Brown, depuis des années, insiste sur la lecture erronée des prévisions de Malthus... qui ne pouvait imaginer la révolution génétique née près d'un siècle plus tard des découvertes du moine autrichien Gregor Mendel ! Ni celle des amendements chimiques NPK conçus par le chimiste allemand Justus von Liebig dont est issue l'agriculture chimique qui, en un siècle et demi, a stérilisé des millions d'hectares dans le monde. Pas plus qu'il ne pouvait imaginer une organisation mondiale autiste qui entretient dans des camps des millions de moribonds et alimente 1,5 milliard d'autres dont l'unique activité est de se reproduire.
À ses yeux, la révolution céréalière fut le résultat de trois avancées scientifiques et techniques arrivées à leur terme.
La première concerne la photosyntate, produit par la photosynthèse dont 20 % parviennent dans la nature à la semence. Plus de la moitié aura été détournée vers la graine, dynamisant la plante et permettant de produire 100 qx/h au lieu de 20. Mais 60 % devraient être la limite et on ne fera pas produire plus aux céréales. Probablement moins, étant donné la limitation forcée de l'irrigation et des intrants dérivés pétroliers.
En 1950, à la veille de la révolution agronomique, 14 millions de tonnes d'engrais chimique azote, potasse, phosphore - étaient utilisées dans le monde contre 140 millions en 1990. Aujourd'hui, y compris en Chine, ils ont cessé d'avoir l'efficacité d'hier dans des terres de plus en plus stériles tandis que leur coût tend à en limiter l'usage.
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