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anti-national - Page 1184

  • Dix thèses sur le libéralisme (2/3)

    — Développement de 1 à 6 —

    1) Le libéralisme est une doctrine économique qui repose sur des principes simples : seuls les individus sont des acteurs économiques pertinents. C'est la micro-économie qui est signifiante, pas la macro-économie. La liberté du commerce, la liberté d'installation et la liberté d'entrée sur le marché produisent des résultats profitables à tous et en tout cas supérieurs à ceux de la réglementation étatique ; plus le marché est libre plus il est efficace ; le marché trouve toujours la meilleure réponse ; la libre circulation des personnes et des capitaux par-delà les frontières permet une allocation optimale des moyens et un fonctionnement harmonieux du marché.

    Certains des principes du libéralisme sont restés pertinents mais d'autres ne le sont plus.
    Ce qui reste pertinent dans la théorie économique libérale :

    -la valeur de la propriété privée ;

    -le rôle des prix comme source d'information pertinente sur la qualité et la rareté des biens ;

    -le fait que la concurrence soit facteur de progrès, lorsqu'elle est équitable;

    -le fait que plus les systèmes sont complexes, plus ils sont difficiles à contrôler et plus il est difficile de prévoir les effets réels des politiques (sociales) mises en œuvre.

    Cependant, le principe d'ajustement optimal de l'offre et de la demande sur le marché libre repose sur des situations qui se rencontrent rarement dans le monde réel, en tout cas qui se rencontrent de plus en plus rarement dans le cadre de la mondialisation des échanges que nous vivons aujourd'hui. Ce principe ne produit pas les effets bénéfiques prévus-en particulier dans les pays occidentaux - dans une économie où la concurrence s'effectue non plus entre des producteurs mais entre des civilisations.

    2) Le néolibéralisme repose sur certains postulats qui ne sont pas éloignés de ceux du socialisme : la volonté d’unifier le genre humain, la croyance en la toute-puissance de l’intérêt, l’idée que le progrès mène au Paradis.

    Le libéralisme se différencie du socialisme dans la mesure où il préconise la propriété privée, où il stigmatise l'intervention économique et sociale de l'Etat et où il est avant tout un individualisme.

    Le néolibéralisme rejoint le socialisme sur plusieurs points :

    -la croyance dans la possibilité d'unifier le genre humain, que le néolibéralisme entend assurer par le marché comme le socialisme l'imaginait par la solidarité mondiale des travailleurs ;

    -la croyance que les hommes sont mus par leur seul intérêt (l'intérêt de classe ou l'intérêt économique) et que cet intérêt est objectif. C'est-à-dire que tous deux négligent l'importance des identités, nationales notamment, comme déterminants humains, de même que l'importance des spécificités et croyances culturelles. Le libéralisme néglige que les hommes sont mus non par leur intérêt objectif mais par l'idée qu'ils se font de leur intérêt, ce qui n'est pas la même chose 

    -la croyance que les traditions culturelles et les identités sont des obstacles au bonheur humain (à la création de l'homme nouveau comme à la concurrence pure et parfaite) ; même si certains libéraux se sont efforcés de montrer que le fonctionnement optimal de l'économie supposait le respect de règles qui ne pouvaient que s'enraciner dans une culture ;

    -la croyance en la possibilité d'assurer le Paradis sur terre (réduit à l'abondance matérielle) par la mise en œuvre de solutions adaptées (le collectivisme ou l'économie de marché) ;

    -la prétention du néolibéralisme à incarner l'avant-garde du progrès, comme hier les élites révolutionnaires. Il existait, en effet, un libéralisme politique qui s'est avant tout opposé à l'absolutisme monarchique puis au conservatisme et au socialisme. Le libéralisme politique déclinait dans l'ordre politique ses principes économiques, la libre confrontation des opinions – parlementarisme et démocratie – étant considérée comme aussi efficace que l'ajustement de l'offre et de la demande sur le marché libre. Mais le néolibéralisme a rompu aujourd'hui avec cette tradition et adopte désormais une approche élitiste de la chose publique : il se méfie des peuples et donc de la démocratie et s'est mis au service de l'oligarchie.

    3) La propriété privée reste un système économique et social efficace car elle produit en général de meilleurs résultats que sa suppression. Mais plus la propriété est vaste, moins elle est facile à maîtriser.

    C'était l'erreur du socialisme de penser que la suppression de la propriété privée (la collectivisation) constituait le remède au capitalisme. La propriété est levier de responsabilité et de sécurité pour le propriétaire. La collectivisation provoque, au contraire, l'irresponsabilité et la prise de mauvaises décisions. Les politiques redistributives d'inspiration socialiste, qui consistent à prélever des impôts sur ceux qui travaillent pour les redistribuer sous forme de prestations « sociales » à ceux qui ne travaillent pas, provoquent des effets pervers de même nature : elles découragent l'effort et la prise de risques. Il faut donc au contraire encourager l'accession à la propriété personnelle, la conservation des patrimoines et diminuer les impôts et les prélèvements pesant sur les revenus du travail.
    Il y a cependant des limites à cela. D'abord l'efficience de la propriété privée est d'autant plus grande que le propriétaire est proche de son bien : plus la propriété est vaste moins elle est facile à maîtriser. Ensuite tous les biens ne peuvent pas faire l'objet d'une appropriation privative, en particulier ceux qui sont nécessaires à la survie de la communauté. Certaines circonstances exceptionnelles peuvent justifier de substituer la propriété publique à la propriété privée pour garantir un intérêt public, sous réserve d'une compensation équitable des propriétaires. Enfin, aucune société policée ne peut se désintéresser de la situation des personnes privées d'emploi et de revenus (mais cela ne signifie pas que la charité soit obligatoirement publique).

    4) La liberté du commerce et des prix ainsi que la concurrence économique produisent des effets positifs pour tous mais à condition que les termes de l'échange ne soient pas trop inégaux et que les coûts des facteurs restent homogènes entre les concurrents.

    La mise en concurrence au sein d'un espace économique non homogène, a fortiori la mise en concurrence mondiale des économies, provoque des effets pervers beaucoup plus importants que ses avantages économiques présumés. Dans un premier temps la baisse des protections tarifaires a un effet positif sur les consommateurs, qui voient les prix baisser et affluer des marchandises du monde entier. Mais s'ils perdent leur emploi du fait que les entreprises étrangères sont plus performantes et que les leurs doivent cesser leur activité, ils finissent par voir diminuer leurs revenus et leur consommation.

    C'est la faute méthodologique du néolibéralisme, c'est-à-dire du libre-échange mondialiste, que de ne pas vouloir prendre cela en considération.

    La mondialisation des échanges perturbe en effet le fonctionnement de la concurrence. Car un pays ne peut durablement se spécialiser dans un seul domaine d'activité et dépendre pour le reste des autres économies, d'autant que les avantages comparatifs ne sont pas donnés une fois pour toutes. Il est très difficile en outre de reconstituer des capacités de production dans un secteur que l'on a abandonné à d'autres, en particulier à cause des compétences perdues. Il y a par ailleurs des limites naturelles à l'adaptation des facteurs de production à la concurrence mondiale du point de vue de la mobilité de la main-d'œuvre. Dans une économie mondialisée les coûts sociaux des ajustements économiques sont trop élevés, en particulier dans les pays en déclin démographique, pour que l'optimum de la théorie économique soit réalisable.

    5) En diabolisant le protectionnisme, le néolibéralisme commet une erreur d'analyse et s’écarte de la réalité des faits tels que constatés par l’histoire économique.

