée du couple. Caractéristique des médaillons de mariage de la fin du Moyen Âge, il arbore les monogrammes V et C réunis par une cordelière en or. À l’image des nombreux bijoux reproduits sur les portraits de l’époque, il comprenait sans doute une perle suspendue. Plus modeste que les parures affichées dans les cours princières ou ducales, ce monogramme montre un glissement de l’usage depuis la noblesse vers une frange moins prestigieuse de l’aristocratie ou de la bourgeoisie aisée.
« Les circonstances précises du dépôt demeurent incertaines, mais cette poignée de monnaies reflète cette fin de siècle à Dijon », estime Stéphane Alix. C’est en effet l’époque de la chute de Charles le Téméraire, de l’annexion du duché de Bourgogne et de l’arrivée des troupes du roi de France dans les murs de Dijon alors que, par-delà les Alpes, se fait entendre le bruit des guerres d’Italie.
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Hausse de 5,9% du prix de l’électricité à partir d’aujourd’hui, depuis 2007, les tarifs ont augmenté de 50 %
Le 1er juin, les tarifs d’électricité vont augmenter de 5,9 %, la 10e hausse en 10 ans. Une étude de l’Insee montre que depuis 1960, l’électricité a pris une part de plus en plus importante dans le budget des ménages.
Le tarif réglementé d’électricité, appliqué par EDF à environ 25 millions de foyers, augmente de 5,9 % à partir du 1er juin 2019. Le gouvernement a récemment manifesté son intention de modifier le mode de calcul des tarifs l’an prochain. Mercredi, le ministre de la Transition Écologique François de Rugy a estimé que la hausse des tarifs de l’électricité prévue ce samedi était notamment due à la dérive des coûts de production d’EDF ces dernières années.
[…]
Cette dépense a représenté 2,3 % du budget de la consommation des ménages, soit 960 € en moyenne par ménage et par an. Depuis 1960, la dépense des ménages en électricité a progressé en valeur de 9,0 % en moyenne par an, contre 7,3 % pour l’ensemble de leur consommation.
[…]
Depuis 2008, le prix de l’électricité augmente plus rapidement que l’inflation : + 4,3 % par an en moyenne contre + 0,5 %. L’Insee explique cette hausse par une forte augmentation des taxes et prélèvements sur cette période, avec notamment le quintuplement de la Contribution au service public de l’électricité (CSPE).
[…]
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La droite est sonnée, mais elle doit se ressaisir !
Tout est perdu pour l’instant, y compris l’honneur.
Laurent Wauquiez que, pour ma part, je n’ai jamais sous-estimé avait fait un bon choix avec François-Xavier Bellamy dont les défauts, dans la campagne des élections européennes, étaient plutôt le signe d’une qualité intellectuelle et humaine rare. Mais, sur le plan politique, la liste LR s’est trouvée de plus en plus dans une impasse, serrée par un implacable étau entre LREM et le RN.
Ils s’en donnent à cœur joie, tous ces charognards qui se délectent de la défaite des LR.
La sale satisfaction des ministres « transfuges de la droite » constituant leur départ opportuniste de 2017 comme la preuve de leur lucidité en 2019. Allant même jusqu’à inciter les personnalités qui comptent au sein de LR – pour Raffarin, c’est déjà fait ! – à les rejoindre pour rendre encore plus achevée la suite de l’échec-victoire du président de la République (Le Monde).
L’éblouissement face à l’intelligence politique et au brillant cynisme d’Emmanuel Macron qui, après avoir laminé la gauche, semble avoir fait de même avec la droite républicaine. Et il faudrait tendre l’autre joue ?
Comme s’il fallait admirer l’artiste qui, avec persévérance et talent, est parvenu à institutionnaliser le duel de son camp avec un RN qui, par ailleurs, ne cesse pas de progresser, de sorte que le plafond de verre présumé certain en 2022 et garantissant sa réélection ne sera peut-être pas aussi solide que l’espère le président de la République.
