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GILETS JAUNES : UN EX DE LA DGSE DÉNONCE LA RÉPRESSION
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À quoi ressemble un pays où il est interdit de dire que toute vie humaine doit être respectée ?
Le 20 janvier, Adélaïde Pouchol, rédctrice en chef adjointe de L’Homme Nouveau, était porte-parole de la Marche pour la Vie. Voici son discours :
Cette année, nous ne marcherons pas seulement pour la vie, nous marcherons aussi pour la liberté ! Loi sur le délit d’entrave numérique à l’IVG votée en 2017, projet porté en 2018 par Laurence Rossignol de supprimer la clause de conscience des professionnels de santé, crises d’hystérie dans les bureaux de Marlène Schiappa et déclarations incendiaires dès que quelqu’un ose remettre en cause le droit à l’avortement ou dénoncer les manipulations sur l’embryon… Faut-il continuer la liste de ces attaques multiples, incessantes, contre le droit à la vie et la liberté de conscience ?
Nous posons aujourd’hui solennellement la question à Emmanuel Macron ainsi qu’à tout son gouvernement : à quoi ressemble un pays dans lequel les médecins, les sages-femmes et les infirmiers sont tenus de marcher au pas de l’État ?
À quoi ressemble un pays où il est interdit de dire que toute vie humaine doit être respectée, même si elle est inattendue, fragile ou malade ?
À quoi ressemble ce pays ? J’ai bien une idée et je vais vous donner un indice, c’est un mot qui commence par « dicta » et qui finit par « ture ».
Il a fière allure, le pays des droits de l’homme… C’est clair, notre liberté de dire que l’avortement est un drame, notre liberté de dire qu’un enfant n’est pas une variable d’ajustement, notre liberté de réclamer une politique de santé respectueuse de toute vie, bref, cette liberté fait peur au gouvernement parce qu’elle met en cause la logique qui prévaut depuis la dépénalisation de l’avortement et qui a fait de l’enfant un droit dont disposent les adultes.
Nous qui marchons aujourd’hui, mais vous tous aussi qui nous écoutez, qui nous regardez passer et qui, peut-être, n’êtes pas d’accord avec nous…, vous êtes plus qu’un projet parental qui a bien fini ! Vous êtes une personne, que l’on vous ait désirée, aimée, attendue ou pas !
Sommes-nous, encore en 2019, à ce point dénués de créativité, de solidarité et de courage politique que nous ne sachions pas répondre autrement que par l’avortement à la détresse d’une femme ?
Sommes-nous, encore en 2019, à ce point dénués de sens commun que nous prenions pour une avancée sociale le fait de congeler le petit de l’homme en attendant que l’on veuille bien de lui ? Car il faut en prendre conscience : aujourd’hui, ce sont quelque 230 000 embryons congelés qui attendent dans les CECOS que l’on décide de leur vie ou de leur mort, soit l’équivalent de la ville de Bordeaux plongée dans l’azote liquide…
Sommes-nous, encore en 2019, assez cruels pour regarder sans ciller se développer un marché de l’humain, où les enfants sont fabriqués, vendus, soldés… au gré des désirs des adultes ?
Sommes-nous, encore en 2019, aveugles et incapables de voir combien l’avortement s’est banalisé au point qu’il est plus facile dans ce pays de se débarrasser d’un enfant que de prendre un rendez-vous chez un opticien ?
« Occupez-vous de vous ! Laissez-nous avorter, c’est notre utérus et pas le vôtre », nous disent-elles ! C’est vrai… Et pourtant nous sommes là ! Nous sommes là parce que nous constatons depuis trop longtemps l’échec de cet individualisme et parce que l’on ne bâtit par une société avec de l’égoïsme mais avec de la solidarité, parce que l’on ne construit pas une société en refusant de se soucier d’autre chose que de son nombril. C’est vrai, c’est exigeant, c’est vrai, cela demande du courage et de la ténacité… Mais je crois que la France en est capable.
Alors, aujourd’hui, et aussi longtemps qu’il le faudra, nous serons la voix des enfants qui ne pourront jamais parler.
Nous serons le visage des femmes que l’on ne regarde pas pleurer.