    Les protections tarifaires – c'est-à-dire les frontières économiques – permettent de préserver une juste concurrence entre des acteurs inégaux, dès lors qu'elles sont raisonnables. Les situations d'autarcie ou de blocus ont constitué aussi des facteurs d'accélération de l'innovation pour les sociétés qui y étaient soumises.
    L'histoire économique ne confirme pas que les grandes puissances économiques le sont devenues en appliquant la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo mais en appliquant plutôt différentes formes de patriotisme économique. Le discours libéral sur les bienfaits de l'ouverture des frontières économiques a en réalité souvent été utilisé comme moyen de soumission et de colonisation des Etats : en imposant l'ouverture de l'économie du pays dominé au commerce inégal avec la puissance dominante. D'ailleurs, les pays qui sont présentés comme un modèle de libéralisme – comme les Etats-Unis, par exemple – sont en réalité protectionnistes, car ils usent de nombreux moyens non tarifaires pour décourager les importations.
    La solution économique la plus efficiente n'est pas la suppression des protections tarifaires, comme le pratique aujourd'hui l'Union européenne, mais de mettre en place une certaine dose de protection du marché intérieur alliée à une politique de promotion des exportations au sein d'un espace économique cohérent ; c'est la politique que pratiquent également les économies émergentes avec succès.
    Il n'est pas avéré que la croissance économique soit en relation directe avec le degré d'ouverture au commerce international, comme le montre le cas de l'Union européenne qui est désormais une économie ouverte mais à faible croissance.
    Enfin, contrairement à ce que prétendent les libéraux depuis l'origine, le commerce ne garantit nullement la paix. Dans l'histoire, c'est le contraire qui est vrai ; les nations les plus commerçantes ont toujours été belliqueuses car elles ont utilisé la force pour s'ouvrir des marchés et éliminer des concurrents : exemple l'Angleterre. Il est donc faux de croire que la mondialisation de l'économie conduira à la paix perpétuelle ; au contraire, l'ouverture mondiale des frontières économiques met en concurrence non plus seulement des acteurs économiques mais les peuples et les civilisations eux-mêmes. Le libre-échange mondialiste mène fatalement au choc des civilisations, comme le montrent notamment les conséquences des migrations massives de populations.

    6) Le tout n'est pas seulement la somme des parties.

    L'accent mis sur la micro-économie a progressivement détourné le libéralisme de la bonne compréhension des sociétés humaines et, d'une façon générale, de tout ce qui est collectif et communautaire. Cela résulte aussi du fait que le libéralisme a été formulé à une époque (XVIIIe siècle notamment) où l'on avait de l'anthropologie une conception utopique : celle d'un homme primitif vivant de cueillette en dehors de toute culture, les institutions sociales étant perçues comme une contrainte faisant perdre à l'homme sa bonne nature.
    Les intellectuels libéraux ont cru ensuite trouver dans la formulation de la théorie de l'évolution au XIXe siècle une confirmation de leurs analyses : le caractère spontané et structurant des micro-variations individuelles, la survie du mieux apte.
    Le libéralisme est donc un individualisme méthodologique, qui pose que les individus sont la mesure de toute chose et à l'origine de la société. Cette conception a débouché sur l'idéologie politique des droits de l'homme qui expliquait justement que la société était faite pour les hommes, et non l'inverse, et que le but de l'organisation politique résidait dans la conservation des droits propres à chaque homme, et non dans la conservation de la communauté. Les droits de l'homme ont ainsi supplanté ceux de la citoyenneté.
    Les libéraux conséquents ne reconnaissent aucune réalité, ni aucune légitimité souvent, aux entités et déterminants collectifs, à l'exception du concept de « marché » perçu comme la sommation des décisions économiques individuelles. Ils prônent la « société ouverte » (Hayek), c'est-à-dire un système où les institutions ne viendraient pas contrarier l'initiative des individus. Cette expression est cependant une contradiction dans les termes car ce qui fonde un ordre social consiste justement à organiser et à pacifier le choc des appétits individuels, donc à les restreindre.
    Le libéralisme a, par conséquent, beaucoup de difficulté à concevoir que les relations de pouvoir puissent venir perturber son modèle. Les libéraux sont des optimistes qui pensent que les supériorités sont transitoires et susceptibles d'être recomposées par le marché.
    Les libéraux finissent par oublier que les hommes sont « par nature des êtres de culture » (Gehlen) et qu'ils n'existent pas en dehors d'une culture et d'une société. Ils ignorent aussi que beaucoup d'animaux vivent en société et ne sont pas non plus des « individus ».
    La société qu'ils préconisent, conçue comme une agrégation d'individus, est en réalité un chaos, comme le démontrent les sociétés occidentales qui ont été façonnées conformément à ces principes. Les libéraux négligent le fait que les hommes réagissent en fonction de l'idée qu'ils se font de leur intérêt : or, cette idée est aussi le fruit de leurs traditions et de leurs cultures. Ils négligent enfin que les hommes sont plus attachés à leur identité et à leur culture qu'à leur intérêt économique, a fortiori quand ce dernier n'est pas à court terme.

    (A suivre)
    Michel Geoffroy http://www.polemia.com

  • Dix thèses sur le libéralisme (1/3)

    Le libéralisme fait débat. Pas seulement à « gauche » mais aussi à « droite ». Les uns font valoir, non sans raison, que l’économie de marché est performante. Les autres soulignent les limites courtermistes, sociales et morales du modèle néolibéral. Contributeur régulier de Polémia, Michel Geoffroy propose ici un nouvel éclairage de ce débat. Polémia le porte à la connaissance de ses lecteurs en trois parties : la Présentation de la question et l’énumération des dix thèses (le texte qui suit), suivies du Développement des thèses 1 à 6, puis de 7 à 10. Pour apprécier toute la richesse du texte de Michel Geoffroy nous en présentons aussi la version intégrale en pdf.
    Polémia

    — Présentation —

    Voici les dix thèses critiques de Michel Geoffroy que Polémia met en débat.

    1) Le libéralisme est une doctrine économique qui repose sur des principes simples : seuls les individus sont des acteurs économiques pertinents. C'est la micro-économie qui est signifiante, pas la macro-économie. La liberté du commerce, la liberté d'installation et la liberté d'entrée sur le marché produisent des résultats profitables à tous et en tout cas supérieurs à ceux de la réglementation étatique ; plus le marché est libre plus il est efficace ; le marché trouve toujours la meilleure réponse ; la libre circulation des personnes et des capitaux par-delà les frontières permet une allocation optimale des moyens et un fonctionnement harmonieux du marché.

    2) Le néo-libéralisme repose sur certains postulats qui ne sont pas éloignés de ceux du socialisme : la volonté d’unifier le genre humain, la croyance en la toute-puissance de l’intérêt, l’idée que le progrès mène au Paradis.

    3) La propriété privée reste un système économique et social efficace car elle produit en général de meilleurs résultats que sa suppression. Mais plus la propriété est vaste, moins elle est facile à maîtriser.

    4) La liberté du commerce et des prix ainsi que la concurrence économique produisent des effets positifs pour tous mais à condition que les termes de l'échange ne soient pas trop inégaux et que les coûts des facteurs restent homogènes entre les concurrents. C'est la faute méthodologique du néolibéralisme, c'est-à-dire du libre-échange mondialiste, que de ne pas vouloir prendre cela en considération.

    5) En diabolisant le protectionnisme, le néolibéralisme commet une erreur d'analyse et s’écarte de la réalité des faits tels que l’histoire économique permet de les constater.

    6) Le tout n'est pas seulement la somme des parties. L'accent mis sur la micro-économie a progressivement détourné le libéralisme de la bonne compréhension des sociétés humaines et, d'une façon générale, de tout ce qui est collectif et communautaire. Cela résulte aussi du fait que le libéralisme a été formulé à une époque (XVIIIe siècle notamment) où l'on avait de l'anthropologie une conception utopique. Les libéraux finissent par oublier que les hommes sont « par nature des êtres de culture » (Gehlen) et qu'ils n'existent pas en dehors d'une culture et d'une société.

    7) Il n'est pas avéré que « le marché » prenne nécessairement toujours les bonnes décisions ou, pour le dire autrement, que la société profite toujours des décisions du marché. Les marchés sont en effet conformistes, c'est-à-dire qu'ils ont tendance à imiter les pratiques qui semblent donner de bons résultats et de bons profits : cela contribue à amplifier l'effet des mauvaises décisions. Et cette amplification est désormais mondiale. Les libéraux ignorent aussi le fait que les entreprises ont tendance à externaliser leurs coûts et leurs échecs sur les Etats.

    8) La tendance naturelle du capitalisme n'est pas le respect de la juste concurrence mais la concentration, l'intégration verticale et la financiarisation. Aujourd'hui les entreprises transnationales ont des surfaces financières et des capacités d'influence bien supérieures à celles de certains Etats : elles sont devenues des pouvoirs. En outre, les grandes entreprises transnationales disposent, avec l'exercice du pouvoir médiatique et la suggestion publicitaire (et sujétion), de puissants moyens de sidération du consommateur.