Une stratégie à court terme, fondée sur le fait que la moitié des électeurs de François Fillon a voté en faveur de la liste présidentielle, va entraîner un glissement intéressé, en vue des municipales, vers LREM de la part des Républicains désireux de sauver leur mise.
Ce souci des positions à sauvegarder est humain mais sera, immédiatement, un handicap grave pour réfléchir à une droite rénovée. À la fois assurée et ouverte. Fière de ses convictions mais ne les assenant pas sur la société comme une épée de Damoclès, mais telle une authentique chance démocratique.
Encore faut-il que LR ne joue pas perdant en estimant inéluctable, fatal son déclin. En se persuadant, pour donner bonne conscience à son impuissance, que tout se trouve chez le président de la République et qu’il ne laisserait plus aucun espace à ses adversaires.
Même si on admet la pertinence provocatrice de la saillie de Gaspard Gantzer pour qui « aujourd’hui, Macron est un combo entre Trudeau et Sarko », en la prenant au pied de la lettre, elle permet d’entrevoir que, contre la tendance « Trudeau », LR a trop négligé d’ouvrir un front décisif (Valeurs actuelles). En effet, bizarrement, ce parti a été tellement offensé de voir le Président crédité de mener une politique de droite qu’il ne l’a attaqué que sur ce terrain alors que la gauche, chez Macron, aurait été beaucoup plus vulnérable. Parce que, de la vision judiciaire à l’approche « sociétale », elle existe et trouble.
Quant au côté « Sarko », il ne faut rien exagérer.
D’abord, l’ancien Président, au nom d’une complicité avec Emmanuel Macron – d’ailleurs réciproque : tout est bon pour affaiblir LR et surtout Laurent Wauquiez, détesté par les deux -, a refusé de s’exprimer clairement et publiquement pour la liste Bellamy de sorte qu’ainsi, il a conforté le travail de sape du président de la République contre elle par le biais indirect de sa focalisation sur le RN.
Ensuite, si la première année du mandat – contrat de travail et réforme de la SNCF – n’a pas été sans faire référence à des combats que la droite au pouvoir aurait dû mener, elle n’a pas opéré un tel bouleversement que seraient devenues inutiles toutes autres avancées dans ce domaine.
Le champ qui demeure pour une démarche conservatrice cohérente est étendu. Courageuse, populaire, respectueuse des majorités, attachée à poser son regard et son action sur l’ensemble de la vie politique et sociale, sur le fonctionnement trop négligé des institutions régaliennes – notamment police et Justice -, sur l’univers culturel et sur le monde médiatique – au fond, sur toute cette immense part dont la droite s’est débarrassée parce que lâchement, par paresse, elle a considéré que la gauche en était propriétaire.
Il y a une page démocratique sur laquelle le nouveau monde devait écrire. Elle est toujours vierge puisque l’ancien monde, depuis deux ans, pour l’intégrité, la morale civique et politique, les nominations, les combines, les dépendances, le poids d’intérêts mettant à mal l’éthique de gouvernement, nous a offert un triste tableau de la République. Si la droite acceptait d’admettre que ces dérives ne sont pas inévitables, consubstantielles au jeu politique, elle aurait de quoi se réconcilier avec l’opinion publique.
Cette révolution impose d’abord de cesser d’imaginer que les jeux sont faits. Emmanuel Macron n’est pas plus la fin de la politique française que la chute du mur de Berlin n’a été celle de la vie internationale.
Elle exige aussi qu’on quitte les chemins du vaudeville, un Gérard Larcher obligé de contourner un Laurent Wauquiez qui s’enkyste dans un poste, pour lequel il n’est plus légitime à cause de son fiasco politique, afin de réunir la droite et le centre dans une délibération collective dont on espère qu’elle n’aboutira pas à un macronisme bis.
Il serait tout de même extravagant que, par exemple, un Bruno Retailleau, un Jean-François Copé ou un Xavier Bertrand qui pensent dans leur coin ne puissent pas, dans une confrontation de bon aloi, redéfinir la droite comme une idée neuve pour demain. Encore trois ans jusqu’en 2022 !
