Ce n’est pas mépriser ou injurier le Salvador que de rappeler qu’il s’agit d’un petit pays. Le plus petit, et le plus pauvre, d’Amérique centrale, quelque part entre Honduras et Guatemala. Six millions et demi d’habitants – le dixième de la population française – s’y entassent sur 20.000 kilomètres carrés – les deux tiers de la Belgique.
Le nom du Salvador lui a été donné par les Espagnols, en référence à Jésus-Christ Sauveur du monde, et force est de constater, ma foi, qu’en juin 2019, lorsque Nayib Bukélé Ortez, âgé de trente-sept ans et parfaitement inconnu à l’extérieur, en devint le président avec 53 % des suffrages exprimés, sa malheureuse patrie, en danger, avait grand besoin d’un sauveur.