Nous serons la protestation salutaire des professionnels de santé que l’on voudrait faire marcher au pas.
En un mot, nous sommes depuis treize ans déjà et nous serons cette année encore, le caillou dans la chaussure du moralement correct !
Parce que notre liberté de choisir la vie n’est pas une option !
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CEDH : la charia aurait-elle pris le dessus sur le droit constitutionnel ?
Découvrez ce débat sur RT France avec Jean Messiha, membre du bureau national du Rassemblement national, et Asif Arif, spécialiste des droits de l’homme.
Ils débattent de la question du droit face à la charia, réagissant à l’arrêt Molla Sali contre la Grèce.
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France : la diaspora africaine envoie annuellement 10 milliards vers l’Afrique
Dans le troisième opus des Cahiers du CIAN, un livre intitulé Les Diasporas africaines, accélératrices des économies du continent (éd. Eyrolles), Etienne Giros, son président pose d’emblée l’angle d’attaque. Ce travail est une enquête au cœur de l’argent des diasporas qui, de l’avis des deux auteurs, Bénédicte Châtel et Anne Guillaume-Gentil, pourrait être mieux utilisé par l’Afrique. Il développe l’idée maîtresse que si les envois d’argent s’opéraient différemment, ils contribueraient plus et mieux, à développer le continent.
2019, année des diasporas africaines ? Un à un les pays de départ, à l’instar de l’Ethiopie, prennent la mesure de l’importance économique des 36 millions de continentaux installés partout dans le monde. En France aussi ce groupe qui a le cœur entre deux terres devrait être l’objet d’une attention toute particulière du président Macron cette année. Ce dernier a même promis d’en rencontrer les représentants dès le printemps pour les mettre au centre de sa relation avec le continent. Un peu comme les industriels du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), qui dressent une analyse approfondie de ces 3,6 millions de Français à cheval entre deux mondes. […]
Tout commence avec deux chiffres. «Les flux financiers envoyés en Afrique par les diasporas représentent des montants en constante augmentation : 70 milliards d’euros par an, dont près de 10 milliards en provenance de la France », expose Etienne Giros, qui, depuis l’été, préside aussi le Conseil européen des affaires pour l’Afrique et la Méditerranée (EBCAM). […] « La France fait partie des dix principaux pays exportateurs de fonds », exposent les auteurs de l’ouvrage.
Pour comprendre ces flux, il suffit de se pencher sur la structure du groupe des Africains de France qui représentent 44 % du total de la population immigrée. La première génération serait composée de 2,6 millions de personnes auxquelles il faut ajouter plus de 3 millions de descendants directs. Les immigrés maghrébins arrivent en tête de ce groupe, avec 1,8 million et les Subsahariens suivent avec 800 000 représentants. […]
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Tiens, on a retrouvé Édouard Philippe !
Édouard Philippe, vous connaissez ? Le Premier ministre, grand, barbu, celui qui ne voulait pas de « bololo » avant le 17 novembre ? Sur les ronds-points, dans les manifestations du samedi, vous avez beau demander, écouter, on ne connaît qu’un nom : « Macron ». Et un prénom : « démission ». On commence tout de même à en connaître un autre : Castaner. Et pour cause. Mais Édouard Philippe, non, pas vu, pas passé par ici.
Et en effet, depuis un mois, le Premier ministre jouissait tranquillement de cette notoriété zéro. Rasage de murs. Matignon toutes lumières éteintes. Un Premier ministre fantôme. Surtout depuis qu’il avait ouvert la porte du jardin, un samedi soir, à un Benjamin Griveaux détalant devant un transpalette qui avait détruit sa maison de paille. On aurait sans doute fait de même. Histoire de ne pas insulter son avenir personnel. Histoire de ne pas perdre davantage de ce qui lui restait de cohérence alors que le Président détricote et rétropédale à tout-va. Il paraît que le 80 km/h était la limite à ne pas franchir, sinon Édouard quittait la bateau.
Mais il a suffi que le Président semble reprendre la main, que les sondages virent tous au vert pour qu’Édouard Philippe réapparaisse sur les écrans. Il participait, vendredi soir, à un petit débat du grand débat national, à Sartrouville, dans les Yvelines, dans la circonscription de Yaël Braun-Pivet, cette députée LREM connue pour avoir sabordé la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur Alexandre Benalla en août 2018. Une émule de Jean-Paul Delevoye, quoi.