    9) Le bilan de la mise en œuvre des recettes néolibérales dans le domaine social n'est pas probant. On ne peut contester qu'avec l'avènement du néolibéralisme les entreprises soient devenues plus profitables. Mais la question est de savoir à quel coût cela s'est fait pour la société. En Europe, ce coût ne s'appelle-t-il pas chômage, immigration, déficits publics et croissance des inégalités de revenus ?
    Partout en Occident les classes moyennes autochtones ont fait les frais de la mondialisation des échanges vantée par les néolibéraux.

    10) Les principales réalisations de la culture humaine, celles qui font que la vie vaut d'être vécue, ne sont pas le fruit de l'économie de marché mais le produit de la fonction souveraine, c'est-à-dire des églises, des princes et des Etats. Elles sont le produit d'une volonté consciente ou non de la « main invisible » des marchés.

    (A suivre)
    Michel Geoffroy http://www.polemia.com
    22/02/2011

  • Euthanasie : laisser venir la mort n’est pas la provoquer

    Pourquoi la loi Leonetti suffit

    À la peine sur le terrain socio-économique, le gouvernement s’est engagé pour faire diversion dans des réformes dites « sociétales ». Mais son coup d’essai, le mariage pour tous, n’est pas un coup de maître.

    Censé rassembler les Français, ce sujet aux multiples facettes est en train de leur faire revivre les divisions des grands jours. L’autre promesse de campagne de François Hollande, la légalisation de l’euthanasie, semble plus consensuelle : d’après les sondages d’opinion, 90% des personnes interrogées y seraient favorables. Le gouvernement tient-il ici la loi « moderne et apaisée », qui lui fera pardonner ses errements ?

    Il faut cependant savoir regarder plus loin que le bout de son nez. Examinons de près ces fameux sondages. La formulation des questions tout d’abord. À la question « Si vous étiez atteint d’une maladie incurable et en proie à d’extrêmes souffrances, souhaiteriez-vous qu’on vous aide à mourir ? », qui répondrait non ? Il est bien évident qu’une formulation aussi simpliste et tendancieuse appelle une réponse univoque. Considérons ensuite le panel des personnes interrogées. Ce ne sont pas des malades qui ont été consultés, ni leurs familles, mais des actifs, jeunes et bien portants. Reformulons la question, et posons-la aux principaux intéressés, des personnes âgées et malades : « Si vous étiez atteint d’une maladie incurable et que, pris en charge par une équipe compétente, vous étiez soulagé de vos souffrances, souhaiteriez-vous qu’on vous fasse mourir ? »… Nul doute que la réponse serait différente. [...]

    La suite sur Causeur

    http://www.actionfrancaise.net

  • Les secrets de la Réserve Fédérale, institut d’émission monétaire des Etats-Unis

    Contrairement à une croyance générale, l’institut d’émission des États-Unis est, en fait, une machine à fabriquer de l’argent détenue par un cartel bancaire privé, qui gagne d’autant plus que les taux sont élevés. Mine de rien, il imprime des dollars à bon marché et les revend plus cher.

    L’institut d’émission des États-Unis, appelé aussi « Réserve fédérale » ou « FED », revient constamment en point de mire lorsque le monde financier international se demande, anxieux, s’il va modifier son taux directeur ou non.

    L’abréviation FED se rapporte au « Board of Governors of the Federal Reserve System », c’est-à-dire à la conférence des gouverneurs du « Federal Reserve System » érigé il y a 93 ans.

    Il s’agit non pas d’une ­banque centrale traditionnelle, mais de la réunion de cinq banques privées régionales tout d’abord, de douze banques actuellement, disséminées aux États-Unis, habilitée chacune à porter le nom de Federal Reserve Bank, un petit nombre d’initiés seulement sachant à qui elles appartiennent.

    Un seul point est certain : elles n’appartiennent pas à l’État. Néanmoins, elles exercent les fonctions d’un institut d’émission de l’État.

    Elles prennent leurs décisions au sein du Federal Reserve Board, dont le président les représente à l’extérieur et dont les séances ont lieu à Washington dans leur propre et imposant monument historique. La plus importante de ces banques privées est la Federal Reserve Bank of New York, qui contrôle l’énorme place financière de cette ville.

    Privilèges d’une machine à fabriquer de l’argent

    Ce cartel de banques privées dispose de privilèges incroyables, dont trois doivent être soulignés :

    En imprimant des dollars, la FED convertit à moindres frais du papier sans valeur en dollars et prête ceux-ci aux États-Unis ainsi qu'à d’autres États et à d’autres ­banques contre reconnaissances de dettes.

    Au cours de son histoire, le cartel a donc créé des milliards de créances à partir du néant et encaissé des intérêts en permanence, ce qui lui assure un profit annuel atteignant des milliards.

    Ainsi, aucun gouvernement américain ne doit se faire des soucis à propos du déficit budgétaire, tant que ces messieurs en complet sont à ses côtés et – tel est le cas du financement des guerres durant la présidence de Bush – mettent en branle la planche à billets en cas de besoin.

    Le privilège des intérêts permet à la FED de fixer elle-même les taux et il est évident qu’elle a le plus grand intérêt à encaisser les plus hauts intérêts possibles. Les taux at­teignent donc un niveau souvent particulièrement élevé et occasionnent périodiquement des crises – ce qui est le cas actuellement [2007] et donne l’occasion à la FED d’intervenir ultérieurement comme sauveur.

    Les intérêts opèrent en permanence une ponction sur le pouvoir d’achat des citoyens américains en faveur des banquiers de la FED, par les intérêts des crédits comme par les impôts transformés en intérêts dus à la FED en raison de l’énorme service de la dette publique.

    Modifiant constamment les taux d’intérêt, la FED change les conditions cadres de la plus grande économie du globe et de la plus importante bourse des actions, celle de Wall Street, qui, principale bourse du monde, diffuse des signaux en direction des autres bourses.

    Pour être en mesure de résoudre les crises bancaires, la FED gère les réserves monétaires de ses banques membres (rémunérées à raison de 6% par année), qu’elle remet à disposition du système bancaire lors de l’éclatement d’une de ces crises.

    Actuellement [2007], la FED s’efforce de prévenir, en fournissant à maintes reprises des liquidités aux banques, une crise financière mondiale causée par le krach du système de financement immobilier américain. Comme de nombreuses banques améri­caines de crédit hypothécaire ont sagement lié leurs crédits à des papiers-valeurs et transmis ainsi leurs problèmes à des banques européennes, celles-ci ont commencé aussi à vaciller.

    Mais c’est la FED et son ancien président, Alan Greenspan, qui ont provoqué cette crise. En abaissant rapidement et dramatiquement les taux d’intérêt – après avoir porté le taux directeur jusqu’au niveau exorbitant de 6% –, et avoir approvisionné l’économie américaine excessivement en liquidités, Greenspan avait tenté, à partir du 3 janvier 2001, d’enrayer la plus forte chute boursière depuis 50 ans.

    Au 25 juin 2003, le taux directeur était tombé à son niveau minimal de 1%, ce qui avait permis aux banques d’octroyer des crédits aux taux extrêmement bas et ce qui avait fait tomber de nombreuses familles dans le « piège du crédit », les incitant à acheter des logements à crédit, à des conditions auxquelles elles ne pouvaient faire face qu’à des taux bas.

    Crise provoquée par la FED

    A la fin du cycle des taux d’intérêt, Greenspan avait provoqué une situation qui avait déclenché une avalanche.

    En effet, la FED a majoré douze fois de 0,25% son taux directeur, du 30 juin 2004 au 29 juin 2006, le portant alors à 5,25%. Il dépasse ainsi de 525% le taux fixé il y a quatre ans !

    Les taux fixés pour les crédits hypothécaires sont montés en conséquence et ont atteint un niveau que toujours davantage de familles ne peuvent pas supporter. Comme la propension à épargner est actuellement négative aux États-Unis, que la plus grande partie de la population doit recourir au crédit et que les carnets ­d’épargne ne jouent guère de rôle, la crise s’accentue.

    Vu que, depuis l’année précédente, toujours davantage de bailleurs de fonds hypothécaires sont – tout comme leurs clients – en retard dans leurs paiements à d’autres banques, le système bancaire est en crise, celle-ci ayant atteint un point culminant en août 2007, lorsque la FED et la Banque centrale ­européenne (BCE) n’ont pu stabiliser le système que par plusieurs injections de liquidités.

