Par Natacha Polony*
Vous ne le saviez pas, mais un danger nous guette. Bien plus sournois que le virus. Bien plus terrible que la crise économique et sociale qui se dessine. Nous avons assisté, effarés, à la paralysie d’un système fondé sur le court terme, le flux tendu et la dépendance à des approvisionnements en provenance de l’autre bout du monde, nous avons vu un Etat impuissant parce que imprévoyant, réduit à mentir parce qu’il avait renoncé depuis des décennies à ses prérogatives et à sa capacité d’action, nous avons constaté les conséquences de ce dogme aberrant de l’abandon des filières industrielles et agricoles que devaient remplacer le tourisme et le loisir. Les mêmes aberrations qui provoquent la destruction des sols et de la biodiversité et les émissions de gaz à e et de serre par des millions d’avions et de porte-conteneurs géants créent des fragilités que le virus a révélées... Mais tout cela n’est rien devant le risque majeur, celui de voir des citoyens tentés par la « fermeture », le « populisme » ou le « nationalisme ».