Un rapport de Luc Nannens
Le débat ouest-allemand récent, baptisé “querelle des historiens”, a fait la une de tous les quotidiens et hebdomadaires de RFA. Il y a d'un côté, ceux qui veulent accentuer encore la culpabilité allemande, ressasser sans cesse les mythèmes culpabilisateurs, les ériger au rang de vérités historiques intangibles. Leur méthode : l'anathème et l'injure. Cet exercice n'a pas plu à quelques historiens célèbres dans le monde entier, porte-paroles de leurs confrères : Ernst Nolte, Andreas Hillgruber et Michael Stürmer. Peu suspects de sympathies à l'endroit du nazisme, ils ont formé le camp adverse des nouveaux inquisiteurs, ceux qui s'auto-proclament “anti-fascistes”. Ils n'ont pas accepté la nouvelle mise au pas, le galvaudage éhonté de leur discipline déjà si malmenée par l'idéologie ambiante, celle de la grande lessive des mémoires. Rolf Kosiek nous a dressé un bilan clair de cette affaire qui annonce une prochaine grande révolte des mémoires contre les escrocs idéologiques, les nouveaux prêtres hurleurs qui veulent domestiquer, asservir et détruire l'indépendance d'esprit et la sérénité européennes, la vieille et pondérée éthique de Thucydide. Son bilan porte le titre de : Rolf Kosiek, Historikerstreit und Geschichtsrevision, Grabert-Verlag, Tübingen, 1987.