    La crise des liquidités bancaires s’est immédiatement répercutée sur la bourse, qui réagit généralement de manière sensible aux variations de taux de la FED. En effet, la hausse des taux rend les titres à intérêt fixe plus attrayants que les actions, freine l’économie, est donc un poison pour la bourse et abaisse les cours des actions. Ainsi a commencé septembre 2007.

    Les motifs des banques de la FED

    Pour comprendre la manière d’agir et les motifs de la FED, qui paraissent parfois curieux, il faut jeter un coup d’œil sur l’histoire de l’institut d’émission.

    La proposition d’établir une banque centrale est due au banquier allemand Paul Warburg.

    La crise financière et bancaire déclenchée en automne 1907 par la faillite de Knickerbocker Trust Co. et la situation menaçante de Trust Company of America a mis en péril 243 banques, car aucune institution n’était en mesure de mettre temporairement des fonds à leur disposition pour surmonter leurs difficultés de paiement.

    Dans un discours prononcé peu de mois auparavant à la Chambre de commerce de New York, le banquier John Pierpont Morgan avait prévu par hasard cette crise et appelé à fonder une ­banque centrale. La crise se prêtait à merveille au soutien de cette revendication. Par la suite, Morgan a joué un rôle essentiel, à l’arrière-plan, dans la réalisation du projet.

    Initialement copropriétaire de la banque Warburg de Hambourg, Paul Warburg avait épousé en 1893, lors d’un séjour aux États-Unis, la fille de Salomon Loeb, de la banque new-yorkaise Kuhn, Loeb & Co., qui a fait de lui et de son frère Felix des partenaires de la banque (fusionnée en 1977 avec ­Lehman Brothers).

    Pourvu généreusement par la Banque ­Kuhn Loeb d’un salaire annuel de 5 millions de dollars, Paul Warburg s’est occupé uniquement, pendant les six ans qui ont suivi la crise bancaire, d’une « réforme bancaire » tendant à ériger une banque centrale d’après le modèle de la Banque d’Angleterre, laquelle appartenait alors à des banquiers privés.

    Ce faisant, il a été soutenu par le sénateur Nelson D. Aldrich, beau-père du premier héritier milliardaire américain, John D. Rocke­feller junior, connu comme porte-parole du banquier J.P. Morgan au Congrès des Etats-Unis.

    Conspiration au yacht-club de Jekyll Island

    En novembre 1910 finalement, un groupe de personnes triées sur le volet s’est rassemblé, sous prétexte d’une excursion de chasse, dans un wagon de chemin de fer aux jalousies fermées du yacht-club que possédait le banquier J.P. Morgan à Jekyll Island, en Géorgie.

    Lors de cette réunion secrète, taxée ultérieurement de conjuration, Paul Warburg, représentant de Kuhn Loeb et d’autres banques ainsi que deux banquiers de J.P. Morgan, représentant aussi les intérêts du groupe Rothschild, et deux du groupe Rockefeller ont décidé d’aider le sénateur Aldrich à rédiger en neuf jours un projet de loi que le Républicain vaniteux entendait présenter en son nom au Congrès.

    Il s’agissait non pas d’une banque centrale, mais seule­ment d’une société privée nationale de réserve dont plusieurs comptoirs devaient être disséminés aux États-Unis et dans lesquels des banques affiliées volontairement de­vaient déposer des réserves monétaires de crise.

    En raison de ses relations bien connues avec le centre financier et boursier de Wall Street, Aldrich a échoué, la majorité méfiante des députés voyant à juste titre dans son projet un plan tendant à assurer à un cercle restreint de banquiers puissants et liés les uns aux autres une position dominante et, partant, la possibilité de réaliser des profits énormes dans l'économie américaine.

    Les requins de Wall Street ne se sont évidemment pas découragés et ont profité des élections présidentielles de 1912 pour faire élire le candidat démocrate ­Woodrow Wilson, qu’ils ont soutenu massivement sur le plan financier.

    Pendant la lutte électorale, il s’est fait passer pour un adversaire du « Wall Street Money Trust » et a promis au peuple un système monétaire exempt de main-mise des banquiers internationaux de Wall Street. En fait, la conception de la banque centrale a été élaborée par le groupe­ment qui semblait avoir perdu la partie.

    En tout cas, les Schiff, Warburg, Kahn, Rockefeller et Morgan avaient misé sur le bon cheval.

    Sous le titre de « Federal Reserve Act » qui dissimule sa portée et qui prétendument réduit à néant le projet de banque centrale formulé par Wall Street, ils ont déversé le 23 décembre 1913 sur des députés démocrates des mieux disposés et avec le soutien du président Wilson, un projet de loi très peu modifié et ont requis l'approbation du Congrès alors que de nombreux députés non informés prenaient déjà leurs vacances de Noël et que très peu avaient lu le texte du projet.

     

    Le plus grand cartel du monde

     

    Les rares députés qui ont perçu la nature de ce jeu pervers n’ont guère pu se faire entendre. Avec sagesse, le conservateur ­Henry Cabot Lodge senior a prévu « une inflation énorme de moyens de paiement » et que « la monnaie d’or serait noyée dans un flux de papier-monnaie non échangeable ».

    Après le vote, Charles A. Lindbergh senior, le père du célèbre aviateur, a déclaré au Congrès: « Cette loi établit le cartel le plus important au monde […] et légalise ainsi le gouvernement invi­sible de la puissance financière […]. Il s’agit du projet de loi Aldrich déguisé […]. La nouvelle loi provoquera de l’inflation tant que le cartel le souhaitera […].»

    Lindbergh avait raison, comme le prouve le « privilège du dollar ». Avant l’établissement du Système fédéral de réserve, des banques privées avaient déjà imprimé des billets. Dans les années soixante du XIXe siècle, il y avait encore 8.000 sortes de billets, émises par des « State Banks » privées avec l’autorisation de l’État. A partir de 1880, 2.000 banques pourraient avoir encore émis leurs propres billets. Depuis 1914, le chiffre s'est limité à la douzaine de banques privilégiées.

    Quand le président Abraham Lincoln a eu besoin d’argent, en 1861, pour financer la guerre civile et que les crédits des ­banques Rothschild, financiers traditionnels des guerres, lui sont devenus trop chers, il a éludé le privilège des banques privées et fait imprimer un billet d’État, le « Greenback ». Il ne devait pas survivre longtemps à cette démarche téméraire. En 1865, il a été assassiné par un tireur isolé, abattu lui-même lors de sa fuite.

    Le successeur de Lincoln, Andrew Johnson, a suspendu l'impression de billets pour des raisons inexplicables.

    Le prochain président qui a voulu redonner à l'État le monopole de l’impression de billets a été John F. Kennedy.

    Tentative de Kennedy de priver la FED de son pouvoir

    Peu de mois avant son assassinat, John F. ­Kennedy a été semoncé par son père Joseph dans le salon ovale de la Maison Blanche. « Si tu le fais, ils te tueront ! »

    Mais le président ne s’est pas laissé dissuader. Le 4 juin 1963, il a signé l’acte exécutif numéro 111 110, abrogeant ainsi l’acte exécutif 10289, remettant la production de billets de banque dans les mains de l’État et privant en grande partie de son pouvoir le cartel des banques privées.

    Après que quelque 4 milliards de dollars en petites coupures nommées « United States Notes » eurent déjà été mises en circulation et alors que l'imprimerie de l'Etat s'apprêtait à livrer des coupures plus importantes, Kennedy a été assassiné le 22 novembre 1963, soit 100 ans après Lincoln, par un tireur isolé abattu lui-même lors de sa fuite.

    Son successeur s’appelait Lyndon B. Johnson. Lui aussi a suspendu l’impression de billets pour des raisons inexplicables. Les douze banques fédérales de réserve ont retiré immédiatement les billets Kennedy de la circulation et les ont échangés contre leurs propres reconnaissances de dette.

    Grâce à son monopole de production illimitée d’argent, le cartel bancaire du Système fédéral de réserve dispose d’une énorme machine à fabriquer de l'argent, qui lui permet de gagner énormément.

    Qui se cache derrière ce système est un secret bien gardé. Car il faut distinguer entre les banques propriétaires et les simples banques membres, qui déposent des réserves monétaires pour, le cas échéant, être sauvées par la suite.

    Il y a quelques années, la Federal Reserve Bank of New York a publié les noms de ces banques membres, qui n’ont par ailleurs aucun droit. La rémunération annuelle de leurs dépôts se chiffre à 6%. Mais le niveau de leurs parts est tenu secret comme les noms des propriétaires des banques fédérales de réserve, initialement trois, aujourd'hui quatorze.