Alors, des nouvelles du Premier ministre ? Eh bien, figurez-vous qu’il va très bien. Ni rhume ni grippe ni déprime hivernale. Il fera même plusieurs débats par semaine : « Dans des formats très différents, car il y a presque autant de formules que de débats : des petits, des grands, en ville ou à la campagne, avec ou sans la presse. Au moins deux à trois fois par semaine, plus si possible. »Quelle énergie ! On sent que sa cure de sommeil lui a été bénéfique.
Et sinon, qu’a à nous dire le chef du gouvernement, l’homme censé « déterminer et conduire la politique de la nation » ?
D’abord, un mea culpa de bon aloi. « Moi, j’ai jamais aucun problème à dire “Je me suis trompé”. »Sauf que rien ne sera dit sur les 80 km/h : à Sartrouville, visiblement, il n’y a pas de radars, pas de gendarmes qui verbalisent. Bizarre, on ne vit pas dans le même pays… Et qu’il défend sa suppression de l’ISF.
Ensuite, une banalité qui ne mange pas de pain (ni de milliards) sur la fiscalité « trop complexe ».
Enfin, une vraie conviction sur le RIC : « Si on fait ça, on rentre dans une mécanique qui est terrible, où on passe son temps à remettre en cause des choses (votées). » Pas faux. Mais pas inintéressant, non, de remettre en cause des choses votées ? C’est un peu ça, la démocratie, d’ailleurs. Et c’est ce qui est effectivement arrivé, sans RIC, à l’ISF depuis 1981 : voté, dévoté, revoté, etc.
Mais, on l’a compris, l’important, c’est le débat, le petit, le grand, l’urbain, le rural, le débat trois fois par semaine, le débat jusqu’à plus soif. Jusqu’à plus de gilet jaune.
« On a un débat bien français, passionné, parfois ça chauffe un peu, mais c’est comme ça, c’est normal. On est dans un pays où, un vendredi soir – à 11 heures moins le quart ! -, il y a des femmes, des hommes qui considèrent que c’est important de parler ensemble de ce qu’ils souhaitent pour leur pays. Rien que ça, ça devrait nous donner la pêche. »
Il a de l’humour, Édouard Philippe : le bololo lui a redonné la pêche. Merci, les gilets jaunes ! D’ici qu’avec le RIC, ils aient maintenant envie de le « hérisser ». Mais à la sortie de la salle, des gilets jaunes l’attendaient en hurlant « Macron démission ». Ouf, le Premier ministre est soulagé : il peut continuer le débat. Et retourner s’enfermer dans sa maison de pierre pour l’acte XI.
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AMERIQUE LATINE : LE COMMUNISME CONTINUE DE TUER !
Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat
Pendant que les « Gilets jaunes » et les tournées présidentielles du locataire de l’Elysée continuent de monopoliser l’actualité, le monde bouge, et pas seulement en Afrique, en Asie ou au Proche-Orient. En ce dernier tiers de janvier 2019, les projecteurs se braquent, à nouveau, sur l’Amérique « exotique ».
Le communisme a tué et il continue de tuer. En Colombie, en dépit des efforts entrepris par le gouvernement de Bogota pour régler le problème récurrent des guérillas marxistes, – accord a été trouvé avec les FARC malgré un refus référendaire, comme quoi il n’y a pas qu’en France que l’on s’assoit sur la volonté populaire -, l’ELN, l’armée de libération nationale, forte encore de 1800 combattants se réclamant du défunt criminel Ernesto Che Guevara, a frappé le pays : de stupeur et dans sa chair.
Une bombe pour obliger à négocier ?
