Il faut bien faire le point en ce 31 juillet, après quelques jours de d'interruption de cette chronique. Les amis habitués le pardonneront, j'espère, à leur rédacteur. Une forme de sidération n'y est pas étrangère. L'actualité se révèle en effet dramatique, dans le monde, et non moins inquiétante, quoique d'une autre manière, du point de vue des institutions françaises.
I. Sur la scène internationale le feu embrase de plus en plus l'Ukraine. Au centre du continent, elle représente un carrefour millénaire d'influences, disputée entre panslavisme et pangermanisme, territoire trop souvent déchiré. Or, depuis 1971, les accords d'Helsinki étaient intervenus, qui proclamaient l'intangibilité des frontières intra-européennes. Depuis 1991 et l'effondrement de l'Union soviétique, la Fédération de Russie avait, à l'instar des pays baltes, proclamé sa propre indépendance. On croyait pouvoir espérer une entente pacifique entre l'Europe et cet immense territoire eurasiatique, ses colossales réserves de matières premières, mais aussi sa culture cousine de la nôtre. Au moins pouvait-on envisager, servie par des partenariats économiques considérables, une relation enfin normale, plus d'un siècle après la révolution bolchevique.
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