    Critique après le krach de 1929

    Paul Warburg a refusé la présidence du Federal Reserve Board en 1910, alors que ce juif allemand à l'accent prononcé, juste avant le début de la guerre contre l'Allemagne, venait d’acquérir la nationalité des États-Unis. Toute­fois, il devint membre du Conseil d'administration et du puissant Council on Foreign Relations (CFR), qui passe encore aujourd'hui pour le berceau des politiciens américains et des banquiers de la FED.

    Les efforts qu’il a déployés pendant de longues années pour fonder l'institut d’émission américain lui ont valu non seulement de l'argent et des honneurs dans la haute finance, mais aussi la pire expérience de sa vie. En 1928, il a exigé sans succès une limitation de la circulation monétaire afin de freiner la spéculation boursière qui rappelait la ruée vers l'or. Mais ceux qui étaient disposés à l'entendre sont restés rares ; on le nommait la Cassandre de Wall Street.

    Après le krach d’octobre 1929, il devint la cible de ceux qui avaient perdu leur patrimoine. Des rumeurs, des brochures et des articles de presse l'ont décrit, lui qui avait tenté d’entraver les catastrophes financières, comme « l'auteur non américain » de la panique boursière d’alors. On a pu lire que « Paul Warburg avait prêté avec sa bande de l'argent au Système fédéral de réserve afin de mettre en mains juives les finances américaines et d’exploiter l'Amérique jusqu’à son épuisement. » De telles légendes se sont poursuivies jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

    Aigri par ces attaques, il est décédé en 1932. En 1936-1937, les cours des actions ont baissé de 50%, en 1948 de 16%, en 1953 de 13%, en 1956 de 13%, en 1957 de 19%, en 1960 de 17%, en 1966 de 25% et en 1970 de 25%. Ont suivi le krach ­d’octobre 1987, les chutes de cours de 1990, 1992 et de 1998 ainsi que, finalement, la forte baisse d’avril 2000 à mars 2003 et la crise actuelle qui a commencé en août/septembre 2007 et dont les effets sont incertains.

    Aujourd'hui, on répand le bruit – mais ne le confirme pas – que le groupe bancaire Rocke­feller détient 22% des actions de la Federal Reserve Bank of New York et 53% de tout le Système fédéral de réserve. Principal acquéreur de bons du Trésor des Etats-Unis, la Banque du Japon possèderait 8% de ces actions. On attribue 66% aux banques purement américaines et 26% aux vieilles ­banques européennes (dont 10% aux banques Rothschild).

    http://fortune.fdesouche.com

    Source : « International » III/2007 [revue trimestrielle autrichienne de politique internationale]

    (Traduction Horizons et débats, N°1/2, 14 janvier 2008)

  • FORUM DE DAVOS Une mondialisation chaotique

    Le Forum économique mondial n'a rien perdu de son attractivité : pour sa 41e édition, il a réuni à Davos, du 26 au 30 janvier, quelques 2 500 participants, et accueilli trente-cinq chefs d'État ou de gouvernement.
    On connaît le G8, le G20, voire le G2 – États-Unis et Chine –, autant de "sommets" politiques et économiques censés encadrer et donner du sens aux désordres du monde. Il ne faudrait pas oublier un autre forum, celui de Davos qui, à la fin de chaque mois de janvier, ramène le ban et l'arrière-ban du capitalisme mondialisé dans la très sélecte station grisonne. Non sans dresser, par réaction, des forces hostiles qui s'expriment notamment dans le cadre de "l'Autre Davos", forum alternatif qui s'est tenu du 21 au 23 janvier à Bâle, autrement dit à bonne distance.
    Économie et géopolitique
    On a beau se dire depuis quelques années, surtout depuis les convulsions du capitalisme financier il y a trois ans, que le grand raout de Davos a peut-être fait son temps,son pouvoir d'attraction n'en demeure pas moins intact. Comme l'atteste l'édition 2011 qui, du 26 au 30 janvier, a vu la participation de trente-cinq chefs d'État ou de gouvernement, en plus, bien sûr, des quelque 2 500 leaders économiques, industriels, financiers et lobbyistes contribuant au budget annuel de ce World Economic Forum (WEF). Étonnant, quand on sait que le Forum de Davos « n'est pas un endroit où se prennent des décisions », comme a tenu à le rappeler Klaus Schwab, président et fondateur (il y a une quarantaine d'années) de cette plate-forme de discussion.
    Ce caractère informel, sans nécessité de résultat visible, c'est sans doute ce qui séduit les participants, affranchis durant quelques jours des contraintes médiatiques. En tout cas, cette année encore, les politiques et autres "décideurs" n'ont pas boudé leur satisfaction de se retrouver dans les Alpes suisses, en délivrant des messages plus ou moins convaincants mais reflétant la nouvelle réalité du monde, c’est-à-dire le transfert progressif du pouvoir vers l'Asie et le Sud. C'est pourquoi à la notion de pays émergents se substitue peu à peu celle, plus pertinente, de "marchés de croissance" – un concept qui présente toutefois le défaut de rester étroitement économique et de négliger la dimension géopolitique.
    Le sanglant attentat perpétré le 24 janvier à l'aéroport moscovite de Demodedovo, qui a contraint Dmitri Medvedev à retarder son déplacement à Davos, illustre trop bien cette interdépendance. Le président russe a quand même pu prononcer, comme prévu, le discours inaugural du forum, un privilège qui l'an dernier avait été accordé à Nicolas Sarkozy. Logiquement, Medvedev a battu le rappel de la "communauté inter-nationale" pour lutter contre le terrorisme et toutes les haines « qui détruisent les progrès économiques et sociaux ». Reconnaissant qu'il existe encore beaucoup à faire en Russie pour éradiquer la corruption, il a néanmoins affirmé que Moscou deviendra « un grand centre financier avec de faibles taxes », et annoncé que son pays adhérera cette année à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) et à l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
    Quels risques ?
    Les organisations internationales, ce n'est pas ce qui manque. Cependant, a relevé la présidente de la Confédération helvétique Micheline Calmy-Rey, « dans un monde fortement globalisé où les risques sont nombreux, il n'y a pour l'heure aucune instance capable de trouver des solutions justes aux défis à surmonter ». Ces risques sont identifiés : outre le terrorisme et l'instabilité politique (Tunisie, Égypte), les dettes souveraines ainsi que l'inflation due à la surchauffe en Chine et en Inde sont, aux yeux des économistes et des dirigeants d'entreprise, les principales menaces du moment.
    S'exprimant surtout en sa qualité de président du G8 et du G20, Nicolas Sarkozy a lui aussi mis en garde contre les « grands risques » de 2011, les dettes souveraines, donc, les déséquilibres monétaires et financiers (allusion aux rôles respectifs du yuan et du dollar, qui pénalisent l'euro), ainsi que « la volatilité extrême du prix des matières premières ». Sur ce point, le président de la République préconise, avec le concours de Dmitri Medvedev, une régulation des marchés agricoles. En revanche, le président russe rejette catégoriquement l'idée d'une taxe sur les transactions financières que soutient Sarkozy. Pour l'essentiel, Nicolas Sarkozy a repris à Davos les thèmes qu'il avait abordés dans sa conférence de presse du 24 janvier à Paris. À quoi il a ajouté un plaidoyer au ton polémique en faveur de la monnaie unique européenne : « Jamais, Mme Merkel et moi ne laisserons tomber l'euro. » D'ailleurs, « il n'y a pas de crise de l'euro », a proclamé sans rire Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, selon lequel il n'existe qu'un problème d'assainissement budgétaire pour les États en difficulté. Autrement dit, il suffit de serrer la vis.
    Ne dirigeant pas un pays en difficulté, Angela Merkel n'en a été que plus à l'aise pour défendre la monnaie unique, son euromark... Elle a en outre apporté son soutien aux propositions de la présidence française du G20 sur la réforme du système monétaire et les négociations commerciales du cycle de Doha. Mais quand Merkel et Sarkozy prônent une régulation de l'économie (compatible avec le libre-échange), le Premier ministre britannique appelle à une libéralisation accrue du commerce mondial.
    L'année du Lapin
    Les problèmes existentiels des Européens, l'activisme déconnecté du réel que déploie l'actuel président du G20, ou encore l'atonie des États-Unis représentés notamment par leur secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, contrastaient à Davos avec l'optimisme et le dynamisme créatif des "émergents", en particulier asiatiques – illustration d'un monde à deux vitesses. Le thème retenu pour ce 41e Forum de Davos était « normes communes pour une nouvelle réalité ». Ce qui postulait l'aspiration à une gouvernance mondiale et par conséquent une « harmonisation des normes » entre l'Europe et l'Asie. On en est encore loin. Même si les Chinois, emmenés par leur ministre du Commerce Chen Deming, ont promis de faire des efforts, en augmentant leurs importations et en promouvant leur consommation intérieure. La prospective n'étant pas le fort du WEF, qui n'a vu venir ni la crise des subprimes ni celle des dettes souveraines, on s'en tiendra à une seule certitude : venus en force à Davos, les Chinois ont de bonnes raisons de festoyer en ce jeudi 3 février, premier jour de l'année du Lapin.
    Guy C. Menusier L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 3 au 16 février 2011