Est-il concevable, aussi, sans être qualifié de fasciste, de glisser dans la réflexion la piste d’une union des droites quand, un jour peut-être, le retrait de Marine Le Pen aura dédiabolisé cette éventualité ?
Il est terrible de constater comme la déroute crée une étrange fascination. Comme si, un temps, elle ne laissait pour alternative que de sombrer doucement ou de s’abandonner pieds et poings liés à l’adversaire, aussi suave et rouée que soit l’emprise présidentielle. Et, surtout, sa volonté prioritaire, et même plus dissimulée, de « pomper » ce qu’il y a de meilleur à droite pour ajouter à ses ministres transfuges des prises politiques de fond d’une tout autre portée.
La droite est « sonnée ». Mais elle doit se ressaisir en trouvant – sur un mode adapté – ce qui lui fait totalement défaut aujourd’hui : une identité, une intelligence, la croyance en son utilité et sa nécessité.
Si elle a un peu d’orgueil, elle ne se laissera pas humilier ainsi de toutes les manières. Et, d’abord, elle ne se quittera pas elle-même.
Extrait de : Justice au Singulier
https://www.bvoltaire.fr/la-droite-est-sonnee-mais-elle-doit-se-ressaisir/
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Charles Gave : « L’état de la droite en France est absolument abominable »
Ajoutée le 31 mai 2019Quelques jours après les #élections #européennes, Sputnik est allé à la rencontre de Charles Gave, économiste, financier et président de l’Institut des Libertés.Nous avons évoqué avec lui les conséquences de ce scrutin ainsi que les #économies européenne et américaine. -
Notre capacité à nier le danger devient spectaculaire
De Paul-Marie Coûteaux dans La Nef :
Quiconque s’est un jour penché sur l’Histoire ne peut qu’être frappé par la capacité des hommes à s’aveugler devant les dangers collectifs qui les menacent, et les plus immédiats. On pense à l’espèce d’obstination avec laquelle les Français (et les Anglais) refusèrent de voir, au long des années trente, la montée du péril allemand – péril pourtant annoncé dès les premières victoires d’Hitler (près de 38 % aux élections de juillet 1932), et d’autant plus évident que son effrayant programme Mein Kampf avait été publié en 1925. Rares furent ceux qui s’alarmèrent – l’Action française dès 1930, ou le futur Pie XII qui, bien en vain, écrivait en 1929 : « C’est un homme à enjamber des cadavres et à fouler aux pieds tout ce qui est en travers de son chemin. » L’aveuglement des Européens fut si constant que, en 1939 encore, alors qu’Hitler violait les accords de Munich signés six mois plus tôt en envahissant la Bohême et la Moravie, le Premier britannique, Neville Chamberlain, répugnant à s’entendre avec Staline, n’accepta son offre d’alliance qu’après des mois de tergiversations, envoyant des plénipotentiaires par le bateau le plus lent qu’il avait trouvé : en août, las d’attendre, Staline finit par accepter l’offre d’alliance de Ribbentrop et signa le traité qui ouvrit à Hitler l’invasion de la Pologne, plongeant l’Europe dans les ténèbres que l’on sait.