Le jeudi 17 janvier, un attentat à la voiture piégée a fait 21 morts et 68 blessés, attaque la plus meurtrière depuis 2003. Une explosion rappelant aussi les années noires de la guerre menée au pays par les narcotrafiquants. Le kamikaze s’est fait exploser avec son véhicule à l’école des officiers de police : 80 kg de pentolite, un explosif puissant selon le procureur d’état. Aussitôt, le Président colombien Ivan Duque, a décrété un deuil national de trois jours en hommage aux victimes, et a réactivé les mandats d’arrêt visant les négociateurs de l’ELN, l’éjercito de libéracionnacional,qui, pour l’instant, se trouvent à La Havane avec leur chef, Pablo Beltran. Ce dernier, bien à l’abri chez ses mentors communistes cubains, a eu le culot d’exiger des garanties pour ses négociateurs, alors même qu’il a approuvé l’attentat ! En effet, il a déclaré « personne ne peut nous demander de rester les bras croisés si on nous attaque. Depuis l’arrivée du gouvernement Duque, nous avons reçu beaucoup d’attaques ». Il propose la conclusion d’un accord de paix bilatéral sur tous les fronts. Quand donc cessera ce conflit permanent qui ensanglante la Colombie depuis des décennies, après l’historique affrontement entre conservateurs et libéraux au siècle dernier, et qui a fait des millions de personnes mortes, déplacées blessées ou captives des guérillas, on se souvient de celle, très médiatisée, de madame Bétancourt ?
Le Venezuela au bord de la guerre civile ?
Le pays voisin, le Venezuela, lui, est en crise, en crise permanente depuis que Chavez, colonel putschiste qui avait instauré un régime « socialiste bolivarien », mort d’un cancer, a été remplacé par un ancien chauffeur d’autobus, le sieur Maduro. Le bougre, en dépit d’une misère incroyable dans ce pays qui fut le plus riche d’Amérique latine grâce à son pétrole, - le Venezuela, est comme l’Algérie qui va bientôt importer son sable pour le Sahara, importe de l’essence raffinée, un comble ! - se cramponne au pouvoir. Il s’organise des élections sur mesure, embastille son opposition à tour de bras et fait élire une constituante pour doubler l’Assemblée nationale. Cette dernière est majoritairement favorable à l’opposition. Des victimes par milliers, un exode massif de populations affamées vers la Colombie voisine, une monnaie dévaluée, une inflation à huit chiffres (!), et des militaires isolés qui commencent, timidement, isolés, à gronder.
Quel bilan désastreux pour cette révolution socialiste et bolivarienne, un régime marxiste de fait, qui a tenté de faire des petits en Equateur et en Bolivie ! Le précurseur dans la région, après Cuba, fut le Nicaragua où la révolution populaire du Front Sandiniste de Libération Nationale, fut dénaturée, trahie par sa composante marxiste. A un point tel qu’une guérilla contre-révolutionnaire, les Contras, soutenue en partie par les Etats-Unis, était composée d’éléments du FSLN d’origine. On sait ce que les élections ont donné : tout d’abord un régime libéral, assez corrompu et mal habile pour redonner sa chance au FSLN. Depuis, le commandante Daniel Ortega et son épouse de Vice-présidente, surnommée « la sorcière », ont repris les choses en main et réprimé violement, - Castaner, à côté, est un gamin ! -, les manifestants qui réclamaient justice pour les retraites.
Outre Cuba, il y a encore des foyers « roses/rouges en Amérique du Sud
Cuba, Nicaragua, Venezuela, - Bolivie et Equateur présidé par Lénin Boltaire Moreno, ce dernier un peu en retrait par rapport à son prédécesseur socialiste Corréa -, on voit que le communisme et ses avatars progressistes, continuent d’étaler leur tache rouge sur le continent latino-américain. A noter toutefois que le Président bolivien, l’indigéniste Evo Morales, a extradé vers Rome qui le réclamait, le tueur César Battisti, issu des groupes armés prolétariens, qui s’était illustré pendant « les années de plomb » dans la botte italienne. Une rupture de la solidarité marxiste ? En tout cas, l’homme fort à La Paz, le leader du Mouvement vers le Socialisme, qui n’hésite pas à passer par-dessus la volonté populaire pour briguer un quatrième mandat cette année, a fait ce que Paris s’était toujours refusé de faire, au nom d’un prétendu et fallacieux droit d’asile qui protège, parfois, des assassins.
Combien de Présidents ?