  • Occupation illégale d’une maternité désaffectée en toute impunité

    Une maternité désaffectée du XIIe arrondissement de Paris a été "réquisitionnée" de dimanche à mercredi par Droit au logement (DAL) et Jeudi Noir pour "accélérer le processus" de réquisitions lancé par la ministre du Logement Cécile Duflot, selon les deux associations.
    Mercredi vers 20H30, les manifestants quittaient les lieux après avoir obtenu satisfaction de leurs revendications, a indiqué à l'AFP le porte-parole du DAL Jean-Baptiste Eyraud.
    Peu avant, le ministère du Logement avait annoncé à l'AFP avoir "ajouté la clinique à la liste des réquisitions en cours" de logements vides, ainsi que le demandaient les militants et la maire PS du XIIe, Michèle Blumenthal.
    "C'est ce qu'on voulait. On suspend l'occupation", a déclaré M. Eyraud, jugeant "essentiel que l'immeuble, manifestement abandonné par son propriétaire, soit réquisitionné".
    De source policière, une cinquantaine de personnes se trouvaient dans le bâtiment, notamment les membres de douze familles. La police n'est pas intervenue.
    Une banderole jaune avec le logo du DAL avait été accrochée sur la façade avec les mots "Des logements, pas des hôtels".
    Le bâtiment de cinq niveaux compte une quarantaine de chambres, a précisé M. Eyraud. Selon les informations fournies par le cadastre, a dit le porte-parole du DAL, cette maternité désaffectée depuis "quelques années appartient à différentes sociétés du groupe BNP Paribas".
    Cette "réquisition citoyenne" (Ndlr.FPI-Le Gaulois. Traduisez «occupation illégale») visait, selon le DAL, à "accélérer le processus" de réquisitions, annoncé à l'automne par Cécile Duflot mais peinant à se concrétiser en raison d'une procédure longue et complexe.
    Au cabinet de la ministre, on indique avoir "lancé les premières procédures de réquisition d'un certain nombre d'immeubles vides, qui seront menées à terme dans les délais prévus (...) pour que dès la fin de la trêve hivernale (le 31 mars), on puisse utiliser des immeubles vides".
    "On est dans les temps, ça donnera des résultats au printemps", selon la même source, qui rappelle qu'entretemps, des bâtiments publics sont déjà utilisés pour le logement d'urgence, permettant ainsi de répondre à 100% des demandes adressées au Samusocial.
    Pour la maire du XIIe Michèle Blumenthal, "si le recours à des occupations illégales ou des squats ne peut constituer une méthode acceptable, l'enjeu que représente l'hébergement de centaines de familles aujourd'hui en grande précarité appelle une réponse ambitieuse et déterminée de la part des pouvoirs publics".

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Des clandestins occupent la mairie de Lille

    Une cinquantaine de clandestins hors-la-loi a occupé hier la mairie de Lille pour réclamer la prise en compte, par la préfecture du Nord, de leur grève de la faim. Le groupe est resté environ deux heures dans le hall de l’hôtel de ville, provoquant la fermeture exceptionnelle des services administratifs. Pendant ce temps, à l’extérieur de la mairie, une vingtaine de clandestins ont manifesté, scandant entre autres slogans : « Martine, faut-il crever pour avoir des papiers ? » ou « Martine complice« . Ils ont exigé d’être reçus par la préfecture : résultat, le premier adjoint de la mairie de Lille, Pierre de Saintignon, a reçu une délégation pendant près d’une heure.

    Parallèlement, à Paris, des manifestants solidaires des sans-papiers lillois se sont rassemblés dans la cour du siège du parti socialiste. Résultat,  le cabinet du premier secrétaire, Harlem Désir, a reçu également leur délégation, indiquant que « les situations individuelles seront étudiées par le ministère de l’Intérieur« .

    Donc pour résumer, des hors-la-loi, arrivés clandestinement sur le territoire français, n’ont aucune crainte de se manifester, visages découverts, dans les locaux mêmes des institutions de l’État, sans être inquiétés, et mieux encore, en ayant l’audace d’exprimer des revendications afin que la loi s’ajuste à leurs situations particulières. Et à Paris, on ose également tenir publiquement une manifestation de soutien à des délinquants qui ont violé la loi. Dans la vraie vie, lorsque l’on viole la loi ou que l’on soutient une violation de la loi, on est inquiété par la justice. Ici, les mêmes sont reçus par les autorités. Allez comprendre. En tout cas, que Manuel Valls ne vienne pas nous dire après cela qu’il lutte avec ardeur contre l’immigration clandestine…

    http://www.contre-info.com/

  • Gollnisch, une parole et des actes !

    Le vice-président du FN Florian Philippot l’a rappelé sur Europe 1, mercredi, « Il y aura des gens chez nous (au FN)  qui n’iront pas ( à la manifestation du 13 janvier, comme lui-même, NDLR) d’autres qui iront ». « Il y aura de toute façon une grande liberté pour nos adhérents. C’est ça un parti normal, adulte, c’est un parti politique qui fait vivre le débat ». Sachant que « la défense de la famille ne se limite pas à cette seule question du mariage homosexuel (…) » a-t-il précisé fort justement. Depuis qu’il a annoncé sa participation à cette mobilisation  dans la rue contre le mariage et l’adoption par les couples homosexuels, Bruno Gollnisch a reçu beaucoup de messages et d’appels de cadres et militants  frontistes qui se sont enquis du lieu (quatre sont désormais répertoriés) d’où il partira pour manifester. Il le précisera très prochainement. L’Institut Civitas a par ailleurs indiqué sur son site avoir déclaré à la préfecture de Paris son  propre parcours.

    Bruno Gollnisch avait participé en novembre aux deux manifestations,  celle de Civitas dirigé par Alain Escada,  dont nous avons ici souvent salué  l’engagement militant contre la « christianophobie »,   et du collectif de Frijide  Barjot. Il  insiste sur le fait qu’au delà des divergences des uns et des autres, il importe que cette journée soit un grand succès de mobilisation  en faveur de la défense de la  famille traditionnelle et des enfants.

    Précisons encore qu’il n’y aura finalement pas de « char gay » à cette Manifestation  pour tous. Son coorganisateur XavierBongibault,Président du collectif « Plus gay sans mariage »,  l’a précisé sur facebook.

    Une décision plus en accord avec l’entretien accordé par Frijide Barjot au magazine La nef de ce mois de janvier dans lequel elle précise le sens de son engagement contre l’homophobie : «  la première homophobie aujourd’hui est celle du gouvernement qui veut que les personnes homosexuelles soient entièrement et seulement guidées par leurs instincts sexuels, ce qui est d’une certaine manière les réifier et nier leur singularité et leur identité personnelle – leur liberté en fait. De plus, l’homosexualité est aujourd’hui instrumentalisée par l’idéologie du genre, pour faire croire que chacun pourrait choisir non seulement son orientation sexuelle, mais encore son  genre, c’est-à-dire son sexe symbolique. C’est une aberration, et cette récupération des personnes homosexuelles est une véritable homophobie. »

    Le chef de l’Eglise catholique française, Mgr André Vingt-Trois, a redit le 23 décembre son opposition au mariage homosexuel en précisant  qu’il n’excluait pas de saluer les manifestants.

