La droite en France joue actuellement son avenir. Il avait fallu rien de moins que Charles de Gaulle pour la réintroduire dans la vie politique. La nullité de ses épigones semble siffler la fin de l’intermède. Y aura-t-il encore une droite capable remporter les élections dans les décennies qui viennent ?
Il existe une particularité de la vie politique française qui depuis des années frappe tous les commentateurs : c’est l'absence d'un vrai parti conservateur. Les Torries en Angleterre structurent la vie politique et même, lorsque passe un Churchill, déterminent la stature internationale de la perfide Albion. De leur côté, les chrétiens démocrates font, avec leurs alliés bavarois du CSU, la pluie et le beau temps Outre Rhin. Dans l'Hexagone, rien de tel. Les conservateurs existent à la marge dans un parti comme le Centre National des Indépendants et Paysans, le parti d'Antoine Pinay, qui est aujourd'hui un parti résiduel. Ils ne parviennent pas à s'organiser longtemps, victimes sans doute de la Révolution française, victimes de cette identification fantasmée entre la France et sa Révolution, qui empêche toute perspective contre-révolutionnaire, tout conservatisme, d'émerger de manière durable.