Une bonne nouvelle à Caracas, Juan Guaido, président de l’Assemblée nationale, s’est autoproclamé Président provisoire. Il a aussitôt été reconnu par ses pairs américain et brésilien, tandis que le groupe de Lima ne reconnait pas la validité du mandat de Maduro. Il a déclaré que les putschistes militaires de la semaine dernière, bénéficieraient de l’amnistie. Façon de dire à l’immense majorité des troupiers qui soutiennent encore Maduro, qu’ils peuvent le lâcher, voir le renverser, ils ne seront pas poursuivis. Mais les colonels et autres généraux d’une riche armée, bien dotée en matériel, ont été gavés par le régime. Les officiers subalternes, les sous-officiers et la troupe continueront-ils d’obéir a un pouvoir qui n’a jamais hésité à faire tirer sur le peuple ? Mais Nicolas Maduro, en dépit des quelques 2,5 millions d’exilés qui vont bientôt être rejoints par cinq autres millions si les pénuries continuent d’assombrir le quotidien, des « réfugiés de la faim », a encore des partisans, tous ceux qui sont redevables d’avantages et de prébendes de la part du régime. Un effarant désastre humanitaire dans un état qui détient les plus grandes réserves mondiales d’or noir, estimées à 300 milliards de barils, près d’un tiers de plus que l’autre recordman, l’Arabie saoudite, le double de celles de l’Iran.
Et dire qu’il y a en France des leaders politiques comme un Mélanchon, pour soutenir pareil régime. Que ses électeurs potentiels ouvrent les yeux : les Robespierre couleur caraïbes sont aussi néfastes que leur illustre ancêtre guillotineur !
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Macron, ou le retour de l’Inquisition : une étrange conception de la liberté d’opinion
Le macronisme est une religion, avec son dieu et ses grands prêtres. Pas question de s’opposer aux dogmes qu’ils ont définis ! Ainsi, le bureau du groupe LREM s’est réuni jeudi pour examiner le cas d’une élue de l’Oise, Agnès Thill, accusée de propos hérétiques. On se croirait revenu au temps de l’Inquisition.
Que lui reproche-t-on ? Hostile à la PMA pour toutes, elle ne le cache pas. Elle avait déjà suscité l’ire d’une partie de ses collègues par des propos tenus sur Twitter : « Il y a un puissant lobby LGBT à l’Assemblée et l’Assemblée nationale n’est pas la France. » Aussitôt, les principaux dirigeants de son parti lui reprochent une « sémantique homophobe » et une « mise en cause insidieuse de certains [membres de la majorité] ». Haro sur l’hérétique !
Contrainte de présenter ses excuses, elle continue, l’insolente, de dénoncer les pressions qu’elle subit : « Depuis que nous discutons de la PMA, quand je cherche à faire entendre ma voix sur ce sujet crucial et central de notre société, des collègues parlementaires, y compris ceux de notre groupe, […] m’ostracisent et m’attaquent régulièrement. » Ayant fait acte de contrition, elle pouvait être absoute.
Mais voici qu’elle vient de récidiver. À l’occasion de la publication du rapport de la mission parlementaire sur la bioéthique, elle a déclaré que « l’absence de genre dans le mot parent favorise l’éclosion d’écoles coraniques ». Il n’en faut pas plus pour qu’elle soit accusée, non seulement d’homophobie, mais d’islamophobie, voire de xénophobie. L’élue rebelle déclare ne pas craindre une décision d’exclusion, car « on peut parler dans notre groupe » et elle compte continuer de défendre ses idées.Cette anecdote montre, s’il en était besoin, la conception que se font les cadres macroniens du dialogue, qui en dit long sur le grand débat qu’ils ont organisé. Vous avez le droit de prendre la parole et d’exprimer votre opinion si vous ne vous éloignez pas trop de la pensée normalisée. Au cours des débats de ces derniers jours, Macron est revenu, à plusieurs reprises, sur la nécessité d’être bien informé pour émettre une opinion éclairée, ce qui peut se défendre si l’on estime que le dialogue et la confrontation d’idées permettent d’approcher la vérité ou de trouver un consensus.