    Les prosélytes du mariage pour tous s’étonnent , voire fulminent ,  que les propos du pape Benoît XVI , qui a appelé les catholiques à « lutter » contre le mariage homosexuel,  aient été relayés par Eric de Labarre le « patron » des établissements catholiques, qui  évoque ce sujet dans un courrier adressé à ces derniers.

    « Dans cette lettre résolument engagée, rapporte gravement Le Parisien,  loin en tout cas de la relative neutralité habituellement observée par l’école libre, le patron des établissements catholiques y rappelle sa position officielle pour le droit essentiel de la reconnaissance de la différence des sexes. Il invite aussi les établissements à s’emparer du débat sur le projet de loi à travers toutes les initiatives qu’ils jugeront adaptées, dans le respect des personnes et des consciences : discussions en classe, réunions organisées par les parents, etc. »

    Très en pointe dans l’offensive en faveur du mariage et de l’adoption pour les couples homos, le chef de file au Conseil de Paris du Front de gauche, Ian Brossat a hurlé au retour des heures les plus sombres:  « Il s’agit d’enrôler 2 millions d’élèves dans une croisade» (sic). Une croisade qui ne serait pas pour déplaire pour le coup, à ses amis palestiniens qui ne partagent pas l’intégralité de  ses obsessions…

    Bien sûr, il s’est trouvé un syndicat d’enseignants du privé, le Sundep-Solidaires,  pour estimer sa « liberté de conscience » (sic) attaquée par la lettre de M. de Labarre :  rendez-vous compte des établissements  catholiques qui osent rapporter un appel du pape, quel scandale !!!!

    Mais nous le savons, il suffit de s’opposer, même modérément, aux idées novices et subversives de la  pseudo « modernité triomphante » -au nom de laquelle l’ex président Giscard d’Estaing  et chantre du regroupement familial vient de se prononcer pour le mariage homo…- pour être taxé des pires turpitudes.

    L’UMP jouant comme à son habitude une mi-temps  dans chaque camp –un char gaylib à la gay pride,un appel  de ses élus au mariage pour tous et dans le même temps de son président à la manif du 13 janvier- ce parti échappe assez largement à ce type de critiques.

    Il est révélateur que sur le blog associé au Nouvel Obs, le dénommé Yves Delahaie se présentant comme « apatride mais engagé » (par qui ?) puisse écrire que « Frigide Barjot a beau revêtir ses oripeaux d’égérie catho branché, de strass, de paillettes et de rose endiablé, Frigide a beau dire qu’elle veut faire la nique aux nauséabonds pour ne pas qu’ils squattent le débat, tentant même de rejeter Civitas hors de son cortège du 13 janvier, il ne sert à rien de se réjouir de gagner face aux forces obscures (sic) quand on s’abreuve dans le même ruisseau. »

    Il y a un siècle et demi Alexandre Dumas affirmait, avec beaucoup de naïveté au vu du  recul historique que nous possédons maintenant, que  «  si le suffrage universel (était) adopté par tous les peuples d’Europe, toute société secrète (deviendrait) alors impossible ».Si M Delahaie évoque comme beaucoup de caciques de l’UMP ou du PS  les « forces obscures » de la réaction, il convient aussi de rappeler qu’il existe des manœuvres souterraines qui émanent de forces autoproclamées lumineuses .

    « Forces » qui pèsent sur les évolutions « sociétales », législatives, avec un vrai mépris de la démocratie et des vœux véritables du peuple français. Du traité de Lisbonne à l’immigration sans frein imposés à nos compatriotes, en passant par cette question du mariage, les exemples abondent. Or, pour citer encore Alexandre Dumas : « quand un peuple ne croit plus à la loi parce qu’il doute de ceux qui l’appliquent, alors il ne croit plus en rien . La loi c’est le pilier d’airain des nations. »

    Le site du magazine homosexualiste Têtu rappelait ainsi le 28 décembre  l’engagement du Grand Orient de France « en faveur de l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe ». Etait interrogé sur ce point Laurent Kupferman  «  coauteur avec Emmanuel Pierrat de Ce que la France doit aux francs-maçons, aux éditions First » (avec un r, s’il vous plaît).

    « C’est à la fois un engagement pour le respect de la laïcité, et en faveur du projet de loi sur le mariage et l’adoption pour tous explique M. Kupferman. Le communiqué du Grand Orient de France en novembre est sans ambiguïté sur ces points. D’un côté il condamne au nom de la laïcité les propos du Cardinal Jean Vingt-Trois, en parlant d’imprécations stigmatisantes et en rappelant que les églises doivent se restreindre à la seule sphère spirituelle. De l’autre, il affirme son soutien à ce projet de loi qui vise à assurer une reconnaissance républicaine du libre choix matrimonial, au nom de l’égalité des droits. ».

    Un soutien humaniste rappelé par François Hollande lors de ses vœux le 31 décembre, dont le gouvernement compterait dans ses rangs « une bonne douzaine»  de «présumés francs-maçons», même si «seule une petite moitié d’entre eux l’avouent à demi-mot» rapportait Le Figaro le 7 décembre dernier.

     Libre à la secte du Grand Orient de faire connaître au grand public sa « vision du monde », mais elle ne saurait stigmatiser l’Eglise au motif qu’elle entend user du droit de faire connaître la sienne. A fortiori sur une question qui déborde très largement du cadre religieux note Bruno Gollnisch et qui légitime d’autant  l’engagement de la droite nationale, populaire et sociale contre ce processus.  Les opposants au « mariage pour tous » ne sont pas uniquement  des catholiques et des croyants pratiquants, mais tous les Français conscients de la portée d’une évolution législative lourde de menaces.

    http://www.gollnisch.com

  • Le 13 janvier, nous ferons entendre un message de vérité !

    Oui, il faut manifester le 13 janvier prochain pour dire NON au «  mariage » homosexuel et à l’adoption d’enfants par les duos homosexuels. Mais manifester comment ? Pour bien agir, il faut d’abord penser juste et voir loin. J’ai déjà exprimé mon avis sur Mme Barjot et ses « dérapages » verbaux dont la répétition ne peut laisser penser qu’ils sont accidentels. Pour autant, il reste indispensable de manifester ce jour-là dans les meilleures conditions et c’est pourquoi CIVITAS, avec l’appui de nombreux autres mouvements, vous fixe rendez-vous à 13h place Pinel dans le 13ème arrondissement (métro Nationale). D’emblée, afin d’éviter toute interprétation erronée, je précise que nous n’avons pas été maîtres du choix de notre point de départ. Mais je veux maintenant m’entretenir avec vous d’une vision à long terme de la bataille engagée pour défendre la famille, le mariage et la parenté, et me baser pour cela sur les déclarations du Président de la République et de ses ministres.

    A tous les Français de bon sens : manifester contre l’homophobie ?
    Lorsque les organisateurs de la « Manif pour tous » affirment que le 13 janvier, ceux qui marcheront avec eux devront aussi le faire « contre l’homophobie », reprenant à leur compte un concept inventé par le lobby homosexuel, ils commettent une faute grave dont il est important de mesurer les conséquences pour l’avenir.
    En effet, il est bon de rappeler que François Hollande et son gouvernement ont dans leurs tiroirs une série d’autres projets législatifs qui devraient venir compléter celui sur l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe et la possibilité pour eux d’adopter des enfants. François Hollande a ainsi prévu de rétablir un dispositif public spécifique de lutte contre les « discriminations » « doté des moyens adaptés » sur le modèle de la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité) de sinistre mémoire. C’est cette Halde (créée en 2005 et dissoute en 2011) qui fut à l’origine d’un méchant procès fait au député Christian Vanneste. M. Hollande a précisé que les associations LGBT seront représentées au sein de cet outil répressif. En outre, M. Hollande a prévu que soient ajoutés aux motifs de « discriminations » condamnables « l’identité du genre », au même titre que « l’orientation sexuelle », imposant de la sorte un affermissement du terrorisme intellectuel.
    Dans le même ordre d’idées, François Hollande réclame :

    - un renforcement de « la lutte contre les discriminations dans le monde professionnel (y compris dans le secteur public) » qui augure d’une nouvelle vague de « discrimination positive » à l’embauche ;
    - de « faciliter l’accès au statut de demandeur d’asile » aux personnes qui se prétendraient persécutées « en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre » ;
    - de permettre aux porteurs du virus VIH étrangers « y compris en situation irrégulière » de bénéficier de soins « et d’un titre de séjour » ;
    - de soutenir « au niveau international toutes les initiatives visant à combattre les LGBT-phobies ».

