La pensée unique se fabrique, notamment, au cœur de l’Elysée. Emmanuel Macron louange la « diversité » quand il s’agit des cultures ; il la redoute pour les opinions. Il va jusqu’à se mettre lui-même aux fourneaux pour proposer aux médias conciliants le narratif officiel. Une indiscrétion a ainsi dévoilé son déjeuner, mardi 17 janvier, avec une poignée d’éditorialistes influents (dont ceux du Monde, du Figaro, des Echos, de France Inter, RTL, France Télévision, BFMTV) chargés de répercuter la parole présidentielle à la veille de la manifestation syndicale contre le projet de réforme des retraites. La plupart des confrères, se gardant de dévoiler la rencontre voulue discrète, ont répété par la suite que « l’Elysée ne croit pas à la victoire de l‘irresponsabilité », enfonçant le même clou. A dire vrai, cette relation étroite du journalisme politique français avec le pouvoir n’est pas nouvelle. Reste que cet épisode rappelle la déférence des médias au discours présidentiel et à ses éléments de langage.