Encore faut-il que les sources d’information soient variées et que l’esprit critique ne s’exerce pas à sens unique. Mais notre Président considère implicitement qu’il fait partie de ceux qui savent, sont bien informés, d’où sa dénonciation des « fausses nouvelles » qui se développent sur Internet et les réseaux sociaux, étant bien entendu que lui et son clergé ne propagent que la vérité. Il a même recommandé une « hygiène démocratique du statut de l’information ». Autrement dit, si vous pensez mal, il faut vous soigner.Macron devrait relire l’œuvre de Soljenitsyne ou, à défaut, 1984 de George Orwell. Il comprendrait que la police de la pensée, les camps de rééducation, le contrôle de l’information sont les procédés habituels des États totalitaires. Dans sa façon de débattre avec ses interlocuteurs, il ne peut dissimuler un sentiment de supériorité. C’est un zélateur infatigable de sa propre religion.
Lui et sa majorité, son grand prêtre Benjamin Griveaux et sa grande prêtresse Marlène Schiappa veulent faire croire qu’ils sont à l’écoute des Français alors qu’ils sont prêts à excommunier tous les dissidents. Pour eux, le dialogue ne peut se concevoir qu’à l’intérieur de la pensée unique. Toute entorse à cette règle doit être réprimée.
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« Grand remplacement » : la dynamique démographie
Pour la quatrième année consécutive, la France a accusé en 2018 une baisse de sa natalité. Selon le bilan démographique récemment publié par l’Insee, c’est douze mille naissances en moins par rapport à 2017.
Si ce rapport se veut positif en rappelant que la France compte dorénavant près de 67 millions de personnes, que notre croissance démographique de 0.3% par rapport à l’année précédente reste majoritairement due à un solde naturel positif, s’il s’enorgueillit enfin de voir la France conserver son titre de pays le plus fécond d’Europe, il ne saurait cependant cacher la pente sur laquelle s’est engagée notre démographie, et au-delà, celle de notre continent. Et cette pente est descendante.
Car l’Europe se dépeuple. Ou du moins, elle se dépeuple d’Européens.
Depuis près de soixante ans, le taux de natalité de l’Europe n’a cessé de diminuer, passant de 18 naissances par an pour mille habitants en 1960 à un peu plus de 11‰ en 1995, date à laquelle le taux de natalité a commencé à dangereusement flirter avec le taux de mortalité. Vingt ans plus tard, les courbes se croisèrent, les naissances se firent moins nombreuses que les décès. Quant aux projections pour les années à venir, elles ne sont guère réjouissantes. Selon l’Ined, en 2019, le taux de mortalité devrait être d’un point supérieur au taux de natalité. Et à mesure que la génération du baby-boom vieillit, ce taux continuera à croître.
Quelle que soit la couleur dont on habille ce phénomène, verte pour l’heure ; quelle que soit la vertu dont on pare le choix de non-procréation, de la sensibilité écologique à la volonté d’accueil inconditionnel de l’Autre, toujours le même ressort : la recherche d’absolution pour les crimes du passé.
L’Europe est ainsi le seul continent au monde à connaître un solde naturel négatif. Et alors que la population européenne représente aujourd’hui 9.8% de celle mondiale, elle pourrait n’atteindre que 7.5% d’ici trente ans, loin derrière l’Asie et l’Afrique.
Mais rassurons-nous, la population continuera de croître. Et ce, grâce à l’immigration qui permet, parfois elle-seule, à certains pays de voir leur démographie augmenter, comme c’est le cas en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Espagne.
L’Europe ne s’évanouit que parce que sa disparition a été programmée et acceptée.
Comme l’écrivait Hannah Arendt, « avec la conception et la naissance, les parents n’ont pas seulement donné la vie à leurs enfants : ils les ont en même temps introduits dans un monde. En les éduquant, ils assument la responsabilité de la vie et du développement de l’enfant mais aussi celle de la continuité du monde ».
Le rapport à l’enfant n’est donc rien d’autre qu’un rapport à sa communauté politique. « Chaque génération n’est que la gérante temporaire et le dépositaire responsable d’un patrimoine précieux et glorieux qu’elle a reçu de la précédente à charge de le transmettre à la suivante » écrivait Hippolyte Taine. Or, la logique de déconstruction et d’ouverture radicales au cœur de l’idéologie libérale-libertaire puise sa source dans un sentiment de culpabilité profondément ancré dans nos sociétés.