    Imposer aux manifestants du 13 janvier opposés à la dénaturation du mariage et de la parenté de marcher également contre l’homophobie, c’est légitimer la police de la pensée qui sera demain en charge de réprimer la libre parole de tous ceux qui s’opposent aux revendications du lobby homosexuel, y compris la théorie du gender. C’est légitimer un processus liberticide qui, demain, forcera les esprits rebelles, d’Ivan Rioufol à Eric Zemmour, de Robert Ménard à Alain Soral, de Serge Dassault à Jacques Bompard, à se taire ou à subir les nouvelles foudres d’une justice inique. C’est, à terme, préparer la voie de la censure aux organisations LGBT qui estiment que la Bible contient des passages « homophobes ».

    Manifester pour « l’homo-éducation » ?
    Lorsque Mme Barjot reconnaît au nom de la « Manif pour tous » la revendication « d’homo-éducation », elle commet encore une faute grave, légitimant là-aussi d’autres mesures prévues par François Hollande. Notamment, avec le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, d’agir « sur les programmes scolaires afin de lutter contre les préjugés sexistes et homophobes » et ce « dès le plus jeune âge (primaire) ». M. Hollande a également prévu de soutenir « l’intervention des associations LGBT en milieu scolaire et précise que « l’éducation devra faire une place aux questions de genre et d’orientation sexuelle pour changer la perception sociale de l’homosexualité ». Par ailleurs, François Hollande annonce la mise en œuvre de « formations aux réalités des vies des personnes LGBT ». Des formations destinées aux enseignants et aux cadres scolaires, mais aussi aux juges aux affaires familiales, aux médiateurs, aux travailleurs sociaux, aux personnels de maison de retraite, aux personnels de santé, etc. Un vrai reformatage des Français !

    (Toutes les citations de François Hollande sont reprises du dossier Les 17 questions d’Homosexualité et Socialisme – les réponses de François Hollande)

    Aux catholiques en particulier
    Même dans les moments les plus graves, certains s’efforcent d’amener le moindre mouvement de résistance populaire à la rupture entre la Foi et lui. Sous le couvert de tactiques stériles, on lui explique que le christianisme est « clivant ». Mais réclamer la non-intervention de la religion dans le débat politique, c’est contribuer au développement d’un véritable athéisme social que l’on retrouve précisément chez les rédacteurs du projet de loi que l ‘on prétend combattre.

    Laïcité républicaine et « mariage » homosexuel
    Au lendemain de Noël, Michèle Delaunay, ministre délégué chargée des personnes âgées et de l’autonomie diffusait un tweet cathophobe : « Aujourd’hui les catholiques condamneraient la Sainte Famille : un mari qui n’était pas le père, une mère vierge… ». Imaginez un peu le tollé si un ministre se permettait un message offensant le judaïsme ou l’islam au lendemain d’une de leurs fêtes religieuses !
    Mais c’est tout au long du mois de décembre que François Hollande et son gouvernement ont multiplié les déclarations agressives à l’égard du catholicisme.
    Le 3 décembre, Cécile Duflot, ministre du logement, menaçait de réquisitionner des biens immobiliers de l’Eglise catholique.
    Le 9 décembre, François Hollande annonçait la création d’un « Observatoire de la laïcité » qui devra notamment énoncer des propositions sur l’enseignement de la morale laïque à l’école ainsi que faciliter la préparation de l’inscription de la loi de 1905 dans la Constitution, et indiquait, tel un dogme, « La loi de 1905 n’est pas une loi comme les autres, qui peut être modifiée ; elle a fondé des principes immuables (…) » . Il va falloir lui faire savoir que c’est l’institution du mariage qui est fondée sur des principes immuables, et non la loi de 1905 !
    Le 11 décembre se déroulaient les « Rencontres de la laïcité » organisées par le groupe socialiste à l’Assemblée. Trois ministres y sont intervenus. M. Vincent Peillon, ministre de l’Education, y a rappelé son intention que la morale laïque devienne une discipline à part entière dans les établissements scolaires dès la rentrée de 2014. M. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a parlé de traquer la « pathologie religieuse » (cf dépêche de l’Agence Reuters), déclarant « il est temps que le camp laïque reprenne l’étendard » et annonçant « une réorientation de la mission des préfets sur le sujet », les « conférences départementales sur la liberté religieuse » devenant les « Conférences de la laïcité ». Enfin, Mme Christine Taubira, garde des Sceaux, a insisté sur la dimension « laïque et républicaine du mariage pour tous ».
    En vérité, c’est un véritable totalitarisme laïciste que met en place François Hollande. Et c’est ce fanatisme d’irréligion qui a pour corollaire une volonté de détruire la Famille.
    Face à ce péril , c’est d’un réveil catholique dont la France a besoin. Et il faut l’assumer sans plus tarder. « La vérité, écrivait Saint Pie X, ne veut pas de déguisement : notre drapeau doit être déployé ; c’est seulement par la loyauté et la franchise que nous pourrons faire un peu de bien, combattus, certes, par nos adversaires, mais respectés par eux, de manière à conquérir leur admiration et, peu à peu, leur retour au bien. » Mais, objecteront certains, ne faut-il pas être habiles pour obtenir une meilleure couverture médiatique ? « Si je cherchais à plaire aux hommes, je ne serais pas serviteur du Christ », leur a déjà répondu Saint Paul (Ga 1, 10).

    A la lecture de ces différents arguments, vous aurez compris les raisons pour lesquelles nous estimons nécessaire de manifester le 13 janvier prochain séparément de Mme Barjot. Il ne s’agit pas de simple désaccord dialectique, encore moins de tirer la couverture à soi. Il ne s’agit pas non plus de confondre manifestation et procession. Il s’agit d’avoir bien en tête les principes fondamentaux sur lesquels reposent l’action et de considérer les enjeux à long terme et dans leur globalité afin de ne pas faire inconsciemment le jeu de l’adversaire.

    Le 13 janvier à 13h, place Pinel (métro Nationale) dans le XIIIème arrondissement, nous rassemblerons de nombreux catholiques pour la Famille, sans que cela soit signe d’exclusion. Nous serons capables d’unir à nous, au-delà des catholiques pratiquants, quantité de Français de bon sens, sans que cela n’entraîne pour autant ni neutralité ni anonymat. Notre addition des forces se fera sur un discours de vérité. Parce que seule la vérité rend libre.

    Alain Escada, président de Civitas

  • Ayrault appelle les Français à accepter la mondialisation

    La France doit tirer parti de la mondialisation et encourager la prise de risque sans renier son modèle économique et social, qui doit être «renouvelé», estime le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, dans une tribune publiée jeudi par Le Monde. Ce long texte précise le cap du gouvernement, qui entame avec son premier conseil des ministres de l’année douze mois difficiles sur le plan économique avec une feuille de route pour les six mois à venir.

    «La France est à la croisée des chemins», écrit Jean-Marc Ayrault, qui souligne que le modèle politique, social et économique fondé depuis deux siècles est aujourd’hui fragilisé par les inégalités, la dette publique et le chômage. La montée des extrêmes dans les urnes et la défiance qui «paralyse nos relations sociales et politiques» obligent également la France à réinventer son modèle, sans rupture mais en refusant un prétendu «âge d’or», ajoute-t-il.

    «La crise que nous traversons est d’abord économique et sociale. La tentation est grande d’en reporter la responsabilité sur autrui, d’accuser la libéralisation des échanges commerciaux et financiers, la concurrence des pays à bas coûts et les politiques conduites en Europe», poursuit le Premier ministre.

    Il s’agit là d’une charge contre l’extrême droite et le Front de gauche, qui utilisent souvent ces arguments, mais aussi d’une pique à l’encontre du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, chantre de la «démondialisation». Certes, souligne Jean-Marc Ayrault, «il n’est pas question de nier les dangers du néolibéralisme et du capitalisme financier», qui doit être régulé avec l’adoption de règles sociales et fiscales communes à l’échelle européenne.

    «Mais n’oublions pas que la mondialisation est aussi l’occasion d’élargir la diffusion de nos produits, d’attirer des entreprises et des emplois et de bénéficier d’innovations venues d’ailleurs. La France, avec ses 120.000 entreprises exportatrices et sa créativité intacte, n’a aucun intérêt à se replier sur elle-même.»

    20 Minutes   http://fortune.fdesouche.com/