Aveuglements
Ces aveuglements sont fréquents dans l’Histoire : les Français du XVIIIe siècle dénigrèrent le « renversement d’alliance » au profit de l’Autriche contre l’empire prussien naissant (ce fut l’une des causes de la Révolution, et de l’impopularité de « l’Autrichienne »), mais la suite prouva que c’était bien la Prusse qui était dangereuse. De même, quand Caton l’Ancien, effrayé par la prospérité de Carthage, achevait tous ses discours par le fameux « Delenda est Carthago », on raillait son entêtement de vieillard, alors même que la cité punique violait les traités de paix et attaquait Massinissa. Et qui ne se souvient des arguties des Byzantins qui, assiégés par les Turcs, n’en poursuivaient pas moins les querelles théologiques qui les séparaient sans cesse davantage de Rome et des royaumes d’Occident, seuls capables de les défendre ? « Discussions byzantines » : on en fit un proverbe, il ne servit d’aucune leçon. Comme me le dit un jour un de mes maîtres de jeunesse, Jacques Ellul : « Au début, les peuples commencent par aimer leurs envahisseurs ; quand ils se réveillent, il est souvent trop tard. » Bien des Français aimaient l’Allemagne, comme ils aimèrent, derrière leurs « philosophes », la jeune Prusse, les Romains la magnifique Carthage, comme les Byzantins, avant qu’ils ne la renversent, avaient conclu de multiples accords avec les Turcs…
De même aujourd’hui, on ne veut pas voir avec quelle constance, l’islamisme fait la guerre aux chrétiens dans le monde entier […] Notre capacité à nier le danger devient spectaculaire : la chute de l’État islamique est fréquemment mise en relation avec la diminution des attentats pour conclure fièrement que la menace islamique régresse. C’est méconnaître (mais comment les connaître, quand tout est caché ?) les énormes progrès que font dans le monde entier les réseaux islamistes, dont les effectifs auraient au mieux triplé depuis deux ans, dont les « trésors de guerre » (reconvertis souvent en placements boursiers) deviennent si imposants qu’ils constituent l’une des plus grandes puissances financières du monde, dont les réserves en armes de plus en plus lourdes, des massifs d’Afghanistan aux forêts d’Afrique centrale, ne cessent de croître : méconnaître en un mot que le péril, loin d’être écarté parce que les stratégies changent, est plus grave d’année en année.
Il y a pire : notre refus collectif de voir et nommer le danger fait commettre aux dirigeants des pays de civilisation chrétienne des erreurs stratégiques stupéfiantes : oui, la France, sur ordre de MM. Sarkozy et Juppé, puis Hollande et Fabius, a bel et bien fourni des armes à des « rebelles syriens » qui étaient en réalité des conscrits du djihad ; oui l’UE continue à accorder à la Turquie de substantiels « crédits de pré-adhésion », les négociations d’adhésion n’étant toujours pas suspendues malgré les innombrables provocations d’Erdogan qui vient d’obtenir que l’Allemagne naturalise les familles polygames et invoque ouvertement la grandeur de l’Empire ottoman, lequel soumit pourtant une partie de l’Europe à un joug atroce. Oui, M. Trump se trompe d’adversaire en choisissant pour ennemi prioritaire et obsessionnel l’Iran, alors que les foyers islamistes sont en Turquie et dans les pays du Golfe, avec lesquels nous entretenons les meilleurs rapports, ses menaces de déclencher l’apocalypse sur l’ancienne Perse ne faisant que jeter de l’huile sur le feu islamiste. À moins que ce ne soit son but…
https://www.lesalonbeige.fr/notre-capacite-a-nier-le-danger-devient-spectaculaire/
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Nouveaux clivages certes
Toute une partie, que l'on situe à droite sur l'éventail des opinions politiques, restera toujours convaincue de l'absence de nouveauté sous le soleil. Pour un réactionnaire digne de ce nom, les choses ne sauraient se reproduire qu'à l'identique. Pour son adversaire de gauche, au contraire, on repartira toujours à zéro, car les leçons du passé, outre que l'idéologie cherchera de façon perpétuelle à en effacer la mémoire, ne servent à rien.
La cause de la vérité et de la liberté ne peut se confondre, bien sûr, avec ces deux types d'aveuglements symétriques. Héraclite semble l'avoir déjà située dans les fulgurants fragments qui nous ont été transmis, à plus de 2 500 ans de distance, aux alentours de la 70e olympiade : "la seule chose qui ne change pas c'est le changement".
Des clivages évolutifs, on pourrait en évoquer pas mal.
D'autres reviendront à reprendre le combat des mêmes contre les mêmes, sous des apparences différentes.
Ainsi l'affaire Vincent Lambert déchaîne-t-elle de vraies passions. Sans doute n'existerait-elle pas sans le progrès médical des dernières décennies. Or, elle recrée un partage des eaux, à la fois inédit et renouvelé, entre défense de la vie et hantise de la déchéance.