La promesse de l’Europe postcoloniale et post-hitlérienne, enfants illégitimes et monstrueux de l’universalisme des Lumières élaboré en France, et du romantisme politique théorisé en Allemagne, est un renoncement à tout prédicat identitaire pour que puissent se déployer librement sur son sol toutes les identités que son histoire a mises à mal.
Mû par un individualisme radical, l’homme n’a plus rien à transmettre. Et le peu qu’il a, il ne le cède qu’à lui-même.
Le rapport à l’enfant n’est rien d’autre qu’un rapport à soi. Au-delà de la transmission d’un patrimoine commun, l’enfant est le suprême don des parents, celui de la vie. Il est le suprême sacrifice, celui de s’occuper d’autrui avant de penser à soi.
Dans un monde où la nation, forme suprême des communautés politiques, est délégitimée puis déconstruite, le citoyen cède sa place à un individu incapable de se mettre en situation de s’extraire de sa condition primaire pour se mettre en état de voir plus loin que lui-même. Mû par un individualisme radical, l’homme n’a plus rien à transmettre. Et le peu qu’il a, il ne le cède qu’à lui-même.
Quelle que soit la couleur dont on habille ce phénomène, verte pour l’heure ; quelle que soit la vertu dont on pare le choix de non-procréation, de la sensibilité écologique à la volonté d’accueil inconditionnel de l’Autre, toujours le même ressort : la recherche d’absolution pour les crimes du passé.
Aujourd’hui, le pardon que notre civilisation recherche semble ne pouvoir se trouver que dans sa disparition, comme si le masochisme occidental avait atteint son stade ultime avec le dépeuplement dont est victime notre continent.
Paul Godefrood
Texte repris du site L’Incorrect
https://fr.novopress.info/213369/grand-remplacement-la-dynamique-demographie/
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Point de vue : Le grand débat peut-il permettre une sortie de crise ?
Au moment où les débats se multiplient sur le territoire, le sociologue et philosophe Bruno Latour* salue cette chance d’amorcer ensemble la transition de nos modes de vie. Mais il insiste sur la nécessité de décrire, au préalable et avec précision, tout ce dont nous dépendons au quotidien, à l’instar des Français en 1789.
Bruno Latour : Le grand débat une occasion qu’il serait idiot de ne pas saisir. Mais pour que cette consultation contribue à refonder notre vie politique, il faut éviter d’en faire un super-sondage ou une boîte à idées. Car dans les deux cas, on part d’une idée fausse : les Français connaissent la situation dans laquelle ils se trouvent. La réalité est tout inverse : quarante ans de néolibéralisme et de mondialisation nous ont rendus incapables de savoir de quoi et de qui nous dépendons au quotidien. Nous ne percevons plus qu’une toute petite partie de la chaîne de dépendances dans laquelle s’inscrivent nos existences. En ce sens, il s’agit bien, comme à la veille de la Révolution française mais différemment, d’une crise de subsistance. Les Français ne meurent plus de faim mais ils échouent à saisir ce qui leur permet de subsister.
Autre particularité du moment, cette ignorance n’est pas propre au peuple, elle est même aujourd’hui la chose la mieux partagée. Au sommet de l’État comme dans le monde des experts, per- sonne ne sait quelles réformes mener face à la gravité de la situation climatique. Là réside le vertige de notre époque. Cela peut devenir une chance si, au lieu de nous exprimer sur le mode « moi, je pense que », nous acceptons de répondre d’abord à cette question : de quoi dépendons-nous pour subsister ?
En quoi notre appartenance à un territoire est-elle devenue centrale ?
L’histoire du Brexit en est l’illustration parfaite. Il a fallu deux ans pour que ceux qui l’ont voté pour des raisons d’identité et ce qu’ils pensaient être un positionnement politique prennent conscience de leur appartenance réelle à l’Europe. Ils ont compris que les. droits sociaux garantis par l’Union étaientplus protecteurs que ceux promis par le parti pro-Brexit. En fait, ils ont compris que leur territoire, c’est-à-dire l’ensemble de leursonditions réelles de subsistance, était européen. Cette histoire en somme confirme à quel point nous sommes aujourd’hui coupés de nos véritables dépendances, et donc de nos véritables intérêts.
