Frédéric Sirgant
Il y a quarante ans, en juin 1984, en pleine mobilisation contre le projet Savary dirigé contre l'École libre, Michel Sardou sortait un single pour s'opposer lui aussi au projet socialiste.
La chanson s'intitulait Les deux écoles et son refrain - un tour de France des régions pro et anticléricales - commençait ainsi : « Dans le Lot-et-Garonne, on bouffait du curé. »
Ce petit département du Sud-Ouest avait en effet connu une déchristianisation précoce, accompagnée d'un anticléricalisme radical-socialiste actif. Aujourd'hui, le diocèse d'Agen (toujours sans évêque), malgré le dynamisme de certains prêtres et de quelques communautés, rassemble des paroisses vieillissantes. Son dernier rassemblement dynamique fut la béatification d'Adèle de Trenquelléon, en présence du cardinal Sarah, en 2018, au parc des expositions d'Agen, où se tiennent tous les grands rassemblements diocésains. Or - signe des temps, et des mutations en cours (pour ne pas parler de grands ou de petits remplacements) -, ce même parc des expositions a accueilli pour la première fois, ce mercredi, la communauté musulmane agenaise et, comme le relevait Sud-Ouest, « hommes, femmes et enfants étaient réunis pour la première fois dans deux halls du parc des expositions, pleins à craquer à l’occasion de cette rupture du jeûne ». Et l'affluence fut comparable dans les autres petites villes du département. Jusque-là, tout va bien, penseront les islamophiles béats.
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