Plus radicalement, de la Baltique à l'Andalousie la plupart des études réalistes de l'opinion[1] placent, bien avant l'écologisme des bobos encadrant des bébés, l'immigration en tête des préoccupations citoyennes. Nos technocrates et nos toutous médiatiques peuvent bien se refuser à nommer son corollaire, l'islamisme, cela demeure bien central aux yeux des Européens.
Qu'on permette à l'auteur de cette chronique de se répéter lourdement, et d'observer, à nouveau, qu'il s'agit bien de la fracture la plus nette et la plus profonde[2]. Elle a remplacé, aujourd'hui, celles qui se sont succédé au royaume des Lys, depuis la réunion des États Généraux en 1789.
Cette question s'est bel et bien installée dans le débat public avec le discours prophétique d'Enoch Powell (1912-1998). Prononcé au congrès conservateur de 1968, il assura la célébrité de son auteur autour d'une citation de Virgile, redoutant des flots de sang. Cette transgression des mots d'ordre politiquement corrects valut à l'orateur d'être banni de la droite britannique. Bien des observateurs considèrent que c'est bien sa descendance qui l'a emporté lors du vote en faveur du Brexit en juin 2016.
En France, après avoir stagné dans les années 1970, le mouvement de la flamme tricolore prit son essor, Mitterando regnante, dans les années 1980. Il avait adopté, entre-temps, ce cheval de bataille controversé inventé par François Duprat, lui-même rappelé au Ciel en 1974. Mais 45 ans plus tard, mesurant la progression continue de la protestation, on considère encore comme un succès d'avoir engrangé 25 % des suffrages autour d’une revendication qu'approuvent 65 % des électeurs.
Une phrase, banale et même très plate dans son énoncé, a donc été prononcée par le Premier ministre Édouard Philippe au soir de ce 26 mai, supposé crépusculaire pour le parti de M. Wauquiez : "Les anciens clivages ne sont plus. De nouveaux sont apparus."[3]
Préemptant la fin de l'opposition entre droite et gauche et des deux partis, "qui ont gouverné la France pendant plus de 50 ans", l’ancien maire du Havre appelle en fait à la macronisation d'une droite en déshérence. Peut-être, le chef du gouvernement envisage-t-il aussi un renforcement du poids des supposés conservateurs-réformateurs au sein de la coalition au pouvoir. On laisse courir la rumeur de sa candidature unificatrice contre Anne Hidalgo à Paris.
Le 12 juin on pourra mesurer l'ampleur de sa vision du monde, sans aucun doute fascinante pour le petit peuple et grisante pour son élite éclairée. Il s'exprimera en effet, si Dieu nous prête vie, dans le cadre du discours de politique générale qu'en principe il s'apprête à prononcer devant l'Assemblée nationale.
Dès maintenant il promet la reprise du programme présidentiel de 2017, largement avorté jusqu'ici.
On verra bien ce jour-là quelle relance des réformes envisage de réactiver le pouvoir actuel, installé en 2017 sur ce mot d'ordre. On pressentira sans doute sa préoccupation teintée d'électoralisme, en vue du prochain scrutin municipal. Cette tare, mais aussi cette sauvegarde du régime, étreint comme d'habitude nos gouvernants.
On s'emploie trop souvent à présenter pour essentiels les débats économiques.
Or, on les envisage toujours, en notre Hexagone, sous l'angle des interventions étatiques. On ne veut jamais y voir la supériorité de la liberté des individus, plus intelligente que la contrainte des réglementations : ce choix décisif réapparaîtra bientôt.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] Lire à ce sujet l'article très important de Dominique Reynié [titre probablement choisi par la rédaction du Figaro et d’ailleurs trompeur] : "Les citoyens européens ne veulent pas la fin de l’Union."
[2] cf. L'Insolent du 24 mai : "Petit bilan de campagne"
[3] cf. "Edouard Philippe capitalise sur les ruines de LR et sort renforcé"