Pour les connaître, il faut donc effectuer un travail qui consisteà lister ce qui nous permet de subsister, ce dont on dépend etce qu’on veut protéger, avec et contre d’autres. Et cette enquête est d’autant plus difficile que la crise environnementale implique d’inclure désormais dans cette liste l’état des sols, le climat... C’est une tâche ardue, voire douloureuse. Mais c’est l’équipement minimal dont nous avons besoin pour débattre réellement : la description de nos conditions de subsistance. Et le prix pour retrouver enfin une parole politique.
Les gilets jaunes ne représentent-ils pas une prise de parole politique
Il faut mesurer combien la dépolitisation dans notre pays est ancienne, et à présent presque complète. Qu’est-ce qu’une parole politique ? Un essai de composer entre des intérêts divergents. Ce qui suppose une adresse d’une personne à une autre et implique la contradiction. Par définition, la parole politique n’est pas anonyme, elle ne se résume pas à un clic. Pour prendre conscience de sa quasi-disparition, il suit de s’interroger : quand avons-nous parlé de politique avec des per- sonnes dont les opinions sont contraires aux nôtres ? En général, nous peinons à trouver une date...
Dans ce contexte, que représente le mouvement des gilets jaunes? L’impasse dans laquelle nous nous trouvons, qui consiste à appeler à un changement de régime sans connaître précisément nos dépendances. La généralité comme l’errance des revendications le montrent chaque jour : la in du capitalisme pour les uns, la sauvegarde de la planète pour les autres, en passant par la fin des impôts ou le mot d’ordre « Macron démission »... À défaut de politique, ces plaintes produisent une sorte d’hystérie autour de la transformation totale du système, amplifiée bien sûr par les réseaux sociaux. En exprimant leur opinion sur le Web, certains croient ainsi faire de la politique alors qu’ils s’adressent, de manière anonyme, à la cantonade. Pire, ils pensent trouver là un lieu d’expression, libre et sans médiation, alors qu’une simple modification de l’algorithme de Facebook peut changer les cohésions des groupes. En 1789, le notable le plus borné ne possédait pas ce pouvoir de modifier l’opinion de millions de Français !
Pour renouer avec la politique, vous avez proposé, bienavant cette crise, l’écriture de nouveaux cahiers de doléances. En quoi permettraient-ils une autre forme de débat national ?
En1789, dans 60 000 cahiers de doléances, les Français ont décrit tout ce qu’ils subissaient au quotidien et ont proposé des remèdes à ces multiples jougs. C’est d’ailleurs par cet effort de description que la nation a pris conscience d’elle-même. Les Français de la fin du XVIIIe siècle ont mis six mois à effectuer cette tâche, sans Internet et parfois même sans la maîtrise de la langue écrite. Passer de l’expression de plaintes et d’opinions à une telle description, c’est l’exercice que nous avons proposé lors de différents ateliers en France : « Arrêtez de nous parler du capitalisme, de l’État, et parlez-nous de ce que vous vivez, dites-nous de qui vous dépendez pour votre subsistance, sur qui vous pouvez compter... » À chaque fois, nous avons été saisis par la rapidité avec laquelle évolue une assemblée réunie de manière artificielle dès qu’elle se plie à cet exercice.
Très vite, des alliés et des ennemis se découvrent, se disputent, des alliances se créent. Si l’expérience se poursuivait à l’échelle nationale, des groupes se forme- raient autour d’un même enjeu, comme le maintien des liaisons ferroviaires par exemple. Peu à peu, ils réuniraient des personnes situées dans des départements voire des pays différents et sou- mettraient des propositions aux représentants de l’État pour qu’ils les mettent en œuvre. Et progressivement, c’est toute une société civile qui se mettrait à nouveau à faire de la politique et inventerait, en tâtonnant, la transition vers un autre mode vie.
(*) Bruno Latour est sociologue et philosophe
Recueilli par Béatrice Bouniol pour La Croix 25/01/2019
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